Un semblant de repos

Quel endroit emplit de charme...

Bien évidemment c'était de l'ironie et de la fausse joie. Quelle idée saugrenue de la part de mes équipiers que de vouloir se restaurer au Baratie en guise de pause déjeuner. Si la majorité s'enjouait à vouloir manger dans se célèbre restaurant, je faisais partie de la minorité qui tirait la gueule n'ayant aucune envie d'y mettre un pied. En même temps, en regardant un peu mieux j'étais la seule à ne pas vouloir y aller. Cela manquait de classe et il était certain que les alcooliques seraient nombreux. Cela dit plus poliment je compare cet endroit à un bar où la déco laisse à désirer et dont la clientèle manque crucialement d'éducation et d'intelligence.

Croisant les bras et me mettant à l'écart des autres, je les observe et suis stupéfaite de voir à quel point ils sont tous impatients d'aller se goinfrer d'un repas bien gras et très calorique en plus de picoler de la binouse d'une qualité pittoresque.

*Décidemment, les soldats de la marine n'avaient aucun goût*

Mieux valait le penser et éviter de m'attiser d'avantage les foudres de mes "camarades". De toute manière mon regard jugeur et mon expression faciale de petite princesse prétentieuse en disait bien plus que tout les mots que je pouvais prononcer. Inutile de dire que je ne me mélange pas à la crasse et aux détritus. On ne mélange pas les torchons et les serviettes ! Le dicton préférer de Sigur. À mon vieil ami, si seulement tu étais encore là, au moins j'aurai pu râler en paix avec un homme bon et juste. Toi au moins tu m'as toujours écouté sans jamais te plaindre en retour. Le parfait gentleman.

Hey ! Dame Camélia, venez nous rejoindre !

Alors que je pensais pour m'évader de ce piège à rat, il fallait que l'un d'eux me brusque à nouveau dans cette réalité déplaisante. Un sourire bien faux aux lèvres et jouant l'innocente, je refuses poliment d'un signe de la tête. Ben quoi ? Je ne vais pas non plus gâcher de la salive pour un être inférieur et lui rétorquer de ma jolie voix que je le trouves bien téméraire pour oser m'adresser la parole quand même ? Après ce sont mes supérieurs qui risquent de venir me voir pour me remettre "à ma place" alors qu'on sait tous que je suis au-dessus d'eux venant d'une bonne famille et ayant une éducation de noble.

Pour le moment, je ne suis toujours pas décider à bouger et d'aller vers les autres. Je préfère largement rester sur le bateau de la marine et regarder les nuages flottant dans le ciel ou l'eau calme de la mer. Peut-être que je peux même critiquer intérieurement les autres navires d'autres gens, ca pourrait être amusant un court instant avant que je me lasse.

Après un énième regard de la part de mon supérieur, je n'ai donc d'autre choix que de me mêler à la crasse... Même si j'ai l'envie de soupirer bruyamment pour montrer mon ennui, je me retins et gardais ainsi un visage passif.

Je peux au moins l'emmener avec moi ?

Je lui demande gentiment de me laisser mon arme à mes côtés, mais apparemment ça non plus ce n'est pas négociable. Mon exaspération est plus haut point ! Hors de question de manger à la même table que ces gugus ! Alors pour montrer ma frustration et faisant encore l'un de mes caprices, je lâchais ma lourde hache sur le pont du bateau de la marine.

Oups ! Quelle maladroite !

Un petit sourire narquois après mettre retourner en entendant un léger "petite garce" dans mon dos. Rien à faire, c'est ma réputation habituelle, pourquoi la changer ? J'entrais à mon tour dans la bâtisse où l'odeur infâme de plats à base de poissons et de viandes me donnait la nausée !

Quelle... odeur infecte !

Je me bouche le nez rapidement en essayant de me trouver un coin isoler, loin de tout ces ennuyeux marines et autres types du coin. Ca sentait la sueur et le mâle à pleins nez ! Vais-je survivre dans un endroit aussi répugnant et manquant de grande classe ?

Oye ! Dame Camélia ! Vous vous êtes enfin décidée à nous rejoindre ?

Il manquait plus que ça. Mes "camarades" m'appelaient pour que je me joigne à eux. Et puis quoi encore ?

Non, je préfère manger seule. Restez entre...

Comment le dire de manière poli ? Pouilleux ? Ivrogne ? Puants ? Ah non, c'est vrai...

...gens.

J'ai mis longtemps à devoir réfléchir pour paraître sympa, mais l'hésitation de leur claquer mes quatre vérités à la gueule était tellement grande... J'inspirais profondément avant de voir un drôle de gaillard. Il était tatoué, les cheveux foncés et n'inspirait que la noirceur autour de lui. Hum... D'un pas féminin et le sourire aux lèvres je me permettais de m'assoir en face de lui.

La place n'est pas réservée j'espère ? Car il serait dommage que la personne doive aller se trouver une place ailleurs.

Demandais-je sarcastiquement. Une autorisation ? Je ne connais pas ce terme. Je suis une noble et je m'octroie le droit de m'assoir ici même !

Ce n'est pas tout les jours que je croise un homme autant tatoué que toi. T'es un pirate ?

Mon regard docile était faux, mes coudes apposés sur la table laissant ma tête se coincer entre mes mains faisait de moi une victime ou une faible femme sans défense. Un moyen stratégique d'user de mon charme afin d'obtenir réponse à ma question.

Quelle grande déception... À l'instant même où il m'annonce qu'il n'est pas un pirate voilà que mon esprit part ailleurs. Ce qui me paraissait être le plus divertissant devint subitement un profond ennui.

*Pas de bol*

Pensais-je. Mon regard se détourne aussitôt et mon visage affichait une expression blasée. Je changeais alors de position et m'asseyais convenablement, n'oublions pas que je suis une lady, une noble avant tout ! Mais las et soupirante, même les belles paroles de cet individu n'arrivait à me rendre mon enthousiasme d'avant... Son air charmeur me laissait de marbre, mais puisque je suis assise ici alors autant commander le plus rapidement possible afin de sortir de ce lieu maudit rapidos.

Mon cher, je suis une grande fille, nul besoin de vous montrer gentleman avec une dame de ma trempe.

Un rictus se dessine sur mes lèvres, à la fois écœurée et amusée de voir que les hommes pensent encore qu'il suffit d'offrir un verre pour combler le cœur d'une femme. D'un claquement de doigts et faisant la maligne, je demande au serveur:

Garçon ! Un Rhum ! Le plus fort que vous ayez !

Un petit clin d'œil ornée d'un joli sourire et hop ! C'était dans la poche. Le pauvre être innocent n'y voyait que du feu et bientôt je me délecterais de cet alcool qui me brulera le gosier.

Oh ! Cher "ami", veuillez pardonner mon impolitesse...

J'accentue bien sur le mot ami d'un ton sarcastique. Comment il a dit qu'il s'appelait déjà ? Olaric ? Yaalaric ? Peu d'importance, je ne compte pas voyager avec lui et encore moins faire plus ample connaissance ! Mon objectif le concernant était déjà passer. Ce n'est qu'un homme tatoué rêvant de faire mumuse avec des baguettes magiques. Un vagabond et non un pirate donc...

Je n'ai commandé que pour moi.

Me voilà à reprendre mon air innocent. Les gens me traiteraient de peste en ce moment précis, mais il est tout à fait normal d'agir de cette manière et Sigur serait du même avis que moi, lui. Seuls les généreux et les bonnes personnes se font dépouiller, voler, exécuter, persécuter... Le choix de vie était très vite fait et je n'eus aucunement le besoin de réfléchir. Mais au loin, les autres membres de la marine ne cessaient de regarder du côté de notre table. Les ragots et les jugements étaient déjà en train de se former. De plus, mon supérieur gardait un œil bien précis sur la table de notre "duo" marmonnant au loin. J'entends déjà ses remontrances après que nous quittions ce taudis et à vrai dire, je m'en fou.

Sinon, vous disiez être un "modeste magicien". Vous pratiquez quel type de magie ?

Autant passer le temps le plus rapidement possible et le tout accompagner de questions stupides. De toute façon je me trouves prise au piège dans un endroit malfamé, avec une équipe dont je ne peux supporter les membres et me voilà à devoir jouer un minima l'intéresser pour me "divertir" d'un ennui profond. Quelle journée de merde...

Monsieur se la raconte ? Il utilise mes propres techniques d'ignorance pour me piéger ? J'ai presque envie de rire, mais aujourd'hui n'est pas une très bonne journée pour jouer avec mes nerfs. En revanche, il parle d'une chose intéressante. Un frère jumeau pirate ? Dit-il ?

Ah ! Enfin quelque chose d'intriguant !

Entre deux, je ne voyais pas son petit manège à faire ses tours de passe-passe en me piquant mon rhum. Je fus tout bonnement surprise de me retrouver sans verre et de le voir boire MON verre m'agaçait légèrement.

Ai-je vraiment l'air d'une Lady, mon cher ?

Rétorquais-je d'une voix sarcastique. Mais à peine finissais-je ma phrase que le serveur m'apportait ce fameux cosmopolitan. Accepter ce verre serait le début d'une nouvelle relation auprès de cet homme... Et je n'en avais aucune envie !

Très ennuyant tout ça monsieur tour de passe-passe !

Je change dans l'immédiat de position passant ma jambe par dessus l'autre et prenant mes aises. J'aurais aimé en savoir plus sur ce fameux Edward, mais je crains que cela ne doive patienter. Ma fierté était en jeu !

Puisque tu as l'air d'être un petit rigolo qui aime les défis stupides...

J'inversais la position de mes jambes croisées.

Je te proposes un deal.

Je croise mes bras sur ma poitrine, ne touchant toujours pas à ce verre maudit, puis d'un ton plus enjoliveur et méprisant:

Celui qui tient le mieux le rhum gagne un lot. Pour ma part, si je gagne et ce sera certains, je te demanderais des informations supplémentaires sur ton cher frère jumeau.

Je me suis jurée de tous les éradiquer. Qu'ils soient plus fort, de mon niveau ou faible ! Le moindre petit à ma porter de main et je l'écrase de ma lourde hache de métal !

Je te laisse le choix de ton lot, à moins que tu ne te défiles ?

La provocation et toujours la provocation. J'agis comme une enfant capricieuse et ceux depuis toujours. Je ne suis pas prête de changer et encore moins face à un guignol. Ce qui m'agace encore plus c'est que mon supérieur ne me lâche pas d'une semelle. Je le sens, il est prêt à aboyer sa rage à la moindre occasion pour m'humilier publiquement.

Les hommes... Tous les même. Je savais bien que tu te défile....

Alors que je continuais de déblatérer ma méchanceté gratuite, mais mériter, je perdis le contrôle de ma main... En y mettant toute ma bonne volonté et ma force je ne parvins à reposer ce maudit Cosmopolitan !

Arrête ça !

Mais il ne l'entendit pas de la même oreille et pour me faire taire m'obligeait à boire cette immondice cocktail à base de vodka. Ma fierté vient d'en prendre un sale coup. Une fois la moitié du verre bu dont le liquide rougeâtre glissait dans le fond de ma gorge, ce salop décidait enfin de relâcher sa prise ! Je lui lance un regard furieux, voir mauvais de son petit tour à la noix. Un sentiment de haine que j'avais envie de lui faire retranscrire ! Le pire ? C'est qu'il tentait de me donner une leçon de morale. C'est tellement perdu d'avance ! Frappant des mains contre la table en me levant d'un bond:

Tu ne connais rien de ma vie pour savoir ce que j'ai vécu ou non ! Que ça plaise ou non je me suis jurée d'éradiquer tout les pirates de cette putain de vie ! Ce n'est pas un petit magicien de pacotille avec ses tours de passe-passe qui m'en dissuadera ! Et par dessus le marché, ton frère sera ma prochaine cible de ta faute ! Terrifiant ou non, je n'en ai cure ! Je ne connais ni la peur, je ne crains la mort et je n'ai besoin de personne pour atteindre mes objectifs ! Compris !?

Je croise les bras plus que furieuse, mais les ennuis continuent de me coller à la peau.

Gniknivlsky !

Hurlait un homme assis à l'une des tables du fond. C'est le chef de notre troupe... Il ne manquait plus que lui.

Reste à ta place chienne de marine ! Tu ne sais pas à qui tu t'adresse insolente ! Je te suspend ton contrat pour la prochaine mission ! On ne manque pas de respect à ses supérieurs ainsi ! Tu as en face de toi l'agent du CP9, Alaaric Minaro, alors que tu n'es rien dans la marine ! Rien !

Tout ce brouhaha en si peu de temps... Il me casse les oreilles à hurler aussi fort. Je ne sais pas si je dois me réjouir ou m'apitoyer sur mon sort ? Je viens d'apprendre que je vais potentiellement perdre ma place parce que je suis tombée sur la mauvaise personne dans ce taudis maudit. Les cuistots du Baratie, ainsi que sa clientèle venant déguster ces plats dégoutants me fixaient tous sans exception d'un mauvais œil en voulant très certainement ma peau. Et en combinant tout ça me voilà blacklister en plus d'être humilier publiquement par mon... mes supérieurs. Une véritable pièce de théâtre à laquelle mes petits camarades assistaient et dont ils se délectaient en buvant leur bière.  

De mon côté, je ne daigne dire un mot de plus bien trop offusquée et bien trop colérique pour vouloir communiquer. L'expression de mon visage déformé par la haine répondait pour moi sans que j'ai le besoin d'ouvrir mon clapet. Le commandant de la troupe des marines d'élites me recommandait vivement de regagner le navire en me fusillant du regard étant bien trop effrontée pour lui.

C'est un ordre, Gniknivlsky.

Insistait-il.

Et n'oublie pas de présenter des excuses à monsieur Minaro !

Rien que ça ?

Lançais-je froidement.

O-bé-i !

Mon regard passe de ce déchet de commandant au clown de service, puis du clown de service au déchet de commandant. La colère monte encore, je grince des dents, je serre mes bras croisés contre ma poitrine en plus de mes poings, roulant de la hanche en changeant légèrement de position pour basculer de la gauche vers la droite. L'humiliation était trop haute, trop grande. Je décide par fierté de ne rien dire et garde la tête haute pour ne pas me faire abaisser d'avantage lâchant un simple...

Non.

En continuant à soutenir le regard des mes interlocuteurs.

Je voyais la belle faire ce que l'on appelle dans le jargon... Taper une crise d'enfant. Elle disait n'avoir peur de rien ni de personne, ne pas craindre la mort. Ce que je trouve amusant lorsque les gens disent ce genre de chose, c'est qu'il n'ont jamais été confronté a leur propre mort, a se battre avec la force du désespoir pour leur propre survie. Cette force qu'on le ne pensais même pas avoir, ce que l'on appelle l'instinct de survie. Face a sa mort, quelle que soit son ethnie, son genre, son déçu... Nous sommes tous égaux, nous sommes tout uni par cette volonté de survivre. Seul un fou ne craint pas la mort, car même lorsque l'on pense ne plus rien avoir a perdre, cette étincelle et la seule chose qui nous permet d'avancer.

Je n'eut pas vraiment le temps de parler, que celle-ci se prenait une belle engueulade de la part de son supérieur qui, manifestement me reconnaissais. Moi qui croyais être incognito, c'était râpé. Qu'importe, celui-ci lui demandait de s'excuser, alors qu'elle prenait encore se regard hautain... Je n'aimais pas vraiment faire ce genre de chose, mais je pensais qu'il été temps de donner une petite leçon d'humilité a la belle, alors qu'elle baisser soudainement la tête, sans vraiment comprendre pourquoi.

Je reprenais un verre de whisky, alors que je le buvais, celle-ci se mettait debout, alors que je prenais enfin la parole:

" - Tu dis ne pas craindre la mort.... Pourquoi, je me demande ce que tu ferais si soudainement, tu perdais le controle... Par exemple, tu pourrais te retrouver a genoux. "

Mes paroles se joignez a ses actes sous la stupeur générale... Alors que je reprenais :

" Puis ensuite, je ne sais pas .... Tes deux mains pourraient se retrouver dans ton dos... Mais je suppose que ton assurance ne perdrait pas pied a ce stade-là? Après tout, cela n'est qu'une procédure de la marine n'est-ce pas? .... Mais a ce stade-là, tu comprendras aussi que si quelqu'un peut te désarmer, il tient ta vie entre ses doigts... Mais tu ne crains pas la mort, tu disais. "

Celle-ci commençait ensuite a sentir sa tête doucement se tourner, alors que lentement, elle comprendrait qu'a cette instant, je pourrais lui briser la nuque d'un seul geste... Le monde était comme tétanisé devant cette démonstration, alors que soudainement...

* CCCCRRRAAAAAKKKKKK*

Un bruit sourd, alors qu'en effet, je venais de briser ma chaise avec ma seconde main, et que je me retrouvais debout face a elle. Le regard plus noir que jamais. Je relâchais mon emprise, alors que je prenais la parole :

" - A cet instant, tu serais morte... Alors dis-moi, jeune marine Gniknivlsky... A tu eu peur de mourir?

Je finissais mon verre, avant de le claquer sur la table. C'était la sagesse que je voulais lui transmettre. Brutal, mais il valait mieux que ca soit moi maintenant qu'un autre plus tard. Le silence était encore présent dans la salle, alors que je sortais du restaurant. La réalité est ainsi faite, surtout que l'on est un agent du gouvernement.

Qu'allait-il bien pouvoir me faire ? Me ligoter ? M'obliger à obéir par la force ? C'était peine perdu pour eux ! Je suis bien trop révoltée et exaspérée par leur manque d'arguments et de phrases pré-faites pour m'obliger à quoi que ce soit !

Voilà que le grand Alaaric entrait une nouvelle fois en scène en se la jouant au supérieur. Je ne le quitte pas du regard, hors de question de me faire prendre une nouvelle fois par son tour de manège. "Tu pourrais te retrouver à genoux." À ces mots précis mon corps succombe sous le poids imposant de mon armure... Je me trouve à genoux face à ce misérable ? Sérieusement ? Pourtant... Je ne comprends pas. Mon regard continue de soutenir le sien, je ne me défilerai pas face à lui.

Je ne plierai pas à ta volonté !

Le piquais-je énervée. Il s'agissait bel et bien d'un abus de pouvoir ! Je ne craquerais pas ! Je ne lui ferait pas se plaisir là ! Il en est hors de question ! Une femme d'acier dans une armure d'acier n'obéissant qu'à soit même et certainement pas un homme !

Monsieur Minaro, il est peut-être inutile d'en arriver jusqu'ici avec cette jeune femme ?

Mais l'un comme l'autre il nous ignorait. Sale enfoiré... "Tes deux mains pourraient se retrouver dans ton dos..." et aussitôt dit, aussitôt fait. Ce pourrait-il qu'il soit le possesseur d'un fruit du démon ? En existe-t-il qui permet d'exécuter une simple parole ? Mais pour le moment, ce n'est pas ma première préoccupation. Même en y mettant toute ma force et la résistance possible mes bras remontaient dans mon dos petit à petit à un point où je ressentais une légère douleur. Toutes les femmes ne sont pas souple et encore moins dans ce genre de prise. Mon corps ne m'obéissait pas, je tente de bouger, mais je me sens comme paralyser. Ce n'est pas de la peur ! L'homme continue de déblatérer son venin avant d'user mes propres paroles pour faire monter la pression...

Vas-y... Achève moi si ca ta fait plaisir !

Je ne recule devant rien. Je n'ai plus rien à perdre. Mais ce sentiment que je pensais ne plus avoir depuis bien trop longtemps commençait à prendre une place trop importante... Une angoisse... La boule au ventre... Je peux ressentir cette sensation, celle de sentir ma tête se tourner toute seule. Il était sérieux là ?! Mon cou me fait un mal de chien, il va vraiment me le rompre ?! Je peux entendre un léger craquement, ce qui me donne des sueurs froides. Mon front commence à perler, car je mets toute la force nécessaire pour lutter, mais ce n'est pas suffisant...

Ca... suffit...

Le stress, la respiration qui s'accélère, la transpiration, la résistance et ce grand *CCCCRRRAAAAAKKKKKK*. Suis-je morte ? Est-ce ma fin ? Je ne sais plus, je ne sais pas. J'ai fermé mes yeux ne voulant plus voir les visages autour de moi. Je me suis enfermée dans ma bulle n'écoutant plus personne, je me refuse à la mort. Je n'ai pas accompli mon devoir, il est donc hors de question de mourir ici !

À cet instant tu serais morte... Alors dis-moi, jeune marine Gniknivlsky... As-tu eu peur de mourir?

Il se paye encore ma tête ? Je ne pus m'empêcher de lâcher un rictus nerveux en ayant quelques larmes aux yeux. Je ne suis pas encore morte, pas encore. Ce salop vient de m'humilier une énième fois en cette journée moisie. Je les hais tous. TOUS ! Je lève la tête, bien plus lentement, bien plus mauvaise qu'auparavant. Cet homme, je l'ai dans le collimateur. Lui et son frère, je me jure de les tuer tout les deux ensembles !

Plus rien ne m'empêche de me mouvoir désormais. Mais sous le choc émotionnel je ne bougeais pas d'un pouce pour le moment. Par contre, un rire, un rire hystérique retentisse de mes lèvres.

Je viens... de te le dire...

Je me relève titubante sous le regard effrayer de certains et très interrogateurs des autres. Alaaric lui continue de me fixer de son œil mauvais n'approuvant pas ma conduite. Mais ce n'est clairement pas la mienne qui me pause problème ! Je suis une parfaite lady ! Je n'ai aucun défaut si ce n'est de cohabiter avec des raclures comme lui !

JE NE CRAINS PAS LA MORT !

Criais-je de tout mon souffle et de ma voix aigue ! Je me convainc de ne pas avoir peur, pourtant j'ai toujours ce putain sentiment quie me rend nerveuse et qui m'angoisse ! Ca m'énerve ! Je saisie la première chaise derrière moi avant de l'envoyer droit sur le CP9 ! Un supérieur ? Rien à foutre !

ET JE NE TE CRAINS PAS NON PLUS !

CAMELIA ! CA SUFFIT LES CONNERIES !

Plus j'écoute monsieur donneur de leçon de morale et plus ma soif de combat se fait ressentir. Encore une fois, il tente l'humiliation en esquivant habilement la chaise que je viens de lui lancer sous le regard des curieux... Non, sous le regard de tout le restaurant en plus de mes propres "camarades" qui y mangeaient ! Je sens à l'arrière de ma nuque quelque chose s'appuyer... Une arme à feu ? Vraiment ? Et voilà qu'il se remet à parler de façon théâtral ! Il se met en avant en me ridiculisant, prenant mon cas pour celui d'une simple femme téméraire et faible !

Je détourne les yeux pour tenter d'apercevoir son reflet dans la fenêtre, mais en vain. Je serre d'avantage les dents et mon poing sous le regard de mon capitaine d'équipe qui me défonce de ses yeux perçants. Je veux le tuer. Je le tuerai. Celui qui ose me faire ça à moi, fille d'une famille de nobles décédés, seule héritière et survivante de la lignée, attirant d'avantage la foule pour déblatérer toutes ces conneries pré-faites, pré-inventées ! Lui qui ose me traiter de lâche alors que depuis le début il use d'un pouvoir dont je ne comprends pas encore le fonctionnement ? Parce que monsieur est CP9 ? Ma rage ne cesse de croitre... Je n'arrive plus à prononcer un seul mot sous les applaudissements de tous ces abrutis qui me débectent ! Combien sont-ils prêts à le suivre dans ces fouteries ? Dans des rêves enfantins où l'on connait tous la fin tragique ?

Première battement de cœur manquant de faire son tour.

Il a... osé.

Tout devint flou, trop flou tant la rage et la haine montaient. Je ne sais plus quoi penser...

Deuxième battement, mes mains tremblent et mon corps aussi. Mon esprit continue de divaguer avant de me rendre compte que l'homme n'était plus derrière moi. Mon regard fou se pose sur lui dès que je l'ai dans mon champs de vision. En moins de quelques minutes à devoir supporter cet piètre pièce de théâtre mon âme vint se sonder en deux, laissant la personnalité la plus sombre prendre le dessus. Mon commandant tente de m'interpeler, mais d'un geste non contrôlée le voilà qui se trouvait à épouser la table la plus proche.

Il ne sait rien... Et il ose ouvrir sa grand gueule ?

Gniknivlsky ! Petite garce !

À cet instant il avait déjà franchi le pas de la porte. Les autres marines continuaient de festoyer en ignorant ma personne et riaient même de mon comportement jaugé débordant et totalement absurde ! Mon corps ne répondant que par mon instinct de singe primitif, je ne tarde pas à faire la même que lui et emprunte la sortie. Mes dessins sont obscures, trop obscures pour être compris aujourd'hui. J'ai juré sur la mort de ma famille de vivre pour éradiquer tout les pirates existants. Mon supérieur ne tardera pas non plus à sortir après s'être relever, mais je m'en cogne royalement ! Je vais me faire un deuxième serment dès aujourd'hui et à présent:

Les amis de mes ennemis, seront aussi mes ennemis...

Je ne m'empêche pas de lâcher un rictus nerveux en me dirigeant vers le navire de notre flotte. Moi qui suis toujours jolie et bien élevée, je peux sentir les rides qui se forment tant mon visage se déforme sous la colère et l'envie de meurtre prédominant. Je n'ai plus qu'un objectif en tête et qui me hante: Chercher ma hache et défier celui qui pense s'en être sorti ainsi avec ces tours de passe-passe et son "super pouvoir" ! Consentement ou non, je m'en octroye le droit ! En tant que la dernière Giiknivlsky de la famille, j'arrêterai cet Alaaric Minaro au prix de ma propre vie ! Pour mon honore et ma réputation qu'il a sali ! En plus de fréquenter son propre frère PIRATE ! Le jugement vient de tomber et en tant que bourreau de la piraterie je vais accomplir mon devoir de vengeance.

Il me fallut moins de deux minutes pour aller chercher mon arme et revenir vers cet enfoiré ! Je le regarde le plus méchamment et fou possible ! Je fais certainement peur à voir, mais ce n'est qu'un détail qui ne compte pas en combat. Alors, brandissant ma lame:

Alaaric Minaro !

Hurlais-je de fureur !

Je te défis ! Ta dernière heure viendra de mes propres mains, traitre ! J'en fais le serment !

Il était certain qu'il ne comprendrait pas le mot traitre, mais mon esprit divaguant mélangeait tout à cet instant. Le commandant de ma troupe s'apprêtait à intervenir. Mais l'homme regardant son reflet dans la mer lui fit signe de laisser couler. La suite promettait d'être intéressante !

Il accepta mon défi ! Enfin, je vais pouvoir mesurer ma force d'égale à égale. Brandissant mon arme de manière irréfléchi au dessus de ma tête, je suis prête à en découdre et donc, je lui fonce dessus tête baisser avant...

Encore !? Tu ne sais jurer que sur ton pouvoir pourrit ou quoi ?!

Mes braves se trouvent coincer par une force inexplicable. Je ne peux même pas lutter contre elle, enfin surtout contre lui. Le sentiment de frustration devint plus fort, plus violent en moi. Je comprenais déjà que je ne faisais pas le pas, mais je m'en moque. Je m'imagine déjà lui planter ma putain de hache dans sa gueule ! Alors, je tente de continuer mon geste précédent mais en vain. Dans l'objectif de m'empêcher de me mouvoir, le magicien "malin" ne bloquait pas seulement mes bras... Je peux sentir son pouvoir pesant sur chacun de mes membres.

Il veut que j'admette quoi ? Une défaite ?

Ah ! Laisse moi rire !

Un rire nerveux et forcé. Voilà ma réponse à sa stupidité ! Hélas pour moi, il prit la parole bien plus tôt... Installé au bord de l'eau, pendant que je me tape la position la moins confortable au monde, le voilà qui déblatérait encore tout un ramassis de conneries dont je m'en foutais tout autant que le Haki royale !

Blablabla ! Tu veux que je te joues du violon aussi ? *soupire* Laisse moi reprendre possession de mon corps et vient te battre comme un mec !

Mais à la place de me répondre il préférait sortir un coutelas et s'amuser avec... Il se fou de ma gueule en prime ?

Hey ! Arrête de m'ignorer comme ça !!! C'est tout ce que tu as trouvé pour m'arrêter ? Dans ce cas, sache-le que je te trouves pathétique ! Tu parles de morale alors que tu es une personne immoral et reprochable contrairement à moi ! Tu pactises avec le diable en communiquant avec des pirates ! Tu te permets de jouer le rôle d'un sauveur au détriment de m'enfoncer plus bas que terre par l'humiliation ! Et par-dessus le marché tu es un lâche à utiliser je ne sais quel pouvoir pour me bloquer et m'empêcher de te mettre en pièce ! Alors cesse de me déblatérer ta vie dont je m'en moque et viens te battre !

Pour le moment rien à faire. Croyait-il vraiment que je baisserais les bras ? Croyait-il vraiment que je m'excuserai ou que j'abdiquerai le fait de ne pas faire le poids face à lui ? Certainement pas ! Oh que non ! Il pouvait se crever son oeil avec son couteau et que grand bien lui fasse ! Je le regarde toujours de mon mauvais oeil et je ne flancherai pas ! Il veut jouer à ça ? Monsieur Alaaric Minaro le CP9, magicien de vocation et lèche cul de la marine n'allait pas être déçu ! La nuit sera longue, très longue pour lui en ma charmante compagnie ! J'essaye encore de me défaire de mes "liens" invisibles, mais toujours rien... Il me le paiera !

Je ne compte plus le temps passé dans cette posture inconfortable - les membres de l'équipage dans lequel je suis sont déjà montés à bord du navire depuis bien longtemps - et que je commence lentement à me fatiguer... Je ne compte plus le temps passé à injurier ce fumier qui joue avec mes nerfs. Les bras toujours au-dessus de ma tête avec ma hache que je tiens fermement - hors de question de la laisser tomber pour faire plaisir à monsieur - afin de ne pas montrer ma faiblesse, mes cheveux tombant sur le devant de mon visage par la légère brise, mon corps commençant à me faire mal par cette posture statique, je ne peux m'empêcher de regarder ce fumier d'un œil mauvais se pavaner là, devant moi. Les rayons de la lune aux reflets rouge accentuait la lueur sanglante de mon regard. Je continues de me battre contre cette force invisible pour tenter de m'y dégager, mais... impossible. Je ne parviens même pas à bouger d'un millimètre...

- Je viens a peine de réaliser...

Oh non ! Pas encore ! Et le voilà à nouveau à vouloir faire son propre éloge ! Quel personnage insupportable ! Nia nia nia, j'ai battu Clint Dallas, nia nia nia j'ai battu Hakeem Balor... Hey ! Depuis quand j'écoute son ramassis de conneries ?! Alors que je sais à quoi il joue ! Il cherche à me provoquer et...

Parce que tu crois que je passes mon temps à me pomponner ?!

Oui, son plan pourrit fonctionne à la perfection sur moi ! Je ne peux le laisser insinuer que je ne m'occupe pas de tout ces maudits gredins, voguant sur les mers avec un manque d'hygiène et de style inconcevable ! Pillant, volant et violant tout sur leur passage !

Certes, on ne joue pas dans la même bassecours mon petit ! Mais je peux te garantir que pas un pirate ne m'échappe en attendant ! Je crois que t'as pas encore compris que je t'en veux à un point de vouloir te voir mort ! Alors ton blablatage futile, je m'en moque !

Enième tentative qui ne donne toujours rien pour me défaire de cette prison invisible ! À part bouger mes orteils et mes doigts, je ne peux rien faire de plus...

Et je te somme de me libérer ! Sur le champs !

Hurlais-je plus qu'agacée ! Mais j'ai comme une vague impression que ce dernier ce fou encore bien de ma gueule en continuant d'agiter son couteau dans tout les sens.


De l'autre côté, sur le bateau, mes acolytes abandonnaient l'idée de me raisonner depuis notre sortie du restaurant. Le commandant passait son chemin plus qu'indigné de mon comportement qualifié d'insubordination, les marines encore sain d'esprit ne voulaient croiser mon regard et quant à ceux qui se saoulaient - c'est-à-dire plus de la moitié de l'équipage - ils titubaient en espérant arriver sur le ponton du bateau. De ce fait et de part mon fort caractère, je ne me défilerai pas face à ce clown. J'assumerai l'entièreté des conséquences à venir !

Cette femme était une tête de mule, pratiquement la plus tétu que je n'avais jamais rencontré... Enfin, pas si je ne connaissais pas un certain Edward Minaro. Celui-la, quand il a une idée en tête, vous pouvez me croire qu'il ne l'a pas autre part. Insupportable, aucun autre mot pour décrire a quel point il pouvait être aveuglé par sa propre vision des choses... En attendant, cela m'avait formé, une enfance entière pour me préparer pour ce moment dans la compagnie de la violine.

C'est vrai, que dans un sens, ca suscité pratiquement le respect. A l'heure actuelle notre différence de force était tout simplement abyssal, et j'espérais en tout cas qu'elle en avait conscience, mais elle était toujours la a parler de me tuer. J'avais a mon tours une proposition dans le but d'en venir a bout, alors que je prenais a nouveau la parole:

" ... Tu veux vraiment m'affronter?.... D'accord, je te fais une proposition... Je vais me battre uniquement avec mes jambes et les mains dans les poches, et si tu parviens a tenir cinq minutes, je me considérerais comme vaincu... Mais si par hasard, tu perds et bien... Disons simplement que tu n'a pas envie de perdre. "

Est-ce que je m'amusais? Peut-être... Mais est-ce qu'elle avait intérêt de se méfier de ce que quelqu'un qui peut manipuler chacun de tes membres peut te forcer a faire?.... Oui, effectivement, parce que ma sentence serait terrible. Je me préparais a entendre sa réponse, me relevant enfin. Je m'époussetais légèrement avant de mettre mes mains dans mes poches en baillant. Il n'y avait pas a dire, toute cette situation m'avait fatigué, mais qu'importe, je n'avais pas l'intention de perdre. Ca n'est pas dans ma nature, je n'aime pas perdre, et dans un certain sens... Peut-être que moi aussi j'étais aussi tétu que mon frère. Plus encore, j'étais orgueilleux, un orgueil démesuré qui bien souvent a failli me coûter la vie lorsque je refusais de reconnaître ma défaite contre des adversaires oh combien plus fort que moi, mais sans cet orgueil, je ne serais jamais devenu celui que j'étais aujourd'hui et plus encore, je ne serais certainement plus en vie pour en parler.

Peut-être qu'elle l'avait oublié, mais moi, je n'avais jamais oublié ce désir de vivre, une flamme que j'espère jamais je ne perdrais. Je faisais un léger geste de la tête, alors que je prenais la parole une dernière fois en relâchant mon emprise :

" .... Approche ... "

Mon regard ne montrait pas une once d'humour... Elle qui désirait me tuer, j'étais curieux de voir comment elle s'en sortait lorsque l'heure de faire parler ses armes était venue.

C'est pas trop tôt !

Les seuls mots qui sortent de ma bouche en guise de réponse à l'intimidation de mon futur adversaire. Provocation sur provocation, insubordination, désobéissance total et menace de mort... mon cahier de charge s'alourdis d'avantage, mais je n'en ai que faire ! Il est là, en face de moi, prêt à enfin accepter mon défi. Peu importe qu'il se bat sérieusement ou non, mon objectif est clair, net et précis ! Et je ne m'en démens pas ! Une étincelle se créée entre nous et nos regards s'assombrissent davantage. D'un mouvement habile de la tête il m'invite enfin à ouvrir les hostilités... Un simple "approche" signifiant qu'il ne va pas me faire de cadeau, que de tenir les cinq prochaines minutes relève probablement de l'impossible, mais pas pour moi !

Je sens mes membres se détacher de ces liens invisibles, ma hache finissant ce qu'elle commençait plus tôt et vint se planter là, violemment dans le bois du ponton du restaurant. Je grommèle en reprenant mon arme entre mes deux mains. À peine le temps de reprendre partiellement mon esprit que me voilà à me précipiter dans l'arène ! Je cours aussi rapidement que je le puisses animée par la haine, solide sur mes appuis, mon armure manifestant mon corps en mouvement et bientôt ma cible à portée de mon arme. Jambe droite tendue, celle de gauche légèrement fléchis c'est de bas en haut que je porte mon premier coup. Au moment où mon arme doit le toucher, ce dernier réussi avec une grande aisance à esquiver mon coup puissant. Si sa tête était resté, c'était la décapitation assurée !

Arrête de fuir ! Tu m'énerves !

Comme une enfant capricieuse voyant son animal de compagnie s'enfuir à droite et à gauche, je me jette à sa poursuite en tentant tant bien que mal de placer mes coups au meilleur moment... Mais cela ne suffit pas face à l'adversaire contre lequel je me trouves, je vais devoir ruser et faire preuve de plus de patience pour ne serait-ce que l'égratigner. Inconcevable ! Je n'ai pas le droit de perdre et me battrais jusqu'à ce que ma mort s'ensuive ! Il en va de mon devoir et de mon honneur, moi la dernière survivante et membre de la famille Gniknivlsky !