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Rendons à DRAGONS ce qui appartient à Dragon


« Nous connaissons ton amour pour les défis irréalisables, mais celui l’est réellement.
- Sur ce coup, capitaine, j’rejoins le rouquin.
- On parle d’une base que même Kiyori n’a pas réussi à franchir. Arriver avec une armée est inenvisageable, puis que leurs tours nous attaquerons à vue. Par ailleurs, les trains des mers nous détruirons avec une facilité. On commence peut-être à développer de belles flottes, mais personne en ce bas monde peut affronter une telle armée. Pas de manière frontale du moins.
- Et des sous-marins ? Ca peut p’tre fonctionner, nan ?
- Ce serait mieux. Mais nous serons confrontés à un second problème, puisque nous ne pourrons pas infiltrer le bâtiment sans balancer des torpilles pour nous ouvrir une voie ou créer une brèche d’une quelconque manière, grillant automatiquement notre position. En fait, l’infiltration est carrément impossible.
- Les inonder, c’pas une bonne idée ?
- Inonder la base, c’est inonder le tombeau, abruti. »

Ragnar les écouta attentivement sans dire le moindre mot. Accoudé au bastingage, la menton posé contre la paume de sa main, il observa sereinement l’horizon. Il réfléchissait également à un moyen de son côté.

« La meilleure solution est de passer les défenses extérieures et intégrer la base sans effort. Sans déployer la moindre armée, sans éveiller le moindre soupçon. »

Visconti saisit l’Atout par le col et l’obligea à le regarder droit dans les yeux.

« N’y pense même pas.
- Lâche-moi.
- C’est complètement suicidaire, Ragnar !
- Lâche-moi.
- Tu n’iras pas là-bas sans nous ! »

Cette fois-ci, Guerre déploya une vague de son royal en ordonnant un troisième « lâche-moi ». Suelto tenta de résister en maintenant sa poigne sur le col de son supérieur. Yumi, quant à lui, se tenait les bras croisés à observer cette scène surréaliste, le sourire aux lèvres. Cette vague ne lui était pas destinée mais elle lui fila des frissons. Ragnar accepta le défi et intensifia le poids qu’il imposait sur les épaules de ses deux alliés. Yumi dégaina sa lame qu’il sublima d’un fluide de l’Armement et la déposa habilement au niveau de la gorge de l’Atout. La pression disparut d’un seul coup et les trois hommes se mirent à rire.

« Vous êtes presque devenus dangereux. », fit l’Atout en les serrant près de lui. « Nulle crainte, camarades. J’ai un plan pour entrer dans la base. »

Suelto resta sceptique.

***


Quelques jours plus tard, l’un des quelques Atouts les plus recherchés de ce monde se trouvait dans un navire de la marine, plus précisément répartis dans les fioles d’un chercheur. Pour avoir observé les bureaux du cipher pol six vides, Ragnar savait pertinemment que ces agents se trouvaient dans le camp révolutionnaire, à les infiltrer autant que possible. Mais il serait naïf de penser que l’inverse n’était pas possible. Il existait des agents révolutionnaires infiltrés dans la marine, le cipher pol et dans les sphères politiques. Tels des serpents, ils cherchaient à gravir les échelons et dévorer leur proie.

Alfredo Di Esperanza, couverture de l’agent révolutionnaire, était un chercheur travaillant pour la scientifique. Régulièrement, il effectuait des tests chimiques sur les armes de la marine, et le G-5 était naturellement le meilleur endroit pour cela. Pour ne pas le griller, les communications avaient très brèves. Il savait seulement qu’il allait récupérer des fioles dans lesquelles étaient contenues Guerre. Un risque périlleux si le scientifique décidait de transmettre ces fioles à Kenora Mouten en personne. Mais cet homme régulièrement évalué par les siens n’avaient jamais échoué aux tests.

« Parait-il que vous pouvez m’entendre malgré votre état actuel. Vous avez bien reçu les plans que je vous ai envoyé. Si ce n’est pas encore fait, vous avez le temps du voyage pour l’apprendre par cœur, à savoir quelques petits jours. Les propriétés de votre fruit du démon sont idéales pour cette opération, mais sachez qu’il y aura au moins un officier présent sur place, à l’instar de Bayushi ou Wei-Han. S’ils détectent la moindre anomalie, la moindre intention criminelle, ils ne vous lâcheront plus. Vous devrez vous calquer aux émotions des soldats que vous croiserez sur place. »

Les fioles colorées restèrent immobiles. Un silence s’installa avant qu’il ne soit de nouveau brisé par Alfredo.

« On vous l’a certainement déjà dit, mais la réussite de cette mission est quasiment nulle. Mais pas totalement impossible. Seuls des êtres comme vous, Red, Mountbatten, et probablement d’autres avec des capacités similaires, peuvent s’infiltrer dans une telle cité. Les officiers ont relativement confiance en leur défense, donc je doute qu’ils soient constamment en train d’user de leur mantra pour chercher le moindre rat. L’attaque de Kiyori commence à dater. Même elle n’est pas parvenue à atteindre la base malgré la mort du Vice-Amiral Fenyang. Ce sont des hommes soucieux et vigilants, mais s’ils n’ont aucune raison de se mettre en garde, ils sont comme tous les êtres humains, ils peuvent manquer de vigilance. »

Tout le trajet durant, Ragnar ne fit aucune apparition. La nuit, quand Alfredo dormait, il retrouvait sa forme humaine pour se dégourdir les muscles et travailler sur la mémorisation des plans fournis. Le scientifique était manifestement le seul à bord, escorté par tout un équipage qui effectuait régulièrement des allers-retours entre la base du G-5 et d’autres îles.

Bientôt, Ragnar serait face à l’un des plus grands défis de sa vie.


Dernière édition par Ragnar le Mar 23 Mai - 18:50, édité 2 fois
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Base du G-5.


Alfredo rentra dans son bureau de recherche. Le navire était arrivé tard dans la soirée. Bayushi, seul officier présent, ne prit pas la peine de l’accueillir. Après tout, ce n’était qu’un convoi comme il y en avait tous les jours, puis le scientifique n’en était tristement qu’un pami tant d’autres. Il fit rapatrier son matériel directement dans le bureau qui lui était attribué. Ragnar, toujours dans les fioles colorées, se laissa donc porter sans problème. Il arriva sans encombre dans le bureau où le chercheur commença déjà à déballer ses bagages et à ranger ses instruments. Il resterait ici pendant plusieurs semaines.

« Je ne peux vous emmener plus loin. », dit-il en posant délicatement les fioles sur l’une des tables. « Mon affectation ne me permet pas d’aller plus loin sans escorte. La cantine, mon bureau et le port sont les seuls endroits que je peux visiter seul. »

C’était tout à fait normal. Après avoir tout déballé, le jeune homme à lunettes resta silencieux face aux liquides contenus dans les fioles.

« Je vous souhaite bon courage, camarade. Puisse le sort vous être favorable et laver l’honneur de Dragon. »

Il quitta la pièce en laissant volontairement la porte entrouverte.

***


Après quelques minutes, l’Atout sortit, retrouva sa forme originale et s’étira. Il sortit ensuite un bout de papier, les plans de la base, qu’il observa quelques instants. Enfin, il quitta la pièce, simplement. D’aucuns diront qu’il était absolument inconscient pour un tel homme de sortir aussi naturellement, mais à la lumière des néons, on ne voyait rien. Ragnar n’était absolument visible pour quiconque passerait dans ce couloir. Sous forme liquide, le révolutionnaire avait la capacité de devenir translucide. Il se déplaça inaperçu jusqu’au bout de ce couloir et emprunta le conduit d’aération juste au-dessus de la porte-battante pour être certain de n’activer aucune sécurité.

Parfois, il s’arrêta pour observer des soldats passer. Malgré la nuit et le calme environnant, la sécurité était toujours opérationnelle. Toujours sous forme liquide, toujours translucide, l’Empereur se déplaçait comme un serpent, passant entre les jambes des passants, régulant sa vitesse à celle des soldats pour ne pas susciter l’éveil d’un mantra. Entre la fouille archéologique dans sa mémoire pour retrouver son chemin et le contrôle de ses émotions pour ne pas s’attirer un regard spirituel sur lui, sa concentration était à son paroxysme. Un effort psychique bien trop intense qui nécessité une pause.

Des pièces étaient barrées sur le plan, signe qu’il ne fallait pas y mettre les pieds. Bon élève, Ragnar était certain d’avoir bien retenu le plan et entre dans l’une d’entre elles, liquéfié, passant sous le petit espace existant entre la porte et le sol. Après être sûr de sa seule présence, il retrouva sa forme d’origine. Cela faisait bien longtemps qu’il n’était pas resté en liquéfaction aussi longtemps. Manquait-il d’entraînement ? Il ne perdit pas de temps en vaines pensées et fouilla un peu la pièce du regard. Rien d’anormal. Sauf peut-être l’élégance et le portrait de Bayushi. Quelqu’un s’approchait. La poignée de la porte s’abaissa.

« Les journées sont ici bien trop longues. Il me tarde de partir en mission, en mer, n’importe où, mais sur loin de ces remparts impénétrables. », fit-il en s’asseyant sur le siège de son bureau. Il sortit une feuille de son tiroir et la posa sur son bureau. Le temps d’un instant, juste avant l’ouverture de la porte, Ragnar s’était liquéfié et plongé dans l’encrier présent sur le bureau. Après un instant de réflexion, le Vice-Amiral saisit sa plume qu’il trempa dans l’encrier et se mit à rédiger une lettre. Célibataire de réputation, l’Atout comprit dès le début de la lettre qu’elle était destinée à une amante.

Ma chère et tendre,

Me voici, une fois encore, à m’essayer à cet exercice d’écriture. D’ordinaire, mes talents ne se limitent qu’à l’utilisation de ma lame, que je ne manie relativement bien en comparaison aux épéistes de notre espèce, mais j’ai décidé pour vous d’élargir ce champ de compétences. Autrefois, mon maître m’apprit à lire, à écrire, à apprécier les nouvelles et les poèmes. J’ai mis de nombreuses années à en comprendre l’intérêt. Aujourd’hui, je comprends que l’éveil à d’autres choses, aux choses nouvelles, permet un équilibre pour un soldat tel que moi. Sans ces choses, je pourrais facilement plonger dans ce monde fait de ténèbres et ne jamais en revenir.

J’en viens donc à cette rencontre, celle qui change ma vie de façon drastique, celle qui me permet de voir la lumière au bout de ce tunnel sans fin. Pas une seule journée ne passe sans que je ne pense à vous. Depuis cette rencontre, alors que je venais faire mon devoir, libérer une cité des assauts meurtriers d’un criminel, mes yeux se sont posés sur vous. La semaine passée auprès de vous m’a fait ressentir toutes sortes d’émotions, de la peur à la joie intense, des sensations que je n’ai même pas ressenties aux portes de la mort.

Dans une semaine, j’aurais une permission de quelques jours, j’en profiterai naturellement pour vous rendre visite. Si vous me le permettez, je pourrais demander une affectation qui me rapprocherait de vous, notamment en prenant la place de l’officier présent. Tout est possible. Absolument rien ne m’est impossible pour faire éclater l’amour que j’ai pour vous. Un seul mot et je suis à vous.

En attendant de vous retrouver, je vous adresse mes baisers les plus tendres, Gwenaëlle.

Vice-Amiral Nagashimi.


Après une rapide relecture, il posa sa plume et plia la lettre. A cet instant, l’Atout effectua quelques modifications qui, selon lui, étaient nécessaires si l’officier ne voulait pas se prendre un râteau par la donzelle. Délicatement déposée dans une enveloppe, Bayushi se leva et quitta la pièce en éteignant la lumière. Avant de définitivement fermer la porte, il scruta une dernière fois son bureau.

« La fatigue me joue des tours. Comme il est épuisant d’écrire. », fit-il en claquant la porte.

Après quelques minutes, assuré d’être seul dans les alentours, une coulée d’encre s’échappa de l’encrier et le révolutionnaire reprit son apparence habituelle. Dégoulinant de sueur, haletant, il remercia tous les dieux existants pour ce miracle. Passionné, le Vice-Amiral n’avait pas remarqué la présence de Guerre, à portée de main, jusque dans sa plume avec laquelle il écrivit cette lettre pleine d’amour. Intérieurement, Ragnar remercia cette femme qu’il ne connaissait pas, mais qui avait fait baisser les défenses de chien de garde réputé pour être intransigeant.

Il était temps de reprendre la route.


Dernière édition par Ragnar le Mar 23 Mai - 20:17, édité 2 fois
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Le révolutionnaire se demanda encore une fois ce qu’il fichait. Cette lame valait-elle réellement la peine d’infiltrer cette base ? On parlait pour d’un type qui avait infiltré Marie-Geoise, mais malgré tout, cette base n’était du menu fretin. Nagashimi était surmené, aussi bien physiquement par toutes les démarches administratives de gestion de la base, les réunions avec les officiers et les missions de soutien ; que mentalement, notamment avec le stress quotidien et cette femme qui tourmentait ses esprits. Néanmoins, entamer un affrontement ici-même serait suicidaire. Une garnison entière contre un seul n’était pas envisageable.




Il se liquéfia une énième fois et usa de son changement de couleurs. A l’instar d’un caméléon, sa couleur s’adapta aux couleurs environnantes, le rendant pratiquement invisible. Il s’était trompé de porte et comprenait maintenant pourquoi : il avait pris la carte dans le mauvais sens. La grosse croix représentait le bureau du vice-amiral. Tout devrait bien se passer à présent. Une cage d’escaliers de secours au cas où l’ascenseur ne fonctionnait plus. Il l’emprunta sans l’ombre d’une hésitation et avala les marches à grande vitesse, comme serpent le ferait, mais peut-être en plus rapide. La tombe se trouvait au niveau inférieur. Au niveau le plus bas.

Cette fois-ci, le révolutionnaire se trouva dans un couloir restreint, mal éclairé, composé de quelques portes. Toutes les portes étaient barrées, probablement parce qu’il n’était pas pertinent de les consulter. Au bout de ce tunnel se trouvait une porte. Ragnar s’arrêta face celle-ci et se concentra. La pièce semblait immense et profonde derrière cette porte. Deux soldats bavardaient. Il passa sous le détalonnage de la porte pour éviter d’attirer l’attention. Deux bleus que l’on avait placé en ce lieu, probablement en leur racontant que c’était un véritable privilège, mais qui n’était là que pour alimenter le feu. Ce mausolée était une large salle dans laquelle se trouvait, en son centre, la tombe de l’ancien amiral en chef. Des flambeaux étaient allumés tout autour, grâce à ces soldats, punis à devoir tourner autour de cette tombe.

En d’autres circonstances, le fluide royal aurait été utilisé, sauf que les utilisateurs de l’empathie le détecterait aussitôt. Ici, pas d’autre choix que leur infliger un bon coup bien placé. L’un en-face de l’autre, un des soldats aperçut le révolutionnaire derrière son collègue, puis il se trouva derrière lui l’instant suivant. Ils tombèrent tous les deux, inertes, après avoir reçu chacun un coup situé dans la nuque. Maintenant face à la tombe de cette légende, l’Empereur se sentit légèrement intimidé par la prestance que pouvait dégager ce mort. N’ayant l’intention de passer la nuit ici, le détenteur du logia s’empressa de pousser le sommet du tombeau pour l’ouvrir. Il s’attendait à une odeur nauséabonde, mais seule l’odeur de renfermé, de vieux, lui piqua légèrement les narines. La décomposition était déjà bien entamée. Seuls les vêtements étaient encore intacts. Il déboutonna l’ensemble, déchira les parties gênantes et se retrouva enfin face à la cage thoracique. Quelques lambeaux de peau trainaient, mais les os demeuraient bien visibles.

Une légère onde, peut-être le fruit de son imagination, semblait l’appeler. Au début hésitant, les yeux fermés, Ragnar fouilla dans la dépouille, puis ouvrit les yeux pour voir dans quoi il mettait les mains. Là, un objet contondant et métallique. Il le saisit et le sortit. A la lueur du feu, l’épéiste – qui n’en était pas vraiment un – identifia ce bout d’épée comme authentique. C’était elle. Il le ressentait. Par curiosité, il rapprocha les deux l’un contre l’autre, et la réaction fut absolument édifiante. Une énergie incontrôlable, exceptionnelle, à tel point qu’il dut les séparer pour retrouver le contrôle.

« Bonté divine. Aucun forgeron voudra travailler cette lame. », lâcha le révolutionnaire en rigolant bêtement.




Dernière édition par Ragnar le Mar 23 Mai - 18:52, édité 2 fois
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Et maintenant, il fallait sortir de cet endroit de malheur. L’itinéraire de sortie était un peu différent du précédent. Reprendre l’Umi-Resha avec l’agent infiltré était trop risqué. Sa couverture risquait d’être grillée. Et Ragnar ne disposait ni de navire, ni d’eternal pose pour quitter l’île. La gare et le port étaient naturellement des endroits très surveillés. On n’entrait pas et on ne sortait pas comme on le souhaitait. Des protocoles stricts étaient en vigueur. C’était bien de rentrer dans une base par un biais assez facilitant, sauf qu’en ressortir demeurait maintenant presque impossible. Mais une issue des plus désagréable était prévue.

Quitter le bâtiment ne sera pas le plus difficile.

En effet, tout bâtiment déversait son eau sale. Le G-5 ne disposait d’une usine de traitement des eaux, alors il rejetait toute l’eau usée directement dans la mer. Ce n’était qu’une base après tout. Elle contenait des soldats et des infrastructures militaires, l’écologie n’était pas leur priorité. Cela arrangeait les affaires du révolutionnaire qui n’aurait probablement pas pris le risque de venir sans cette condition. Il se trouvait justement au bon étage et n’avait pas besoin de remonter aux étages supérieurs pour accéder au conduit. Le canal passait justement sous le tombeau de l’ancien héros de la marine. Ragnar chargea son poing et frappa violemment le sol. Un trou grossier se forma, suffisamment pour… un serpent. Une trainée d’encre se glissa naturellement en son sein.

Odeur nauséabonde, texture crasseuse… Bref, un moment fort sympathique à partager. L’homme coiffé d’une queue de cheval n’avait plus qu’à suivre ce filet jusqu’à sa destination finale : l’océan. Il courut vers sa liberté et les deux morceaux d’une nouvelle vie. Mais il savait aussi que c’était dans ce genre de moment que l’attention diminuait et qu’on pouvait être pris au piège. Ainsi, il resta vigilant. Le bout du tunnel se trouvait maintenant sous ses yeux. L’air frais atteignait enfin ses navires et il put reprendre une grande inspiration. Quel plaisir ! Il s’approcha ensuite du précipice où l’eau se jetait. Du dégoût et un manque de volonté s’imprégnait sur son visage.

« Tu es pris au piège, Ragnar. », dit une voix dans son dos.

Le Vice-Amiral semblait avoir retrouvé de sa rigueur et avait suivi Ragnar après l’avoir identifié.

« Vice-Amiral Nagashimi, je vous salue.
- Que faisais-tu ici ?
- Rien de spécial. Je venais simplement récupérer un petit quelque chose qui appartient à la Révolution. »

L’officier prit un temps de réflexion et écarquilla ses yeux.

« T-Tu n’as tout de même pas… »

Ragnar le coupa d’un geste de la main.

« Ne vous fatiguez pas. Vous avez parfaitement compris ce que j’ai fait.
- Chien ! N’as-tu donc aucune limite ? »

Bayushi commença à dégainer sa lame.

« Cessez ou elle mourra. Je n’ai pas de limite. Si vous bougez le petit doigt, je la ferai tuer immédiatement. Vous savez de qui je parle. »

Le Vice-Amiral saisit parfaitement le message et comprit même comment le révolutionnaire put obtenir cette information. Ragnar profita de ce temps suspendu pour se laisser tomber en arrière. Comme l’eau usée, le rat révolutionnaire finit dans l’océan. Bayushi courut pour voir ce qu’il en était mais aucun corps ne remontait à la surface. Un détenteur du fruit du démon ne pouvait nager. A l’aide d’un escargophone, l’officier ordonna à une troupe de venir inspecter les lieux. En réalité, l’Empereur a été réceptionné par un Homme-Poisson qui se chargea du transport jusqu’à un lieu plus sûr.


Dernière édition par Ragnar le Mar 23 Mai - 18:54, édité 1 fois
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L’idée était bonne. Un détenteur d’un logia ne se jetterait jamais à l’eau. Mais Ragnar l’avait fait sans l’ombre d’une hésitation. Autant le laisser mourir, hein ? Bayushi était absolument convaincu d’un subterfuge et sonna l’alerte. Un sous-marin aurait été détecté, il s’agit d’un Homme-Poisson au service de la Révolution. Les navires disponibles sortirent et un sous-marin partit immédiatement à la poursuite des voleurs. Etcheto, l’homme-poisson en question, remarqua rapidement qu’ils étaient poursuivis. Malgré le revêtement sous forme de casque, l’Atout n’était plus en mesure de prendre des décisions.

Jugeant la situation critique, l’homme-poisson ne vit qu’une solution : s’isoler sur une île le temps de trouver une solution. Les mener au point d’extraction, à savoir les navires qui les attendait plus loin, serait mettre l’ensemble des alliés en danger. D’autant plus que des cuirassés de la marine se trouvaient déjà derrière eux. A quelques kilomètres de leur destination se trouvait une île. Dans le cas où la situation se dégradait, Ragnar et Etcheto avait coché cette île dans leur feuille de route, le temps de trouver une solution. Cela tombait bien, la situation prenant justement une mauvaise tournure.

Les deux hommes quittèrent les profondeurs de l’eau, l’un inconscient sur l’épaule de l’autre, tandis que l’autre courrait de manière dynamique pour se dissimuler le plus rapidement possible. Ragnar respirait et restait malgré tout inconscient. Ils allèrent jusqu’au centre de l’île, évitant soigneusement de passer par le seul village. Une fois posé, en sécurité, Etcheto fit brûler des flammes et lança un message de fumée pour quiconque le verra. En ouvrant les yeux, le révolutionnaire comprit aisément qu’ils n’étaient pas arrivés à destination.

« Nous avons été suivis, hein.
- Un sous-marin nous collait au cul et des navires approchaient. Ils doivent être déjà là au moment où nous parlons. Nous sommes cernés. J’envoie un message de fumée pour appeler les renforts.
- Ne t’embête pas. Ils ne le verront probablement pas. C’est moi qu’ils veulent, va-t-en, Etcheto.
- Jamais ! J’ai promis de…
- Pitié ! Et puis quoi ? On va mourir bêtement tous les deux ? Je ne capitule pas, mais tu ne me sers à rien ici. File prévenir les renforts, je tenterai de survivre jusque-là. »

Les arguments tenaient la route. Il partit rapidement pour être certain d’avoir la place de quitter les lieux avant l’invasion de la marine. De son côté, Ragnar se contentait de récupérer un maximum. Se baigner dans l’eau était toujours un traumatisme qui nécessitait beaucoup de repos. Cela le vidait complètement de ses forces. Son mantra commençait à refonctionner normalement. Il sentit Etcheto s’éloigner en direction de l’exfiltration, à l’opposé de la position des soldats de la marine. D’ailleurs, les premières vagues foulaient le sol de l’île, le Vice-Amiral Bayushi en tête.

Péniblement, l’Atout se releva et parvint à tenir sur ses appuis. S’il tituba dans premier temps, il se retrouva rapidement stable. La tête tournait un peu mais ce n’était pas pire que sa dernière cuite sur Jaya. Il savait qu’en affrontement l’officier de manière frontale, il ne parviendra pas à le perdre. Il se ferait tout bonnement botter l’arrière-train en un temps record. Il était la proie et devait gagner le maximum de temps possible. Et ça, ce n’était pas une mince affaire. L’épéiste et dirigeant du G-5 n’était un homme que l’on pouvait duper aussi facilement. Néanmoins, sa droiture, sa fidélité et son amour pourraient être un point faible. Ragnar sourit avant de s’élancer dans une course contre la montre.
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En brave enfant sauvage, le révolutionnaire jouait avec la nature. Des coups de feu étaient tirés mais souvent dans le vent. Des leurres, des animaux qui fuyaient brusquement, ou des entités faites d’encre, tout y passait et les soldats de la marine ne savaient plus où donner de la tête. Dans cette obscurité, seul Bayushi pouvait y voir clair. Ragnar tenta de manœuvrer pour séparer le corps de l’unité de leur officier. Il profita d’une escouade qui vérifia sa présence dans le village pour les cueillir personnellement avant de l’atteindre. Le temps manquant à la finesse, il frappa sans vergogne et ne s’assura pas de savoir l’adversaire était mort ou encore vif.

Cela faisait combien de temps qu’il fuyait ses oppresseurs ? Il faisait encore nuit et le jour ne pointait pas encore le bout de son nez. Rassurant ? Oui et non. Le temps lui semblait long, mais l’obscurité restait actuellement son meilleur ami. Il poursuivit son travail de sape. Diminuer le nombre était une extrême nécessité pour se concentrer uniquement sur son plus grand ennemi. Des pluies piquantes d’encre tombèrent sur certains groupes pour les mettre à mal. Le nombre diminuait de manière satisfaisante, jusqu’au moment où il se rendit qu’il avait perdu la trace de sa proie. Se retournant précipitamment, il aperçut une silhouette et esquiva une lame de justesse. Une bonne unité d’arbres fut découpée.

« Tu n’as pas l’impression d’y aller un peu fort ?
- On peut te ramener mort ou vif. Tu ne m’intéresses pas vraiment, alors si je peux éviter de prendre le moindre risque…
- Tes chefs seraient pourtant bien heureux de m’avoir en vie. Le poste d’amiral ne t’attire pas ? Pense à ton avenir, Bayushi.
- Recevoir un plan de carrière par le célèbre Ragnar ! Quelle privilège ! »

Les deux hommes rigolèrent. C’était sincère des deux côtés. Cependant, de manière assez brutale, la tension redevint palpable et un terrible affrontement débuta. L’un armé de son meitou, l’autre de ses deux dagues. Un spécialiste du combat à l’épée contre un spécialiste du corps à corps. Le combat semblait relativement équilibré, au grand daim du révolutionnaire qui pestait intérieurement. L’eau de mer l’avait vraiment affaiblie. Dans d’autres circonstances, bien qu’il était un excellent épéiste, le vice-amiral n’aurait pas fait long feu face à un Ragnar pressé. Il le ressentait lui-même.

« Aller à l’eau sera ta plus grande erreur. Tu es complètement diminué et c’est pour cette raison que je me suis jeté dans cet affrontement. Tes déplacements sont lents, tes mouvements hésitants… Bref, tu es fini. Abandonne. »

Rusé et habile, Nagashimi profita de cette interruption qu’il avait lui-même provoqué pour violemment s’en prendre à son adversaire. Affaibli, fatigué, lent, le révolutionnaire ne put esquiver les diverses attaques qui s’enchainèrent. Dès qu’il tentait de parer un coup, un second arrivait immédiatement. Il para in extremis le dernier assaut, à l’aide de ses deux dagues, qui l’envoya violemment percuter un robuste et vieil arbre. L’officier du G-5 enchaîna à toute vitesse, à la pointe en avant, dans le seul but d’achever sa proie. Dans un dernier râlement, Ragnar déploya son haki royal.

« Assez, Bayushi ! »

Léger ralentissement. Mais de quoi l’arrêter et il n’en avait absolument pas envie. Le Vice-Amiral voulait plus que tout mettre fin aux troubles causés par l’Empereur. Mais quiconque voyait en Ragnar qu’une simple brute, un génie du combat, perdait bien plus qu’un simple affrontement.

« Gwanaëlle n’a donc que si peu de valeurs pour toi… »

La lame du marine s’arrêta entre les deux yeux du révolutionnaire qui garda ses orbites bien ouverts. Le regard de l’épéiste se chargea de sang, passant de déterminé à enragé. L’Empereur avait visé juste. Il remerciait les dieux de l’avoir, plus tôt dans la journée, menés dans les bureaux du Vice-Amiral.

« Laisse-moi partir et il n’arrivera rien à dulcinée.
- Foutaises !
- Nous étions deux tout à l’heure, n’est-ce pas ? Mon camarade a transmis mes ordres à toute la section révolutionnaire. Tue-moi et Gwanaëlle sera exécutée. Et si tu as le moindre doute, n’hésite pas.
- Tu ne feras pas une telle chose. J’ai entendu des choses à ton sujet. Tu n’es pas un lâche, Ragnar ! »

Le révolutionnaire serra les poings. Honteux.

« Je suis un survivant, Bayushi. Je suis trop faible pour combattre un type de ta trempe. Tes collègues vont arriver et je serai complètement perdu. Le monde a encore besoin de mes services, je ne peux me résoudre à mourir aussi bêtement. Si tu as vraiment entendu parler de moi, tu sais de quoi je suis capable pour aller au bout de mes objectifs. »

D’une droiture exemplaire, le révolutionnaire s’en voulait d’abuser ainsi de l’amour d’un homme tel que Nagashimi.

« Laisse-moi partir et ta bien-aimée n’aura même pas connaissance de ma personne. Mes camarades approchent. Tes navires, actuellement sans réelle défense étant donné les troupes déployées ici, seront immobilisés. Si tout se passe comme prévu, je te promets que Gwenaëlle recevra ta lettre et pourra y répondre. Si non, je te conseille de précieusement conserver celles que tu as précédemment reçu… car ce seront les dernières. »

Penaud, anéanti, l’officier baissa sa lame et recula d’un pas, la tête baissée. L’Atout se dégagea lentement et marcha vers la direction opposée.

« La prochaine fois…
- Oui, oui, tu me tueras. »

Des bombardements retentirent. C’était le signal : la cavalerie était arrivée. L’Empereur s’élança et entendit l’officier hurler de rage. Il comprenait parfaitement sa frustration et culpabiliser de sa manœuvre. Cependant, il se rappela aussi ce que lui enseigna Jonas Mandrake et que tout était permis quand il était question de survivre. Le Vice-Amiral avait lui-même profité de la faiblesse du révolutionnaire pour s’en prendre à lui. Finalement, tous les êtres vivants se ressemblaient d’une certaine façon. Marine ou révolutionnaire, personne ne faisait exception.

En arrivant sur l’une des plages, sécurisée par l’armée révolutionnaire, Ragnar fut escorté par une escouade qui le fit monter une barque, poussée par Etcheto et un autre de ses semblables. Le jeune leader révolutionnaire observa l’île s’éloigner au fur et mesure qu’il s’approchait de son navire d’extraction. On le remonta rapidement et on leva l’ancre tout aussi vite. La flotte du Vice-Amiral ne se lança pas à leur poursuite, il tint sa promesse jusqu’au bout. Et c’était une fois assuré de cela que Ragnar s’écroula sur le pont principal. Son passage à l’eau, sa longue nuit et les puissants coups de Bayushi eurent raison de lui.

Mais l’objectif était atteint.
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