Lords of the Steppes

Elles étaient prêtes.

Un corps expéditionnaire, avec en tête la demi géante. La nouvelle année, le monde extérieur tout ça n'avait plus d'importance aux yeux d'Izumi. Les relations avec les Mohaves continuaient de s'améliorer, les affranchies semblaient enfin s'acclimater à la terre, et la symbiose avec l'environnement prêché par la supernova portait petit à petit ses fruits. Il n'était plus rare de voir la pirate le sourire aux lèvres se baladant dans les rues de Skythiai, sans armes ni escorte. Le soir, sur le port en construction, la jeune femme restait des heures à observer le ciel et les étoiles. Un temps de repos, qu'elle avait accordé à son équipage après l'emménagement. Un peuple, elle avait enfin un peuple et un endroit ou chacune s'épanouirait à l'abris de tout danger et sans crainte.

Une vie paisible, en attendant de voir ce qui attendrait l'Iron Fleet au prochain détour. La permission n'en était cependant pas réellement une, soucieuse des peuplades vivant non loin l'Armure avait demandé à son cercle intérieur de préparer une expédition. Un détachement dont elle prendrait la tête accompagnée d'une partie de ses lieutenantes, pour la première fois les portes des murs d'enceinte de Skythiai s'ouvriraient, et un contingent partirait pour explorer les terres alentours. Le jour venu, la foule entoura les soldates et officières sélectionnées pour participer à l'opération : Les cavalières de Noh étaient à l'avant, la huitième lieutenante caressait la crinière de son étalon et conversait avec Lupania Decima.

Le centre était constitué des Filles Du Serpent, l'arrière-garde d'iron d'Iron Orphans, Eleanor et Qiji étaient suffisamment résilientes pour parcourir des dizaines de kilomètres sans broncher. Enfin les dernières guerrières n'étaient pas présente, déjà dispatchées en dehors de la sécurité relative offerte par les murailles cerclant Skythiai. Le cortège ne partirait pas sans un élément crucial.

Le vieux ver était ravi que je m'absente quelques temps, mon Oncle beaucoup moins. Kida, venait de débarquer, avec une centaine de ses partisans. La présence de la Princesse et des siens était autant une envie de montrer patte blanche aux habitants de la mer, que d'une volonté de toujours plus rapprocher les natifs et les désormais nouvelles habitantes de l'île. Partager les connaissances, ensemble les deux peuples dessineraient la carte de Terra Incognita.

Les charrettes se mirent en route, le sol trembla sous le piétinement de centaines de sabots. Les montures des Iron Stallion se mirent à galoper, et les cavalières de Mae se déployèrent dans un rôle de reconnaissance. Izumi adressa un sourire et salua de la main sa seconde. Elizia les bras croisés, un visage espiègle hocha des épaules en réponse. Skythiai était entre les mains de la bonne personne, l'ancienne tueuse à gages était plus que compétente pour gérer la ville en constante expansion.

Pendant ce temps, Eata Yui la charpentière et sixième lieutenante de l'Iron Fleet continuait de débattre et élaborer des prototypes et des plans de navires convenants aux Mohaves.

[...]

Longeant la jungle, trois nuits à camper en face de ces arbres ou la lumière des feux de camps n'éclairait pas plus qu'une bougie dans l'obscurité. Les sentinelles juraient avoir vu des ombres, et des bruits d'animaux sauvages, avant que les rumeurs n'enflent, Izumi entra dans la jungle en pleine nuit et exigea que l'expédition attende son retour. Vingt minutes plus tard, un rugissement monstrueux et rauque transperça la flore. Un flash, puis un second et puis le calme de nouveau.

La forgeronne ne revint qu'à l'aube, les cheveux légèrement décoiffés mais intact. Les ombres ne seraient plus un problème et même mieux, elles avaient désormais des guides. Et si ces dernières restaient pour l'heure invisibles, Izumi semblait savoir ou aller, et trouvait des indications avec Kida dans des situations improbables. La fin du troisième jour marqua un changement de décors. La végétation intense des côtes laissa la place à d'immenses plaines et prairies, des rivières et ruisseaux d'eau fraiches et potable. Les sources remontaient plus haut, vers les sommets vertigineux des montagnes immanquables en fond.

Pas encore de présence humaine à déclarer. Du moins pas dans cette nouvelle région, peu de temps après l'installation du dernier campement de l'expédition, une femme se présenta. Son visage était peint avec ce qui était vraisemblablement de la teinture de plantes. Immense, elle avait réussit les lignes de défense des forces de l'Armure. Idranel n'avait pas vu la native, et l'inconnue semblait s'en amuser.

- Votre présence nous honore, cheffe Ahuic.

De l'obscurité, Izumi était apparu, et d'un ton presque mielleux elle introduisit son invitée au reste de l'état major. Kida, s'avança naturellement et prononça quelque mots. Une autre langue, et visiblement la Princesse n'était pas fluente dans ce dialecte. La capitaine pirate laissa les deux autochtones entamer la conversation, son regard améthyste croisa celui d'Ahuic et les deux femmes malgré la barrière de la langue se comprirent.

Azti "Nequalli" Ahuic tapa deux fois le sol de sa lance, et des broussailles sortirent des centaines de figures humanoïdes. Coiffés d'un heaume représentant une panthère brillant de vert sous la lune, sans bouger elles répondirent à Ahuic de leurs lances. Puis s'arrêtèrent, et se rapprochèrent, laissant l'équipage de la demi géante et les Mohaves voir leurs corps stridés de cicatrices et une peau foncé. Kauayotl Tlakah Tlan En pointa de sa lance les plaines dans l'obscurité, Ahuic s'était exprimé à Kida en regardant la forgeronne. Kida ? La Mohave se concentra un instant, et ouvrit la bouche plusieurs fois avant de prendre la parole.  La terre des hommes chevaux. Traduisit la nièce de Qovvo en se retournant un air incrédule.

Yolh ako miktlampa  Au nord, ils vivent au nord dans les plaines. Seikan atoyatl. Près des rivières. Mae Noh, était particulièrement attentive aux mots traduit par Kida, depuis la mention des équidés. Rationnel, et quasiment certaine que l'île n'abritait pas de centaures, pour elle qui vivait depuis son plus jeune âge sur une selle, l'occasion était trop belle.

Pour Izumi, la mention d'un second peuple signifiait d'appliquer la même politique qu'avec les Mohaves. Les chasseuses et leur cheffe échangeaient avec les Mohaves, un intérêt nettement moindre pour les étrangères.

Mais ça viendrait.
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Au petit matin, les chasseresses avaient disparu. Idranel demanda la permission de se lancer à leur poursuite, mais Izumi refusa. Kida expliqua plus tard, que les femmes habitant dans la jungle ne seraient jamais bien loin de l’expédition. Entre méfiance et curiosité, les troupes de l’Iron Fleet durent composer avec la désagréable sensation d’être en permanence épié.

Et plus l’équipage et les Mohaves s’enfonçaient dans les terres et plaines, plus les températures baissaient. S’il ne faisait pas froid, le feu le soir était devenu une obligation.

Presque au pied des montagnes, le vent soufflait et apportait la fraicheur des sommets. L’eau des rivières et des ruisseaux était aussi froide que bonne, sans pollution du monde extérieur la nature vierge de Terra Incognita continuait de faire proliférer la vie. Des troupeaux de bétails, d’imposants herbivores aux défenses petites, calme et tout sauf craintif. Cette région, ces terres n’abritaient pas de carnivores, de prédateurs assez compétents pour s’attaquer à la population d’herbivores. Même lorsqu’un de leur congénère tombait, les bêtes ne fuyaient pas.

Pendant qu’Eleanor tirait en l’air pour disperser ces géants dépourvus d’intelligence, la Princesse continuait de poser sur papier, avec les filles de l’Armure, une carte. Loin des rivages, et des siens Kida semblait pourtant autant s’extasier que la supernova. Régulièrement, le convoi s’arrêtait et laissait derrière des sacs et charrettes entière, le manque de logique de ces actions étonna quasiment chaque membre de l’expédition. Pourtant force était de constater que lorsque la forgeronne envoyait des éclaireurs sur ces lieux, tout avait disparu. Des lignes de ravitaillement, la logistique de l’opération n’avait pas échappé à la jeune femme.

Ahuic prendrait son dû dans ce renvoyait l’étrangère à Skythiai. Mais en échange, nul besoin de lentement faire fondre ses forces. Quasiment à la fin de la première semaine d’exploration, Mae Noh et une dizaine d’Iron Stallion arrivèrent en trombe au campement. Sans poser pied à terre, sur son étalon de jais, la huitième lieutenante entra avec sa monture dans la tente de sa capitaine. Ils sont à moins d’une heure de marche, et en nombre. Je ne suis pas anthropologue, mais je dirai qu’ils se rassemblent pour des festivités. Kida et Izumi se regardent un instant et soupirant légèrement, Noh continue. Ce ne sont pas des centaures, mais des éleveurs de chevaux, et des bons. J’ai vu assez de spécimens ressemblant à nos étalons pour le dire.

Nous devrions donc nous en procurer chez nos nouveaux voisins ? Mae haussa les épaules avant de tirer sur les rennes de son cheval. Les apparences peuvent être trompeuses, j’aimerai pouvoir finaliser mon opinion en les jugeant de plus près. Termina l’ancienne nomade en prenant congé.

Que préconises-tu Kida ? La Mohave, eue une réaction de surprise qui se dissipa presque immédiatement. Nous sommes en terres inconnus, ça sera autant de l’improvisation qu’avec mon peuple. Elle leva son index. Je tenterai de traduire, mais je ne promets rien. Depuis des âges aucun Mohave n’est aventuré aussi loin à l’intérieur de l’île.
Nous irons à la rencontre de ces tribus à dos de cheval. La première chose et premier sujet de conversation doit être l’équitation et tout ce qui s’y rapporte. Noh vous en dira plus en chemin, rendez-vous avec vos gens dans cinq minutes.

Objectif être invité à diner ? Je commence à voir un mode opératoire... Un sourire fut l’unique réponse de l’Armure à son interlocutrice. Les traits d’esprit et l’humour de la Princesse, jouait pour beaucoup dans le développement de cette amitié.

Posant une main sur le pommeau de Menteuse, elle adressa une pensée au ciel pour que cette rencontre à venir se déroule aussi paisiblement que celle avec les Mohaves. Jusqu’à présent, le Meitou n’avait fait couler aucun sang, et Izumi espérait que ça continu.

[...]

Des milliers d'individus, et encore plus de chevaux. Des tentes, plutôt des yourtes de toutes tailles occupant des kilomètres, des drapeaux flottants dans le vent soufflant sur le plateau. En se rapprochant, la délégation Mohave-Iron Fleet constata qu'en réalité il n'y avait que deux drapeaux différents.

De chaque côté des rives d'une rivière sur laquelle avait été installé la plus grande des tentes. Les deux drapeaux flottaient de chaque côté au même niveau, sans jamais que le vent ne puisse les entremêler.

L'arrivée du groupe ne passa pas inaperçu, Izumi observa avec un amusement presque visible Kida qui vivait l'exact même situation vécue par la capitaine auprès des Mohaves. La demi géante en tête avec Noh salua les habitants des plaines qui se pressaient désormais à l'entrée du camp en amont de la rivière. Comme espéré, les montures des des Iron Stallion provoquèrent curiosité et un étonnement qui se généralisa, si les chevaux des cavalières de Noh ressemblaient beaucoup à ceux des locaux. Une différence se remarquait immédiatement, les équidés de Terra Incognita semblaient quelque peu plus grands et robustes que leurs congénères du monde extérieur.
Des hennissements, et déjà encerclés par la foule, bientôt des cavaliers se positionnèrent de tous les côtés du groupe. La pâleur de la peau d’Izumi et les accoutrements des siennes furent l’objet d’une discussion, de l’autre ce fut la présence des Mohaves et Kida observa incrédule des enfants toucher la peau des siens. Si proche, pourtant si différents, des mondes se rencontraient et des mythes s’écroulaient.

- Fin baina yeri ? Questionna l’un des cavaliers, plissant ses yeux d’un air suspicieux. Pas besoin de comprendre le dialect pour savoir le sens de sa question. La nièce de Qovvo répondit quasiment instantanément en articulant haut et fort et s’appuyant de mouvement de mains afin d’être sur que son interlocuteur ne confonde personne.

- Mori Ifak, tömör ovog. En désignant Izumi et son équipage.  Kisha Mohave, she amidrakh havazh. Termina l’héritière en terminant de parler, ses mains sur sa poitrine.


Dernière édition par Izumi le Mar 28 Fév 2023 - 13:03, édité 1 fois
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 ᛁᛏ ᛁᛋ ᛏᛁᛗᛖ,  ᚨᛋᛋᛖᛗᛒᛚᛖ ᛏᚺᛖ ᚹᛟᛚᚠᛋ ! La voix semblable à la foudre, réveilla en panique le jeune loup. Dans l'obscurité, profitant de la chaleur du fond de la caverne. Le ton qu'il entendit semblait venir des profondeurs des montagnes, grave comme une avalanche. ᚤᛖᛋ ᛗᚤ ᛚᛟᚱᛞ, jappa le guerrier, s'inclinant aux pieds de la bête qui venait de le sortir de son sommeil. Pourtant doté d'un tempérament belliqueux et impulsif, le plus jeune des deux hommes savait tout à fait ce qu'il arriverait si il montrait le moindre signe de défiance. Sentir le souffle chaud et l'odeur de sang qui accompagnait son interlocuteur lui rappelait en permanence, la différence de force entre eux deux. ᚹᚺᛖᚾ ᚨᚱᛖ ᚹᛖ ᛚᛖᚨᚡᛁᚾᚷ ? Demanda-t-il, son ton entre le murmure et le questionnement. Un grognement, puis un autre, des babines se collant presque contre son front. Il ferma les yeux. ᛁᚾ ᛟᚾᛖ ᚺᛟᚢᚱ.

Lorsqu'il les réouvrit, l'ordre du champion résonnait en boucle. Il se leva, ne rangeant même pas la couche lui servant de nid douillet. S'enfonçant dans le dédalle de couloirs taillés à même la roche, manquant plusieurs fois de glisser sur des marches humides, l'homme grogna. Continuant de descendre, le bruit de ses congénères lui arracha un sourire méchant et au détour d'une porte dont le bois était plus vert qu'autre chose, il se retrouva au dessus de la fosse.

L'obscurité rendait les différents sons gutturaux et bestiaux provenant des profondeurs s'arrêtèrent subitement. L'odorat était le sens le plus aiguisé des habitants des cimes, ouvrant les bras en croix, le jeune homme laissa un désir carnassier et primitif s'emparer de lui : ᚹᚨᚴᛖ ᚢᛈ ᚺᚢᚾᛏᛖᚱᛋ, ᚹᚨᚴᛖ ᚢᛈ ᚹᛖ ᚺᚨᚡᛖ ᚺᛟᚱᛋᛖᛋ ᛏᛟ ᛖᚨᛏ ! s'époumona il à l'intention des ténèbres.

Des griffes grinçant sur la roche, des ricanements. Des armes s'aiguisant et des torches s'allumant petit à petit, en contrebas la meute s'éveillait. Et progressivement les bruits de bouches, grognements et hurlements prirent une autre amplitude. De plus en plus fort, l'excitation qui gagnait les siens, remplissait de fierté l'aspirant délivrant le message du Beta.

ᚹᛖ ᚨᚱᛖ ᛋᛏᚨᚱᚡᛁᚾᚷ, ᚨᚾᛞ ᛖᚨᚷᛖᚱ ᛏᛟ ᛖᚨᛏ ᛏᚺᛖᛁᚱ ᚠᛚᛖᛋᚺ ! La fosse scanda le slogan et la devise des chasseurs, des braves, descendant en profitant d'une légère hausse de température. Les hommes des plaines étaient faibles et aussi peureux que l'animal totem qu'ils élevaient. A l'opposé son peuple, sous l'impulsion des Rois successif s'étaient endurcis pour survivre aux températures hostiles des Rocailleuses. Comme le loup, en meutes, ils abattaient n'importe quel proies.

Un rire hautain et méchant fut la réaction de Monkr. Une fois de plus les pacifistes, les misérables donneraient des hardes entières pour nourrir les nouvelles portées. Ils se repaitraient bientôt des entrailles fraiches d'étalons, et si d'aventure les faibles habitants des prairies tiraient sur sa patience, il n'hésiterait pas à leur faire regretter.


Dernière édition par Izumi le Ven 3 Fév 2023 - 8:43, édité 1 fois
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C'était pas gagné.

Heureusement, que la native faisant office de traductrice était bonne oratrice et charismatique. La bonne humeur et la politesse n'étaient que la partie submergé des sentiments et émotions que ressentait Kida. Au delà de la joie, c'était comme une épiphanie. Enfin, les fils et filles de Terra Incognita renouaient des liens. L'autarcie naturel des Mohaves et le mode de vie des maîtres des flots avaient privé de tant de possibilités son peuple mais pas seulement. En terre inconnue, la nièce de Qovvo constatait que même à l'intérieur de l'île-continent les tribus ne communiquaient ou interagissaient qu'avec leurs voisins direct.

Khaergo Kida serait la Capable. Les natifs seraient les égaux des étrangères, qu'importe la différence de technologie. C'était également le souhait de la demi géante, qui n'aspirait qu'à combler le fossé et l'écart de connaissance entre les habitantes du monde extérieur et les locaux. Conduits au sein de la yourte aux deux drapeaux, la séparation se prolongeait à l'intérieur de l'énorme tente en cuir. Une démarcation au sol et des hommes de chaque côté, au centre tout au fond six hommes et femmes assis. Sur des sièges recouverts de fourrures, et gravés de motifs représentants tantôt des chevaux courants, tantôt des cavaliers s'affrontant.

Izumi ne parlait que via le biais de son amie Mohave, et ne cacha pas ses origines et celle des femmes l'accompagnant. Un traitement de faveurs différent était ce qu'elle attendait en toute logique, mais sans savoir si Kida avait charmée les éleveurs de chevaux, ou si la posture et les montures de l'Iron Fleet avait joué, on les fit entrer en même temps. Seulement elles deux, le reste de la délégation attendant à l'extérieur. Immédiatement, en synchronisation, elles s'inclinèrent devant les six individus. Imitant la princesse, la forgeronne se releva pour tenter d'analyser rapidement les différents personnages présent.

Trois femmes, trois hommes, une parité qui décontenança légèrement la pirate. Finne yeri hrazef ha? Demanda l'homme. Mori haj? Davra athdikar? Questionna la femme. La supernova fit un pas en avant, les mains jointes, son visage inexpressif laissa apparaître un sourire en coin. Nos montures viennent du monde extérieur, et à en croire ma plus éminente cavalière, ils sont en effet robuste et rapides. Pendant que la Khaergo traduit ses propos, ses yeux améthystes fixent tour à tour l'homme et la femme mais également les quatre autre individus encore assis derrière le couple. Anha athtihar ha san ki yeri vezh. Ses pupilles reptiliennes clignèrent, et la réaction majoritaire sur le visages des habitants des plaines la rassura. Trois d'entre eux esquissaient un léger sourire, une autre se pencha en avant ne quittant pas l'étrangère des yeux.

[...]

- Tu parles le dialecte local ? Le tutoiement employé par la plus grande des deux femmes accentuait une certaine appréhension qui transpirait en privé. Oui et non, je me fais comprendre en écorchant des mots et avec un horrible accent, ne t'attends pas à ce que je puisse retranscrire ce qu'ils raconteront entre eux. Pourquoi ? Izumi se rapprocha de son interlocutrice, un sourire intéressé sur son visage angélique.

[...]

Les Sanpoils et Kalispels étaient encore plus pacifique et ouvert que les Mohaves. Pour autant, si ils faisaient preuve de courtoisie, c'était un visage nettement plus sérieux qu'ils affichaient lorsqu'on parlait de commerce. Ils demandèrent à voir l'entièreté des chevaux présent, et Noh rassembla alors la totalité de ses cavalières. Ensuite, ce fut une parade entière d'individus analysant dans les moindre détails les montures de l'Iron Fleet. Des mesures à la dentition rien ne fut oublié, et pendant ce temps une foule entière conversait. L'étape suivante était celle qu'attendait les deux tribus, qui se réunissaient une fois tous les dix ans pour ce qui était en réalité une compétition.

Plusieurs épreuves, et à chaque fois un cavalier différent. Chaque tribu présentait un candidat, sous une bonne ambiance, la rivalité était presque étouffante. Aussi, et également par égo, Izumi attendait que ses représentantes gagnent. Une course pour commencer, dénuée d'obstacles, et sans selle. Et malgré un sourire apparent, elle tirait la gueule comme les Kalispels, en voyant le départ en trombe du cavalier Sanpoils. Le Kalispel le rattrapa, et en dernière position la cavalière de l'Iron Fleet. Perdre la première épreuve surtout sur une basé sur la vitesse, n'aiderait pas à plaider pour un échange entre les natifs et les étrangères. Elle n'était pas particulièrement en colère contre la membre d'équipage qui avait sur les épaules une pression considérable, fermant les yeux la forgeronne ne put que mettre toute sa confiance envers son athlète. Cela paya, et si l'Iron Fleet ne termina pas premier, le cheval des Sanpoil perdit en intensité à la fin, à l'inverse de son concurrent et cousin étranger.

Deuxième, pas de quoi être ravi, mais c'était toujours mieux que de finir troisième. La seconde épreuve, une course d'obstacle se passa beaucoup mieux pour la candidate de l'équipage de la pirate. Terminant premier, alors que le candidat Kalispel était tombé et que le Sanpoil arrivait avec dix secondes de retard, les Iron Stallion attirèrent sur elles l'attention des autochtones.

Vint ensuite l'épreuve d'archerie, et Izumi éclata de rire en apercevant la cavalière la représentant. Noh sur son étalon de jais, portant une simple tunique. Un carquois à la ceinture, la huitième lieutenante ne jeta pas un regard à ses adversaires. Son visage aussi expressif qu'une porte de prison, ne se fendit que pour afficher sa déception quand l'ancienne nomade se rendit compte que les cibles seraient fixés au sol ou à des arbres et non en mouvement. La démonstration de précision, d'agilité et de puissance qui suivit laissa sur place les concurrents. Et histoire d'enterrer cette compétition ridicule à ses yeux, Noh siffla et demanda à ses guerrières d'attraper des cibles et de les au dessus de leurs têtes.

Montures et cavalières partirent en trombe. Mae semblait avoir été piqué dans son égo, debout sur son cheval, trois flèches en bouche, l'arc tendu décocha le premier trait qui se logea au centre de la cible. Passant en amazone, la démonstration s'acheva lorsque s'allongeant vers l'arrière, la dernière flèche fit mouche dans le dernier cercle mais mouche quand même.

Une main sur le visage pour cacher sa gêne, secouant la tête de droite à gauche, un silence de plomb qui ne fut brisé qu'au bout de ce qui sembla une éternité pour la demi géante. Lentement, des applaudissements, des visages moins froids et des cris de joie s'élevant un peu partout dans la foule.

L'Iron Fleet avait conquis les esprits et mémoires des deux tribus, assez du moins pour que Kida ne tousse ramenant Izumi sur terre. La pirate se retourna, pour reculer presque instantanément par reflèxe, surprise de voir les six conseiller parfaitement alignés, tout sourire.

[...]

Personne ne pourrait leur demander si elles étaient capable.

La fierté, un sentiment de satisfaction remplissant son cœur d'habitude si morne. Saluant sa fille, Mae Noh avait sur elle un poids si lourd que même sa capitaine s'était réjouie de ne pas le porter. L'avenir de quatre peuples entre ses mains, les Iron Stallions galopèrent en tête de tellement de cavaliers que l'horizon entier n'offrait que la poussière que produisaient les chevaux dans leurs course.

Cavaliers émérites, prometteurs, et guerriers résilients étaient partis avec les guerrières de l'Iron Fleet, et désormais il ne restait plus que les hardes, les éleveurs et les civils. L'expédition d'Izumi campait en amont de la rivière, à une heure de marche.

Une prière au ciel étoilé, avant de jeter un regard presque attendrissant vers les centaines de centaines de lumières en contrebas.

Si Noh réussissait, l'Iron Fleet gagnerait plus que de simple chevaux. Des alliés, à défaut des amis comme les Mohaves et une légitimité supplémentaire.

Tout ça sans avoir dégainé une seule fois.
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L'euphorie ce n'était pas pour Izumi.

En revanche, cela lui faisait le plus grand bien que de voir Kalispels et Sanpoils se mélanger au moins le temps d'avoir la réponse à la question fatidique. Et l'Armure allait même plus loin, de son point de vue et une fois accoutumée aux mœurs et coutumes locales, il était bien difficile de séparer les deux clans. Ils avaient tellement en commun, que les disparités n'étaient pas remarquables de l'extérieur. La Capitaine n'était pas anthropologue et ne prétendait pas l'être, et pour cette raison précise force était de constater que l'œil non expert ou le visiteur, aurait sans doute confondu les deux tribus si les drapeaux de chacun ne séparait pas ce rassemblement en deux. S'abroger de cette dernière séparation physique, n'était pas la chose la plus évidente. Les deux peuplades n'avaient pas de problème à se mélanger de manière temporaire, du moment que chacun s'en allait dormir de son côté du fleuve. La bonne ambiance, le vivre ensemble et l'acceptation de son prochain, tout ça ne marcherait que jusqu'au retour de Noh.

La situation, la problématique occupait la plupart du temps de l'Iron Fleet. Les conseillères, la délégation n'arrivant pas à tomber d'accord sur la marche à suivre et à décider collectivement de la suite des évènements. La demi géante préférait elle, passer le plus clair de son temps avec les locaux. Kida l'accompagnait quasiment toute la journée, lui servant d'interprète. Et le constat s'imposa rapidement de lui même, l'acceptation des deux tribus envers l'autre ne signifiait pas du tout un élan, un signe de réunion. Ils se toléreraient, festoieraient ensemble mais jamais ne marierait leurs enfants entre eux. Un métissage posant problème, ancré plus profondément ce refus d'unir Kalispel et Sanpoils ne semblait pas être discutable.

Cette situation, ce mur se dressant devant Izumi et ses partisanes, la capitaine accepta son existence. Mieux encore, ou plus surprenant, du jour au lendemain elle ordonna à son entourage d'arrêter de se triturer le cerveau pour chercher une solution à ce qui n'était pas un problème. Si les maîtres des plaines ne souhaitaient pas s'unir, et maintenaient le vivre ensemble et la cordialité, qui étaient elles pour imposer sa vision des choses ?

Les Kalispels et Sanpoils partageaient une histoire commune, et même plus. Selon les légendes, les Kalispels et Sanpoils étaient à l'origine un seul peuple. Des centaures, régnant sur les plaines alliant l'intelligence de l'humain et la puissance, la vitesse du cheval. Cette époque de paix, et de toute puissance s'arrêta un jour à cause d'une discorde, la partie animal et humaine entrèrent en conflit. Et puis les Cieux tranchèrent et les Kipagīros furent scindés en deux, et depuis les plaines ne sont plus paisible. ¨

Paisiblement assise non loin d'une embouchure du cours d'eau, les yeux en direction des sommets montagneux, la Supernova hausse un instant les épaules. La plénitude n'est pas loin, tout se passe bien, et pourtant elle n'a pas forcément le sourire. Pas l'impression d'être plus heureuse, pour être franc elle se lasse même un peu de ce jeu de diplomate. Cela ne devrait pas lui manquer et pourtant, pourtant le pommeau de Menteuse attire presque instinctivement sa main droite. Pour ses filles, et pour ce qu'elle leur devait, bien sur qu'Izumi était reconnaissante, enfin un endroit pour elles.

Mais si tous étaient pacifique, si tout se passait dans le calme. Respecteraient ils sa présence infiniment ? Un crachat en direction du sol, ses yeux reptiliens se plissent lentement. Sa vision se trouble alors que le soleil descend derrière les montagnes de l'île continent. Le temps qu'elle distingue correctement l'horizon, déjà on courait derrière elle. Les vigies n'avaient rien manqués, et visiblement ce n'était pas une bonne nouvelle. Des figures remontant lentement le fleuve en direction de la congrégation des habitants des plaines. Une demi dizaine de fines embarcations, rudimentaires en bois, avec chacune à son bord autant d'occupants.

Les musiques, les festivités en arrière plan, l'ambiance joyeuse tout s'arrêta progressivement. Et pourtant, pourtant l'étrangère avançait à la rencontre des pirogues. Les bras le long du corps, le visage dissimulant à peine un rictus profondément mauvais. L'excitation, les battements de son cœur s'accélérant. Les joues rougissant, son corps réagissait automatiquement à ce qui ne promettait rien de bon.

On cria son nom, la voix de la Princesse Mohave semblait si loin, comme un murmure. Lupania fut la seconde à beugler envers sa Capitaine. Mais rien n'y fit, et à présent Izumi savait que les inconnus l'avait repéré, et ça parlait aussi. Des bribes dans une langue inconnue, une de plus une de moins, ils étaient armés. La Capitaine de l'Iron Fleet savait faire confiance à son instinct, et déceler le danger était tellement facile quand il était évident. Ils crièrent en sa direction, des grognements. Des bêtes massives, d'énormes molosses avaient déjà sautés sur la berge. La tension était palpable, la forgeronne s'arrêta net à une trentaine de mètres. Les derniers arrivants étaient en contrebas, et débarquaient dans le désordre.

La haine sur leurs visage, le jugement et les envies meurtrières. Tout dans l'attitude de ces hommes lui criait de les faire disparaître de la surface de cette terre, pourtant la demi géante se contenta de les toiser. Un sourire se dessinant doucement sur son visage, la provocation avait ses limites. Derrière elle, les hommes des plaines accoururent, Kalispels et Sanpoils se pressant pour s'interposer entre la Supernova et les guerriers. Kida était livide, et probablement en colère, mais l'Armure s'en moquait.

- Idranel et ses guerrières sont dissimulées dans les hautes herbes, nous ...

Izumi claqua sa langue. Et la Draaksward s'inclina avant de reculer. Il fallait une raison, jeter de l'huile sur le feu à la vue de tous ne jouerait pas en leur faveur. Et puis, même si la Supernova savait que le combat semblait imminent, comprendre le contexte était important. Des choix intelligents, l'heure du carnage viendrait, elle n'en doutait pas. Et pendant que les maîtres des plaines restaient calme, le ton de leur interlocuteur montait graduellement. Une colère, une voix grave et des démonstrations de forces.

L'un d'entre eux cracha au sol dans la direction des étrangères, et le sourire de la femme continua de grandir. Les yeux légèrement plissés, oh ils étaient furieux. Rouges pour certains, si bien qu'Izumi s'étonna qu'aucune de ces vermines ne se jette sur elle. Ce n'était pas l'envie qui manquait, la troupe avait donc malgré les apparences, une hiérarchie et un meneur suffisamment fort pour garder le reste dans les rangs. Le manque de débordement embêta légèrement la Capitaine, qui continua de ronger son frein en attendant que la discussion ne se termine.

- Trois jours. Les hommes des plaines ont trois jours avant qu'ils ne reviennent. La Mohave n'avait jamais été aussi sérieuse, sans murmurer sa voix était basse. Les bras croisés, elle ne ressortait que les informations primordiales. Nous sommes les invités des deux tribus, et les Dénés, les guerriers des montagnes sont farouchement xénophobes. L'ultimatum donné est purement symbolique, l'ingérence est omniprésente, regardez autour de vous. Ils maintiennent les apparences, mais les maîtres des chevaux craignent vos nouveaux amis.

- Parfait. Izumi croisa un instant le regard médusé de la Khaergo avant de se retourner vers Lupania. Je veux qu'Idranel les suive une fois qu'ils repartiront, Qiji et Eleanor ont ordres de nous rejoindre. Se retournant elle s'étira entièrement à la vue des guerriers Dénés. Pour s'incliner légèrement en croisant le regard de celui qu'elle imaginait être leur meneur.

En se retournant et remontant vers les tentes, le visage de la bretteuse était froid au possible. Kida, organise une rencontre avec nos hôtes. Et fait en sorte que l'information circule. Son élan se stoppa le temps d'une dernière tirade. Si tu as des remontrances ... Ce n'est par altruisme, n'est ce pas ? La question amenait une réponse évidente. Non. Du moment que tu restes honnête avec ceux qui comptent.

Et Izumi se contenta de cette réponse comme approbation.
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La balle était dans son camp. Les chuchotements, bruits de couloirs et murmures de l'assemblée l'amusait. Les Kalispels et Sanpoils l'avaient dit d'eux même : Les étrangères et Mohaves étaient leurs invités, et tant que les cavaliers n'étaient pas de retour, il était hors de question de congédier ces femmes. La Capitaine le savait, certains membres du conseil commun aux deux tribus, voyaient en sa présence et celle de ses troupes l'occasion parfaite pour s'affranchir de la menace Déné. Les informations aux compte gouttes filtraient jusqu'aux oreilles de l'étrangère, comment les hommes-loups imposaient tarifs et leurs volonté aux habitants des plaines. Toujours plus de chevaux, des troupeaux entier sacrifiés en échange de maigres ressources. Les meutes de loups des Dénés et la culture du combat faisant partie intégrante de leur mode de vie, autant d'éléments en la faveur de ces derniers. Et puis, intrinsèquement les deux tribus vivant de l'élevage de chevaux étaient certes rivales, mais depuis un siècle ou deux avaient pour habitude de résoudre les conflits et différents au travers de compétition, plutôt que de batailles. Et ils étaient pour la plupart réticents à devoir prendre les armes, la situation les gênait et pouvait dégénérer, pour autant ils ne se mettaient pas d'accord. Sans cavaliers, disait on, ils n'avaient aucune chance. C'était ainsi que jadis, ils avaient chassés les loups dans leurs montagnes enneigés. Mais depuis la disparition des derniers grands chefs ambitieux, aucun dirigeant Kalispel ou Sanpoil n'avait tenté de raffermir le ton des "échanges".

Il y avait bien eu des chefs rêvant d'unification, mais l'Histoire semblait prouver que jamais les Centaures ne galoperaient de nouveau sur Terra Incognita. Les légendes et mythes des origines communes aux déchirements de deux peuplades voisines, délaissant la guerre pour vivre en semi symbiose et dans un climat certes pacifique, mais cachant toujours un rejet de son voisin, et des séquelles de cette recherche d'identité. Suffisait il de remporter des épreuves, d'être élu comme étant le peuple sachant le plus chevaucher un équidé pour que toute tension disparaisse ? Les conseillères de l'Armure avaient partagés très tôt leurs doutes et interrogations à ce sujet, il fallait un gagnant et un perdant. Et les probabilités pour que la tribu perdante n'accepte pas la décision finale étaient si hautes que c'était, logiquement, quasi assuré.

Alors oui, ces hirsutes et primitifs guerriers loups tombaient à pic, pour presque tout le monde. Un conflit, focalisant l'attention de chacun sur une menace commune. C'était la meilleur formule pour rassembler ces frères ennemis, si tout se passait bien. L'audience avec le conseil commença donc ce contexte, qui apparaissait favorable pour les dernières arrivantes et l'idée de leur meneuse. S'inclinant en direction des six conseillers, une main à son plastron, l'autre dans le dos. Vous avez surement déjà fait votre choix vénérable conseil, et nous le respecterons car il ne peut en être autrement. Ses prunelles améthystes se posèrent sur chacun des visages en face d'elle. Je ne vous demande pas de me faire confiance, et je n'attends pas d'appel à l'aide. Le ton de l'Armure se fait plus sérieux, et pourtant ce n'est pas tant sa verbe que son attitude qui aspire l'assemblée. Je jure sur ma vie, que les Dénés ne remettront plus jamais un pied sur les plaines, si tel était votre souhait. Une pause. Un blanc, avant de reprendre, en se tournant légèrement. En attendant le retour des cavaliers, nous tiendrons.

La vérité ? Izumi ne pensait pas avoir besoin de renforts pour éradiquer les natifs. Un léger sourire suffisant sur son visage qu'elle efface rapidement.

[...]

Trois jours, elles avaient trois jours avant le retour des Dénés.

Le premier, tandis que ses troupes s'attelaient à préparer des défenses et prendre connaissance du terrain dans lequel elles combattraient bientôt, Izumi était introuvable. Lupania avait prit de facto le commandement, les Iron Orphans de Qiji avaient creusés la terre non loin des rivages du fleuve. De chaque côté, en improvisant un barrage de bois, renforcés par des piques. Contrôler le débarquement et contenir la menace, combattre sur un terrain ouvert n'était pas du goût de l'Iron Fleet.

Dans cette topographie digne de marches, avec un sol loin d'être solide non loin des cours d'eau, les filles du Serpent étaient épargnés. Eleanor n'avait aucune intention d'aller en contrebas, et avait érigé ses barricades en arc de cercle à un demi kilomètre des tentes. Idranel et les Iron Banshee avaient conformément aux instructions de leurs Capitaine, suivit les Dénés et loin d'être cartographes, donnés suffisamment d'informations. Ils remontaient les cours d'eau jusqu'au haut dans les montagnes, et avançaient en plusieurs groupes afin de ne pas provoquer d'accident. Dans la probabilité que l'attaque ne provienne de plusieurs endroit à la fois, Idranel et les siennes avaient ordre d'attendre dans les hautes herbes et de semer la terreur dans les rangs ennemis.

A l'aube du second jour, la présence d'éclaireurs Dénés fut détecté. Sans produire de feu, les habitants des cimes étaient en vérité déjà massé et prêt à descendre. Devant le nombre plus important que prévu, Lupania ordonna à Idranel de reculer sa ligne, et cette dernière refusa.

Peu avant que la nuit ne tombe, la surprise général gagna le rassemblement des habitants des plaines. La panique manquée de peu laissa place à une drôle de conversation entre les chasseuses de la jungle et les "centaures" des hauts plateaux. Ahuic et les siennes étaient venus prêter main fortes à ce qui ressemblait désormais à une petite coalition. Des peuplades ne s'étant jamais côtoyé depuis des décennies, rassemblé soudainement pour faire face au danger. Les Mohaves de Kida constituaient la dernière ligne de défense, tandis que les Jade Panthers d'Ahuic venaient étoffer le dispositif d'embuscade des Iron Banshee.

Et enfin, Izumi pendant la nuit réapparu, ne donnant d'explications à personne. Un sourire sur son visage angélique, la Supernova avait rejoint Qiji et les Iron Orphan passant la nuit avec elles. Le geste n'était pas anodin, ce serait elles qui encaisseraient le plus gros des pertes estimées.

L'aube qui se leva était rouge, et ne dissimula pas les dizaines et dizaines d'embarcation dont on rapportait désormais les mouvements. Au loin, des cors de guerres et des centaines de hululements, d'hurlements bestiaux et animal, le troisième jour venait tout juste de se lever et déjà.

Déjà mouvementée. La langue de la forgeronne claque, puis siffle.

Et son sifflement n'a rien d'humain.
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Monkr jubilait.

Il était en première ligne, et en apercevant le maigre comité d'accueil l'homme esquissa un sourire carnassier. Imitant le hurlement du loup, auquel répondirent ses centaines de frères. Une technique d'intimidation classique, et la marque de fabrique des guerriers Dénés lorsqu'ils se jetaient au combat. Il ne restait au final qu'un simple exécutant, mais cela ne semblait pas le déranger. Au contraire, le jeune Déné n'était peut-être pas le plus doter en matière grise de sa tribu, mais il savait très bien que l'ordre naturel des choses, ne changerait pas de sitôt. Le Champion ne semblait pas montrer de signe de faiblesse, et ne souffrait nullement du poids des années qui passait. Un physique parfait, des muscles saillants, "Beta" ne répondait à personne sauf leur Roi. Monkr avait donc calmer quelque peu son ambition, ne pouvant s'imposer directement contre le Champion, le jeune natif continuait de ronger son frein en transférant son énergie et son impulsivité sur des sujets ne risquant pas de lui apprendre brutalement la réalité. Se battre avec ses frères, avec la meute n'avait que peu d'intérêt.

Les habitants des plaines en revanche, autant il était persuadé que les siens l'emporteraient dans un affrontement contre les éleveurs de chevaux, autant il espérait un peu de résistance avant de prévaloir sur les hommes d'en bas. Car viendrait un jour, ou un ennemi puissant apparaîtrait, testant ainsi la valeur et la force des habitants des montagnes. Il n'y aurait pa de digne ou d'indigne, il ne serait alors question que de survie. Les chasseurs deviendraient les proies, et c'est uniquement en unifiant les tribus des Rocailleuses que les locaux l'emporteraient contre ce Mal. Monkr manqua de pouffer de rire, secouant la tête et chassant cette légende bonne qu'à faire peur aux enfants et jeunes. Il n'y aurait pas de fléau, il était simplement convaincu que même si cette vie paraissait "monotone", rien ne viendrait leur vie, car comme la majorité des Dénés, si ils étaient des combattants nés, peu d'entre eux avaient les compétences nécessaire pour diriger et conquérir. Une horde, dont les lois et mœurs copiaient celles de leurs compagnons à poils longs. Il n'y avait pas de continuité dans les politiques et les décisions changeantes des Rois successifs.

Le passe temps favoris des plus belliqueux d'entre eux, ne pouvait donc qu'être que ces escapades au pieds des montagnes. Au pied de leur territoire. Quand il avait su que les étrangères ne semblaient pas sur le départ, bien au contraire, et que la diplomatie ne résoudrait donc plus rien, il avait été ravis. Aux anges, excité et incapable de tenir en place. Il n'avait pourtant pas beaucoup dormis la veille, et malgré son excitation et l'assurance qu'il dégageait à ses guerriers, quelque chose le dérangeait. Comme si un instinct, une sensation naturel mais pourtant refoulé, quelque chose qu'il n'avait pas ressentit depuis des années.

Peur, il avait la peur au fond des bottes. Et la peur avait une odeur qu'il connaissait parfaitement, ne l'ayant que trop sentit chez ses proies, ou aux côtés des canidés avec lesquels il avait grandit. Il réprima ces pensées, et sauta hors de son embarcation. Ses pieds s'enfoncèrent dans la terre argileuse, enfoncé jusqu'aux genoux dans l'eau, il grogna et agrippa  du loup le plus proche de lui, laissant sa main s'enfoncer dans la fourrure de l'animal avant d'attraper une grosse touffe. En face, un barrage improvisé, des barricades et les guerrières ayant désacralisé leur terres. Les éleveurs de chevaux étaient ils si faibles qu'ils en étaient réduits à quémander l'aide de ces individus ? Quant à ces "Mohaves" ils n'habitaient même pas sur l'île ! Ils étaient donc autant étrangers que ces femmes, qu'importe les raisons.

Un jugement hâtif, servant d'excuses pour pouvoir justifier ce qu'il s'apprêtait à faire. Un massacre, le goût du sang avait effacé toute autre sensation. Il hurla, vidant son esprit et se jeta à l'assaut des défenseuses, une véritable marée de crocs, armes, et griffes.

Les Iron Orphans tenaient la ligne, derrière leurs boucliers, poussant de toute leurs force vers l'avant. Refusant de concéder le moindre centimètres, Qiji abattait ses deux lames sur tout ce qui dépassait, coupant, amputant et tranchant sans distinction. Impossible de dire quel camp fit le premier sang, mais en l'espace d'un battement de cils les combats avaient éclatés. Les Filles Du Serpent abattaient autant de Dénés que possible, avant qu'ils ne rejoignent la cohue et la mêlée. Pourtant cela ne semblait pas impacter le moral adverse, ni l'élan de leur charge, au contraire chaque natif qui tombait à l'eau pour en teindre la surface de rouge, ne faisait que renforcer la rage et la colère de ses camarades.

Une boucherie, les Dénés n'obtiendraient qu'une boucherie. Izumi afficha une grimace de dégoût, sifflant légèrement de sa langue bifide. Ses pupilles verticales s'arrêtèrent sur le champ de bataille, et Monkr croisa le regard inhumain de l'Armure. Et lui qui était plein de courage, plein d'ambition, de haine et de prétendue supériorité, lui qui était persuadé de pouvoir éradiquer chacune de ces intrues, lui fut transpercé en plein cœur par ce qui se cachait derrière les pupilles améthystes de la pirate.

Une première lame d'air coupa net en deux une colonne de Dénés s'aventurant trop près des Filles du Serpent au goût de la Supernova. Il y avait des limites à ne pas franchir.

Des entités à ne pas énerver. Des monstres à ne pas réveiller.

- Let there be thunder. La bouche de la demi géante s'ouvrit, s'ouvrit si large que sa bouche se désarticula dans un craquement et un bruit légèrement ragoûtant. Ses pieds s'enfoncèrent dans le sol, et puis la vérité éclata à l'instant ou la foudre vaporisa les premiers Dénés.

Tous s'arrêtèrent même une seconde, pour observer, restant médusés. Certains eurent même l'impression d'être paralysé, et comment leur en vouloir ? La foudre frappa une première fois dans les rangs des guerriers des montagnes, et dès lors le dynamisme de la bataille changea. Izumi avait obtenu l'attention de tous, et pour cet affrontement, le premier depuis bien longtemps, l'Armure ne cacherait rien. Ce n'était pas contre Monkr et la première vague que souhaitait se mesurer la demi géante.

La forgeronne utilisait la même technique que le Champion lorsqu'il chassait des prédateurs. Pour en attirer le plus possible, il fallait montrer un brin de force, une petite démonstration et toute la meute lui tomberait dessus. Envol. Marmonna l'épéiste, alors qu'une pair d'ailes aux plumes pourpres poussait apparaissait dans son dos. Quittant le sol de quelques centimètres, avant de prendre un peu plus de hauteur, et de fondre comme un furieux volatile, comme un oiseau de proie sur les guerriers loups.

Menteuse étancha sa soif, ôtant la vie de chaque natif s'approchant d'Izumi. Et les corps tombent, encore chauds autour de l'étrangère, et le sol se teint sous la profusion de liquide carmin coulant. Monkr continue d'envoyer ses hommes à la mort, et pourtant c'est sa meilleur solution. Occuper assez de temps l'Armure, le temps que...

-  ᛖᚾᛟᚢᚷᚺ ! ᛖᚾᛟᚢᚷᚺ ᛟᚠ ᚤᛟᚢᚱ ᚴᛁᛚᛚᛁᚾᚷ, ᛗᛟᚾᛋᛏᛖᚱ.

L'hybride se retourna, et afficha son habituel rictus mauvais en apercevant le colosse non loin d'elle. Il tenait par la gorge une des guerrières d'Idranel, qu'il laissa tomber mollement au sol comme une poupée de chiffon. Avait-il anticiper et lu dans le jeu de l'Armure ? La stratégie de la demi géante, avait pourtant portée ses fruits. La preuve, elle venait d'obtenir l'attention du commandant d'en face. Il n'était pas venu seul, mais chacun de ceux qui l'accompagnait portait les stigmates de récents affrontements. Surement les renforts espérés par Monkr, sauf que ceux ci avaient marché dans les hautes herbes et ne s'en étaient pas sortis indemne. Ses filles combattaient encore, et avaient fait de leur mieux.

C'était désormais à elle, à la Capitaine d'assumer ses responsabilités. Sa langue bifide siffla de nouveau, son visage prit entre le dédain et la moquerie.

ᛁ ᚨᛗ ᚢᛚᚠᚱᛁᚲ, ᛏᚺᛖ ᚲᚺᚨᛗᛈᛁᛟᚾ ᛟᚠ ᛏᚺᛖ ᛏᚱᛁᛒᛖ ! Lui lança il dans son langage, la pointant du bout de sa masse. A ses pieds, une dizaine de canidés si gros et grands, qu'un instant Izumi plissa des yeux avant de pester intérieurement. Il lui restait bien une solution, sur laquelle elle comptait. Elle ne cacherait rien, mais tout restait une question de "timing", bientôt elles seraient là. Bientôt l'assaut des Dénés s'arrêterait.

Et tant mieux, car les Iron Orphans reculaient, couvert par les Filles du Serpent, tandis que la masse "d'envahisseurs" se rapprochait toujours plus dangereusement du camp. Les Mohaves depuis le début de l'assaut étaient restés impassible, se contentant de converser entre eux et de s'assurer qu'aucun Déné ne traverse le périmètre de sécurité pour venir s'en prendre aux éleveurs de cheveux Kalispel et Sanpoil.

Le souffle de foudre d'Izumi eu son petit effet, et Kida semblait perdue dans ses pensées. La Princesse réalisait elle maintenant ce qu'il se serait passé si son peuple s'était montré agressif et violent envers l'Iron Fleet ?

- Viens grand guerrier, viens m'offrir une mort noble. Murmura Izumi l'espace d'un battement de cils.
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Il n'y avait pas d'arrière plan aujourd'hui.

Le duel des deux meneurs n'arrêta pas le cours des évènements, au contraire. Galvanisés par l'entrée du colosse affrontant l'Armure, les guerriers Dénés redoublèrent d'intensité. Et Izumi ne pouvait répéter son attaque, trop occupée à occire les canidés géants de son adversaire. Un bond pour s'envoler, un mouvement de la main pour pilonner la meute de lames d'air. Il n'était pas question de rester sur la terre ferme, quand désormais la demi géante pouvait littéralement atteindre les cieux. Elle fondit pour en terrasser un de plus, d'un coup de pied recouvert du fluide de l'armement, et se rendre compte que l'ennemi aussi maîtrisait le Haki. Son visage était aussi froid que les montagnes d'ou il venait, une jolie métaphore pour dire que rarement de sa vie, la Supernova avait vu autant de haine chez ses opposants. Ca et un style de combat imitant ceux du loup, tantôt à quatre pattes tantôt debout, le Déné était impressionnant. Lui et la moitié restante de bêtes l'accompagnant s'avérait être un surprenant mais agréable défis, et en temps normal l'épéiste se serait sans doute adonné à cet affrontement, sans se soucier du monde l'entourant et de la situation.

Mais pas aujourd'hui, le contexte de cet affrontement ne lui offrirait pas ce luxe. Tendre ses muscles, les raidir, et frapper de toute sa force le plexus de l'animal se jetant sur elle. Projeter la pauvre bête sur les autres, et chercher une ouverture dans la garde du Déné. Lui tomber dessus avec intensité, ses pupilles reptiliennes dilatées, difficile de ne pas s'abandonner corps et âme, de ne pas tout laisser tomber. Et pourtant, Izumi joue de cette frontière, poussant ses instincts à bout, mettant son corps et surtout son esprit à l'épreuve. Sans foncièrement s'en rendre compte, chacun de ses coups était de plus en plus puissant, sans forcément s'en rendre compte, elle prenait du terrain à son adversaire. Et visiblement, les survivants de sa meute ne semblaient plus si téméraires.

Izumi avait une mission, des rêves et surtout tellement mieux à faire que de s'éterniser ici dans ce qui était le début d'un conflit envers les habitants des montagnes. Car l'Armure ne faisait pas d'illusion, et elle savait que les natifs se battant à ses côtés ou dépendant d'elle ne s'en faisaient également aucune. L'île continent, dont elle connaissait encore pas grand chose se divisait déjà en plusieurs camps. L'arrivée de l'Iron Fleet redistribuait les cartes, mais n'égaliserait pas la balance. Son équipage n'était pas ici pour passer à l'épée les premiers habitants de Terra Incognita,  mais personne ne questionnerait la légitimité des combattantes de la forgeronne. La paix, et si la plume rencontrait l'ignorance et la brutalité, alors la demi géante répondrait de la même manière. Et au jeu de la surenchère, la Supernova gagnerait toujours.

Fatiguée. Elle commençait déjà à se fatiguer, non à se lasser de cet adversaire. Se concentrer sur un ennemi qu'elle ne pouvait même pas irriter, baissait grandement son intérêt de cette confrontation. La meilleur attaque c'était la défense, et des deux l'épéiste était la seule qui possédait le rythme de vie quotidien des guerriers. Il n'était pas faible, loin de là. Et ses attaques touchaient parfois, mais même quelques filets de sang ruisselant le long de ses bras, la Capitaine n'était pas inquiète. Il n'arrivait pas à se monter incisif, à prendre l'avantage.

Elle était plus forte, pas assez pour l'occire facilement, mais l'hybride était presque sur que le colosse Déné le savait aussi. L'issue de ce combat semblait jouer. Menteuse rencontra la masse en pierre du Déné, un simple appuie sur la lame du Meitou et l'arme de son adversaire explosa. La langue serpentine claque, comme une insulte, une raillerie.

- Capitaine !

Eleanor.

L'orage gronde.

Les tempes s'agitent, et c'est désormais le Déné qui semble se gausser de la femme. Sans forcément remarquer que les renforts n'arrivent plus. Le vrai arrière plan, ce sont les embuscades tendues dans les hautes herbes par les chasseresses de Atzi "Nequalli" Ahuic et les Iron Banshee d'Idranel. Saper le moral, instiguer la terreur et la peur dans l'esprit des géants montagnards. Et se rapprochant doucement, en cercle dans le dos des combattants Dénés. Mais pour les troupes de la demi géante, au premier plan, il devient difficile de repousser le flot de crocs, de griffes, d'armes primitives des autochtones. Si bien que même les Mohaves finissent à contre cœur à prendre part aux affrontements, Kida parait entièrement changée. De l'attitude corporel au visage froid et renfermée qu'elle affiche, en plantant sa lance entre les côtes d'un des guerriers de Monkr. Sans remords, sans pitié, en accord avec la voie qu'elle emprunte depuis sa rencontre avec les étrangères, en accord avec ses valeurs.

- Rien de personnel.

Un bond, propulsé par ses ailes et sa gueule s'ouvre à la hâte pour projeter un rayon de foudre en plein dans les rangs des Dénés. La seconde détonation depuis le début des hostilités, moins forte que la première mais qui dégarnit un instant la masse compacte des hérauts des sommets de l'île continent. Un élan, pour tomber de nouveau sur son adversaire, et laisser ses filles profiter du manque de cohésion de leurs ennemis pour faire plus que des lésions dans leurs rangs. Il n'y aurait pas de contrôle, pas de retenu, et tous les coups étaient permis. Lentement la bestialité reprend le contrôle du corps de l'Armure. Lentement, un sourire carnassier se dessine sur son visage, ses yeux regardant au travers du corps du Champion Déné. Ulfric semblait moins haineux, et plus désemparé désormais, la xénophobie avait laissé sa place à la survie. Menteuse s'abattait inlassablement, et même si les muscles d'Izumi fatiguaient, elle montrait l'inverse.

- Il est à moi !

Monkr grogna, plutôt jappa en reculant. Ses guerriers ne le cacherait pas longtemps, les renforts tardaient, et la meute perdait en intensité, surtout depuis que l'autre femme en armure avait rejoint les combats. Elle voulait sa peau, et après trois échanges en sa défaveur, la confiance de l'arrogant aspirant champion avait fondu comme neige au soleil. Palpable était son inquiétude, Ulfric ne l'aiderait pas trop occupé à repousser les assauts de la meneuse adverse. Il enrageait, son cœur battait la chamade et plus le jeune homme se sentait acculé, plus comme un chien fou plus son attitude se répercutait et influençait ses pairs. La meute se battait désormais pour la survie, et pour chaque Déné qui tombait, ils feraient en sorte d'emporter le triple chez les femmes et habitants de la mer.

Un bruit, un murmure que porte le vent aux oreilles de la Supernova dans les airs. Un regard en coin, et l'assurance que la journée se terminerait sur une victoire assurée. Respect et loyauté, voilà ce qu'obtiendrait l'Iron Fleet avec la défaite et la mort des insolents natifs. Il restait encore tant à faire, et en se laissant tomber au sol à l'instar d'un projectile fendant les cieux, une demi seconde pour inspirer, l'autre moitié pour s'imaginer mentalement au bout du chemin. Elle, ses filles et ceux leurs ayant la porte vivant pacifiquement sur une île qui ne s'appellerait certainement pas Terra Incognita.

- Sīmonagon Hen Zaldrīzes.

Le nom était en langue locale, et illustrait parfaitement ce qui suivit. Quand, le Meteor de chair et de sang s'écrasa au sol, et au travers de la fumée s'élevant du petit cratère une divinité ailé asséna le courroux vengeur des cieux sur les impies guerriers loups.

- Vējes Jelevre
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Un avant et un après.

Le paysage première preuve tangible du jugement des cieux. La foudre avait frappé, une troisième fois et cette fois ci semblait être la bonne. Un rayon, éventrant la fumée de l'impact, et ayant disparu au bout de quelques secondes. Un rayon, aussi étincelant et aveuglant que l'astre solaire, dévorant tout sur son passage. Ne laissant rien, juste des cendres se dispersant presque immédiatement. Et alors que l'horreur de la situation arrive enfin aux cerveaux des Dénés, que tous prennent conscience de la vision cauchemardesque, surréaliste, la Divinité courroucé n'attends pas. Et l'assistance stupéfaite observe impuissante la chose ayant prit la place de la demi géante. Deux paires d'ailes, une pour battre et disperser la fumée et la poussière, l'autre était presque recrobillée, la bête s'en servait comme support, à moitié fermé prenant appuie sur le sol.

Une peau écailleuse, une langue bifide aussi grande qu'un homme, car la créature était grande. Très grande, les natifs n'avaient jamais vu d'être vivant aussi grands, et pour les guerrières de l'Iron Fleet même les Mangemondes semblaient petits en comparaison de la chose qui continuait de scruter les Dénés. Monkr avait les yeux exorbités, et semblait avoir prit vingt ans d'un coup tant il était dépassé par les évènements et la situation.

Ulfric lui n'avait pas perdu ses moyens, ni ses esprits, d'un grognement guttural il ordonna aux survivants de la meute de disparaître dans les fourrés. Ils ne serviraient à rien contre ce monstre, qui avait enfin délaissé son apparence humaine et fait disparaître l'illusion. Lui, le Champion des siens, lui le guerrier aguerris ferait trépasser cette créature naïvement invitée par ceux vivant sur l'eau, et les éleveurs de chevaux. Les faibles étaient tombés sous le charme du monstre, mais les méritants et justes voyaient clair au travers de son déguisement. Du moins c'est ainsi que son esprit interpréta les évènements, aussi rationnel que possible selon les évènements qui continuaient de se dérouler devant ses yeux. Les explications attendraient, pour le moment il devait attirer l'attention de la chose aux allures de serpent et doté de superbe plumes à l'instar des volatiles.

David contre Goliath, la gargantuesque créature était à sa portée. Et ce serait l'accomplissement d'une vie, de ramener pareil trophée chez eux, d'offrir à leur Roi une armure faites en os, des habits avec le cuir. Tellement de possibilités, tout serait réutiliser. Il n'avait plus qu'à tuer la bête, et c'était là que le bât blessait, Ulfric n'avait absolument aucune idée, ni plan pour parvenir à ses fins. Le corps recouvert du haki de l'armement, il résistait, plutôt esquivait les coups de queue du reptile géant.

Pour Izumi, la situation l'ennuyait déjà, c'était la première fois qu'elle se transformait, et une étrange sensation la dérangeait plus qu'autre chose. Chacun de ses mouvements paraissait instinctif, mais ne l'était pas vraiment et cela irrita grandement la transformée. Pour calmer ses esprits, ses iris améthystes se posèrent sur le champs de bataille, les projectiles lancés par les Dénés ne traversaient pas ses écailles et ne faisait que la piquer. Cela dit, ils fuyaient désormais en l'apercevant changer de direction, battant lourdement des ailes, et se mettant en mouvement. Des fourmis, non c'était mentir, mais presque. Ridicule petites proies, des encas, le goût du sang lui mettait l'eau en bouche. Ses désirs carnassiers, bestiaux canalisés par cette nouvelle apparence, embrasser enfin le reflet de son âme, était ce donc ça sa véritable identité ? Consumer ce monde, et se repaître jusqu'à n'avoir comme domaine, des ruines fumantes et le silence de ses victimes ?

Non, ce ne serait pas son futur. Qu'importe à quel point les Dénés résisteraient, qu'importe si d'autres tribus s'opposaient à la présence de ses filles. L'Iron Fleet s'était installé, et ne partirait pas. Les natifs apprendraient à cohabiter ou disparaîtraient.

- Vējes Jelevre La bête parle, avec une voix caverneuse et surnaturel, le rayon qui sort de la gueule vaporise de nouveau tout sur son passage sans distinction. En une fraction de secondes, des dizaines de vies sont perdues. Mais c'est la réalité de la guerre, c'est ce qu'il se passe quand on a les yeux plus gros que le ventre, les Dénés sont tombés un os et ne l'oublieront pas de sitôt. Son adversaire ne prend pas ses jambes à son cou, au contraire la douleur que ressent dans son flanc droit, le reptile géant est du aux coups répétés d'Ulfric. Le champion se rend aussi utile que possible, déterminé à attirer l'attention du monstre et de sauver autant de ses guerriers que possible.

Le choix est dans le camps d'Izumi, continuer de faucher les hommes du Champion et s'occuper de son cas ensuite, ou bien laisser des survivants porter au plut haut des pics rocailleux, la nouvelle.

Un souffle intérieur d'exaspération, avant de donner à son ennemi ce qu'il désire. Faire preuve de magnanimité, de retenu ne fera que jouer en sa faveur. Il ne fallait pas non plus terroriser les éleveurs de chevaux, simplement montrer à chaque natif présent sur les plaines et le champ de bataille, qu'il fallait mieux avoir l'Iron Fleet comme amis que comme opposants. Que deviendrait elle ? Un symbole de la corruption du monde extérieur ? Un monstre à abattre pour libérer de son joug l'île ?

Ou bien, ou bien elle pouvait protéger les autochtones et ses filles, ou bien elle pouvait devenir encore plus forte pour garantir l'indépendance et la perpétuité du mode de vie de chacun. Ou bien elle pouvait s'élever et s'affranchir, au dessus des lois mortels inerrant aux humains. La forgeronne se sentirait chez elle sur ces terres, et établirait les fondations d'une nation qui persisterait dans le temps.

Et cela commençait par se débarrasser des nuisibles, dès maintenant. La queue du serpent ailé claqua de nouveau, soulevant la terre et déstabilisant Ulfric, le fluide de l'armement pour garantir une étreinte sur le champion et la divinité semble de nouveau rejoindre les cieux. Rien n'est fait au hasard, et alors que Izumi continue de s'élever en attitude, tandis que le Déné se débat, tous comprennent ce qui va suivre. Même Ulfric qui comme un diable tente de forcer Izumi à le lâcher. Il est pourtant déjà trop tard, et le serpent n'est plus qu'un point dans le ciel lorsqu'il laisse tomber au sol le Champion. La gravité fait son effet, le début de la fin d'une existence, la demi géante n'a aucune envie de jouer avec le petit homme.

Pourtant elle le garde encore en vie, pour lui montrer à l'horizon la folle cavalcade  de centaines et centaines de cavaliers. Elle le garde en vie, pour lui montrer que l'avenir des éleveurs de chevaux est garantie, et qu'à l'inverse celui des Dénés vient de s'obscurcir. Les pacifiques Kalispels et Sanpoil ont remit les étriers et n'ont plus peur de galoper au devant du danger. D'ailleurs, de nouveau des voix s'élèvent du camp, des cries de joies légèrement précoces mais dont ne tiendra pas rigueur la Capitaine.

Et puis.

Elle le laisse tomber et détourne son attention, comme un enfant le fait d'un jouet qu'il n'a que trop utilisé. Monkr est depuis un moment mort. Acculé trop près du mur, au moment même ou les Iron Banshee et les chasseresses de Nequalli prenaient en tenaille les survivants Dénés. Dans la cohue, on perd le sens des priorités, chacun pour sa peau, la meute se disperse avec perte et fracas. Et Monkr, le jeune arrogant, n'est qu'une victime de plus de la prétendue supériorité des habitants des montagnes. La fin d'un mythe, et ses yeux vident de vie fixent la chute du Beta, dans l'au delà sans doute cela atténuera sa rage de voir que son maître aussi n'était pas de taille, les habitants des plaines feront des autels pour honorer les esprits de leurs ennemis, plus tard au grand désarroi de l'équipage de la Supernova.

Lorsqu'il atteint le sol, le corps d'Ulfric ressemble d'avantage à une poupée de chiffon mollement désarticulé, qu'au fier xénophobe des sommets. La divinité change de forme, pour reprendre apparence humaine en titubant. Ereintée, les effets secondaires, la baisse d'adrénaline se font bien ressentir, pourtant comme d'habitude la Capitaine refuse de montrer quelconque signe de faiblesse, quelconque signe d'humanité. Pas dans les moments difficiles, pas dans les moments clefs.

Elle se laisse toutefois soutenir par Lupania et Eleanor, croise le regard de Kida et n'y décèle pas de la peur. De l'inquiétude pour sa personne, et rapidement une "colère" mais qui se portera d'avantage, l'imagine Izumi, sur son secret révélé qu'autre chose.

Noh rentrait et avec elle, une nouvelle force. Des cavaliers issus des deux camps, et même si les derniers évènements étaient encore dans tous les esprits, la question déchirant les deux tribus obnubilait toujours la masse de curieux se pressant à l'approche des leurs. Ce fut Noh qui prit la parole, non sans avoir obtenu un hochement de tête d'approbation de la part de sa capitaine. Les troupes défaites des Dénés pourchassés par les justes, interrompirent de temps à autre le discours de la lieutenante d'Izumi, mais personne n'y prêta attention.

Kipagīros, le nom originel des habitants des plaines. Kipagīros, les premiers à s'établir dans les réminiscences du cataclysme. Kipagīros, ceux n'oubliant pas leurs origines, ceux rendus humble par les Cieux et se contentant d'une vie paisible. Et puis la scission, d'aucun jurent que c'est le loup inquiet de la puissance des Centaures qui serait à l'origine de la discorde.

Quoi de mieux que de retourner le frère contre le frère, pour s'assurer de ne pas avoir de rivaux. Je ne suis pas historienne, juste une cavalière. Et ceux et celles à mes côtés ont chevauchés unis, sans se soucier de savoir laquelle de leurs tribus était d'avantage menacée par les Dénés. Ils ont chevauchés, sans dormir et descendre de leurs montures pour se porter au secours de tous. Sans distinction, sans drapeaux ni bannières à laquelle se référer, ils ne formaient qu'un tout.

Comme les centaures d'antan, loin des discordes et de la politique, loin de tout et face à eux même. Et aujourd'hui, en parfaite symbiose, émérites et plus talentueux que je ne le serai jamais, je vous présente la cavalerie Kipagīros. La suite, c'est eux qui vous le diront mieux que moi et sans écorcher la moitié des mots.
Un discours dans la langue local, un discours emplit de vérité et n'ayant pas besoin de faire bouger les foules immédiatement, c'était aux Kalispels et Sanpoils d'écouter les braves.

Et lorsque Kida vint chercher Izumi, le lendemain à l'aube, qu'on amena la Capitaine dont le corps était partiellement recouvert de bandage à l'embouchure de la rivière, l'Armure resta de marbre mais afficha un sincère sourire mentalement. Dans ses mains une lance, en face d'elle un représentant de chaque tribu et des mots traduit par la Princesse Mohave qui achevèrent de la rendre pour une demi-journée au moins, radieuse. Comme quoi, elle n'était pas apparue miraculeusement aux côtés des cavaliers s'entraînant pour rien. La menace du danger, la pression et l'urgence de la situation avaient donnés des meilleurs résultats. Inespérés, finalement l'attaque des Dénés avait été bénéfique pour les étrangères.

Les Kalispels et Sanpoils n'existent plus, nous sommes de nouveau le peuple Kipagīros, l'arme que vous tenez entre les mains appartenaient aux chefs de guerre illustre, nous sommes persuadé qu'entre vos mains elle sera mieux utilisé qu'entre les notre, et nous évitera ainsi de possible débats à son sujet.

Nous vous remercions, pour votre aide, votre gentillesse et pour avoir porté secours et s'être interposé alors que vous nous ne connaissiez qu'à peine.

Le peuple Kipagīros n'oubliera pas l'Iron Fleet, le peuple Kipagīros vous offre un demi-millier de ses meilleurs étalons comme gage de notre gratitude.

Le second ne sera pas physique ... tous comme les Mohaves et les habitantes de la jungle, nous souhaitons nous rapprocher officiellement de votre peuple. La Princesse Kida nous a expliqué l'importance et la signification d'un traité d'amitié, et sommes prêt à le signer. Nous maintiendrons désormais nous même la justice sur nos terres, et parleront en votre nom aux tribus voisines.

Nous nous excusons de vous avoir considéré à tort comme des étrangères, vous êtes plus que les bienvenue tribue du fer.


Un regard qu'elle échange avec Kida, et dans ses prunelles améthystes, une explosion de joie.

Et d'ambition.
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