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[Quête] Les Affres de la Haine

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海 軍

∆ Feat. Béluga's Crew ∆


Le moins que l’on puisse dire, c’était que le rythme de travail chez les Broyeurs était soutenu. Depuis qu’elle était devenue la seconde du Commodore Epinondas, Ambrosias ses hommes passaient leur temps à faire des allers-retours dans tous les sens sur les différentes voies de Grand Line. Le Sanglant était du genre à avoir un compte personnel à régler avec les pirates et il passait littéralement son temps à les chasser. Dès qu’il apprenait qu’un équipage était non loin, il lançait sa flottille à sa rencontre. Avec lui, les combats étaient incessant et les pertes conséquentes, surtout chez les ennemis. L’officier supérieur était un homme compétent, mais très sévère et exigeant envers les siens. Si la Lieutenant-colonel comprenait tout à fait sa façon de faire, ce n’était pas le cas de tous les membres de son propre équipage. Encore de jeunes marins avec une expérience finalement assez mince, ils avaient plus de mal à tenir que les hommes d’Epinondas et ou de ses lieutenants. Comment leur en vouloir ? Malheureusement pour eux, tout cela n’était que le commencement et ils allaient continuer de suer sang et eau sur la route de tous les périls.


Malgré tout, le Béluga se trouvait seul depuis quelques jours. En route pour Alvel grâce au gyropose de la capitaine confié à son quartier-maître et navigateur, ils n’avaient aucun mal à naviguer droit vers l’objectif. Si l’on évidemment mettait de côté les incessantes tempêtes ou attaques de monstres marins. Ambrosias avait beau entendre et pouvoir communiquer avec ces créatures, leur faire entendre raison relevait du miracle. Têtus et féroces, ils refusaient quasiment toujours catégoriquement de l’écouter. Fort heureusement, le fait qu’elle puisse entendre leurs pensées lui permettait souvent de faire changer de cap au Béluga pour éviter les zones à risques. Contrairement aux blues, le simple faire de se trouver en mer était dangereux, ce qui n’était pas anodin du tout pour une maudite. En dépit de tout cela, la lieutenant-colonel et les siens faisaient route pour l’île d’Alvel, réputée pour être entourée par un brouillard perpétuel. Elle savait peu de choses de l’endroit en dehors de ce que lui avait confié Miltiades. Un ancien révolutionnaire primé se trouverait sur place et l’endroit serait réputé pour être sans foi ni loi. Pour ne rien arranger, le brouillard et les hauts-fonds étaient à l’origine d’un nombre effarant de naufrages, ce que la jeune femme redoutait plus que tout.


Une fois l’île en vue, si l’on pouvait le dire ainsi tant on ne voyait rien d’autre qu’une purée de pois blanche, la capitaine prit la décision de se rendre sur place en chaloupe avec un comité réduit. La marine n’étant pas la bienvenue sur place, elle préférait rester discrète. Pour l’accompagner, elle décida naturellement de partir en compagnie du lieutenant Tanaka. La jeune femme taciturne étant une ninja qualifiée, elle faisait une redoutable éclaireuse. Pour veiller sur ses arrières, l'adjudant Thacker serait également de la partie. Avec son air effrayant et son visage masqué, il ne passait généralement pas pour un sympathisant du Gouvernement Mondial. Pour s’assurer d’être moins voyante elle-même, la militaire délaissa son tailleur rouge et sa veste d’officier pour une tenue de camouflage aux teintes vert foncé et noires avec un épais manteau à capuche pour se dissimuler le visage, et surtout sa chevelure blonde qu’elle attachait en une queue-de-cheval derrière sa nuque. Le reste des hommes du Béluga resteraient à bord pour défendre le navire en cas d’attaque surprise. Autant que possible, Ambrosias évitait de mettre les siens en danger. Ce n’était peut-être pas ce qu’on attendait d’une jeune officière supérieure, mais elle avait un peu de mal à déléguer.


Une fois l’embarcation mise à l’eau les trois marins commencèrent à ramer prudemment en direction de la terre ferme. Le Béluga n’étant pas tout près, il leur fallut presque une heure pour arriver près des côtes. Par moments, le courant devenait capricieux et les militaires virent de leurs yeux plusieurs récifs. Le fait d’avancer en chaloupe n’était finalement pas si dangereux, mais le faire avec un navire de la taille du béluga aurait relevé du suicide pur et simple. Sur le chemin, la lieutenant-colonel vit de nombreux épaves lui confirmant qu’elle avait pris la bonne décision. Quelque chose dans cet endroit lui rappelait le Cimetière d’épaves où Gerritzon avait échappé aux griffes de la Marine. Elle espérait que l’histoire ne se répète pas avec le dénommé Robin Hood dont elle devait se charger. Prenant sa prime entre les mains, elle détailla une dernière fois avant de toucher terre. Les marins firent en sorte de s’écarter des principaux lieux de vie pour arriver incognito. Quelques pêcheurs les regardèrent avec un mélange de dédain et de méfiance, mais personne ne leur adressa la parole. Posant finalement le pied-à-terre, la jeune femme remit sa capuche humide en place.



« Tanaka, je vous laisse faire le tour de l’île et recueillir le plus d’informations possibles. Thacker et moi allons chercher la plus grande ville et y chercher un endroit où passer la nuit. Je doute qu’il y ait beaucoup d’endroit qu’on puisse vraiment qualifier de ville ici de toute manière. »


Muette comme à son habitude, la ninja hocha lentement la tête avant de disparaître dans la brume. L’adjudant Thacker posa son regard sombre sur sa supérieure en se raclant la gorge. Connaissant son passé pour avoir lu son dossier, Ambrosias savait qu’il avait un compte personnel à régler avec la révolution. Qui de mieux pour l’accompagner et l’aider à capturer un ancien membre de l’Armée révolutionnaire que lui ?



« En avant.

- Hum. »
grogna-t-il derrière son masque.


Aux alentours, seuls quelques cabanes de pêche en piteux état se tenaient debout. Elles semblaient faites de matériaux de récupération, typiquement le genre de chose que l’on s’attendait à voir sur une île réputée pour survivre grâce aux naufrages des autres. Sur les chemins boueux, les deux marins ne trouvèrent pas grand monde avant d’arriver à une espèce d’immense mélange entre un village et un bidonville. Le centre névralgique d’Alvel faisait vraiment peine à voir. Rien ne semblait avoir de grande cohérence ici. Certains bâtiments étaient faits de tôle et de bois flotté quand d’autres étaient en pierres ou en briques. Ici, la loi du plus fort régnait. L’arène, seul édifice réellement imposant, rappelait bien cet état de fait. Sur leur chemin vers une auberge potentielle, les militaires furent alpagués par une bande de jeunes. Ils semblaient pauvres et assez peu dangereux malgré leur air bagarreur.



« On vous a jamais vu dans l’coin. C’quoi vos blazes ?

- Occupe-toi de ton cul.

- T’es sérieux ? Tu veux t’la jouer comme ça bâtard ? »



Se pensant visiblement bien plus effrayant qu’il ne l’était réellement, le jeune qui semblait être à la tête du groupe sortit un cran d’arrêt qu’il fit danser devant lui avant de cracher par terre.


« Vas-y, donne-moi une bonne raison de répandre tes organes au sol. J’ai pas tué quelqu’un depuis des jours, ça me démange... »


Face à la réaction de l'adjudant Thacker, les jeunes commencèrent à manquer de confiance. L’un d’eux recula d’un pas en grimaçant. Le regard rouge et démoniaque du militaire ne laissait aucun doute quant à la réalité de ses intentions.


« Fais pas l’mâlin toi !

- Vous voulez vraiment en arriver là ? Rentrez chez vous, ça vaudra mieux. »



Voyant que ses deux acolytes n’avaient pas l’air spécialement motivés à l’idée d’attaquer les deux inconnus, le voyou en chef fronça les sourcils avec agacement.


« Ouais, c’est ça, barrez-vous les minables. C’bon pour cette fois. »


Visiblement assez déçu de voir les choses se régler aussi calmement, Thomas soupira dans son masque avant de se remettre en route. Plusieurs autres groupes de voyous les apostrophèrent de loin, mais les choses ne dégénérèrent pas. Ambrosias souhaita éviter qu’ils se fassent trop vite remarquer. L’endroit étant rempli de pirates et autres criminels, se les mettre tous à dos n’était pas une bonne idée. Faisant rapidement le tour de la ville, si l’on pouvait vraiment l'appeler ainsi, les deux compères décidèrent de faire halte dans une bicoque qui ne vendait pas du rêve. Le tenancier était mal aimable et les clients douteux, mais il avait une chambre de libre, ce qui était déjà bien. Les militaires se contenteraient d’un lit pour trois et dormiraient à tour de rôle. Après tout, ils n’étaient pas là pour se détendre. Plus tard, alors que la nuit succédait au jour, l’éclaireuse entra dans la chambre par la fenêtre. Silencieuse, elle salua sa supérieure d’un rapide signe de tête avant de poser sur la table une carte de la ville qu’elle avait faite. Cette dernière n’était pas parfaite, par moments même très schématique, mais toutes les informations importantes s’y trouvaient. Une information attira l’œil de la lieutenant-colonel.


« Une maison de jeux ? Tu penses que notre cible s’y trouvera ? »


Les bras croisés contre son torse, la ninja hocha lentement la tête de bas en haut. Sa manie de rester muette était parfois ennuyeuse, obligeant la vétérinaire à lui donner l’ordre de parler, mais elle préférait éviter de le faire. Dans le cas présent, elle arrivait sans mal à communiquer avec elle, ce qui lui suffisait amplement. Sur la carte, ce qui faisait visiblement office de petit casino était entouré en rouge et trois étoiles indiquaient la dangerosité des lieux. Emiko avait en effet l’habitude de noter les dangers potentiels avec des étoiles sur une échelle allant de un à cinq.


« Je vois. Si Robin Hood a l’habitude de se rendre sur place, nous devons en avoir le cœur net. Thacker, vous veillerez sur la chambre, Tanaka vous resterez à l’extérieur du bâtiment pour le filer s’il en sort. »


Connaissant la haine que portait l’adjudant aux révolutionnaires, mieux valait éviter se le mettre en présence de la cible avant que ne soit venu le moment de s’en prendre à elle. Les ordres ayant été donnés, les militaires savaient ce qu’ils avaient à faire. Croisant les doigts pour que tout se passe bien, Ambrosias quitta la taverne putride, suivie dans l’ombre par le lieutenant Tanaka.



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Ce que les locaux appelaient une maison de jeux et qui faisait office de casino n’était finalement ni plus ni moins que le repaire d’un esclavagiste. L’endroit était autant une maison de passe que de jeux. Si une chose était à reconnaître, c’était que la bâtisse semblait plus solide que la majorité des autres constructions de la ville. On sentait qu’il s’agissait là d’un haut lieu d’Alvel. Devant l’entrée, des gros bras veillaient scrupuleusement à ne laisser personne entrer avec une arme. Soupirant, la militaire fut contrainte de faire marche arrière pour confier son arsenal au lieutenant Tanaka. Désarmée mais loin d’être inoffensive pour autant, Ambrosias se présenta aux videurs. Le plus costaud des deux, un type au teint basané de deux mètres de haut avec des balafres sur le visage et ses bras gros comme des cuisses, la regarda avec un mélange de curiosité et d’animosité.


« Je t’ai jamais vu.

- Et alors ?

- Alors l’entrée sera plus chère pour toi.

- En quel honneur ?

- Parce que je l’ai décidé, déjà, et puis parce que les non-membres doivent payer une cotisation.

- Combien ?

- Avec le triple du tarif habituelle les portes du Paradis s’ouvriront à toi.

- Bien. »



N’ayant aucune envie de se faire repérer ou de forcer la main à qui que ce soit, la jeune femme sortit une liasse de billets et remit ce qu’elle devait au garde malhonnête. L’idée de payer cette vermine l’horripilait au plus haut point, mais il fallait parfois se faire violence pour arriver à ses fins.


« Amuse-toi bien blondinette. »


Décidant de ne pas relever cette dernière pique, la lieutenant-colonel pénétra au sein de l’établissement. L’endroit était conforme au cliché que l’on s’en serait fait en le décrivant. Tout ou presque ici la dégoûtait. L’alcool coulait à flots, les gens se monnayaient comme des biens et des quidams perdaient tant au jeu qu’ils en venaient à troquer leur liberté pour éponger leurs dettes. Un climat étrange et oppressant de violence et de plaisir flottait dans les airs, sans compter les effluves des parfums des filles de joie. Tout cela rendait la militaire très mal à l’aise, mais elle se devait de faire bonne figure en restant impassible. Tournant un moment dans l’établissement, elle trouva quelques tables de poker qui attirèrent son attention. Se rendant compte qu’une musique enivrante était jouée, elle chercha le musicien pour se rendre compte avec grande surprise qu’il s’agissait de sa cible. Conforme à la photo placardée sur son avis de recherche, il était beau, très élégant et bien plus propre sur lui que le tout-venant de l’île. L’homme avait plus l’air d’une sorte de ménestrel ou de grand séducteur que d’un dangereux criminel primé. C’était certainement en cela qu’il était plus dangereux encore. Désireuse de se mêler au reste des clients, Ambrosias alla s’asseoir à une table après avoir changé des billets en jeton de poker. Au cours de la partie qu’elle disputait, elle n’oubliait pas de garder un œil sur la cible. Après une vingtaine de minutes, Robin s’approcha des joueurs et prit place à son tour. Casanova dans l’âme, il observa quelques instants les traits durs de la balafrée avant de s’en détourner. Après quelques manches, les deux se retrouvèrent en face-à-face.


« Quelle impassibilité. Vous m'impressionnez belle inconnue.

- Ferme-là et joue espèce d’idiot.

- Farouche à ce que je vois. Bien, bien, bien. Je suis. »



La dernière carte sortant de la rivière offrit un magnifique brelan aux dames à la militaire. Assez confiante, elle dévoila ses cartes avant de se rendre compte que le bougre avait quant à lui une quinte. Dépitée, elle le regarda ramasser ses jetons avec un sourire narquois.


« J’en étais sûr. »


Piquée dans son orgueil par le révolutionnaire, la jeune femme tenta tant bien que mal de se refaire, mais il ne lui laissait absolument aucune chance. Comme tous les autres joueurs présents à la table, elle se fit plumer et l’homme se releva triomphant les poches pleines.


« Un plaisir de jouer avec vous, n’hésitez pas à revenir. »


Quelques personnes attablées semblaient folles de rage, mais elle se retenait de faire dégénérer les choses. À voir l’assurance de la cible et se doutant bien de sa force réelle, Ambrosias suppose qu’elle était bien connue sur place et que les habitués évitaient donc de se frotter à elle. Particulièrement agacée et ayant en plus perdu pas mal d’argent, la jeune femme se releva, s’alluma un cigare et quitta l’établissement avant Robin Hood. D’une part, elle ne voulait pas qu’il se pense suivi par elle, d’une autre, elle avait besoin de prendre l’air pour se calmer. l’envie avait été grande de lui exploser sa petite face de rat au sol, mais elle devait se contenir, elle devait attendre le bon moment. Tirant avec conviction sur son cigare, elle relâchait bien plus de fumée qu’à son habitude. Esquivant les ennuis sur sa route, la jeune femme retourna à la taverne. Thacker s’étonna de la voir rentrer si tôt mais ne la questionna pas. Ruminant sa défaite au poker, Ambrosias patienta de longues heures avant que Tanaka ne revienne.


« Mission réussie ? »


Muette, la ninja secoua la tête de gauche à droite. En plus de l’étonnement de voir son éclaireuse revenir bredouille, l’information l’étonna au plus haut point.


« Vraiment ? C’est pas banal ça. Il a réussi à te semer ? »


Emiko répondit que oui, ce qui laissa sa supérieure perplexe. Si Robin Hood était parvenu à la semer, c’était qu’il était extrêmement doué. Rares étaient en effet les personnes à pouvoir ne serait-ce que repérer le lieutenant Tanaka, moins encore pouvaient lui fausser compagnie. Les militaires avaient peut-être pris leur cible un peu trop à la légère, mais cela ne durerait pas.



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∆ Feat. Béluga's Crew ∆


Pour se relever de l’échec de la veille, Ambrosias décida de prendre elle-même les choses en main. Après une nuit courte à se relayer pour dormir, les marins se mirent d’accord sur la marche à suivre. Grâce aux pouvoirs issus de son fruit du démon, la lieutenant-colonel persuaderait des animaux de filer le révolutionnaire. S’il s’était méfié d’une humaine le filant, il en serait tout autre avec des oiseaux, des rats ou des chats. À l’approche de la soirée, et après que Tanaka se soit assurée que la cible était bien au sein de la maison de jeux, Ambrosias avait fermé les yeux et était entrée en médiation. S’adressant à tous les animaux présents dans le champ d’action de la portée de ses pouvoirs, elle leur expliqua la situation, leur décrivit à quoi ressemblait la personne qu’elle cherchait et demanda à ceux qui le voulaient bien de lui venir en aide. Comme souvent, la curiosité de certains individus de voir une humaine leur parler suffit à les rendre très dociles. Très volontiers, de nombreux oiseaux et un groupe de chats errants décidèrent d’aider la jeune femme. Les choses une fois en place, la lieutenant-colonel et son adjudant se placèrent dans une ruelle non loin de l’établissement.


De très longues et interminables heures passèrent avant que les animaux mandatés par Ambrosias ne se manifestent. Conformément à ce qu’elle leur avait demandé, ils avaient traqué l’homme jusqu’à sa demeure avant de revenir la voir pour la mener à destination. Son guide temporaire se trouva être un gros chat blanc et noir à qui il manquait un œil et dont l’oreille gauche était en piteux état. Accompagnée par ses deux subordonnés, la capitaine du Béluga fut menée après quelques minutes près d’une petite maisonnée qui ne payait pas de mine. Les animaux lui assurèrent que Robin Hood se trouvait dedans et qu’il n’en était toujours pas sorti. Après avoir remercié chaleureusement ses informateurs, la militaire envoya Tanaka passer par le toit et Thacker par l’arrière de la maison. Quant à elle, la lieutenant-colonel passerait avec audace par la porte d’entrée.


S’approchant de la maison, Ambrosias se rendit compte, comme cela était à prévoir, que la serrure était bloquée. N’ayant aucune compétence en crochetage, elle décida d’utiliser la méthode forte. Contractant tous les muscles de son index, elle défonça la serrure en tâchant de faire le moins de bruit possible. Ouvrant lentement la porte, elle pénétra dans la demeure de la cible. L’éclairage était tamisé à l’intérieur et la militaire fut de suite accueillie par une douce mélodie qu’elle estimait jouée au luth, ce qui était cohérent avec ce qu’elle avait vu la veille. Dégainant Coeur d’Acier, son meitou, elle avança lentement pour trouver Robin Hood confortablement assis dans son salon. Il n’avait pas l’air très surpris de la voir. Sans cesser de jouer, il releva la tête pour sourire à la balafrée.



« Je vous attendais. Vous avez été longue. »


Refusant de lui répondre, la militaire s’avança de quelques pas et serra un peu plus le manche de son arme. Elle n’était pas là pour jouer ou pour lui faire la conversation. Même si l’homme qui lui faisait face n’était pas un dangereux criminel et qu’il luttait à sa façon pour une conception bien à lui de la justice et du bien, elle n’avait pas le choix, elle devait l’arrêter.


« Vous n’êtes pas très loquace. Chasseuse de primes ou militaire ?

- Marine. Robin Hood, vous êtes en état d’arrestation. Rendez-vous et vous aurez la vie sauve.

- Sauve ? Et pour combien de temps ? Vous savez très bien que les gens comme moi ne font pas de vieux os entre les pattes griffues du Gouvernement.

- Dernier avertissement.

- Soit. Faisons la guerre, pas l’amour. »



Cessant de caresser les cordes de son luth, le bel homme posa l’instrument à terre avant de se lever en dégainant sa rapière. Il avait l’air particulièrement confiant en ses capacités, mais la militaire l’était tout autant. Délaissant lentement son sourire de séducteur, il prenait de manière très claire l’affrontement à venir au sérieux. Ambrosias l’ignorait, mais ce n’était pas la première fois qu’on venait l'importuner sur Alvel. Toujours, il avait été en mesure de vaincre ses opposants et il espérait bien le faire une fois encore. Attaquant en premier, la militaire chercha son torse de la pointe de son arme, mais la révolutionnaire la dévia avec sa rapière. Habile et rapide, il ne se contentait pas de défendre. Les attaques du criminel étaient assez difficiles à éviter et Ambrosias sentit rapidement qu’il lui était supérieur lame à la main. Fort heureusement, elle avait plusieurs cordes à son arc et elle n’était pas seule. Alors que le combat avait commencé depuis une bonne minute, l'adjudant Thacker fit son apparition derrière le révolutionnaire et lui dira plusieurs balles dans le dos. Touché à deux reprises, Hood s’affola et envoya Ambrosias à terre d’un coup de coude avant de se ruer sur l’homme qui avait osé l’attaquer en traître. Blessant le militaire plusieurs reprise, il l’envoya contre une armoire et ne fut empêché de le tuer que par l’intervention d’Emiko. Envoyant plusieurs lames de jet vers la cible, elle le toucha au flanc et à la cuisse. La diversion permit à Ambrosias de revenir à con contact et de se servir du shigan pour l’empêcher d’utiliser le bras maniant son arme en lui mutilant l’épaule. Malheureusement pour elle, l’homme était ambidextre et il changea sa lame de main avant de la faire traverser le ventre de la lieutenant-colonel. Tombant à la renverse, la vétérinaire gémit de douleur mais refusa de s’avouer vaincue. Pour aider ses collègues, elle fit sortir plusieurs cordes de ses manches pour immobiliser le révolutionnaire. Entravé dans des mouvements, l’homme se fit alors passer à tabac par les deux militaires. Voyant qu’il se rebiffait malgré tout, Ambrosias lui tira dans l’autre épaule avec son meitou tandis qu’elle se tortillait à terre en gardant une main sur sa plaie douloureuse. À bout de forces et le visage ensanglanté, Robin tomba au sol. Fou de rage, l’Adjudant Thacker, contrairement à ce qui était prévu, exécuta la cible d’une balle dans la tête.


« Bordel, c’était pas ce qu’on avait convenu ! »


Sourd aux reproches de sa supérieure, Thomas, lui-même blessé, rangea son arme et se laissa tomber contre un mur. Seule Emiko avait été épargnée, aussi lui revint-elle la charge de prodiguer les premiers soins à ses collègues. Si les blessures de Thacker étaient assez légères, celle au ventre de la lieutenant-colonel était plus préoccupante. Même si aucun organe vital n’avait été touché, elle saignait abondamment. Bien que cela ne soit pas recommandé, l’urgence fit que Tanaka décida de cautériser la plaie par le feu. La douleur de l’acte manqua de faire perdre connaissance à Ambrosias. Trempée de sueur et incapable de se relever, elle respirait avec peine tandis que la ninja lui posait d’épais bandages.


« Thacker...

- Je sais.

- Pourquoi ?

- J’ai perdu le contrôle de mon propre corps.

- Fait chier. »



L’adjudant serait contraint de faire face aux conséquences de ses actes. Ambrosias ne pouvait décemment pas laisser son insubordination impunie. Ceci étant, le moment était mal choisi pour cela. Considérant que rester sur place pourrait être dangereux, les militaires quittèrent la demeure du révolutionnaire. Ambrosias aidée par Tanaka et Robin Hood sur l’épaule de Thacker, le petite troupe retourna à l’auberge en faisant attention d’éviter les gens le plus possible.



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Après une nouvelle nuit, bien plus difficile encore que la précédente, la petite délégation du Béluga savait qu’il était l’heure de quitter les lieux. Pour l’heure, la disparition d’Hood ne semblait inquiéter personne, mais comme les militaires ne connaissaient pas l’ampleur de ses relations sur l’île, rien ne disait que cela n’allait pas rapidement changer. Par précaution, ils devaient quitter Alvel le plus rapidement possible. Toujours faible à cause de sa blessure de la veille, Ambrosias était une fois encore aidée par Emiko pour avancer. L’adjudant Thacker, en charge de la dépouille, lui avait passé son manteau autour du corps pour qu’on le reconnaisse moins facilement. Sortant dans la rue de bon matin, les militaires prirent la route de leur barque, qu’ils espéraient être toujours à sa place. Alors qu’ils n’étaient en route que depuis quelques minutes, les soldats tombèrent sur la même bande que lors de leur arrivée.


« Encore vous les nazes ?

- Du balai, vermine.

- Vous foutez quoi ?

- On s’en va, fais de même si tu veux garder tes dents dans ta bouche.

- Ouais, c’est ça. »



Laissant les militaires passer, il ne put s’empêcher d’observer avec curiosité la personne qui se trouvait dans les bras de l’homme masqué. Fronçant les sourcils, il s’étonna de le reconnaître.


« C’quoi ces conneries ? Z’avez fait quoi au musicien ?

- Occupe-toi de ton cul bordel.

- Attendez... Oh les enfoirés, ils roulent pour les mouettes j’suis sûr ! Oh les gars vite y’a... »



Avant que le voyou n’ait le temps de finir sa phrase, le lieutenant Tanaka vint l'assommer d’un violent coup derrière la nuque. Même si elle souhait ainsi éviter un mouvement de foule, il était déjà trop tard. Malheureusement pour les militaires, les compères de la racaille en chef donnèrent l’alerte, hurlant que la marine était sur place. Les sympathisants du gouvernement étant vus par les locaux comme les pires des ennemis, de nombreuses personnes commencèrent naturellement à se masser autour du groupe. Voyant que la situation leur échappait, la ninja fit éclater plusieurs bombes fumigènes qui lâchèrent d’épais nuages de fumée. Couvrant ainsi leur fuite, les soldats se frayèrent un chemin à travers les locaux. Malheureusement pour eux, tout le monde ici leur était hostile et rester à découvert était trop dangereux. Après quelques minutes, ils trouvèrent refuge dans une petite bicoque sans envergure. Le propriétaire des lieux, un quadragénaire au crâne dégarni, chercha bien à les faire sortir de chez lui, mais il fut rapidement envoyé se reposer quelques heures entre les bras de Morphée. Barricadant au mieux la porte derrière eux, les militaires fermèrent les volets en attendant que passe l’orage. Après plusieurs minutes de calme, un bruit attira l’attention des protagonistes au sous-sol. Sortant de la cave avec calme, un homme brun en uniforme et portant autant des médailles de la marine que de l’armée révolutionnaire fit son apparition. Époussetant la poussière sur ses vêtements, il scruta les militaires avec minutie avant de s’attarder sur la capitaine du Béluga.


« Je suppose que c’est vous la cheffe. Bon, dites moi ce que vous faites ici.

- Qui êtes-vous ?

- C’est moi qui pose les questions, et vous allez me répondre. »



L’homme était autoritaire et dégageait à la fois une aura de puissance et de confiance qui ébranla la militaire. Elle sentait qu’il n’était pas le genre de personne avec qui il fallait se montrer déraisonnable. À contrecœur, elle décida d’obéir.


« Lieutenant-colonel Ambrosias.

- Hum. Oui, je vois. Vous en aviez donc après la prime de ce pauvre malheureux.

- C’est exact.

- Hum, d’accord.

- Et pour la suite ? Vous êtes venu le venger ?

- Hum ? Pardon ? Le venger ? Moi ? En aucun cas, non. Ce misérable séducteur patenté me tapait sur les nerfs depuis un moment déjà. Je comptais m’occuper de lui dans la semaine pour tout vous dire.

- Qu’est-ce que vous faites ici dans ce cas ?

- J’étais curieux de voir qui troublait à ce point l’ordre sur l’île. Me voilà satisfait. Bien, vous m’avez rendu service, je ne vais donc pas vous livrer à la liesse populaire, mais ne comptez pas sur moi pour vous aider.

- Sérieusement ?

- Oui, bon courage pour la suite, ils ne sont plus très loin.

- Attendez.

- Je ne disais pas ça à la légère, ils seront bientôt là.

- Êtes-vous de Chessy ?

- Si je réponds, il faudra que je vous tue.

- Pourquoi devrais-je garder le silence quant à votre localisation.

- La Marine ne s’intéresse pas à Alvel.

- En revanche, à vous oui.

- Peut-être, mais vous avez une dette envers moi.

- En quel honneur ?

- La cave pardi ! Elle était ouverte sur l’extérieur, pas facile à voir, ça j’en conviens, mais tout de même. Vous savez par où vous enfuir à présent et aussi d’où les autres badauds seraient venus. Sans compter le fait que je vais m’occuper de mettre un peu d’ordre dans ce cloaque puant.

- Entendu.

- Adieu dans ce cas. »



Sans demander son reste, l’homme repartit aussi vite qu’il était arrivé. Ambrosias ne savait pas ce qu’elle devrait faire de cette information. En tant que pirate et traître à la marine, l’ancien colonel de Chessy était typiquement le genre de personne qu’elle avait en horreur. D’un autre côté, il leur avait laissé la vie sauve au lieu de les livrer à la populace. Quand bien même était-il intéressé, il avait fait preuve d’une certaine bonté envers eux. Faisant taire ses doutes, elle se rappela que la situation pressante exigeait que soient prises rapidement des décisions. Sortant son den den de sa poche, la jeune femme appela sa seconde restée à bord.


« Détachez Kroak immédiatement.

- Vraiment ?

- Exécution !

- À vos ordres lieutenant-colonel. »



Aussi vite qu’elle avait commencé, la discussion s’interrompit et Ambrosias rangea l’escargophone dans sa poche. Avec difficulté, elle s’éloigna de Tanaka pour marcher seule en se tenant le ventre.


« Partez. Empruntez la cave et retournez à la chaloupe avec le corps. Je m’occupe de vous faire gagner du temps.

- Non.

- Vous ne parlez jamais et voilà que vous transigez à la règle pour me désobéir ?

- Elle a raison, on peut pas vous laisser là.

- Je sais ce que je fais, du vent, c’est un ordre !

- Comme vous voudrez... »



Tournant les talons avec le cadavre dans les bras, l’adjudant s’exécuta. La ninja resta là quelques instants sans rien dire avant de lui emboîter le pas. Il était évident que le fait de fuir en laissant sa cheffe derrière elle ne lui faisait pas plaisir du tout. Une fois seule, la vétérinaire ne tarda pas à entendre des cris à l’extérieur. Comme l’avait prédit de Chessy, les locaux avaient retrouvé la trace des militaires. Certains commencèrent à essayer de défoncer la porte pendant que d’autres s’en prenaient aux volets. Bien vite, la lieutenant-colonel ne pourrait plus compter sur la sécurité de cet abri de fortune. Sortant une seringue d’adrénaline de sa poche, elle se l’injecta avant de resserrer les bandages sur son ventre. Coeur d’Acier à la main, la militaire ferma les yeux et médita quelques instants. Quand ses paupières se rouvrirent, elle passa à travers la fenêtre en détruisant les volets et repoussant quelques quidams. La foule chercha de suite à s’en prendre à la militaire. Armes à la main, les locaux avaient réellement envie d’en découdre. Se battant avec l’énergie du désespoir, Ambrosias luttait tant bien que mal. Elle ne tarda pas à se faire blesser à nouveau. Lentement, elle sentait qu’elle se faisait acculer par la masse. Fort heureusement, elle n’eut pas à attendre longtemps avant qu’un cri strident ne vienne fendre les cieux. Déboulant des airs, Kroak, le ptérosaure rencontré sur Little Garden fit son apparition. Tandis qu’il passait au-dessus de la militaire, cette dernière envoya une corde s’accrocher à son corps pour qu’il la tire de là. S’envolant avec lui, elle se projeta sur le dos de la bête et s’y accrocha frénétiquement.


« Merci Kroak...

- Plein d’humains. Plein de monde. Méchants.

- Oui. Oui tu as raison. »



Posant la tête sur le corps du dinosaure, Ambrosias soupira. Elle était finalement sortie de là en un seul morceau. Essayant de ne pas perdre connaissance dans les airs, elle continuait de s'agripper pendant que Kroak fonçait vers le Béluga. Tout ce qu’elle espérait à présent, c’était que Thacker et Tanaka aient réussi à s’en sortir eux aussi.



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Dernière édition par Ambrosias le Sam 10 Sep 2022 - 13:00, édité 1 fois
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海 軍

∆ Feat. Béluga's Crew ∆


Assise derrière son bureau, la capitaine du Béluga rédigeait son compte-rendu sur les événements d’Alvel, légèrement bercée par le roulis du bâtiment. Pour une simple mission de capture, les choses avaient été bien plus compliquées qu’elle ne l’aurait pensé de prime abord. Perdue dans ses pensées, elle se recula sur son fauteuil en grimaçant à cause de la douleur qu’elle ressentait dans le bas du ventre. Le docteur Loréada, médecin en chef responsable de l’équipage, s’était magnifiquement occupé d’elle une fois encore. Ambrosias était assez blasée d’avoir une nouvelle énorme cicatrice sur le corps, mais reconnaissante et heureuse d’être toujours en vie. Avec toutes ses mutilations, elle avait parfois du mal à vraiment se sentir femme. En convalescence, elle évitait pour le moment de fumer, ce qui la faisait stresser.


Prise dans un dilemme, elle avait finalement décidé de taire ce qu’elle savait du traître de Jacques de Chessy. Femme d’honneur, elle considérait avoir une dette envers lui et qu’elle la payerait en gardant le silence, du moins cette fois-ci. Le fait qu’il désire se cacher sur Alvel et potentiellement y faire régner un peu plus l’ordre ne serait de toute façon pas une mauvaise chose. Le fait de transiger avec ses principes était une première pour la militaire et cela ne lui plaisait guère. Malgré tout, elle estimait qu’il s’agissait de la bonne décision et elle savait pouvoir compter sur la discrétion des deux soldats venus en expédition à ses côtés.


S’annonçant en frappant à la porte, l’adjudant Thacker pénétra dans les quartiers de la capitaine. Relevant la tête, Ambrosias l'accueillit assez froidement. Le militaire se mit au garde-à-vous avant qu’elle ne lui intime l’ordre de rester au repos. Son cas était compliqué. La jeune femme savait et comprenait l’étendue de sa haine, le problème était malheureusement que cette dernière l’avait totalement aveuglée, le faisant désobéir à un ordre donné par sa supérieure. La lieutenant-colonel ne pouvait tolérer une telle chose. Elle n’avait pas non plus envie de le pourrir plus qu’il ne l’était déjà auprès de l’État-major.



« Robin Hood est mort pendant sa capture. En dépit de nos efforts pour le prendre en vie, nous avons été incapables de le faire sans risquer les nôtres.

- Vous n’avez pas besoin de me couvrir.

- Au contraire. La Marine ne vous renverra pas pour cela, la liste longue comme le bras de vos blâmes le prouve aisément. En revanche, le Commodore Epinondas ne tolérerait pas votre insubordination.

- Et alors ? S’il ne veut pas de moi je serai affecté ailleurs.

- Et alors ? Et alors j’ai besoin de vous triple idiot !

- Lieutenant-colonel ?

- Vous êtes un soldat expérimenté et vos hommes ont toute confiance en vous. Nul n’est plus à même que vous pour diriger la Section Tanuki. Je ne peux, ni ne veux, me passer de vos services.

- Je ne suis pas irremplaçable vous savez.

- Vous avez sûrement raison. Thomas, nous avons vous et moi été terriblement traumatisés par des événements horribles de notre passé. Je comprends votre haine pour la ressentir moi-même, mais ne la laissez pas vous consumer.

- Sauf votre respect, c’est plus facile à dire qu’à faire.

- Je sais. Je ne le sais même que trop bien.

- Cela ne se reproduira plus. Je vous en donne ma parole.

- Bien. Rompez, Adjudant. »



Saluant une fois encore sa supérieure, l’homme au visage masqué quitta le bureau et referma la porte derrière lui. Soupirant longuement, la capitaine du Béluga prit sa tête entre ses mains. Elle était fatiguée et avait mal, mais elle savait également qu’elle ne pouvait se lamenter sur son sort. Aussitôt son compte-rendu serait-il envoyé que le commodore Epinondas lui trouverait une nouvelle tâche à accomplir. Il n’y avait jamais de repos pour les braves chez les Broyeurs. Terminant finalement son rapport en ayant largement enjolivé la réalité des choses, Ambrosias alla se coucher sur son lit. Fatiguée, elle fut vite rejointe par Snick qui commença à lui raconter des histoires qu’elle avait déjà entendues mille fois. Fermant les yeux, elle lui caressa la tête et ne tarda pas à s’endormir.



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