Le tangage s'arrête enfin. Je me faufile entre les marins qui s'occupent de l'amarrage, descendant rapidement la passerelle de bois qui fait la liaison entre le navire et l'étroit quai de pierre, et je touche enfin le sol. J'inspire longuement cette atmosphère terrestre puis souffle tout aussi longuement, telle un poisson-ballon perdant toute dignité.
Je regarde à droite, puis à gauche, et je vois surtout des pêcheurs et des marins qui s'affairent à leurs quotidiens: Vider des filets, désemmêler des filets, tendre des filets ainsi que trier du poisson et en remplir des caisses entières.
Au moins au port, tout à l'air calme, c'est de bonne augure pour la suite. Je m'aligne avec mes camarades le long de la jetée étroite, le temps que tout le monde soit fin prêt.
Une cariole doit nous attendre sur la place principale de Seflen. Allons-y.
Le Colonel Kolmes est un grand bonhomme de plus de deux mètres, bien bâti, mais dont l'attitude trahit une certaine nonchalance. Bien que sérieux et dévoué à son travail, il apparait comme quelqu'un qui ne se soucie pas vraiment des autres ou de ce qui l'entoure, ce qui lui vaut une réputation mitigée au sein de la population.
Je vais être franche, je ne sais pas pourquoi il m'a fait venir ici. Enfin si, je sais pourquoi, mais ce que je demande depuis hier c'est : Pourquoi moi? Je ne suis qu'une petite Caporale, je ne suis pas arrivée depuis longtemps au G-6 et je suis certaine qu'il y a des dizaines de soldats bien plus capables que moi qui auraient pu l'accompagner.
Et pourtant, on est venu me chercher, moi. Et on m'a dit de me rendre dans le bureau du Colonel Kolmes, et sans même lever les yeux, il m'a indiqué que j'étais réquisitionnée pour une mission et que je devais être prête pour le lendemain à l'aube. Et en bonne soldate que je suis, me voici sur l'Île de Voltus, dans l'Archipel de Sanderr, en compagnie du meilleur enquêteur de North Blue et d'une petite division de Marine dont il a la charge.
Nous sommes six dans la carriole, en plus du cocher: Le Colonel Kolmes, quatre soldats tous de grades supérieurs à Caporal, et moi-même. Et nous nous dirigeons vers Poladis, l'un des deux autres village de Voltus, dont le Manoir Seabrass est le plus grand ouvrage.
Situé à une centaine de mètres à l'ouest de la bourgade, il est composé d'un terrain entouré d'une muraille surmontée d'un grillage en fer forgé et d'une large demeure de deux étages, agrémentée de colonnes et d'un toit en tuiles brunies.
Lorsque nous posons pied à terre, une femme nous attend devant le portail, habillée d'une longue robe de satin blanc couverte de segments de tulle bleutée et portant un ample chapeau de ces mêmes couleurs.
Bonjour et merci d'être venus. Je suis Izbelle Seabrass et je suis la propriétaire de ce domaine.
Enchanté Madame. Je suis le Colonel Kolmes, et voici la Caporale Kelto., explique t-il en me désignant de la main.
Bonjour., balbutié-je, surprise.
Veuillez me suivre s'il vous plait, je vais vous expliquer la situation.
Nous suivons la maitresse des lieux jusqu'à un large salon au plancher ciré et aux murs boisés d'un marron plutôt neutre couverts de portraits, dans lequel se tiennent deux petites bibliothèques en acajou et cerclées de métal, deux immenses tapis d'un rouge profond et probablement brodés à la main sur lesquels sont posés trois fauteuils en velours beige et aux poignées sculptées et un long canapé de facture identique, ce dernier faisant face à une grande cheminée en pierre taillée.
- Installez-vous., dit-elle en nous montrant le divan. J'ai demandé votre aide car la brigade qui est venue il y a quelques jours pour résoudre cette enquête n'a rien trouvé. Et je ne peux pas abandonner cette affaire car il s'agit de biens appartenant à mon défunt mari. En effet, un jour en revenant de Seflen, j'ai trouvé le coffre du grand bureau ouvert et des papiers en avaient disparu. J'ai donc vérifié par moi-même si il manquait d'autres choses dans la maison, et je me suis aperçue par surcroit de la disparition d'un médaillon en argent qui se trouvait dans une boite à bijou de ma chambre et auquel mon mari tenait beaucoup. Je vous demande donc solennellement de bien vouloir dénouer ces mystères et faire éclater la vérité au grand jour.
Ne vous en faites pas, nous sommes la pour ça. Mais commençons par le début, il n'y a que vous ici ?
Non je ne suis pas seule dans ce Manoir, nous sommes cinq en tout. Il y a tout d'abord ma fille de huit ans, Orine. Et puis les trois personnes qui s'occupent de la maison car je serais incapable de gérer cet endroit par moi-même. Il y a donc un majordome, de son nom complet Lari Tanenboum, ainsi qu'une femme de chambre, miss Nora Scone, et pour finir, un jardinier, Cris Marbang. Ils sont certes à mon service mais ils sont aussi des gens qui me tiennent compagnie et avec qui j'ai beaucoup d'échanges, surtout depuis que j'ai perdu mon mari.
Très bien, nous les rencontrerons chacun au fur et à mesure dans ce cas. Merci pour vos explications, nous allons commencer dès maintenant. Kelto, en avant.
Oui Colonel. Madame., dis-je en m'inclinant devant elle.
Nous sommes dans le couloir de l'entrée, je me demande pourquoi nous sommes arrêtés ici et je tourne la tête à droite puis à gauche, dans l'expectative de découvrir quelque chose que j'aurais raté ou quelqu'un qui serait caché dans un coin. Ayant l'air plus stupide qu'autre chose, je finis par lever la tête vers mon supérieur.
Colonel ? Qu'est c...
Kelto. C'est vous qui allez vous charger de cette affaire. Je reste dans le coin au cas où, bon courage.
Les yeux grands ouverts, je le regarde sortir du manoir en baillant.
Je regarde à droite, puis à gauche, et je vois surtout des pêcheurs et des marins qui s'affairent à leurs quotidiens: Vider des filets, désemmêler des filets, tendre des filets ainsi que trier du poisson et en remplir des caisses entières.
Au moins au port, tout à l'air calme, c'est de bonne augure pour la suite. Je m'aligne avec mes camarades le long de la jetée étroite, le temps que tout le monde soit fin prêt.
Une cariole doit nous attendre sur la place principale de Seflen. Allons-y.
Le Colonel Kolmes est un grand bonhomme de plus de deux mètres, bien bâti, mais dont l'attitude trahit une certaine nonchalance. Bien que sérieux et dévoué à son travail, il apparait comme quelqu'un qui ne se soucie pas vraiment des autres ou de ce qui l'entoure, ce qui lui vaut une réputation mitigée au sein de la population.
Je vais être franche, je ne sais pas pourquoi il m'a fait venir ici. Enfin si, je sais pourquoi, mais ce que je demande depuis hier c'est : Pourquoi moi? Je ne suis qu'une petite Caporale, je ne suis pas arrivée depuis longtemps au G-6 et je suis certaine qu'il y a des dizaines de soldats bien plus capables que moi qui auraient pu l'accompagner.
Et pourtant, on est venu me chercher, moi. Et on m'a dit de me rendre dans le bureau du Colonel Kolmes, et sans même lever les yeux, il m'a indiqué que j'étais réquisitionnée pour une mission et que je devais être prête pour le lendemain à l'aube. Et en bonne soldate que je suis, me voici sur l'Île de Voltus, dans l'Archipel de Sanderr, en compagnie du meilleur enquêteur de North Blue et d'une petite division de Marine dont il a la charge.
Nous sommes six dans la carriole, en plus du cocher: Le Colonel Kolmes, quatre soldats tous de grades supérieurs à Caporal, et moi-même. Et nous nous dirigeons vers Poladis, l'un des deux autres village de Voltus, dont le Manoir Seabrass est le plus grand ouvrage.
Situé à une centaine de mètres à l'ouest de la bourgade, il est composé d'un terrain entouré d'une muraille surmontée d'un grillage en fer forgé et d'une large demeure de deux étages, agrémentée de colonnes et d'un toit en tuiles brunies.
Lorsque nous posons pied à terre, une femme nous attend devant le portail, habillée d'une longue robe de satin blanc couverte de segments de tulle bleutée et portant un ample chapeau de ces mêmes couleurs.
Bonjour et merci d'être venus. Je suis Izbelle Seabrass et je suis la propriétaire de ce domaine.
Enchanté Madame. Je suis le Colonel Kolmes, et voici la Caporale Kelto., explique t-il en me désignant de la main.
Bonjour., balbutié-je, surprise.
Veuillez me suivre s'il vous plait, je vais vous expliquer la situation.
Nous suivons la maitresse des lieux jusqu'à un large salon au plancher ciré et aux murs boisés d'un marron plutôt neutre couverts de portraits, dans lequel se tiennent deux petites bibliothèques en acajou et cerclées de métal, deux immenses tapis d'un rouge profond et probablement brodés à la main sur lesquels sont posés trois fauteuils en velours beige et aux poignées sculptées et un long canapé de facture identique, ce dernier faisant face à une grande cheminée en pierre taillée.
- Installez-vous., dit-elle en nous montrant le divan. J'ai demandé votre aide car la brigade qui est venue il y a quelques jours pour résoudre cette enquête n'a rien trouvé. Et je ne peux pas abandonner cette affaire car il s'agit de biens appartenant à mon défunt mari. En effet, un jour en revenant de Seflen, j'ai trouvé le coffre du grand bureau ouvert et des papiers en avaient disparu. J'ai donc vérifié par moi-même si il manquait d'autres choses dans la maison, et je me suis aperçue par surcroit de la disparition d'un médaillon en argent qui se trouvait dans une boite à bijou de ma chambre et auquel mon mari tenait beaucoup. Je vous demande donc solennellement de bien vouloir dénouer ces mystères et faire éclater la vérité au grand jour.
Ne vous en faites pas, nous sommes la pour ça. Mais commençons par le début, il n'y a que vous ici ?
Non je ne suis pas seule dans ce Manoir, nous sommes cinq en tout. Il y a tout d'abord ma fille de huit ans, Orine. Et puis les trois personnes qui s'occupent de la maison car je serais incapable de gérer cet endroit par moi-même. Il y a donc un majordome, de son nom complet Lari Tanenboum, ainsi qu'une femme de chambre, miss Nora Scone, et pour finir, un jardinier, Cris Marbang. Ils sont certes à mon service mais ils sont aussi des gens qui me tiennent compagnie et avec qui j'ai beaucoup d'échanges, surtout depuis que j'ai perdu mon mari.
Très bien, nous les rencontrerons chacun au fur et à mesure dans ce cas. Merci pour vos explications, nous allons commencer dès maintenant. Kelto, en avant.
Oui Colonel. Madame., dis-je en m'inclinant devant elle.
Nous sommes dans le couloir de l'entrée, je me demande pourquoi nous sommes arrêtés ici et je tourne la tête à droite puis à gauche, dans l'expectative de découvrir quelque chose que j'aurais raté ou quelqu'un qui serait caché dans un coin. Ayant l'air plus stupide qu'autre chose, je finis par lever la tête vers mon supérieur.
Colonel ? Qu'est c...
Kelto. C'est vous qui allez vous charger de cette affaire. Je reste dans le coin au cas où, bon courage.
Les yeux grands ouverts, je le regarde sortir du manoir en baillant.
Dernière édition par Melyssa Kelto le Mer 13 Avr 2022 - 3:23, édité 1 fois