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Limiers, potence et marketing

Et bien on ne voit pas ça tous les jours, une bestiole avec une île dessus, et pourtant ça existe. J’ai pas mal de bouteille quand il s’agit d’avoir une, voire plusieurs grosses bestioles sur une île, mais dans le sens inverse, c’est une première. Quoiqu’il en soit, l’île s’étalait à l’horizon, et on la suivait depuis quelques heures déjà. J’avais demandé à mes subordonnés de ne pas encore accoster, je préfère louvoyer aux cotés de l’île exhibant mon pavillon annonçant ainsi mon appartenance à l’amirauté. Cela permet aussi d’inspecter le va et vient des navires marchands, et de se faire une idée à qui est ce que l’on va être confronté. La tortue, a-t-elle un nom d’ailleurs ? p’tet un truc comme Laitue ou Tuture, navigue paisiblement laissant derrière elle de profondes trainées susceptible de faire chavirer les navires pas assez préparé. On s’attendrait presque à voir sa tête dépasser pour pousser un mugissement, mais ce n’est pas le cas.

On avait été envoyé en mission à Karakuri… p’tet que c’est comme ça que s’appelle la tortue en fait… pour agiter bien haut le drapeau de la marine et rappeler à tous que nous faire chier est une très mauvaise idée. L’île était un peu comme El Jezeda, une île à peu près indépendante gouvernée par plusieurs conglomérats marchands et deux trois autres zouaves négligeables. Si bien que les bougres se tirent la bourrent pour déterminer qui a la plus grosses, mais surtout, qui a les bourses les mieux remplies. On avait un gars de chez nous, chez eux, pour s’assurer que tout filait droit, ou du moins en faveurs du gouvernement mondial, et le soucis c’est qu’il s’est fait zigouiller. Si bien que les huiles étaient plutôt chafouines, assez pour demander à ses troupes de faire un exemple des fautifs. Je masque un bâillement, Kénora nous avait missionné pour faire une force de frappe mortelle et voila qu’on m’envoie faire des relations publiques… à moins que ça soit du marketing.

Mais pour le coup, j’étais pas juste avec ma flotte tout nouvellement formée, les « Mad dogs », mais avec une bande de gus de la scientifique. Des gens qu’on vois pas trop souvent sur le front, d’ailleurs. Manifestement l’idée était d’envoyer un colonel d’élite et un contingent de types en blouses blanches pour pouvoir écrire dans les canards mondiaux « Tour de force de la marine d’élite, et nouvelles armes de dissuasion de la scientifique ». J’avais cela dit pas trop de nouvelles des gens de la scientifique, mais apparemment, ils avaient quelques prototypes à tester. Je regarde ma montre, on est en avance, j’ai largement sous-estimé la vitesse de mes nouveaux navires, mais c’est tant mieux, les brick des commerçants locaux n’auront aucune chance en cas de tentatives de fuites. Du Gévaudan, un des navires de la flotte, Toshinori me hèle avant de m’indiquer qu’il va se décrocher du groupe pour patrouiller autour de l’île et accueillir quelques renforts de l’élite pour boucler le périmètre si besoin est. Ma flotte est composée de trois frégates, ce qui est très bien pour les opérations coup de poing et la traque, mais dés qu’il s’agit de contrôle d’espaces, on est un peu court.

Au même moment qu’il nous quitte une petite délégation quitte l’un des ports et se dirige vers nous, la vigie m’informe que les navires portent le blason du cartel des quatre, les navires sont armés, mais non menaçant… comme s’ils avaient la moindre chance de toute façon… Bon, pour le spectacle d’aujourd’hui, on va se la jouer cool… pour commencer. J’enfile donc une chemise à fleur ouverte, ainsi que ma veste de l’amirauté, un short, des sandales et approche négligemment de la proue une bouteille à la mains sous les regards complice de mon équipage. Je n’ai pas encore appris à les connaitre, mais c’est des gars compétents. Quelques minutes plus tard, la délégation s’arrête à une encablure de nous et s’assurant que nous n’avions aucune intentions hostiles, affrètent une chaloupe. D’un geste de la main, je demande à ce que l’on affrète mon pédalo personnel. Quelques minutes je me retrouve aux cotés de ce qui ressemble à un ambassadeur peu rassuré et deux rameurs encore moins content d’être là. Le pauvre gusse a pour seule protection une tunique en flanelle et l’espoir qu’il n’aura pas d’ennuis.

-Vous avez les salutations du cartel et du maire, colonel Kogaku… quel bon vent vous amène ?

C’est très marrant de voir un gars qui pense à son héritage tenter de parler positivement. Joueur, je lui fais un clin d’œil et lève ma bouteille à sa santé, un vrai cabotin.

-Tu crois vraiment que je vais répondre à un gratte papier ? T’as tiré à la courte paille, ou tes supérieurs sont trop occupés.


Une énorme goutte de sueur coule sur son front, et les rameurs commencent à se demander s’il devrait se jeter directement à l’eau.

-Veuillez nous excuser, vous n’étiez pas annoncé …. Je… euh…. Mais sachez que vous êtes bienvenus hein !

Il regarde à droite et à gauche.

-Rassurez moi…. Vous ne nous venez pas … comme pour Kanokuni ?

Je lui fais un grand sourire, il se fait tout petit, je me lance alors dans un grand éclat de rire.

-Va dire à tes patrons qu’on est là pour faire du tourismes. J’ai quelques millions à dépenser pour profiter de ce que vous proposez, donc va dire à tes copains qu’il faut réserver votre meilleur hôtel, et y faire rappliquer les meilleurs chefs et sommeliers.

Consterné, il finit par sourire.

-Tout de suite colonel, autre chose ?

-J’aimerais aussi rencontrer le gars qui commande… j’ai quelques questions sur le capitaine Cavano.

Comme quoi faire partie des huiles du gouvernement, ça a du bon, il ne faut même pas faire d'efforts pour faire des menaces. Les interlocuteurs font déjà le boulot de penser au pire possible... et encore, je suis réputé pour être un gars plutôt sympa... face à un Ethan ou un Moloch, ils doivent commencer par supplier avant même de dire bonjour.
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L'air frais et le beau temps, sur le pont du navire, je guette l'horizon et l'anomalie. Ici, une tortue-ile, Karakuri, une espèce millénaire et unique dans le monde connu. Je ne peux empêcher les nombreuses questions de traverser mon esprit et d'accentuer ma curiosité et mon envie de comprendre le comment. J'aimerai savoir l'âge, la raison de ces allers-retours perpétuels, le temps émergé et immergé, peut-elle décider de ne plus suivre sa route ? D'où vient-elle ? Une simple dérive génétique ponctuelle ou bien un embranchement rare dans la famille des chéloniens ? Si tel est le cas, comment se reproduit-elle ? Est-elle asexuée (peu de chance), où se trouve ses possibles partenaires ? Pourquoi n'a-t-on connaissance que de cet individu ? Ces espèces sont ovipares, combien de temps ont-ils de maturation ? Général plusieurs mois, qu'en est-il dans ce cas ? Deux ans, dix, peut-être plus ? Cela pourrait signifier qu'elle reste en attendant l'éclosion de ses progénitures proches. Combien de temps avant qu'elle ne décide de s'immerger et disparaître de l'horizon que sa carapace découpe tandis que les navires approchent du lieu de rendez-vous.

A côté du notre, composé majoritairement de marins de la régulière et d'agents scientifiques, un second navire vogue. En fonction du vent, je peux capter le beuglements d'ordres et d'insultes, les remises en cause et les rabaissements : l'élite, la finesse de la marine comme ils disent. J'ai beau me moquer, je suis quand même rassurée de les savoirs de notre côté.

Je décroche de mes pensées et mes réflexions, dans un léger sursaut, lorsqu'on me touche l'épaule. Un jeune mousse, imberbe aux joues roses, me tend un escargophone. J'accepte, il me salut et repart aussi discrètement qu'il n'est apparu.


- Ingénieure principale Sam, j'écoute.
- Ici Møller, l'ingénieure générale et votre supérieure. Avez-vous reçu votre ordre de mission ?
- Oui madame.
- Savez vous pourquoi je vous ai choisi pour cette mission ?
- Non madame.
- Parce que vous êtes une recrue prometteuse et vous me ressemblez. Vous avez de l'ambition, vous êtes assez jolie et votre féminité fera ressortir la mienne.
- Je suis la seule femme de la scientifique à bord.
- Exactement. Pour la Marine, c'est une mission de routine. Pour nous, c'est un tremplin. Je vous ordonne de montrer votre plus beau profil.
- Madame l'ingénieure générale, je ne vous suis pas.
- ... Ma foi, je vous pensais plus vive d'esprit. Vous transportez, par chance, du matériel, mis en place par nos services, devant être finalisé à MégaVéga. Dépassez la régulière, trouvez le ou les coupables et faites nous rayonner aux yeux du monde. Vous avez la direction de cette mission.
- Je ne suis pas certaine que cela plaise aux autres ingénieurs principaux et d'être la personne qu'il vous faut, Madame l'ingénieure généra-
- Je me fous de savoir ce que vous pensez recrue. Vos collègues ont reçu leurs ordres et vous les vôtres. Vous allez les mener à bien sans discution !... Est-ce clair Sam ?
- Limpide Madame.
- Parfait. Et n'oubliez pas, souriez !
- Bien Madame l'ingénieure généra-
Gotcha
- ... Fait chier.

L'escargot rangé et après avoir pris connaissance des ressources, humaines et matérielles, je retourne sur le pont. Un homme, immense et hirsute, a pris possession des lieux et des ordres. L'élite doit le suivre tandis que notre bateau doit rejoindre un point de rendez-vous où le colonel Kogaku nous attend.
Je comprends maintenant les ordres reçus de Møller. L'homme en charge est une pointure dans le milieu, il rayonne par son nom avant même de l'apercevoir. Møller sait qu'avec lui, la mission sera menée à bien. Elle sait que cela aura un impact mondial de part sa présence et les implications que cela engrenge. Personne ne reste impuni, il faut que ça se sache. La révolution gagne du terrain dans l'ombre, les pirates sont légions et la Marine est attaquée sur de nombreux fronts. La guerre n'est pas qu'effectifs et plans d'actions, elle est aussi morale et sensations.

Le port de Karakuri en vue, nous accostons à tribord de celui du colonel. Sur terre, un contingent d'hommes a pris possession des lieux, un détachement diplomatique des autochtones est présent, courbe l'échine et tremble au moindre mot de l'homme. Tandis que la scientifique, aidée de la régulière, débarque les caisses de matériel, je m'approche en compagnie du capitaine du navire qui se met au garde à vous.
 

- Trudel, capitaine de la régulière, à votre service mon colonel !

Je laisse passer un temps, j'observe. Je lève les yeux et le fixe malgré sa tête de plus. Pour un colonel, je ne le pensais pas aussi jeune. La rigueur voudrait que je salue l'homme en face de moi, la mission secrète de Møller m'impose le contraire. Je choisi de couper la poire en deux et tends une main ferme :

- Sofia Aurore Merida, ingénieure principale en charge de la section scientifique de la mission. Vous pouvez m'appeler Sam. Ravie de collaborer avec vous.
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Notre navire aborde sur un pont un peu à l’écart, un pont réservé à la marine, ou du moins à toute force armée potentielle. La petite délégation a à présent doublé voir triplé de volumes et occupe les docks, regardant avec des émotions conflictuelles notre appareillage. J’imagine que ne pas posséder de destroyer ou de gros canons visibles, permet de rassurer la population sur nos motivations, mais je sens néanmoins une certaine tension. Je dois reconnaitre que je suis presque étonné, il y a quelques années voire, quelques mois, je pouvais débarquer de manière presque anonyme a un port, à présent c’est plus la même limonade. Alors certes, en échangeant nos trois navires personnels et appareillés à nos couleurs par des navires de base de la marine, avec peu de repères d’identification, l’anonymat peut encore exister. Mais à présent, que je vogue sous ma propre emblème et celle de l’amirauté, et que mes exploits ont fait leur bonhomme de chemin, je ne coupe plus aux longues entrevues protocolaire, la rançon de la gloire sans doute ? J’imagine, que tu ne traites pas un gars capable de couler ton île en un ordre de la même manière qu’un fonctionnaire, surtout quand le gars apparait deux à trois fois par mois dans les journaux.

Outre l’immense foule des badauds, des simples curieux venu jeter un coup d’œil à notre légende, on retrouve enfin quelques officiels et… un gars et sa femme, je crois, entouré de quelques gars en uniformes. Le gars a l’air profondément emmerdé d’être là, il tort sa toque de cuistot des deux mains, un peu comme un chaton qui malaxe un peignoir avec ses pattes. Sa femme, elle tout sourire, remplit un registre et semble compter les troupes qui débarquent tout en calculant combien va lui rapporter notre petit voyage d’affaire. Et il faut dire, que notre nombre ne fait qu’augmenter, en plus de mes soixante subalternes, s’y rajoutent une trouzaine de gens de la régulière et de la scientifique qui ont accosté juste après nous. Je fais un grand geste amical à la foule et saute à terre avec une élégance toute calculée, être théâtral, toujours. L’idée c’est d’attirer l’attention sur moi et mon équipage, pendant que la régulière occupe l’espace. Ce qui permet tranquillement à mon subordonné, Kass Brick, et à ses hommes de se glisser en civil l’air de rien sur l’île. La stratégie est simple, la lumière permet à l’ombre de s’étendre.

Rapidement, un type de la régulière, arrive à ma hauteur, du genre officier insipide et oubliable.

-Enchanté capitaine Truelle, si ce n’est trop vous demander, pourriez-vous assurer que vos hommes en uniformes ne dépassent pas trop les quais, nous ne voudrions pas inquiéter la population en étant trop visible.


Il est suivi par une blonde qui a son uniforme qui laisse présager qu’elle est de la scientifique, elle me permet ainsi d’effacer directement de ma mémoire ce bon vieux Trululu. Du genre glaciale, elle semble être de celles qui plaisent à ceux qui aiment parler avec une porte de prison. Contre toute attente, au lieu de la courbette habituelle, j’ai droit à une poignée de main ferme.

-Enchanté Sam ! C’est vous et votre bande que je dois chaperonner, non ? Installez-vous confortablement si vous avez envie, on fera le point après, j’ai encore du protocole à gérer.


Je regarde à la ronde, et croisant mon regard, le couple de tout à l’heure nous charge dessus, histoire de fixer les budgets et de savoir combien de personnes, ils accueillent dans leur établissement. L’avantage d’avoir une opération conjointe avec plusieurs forces de la marine, c’est qu’on a basiquement un budget illimité. Autant permettre à nos troupes de bénéficier d’un certain confort, si on nous prend pour des clients, plutôt que des soldats, les locaux seront moins sur leur garde. D’après ce que j’ai compris, ils voient la marine comme une gêne à leur indépendance, alors en voir, ça les rend un peu morose, et fermés. Je parviens même à nous faire privatiser des salles pour l’un ou l’autre entrevue. C’est alors qu’un gars traverse la foule, il porte deux lames à son coté, manifestement, c’est pas un juriste. Le un gars, la trentaine bien tassée, un corps de guerrier et l’œil alerte qui me tends la main avec un sourire assuré. Je lui rends donc sa pogne, une main bien musclée, une main d’épéiste. Décidément, ça ne s’arrête pas.

-Micamé Touret, maire de l’île, j’ai cru comprendre que vous enquêtiez sur l'identité des instigateurs de l’assassinat du capitaine Cavano, colonel.
-C’est exact.
-Ne vous inquiétez pas, mes hommes sont sur le coup, le coupable vous sera présenté quand il sera trouvé.

Ah tient, tu veux jouer à ça. Toujours en lui souriant, je déploie ma volonté de « colonel ». Une manière assez insidieuse d’utiliser mon haki royal, plutôt que simplement relâcher une vague d’énergie pour estourbir tous les gens dans le périmètre, je me contente juste de faire sortir un mince filet de pouvoir, juste assez pour que les personnes se disent « ce gars-là, il dégage quelque chose pardi ». Un tour de passe-passe assez pratique qui permet de se présenter comme une forme d’autorité avec laquelle l’instinct de survie se dit, qu’il serait judicieux de ne pas mettre en colère le gars en face de soi. En somme, suscité aux autre, l’impression d’un danger invisible, un peu comme quand t’es seul dans une forêt, un soir de pleine lune.

-Excellente nouvelle, je pourrais me la couler douce en attendant alors ! j’en profiterai pour faire du tourisme, et parler de quelques projets commerciaux !

Son sourire se fige dans un rictus de pure béatitude, digne d’un assureur qui voit un client faire un AVC juste après avoir signé son contrat, le genre de sourire qui signifie simplement « Putain, je me suis mal démerdé, pourtant j’ai fait aucune concession ».

-Certainement.
-Sinon, elle s’appelle comment votre torture ? ça se passe comment d’ailleurs, vous lui donnez d’énormes feuilles de laitues ?
-Hm…Je…euh…Plait il ?… si vous le désirez, les membres du cartel vont vous recevoir dans leur…
-Parfait, je les attendrai dans la salle de réunion de l’hôtel de machin, ils ont du jus de pomme bio et des toast aux saumon fumé, vous êtes le bienvenu aussi !


Complètement désarçonné par mon attitude cavalière, le maire face à l’insistance de mon sourire rayonnant, et notamment le fait que sa main se retrouve dans un étau qui pourrait en faire de la purée, finit par accéder à ma demande. Après tout, nous sommes de bons amis, non ? Le maire s’en va, assez perplexe, assurément dégouté, mais rassuré que je ne l’ai pas encore tranché en deux. S’ensuit alors quelques minutes fastidieuses à négocier des trucs, jusqu’à ce que je fasse tomber la responsabilité sur Trubidu. On est alors guidé jusqu’à notre pied à terre.


Dernière édition par Yamamoto Kogaku le Jeu 2 Déc 2021 - 14:54, édité 1 fois
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-Enchanté Sam ! C’est vous et votre bande que je dois chaperonner, non ? Installez-vous confortablement si vous avez envie, on fera le point après, j’ai encore du protocole à gérer.

À ses mots, je comprends trois choses.
La première, avoir marqué un petit point avec la poignée de main.
La seconde, que notre présence, pour lui, est plus un poids qu'autre chose. Et cela ne m'étonne pas. Il sait que la réussite de la mission dépend, avant tout, de lui et que notre présence n'est pas d'une aide majeure. Moi non plus je ne le pense pas et, avec les dernières directives de Møller, cela le confirme. Comme toujours, dans les instances aussi imposantes et influentes, il y a des jeux d'ombres et de pouvoir.
La troisième, afin de respecter ces sus-dites consignes, je vais devoir sortir de ma zone de confort et passer devant les projecteurs. Moi qui ai tendance à vouloir passer inaperçue, qu'on me laisse tranquille pour faire mon travail, cela va me demander un effort important. Surtout avec le géant médiatique qu'est le colonel.
Mon tout est une première mission dont je me serais bien passée.
Je savais que j'aurai à faire des concessions en intégrant l'équipe bleue, je ne pensais pas qu'elles allaient porter sur mon caractère.

Je tourne les talons, laisse le haut gradé à la routine protocolaire fastidieuse et me dirige vers l'équipe que j'ai en charge. Composée de cinq ingénieurs, ces derniers déchargent, à mon arrivée, les dernières caisses de matériel avec l'aide de la régulière.


- Faites gaffe avec celle là !

Je m'approche d'un pas ferme et décidé. Du bout des doigts, comme un maître d'orchestre, je donne les ordres et la mesure afin d'organiser la mélodie de leurs déplacements.
Les ingénieurs me regardent d'un mauvais oeil. La régulière avec doute. Pour les premiers, je ne doute pas de leurs discussions venimeuses dans mon dos: "eux, qui se sont engagés bien avant moi, comment se fait-il qu'ils ne sont jamais mis en avant ? Ma place, je ne la fois qu'à la descrimination positive au girl-power. C'est une honte pour la profession, excetera". Toujours la même rengaine, toujours les mêmes animosités et ce depuis des générations. Je pourrai leur faire un laïus sur les raisons et leur mentalité arriérée qui les font stagner. A quoi bon. L'un d'eux a presque le double de mon âge, il ne changera sûrement pas et cela ne fera qu'ajouter de l'huile sur le feu.

Les caisses ouvertes, je laisse mes collègues sortir les différentes pièces et instruments afin de les remonter proprement. De mon côté, je m'occupe de mon invention : S.A.M.
Tandis que je m'équipe tranquillement, une anxiété soudaine me fait lever la tête et regarder les alentours. Mon sixième sens m'indique une présence maléfique cachée dans l'éther. J'observe, l'oeil et les muscles aux aguets, mais ne discerne aucune menace. J'attends, toujours sur le qui-vive, prends le temps de scruter les différents protagonistes tandis que mes yeux tombent sur le dos du colonel Kogaku. C'est lui. Un vrombissement, au creux du ventre, confirme mes craintes. L'aura qu'il dégage indique sa force et son danger malgré le sourire qu'il arbore fièrement... J'enfile la dernière pièce : mon casque.


*Heureusement que nous sommes du même côté.*

Tandis que le maire, désappointé et désarçonné, tourne le dos à l'interlocuteur officiel de la mission, j'arrive à niveau de ce dernier. A travers l'armure, ma voix est transformée, allourdie d'un ou deux ton par le métal, presque masculine, elle ne permet de dire s'il s'agit d'un homme ou d'une femme.


- Colonel, je vous présente mon armure Système d'Autodéfense Mécanique : S.A.M.
Ma mission, et les prérogatives données, m'oblige à vous suivre et vous assister durant notre séjour sur Karakuri.
Je ferais de mon mieux pour répondre à vos attentes...
Pouvons-nous y aller ?


...

Le chemin nous séparant de l'hôtel est rapidement comblé. Guidés par la femme, celle-ci n'arrête pas de jacasser sur les plaisirs de la îles, les paysages magnifiques et la beauté de la faune. Elle nous donne, sans le savoir, de nombreuses informations sur la géographie et la politique qui règnent en maître.
L'établissement est grand sans être imposant, bien tenu mais sans éloge. La maîtresse des lieux nous invite à attendre. Elle disparaît derrière une porte donnant sur un corridor avant de revenir tout sourire.


- Ces messieurs sont prêts à vous recevoir. Si vous voulez bien me suivre.

J'échange un regard avec Yamamoto, sourcil interrogatif relevé, avant de m'engager derrière la bonne femme.
Dans la salle, une grande table rectangulaire sur laquelle sont disposés des jus de pommes bio, drôle de proposition de boisson. De notre côté, la marine, éloignée du quatuor dirigeant, rassemblé d'un seul bloc.

Le Cartel des Quatre

Lien cliquable :
cartel10.png


Comme un seul homme, l'alliance nous regarde de haut en bas, juge nos postures tandis que la gestionnaire quitte la pièce. Rassemblés en meute, ils se sentent plus fort. Ils savent ne pas pouvoir rivaliser à une confrontation directe, je me doute qu'ils vont jouer sur l'affecte et les faux-semblants.
Des deux mains, j'enlève mon casque, que je garde sous un coude, et dévoile ma chevelure blonde ainsi que mes yeux bleus froids (comme on me l'a si souvent dit). J'avance d'un pas, précédent les mots du colonel.


- Bonjour messieurs.
Je me présente, Sam, responsable de l'équipe scientifique chargée de l'enquête et voici le colonel Kogaku que je n'ai, je pense, pas besoin de vous présenter.
Nous sommes ici pour découvrir la vérité sur le meurtre du capitaine Cavano.
Et nous la découvrirons, soyez-en convaincu.
Afin de faciliter notre travail, je vous pris de nous transmettre toutes les informations nécessaires à l'avancée de l'enquête. Toute retenue d'information sera considérée comme complicité et association de malfaiteurs.
Je laisse désormais le colonel Kogaku, en charge de l'enquête, recueillir vos aveux.
Messieurs, merci de votre attention.


Je me recule d'un pas, tout en restant droite comme un "i" et les yeux fixés dans ceux de nos interlocuteurs.
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Jauges de l'armure :
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Ma foi… c’est ce qu’on appelle mettre les pieds dans le plats. Et pas n’importe quel plats, ni pieds. En l’occurrence, un truc genre bistronomique, un peu classe, mais pas trop non plus, la bonne ginguette, mais luxueuse. Les bottes, elles, se sont des grosses bottes en fontes, du genre de celle a taper sur des gens au sol, et à marcher en rythme. Les bottes en question, sont d’ailleurs reliées à un appareillage complet, genre un système d’auto-défonçage de crâne autonomique, dans le pur jargon cynique des scientifiques qui appellent les gros canon sur les navire «la démocratie, la paix et l’amour, faiseur de paix ». Ultimement, bien que curieux et surprenant ça me semble être qu’une grosse armure avec deux trois trucs dedans, j’en ai forgé quelques-unes, rien de bien sorcier. J’y ai porté une curiosité à moitié non feinte, hésitant même à foutre un gros coup de dedans pour tester l’engin, mais je me suis dis que donner un gros coup dans une subordonnée ça passe pas trop en public, en privé, peut-être qu’un bon coup ça passerait, mais rapidement hein, juste de quoi gouter. Quoi qu’il en soit, les bottes sont dans le potages, et je dois changer de stratégie, mais bon ma faute, j’aurais du briefer sur la stratégie de la scientifique, et pas supposer qu’elle serait rusée. Là, on est dans le pragmatisme absolu, celui de si on tape sur tout le monde, on finira par taper sur la bonne personne… ça sera une longue journée. J’hésiterai presque à stopper mon numéro de désinvolte, mais ça signifierait retirer les mains de mes poches…

Le cartel, et le maire nous fixent, presque stupéfait, il s’échange des regards outrés, sauf l’un deux, l’un des plus vieux qui nous regarde droit dans les yeux avec une certaine reconnaissance. Bon, je vais un peu désamorcer la situation, on va se la jouer bon et méchant flic, tient, ça marche tout le temps le bon et le méchant flic. Le jeu de regard continue, chacun calcule comment s’en sortir le mieux, quel pion placer, quel risque prendre. Je me sers un verre de jus de pomme, ils en ont vraiment les cons, et lèvre mon verre à nos interlocuteurs. Je hume le breuvage à la recherche de toute forme de poison avec mon odorat surdéveloppé, mais n’en trouve aucun, je m’en envoie une lampée et pose le verre sur la table.

-Bien messieurs, ma subalterne vous a exprimé l’objet de notre présence ici, et je vous demanderai de jeter un coup d’œil à l’extérieur.

Je leur fais un grand geste théâtral, sur la place en contrebas, les gars de la scientifique sont en train de monter une structure surélevée, et de tendre des câbles depuis une grosse caisse en métal. Les badauds regardent la construction assez curieux, la police locale fait barrage de mauvais grés pour laisser nos troupes travailler en paix. Je profite de cette petite suspension pour attraper une chaise, la retourner et m’assoir.

-Comme vous avez pu le constater avec son harnachement, elle est de la scientifique. A l’heure qu’il est je devrais être en train de traquer la flotte des Sunset, mais une question d’agenda m’a forcé à être ici… alors, je préfère que le séjour soit bref ou confortable. Je vais être transparent avec vous, on m’a demandé de faire un exemple, un peu comme Kanokuni avec la révolution, du criminel qui a assassiné l’un de nos attachés. Le truc que vous voyez dehors sera la méthode, une guillotine laser ou un truc du genre, hautement expérimental, et cent fois plus barbare et imprévisible qu’une lame classique, mais c’est le progrès que voulez-vous. Dans tout les cas, un coupable sera exécuté, et ça sera pas joli à voir, encore moins à vivre… ‘fin… vous m’avez compris. Alors je propose qu’on fasse copains-copains, qu’on profite de notre rencontre, et que justice soit rendue sans causer de torts à vos compagnies respectives ! Dites, il vient d’où le jus, il est assez bon !


Un ou deux sourire se font, et finalement, l’un d’entre eux, un vieux, avec une casquette vissée sur le crâne, la panse rebondie, lève la main avec un grand sourire. je ne sens pas grand-chose se dérouler entre ses deux oreilles, si ce n’est capitaliser sur ma présence. Les autres eux, commencent à comprendre notre manège, on sait se montrer raisonnable, achetable, alors, on leur laisse croire qu’ils pourront en profiter. Surtout, qu’ils ont tous entendu une chose très claire, je suis la pour faire disparaitre quelqu’un… alors pourquoi pas un conçurent.

-Parcid Melen, c’est moi qui fait acheminer tout ce qui mange et tout ce qui se boit ! On m’a dit que vous aimiez la bonne nourriture, vous avez qu’a demandé et j’vous amène tout moi !

Je lui fais un signe de tête encourageant avec un sourire, et pose mon regard sur son voisin. Celui-ci, contrairement à Parcid, assume sa calvitie, il est plutôt bien bâti, et pourrait passer pour un pirate s’il n’était pas assis à la table. Je n’ai même pas besoin de mon empathie pour savoir qu’il ne m’apprécie pas, et veut me rouler.

-Fil Ling, moi j’vais dans le fret, même que j’fais mieux qu’la marine, ma compagnie a jamais d’emmerdes avec les pirates, même pas b’soin d’la marine, mais ravi de coopérer, vraiment.

Son voisin prend alors la parole, du genre rusé, propre sur lui, il a bien écouté ce que disait ses comparses pour décider à quel jeu jouer. Le gars pue la duperie, mais il semble digne de confiance, du moins plus que son Fil…

-Idris Bumba, je fais dans l’import-export, rien de spécifique. Et j’accepte votre invitation soyons cordiaux, en se donnant des coup de pouces, on passera tous un bon moment !


Le dernier, un gars bien bâtit, sans doute bien musclé à une époque, mais engraissé depuis cette dernière. Le gars est clairement pas fait du même bois que ses compatriotes, si eux sont des requins, lui serait… euh… une baleine, voila une baleine. C’est le seul qui semble vraiment content de ma présence, et il a visiblement l’intention de balancer ses collègues s’il se sait en sécurité ensuite.

-Augustus Bojoje, je suis président de l’association des pécheurs, je m’occupe de faire en sorte qu’ils rentrent bien au port, et que leurs prises soient bien utilisées.
-Grace à mon système de réfrigération, et oaui !
-Grâce a ton monopole, oui, Melen.
-On va vous aider du mieux qu’on peut ! mais nous ne sommes que d’humbles marchands, les enquêtes quand, c’est pas de marché, c’est pas notre fort, mais, je pense déjà à quelques… coupables possible, des types suspects qui rodaient autour de ce bon vieux Lindé !

C’est alors, que des plats nous sont servis, et il y a bien plus que les toast au saumon, et le jus promis, la on parle de mets de luxe et d’alcool cher. Idris annonce qu’il est à l’origine de cette idée, et qu’il a donné de sa poche pour qu’on puisse profiter de la nourriture. Les jeux de séductions commencent, ils vont tous faire des pieds et des mains pour nous acheter, et en gagner de l’argent. Fil commence même à discuter de mes forges et d’un possible partenariat de ventes, ou de grossistes de matériaux, décidément, ils ne perdent pas le nord. Le repas est terminé par des aveux, que je n’écoute que d’une oreille, c’est inutile. L’intérêt de disposer d’un odorat et d’une ouïe surdéveloppés, et complété du haki de l’empathie, c’est qu’il est possible de savoir quand les gens mentent ou pas, et en l’occurrence, aucun n’est franc, sauf Augustus, qui ne dit rien. Je ne sais pas s’ils sont dans le coup, mais ce qui est sûr… c’est qu’ils veulent profiter de mon manque de zèle pour faire sauter quelques personnes, des marchands, surtout.

Le repas fini sur d’autres invitations, nous sommes tous cordialement convié à l’une ou l’autre soirée des membres du cartel, parfois en groupe, parfois seul à seul ? auraient-ils envie de profiter de l’absence des autres pour les balancer et choper leur secteur d’activité ? qui sait. Nous ne sommes qu’aux préliminaires là, le match n’a pas encore commencé, les équipes ne font que se regarder. Et la j’attends juste le rapport des hommes de l’Ankou, je suis sûr qu’ils auront des trucs intéressant à dire. Heureusement, pour cette affaire, la force brute ne sera pas nécessaire. Je ne sens sur l’île nulle trace de piraterie avérée, rien que des criminels à col blanc, et des capitalistes. Je pourrais même contenter de jouer à leur jeu, faire sauter un ou deux innocents, et me débarrasser de cette mission, mais, malheureusement pour eux, je suis un professionnel.

Nos invités finissent par partir, non sans s'assurer, je suppose, de laisser des espions à eux trainer dans nos pattes. Je décide donc à la SAM de m'accompagner pour se dégourdir les jambes, et me montrer ce que sait faire sa fameuse armure. Je n'ai pas encore décidé si l'on va en mer ou dans un coin reculé, mais sans doute qu'elle a quelques binious pour découvrir des informations. L'idée est simple, faire du spectacle, et en profiter pour lui demander son avis sur la question, si on l'a assigné pour la mission, c'est qu'elle doit être compétente. De plus, on pourra se mettre sur la même longueur d'onde. Elle reste très protocolaire, ce qui est très bien, mais je doute de l'efficacité de sa méthode, et elle a sans doute les mêmes réserve sur la mienne. Alors autant lui proposer une collaboration totale, et une pièce de théâtre bien huilée, pour endormir les huiles, et dans les ténèbres, les lier.
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Un festin luxuriant avec des mets de grande qualité, ça change de la bouillie et des écrasés servis par la marine jusqu'ici, nous ont été offerts.
Cette valse d'entremets, entremêlée de caresses de chat, j'appelle ça endormir notre vigilance. Dommage pour eux, leur tango de jolis mots ne prend pas chez moi et, des coins d'oeil régulier au Colonel, lui non plus. Il semble observer nos hôtes et y déceler des sentiments, des envies et d'autres choses que je ne vois pas. Serait-ce l'habitude et les multiples missions déjà réalisées qui l'ont forgé ou bien quelque chose d'autre ?
Au lieu de me concentrer sur nos cibles, cette question m'obsède et obnubile mes neurones.
En un instant, les quatres pontes sont partis.
En un instant, je me sens conne de ne pas avoir décrochée de mes réflexions. Encore un mauvais tour de mon envie d'apprendre et mon appétit de savoir.

Une invitation à la marche, je me retrouve seule en compagnie de l'officier. La forêt, formée sur le dos de la tortue, est quasi vierge. Le vert éclatant des arbres se mélange au jaune sableux du sentier. Les bambous tapissent le sol de leur ombre et nous font une haie d'honneur naturelle.
Cette nature resplendit de vie. Le sifflement des oiseaux répond au bruit du vent dans le feuillage des arbres à l'écorce ancestrale.
On avance, sans un bruit. J'observe les éclaircis, transperçant la canopée, et mettent en relief les éléments disposés par le temps et les saisons. Un rocher, d'un blanc calcaire, est dominé par un écureuil tenant son repas du soir. À ma vue, il s'enfuit d'un bond avant de disparaitre entre les branches.

Au détour d'un chemin, nous arrivons dans une zone dégagée et nous arrêtons au centre de celle-ci. Autour de nous, une orée de bambous encerclé une herbe couleur menthe qui s'étend sur quelques centaines de mètres. Le soleil commence sa chute et étend l'ombre de la végétation depuis l'ouest. J'aimerai revenir pour le trajet retour de l'île. Pour la simple raison d'observer l'ombre venant de l'est. L'idée me plaît. Mais là n'est pas la discussion. Je m'approche du marine présent. Nos pieds se font face et je lève les yeux dans les siens, la visière relevée, avant d'énoncer mes pensées à voix basse :


- J'imagine que notre marche digestive n'est qu'un prétexte.
Vous avez souhaité jouer sur l'honnêteté de possibles assassins, je vais donc continuer sur cette voix.

Je n'approuve, reste perplexe plutôt, face à vos méthodes. Je ne connais pas vos techniques d'interrogations mais elles ne me semblent pas judicieuse. Il faudrait, à mon avis, les isoler et les pousser à bout. Quitte à faire un exemple, pourquoi ne pas en faire un global ?

Je ne suis pas enquêtrice, je ne suis pas de la régulière et je n'ai pas envie d'être ici.
En toute franchise, ma supérieure, Møller, m'a affectée ici afin de la faire rayonner la brigade scientifique et principalement elle.
Je ne suis pas une affiche et aime encore moins être utilisée comme une marionnette.
...
Pourquoi je vous dit cela ?
Je pense que vous êtes capable de faire la part des choses. De plus, vous arrivez à capter certaines... ondes qui m'échappent. Si vous voulez mon entière coopération, je veux être éclairée sur la question et vos motivations sur cette enquête.


Je reste stoïque face à l'homme aux cheveux courts qui pourrait, d'un simple geste, d'un ultime mot, pousser ma carrière nouvelle aux oubliettes.
Il regarde rapidement dans une direction et reporte aussitôt son attention sur moi. Une pensée me traverse l'esprit.


- Sommes-nous suivis ?
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Je profite de notre petit chemin pour tester un petit truc, en principe, ça devrait marcher, mais ça reste très hasardeux. Je me concentre sur une pensée unique, un simple « viens ». Mais ne remarquant aucune réaction, je me contente de passer un rapide appel de den den depuis ma poche. Avec Ethan, ça aurait peut-être marché, mais l’Ankou n’a pas encore récupéré son affinité à l’empathie. Heureusement, Je dois reconnaitre que la jungle qui entour l’île est assez agréable, et suffisamment touffue pour être tranquille. Je ressens cela dit un noyau de vies rassemblés en amont, un truc qu’il faudra investiguer sans doute. La plupart des vies de l’îles s’étendent sur le littoral, et quelques poches par ci et par la, mais dans la jungle, je sens un groupe de gens plutôt dangereux, mais pas hostile. On progresse pendant quelques temps, avant de finir par débouché dans une sorte de clairière a coté d’un court d’eau qui me semble assez propice pour conspirer. Sam ne perd pas de temps pour exprimer ses inquiétudes, elle demande même avec raison si on est suivi.

C’est alors que le capitaine du Baskerville, et ancien colonel d’élite, Kass Brick, l’Ankou émerge des fourrées. Un type dégingandé, qui donne toujours l’impression d’avoir mal dormi, car il est trop occupé pour bosser. En entendant la remarque de la scientifique il fait un grand sourire et fait une petite courbette qui aurait eu plus de chance s’il avait un chapeau. Je fais un geste apaisant de la main à ma collègue. Le pauvre gars avait fini bien blessé pendant l'affrontement à Jotunheim, je lui avait sauvé la vie, et il en était devenu endetté envers moi. Il a été rétrogradé, son corps et son empathie en ont pris en un coup. Si bien que à présent, il donne l'impression d'un limier émacié qui n'a plus que la rage au ventre pour toute nourriture. Et je compte bien lui servir un gibier de choix pour qu'il se remette.

-Effectivement, vous êtes suivi.
-beau timing, t’as une idée de qui sont les gusses par la ?
-J’ai envoyé un gars sur le coup.
-Ok merci, donc oui Sam, voici pourquoi j’ai pris cette méthode. On se ramasse les projecteurs, pour projeter des ombres assez grandes pour que mes collaborateurs puissent faire leur taf avec efficacité…. Oh et Kass, je pense pas que la torture sera nécessaire cette fois ci… t’as entendu ce qu’elle a dit ?
-Diviser pour mieux régner ? oaui, la base. Et je ne parlerais pas de tortures…. Juste d’interrogatoires… un peu musclé… avec des mise au point… a la page… laisser couler l’eau sous les ponts, tout ça.
-Donc oui, bienvenue dans la marine Sam, ce genre de jeu de pouvoir et d’attributions hasardeuse, vous allez vous en bouffer, pour ça que je suis passé de la régulière à l’élite, pour me libérer de la politique. Pour faire briller la scientifique, a part la potence, vous avez d’autres binious utile ? ou on vous a juste demandé de distribuer des tracts ? Sinon, allez boire un verre avec le gros gars au frigo, faites-le rêver avec des grosses machines, ça nous fera un levier pour le contrôler.
- L'élite ? Je suis autant une affiche qu'un bras armé aveugle. Jouer des coudes et des projecteurs, j'espère ne pas devoir en arriver là mais, vu votre sourire, j'imagine qu'il y a peu de chances pour que j'en sois exclue.
Dans tous les cas, j'irais voir le Melen, avec une invention de notre cru et je vais tenter de l'amadouer par mon envie de comprendre son "magnifique" système de refroidissement.

-Le vieux Melen ? d’après ce que j’ai déjà pu glaner, c’est une belle raclure qui fait tout pour conserver son monopole des méthodes de réfrigération et refuse de les partager… ça pourrait aussi être une bonne menace…
-Beau boulot vieux, c’est votre première mission donc, qu’est ce que vous pensez pouvoir faire d’autre ? Kass, est ce que tu pourrais me mettre des types sur le Bumba, ça me semble être une belle pourriture.
-Le contrebandier ? pas de soucis. Et le Ling, tu le sens comment ?
-Nauséabond, il pue le dupe, file-le aussi, pour le vieux, mon intuition me dit qu’il serait du genre à balancer ses potes, donc, je vais me la jouer diplo avec lui.Bien si personne n’a rien d’autre a rajouter, on retourne dans la ville et on se sépare.

-Une dernière chose, comment captez vous l'invisible ?
-Je supposes que tu parles de ce que l'on appelle le haki de l'empathie. Certaines personnes, donc Kass et moi, développent une capacité de conscience étendue qui permet de sentir la présence des autres, et a un niveau plus avancé d'entendre la voix de toute chose et lire l'âme et les intentions de chacun.
-Certains peuvent même voir le futur.

L'ancien colonel d'élite part de son coté, on attends quelques minutes et on retourne dans la ville, comme si de rien n'était. La scientifique elle repart de son coté, et je me mets à déambuler dans les rues, saluant les passants. On va continuer à jouer le jeu d'être vu et d'être copain encore quelque temps, puis on passera à l'attaque.
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Sans un mot, nous retournons à la civilisation. Encore une fois, à ma mauvaise habitude, je suis plongée dans mes pensées, mes réflexions. Pendant le trajet retour, elles concernent, à n'en point douter, exclusivement le haki.
Cette capacité à sentir et même, dans certains cas, démêler les fils du futur, est une nouvelle qui capture mon intérêt et je compte bien, un jour ou l'autre, capturer son essence à mon tour. Peut-on mesurer cette performance ? Si oui, pourrait-on savoir qui la possède ou non... Il serait intéressant de se pencher sur le sujet.
Nous nous quittons à l'orée de la ville et, tandis que je me dirige vers les quais, je croise, du coin de l'œil, Kass, l'homme de l'ombre du colonel. Il se fond dans la foule et, déguisé, en simple badaud, rode comme un épagneul, reniflant la piste du renard caché dans le poulaille. Comme il se doit, nous nous ignorons et passons l'un à côté de l'autre sans un bruit ou geste susceptible de nous trahir.


...

Arrivée à destination, je le dirige vers les différentes caisses de matériel de la scientifique et attrape le document répertoriant les différents éléments. Mes yeux déroulent la liste avant de s'arrêter sur l'objet recherché et le nom de son responsable :

- Ingénieur F. Capablopoulos ?
- Ici ! Je le rejoins. C'est un homme mûr aux yeux verts et à la barbe rase. Près de la quarantaine, ses cheveux noirs laissent apparaître des pointes de poivre et de sel.
- D'après le registre vous êtes le responsable de l'appareil d'investigation numéroté I-0345.DS, est-ce exact ?
- Tout à fait, pourquoi ?
- Pouvez-vous me certifier son bon fonctionnement ?
- Plus ou moins. Je vous rappelle que les inventions, ici présentes, sont encore en phase de tests.
- Je sais mais, qu'ont donnés les tests préliminaires ?
- Et bien, l'appareillage I-DS a pour objectif de mesurer et détecter le stress d'un individu, d'où son nom d'ailleurs. Les premiers essais ont été réalisés sur des prisonniers et ont passés les normes et premières attentes.
- Mais ?
- Mais, la population cible, de pirates et autres criminels, ont une habitude, et une certaine familiarité, avec les épisodes de stress. Nous avions prévu cela, avec un seuil d'erreur alpha de 10% et beta de 5%, cependant certains cobayes ont réussi à biaiser nos résultats et induire un effet négatif sous-jacent dans nos hypothèses.
- Quelle est la prochaine étape ?
- Réaliser de nouveaux tests sur des individus... Classiques dirons-nous.
- Bien. Suivez moi, nous allons lancer les nouveaux tests.
- Que... Maintenant ? Qui ?
- Parcid Mélen, directeur du stockage et transport de marchandises réfrigérées.
- Êtes-vous certaines du choix ?
- Sa peur première est de perdre son monopole. Nous utiliserons donc ce biais cognitif pour le pousser dans ses retranchements... Dernier point... Je vous demanderai de cacher à monsieur Mélen tout résultat concluant.
- Très bien madame. Puis-je demander pourquoi ?
- Afin de garantir la sécurité de l'enquête monsieur Capablopoulos.
- Très bien, je ferais de mon mieux. Mais, appelez moi Francis.
- Très bien. Appelez-moi Sam alors. Pouvez-vous m'expliquer comment fonctionne votre dispositif sur le chemin Francis ?

...

Le ventripotent Mélen nous reçoit dans son salon. Accueillis par un majordome endimanché de la tête au pied, ce dernier nous conduit à l'une des têtes de l'Hydre de Karakuri. La demeure, démesurée, est de mauvais goût. Le beau, en termes d'ameublement se mélange avec l'indélicat et le graisseux. Des tableaux de chasse, des trophées d'animaux et autres empaillages ornent les murs, meublent les étagères de ce féru de vénerie. Tout, chez lui, est à l'image de son appétit gargantuesque. Qu'il s'agisse de son corps, de son amour de l'argent ou de ses passions.


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À notre arrivée, annoncée par son boy qui se place à côté de lui, il lève les bras bien haut en signe d'hospitalité. Sa respiration, rauque et lourde, me fait penser aux bruits de reflux de graisseux.


- Bienvenus dans ma demeure ! Avez-vous faim ? Soif ? Un apéritif peut-être ?!
- Oh, je ne dirais pas non à-
- De l'eau ira bien, merci. Nous sommes en service.
- Bien, bien. Johnny, apporte de l'eau à ces gens d'la Marine.

Le regard, jeté à son employé, me laisse présager certains ordres, certaines demandes cachées aux couleurs de feuilles de rose. Un frisson me parcours le dos à cette idée.

- Monsieur Mélen, sur ordre du colonel Kogaku, nous avons quelques questions à vous poser sur les autres commerçants de l'île.
- D'acc'. Vous avez quoi dans votre petite boîte ?
- Mon collègue, Francis Capablopoulos, a besoin de tester son invention. Pas d'inquiétude, à contrario de celle montée plus tôt, celle-ci est sans danger. Êtes-vous d'accord pour nous aider ?
- Si j'peux aider à attraper l'assassin d'Cavano, avec plaisir... De quoi qu'il s'agit comme bidule ?  

Pendant que Francis s'approche du marchand pour installer les différents composants, j'enlève mon casque et me place en face de lui. Le récepteur à côté de moi, je jette un oeil à la feuille et à l'aiguille, curieuse du fonctionnement.

- Francis est en train de placer ce qu'il appelle des capteurs. Ces capteurs, branchés à la machine, sont activés par différents processus de votre corps. Plus ces capteurs seront activés, plus l'aiguille devrait osciller. Tout simplement.
- Et qu'est-ce que vous captez avec tout ça ?
- Tout et rien. Nous captons des changements. Pour le moment, nous ne savons pas encore tout à fait. Je vous demande donc la plus grande honnêteté afin que les résultats soient le plus juste possible.
- Honnête est ma devise madame la scientifique Ro-ro-ro.
- Bien... Francis, pouvons-nous commencer ? Il hoche la tête, affirmatif. - Parfait. Monsieur Mélen ? Réponse mimétique. - Francis, à vous l'honneur.

- Veuillez décliner votre identité s'il vous plaît.
- Ro-ro-ro, C't'une blague ?
- J'en suis désolé mais nous avons un protocole-type à suivre.
- Si vous l'dîtes... J'm'appelle Placid Mélen.
- Merci. Quelle est votre date de naissance ?
- 12 juillet 1580.
- Vous avez donc 48 ans.
- Ouep.
- Qu'elle est votre profession ?
- Marchand. Premier et ultime détenteur de réfrigération civile de tout Karakuri et des environs ! Ro-ro-ro.

L'aiguille oscille légèrement à ses réponses. Située au milieu d'une plaque, elle ne touche, ni ne dépasse, les deux lignes rouges incrustée sur les bords de cette dernière. À chaque question, Francis tique sur une feuille les états de l'aiguille.
Il me regarde et m'indique, d'un signe de tête, que tout se déroule logiquement.


- En quoi consiste votre affaire ?
- On m'paye pour entreposer dans mes cargos et livrer la marchandise.
- Qui ?
- Tout un chacun, principalement, et Augustus aussi.
- Êtes-vous en bons termes tous les quatre ?
- Plus ou moins.
- Comment ça ?
- T'as des tensions mais comme partout quoi.
- J'imagine. Je lui souris rapidement et reporte mon attention sur l'aiguille, rien.
- Comment avez-vous acquis vos navires ?
- Water Seven. Ça m'a coûté bonbon mais ça m'apporte bonbon Ro-ro-ro.
- Vos collègues doivent vous jalouser.
- Pour sûr !
- Avez vous eu des problèmes avec eux ?
- Eux ? Nan. Mais y'en a eu qui ont essayé de m'voler.
- Où sont-ils maintenant ?
- Heuuu. Ils sont partis ! Ro-ro-ro ! Pas d'place, ils ont dû tenter leur chance ailleurs !
- Tout comme Cavano a "changé d'île" ?
- Heuu, co- comment ça ? Qu'est-ce que vous insinuer ?!!
L'aiguille touche un des bords.
- Je n'insinue rien. Je vous l'ai déjà dit toute retenue d'information sera considérée comme complicité. En tant que représentant de la Marine, nous sommes en droit de récupérer vos commerces en cas d'infraction majeure.
L'aiguille joue frénétiquement en yo-yo endiablé.
- Avez-vous confiance en vos alliés du cartel ?
Il prend un temps de réflexion, regarde autour de lui, avant de se pencher, tant bien que mal, au-dessus de la table.
- Pas du tout. Entre vous et moi, notre amitié tient part nos accords.
- En qui avez-vous le moins confiance ?
Nouveau temps de réflexion. L'aiguille s'agite sans pour autant toucher les extrêmes.
- Fil Ling et Augustus Bojoie.
- Pourquoi ?
- Tout l'monde sait que Fil est de mèche avec des pirates. Et, pour Augustus,..., sa "bienveillance" (il mime les guillemets avec ses doigts boudinés) est louche. Trop louche même. Comment a-t-il pu avoir tous les pêcheurs avec lui ?... Pour moi, ça sent les pots-de-vin et les manipulations à plein nez !
- Pensez-vous qu'ils auraient pu faire assassiner Cavano ?
- Tout à fait, oui !
- Vous nous dîtes d'enquêter préférentiellement sur eux donc.
- Tout à fait, oui. C'est clair, n'est-ce pas ?!
J'hôche la tête. L'aiguille a retrouvé une cadence de croisière.
- Merci. Ce sera tout.
- Heu... Comme ça ?
- Bien entendu, je n'ai plus de questions. Et vous avez été honnête avec nous, non ?
Dernier affolement fugace de l'appareil.
- Bien entendu !
- Dans ce cas, pas d'inquiétudes à avoir.
- Et vot' machun-truc là ?
- Francis ?
- Je, heu, Je n'ai rien vu d'anormal.
- Nickel chrome !

Une fois le matériel enlevé et des formalités inutiles échangées, nous nous levons.
- Nous allons donc vous laisser.
- Passez les salutations au colonel et n'oubliez pas : vous êtes les bienvenus Ro-ro-ro !

Dehors, le soleil est encore haut et nous entamons notre trajet afin de faire notre rapport à Yamamoto.
- Alors, votre expertise Francis ?
- Il pue le mensonge mais, je suis content, cela confirme mes hypothèses.
- Je suis d'accord.
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Spoiler:
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Au détour d’une rue, un gars de la milice local qui n’avait rien demandé à personne et patrouillait péniblement, comme tout membre de milice sait le faire à la perfection. Ce qui signifie trainer des pieds, tirer la gueule, mais bomber le torse quand une jolie fille passe. Je lui demande de m’amener là où on a trouvé la dépouille du capitaine, il hésite quelques secondes, s’apprête à contester, avant de se rappeler qu’il n’était jamais bon de contrarier un colonel d’élite, encore moins quand celui-ci était juste en face de vous, en arborant un énorme sourire. Il m’amène alors dans un coin des plus anodins, une simple rue. Les seuls traces de la rixe qu’il y a eu ne sont que quelques impacts de balles, colmaté au plâtre, et des tuiles neuves sur le toit d’une maison. Apparemment, la rixe entre les deux combattant aurait amené Cavano à se jucher sur un toit, avant que ce dernier ne cède et qu’il chute pour se faire achever…. Pardon ? C’est une blague j’espère ? On me demande d’enquêter sur un meurtre… commis devant témoins, comme s’il s’agissait d’un grand mystère ? Non mais, sérieusement qui a chié dans la putain de purée ! Je congédie le gus, et toque à la porte de la maison, personne… sans doute que les gens sont de sortie… Je suis d’humeur à foutre ce connard de maire sur un pal… On est sur le coup, mon cul, vous savez qui a fait le coup, ou alors vous êtes la police la moins efficace de l’humanité, de l’univers même ! Ou alors vous êtes tous des putains de complices…

Oh mais oui, monsieur le colonel, on est sur le coup, ça fait même deux ans qu’on sur le coup vous savez ! On y est presque, on a posé la question à tout le monde, et on est presque sûr d’avoir un suspect, monsieur le colonel ! Mais bon vous savez, la piste est tellement froide qu’on a du mal, mais mettez la dans un putain de micro-onde votre piste ! Je remonte la rue, et tombe sur un petit estaminet, le genre de gargote locale où les gens du quartiers passent leur soirée, et leur journée…. Et leur matinée, aussi, sans doute… Le patron, un petit vieux lève un sourcil à mon entrée, sans doute qu’il ne voit pas souvent autre chose que des habitués, avant de me sourire et de me proposer de m’attabler avec un grand sourire. Après, le festin qu’on m’a servi, la seule chose dont j’ai faim, c’est des tuyaux. L’intérieur est déjà bien rempli, il y’a de nombreux convives surtout des familles. Des gosses chahutent dans un coin, des hommes jouent aux cartes à plusieurs tables, des femmes sont à d’autres. Je demande une pinte au tenancier, et lui demande si c’est bien dans le coin que le pauvre zigue a été foudroyé. Le gars semble un peu ennuyé par la question, mais fini par me dire que oui, apparemment c’est arrivé en pleine nuit. Tout le voisinage a été réveillé par des coups de feu et des cris. Apparemment, Cavano aurait été aux prises avec un cafard, du moins c’est comme ça qu’il appelait son opposant. Un cafard capable de flinguer un cador de la marine, j’en connais pas des tonnes… Le vieux me présente à la table des propriétaire de la maison et ils me confirment leur dires. Ils ont été réveillés par des fusillades, le combat a fait rage entre deux gars « carfard » et Cavano. Une matrone quitte même le troquet et revient avec une coupure de journal. Il y est décrit la mort du personnage, laissant flotter un certain… flou artistique ? sur la personne qui a commis le crime. Je remercie la dame, et lui emprunte le papier.

En une série de longue foulées, je parviens enfin au QG de la milice, là où siège donc le fameux « gars sur le coup ». Un gratte papier à l’entrée me demande si j’ai un rendez-vous, je lui retoque, que c’est moi qui donne les rendez-vous. Préférant ne pas contester, avec le très bon argument que la marine n’a pas réellement d’autorité ici, mais bon, je doute que qui que ce soit aient la moindre envie de contester la parole d’un colonel d’élite, réputé de surcroit. Après quelques minutes, je suis amené dans le bureau du chef de la crémerie, et lui pose la revue de presse sous le nez, avant de lui poser la question fatidique. Le brave Micamé me lance un regard de défiance, avant de se raviser. Il m’invite à m’assoir d’une main, sort de son bureau, envoie les gars dans le coin faire un truc ailleurs avant de s’installer face à moi. Il va faire quoi, une grande révélation secrète, fichtre que c'est excitant.

-Dites, vous êtes sûr que vous savez pas qui est le coupable ? oh et d’ailleurs… il n’y a plus que nous deux, dans le périmètre proche, si c’est ce que vous vouliez.
-En quelques sortes…. Oui… je vais être honnête, je ne comprends pas votre question.
-Faites pas le con, vous savez qui à fait le coup, alors balancez le !
-Pas encore, du moins, on sait que c’est Joe Biutag qui a exécuté le capitaine, mais ça vous le savez déjà.

Ah bon… je le sais déjà ? Il n'y a pas de conspirations ? Diantre, que se passe t'il sur cette île de tarés.

-Joe Biutag, comme, Greed le corsaire ?

-Oui.

Ah d’accord… je redescends de quelques degrés… y’a clairement une couille dans le potage la… alors soit, j’ai lu trop vite le dossier qu’on m’a envoyé, sinon y’a eu un sérieux cafouillage quelque part. Je suis presque sûr qu’il était inscrit, « qui est le meurtrier » et là on me dit, le meurtrier est machin ?

-D’accord… et quelles sont vos preuves ?
-Le type a débarqué un matin, je n’étais pas présent, puis il a disparu des radars, quelques jours plus tard, il a affronté Cavano, avant de disparaitre à nouveau, puis il est parti avec un nouveau navire, c’est ce que l’on a fourni à la marine comme rapport.
-Je vois… il y a eu un problème de communication quelque part… mais votre enquête elle porte sur quoi ?
-Cavano a bien éliminé quatre ou cinq assassins avant de se faire avoir, et on ne sait pas qui est derrière… quel est le problème dont vous parlez ?

Ok, c’est clairement chelou là… je vais devoir passer un appel car la y’a cafard sous roche. Le gars est corsaire, donc il est absout de ses crimes. Il n’y a pas grand-chose à faire avec cette information, comme la demande est de faire un exemple. De plus, les quatre zigottos, ne m’ont pas du tout parlé du cafard. Donc c’est quoi l’histoire, ils se sont débrouillés pour qu’on reçoive un faux rapport ? nos gars ont fait une bourde ? Y’a clairement un truc pas net.

-Il m’a été demandé de découvrir qui a fait le coup, et de l’exécuter… et vous affirmez que vous nous avez transmis le nom du criminel ?
-Pour la procédure standard d’émissions de primes oui… mais c’était il y a deux ans, j’avoue avoir été surpris par votre arrivée, comme l’affaire patine depuis deux ans.

Curieux en effet, j’imagine que l’affaire sera clarifiée une fois que j’aurai contacté l’administration… et après, il faudra investiguer la question des quatre trous duc, il aurait pu se contenter dire que c’était Biutag, ou un truc du genre, soit, j’attendrai le rapport de Sam et aviserai pour la suite. Je passe alors encore quelques minutes à tailler la bavette avec le maire avant de retourner dans mon navire. Après quelques minutes, il m’est affirmé qu’ils n’ont reçu aucune mention du nom du criminel, juste une note attestant son décès et qu’une enquête était en cours… l’affaire s’épaissit…
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- Eh toi, oui toi ! Fit une voix derrière lui. Un souffle s’échappa de ses lèvres pâles, il était grillé.

Se retournant…

- Oui, caporal Sunday ?! Fit-il avec un ton mielleux, semblable à ceux des plus fidèles et serviles créatures. Dans sa tête, un millier de stratagèmes apparurent afin d’éviter la corvée qu’on allait lui assigner… Feindre une toux ? Ou bien faire semblant de tomber pour se fouler une cheville ? Peut être même que la mort serait plus douce que cette femme, jolie donzelle au cœur sombre, et à la main ferme. Pour icône, elle avait prit Kenora Makuen, la femme aux mains de fer, et au cœur de pierre.

- T’es notre nouvelle vigie non ?Alors qu’est-ce que tu glandes ici, on a besoin d’un rapport de situation, alors bouge toi le fion ! Accompagna-t-elle sa diatribe de gros yeux ? C’est un fait. Et Lex lut dans le regard de son caporal, tous les sévices pires qu’un décès prématuré qu’elle pourrait lui faire subir, si cela lui chantait. Même que ce serait légal, en plus… Chuchota-t-il dans sa barbe inexistante, tandis qu’on entendit Sunday pester dans son dos que les bleus, c’était plus ce que c’était. Lex commença donc sa sempiternelle ascension du grand mât, ou l’attendait son poste, et ses responsabilités. Dure de croire qu’il en possédait, vu le tire au flanc qu’il était. Même lui avait parfois du mal à se sentir responsable de quoi que ce soit. Déjà, il l’était de son propre corps, et de son destin. C’était pas mal non ?

Il crocheta un cordage, fit de même avec la corniche qui l’attendait tout en haut, et se hissa aisément dans la « cabine » de la vigie. Son chez lui. Même qu’il avait prit le soin d’aménager l’endroit.  Des couettes jonchaient le plancher, des oreilles assurant un confort maximum en cas de sieste.  On n’a pas idée de faire d’un endroit aussi solitaire, quelque chose d’aussi inconfortable que cela l’était à la base. Lex, lui, était malin. Il connaissait les bons trucs, les choses qui vous procure du plaisir et permettent  d’améliorer le quotidien.

Il était un épicurien, un hédoniste des plaisirs, qu’ils soient éphémère importait peu.

Attrapant un livre coloré et rempli d’image, il se campa bien confortablement dans la cabine, attendant que le temps passe, et son tour de garde également. Pas vraiment plus attentif que ça à la mer, et à la météo … Alors que c’était son job ! Il commença à sombrer dans une somnolence doucereuse et guillerette qui émoussait aussi sûrement les sens, que l’eau ne finit pas rouiller le plomb.

Et pendant ce temps là, le bateau avançait inexorablement, inextricablement, vers sa destination. Qu’il ne connaissait pas d’ailleurs. Aurait-il prit la peine de lire ou de suivre les réunions, ne serait-il plus soldat, et ne serait-il plus Lex Regalia.

- TERRE EN VUE ! Fit une grosse voix contre son oreille. La bave aux lèvres, la figure marquée par l’oreille autant qu’il l’était du jeune homme, et l’esprit ensommeillé ne réagirent pas vraiment. Enfin, il sursauta, et tutti quanti, avec quelques secondes de décalage, se rendant compte que cette voix n’était pas la sienne. Cette douce voix d’ange, n’était autre que celle de son Caporal, Sunday. Putain de pute borgne, elle essayait de le tuer pour de vrais cette maudite femme ! Elle avait quelque chose à prouver peut être, ou bien vivre avec des hommes rustres et sans manières toute l’année l’avait changé en quelque chose d’autre que ces douces créatures qu’il connaissait sur son île d’origine, avant la marine, avant tout ça …

Il se leva et l’œil mauvais de Sunday le dissuada de répliquer quoi que ce soit pendant qu’elle lui passait le savon d’usage.

Pourtant il aurait juré que ce n'était pas une terre, mais belle et bien une tortue qu'ils accostaient. Le colonel d'élite pour lequel il bossait aujourd'hui, était un lointain collaborateur de son père, Lucian Regalia. Il s'était côtoyé dans des circonstances qui échappaient à Lex, mais toujours était il que ce n'était pas un cadeau qu'on lui faisait. Son père avait toujours eu le don de pimenter sa vie, de le stimuler, que ce soit par la violence ou d'autres procédés, prétextant que l'on vivait dans un monde compliqué, et dangereux. Peut être que c'était pour cette raison qu'il était toujours vivant, bien qu'il se demandait souvent si cela n'aurait pas été différent si sa famille l'avait été également.

Il ne se posa pas plus de question, et descendit sous les huées de ses camarades de la vigie, qui le voyaient d'un mauvais œil depuis le départ. Il s'en fichait, lui, il n'avait pas ça dans le sang, comme ses frères. Lui n'avait que l'ambition de tirer au flanc, tout en resquillant sa paye de Soldat D'élite. Il méritait parfois son salaire, le prouvait-il toujours quand on se demandait ce qu'il fichait là. Il fonctionnait ainsi, le minimum syndicale au moment le plus opportun, pour ne jamais être renvoyé tout en fichant le moins possible.

Il fut de corvée de navire, tandis que tout le monde accostait sur l'île de Karakuri, il faisait de la corvée de patate en fond de cale. Il ne rejoindrait les opérations qu'en cas de coup dur, avait promit Sunday, mais lui crevait d'envie de voir l'île de plus près, aussi trompa-t-il la vigilance de l'équipe restée sur le navire, pour déambuler dans les rues tortueuses de la tortue voyageuse. Il se trimbalait là sans objectifs autre que visiter et trouver le meilleur met à manger, le plus local et garnie qu'il pourrait trouver. Pas sûr qu'il ne trouve autre chose que du bambou, et quelques autochtone arriérés, mais bon, on pouvait toujours vivre dans l'espoir, comme le faisait Lex Regalia.

Il retrouva la procession marine juste au moment ou l'on servait le repas, et se glissa dans les rangs en attrapant sa vieille casquette de caporal, appartenant autrefois à sa mère, vieillotte et usée. Elle fit bien longtemps illusion, et il mangea avec le reste des marins, comme de juste, de saumon et de jus délicieux

Comme quoi l'espoir est souvent récompensé. Pour certains.

- Caporal ! Caporal ! L'apostropha quelqu'un après le repas, il releva la tête, il faut nous aider, on a repéré du mouvement du côté du prototype, il paraît même que quelques binoclards manquent à l'appel.

- Je m'en occupe, fit-il en travestissant sa voix, sans en avoir besoin pour autant, car il était inconnu au bataillon de toute manière. Tout juste pensait-on qu'il était caporal, et donc qu'il emmènerait avec lui quelques hommes. Lui se dit qu'il pouvait faire ça seul. Il se dirigea vers la sortie, et la vie voulut que quelques autres hommes ayant finit leur collation, et vaquant à leur occupation, ne sortirent avec lui, préservant l'illusion d'un caporal volant à la rescousse de ses camarades.

D'un pas pressé, il se dirigea là ou était entreposé ce que certains appelaient tout justement "L'exéctueur testamentaire", pour rigoler, dans l'élite.  
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En compagnie de l'inventeur du détecteur de stress, nous traversons la ville. Notre direction : la zone de commandement. La raison : remettre notre rapport de l'entretien avec Placid Mélen, débriefer sur l'avancée et attendre les nouvelles instructions.
Si, à la sortie de la demeure du marchand ventripotent, tout paraît calme et normal, nous sommes dépassés par un Karakurien pressé. Nous le laissons courir s'en s'inquiéter outre mesure. Un second, tenant son chapeau, nous salut dans une foulée franche. Une troisième, quatrième. S'en suit une frénésie de courses et injonctions à venir admirer le spectacle. Le Spectacle ?
Un mauvais pressentiment arrête ma marche. J'observe aux alentours, réfléchi quelques secondes, avant de donner l'ordre à Francis de continuer sa route et d'éviter le point de convergence des nouveaux marathoniens. Il répète mon propos que je confirme d'un signe de casque. Il part.
Seule, je reprends une cadence normale et me dirige vers le centre de toutes les attentions.

Les maisons, avec peu d'étages, se succèdent les unes aux autres. Parfois simples, d'autres arborent des couleurs complexes parfois amplient de mauvais goût. Peu à peu, le dos des curieux s'amasse pour ne former qu'un bloc unis obstruant ma vue. La motivation de mes pas, la froideur de l'armure et mes mots métallisés me fraye un passage parois la cohue. Pour le moment je ne distingue rien excepté les regards surpris, et parfois de peur, des habitants de l'île.

Comme à une remise de prix pour le Golden-DenDenVisio, je coupe le cordon symbolique des marines faisant barrage et me bloque.
Moi qui était prête à jouer des coudes et intervenir, comme on me l'a si bien appris dans les cours de MO "Maîtrise de l'Ordre", je reste stoïque et même sans voix devant le spectacle qui s'offre à moi.

Là, un attroupement d'hommes chauves, tuniques orangées, certains portant des armes tranchantes, sont assis. Mains sur les genoux, jambes pliées, je passe dans leurs rangs. Les marines, aux alentours, restent stupéfaits, ne sachant quoi faire de leurs dix doigts. Habitués aux affrontements de chocs, les voilà dans une situation quasi-nouvelle. Je passe à travers les rangs et, d'un coup d'oeil, compte une trentaine d'assis. Aucun ne semble réaliser ma présence. Est-ce mon impression ou leur parfaite immobilité ? Je ne peux le savoir.

Un exécutant, à peine pubère, bleu et blanc, que j'appelle de la main se rapproche.


- Qu'elle est la situation soldat ?
- Monsieur
- Madame
- Heu, Madame, pardon, Alors, voilà, les heu les moines du monastères sont arrivés tout d'un coup. Et heu, ils ont... Bah ils se sont assis.
- Savez-vous pourquoi ?
- Pour heu, Pour heu manifester de notre présence et de la machine.
- Comment êtes vous au courant de leur motivation ?
- C'est lui Madame. Il pointe du doigt un homme plus âgés. Il a fait un geste. Tout le monde s'est assis. Puis heu, il a dit ça tout haut avant de faire comme les autres.

Je me laisse un instant. Le leader est un homme mûr aux joues rouges et à la corpulence forte. Sa respiration, et celle de ses moines, semble unis dans une inflation collective, comme connectées.
Il ne se passe rien et pourtant quelque chose me chiffonne, me fais serrer les dents sous mon armure. Je mets du temps à me rendre compte à cause des reniflements du jeune mousse.


- OÙ SONT LES SCIENTIFIQUES !?
-...
- Où Sont Les Scientifiques RECRUE !?
- Heuuu Heuuu, l'assaut des moines les a effrayés et heuuu ils sont partis.
- OÙ ?!!
- Bah, heuu, dans la forêt J'crois heuu.
- Et c'est maintenant que vous me le dites ?!!! Bordel de merde !!!

Ni une ni deux, je pars en direction de la forêt. Si un seul d'eux me claque entre les doigts, je suis morte vis-à-vis de Møller !
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Dernière édition par S.A.M le Jeu 25 Nov 2021 - 18:52, édité 2 fois
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Je regarde l’escargophone droit dans les yeux et prends une profonde inspiration, j’ai eu affaire à un sous-fifre qui affirme que les dossiers n’ont donné aucune indications, a présent, j’attends que Wilbert Cassius Raven, le type qui a demandé que je m’occupe de l’affaire arrive au bout de la ligne, c’est ça qui est bien quand on est dans l’état-major, c’est que y’a plus grand monde au-dessus. Après quelques minutes pendant lesquelles je pianote sur mon bureau, l’animal prend enfin l’aspect de mon interlocuteur, j’ai du mal à évaluer sa place dans la hiérarchie, mais il y a de fortes chance que ça soit un subalterne, dans tout les cas, être colonel d’élite donne assez de levier pour avoir accès a à peu près tout.

-Bon, vous me confirmez qu’on a bien reçu aucun rapport qui indique que le coupable serait Greed, car si c’est bien la réalité, ce dont je ne doute pas, ça rend les ordre de missions un peu caduque, donc… c’est quoi l’agenda ici.
-Je le confirme oui, c’est curieux, je vais—

On toque à la porte, je demande un instant à mon interlocuteur et couvre le combiné avant de demander à la personne d’entrer. J’ai été assez clair, quand je suis dans mon bureau, interdiction de me déranger sous aucun prétexte, sauf si c’est trop la merde. Il y a donc une jolie flowchart en 24 étapes sur la porte pour permettre au subalterne de savoir s’il avait le droit ou non de me déranger. Parmi les raisons valable, il y avait : chute de météorite, attaque d’empereur, « j’amène à boire et à manger », attaque de monstre marin, on a trouvé le One Piece et « bordel, c’est vraiment, mais genre vraiment la merde colonel ». Un type rentre et m’informe alors que des curetons locaux se sont constitués devant la potence en signe de contestation, et que les hommes de sciences, possédant une crainte mortelle des hommes de foi, se sont perdus dans la jungle. Apparemment, les types en toges militent contre l’utilisation d’armes scientifique pour mener des exécutions… s’ils y tiennent tant, je vais leur demander de faire l’exécution, on y gagnera en budget… Présentement, j’ai pas le temps, je demande donc au gars de faire transmettre l’information au régulier Trupelle, à la meuf en armure au nom de cinq pied de long, et de demander à un gars de l’équipage de temporiser, le temps que j’arrive. Mon interlocuteur reprend.

-C’est bon j’ai le rapport sous les yeux, et en effet, il est bien signé du maire et atteste que l’affaire suit son cours et qu’il nous contactera les résultat dans les plus brefs délais, il date de deux ans. Concernant vos questions de falsification, je vais l’envoyer à un labo pour qu’il soit analysé.

-Et j’investiguerai de mon côté … mais mettons-nous d’accord… si vous avez commandé un colonel d’élite pour cette question… ce n’est pas juste pour faire joli, soit vous saviez déjà, soit vous ne me dites pas tout.

Il reste silencieux quelques secondes, j’enchaine.

-Surtout que faire l’exemple, d’un assassin, un corsaire en l’occurrence, pour laquelle l’intéressé a déjà oublié, sur une île où il n’est qu’un étranger de passage… c’est un peu gros.

Une pensée fugitive traverse mon esprit, la première interaction que j’ai eu avec le maire était pour le moins étrange… il a directement proposé que je rencontre le cartel, est ce que ce sont eux qui se sont constitués pour fausser les preuves, ou me pointe il vers eux.

-Je comprends votre question… mais, oui, comme vous vous en doutez, exécuter la bonne personne est moins importante que de faire preuve de notre autorité, et s’assurer que l’île soit bien tenue en main… je vous laisse en faire les conclusion que vous en tirez, je peux difficilement être plus explicite sans que ça laisse des traces.

On s’échange encore quelques phrases et je mets fin à l’appel. Donc si je comprends bien, notre job, c’est de faire sauter la tête des opposant de la marine, mais pour pas passer pour des tyrans, on nous demande une enquête en bonne et due forme pour faire passer ça pour de la justice. Bordel, je déteste la politique, encore plus quand on m’utilise comme argument de légitimité. Mais bon, les ordres sont les ordres, et manifestement, on a une mafia à dégager. Il faut donc prouver que le cartel a mouillé dans l’affaire, que ça soit le cas ou non, les zygouiller tous, ou en partie, et mettre à la place le prochain Lindé… ou alors tout mettre dans les patounes du maire et espérer qu’il soit assez malin pour faire passer l’île entièrement sous le joug du gouvernement. Bon, je pense que mes subalternes pourront gérer la question des protestation, et je vais aller voir le cœur du problème… Je ne connais pas le fonctionnement de leur culte, mais je suppose que le gros bonnet est resté au temple et à demander à ses moines de faire pression, donc autant aller directement au temple pour en causer, je pourrais même en trouver des infos, qui sait.

De cette manière, si tout se passe bien, dans quelques heures, j’aurais quelques infos de plus sur chaque membre du cartel, on les coffre, on les interroge et fouille leur demeure, on trouve des preuves, et on négocie avec eux la suite des opérations. Lesquels garder comme marionnettes, lesquels exécuter, et lesquels sont prêt a faire des aveux, pour balancer leurs potes sur l’échafaud… avec un peu de chance, ils se balanceront tous l’un l’autre, on leur demande des confessions publiques, et on finit le travail… Je fais alors mettre à l’eau mon pédalo et commence à contourner l’île pour débarquer sur sa face nord où trône le temple. C’est assez particulier que de pédaler entre les sillons creusé par le battements des battes de l’animal, mais ça se fait. En quelques dizaines de minutes, j’accroche mon embarcation à un rocher. Je me trouve dans une sorte de désert rocheux. L’île vaut le détour, on a de la jungle, de la ville, et des zones d’apparences mortes. Après une bonne heure de marche, ou du moins, de geppou et d’un peu de marche, je traverse le paysage et monte sur le chemin escarpé qui mène à l’édifice. C’est sûr que pour le commun des mortel, c’est un peu compliqué de s’y rendre… mais quand on sait voler… bon… ça devient un peu moins dur.

Le cadre est assez beau cela dit, très méditatif. Il ressemble assez fort à l’endroit où s’étaient repliés les barbares de Tetsu. Une nature faite de roche et de falaises, mais entourée de jungles luxuriante. La mort et la vie, le vide et le plein, et certainement plein d’autres lectures spirituelles qui m’échappent. Le temple en lui-même se veut majestueux, colossal même, mais assez austère. On dirait presque plus un fort bâtit à même la montagne, mais qui se veut résistant au temps plutôt qu’aux hommes. Comme un défi fait à l’univers de parvenir à faire en sorte que le temple se fasse oublier. Deux moines sont à l’entrée et me saluent. Ils me demandent si je viens en paix, je leur dis que oui. Ils me fournissent alors une ficelle en soie pour lier le pommeau de mon arme à son fourreau, une manière, assez symbolique, certes, de rendre mon arme moins menaçante. Je suis alors conduit à la rencontre du maitre des lieux. Probablement qu’ils s’étaient préparés à mon arrivée, je n’étais pas des plus discret. Mon empathie m’indique même qu’une série de moine, une vingtaine, s’étaient rassemblés autour des portes, si jamais je me montrais belliqueux. On traverse quelques couloirs avant d’accéder dans un jardin zen, un héron en toge m’attends à coté d’un bassin, accompagné de deux tasses de thé fumante.
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Les tigres de Karakuri sont connus pour leur férocité, ainsi que leur taille, pour le moins disproportionnée. A l'image de ce monde gigantesque dans lequel évolue nos héros, ils sont même bien trop gros pour y croire. La première fois qu'il vit l'une des empreintes sur le sol boueux, après avoir buté contre une racine à fleur de croute terrestre, le premier scientifique à avoir fuit en voyant arriver les premiers moins armés, sans savoir qu'ils allaient déposer leur armes dans les instants suivants, n'en crut pas ses yeux. Il crut à une genre de farce, une hallucination, impossible qu'une patte soit aussi grosse. La vitesse d'un cheval au galop, une pression de mâchoire supérieur à tout le règne animal, et capable d'attendre des heures pour arriver à ses fins.

Heureusement, ils ne grimpent pas aux arbres. En revanche, leur garrot arrive presque aux premières branches des arbres de Karakuri. Quand on vous disait qu'ils étaient anormalement grand, ce n'était pas pour plaisanter. Des forces de la nature. Qu'on devrait plus craindre que certains hommes, car leur territoire diminuant au grés des années, l'on poussait à bout leur ressources.

Il ne fallait pas s'étonner qu'attiré par le fumet d'hommes grassouillets, et qui ressemblaient plus à des poulets qu'à des militaires, n'attire quelques uns, poussé par qui la vieillesse et l'ennuis, qui n'avait un petit creux ou bien simplement par haine de l'homme qui les chassaient habituellement. Une guerre silencieuses, nature contre l'humain, qui des deux domestiquera l'autre ? Les scientifiques allaient apprendre que tout leur gadgets ne pouvaient les aider contre des Tigres sauvages de Karakuri , capable d'encaisser des plombs sans broncher.

Même qu'un animal blessé est d'autant plus dangereux, la douleur laissant un goût amer à n'importe quel race de cet univers.

- AAAAAAAH ! Cria le premier scientifique tandis que son arme fumante ne dégageait des volutes de fumées, et que le tigre continuait de courir vers lui. A peine eut-il le temps de se réfugier dans les arbres que le tigre n'était après lui, et que d'autres congénères, attiré par le bruit et la violence des hommes, ne soient bientôt aux trousses des autres.

L'on avait trois groupe. Le premier scientifique, seul, et le tigre qui l'attendait. Deux autres scientifiques avaient fuit sans demander leur reste vers l'est, et un dernier trainait derrière, inconscient du danger. Au moment ou il entendit le coup de feu, Lex qui se trouvait déjà dans la jungle, pour avoir eut un rapport de situation bien avant tout le monde, passa en mode scout. Il dégaina son arme et se fraya un chemin rapidement à travers la forêt.... Pour se retrouver nez à nez avec un tigre à quelques mètres de lui, et un scientifique effrayé qui attira derechef l'attention sur Blue.

- AH, MONSIEUR LE CAPORAL VOUS TOMBEZ BIEN ...!!! Qu'il cria en lançant un bras dans sa direction, comme s'il pouvait attraper celui de Lex depuis sa position. En un instant, le renard de la marine, Lex Regalia, analysa la situation : ça puait la merde. Il devait se débarrasser au plus vite du tigre, avant que d'autres ne soient attirés par l'agitation et le bruit incroyable que pouvait faire un "semi-civil" comme on disait dans l'Elite pour se moquer, quand il se croyait sorti d'affaire ... JE CROIS QUE JE SUIS DANS LE PETRIN, AIDEZ MOI S.V.P ! Qu'il fit en faisant de grands gestes au risques de tomber directement dans les crocs du tigre affamé.

Sans un regard pour le guignol qui continuait de s'agiter et d'essayer d'attirer l'attention de Lex, le jeune homme plongea son regard dans celui de l'animal. Regard de défis, des deux côtés. Deux bêtes différentes, mais reliée par un même sentiment, que tout ceci est bien inutile, mais que maintenant, c'est trop tard pour revenir en arrière.

La bête chargea sur notre héro, qui fonçait sur l'animal au lieu de reculer, tandis que le soleil ne se refléta sur l'arme blanche de Lex, qui la tenait bien haute au dessus de lui. Il roula sous les pattes de la bête, tout en enfonçant son arme de travers dans l'abdomen de l'animal. Du sang rouge et chaud éclaboussa la lame, et l'homme, qui se retrouva sous une bête de plusieurs centaines de kilos, écrasé, comme une crêpe.

- pfff... Ne venez surtout pas m'aider ! Que dit Lex au premier scientifique, qui répondit qu'il préférait rester perché "au cas ou il y'en est d'autres..." ou un truc du genre. Il arriva finalement après de longs efforts à sortir de dessous le tigre. Il caressa son pelage, et adresse une prière muette à l'esprit défunt de la bête. Tu étais un brave parmi les braves, repose toi au paradis des chats. Qu'il dit avant de se tourner vers le scientifique.

- Descendez maintenant ! C'est RI-DI-CU-LE ! Vous n'allez pas rester la haut jusqu'à la fin de votre vie voyons ! qu'il dit en faisant un entonnoir avec ses mains.

Plus loin, on entendit rugir un tigre très fort.

GROAR.
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Les bambous fouettent l'armure et résonnent à mes oreilles en claquements métalliques. Au loin, des rugissements et beuglements.
Je me dois d'accélérer, malgré mes entraînements, mes mouvements restent compressés par le poids de la carapace que je m'impose.
Brouillée par les feuilles vertes et les tiges ondulantes, je me retrouve soudainement dans un espace libre. Soulagement et surprise se mélange à moi. Une fourrure orange, rayée de noir, est étendue au sol à son côté : un marin (caporal je crois, je ne suis pas totalement au fait des grades) et un scientifique.
D'un mouvement sec, jambe tendue, je stoppe ma course, soulevant au passage une légère motte de terre.


- Toi, toi et toi ! Restez avec eux et faites un périmètre de zone ! Vous deux, avec moi !

Je reprends ma course en direction des cris où l'humain se mêle à l'animal au point de ne plus reconnaître lequel appartient à l'autre.
Le pas des soldats désignés me suivent alors que nous nous rapprochons grandement.
Là.
Un cri.
Une arme.
.
.
.
Et le silence.
Un silence lourd que les oiseaux n'osent interrompre.
Un silence de plomb qui fait tomber le vent.


- NOOOOOOON !

Je tire.
Le laser part d'un trait. Frôle la bête. Dans la précipitation j'ai négligé la précision. Un rugissement enragé raisonne. La bouche, et les crocs du fauve sanguinolants, me font face ainsi que ses petits yeux de meurtrier naturel.

Les tirs.
Deux armes à feux, pistolets à silex, dont les munitions me frôlent et font mouche.
Nouvel rappel à l'ordre et annotation d'une attaque imminente de l'animal.

Je me redresse. Vise.
Le mastodonte se rapproche de ses quatres pattes mortelles.
J'attends.
Les genoux pliés, prêt à me prendre l'inertie d'une erreur de jugement.
Un bond.
Une explosion.
Et le sang. Une gerbe explosant dans l'air comme une rose s'épanouissant aux premiers rayons de soleil.
Et le sang. Une pluie fine tombant en gouttes lourdes.

La bête gît à mes pieds.
Le corps du scientifique à plusieurs foulées.
Je récupère son insigne et ordonne aux hommes qui m'accompagnent de récupérer son corps.


- Ces cons de moines ne s'en sortiront pas comme ça...

Machine arrière. Je rejoins, avec les soldats et le corps, les autres. Un autre scientifique les as rejoins. Je me dirige vers lui sans un regard au reste du groupe. La claque s'envole et l'homme en est presque renversé.

- Ça c'est pour votre désertion et je ne parle pas de la mort de l'ingénieur principal Kolino

Je me retourne vers le second, sauvé de justesse précédemment. Il se recule. Je ne dis rien et me retourne vers le plus haut gradé.

- Enchanté. Ingénieur S.A.M. Je vous laisse le soin de ramener ces incompétents. J'ai quelque chose à faire.

Je laisse les marins s'occuper du reste et part franco de port en direction de la place principale. Je remonte les traces laissées à l'allée et retrouve rapidement la civilisation.
Me dirige vers les moines, en pousse quelques uns sans faire attention.
Obnubilée.
Il est toujours assis, yeux fermés. Mon poing se serre et j'accélère la cadence.
Face à lui, j'attends une réaction.
Rien.
Je lève un poing, prêt à s'abattre violement.
Il tombe.
Rien.
Une pression autour de mon poignée me retient.
Je tourne la tête : Trudelle.
Son non, de la tête, me fait comprendre la bêtise de mon geste.
A travers l'armure, les larmes ne se remarquent pas.
Je baisse le poing, toujours serré, et m'agenouille en face du bibendum.


- Pourquoi ?
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Spoiler:
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Je hausse un sourcil, un héron ? C’est loin d’être la première fois que je vois un zoan, mais j’ai rarement vu un maudit assumer sa forme animale juste comme ça.  Il m’indique d’un geste d’aile un petit cousin face à lui,  je remarque alors qu’il porte aussi un sabre. Manifestement, on a affaire à des moins guerriers, ou une caste semblable, heureusement qu’ils n’aient pas pris les armes, on se serait retrouvé avec un massacre inutile sur les bras… Je m’assieds en tailleur face à lui, il m’indique la tasse de thé, je la soulève, la renifle, juste du thé, rien de spécial là-dedans. Je prends une autre gorgée, tout en me demandant quel autre protocole seront demandés par l’animal. J’ai toujours un peu de mal avec ce type d’ambiances et de lieu, une sorte de sérénité flotte dans l’air, si bien qu’il est assez complexe de désarçonner les autres avec quelques paroles et tour de main… surtout que le héron est immuable et sans expression, il prend enfin la parole, il a un certain âge, ça s’entend.

-Enchanté de faire votre rencontre colonel Kogaku, mes frères vous ont bien transmis mon message ?
-Ah non du tout, je me suis dis qu’il serait plus efficace de causer au taulier qu’aux sous-fifre.

Un frémissement dans le bec, une expression fugitive peut être. Il est légèrement troublé, mais refuse de le montrer. Il veut se montrer aimable, mais ne sais pas comment rebondir.

-Vous remarquerez que nous n’avons pris aucune actions belliqueuse à votre égard, nos motivations ne sont que pacifique.
-L’inverse aurait été regrettable, en effet.

Une menace voilée.

-Nous jugeons que l’arme d’exécution que vous avez amenée et vos intentions sont à l’encontre de la neutralité et sont une souillure pour cette île. Nous ne cherchons que la paix, et vos actions engendreront le chaos.
-Vous portez des armes, ne venez pas me faire croire que vous êtes opposé à la violence. Et pour ce qui est de vos revendications, que rejetez vous, la sentence ou la méthode ?
-Les deux, vous comptez offrir un spectacle lugubre qui terniras l'île, une fois votre geste accompli, il n’y aura plus de retours en arrière, notre île sera sous le joug d’un monde dont nous ne voulons plus prendre part.
-Et envoyez …. vos frères, c’est ne pas prendre part au monde ?
-Il faut parfois agir pour ne pas prendre part.

Incroyable aphorisme, t’as trouvé ça tout seul ?

-Et donc, que demandez-vous ?
-Vous êtes colonel d’élite, vous n’avez nul besoin de mener à bien votre tâche ici, et vous êtes connus comme un homme bon, laissez cette île en paix.
-Dites… si je n’étais pas l’homme dont vous parlez, vous auriez envoyés vos gars ?

Il reste pensif.

-Il l’aurait fallu, au risque même d’un affrontement.
-Vous auriez été balayé.
-Le roseaux plie mais ne se casse pas face au vent.
-Mais le blé se fait trancher par la faux… et je suis la faucheuse.

Je pige que dalle a son train de pensée. Ça ne fait aucun sens, il cherche la paix dans son sanctuaire, mais viens chercher la merde, ça tient pas debout, il a d’office un agenda caché. Je change de position, pour avoir l’air plus provoquant. Et j’en profite pour déployer mon aura de colonel, un bref instant, pour lui faire comprendre qu’il n’aurait aucune chance.

-Nous serions alors des martyres.
-Nul ne rêve de devenir un martyr, que voulez-vous vraiment...
-Garder notre sanctuaire intacte.
-Donc vous voulez toute l’île ? je reconnais que cela ferait un beau lieu de culte, une tortue ermite…
-Il s’agit là de trop grandes ambitions, nous ne désirons que la paix, pas le pouvoir.
-Si je suis là, c’est à cause des membres du cartel, des capitalistes avide de pouvoir, vous en débarrasser sera dans votre intérêt.
-Ils font vivre les gens ! Sans eux, l'ile court à sa perte, sans le cartel, les habitants devront saccager notre sanctuaire pour assurer leur subsistance.
-Ils rendent les gens dépendant, ils vendront le temple et ses jungles si cela peut être rentable.

Il ne répond pas.

-Votre sanctuaire fait tache par rapport à leurs velléités, si ce n’est pas le gouvernement mondial, ce seront les pirates qui viendront détruire la paix.

-Nous la défendront.
-Vous serez anéantis, je n’ai même pas besoin d’essayer pour savoir qu'il me faudrait moins d'une heure pour tous vous éliminer, un criminel le ferait aussi. Le gouvernement vous amènera la paix.
-Le gouvernement nous trainera dans un cycle de chaos, le cartel assure l'équilibre de l'île ! Des fonctionnaires ne peuvent pas assurer la paix, des marchands le peuvent.
-Les fonctionnaires travailleront pour le bien commun... je perds mon temps… en l’état, j’ai l’autorité pour vous désigner comme un groupement révolutionnaire, tout ce en quoi vous croyez sera rasé, et vous serez oublié… vous n’êtes pas en position de négocier, je ne comprends même pas pourquoi vous avez pris cette décision.

Son bec se tord, un rictus ? Je me lève.

-Mais vous ne l’avez pas encore fait.
-Concrètement, vous nous faites une opposition par principe, ou vous voulez en tirer quelque chose ?

Il fixe le vide.

-Nous ne pouvons que sanctionner votre décision...

Je pose ma main sur la poignée de mon arme il frémit.

-Si je résume, vous cracher sur le gouvernement et décidez de vous sacrifier pour vos principes.
-Non... nous rejetons le chaos engendré par l'exécution.
-Il n'y aura pas de chaos, ou je ne sais quoi.
-Dans ce cas-là, promettez-nous la paix, que le gouvernement nous laissera libre et faites moi le serment d'apporter la paix que vous promettez.

C’est à ça qu’il voulait en venir ? ou c’est une opportunité qu’il a décidé de saisir ? Soit, si ça me permet de ne pas m’embarrasser de leur présence.

-Je le promet, a présent dites à vos ouaille de décarrer fissa. J'attends de vous une collaboration totale.


Dernière édition par Yamamoto Kogaku le Jeu 2 Déc 2021 - 14:52, édité 1 fois
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N'osant pas trahir son prétendu grade pour ne pas écoper d'une nouvelle corvée, Lex opina du chef et conduisit le retour des scientifiques à bon port en veillant à ce que rien n'arrive. Le sang déversé sur le sol de Karakuri aidant à mettre en garde d'autre individus zébrés d'orange et de noir, sur la dangerosité des humains qui traversaient leur forêt. Lex n'était pas inquiet, mais ce n'était pas le cas de tout le monde, la mort de l'ingénieur en chef encore présente dans tout les esprits. Une mort atroce, en plus. Déchiré par les griffes, dévoré par les crocs.

Lex n'était pas un fin psychologue après tout, et ne semblait pas s'inquiéter outre mesure de la suite des évènements pour la petite troupe qu'il guida jusqu'à bon port, retrouvant une SAM sur le bord des nerfs, qui apparemment n'avait été qu'à un fil d'agresser des moines non violent au devant de la population. Sans qu'aucun marin n'ignorait qu'une émeute n'était pas souhaitable, personne ne semblait la redouter dans les rangs de l'EMM.

Ce n'était que pour le décorum que l'on laissait les moines tranquille, et parce que l'on attendait encore l'ordre du Colonel d'Elite sur la mission, le fameux Yamamoto Kogaku. Il n'avait plus à faire ses preuves, son équipage non plus, contrairement à Lex qui avait des états de services certes immaculé, mais aussi bien vide.

Un cordon de sécurité avait été établis entre les moines et la nouvelle invention de la scientifique quand à faire tomber des têtes. Un deuxième tendait à être mit en place, qui s'occupait lui de disperser la population, dont la foule de curieux et de commères, ne faisait qu'augmenter. Cette machine était après tout une propriété du gouvernement, l'attaquer ou la dégrader, c'était s'attaquer au drapeau de l'EMM, et donc s'attirer les foudres de ses représentant.

Au regard du rapport de force, toute résistance étant inutile, les moines avaient choisis la meilleure option pour foutre des bâtons dans les roues de la mission. Plutôt qu'être à l'investigation, l'ingénieure SAM et Kogaku devaient s'occuper d'eux, l'enquête piétinait, à se demander si tout cela n'avait pas été organisé dans le but de couvrir quelques traces, ou bien quelques autres magouilles dans le ventre de la ville.

- Ce ne serait pas notre nouvelle recrue et vigie ça !
Fit une voix sifflante et brûlante d'une colère blanche, derrière la tête d'albâtre de notre héro. Il grimaça, tandis que l'attention de toute l'équipe, composé de SAM, quelques scientifiques et une poignée de marine d'élite, ne fut accaparé par le Caporal Sunday, une de celle qui ne lâche jamais le morceaux, se dit le jeune homme. T'étais pas sensé épluché des patates sur le navire, soldat ? Qu'elle fit, sur un ton presque menaçant ... Il avala sa salive, et lui répondit d'une voix enfantine, mais inflexible comme celle de tout bon soldat qui se respecte ... Je pense que je peux me rendre plus utile sur le terrain, comme je l'ai prouvé en sauvant des scientifiques, madame ! Son regard rencontre celui de Sunday, qui se rendit compte que tout le monde les regardait ... Elle laissa donc couler en balayant l'espace entre eux de la main ... Bon, bah maintenant que vous êtes là, rendez vous utile, on a besoin qu'une équipe patrouille aux abords de la guillotine pour maintenir l'ordre publique, juste au cas ou ... Elle sourit amèrement, mais lâcha quand même ... A vous de jouer, soldat !

Saluant de la main l'ingénieure de la mission, Lex protesta peu quand on lui ordonna d'enlever cette casquette de Caporal, et de partir fissa. Il s'exécuta, et ferma sa bouche. L'armée, c'est pas la démocratie, bordel. Sunday commença sa diatribe par ... [#6600FF]Que faites vous encore ici, Soldat ?[/color] A quoi répondit un salut réglementaire de Lex, qui se fendit d'un ... Colonel Kogaku, en pliant l'échine devant son supérieur le plus important. Sunday s'exécuta en même temps que tout les autres, se retournant parce qu'on ne tourne jamais le dos à la justice.
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Le calme revenu, et les scientifiques avec, tout un chacun reprend ses activités. Les moines ne bronchent pas, les passants et bados observent intrigués, jugeant les mouvements des uns et des autres.

Quant à moi, j'empoigne fermement l'oreille du scientifique, sauvé par le jeune marine, et l'entraîne vers la brigade que j'ai sous les ordres.
Tous en face de moi, ce dernier se frotte le lobe. Ils ne pipent mot et moi de même. Le casque, coincé entre un bras et les côtes, je les assassine du regard et aucun ne me rend la révérence. Ils ont compris leur conduite et leur erreur en voyant le drap blanc, sans vie, tâché de sang. Leurs yeux pointent le sol et leurs omoplates le ciel. Courbés comme des gamins ayant fait une bêtise, je réagi comme un parent gronderait son enfant et, de la pire des façons : un silence de déception.
Dans ces cas là, nul besoin de remontrances appuyées, nul besoin d'énervement. Une simple phrase, un simple mot :


- Vous me faites honte.

Laissé en suspension, la honte, qui entraîne le remords. Voilà ce qui compte, ce qui permet de remettre en question. De se remettre en question. Encore faut-il que leur égo n'efface pas leur responsabilité de leur acte et de la mienne.
En formation, j'ai mené des hommes.
En formation, ils aimaient l'action et étaient encadrés.
En formation...

D'un claquement d'ordres, ils se remettent au travail. Seule, je me remémore la gueule du fauve et sais qu'elle restera gravée. Première mission, première perte. Cela n'aurait jamais dû arriver. Surtout pas ici, ni maintenant et encore moins dans ces conditions. Mon armure propre a été brisée mais, tandis que mes pensées me ramènent à mes émotions trop souvent bâillonnées, du coin de l'oeil, j'observe le faux caporal prendre une remontrance. Sans lui, j'en aurais perdu plus. Je devrais peut-être... Non, je dois le remercier. J'avance vers le conflit interne à leur équipage et suis pris de court.

D'un mouvement opérationnel, un réflexe musculaire, les hommes et femmes de rang se joignent en coeur afin de saluer le colonel. Je m'exécute aussi mais ne reste pas bloquée.
Nous autres, de la scientifique, avons de nombreux protocoles, empiriques ou bien systémiques, par exemple, qui prédominent au hiérarchique.


- Colonel Kogaku... L'entretien avec Placid a révélé des points intéressants. La situation est limpide quant à son implication dans la disparition de nombre de ses concurrents ainsi que dans l'affaire Cavano.

Il me coupe et m'invite à le rejoindre dans son bureau, aménagé sur son navire. J'accepte.

- Colonel. J'aimerais, si vous le permettez, que cette personne. Je désigne le jeune Élite de la main. - Puisse m'assister dans ma mission. Il est parti secourir, avec succès, mes compagnons...
-Colonel ! Colonel ! Colonel !

Le cri provient du port. Une mouette anonyme surgit d'entre les rangs et se rapproche de nous.
Son ossature lourde et le souffle court, il tient une feuille entre les doigts qu'il présente au chef de mission. Le bras tendu, la feuille monte et descend au rythme las de ses respirations saccadées par l'effort.


- Un message.. de la.. plus haute importance.. Colonel. Nous avons la.. la preuve.
________________________________________
Spoiler:
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Quelques secondes passent, le silence s’installe, comme si même le vent retenait son souffle face à la décision finale du moine, allait il accepter la proposition, au forceps, que je lui faisais, ou la refuser. Je le fixe dans les yeux, tentant de rassembler le plus d’intensité dans le regard possible, un regard porté par une aura de colonel. Il voulait négocier un compromis, il a reçu un ultimatum, qui certes va dans son intérêt, du moins, si sa survie en règle générale, fait partie de ses intérêts, mais qui va sans doute à l’encontre de ses principes.  Ses épaules s’affaissent, il prend quelques années d’un coup, et dans son crâne ses pensées s’agitent tel un torrent indéchiffrable. Il fouille dans une de ses poches et en ressort un sceau cylindrique.

-Bien… pour la survie de mon sanctuaire, je ne peux qu’accéder à votre demande.

Je le salue du chef, attrape l’objet et fais volteface et fais quelques pas avant de m’arrêter, quelque chose me dérange, mais quoi…  il y a un truc que je pige pas dans toute cette affaire. Bon je reconnais que j’ai peut-être trop vite jugé de la situation, mais pourquoi parle t’il d’une exécution qui va lancer le chaos ? Alors… je suppose que si on zigouille le cartel comme prévu, ça pourrait en effet, dérégler l’organisation de l’île… mais… c’est à supposer qu’il sait qui va être exécuté… en fait… il n’est pas contre l’exécution, il est contre la mort du cartel… mais ne le dis pas clairement… mais s’il est contre la mort du cartel… est ce que ça veut dire qu’il sait ce qu’ils risquent. Je tourne la tête vers le moine.

-Attendez… comment pouvez vous être sûr que l’exécution amènera le chaos ?

-Vous cherchez à venger Lindé Cavano, n’est-ce pas ? ce qui signifie que vous allez exécuter les membres du cartel.

Quoi ? Il vient de désigner sans rond de jambe que le cartel est derrière ?

-C’est eux qui ont fait le coup ?
-Qui d’autre… cela fait des années qu’ils écrasent toute concurrence, plus personne n’ose s’opposer à eux.
-Et donc, j’en conclus que vous avez décidé de les protéger ?
-Il n’y a pas d’autres choix, ils se sont rendus indispensables… je dois assurer la survie de mon ordre.

On échange un regard, il n’y a pas besoin de dire plus, je suis devenu une plus grande menace qu’eux. Au début de la conversation, le héron semblait serein, a présent, il semble écrasé par les années, le regard fuyant, la peau moite, face à l’entropie, il n’a pu que se résigner et se ranger sous la personne la plus dangereuse de l’île, moi. Et je ne peux que le comprendre, dés lors que l’on se retrouve en position de donner des ordres, les principes n’ont plus cours, car la survie de nos protégés dépend de nos actes. Tel est le fardeau du commandement, accepter de trainer son nom dans la boue pour la survie de ceux qui dépendent de nous. Je lui jette un dernier regard et quitte son sanctuaire. Je n’aurai sans doute jamais le fin mot de l’histoire sur ses motivations et ambitions, mais cela n’a pas d’importance, je ne suis pas ici pour ça.

Je me rends donc à la fameuse place de la potence, il y règne une certaine agitation, celle de à la fin d’une tempête. Les moines sont assis stoïque, autour d’eux un cordon de sécurité menés par les gars de la régulière. Dans un autre coin, quelques soldat de l’élite sont en train de discuter à voix basse. Les gars de la scientifique rompent les rang suite apportant avec eux un linceul, Sam viens dans ma direction. Manifestement, il y a eu des emmerdes. Elle vient me faire un rapport, et je la congédie rapidement, une place publique n’est pas vraiment lieu pour taper la causette. Je me dirige vers le cercle des moines et tend le sceau au plus imposant d’entre eux, il hoche la tête et sans un mot s’en va avec ses compagnon. Je me retourne vers SAM qui m’indique les gens de l’élite et m’explique qu’elle demande le soutien de l’un d’eux. Je mets quelques secondes à me souvenir de qui il s’agit, un branleur, j’ai accepté de le prendre pour avoir une faveur de la part de son père et reçoit sans cesse des rapports négatifs de la part d’une de mes subalterne qui le chaperonne comme si elle était sa daronne. Alors comme ça, il sait faire autre chose que gaspiller de l’espace ? peut être qu’il va être sauvé d’une mise à pied. C’est alors qu’un gars du Baskerville arrive à toute berzingue en agitant un papier à bout de bras, il a pas l’air d’être le gars le plus malin du lot…

J’emmène alors tout ce beau monde et on se retrouve un peu serré à bord de mon navire. J’écoute le rapport de la scientifique, si ce n’est la merde qui s’est déroulée avec les scientifiques, elle a fait du pas trop mauvais boulot. Vu la tronche mortifiée qu’elle tire, elle doit sans doute assez culpabiliser pour ne pas que j’ai à la sermonner là-dessus, un décès est regrettable, mais c’est les risques du métier. Il y a quelques années, je me serais énervé, a présent, j’en suis indifférent. Les scientifiques ne sont pas sous ma juridiction, mais ont désobéi aux ordres en fuyant, face à des moines pacifiste, idéalement je devrais leur donner un blâme, mais perdre un des leur devrait être suffisant. Ca sera dans mon rapport cela dis, donc pas dis que leur supérieur leur tombe dessus plus sévèrement. Au tour du « fils de », il aurait désobéi aux ordres, mais néanmoins sauvés les scientifique. Je suis passé par la donc, je peux difficilement ne pas comprendre son geste… mais bon… va falloir sévir la. D’habitude je tutoie mes subalterne et utilise leur prénom, mais je dois marquer le coup.

-Regalia, comme vous avez désobéi, vous êtes privé de toute permission jusqu’à la prochaine île et répondrez à toutes les demandes de l’ingénieur Merida… si vous la contentez, j’oublierai de mentionner quelques détails dans mon rapport à une certaine personne.


Régalia, Média, marrant, ça sonne bien ensemble. Je m’intéresse enfin à la PREUVE, amenée par le subalterne de Kass qui me la tend tout sourire. Je la parcoure du regard et esquisse un sourire, alors comme ça, un contrat au nom de Bernard Portrichet au profit Mandrake en personne, rien que ça, pour rejoindre l’armée révolutionnaire contre la vie de Lindé. Fichtre, quel retournement de situation, c’est donc Mandrake qui est dans le coup. De manière très pratique, il y a même l’adresse du bon Bernard sur le contrat. Franchement, l’administration de la révolution elle est fortiche dis donc, aucun secret, rien, avec ça, on a trouvé le coupable, trop bien.

-Et donc… elle vient d’où cette preuve ?

-Une source anonyme colonel, la révolution vous, vous rendez compte !
-Oh oui, c’est fou ça !
-J’en fais quoi colonel ?
-Tu peux ranger le papier dans mon cabinet.

Il sourit et se dirige vers une armoire, je l’arrête de la main et lui montre mes latrines du doigt.

-Ce cabinet là.

-Mais ce sont vos toilettes !

Je soupire, il sourit de plus belle… pourquoi est ce que L’Ankou l’a sélectionné celui-là ? C’est aussi un « fils de » ? Mais j’avoue que la situation est cocasse. Réprimant mon hilarité, je lui demande d’aller me retrouver qui est cette fameuse source, et envoyer le papier à la scientifique pour analyse. Bien, il commence à se faire tard, je pense que l’on va s’arrêter la pour aujourd’hui, je congédie donc la fine équipe, leur demandant d’être de retour dans mon bureau demain à la première heure. J’en profite alors pour passer l’ordre à Toshinori et aux gars de l’élite de mettre en place une procédure d’isolement, personne ne quitte l’île sans mon consentement. Résumons, le gouvernement mondial veut faire sauter le cartel pour diriger l’île, les locaux bien que n’appréciant peu le cartel, semble ne pas chercher à les évincer de peur à ce que l’île sombre dans le chaos. C’est sûr que si d’un coup, les mafieux qui gère l’économie locale disparaissent, les accords commerciaux, les emplois, et l’argent en général disparait avec eux. Il me faut donc trouver des preuves pour prouver au public que l’on les punit pour un crime et pas pour un putch. Le cartel lui tente de brouiller les pistes et a engager Biutag pour s’occuper du meurtre. Il va donc falloir qu’on tombe sur les preuves pour montrer leur lien entre eux… mais pour ça, va falloir un peu attendre que les labos finissent les analyses. En attendant faudra briefer les troupes sur les avancées de l’enquête.

On toque à ma porte, c’est l’Ankou, il vient me faire son rapport après avoir eu les retour de son équipe… ma soirée est loin d’être finie. Il m’informe alors qu’ils sont arrivés aux mêmes conclusions, et ont laissé Roger jouer les demeurés pour persuader le camp d’en face que leur subterfuge avait pris… peut être que Roger voyait ça plus comme une grosse blague qu’être vraiment débile, bon point pour lui. Ils ont deux trois pistes qu’ils vont suivre demain, manifestement, un de ses gars aurait réussi à plus ou moins retracer le parcours du cafard. Les filatures n’ont rien donné de bien intéressant, les membre du cartel sont restés sur leur garde et n’ont rien fait de suspect. Pour ce qui est de la "preuve" elle aurait été remise à un gars de la régulière, mais on n'en sait pas plus, le type a pas eu la présence d'esprit d'en savoir plus sur "l'indic". On continue à s’échanger des informations et finit par me tendre une enveloppe rougeâtre.

-Le vieux t’invite à diner.

Bordel… je dois encore bosser.


Dernière édition par Yamamoto Kogaku le Sam 18 Déc 2021 - 9:27, édité 1 fois
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La discipline et la rigueur sont de mises dans le grand bain de Kogaku. Lex allait l'apprendre à ses dépends, privé de permissions jusqu'à la prochaine île. Sans râler pour autant, il trouva cet ordre injuste, et sa flemme habituelle reprenant le dessus sur l'adrénaline première, qui lui avait causée tant d'ennuis, il se mit à plisser des yeux très forts pour marquer son mécontentement. Il se contenta néanmoins d'un salut réglementaire et se fendit d'un : Bien monsieur, à vos ordres monsieur ! Calquer sur des années à ne jamais être le clou qui dépassait. A n'être ni remarquable, ni remarqué, ni zélé, ni particulièrement tire au flanc. Un mélange qu'il avait appris à garder stable, un science qui lui laissait le champ libre pour faire des siestes, et ne jamais regarder le danger en face. Foutue curiosité mal placée, qui l'avait laissé opérer alors qu'il aurait pu rester peinard, tranquille, dans le navire, à tourner des pomme de terre, et à avoir les mains propres.

Au lieu de quoi il avait pataugé dans le sang et la boue, et s'en sortait avec un blâme assez peu habituel.

Il se tourna vers l'ingénieure, auquel il emboîta le pas pour sortir de la pièce, une fois les ordres pris. Sans se poser de questions, il suivit la femme en armure en admirant la rutilance de ses machineries. Il était curieux, mais n'osait pas poser de questions. Son regard se portait souvent sur les mécanismes de l'armure, se demandant comment une femme pouvait porter un équipement pareil, et se mouvoir avec autant d'agilité.

- Madame ? Finit-il par dire, en plein milieu du chemin, mon bras est à votre service, n'hésitez pas à vous en servir ... Il sourit, un brin conscient de l'impudence de ses paroles. De leur coté hautain, aussi. Sûrement que la jeun femme savait tout cela, et cherchait le meilleur moyen d'user de ses capacités, un peu en dehors de la norme pour une vigie.

Il faut dire que le jeune homme avait passé toute une vie à s'entrainer, à s'endurcir, parfois contre sa volonté, dans le but de devenir un combattant d'exception. Pas étonnant qu'aujourd'hui il surclasse bon nombres de ses camarades vigies, dans le domaine de la baston. Il avait prouvé son utilité, sa force. Il voulait juste que l'on n'oublia pas que sa désobéissance, avait sauvé la vie de scientifiques. Sûrement qu'en le mettant à disposition de l'ingénieure en chef, cela avait été un signe de reconnaissance de la part de Yamamato.

Lui, il voyait une sorte d'arrangement tacite entre eux : Sert bien l'armée, et tu auras des passes droits. Habillé d'un uniforme bleu marine au lieu de blanc, à gros bouton en or, Lex ressemblait à un excentrique, pour la régulière. Dans l'élite, on aimait faire la différence, et surtout le montrer. Il n'y avait rien d'étonnant à que la troupe qui avait débarqué ce jours là, fut hétéroclite et disparate. Elle montrait que dans l'armée de l'EMM, on savait aussi être flexible, adaptable, et surprenant. L'élite avait la préférence de Lex, qui appréciait ses atouts, mais qui trouvait un brin vindicative, la manière de procéder de ses hommes. La violence, selon toute raison gardée, n'était que la réponse des faibles. Pour lui, c'était une manière d'outrepasser les mots, et de faire valoir ses arguments, sans que personne ne trouva quoi que ce soit à redire.

Quelque part, la différence entre la violence, et les mots, c'était que l'un était aiguisé chez lui, et que l'autre lui avait toujours amener des ennuis.

Il avait soif d'agir depuis qu'il savait ce qui s'était passé ici. Semper fi, Lex avait la marine dans le sang. Personne ne pouvait toucher à l'institution, véritable sacerdoce de Blue. Il ne laissait jamais l'un des siens dans le bousin, non plus. Son sens de la solidarité, le poussait à parfois se mettre en danger, comme sur Jaya, contre des pirates ou même de dangereux révolutionnaires.

Que les criminels prennent garde, Lex veille.
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La nuit commence à pointer son nez tandis que je ressors du navire de commandement accompagné d'un gamin gâté, s'il n'en est rien il en a tout le comportement, ainsi que des documents reçus pour analyse.
Le premier, obtenu lors de l'enquête part le subordonné de Yamato rencontré plus tôt, Kass je crois bien. Il s'agit d'un bon ordinaire de prêteur sur gage ordinaire cédant, à titre non gracieux, un navire de voyage contre travail rendu.
Le second, apporté il y a peu par une partie anonyme voulant essayer de nous duper. Mandrake, un des leaders de la révolution, aurait été de mèche avec un marchand d'ici ? Là où il ne se passe rien ? C'est trop gros, trop flagrant. Les mots de Yamato me reviennent en mémoire : "être sous les projecteurs pour projeter de l'ombre". Cette tentative y colle parfaitement, dommage qu'elle ait était réalisée dans la panique et sans grande réflexion derrière.

Le soleil peine à ramasser ses derniers rayons récalcitrants tandis que la lune a entamé son ascension depuis un moment. Elle trône dans un ciel encore clair entre deux nuages. Le navire sur lequel je suis arrivée n'est plus qu'à quelques pas de là. J'indique à Lex de me suivre et nous passons les gardes d'une simple énumération de nos noms et de nos grades. Il faut dire qu'avec nos habits, les derniers événements et notre "proximité" relative avec le colonel, les autres mouettes ont imprimés nos visages.
Quoiqu'il en soit, les scientifiques tirent toujours la gueule. L'un d'eux, sauvé de justesse, dodeline de la tête, un verre d'alcool à la main. Les yeux perdus dans le vague et ses pensées dans le vide, il doit refaire un point sur sa vie et ses envies. Cela ne m'étonnerait pas qu'il décide de démissionner pour rentrer dans son village peaumé et cultiver des tomates.


- Attends moi là.

Quelques minutes plus tard, je ressors de la cabine sans armure, garnie de ma combinaison bleue claire sur laquelle j'ai enfilée une blouse blanche, et les cheveux attachés en arrière.

- Bien. Allons te trouver une blouse...

Une pièce avec peu de lumière et des barreaux, la geôle, et quelques bacs disposés devant empli de liquides de la même couleur dont seul l'odeur permet de les distinguer. J'attrape le Dial Visio emprunté dans la pièce de communications et photographie les deux preuves à plusieurs reprises dans un flash désagréable.

- Ça c'est pour garder en mémoire et remplir le dossier.
Maintenant, passons à l'analyse. Peux tu me tenir l'appareil ? Merci.
Bon. Je veux une photo de chaque étape... Je t'explique :
Le liquide du premier bac va se fixer à l'encre. On passe ensuite dans de l'eau classique pour rincer le surplus. Le second, quant à lui, est un agent agressif du premier. C'est-à-dire qu'il attaque et détruit. Le résultat attendu ? La disparition logique des écritures après quelques minutes.
Encore une fois, on rince le surplus.
Il nous manque juste une étape. Pour comprendre le principe, il faut savoir que l'encre pénètre le papier sur lequel on écrit. Hors, certains confrères se sont amusés à analyser les temps d'absorption. Chose idiote à première vu mais, cela leur a permis de mettre en lumière que l'écriture d'un document ne s'efface jamais totalement. Le premier liquide s'est fixé à l'encre, le second détruit le premier en prenant sa place. Le troisième se pose...
Tiens, prends en photo ça agit.
... Le troisieme réagit avec le second et prend une coloration marronnasse.


Avec une pince en bois, je soulève le document, le rince et le pose à côté. Réitère la démarche avec le second document.

-Comme tu voies, les écritures du document du prêteur sur gage sont ressortis au point qu'on pourrait presque relire le document mot pour mot si le papier n'était pas imbibé : gros bémol de cette manipulation, d'où les photos.
Tandis que, sur le second, on voit à peine quelques lettres mal finies apparaître.
La conclusion ?...
C'est ça. Le premier papier est bien plus vieux que le second écrit une poignée d'heures plus tôt et donc bidon.


Nous ressortons du navire avec de nouveaux objectifs en tête. Après avoir fait ranger le matériel et les documents, nous attendons sur le pont que le soldat revienne avec une photocopie des documents originaux. J'en tends une à Lex et remercie le soldat d'un simple signe de tête.

- Bien, le colonel t'a placé sous mes ordres... Sauf que nous n'avons pas le temps ni le don d'ubiquité. Je vais te faire confiance alors ne me fais pas mentir je déteste ça. En plus, cela te permettra sûrement d'éviter un blâme. C'est donnant donnant.
Je m'occupe du prêteur sur gage et toi de l'anonyme. Retrouve le et fait le parler pour savoir qui l'a engagé. On a jusqu'au matin.


...

Une brise légère s'engouffre à travers mon col et me pousse à le relever. Accompagnée de trois marines, je me dirige vers l'établissement connu de tous. Eux sont équipés de fusils et d'une arme blanche des plus rudimentaires. Pour ma part, je ne porte que le manteau de la scientifique sous lequel est caché mon fouet... Il faudrait que je l'améliore d'ailleurs. L'utilisation du Dial Visio m'a donné une idée éclair : y combiner un Dial Électrique. Ça pourrait valoir le coup d'essayer.

La demeure est simple, banale, composée d'un seul étage. A travers les fenêtres, aucune lumière. Étrange. D'une demande simple, Johnny et Johnny font le tour de la demeure. L'un d'eux revient me signalant l'existence d'une porte arrière avant d'aller se placer avec son collègue et homologue.
Je toque 3 grands coups, rien, réitère, même observation. D'un signe de tête, le dernier Johnny capte mon intention et sa main vient se poser sur la poignée. Fermée. L'ancien capte (l'habitude du métier) et se rapproche de la porte. Le fusil pointé vers les étoiles, il abat violemment la crosse sur la poignée, une, deux, trois et à la quatrième tentative, elle cède dans un cliquetis d'agonie.

L'intérieur, après avoir vérifié puis confirmé l'absence de toute présence et trouvé l'interrupteur, correspond à mes attentes. Quelques tables sur lesquelles sont exposés des objets du quotidien, sous des vitrines, au mur des tableaux plus ou moins de mauvais goût. Chaque objet est ordonné, soignement placet et étiqueté. Enfin, au fond de la pièce, un bureau faisant office de présentoir et guichet protégé par une simple grille. Mêlée à cette sécurité, une porte métallique. Je tente, rien, je m'en doutais. Un échange plus tard, je me retrouve à faire le tour de la demeure pour rejoindre les Johnny's. Je leur explique rapidement la situation et décidons de rentrer. Il n'a pas le temps de tirer la chevillette que la bobinette cherre d'elle même. Échanges de regards suspicieux, nous entrons à pas de loups dans la demeure du vilain petit canard. Pas de chance pour notre cible, nous sommes aussi le chasseur.
Sur ma droite, un escalier, face à moi une porte, je la pousse et découvre la boutique. J'ordonne à la jeune recrue de chercher la clef tandis que l'autre marin nous rejoins. Sans attendre, avec l'ancien, nous montons les escaliers. La seule porte du pallier est entrouverte. À l'intérieur, aucun bruit. Une entrée rapide, l'annonce de notre affiliation, de notre présence, la lumière s'allume par l'action de mon compagnon.

La chambre est une véritable dépotoir. Tout est renversé, sans dessus ni dessous : une armoire éventrée d'où s'échappe des boyaux de tissus de toutes les couleurs et formes, un placard tirant ses gueules vidées, le sol jonché de papiers, véritable gangbang d'affaires en tout genre et, dans un coin de la pièce, à moitié caché, à moitié visible, comme s'il tendait ses bras pour nous accueillir, assis contre le mur, la tête penchée vers ses pieds : le prêteur sur gage.
Johnny s'approche, pose deux doigts contre sa carotide, se retourne vers nous dans un non de tête.


- Et merde. Johnny, faut prévenir le QG. Tu t'en occupes ?
-Oui m'dame
-Bien, nous autres, on fouille.
-À quel fin ingénieure ?
-Tout. Je veux tout savoir, pour qui il travaille, qui possède le magasin, sa dernière visite, ce qu'il a mangé avant de clamser et comment. Aller.

Pour ma part, je redescends. Prends le temps d'observer la porte et le bureau de notre homme. La première est fermée à clef, pas de signes de tentative de crochetage. Le second n'est pas dérangé, étrange. Bien organisé, trop peut être, aucun objet ne semble avoir été déplacé de la place prévu à son rangement. J'ouvre les tiroirs : des bons d'achat, de revente, des actes de session, des dettes et autres papiers qui ne m'intéressent pas sont classés minutieusement. Seul point d'intérêt, pour l'instant, l'écriture, qui concorde avec celle de la session du navire à l'assassin de Linde. Un tiroir fermé à clef, je décapite la serrure, vide. Étrange-bis. Je passe ma main sur le fond, les rebords, partout et sens un léger trou en haut. Passe un doigt dans le vide, pousse, tire dans toutes les directions, l'une d'elle me donne satisfaction et la légère planche de bois glisse sur un rail faisant tomber deux nouveaux indices : un ticket de voyage l'Umi Resha de Water Seven vers Marijoie ainsi qu'une liasse de billets conséquente du point de vue du montant. Il a dû passer du temps pour l'obtenir.

Je remonte. Les deux marines restants fouillent toujours, quelque peu dépités. Je m'approche du cadavre, attrape une chemise élimée et essuie ses plaies aux bras. Première impression : un suicide, les avant-bras coupés jusqu'aux poignets.
J'observe avec attention la direction des blessures. L'une d'elle est descendante, de l'avant-bras vers le poignet, la seconde, quant à elle, remonte. Les deux incisions sont propres, nettes, aucun tremblement dans la lame, pas d'hésitation dans le geste. Je me redresse à l'appel d'un des gars.

-Chef. J'crois que j'ai un truc.

Le marine, couché, tend un bras sous un meuble. Il le ressort avec un papier qu'il me tend.

- C'était bloqué dans un coin.

Un acte de démission, en quelque sorte. Une lettre indiquant son envie d'arrêter et de partir, ça concorde avec le billet trouvé. La missive est adressé à I.B, Tiens donc...

- Messieurs, nous avons affaire à un meurtre mal déguisé en suicide.
- Comment pouvez-vous en être certaine ?
- Commençons par son caractère minutieux. À la vue de son bureau, du magasin et de son organisation stricte, je ne pense pas qu'il ait oublié de fermer sa porte arrière. Cela veut dire qu'il a fait entrer quelqu'un mais ne l'a pas raccompagné à la sortie.
Ensuite cette lettre de démission, écrite il y a quelques jours, merci la date, mais non envoyée. Il a été pris de court et n'a pas pu réaliser son plan, c'est à dire partir de l'île. Voici l'argent et les billets prévus pour ce fameux voyage. Le tout était caché dans un tiroir secret. Encore une preuve de son côté méthodique et de son envie de vivre. Qui se suicide en ayant de nouveaux projets de vie ?
Il a récolté de l'argent depuis plusieurs semaines, s'est acheté un billet d'évasion à l'abri des regards pour partir sous le couvert de l'anonymat et, au moment de mettre son plan à exécution, il décide de passer l'arme à gauche ? Non, cela n'a pas de sens.
Enfin, ses blessures, trop nettes, trop précises et surtout réalisées dans des directions contraires.

-Il aurait pû changer de sens inconsciemment.
-Il aurait pû. Ça arrive parfois, dans de rares cas. Cependant, lors d'un suicide, les personnes réfléchissent longuement à leurs gestes, prévois le moment, ressassent et l'imaginent. Dans une écrasante majorité des cas, donc, le sens des entailles reste le même. De plus, si la première incision est propre, la seconde, quant à elle, l'est moins : le réflexe de survie à surmonter.
Et puis, vous ne trouvez pas étrange de retourner entièrement son appartement avant de s'infliger ça ?
Ça n'a selon moi, aucun sens.

-Que fait-on alors ingénieure ?
-Vous, vous restez là en attendant les autres. Ils ne devraient plus tarder. Cordon de sécurité, et tout le protocole habituel.
Quant à moi, je vais voir le Colonel Kogaku... J'espère ne pas le réveiller.

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