Les derniers commandants [ Quête - Solo ]

Les jours filent et ne se ressemblent pas. C'est une leçon assez crue qu'Edward allait apprendre en ce jour. En effet, tel un coup de tonnerre retentissant sur le monde, la nouvelle allait tomber. Le Malvoulant, l'Empereur du Mal, Mannfred D. Teach était mort. Vaincu par son ennemi de toujours, Red.

Pour certains, cette nouvelle était glorieuse et sonnait le glas de l'homme le plus détesté du monde, pour d'autres, cette nouvelle ère, mené par l'apparition de nouveaux empereurs était potentiellement un danger encore plus grand, mais aucun ne pouvait être dans le même état que notre supernova. Lui, bien loin de ces préoccupations, était surtout dans une colère noire. Il n'avait pas pu rejoindre le front lors de la guerre à cause de sa mésaventure avec Alaaric et lorsqu'il avait enfin pu s'en sortir, c'était pour voir la fin de Teach. Et le pire, c'est qu'avec ces bêtises, il n'aura jamais pu régler le contentieux qu'il pouvait avoir avec son capitaine.

Mais alors qu'il ruminait sa frustration depuis plusieurs jours, notamment en se demandant comment il allait faire pour retrouver une situation aussi confortable que celle de capitaine de flotte d'un empereur, quelqu'un chose qui allait changer les cartes allait encore se passer.

De manière assez étonnante, il allait recevoir un coup de fil sur son den den mushi rouge, celui de liaison avec les autres commandants. Et de pas n'importe qui s'il vous plait, D'Apache. la seule commandante de l'ancienne flotte du Malvoulant encore en vie, hormis lui bien sûr. Elle lui proposait de se rencontrer pour discuter de la suite des opérations pour les anciennes flottes du Malvoulant, déclarant fièrement qu'ils n'étaient pas encore fini et qu'ensemble, ils pouvaient reconstruire l'empire du Malvoulant. La rencontre se passerait au milieu des mers du nouveau monde, à l'abri des regards, au bord de l'Azur, un bateau hôtel, qui avait l'habitude de faire des escales entre les îles les plus riches de cette partie du monde. Autant dire un endroit où l'on attendrait pas forcement une rencontre entre deux pirates aussi dangereux. Mais bon, fondu dans la masse, c'est vrai qu'il est ironiquement bien plus facile de rester discret. Surtout si le fameux lieu venait mystérieusement d'être cédé par son ancien propriétaire à une sulfureuse femme inconnue qui parait-il avait de très bons arguments, n'est-ce pas ?

C'est sans trop réfléchir qu'il allait accepter de jouer le jeu. De toute façon; le rapport de force entre les deux n'étaient clairement pas à l'avantage du Serpent, alors il devrait être le plus fin s'il voulait tirer son épingle du jeu.

C'est donc avec un numéro de cabine, et son plus beau costume, qu'Edward allait allait se diriger vers le port de Dressrosa, lieu d'amarrage de l'Azur, pour cette rencontre qui serait surement d'anthologie.

Le trajet dura un certain temps, mais il est clair que l'Eternal Pose fourni par le Malvoulant à ses commandants était clairement utile. Surtout pour une île comme Dressrosa où il y avait tellement de passage qu'un simple bateau supplémentaire n'allait pas forcément être très suspect. Et c'est aussi là que d'un côté, le fait qu'Edward était tout de même de loin le moins primé et le moins connu des commandants de flotte allait aussi être un avantage. Sur le nouveau monde, il n'était qu'une supernova parmi des centaines d'autres. Il y avait même a parier qu'en ce moment-même, des tas d'autres pirates probablement plus connus que lui était présent.

M'enfin bref. Calmement, et seul, et allait donc simplement se diriger vers l'Azur, ne prenant pas le risque de quitter le port, pour se présenter à la vieille réceptionniste qui était située à l'entrée du bateau avec sa petite liste, et ses deux gorilles de sécurité au passage.

"- Bonjour, je suis Monsieur Minaro. Je suis invité tout spécialement par Madame la directrice de cet hôtel. "

"- Monsieur Minaro ... Ah ! Vous êtes sur la liste ! Cabine numéro 23 merci ! Votre majordome attitré, Guy Raphe, va vous accompagner dans votre chambre. En vous souhaitant un excellent séjour. "

La dame allait donc ensuite prendre une sorte de mini-den den mushi pour y parler.

" - Guy ! Dépêche toi ! Monsieur Minaro est arrivé !

- Oui Madame Pie ! J'arrive ! "

Deux minutes plus tard, un jeune homme venait de débouler depuis un corridor du bateau, en reprenant son souffle d'une course visiblement assez physique. En tout cas c'est sûr, ces deux-là était des vedettes. Mais passons, Edward n'était pas là pour ça, et autant dans d'autres circonstances, un mec s'appelant comme un animal à long cou, ce qu'il avait ironiquement aussi, et une petite dame aigrie habillé en noir s'appelant madame Pie l'aurait fait rire, mais dans ce genre de cas, il n'allait même pas noter.

Il allait juste demander à ce Guy de faire attention à sa valise d'affaire, et surtout à la cage qui contenait Apophis, son Serpent. Il aurait paru suspect qu'il transport une arme, mais un animal de compagnie exotique, ça passait non ? En tout cas, le jeune homme, probablement pas très ancien dans l'équipe des majordomes, n'allait pas oser faire la moindre remarque et allait docilement amener les affaires cabine vingt-trois, pour laisser Edward s'installer.

La cabine était effectivement très bien décorer. Il y avait des dorures dans tout les sens, et mêmes les commodités semblait être en marbre. Le genre de choses que le Serpent pouvait apprécier en leur juste valeur. Mais alors la plus importante des choses, était ce petit mot installé sur la table de chevet.

"- La directrice de bord vous attends dans sa cabine à 19 h 00 pour déjeuner en sa compagnie. "

C'était noté. En tout cas, elle avait clairement l'air de recevoir. Ce qui était assez paradoxal avec son tempérament assez cruel. Mais après tout, il fallait sans doute aussi qu'elle fasse bon genre pour ne pas attirer l'attention non plus. Surtout au vu de sa sévère défaite qui, selon les dires, la laissait actuellement dans un certain état de faiblesse. Mais bon, ça, Edward s'en rendrait bien compte lors de la rencontre qui était plus proche que jamais.

En rentrant dans la salle, Edward allait être ... surpris. C'était le mot. Son hôte, bien loin d'être simplement blessé comme il en avait entendu parlé, semblait carrément être sorti des portes de l'enfer. Elle était carrément sous perfusions et en chaise roulante, rien que ça. La grande Apache, bien qu'ayant toujours son charisme légendaire, avait clairement perdu de sa superbe. Et bien qu'il se méfiait tout de même des réactions de l'ancienne commandante du Malvoulant, notre cher Edward n'allait pas perdre de sa confiance. Il allait tranquillement s'asseoir, poliment. Il savait que la colère de son ancienne collègue était justifiée et si c'était pour se venger qu'elle l'avait convoqué, il fallait qu'il la joue fine pour ne pas créer un conflit direct qui lui serait plutôt défavorable.

Impassible. C'est l'expression qui allait définir le serpent lors de la petite crise de collège de la dame. Il était passait maitre dans l'art de la manipulation avec toutes ses années d'arnaque et même si intérieurement, le jeune homme s'en fichait royalement, il allait prendre une grande inspiration pour répondre, laissant volontairement entrevoir une sorte de compatissance dans l'amertume de son vis-à-vis.

"- Où j'étais ? Demande ça à cet enfoiré de Caleb Miller et au CP9. Alors que j'étais sur le trajet, j'ai été pris en chasse par la marine qui m'a poussé à l'affrontement avec un agent du gouvernement et alors que ce n'était pas assez difficile comme ça, ce traitre de Frost à envoyer un de ses larbins pour tenter de me capturer. J'ai fais tout ce que j'ai pu, jusqu'à m'auto-infliger la honte de devoir me retirer sans en finir avec ces chiens pour essayer de rejoindre le front. Mais lorsque j'ai enfin pu arriver, la bataille était finie et j'apprenais avec désarroi le décès du capitaine. "

Prenant un air solennel, avec un fond de haine dans les prunelles, il allait poursuivre.

"- Mais qu'on s'entende bien. Je ne laisserais pas les choses comme ça. Je n'ai peut-être pas pu participer à la guerre, mais c'est au prix fort que je ferais payer Frost pour cette trahison. Le gouvernement a tenté d'arrêter le nouveau commandant de flotte du Malvoulant pour empêcher ses forces de grossir ? Je comprends. Mais pour ce qui est de Frost, ça ne veut dire qu'une seule chose. C'était une déclaration de guerre pure et simple. Il voulait très certainement profiter de la situation pour mettre sa pierre dans la chute du Capitaine Teach. Et qui sait ce qu'il aurait fait si Red n'était pas arrivé à ses fins. Il aurait très certainement tenter de prendre Treize lui-même ! "

Soufflant pour feindre d'essayer de reprendre son calme, Edward allait conclure son monologue.

"- Cette situation est terrible, c'est vrai. Mais ce n'est pas pour me lamenter que j'ai accepté de te rencontrer. Le capitaine Teach n'est plus là, mais toi tu l'es. Tu disais vouloir discuter de la suite pour ce qui reste de la flotte, et je suis donc là pour écouter tes ordres, et t'assurer mon soutien indéfectible. Au nom de l'empereur Teach. au travers de tes mots, et à nous deux, je suis sûr que nous pourrons honorer ce qu'il a été en anéantissant tout ceux qui ont oser croire qu'ils réussiraient à détruire sa volonté. "

Le jeune homme allait ensuite lever son verre de vin devant Apache, pour porter un toast, avant de le porter à ses lèvres. Cette rencontre était décisive pour Edward. Chacune de ses actions, chacun de ses mots, chacun de ses geste, jusqu'à sa manière de boire, tout devait être calculer et faire bonne figure. Même si en secret, il commençait déjà, tel un authentique serpent, à réfléchir à ses intérêt ...

Ton monologue fait tiquer légèrement la commandante rescapée. Frost ? Ce nom semble lui donner de l'urticaire. La voilà qui pousse sa fourchette de sa seule main de disponible avant de prendre son verre de vin pour le porter directement à ses lèvres, se moquant bien de devoir porter un toast à quoi que se soit. Apache est une femme dure et pour qui les règles de bienséance ou de cordialité en repas, lui passent bien au dessus. Surtout dans son état actuel, elle ne cherche pas à faire croire ce qu'elle n'est pas. Le résultat est là, elle qui se pensait invincible, a combattu l'enfer pour survivre. Cette leçon de vie l'a marqué à jamais. La voilà reposant son verre à table.

« Je n'aime pas ça ! Ce connard de Frost cherche à faire quoi ? »

Des flashbacks des affrontements ayant eut lieu sur Treize reviennent en mémoire de la grande dame en face de toi, tu peux le deviner à son front qui se plisse légèrement et à son déglutissement plus prononcé. Quelque chose la dérange, elle n'est pas remise mentalement de tout ce qui s'est déroulé là-bas. Son cadre de vie de commandante d'Empereur a prit fin, elle doit à présent mettre en place son statut dans le Nouveau Monde, et avec les récents nouveaux venus, ce n'est pas une mince affaire. Et pour la première fois durant ce repas, tu le ressent, cet appel à l'aide dans son regard. Pour la première fois de sa vie, Apache a laissé paraître son impuissance. Mais la grande dame, de toute sa puissance, reprend sa contenance, son Haki Royal enveloppant subitement toute sa cabine, ses gardes du corps se remettent droits comme des piquets. Et sa voix puissante porte à tes oreilles.

« Il n'y a pas de nous ! Sais-tu qui je suis ? Penses-tu pouvoir être à la hauteur de te mettre à mon niveau ? Tu dis t'être fait bloquer sur ta route par ces chiens du gouvernement ? Mais sont-ils toujours en vie ? As-tu rempli ton rôle de commandant de feu notre capitaine ? Tu n'es qu'un bleu ici, alors avant de tirer ne serait-ce qu'un plan sur la comète, tu as plus qu'intérêt à m'écouter. Non mais t'entends-tu ? Tu veux faire payer Frost ? Mais ton incapacité à venir en aide à notre armée en dit long sur toi, tu es lent. »

Le couperet est tombé, la grande dame en face de toi a reprit de sa contenance, tu t'es mit dans une situation délicate en avouant être tombé dans un piège du gouvernement pour te faire prendre du retard. Son simple regard est dur à maintenir, sa prestance est écrasante et la voilà qui reprend parole comme si de rien n'était.

« Toutefois, des petites mains ne sont jamais à négliger. Comme tu dois t'en douter, nos territoires sont à présent vides de toute protection. Les plus grands pirates et révolutionnaires de ce nouveau monde ne vont pas perdre de temps pour se les approprier. Ils vont anéantir notre grandeur, ces foutus pirates et révolutionnaires qui nous ont tout prit. Dit moi, tu es forcément venu avec tes idées. Que proposes-tu en tant que commandant de flotte, attaquerais-tu Frost pour soutenir ta propre rancœur, ou protègerais-tu nos territoires face aux assassins de notre capitaine ? Et par lequel commencerais-tu ? »

Ton regard est comme happé vers le sien, tu n'as d'autres choix que de soutenir la grandeur d'Apache. Après tout, elle n'était que commandante tout comme toi, mais un fossé semble vous séparer. C'est à toi de réduire ce fossé pour imposer ta place, tu es jeune et plein d'avenir, tâche de modérer tes propos et de prendre les bonnes décisions, afin de pouvoir mener la suite de ta vie comme tu l'entends. Cette femme est une tueuse invétérée, elle n'hésitera pas à te faire du mal si tu dis un mot de travers, même dans son état. Et cette pression tu la ressens de plus en plus, il fait de plus en plus chaud dans cette cabine non ? Malgré la grandeur de l'espace dans lequel tu te trouves, te voilà bien opprimé face à Apache, elle guide la discussion, elle te mène vers ses objectifs, à toi d'imposer ton nom, avec justesse et respect.

Le jeune homme écoute Apache. Il ressent sa colère mêlé d'incertitudes, mais surtout sa position de supériorité qu'elle tient à tout prix à conserver. Un égo sans limite, c'est ce que semble avoir cette femme. Aux portes de la mort, elle se sentait suffisamment à l'aise pour mordre à moitié la seule main qui acceptait d'être tendue vers elle. C'est fou quand même ce qu'une gloire passait pouvait mettre comme brouillard dans les yeux d'une âme en peine refusant de voir sa propre nouvelle vulnérabilité.

Soupirant, le jeune homme allait seulement répondre en premier lieu. Son but n'était pas de se battre, et c'est calmement qu'il allait essayer de calmer les ardeurs de cette harpie qui semblait vouloir à tout prix garder le haut du tableau pour elle.

"- Il est évident qu'aucune de ces solutions ne sont valables. Le reste de nos forces n'est ni suffisante pour conserver nos territoires, ni pour attaquer Frost. La seule solution qui nous reste, c'est de nous reconstruire. Et ça passe par une seule chose, qui est primordiale, créer de nouvelles flottes en recrutant des partisans, et surtout de nouveaux commandants capable de rivaliser avec les meilleurs lieutenants des empereurs. Il faudra ensuite méticuleusement s'assurer de leur loyauté. Puis nous devrons trouver un point stratégique. Un quartier général capable d'accueillir cette nouvelle armée, suffisamment proche de Treize pour l'attaquer de manière brutale et létale, mais suffisamment éloigné pour ne pas se faire repérer par Red et ses hommes. Et ensuite seulement, après avoir réunit ces deux conditions intrinsèquement impossible à éviter, nous devrons prendre d'assaut Treize, et la réduire à feu et à sang, en prenant au passage la tête de Red. "

Le jeune homme avait un air calme, froid. Il ne rigolait pas, déballait ce qui serait théoriquement la seule solution fiable. la seule qui accordait un pourcentage de réussite suffisant pour être prise en compte.

"- Une fois la tête de Red prise, ses flottes et hommes abandonneront sans doute vite nos anciens territoires pour se replier sur armada pour se réunir, mais il sera déjà trop tard pour eux. Privé de leur leader et des forces de Treize, il leur faudra un moment pour se reconstruire et à partir de là, il ne tiendra qu'à nous d'être les plus rapide, de reprendre nos anciens territoires, puis de trouver Armada et d'en réduire toute trace en cendres. Nous verrons pour Frost plus tard.  "

Cette stratégie reposait sur la patience et une attaque éclaire et décisive. Deux clés qu'affectionnait particulièrement le pirate que l'on appelait le serpent.

"- Empoisonner le monde en les laissant s'endormir, certains de notre déchéance, pour les gober tout crue sans la moindre hésitation alors qu'ils n'auront rien vu venir lorsque le temps sera venu. C'est comme ça que nous redeviendrons ce que nous étions. C'est avec cette patience, et seulement avec elle que nous vengerons le capitaine Teach. Et c'est comme ça que tu deviendra sa successeuse, en tant que nouvelle Impératrice des mers. "

Le jeune homme allait reprendre une gorgée de son verre de vin, puis allait sourire, tranquillement.

"- Cela dit, je tiens à clarifier un point. Regarde le nombre de cicatrices sur ton corps. Et regarde les miennes. Je n'ai peut-être pas ta force, mais ne sous-estime jamais à quel point je peux être utile grâce à mon sens de la stratégie. C'est grâce à lui que je n'ai pas eu à verser une seule goutte de mon sang pour triompher des épreuves que j'ai eu à subir pour avoir mon poste de commandant de flotte. Je ne suis pas ton ennemi Apache. Mais ne fait pas l'erreur de regarder avec mépris le seul soutien que tu as actuellement. "

Et oui. Il ne fallait pas oublier quelque chose de pourtant essentiel. Bien loin d'être un toutou docile, Edward était quelqu'un qui ne supportait pas d'être méprisé ou sous-estimé. Il s'était rabaissé une seule fois dans sa vie, contre Teach. Et il s'était promis une seule chose, il ne le ferais plus jamais. Et si Apache venait à essayer de le soumettre, elle s'en mordrait les doigts. Car elle oubliait quelque chose d'essentiel, Edward, lui, bien loin d'être grabataire comme elle, était en pleine forme. En cas d'affrontement, elle ne ferait pas le poids dans son état. Puis, si jamais elle persistait dans cette voie, après tout, peut-être qu'une nouvelle voie s'ouvrirait pour notre prince de la perfidie. Une voie plus gouvernementale diront-nous ...

Te voilà bien déterminé, et sûr de toi. Toutes tes émotions sont analysées par le Fluide de l'Empathie de ton opposante, bien qu'elle soit physiquement faible, son mental reste puissant et supérieur, de part son Fluide Royal qui inonde la pièce dans laquelle tu te trouves. Mais également de part son Fluide de l'Empathie qui sonde tout ce qui l'entoure, depuis qu'elle a perdu l'usage d'un de ses yeux, ce fluide est devenu son As. Elle t'écoute et tu le sens, l'ambiance semble un peu plus apaisée, tu t'affirmes, tu marques ta position et c'est un talent qu'elle aime voir dans ses plus fidèles alliés.

« J'entends. »

Un seul mot, qui sonne comme un accord. Tu deviens un allié de choix pour la grande Apache qui sent une certaine motivation, tant dans tes paroles que dans ton être. Son Fluide de l'Empathie ne lui ment jamais, et pour le coup, elle voit clair à travers ce qui semble être ton jeu. Le repas qui était en face de vous, est vite débarrassé par les majordomes et tout le personnel présent dans la pièce. Ils s'exécutent si rapidement que ni l'un ni l'autre, n'avez le temps de les remarquer. Et à présent sur la table, il y a un plateau de fromage, des assortiments de mini desserts et des boissons chaudes pour vous désaltérer. Apache attrape fermement une théière de sa seule main de disponible pour en vider le contenu dans sa tasse. Manquant de grâce et de délicatesse, quelques gouttes tombent sur la nappe si soyeuse qui protège la table.

« Impératrice des Mers. Ce titre est devenu si toxique à mes oreilles. Je vise haut, bien plus haut ! Je veux contrôler les Mers et surpasser ces incapables d'Empereurs qui pensent que chaque territoire leur est dû en se battant comme de fiers petits soldats. »

Cette supériorité écrasante en est presque trop impressionnante tant elle vise haut, et tant son état actuel ne le permet pas. Assez contradictoire mais tu la sens capable de soulever des montagnes, littéralement. Enfin, cessons de faire le tour de sa posture et attardons nous sur ce qui vous entoure. Tu remarques que les volets de la chambre dans laquelle vous êtes, se relèvent, pour laisser place à une vue imprenable de l'horizon. Vous êtes en plein milieu de l'océan à présent, aucune terre n'est proche de vous, et ce ciel étoilé est écrasant tant par son immensité. Apache lève sa main de disponible comme pour interpeler un de ses larbins.

« Ouvrez une fenêtre, je meurs de chaud. »

« Bien. »

Tandis qu'un homme de main d'Apache se charge d'ouvrir une fenêtre pour apporter un peu d'air frais, tu peux remarquer que le regard de ton opposante est filant, elle est fatiguée.

« Profitons de cette croisière pour accoster sur un territoire intéressant, pas quoi voudrais-tu commencer ? Edward ? »

Apache ne te regarde pas, elle est pensive, elle a l'air ailleurs, est-elle en train de s'endormir ? On dirait que la grande dame a besoin de repos, bien qu'elle ne le montre pas, elle n'est plus aussi fringante qu'avant. Et ça se sent.

Vous vous demandez ce qui a bien pu se passer n'est-ce pas ? Comment la puissante Apache pouvait d'un coup avec un coup de mou comme ça .. Laissez-moi vous expliquer.

Revenons quelques jours en arrière. Edward était sur le trajet pour sa rencontre avec l'ancienne commandante du Malvoulant. Il réfléchissait à la suite mais pour lui, il y avait une case manquante. Est-ce que cette dame était encore suffisamment grande pour lui être utile dans sa progression ? Elle avait perdu contre Ragnarr et était dans un niveau de faiblesse rarement atteint pour quelqu'un d'une réputation pareille. Elle avait frôlée la mort, littéralement. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, aveugle et paralysée. Non. Plus il réfléchissait, plus il se confortait qu'elle n'était pas le bon cheval sur lequel miser.

D'un autre côté, Alaaric et lui avait confronter un commandant de Frost ensemble. De cette situation improbable était née une voie des plus folles. N'était-il finalement pas dans son intérêt de rejoindre son frère en plaçant du côté du gouvernement ? Après tout, il existait le fameux ordre des grands corsaires. Sept puissants pirates qui s'étaient mit sous les ordres de la marine, leur jurant allégeance contre leur droit de continuer leurs activités en toute impunités, les libérant même de leurs méfaits passés. Une porte de sortie bien alléchante, surtout qu'avec la trahison de l'ancien Glutonny, une place était désormais vacante. Il avait ainsi une fenêtre de tir très réduite, qui pourrait lui permettre de, s'il jouait bien, prendre cette place. Et quoi de mieux que la tête d'une ancienne commandante de flotte, titulaire d'une prime de plus d'un milliard de berrys pour appuyer cette demande, n'est-ce pas ?

Lentement mais surement, Edward allait donc mettre sa stratégie en place. Le long de la rencontre, il demanderait à Apophis d'hypnotiser les serviteurs pour les pousser à le laisser empoisonner l'intégralité des boissons et des plats, le tout, afin de l'affaiblir, petit à petit, lentement ... et lorsque le temps serait venu, il attaquerait.

Ainsi, une fois arrivé sur le bateau, il avait libéré discrètement le cobra Royal. Ce dernier s'était donc immiscé en cuisine pour accomplir son œuvre, profitant à fond de ses capacités et de son absence de présence détectable au vu de sa nature de sabre. C'est donc ainsi que depuis le début de leur rencontre, le poison était en réalité en train de couler à flot, bien caché par le goût subtil des épices et du vin haut-de-gamme. Commençant doucement à affaiblir les facultés de l'hôte de la soirée, et la faisant tranquillement commencer à somnoler ...

Cependant, pour l'homme en blanc, le temps n'était pas encore venu d'agir. Même dans cet état, la demoiselle restait un redoutable adversaire, et il attendrait donc le moment propice, celui où le poison atteindrait son pic d'efficacité.

D'une manière ironique, c'est avec la beauté des étoiles comme décor que cela commençait semblait à arriver. Comme pour appeler la nuit éternelle dans celle qui fût autrefois la femme la plus puissante de l'équipage du Malvoulant.

Edward souriait. En apparence à cause de la passion qu'Apache mettait dans sa voix en se déclarant implicitement capable de prétendre au titre de reine des pirates, mais en apparence, c'est sa fatigue qui le comblait. Les minutes défilaient et l'approchait du final de la soirée, si on pouvait l'appeler comme ça. Et ce fait était on ne peut plus délectable.

"- C'est une très bonne question. Je dirais l'île que tu penses être la plus à même de correspondre au décor que tu penses être digne du début de notre renouveau. "

Edward rigolait une nouvelle fois. Doucement, calmement. Il devait la brosser dans le sens du poil en attendant le bon moment. Après une nouvelle gorgée de vin et un bout de fromage, le jeune homme allait reprendre un air plus interrogatif, comme pour remettre la discussion sur un plan un peu stratégique.

"- Cela dit, avant de voir ça, j'ai une question pour toi. As-tu réussis à rentrer en contact avec d'autres anciens soutiens du capitaine ? Pardon de relancer la discussion autour de tout ça, mais j'aimerais si possible avoir toute les informations afin de commencer à réfléchir à notre plan d'action. Dès que nous aurons fini de le prévoir, nous pourrons accoster toutes les îles qu'il te plaira. "

Edward était un stratège accompli et même si plus le temps passait plus il sentait qu'il mettrait bel et bien son plan a exécution, il se devait de se montrer consciencieux dans ce qu'il faisait. Et dans cette situation, s'il avait été honnête, c'est clairement comme ça qu'il aurait procédé. Afin de créer le plan parfait. Et oui, c'était important qu'il garde sa ligne conductrice malgré le début de faiblesse que montrer Apache. La moindre erreur, et c'était fini. L'affrontement aurait lieu plus tôt que prévu et serait d'un coup bien plus dur. Ce qui n'était clairement pas dans son intérêt.

« Tu ne t'es donc pas intéressé à nos autres alliés avant de venir ? »

Apache est fatiguée, de plus en plus, sans qu'elle ne sache pourquoi, son front commence à présenter des signes de fatigue. Mais la discussion que vous tenez, ne semble pas lui permettre de s'inquiéter pour son état, la forçant à se concentrant pour te répondre du mieux possible. Elle commence à énumérer ce qu'elle sait.

« Séréna et Gin de Pearl Harbor ont des ambitions pour cette île, elle ne semble pas visée par qui que se soit, donc aucune raison de les enrôler dans mes plans. »

La puissance des commandants de feu le Malvoulant n'est plus à prouver, chacun d'eux peut bien évidemment protéger l'île dont il a la charge, Apache ne s'en fait pas pour ça. Tout particulièrement en ce qui concerne les commandants de Pearl Harbor, ils sont puissants et savent se débrouiller. Tous les deux, Séréna et Gin se considèrent comme frère et sœur, ainsi, leur union de force peut tout surpasser. Apache est une commandante hors-pair, sachant apparemment comment se débrouiller avec chacun des sous-fifres de son ancien capitaine, une véritable stratège.

« Concernant Treize, Klein a été capturé par cette folle d'Aoi Nakajima, une commandante de cette gamine de Déesse Intemporelle. Je ne sais pas ce qu'elles veulent faire de lui, mais capturé, il ne me servira à rien. »

Tu peux sentir une pointe de jugement dans son ton, est-ce le fait que tu ne te sois pas renseigné avant de venir la voir ? Ou autre chose ?

« L'Asile, je ne compte pas m'en approcher. Ces fous sont bien comme ils sont. »

Elle va en venir au but.

« Eoleria m'intéresse par contre. Cette île est en compétition entre nos forces et les forces de la Marine, nos commandants présents sont des valeureux fervents du Malvoulant, ils ne vont pas laisser le gouvernement prendre place sur nos terres. Seul des fous ou des inconscients s'en prendraient à eux. Il faut appuyer notre domination sur ces terres célestes. »

Apache est alors prise d'une quinte de toux qui l'empêche de continuer ce qu'elle était en train de dire. Son état s'empire, ses gardes du corps s'approchent d'elle pour vérifier qu'elle n'est pas en train de rendre son dernier souffle, ce taux d'attention semble énerver la grande dame qui les repousse d'un simple geste de la main, hurlant à s'en arracher les cordes vocales.

« Foutez moi la paix ! »

Elle respire fort, et mal, de sa bouche, un filet de sang s'échappe.

« J'en ai plus que marre de cette merde ! »

Sa fatigue semble prendre le dessus, la lourde table massive qui vous séparait ne semble plus être un problème. De sa seule main de libre, elle l'envoie valser à l'autre bout de la pièce, semblant perdre connaissance à chacun de ses efforts. Ses gardes appelant finalement des médecins pour venir l'ausculter. Quelque chose est en train de se passer avec son corps, et ... tu n'y es pas pour rien, mais ça, toi seul le sait, débrouille toi pour ne pas te faire surprendre.

Tout se passait comme prévu. Faire parler Apache était un très bon moyen de faire passer le temps, de la laisser lentement s'endormir dans la dose impressionnante de poison qu'elle avait ingérée à son insu. Il faut dire qu'Apophis, conformément aux ordres de son maître, n'y avait pas été de main morte. Edward quant à lui, s'il n'avait pas obtenu son immunité à force de s'obliger à en consommer régulièrement, serait sans doute mort depuis longtemps avec un tel dosage. Y survivre et être encore capable de faire voler la table avec une quantité pareille était en soit une nouvelle preuve de la force de la guerrière. C'était très impressionnant.

Cela-dit, les gardes allaient faire venir des médecins, et ainsi grandement compromettre la stratégie d'Edward. Il fallait qu'il évite ça. A tout prix. Mais en gardant sa couverture. C'est donc ainsi qu'il allait d'un coup se lever, et se rapprocher un peu de son hôte.

"- Mais qu'est-ce que ... "

L'air faussement étonné, l'homme en blanc allait commencer à ausculter du regard de la dame.

"- Il est hors de question de faire appel à ses pourris ! Gardes ! Si vous avez ne serait-ce qu'une once de loyauté, tuez ceux qui ont osé se faire passer pour ses médecins ! Je connais bien les poisons et je peux assurer qu'une chose est sûre, avec cette lueur dans le regard, il est clair que quelqu'un a trafiquer les médicaments pour y coller du poison ! "

Il allait ensuite regarder Apache, feintant une colère venue tout droit des enfers.

"- Je n'y avait pas prêté attention à cause de notre discussion, et j'ai pensé au départ que c'était à cause de tes blessures mais de plus près c'est clair ! Teint blanchâtre, pupilles dilatés, toux sanglante, difficultés respiratoires ... Tu dois être sous l'effet de poison depuis plusieurs heures voire jours pour que quelqu'un de ton acabit soit dans un état pareil. Je suis désolé Apache, mais quelqu'un essaye clairement de te tuer à petit feu ... "

S'injectant du sang dans le regard, Edward allait serrer son poing, pratiquement à s'en faire saigner la main.

"- Si c'est encore un coup de cette ordure de Frost ... "

Reprenant sa respiration, Edward allait faire mine de tenter de se calmer petit à petit.

"- Je vais faire venir mon médecin de bord personnel pour t'ausculter si tu le veux bien. Ses talents m'ont étés très largement utile par le passé et je ne doute pas qu'il réussira à t'extraire le poison qui coule dans tes veines à temps, au moins suffisamment pour patienter le temps que des alliés de confiance puisse prendre le relais. "

S'approchant encore un peu, de manière très cordiales, il allait reprendre la parole, l'air inquiet.

"- Me permets-tu de contrôler ton pouls ? Que j'essaye de transmettre au maximum d'informations au médecin, qu'il sache quel matériel préparer et cetera ... "

Il attrapa ensuite très délicatement le bras de l'ancienne commandante de flotte pour contrôler de la manière la plus consciencieuse qu'il le pouvait. Ce qui était exactement ce qu'il fallait car il pouvait en profiter pour voir là où le poison en était et si elle était bientôt prête à être cueillie ...

Comme toute personne essayant de faire au mieux pour détendre le pouls d'un patient, l'homme aux yeux rouges allait essayer de poser des questions à sa vis-à-vis.

"- Tu aurais sous tes ordres des gens de confiance capable d'avoir du matériel suffisant pour te guérir complétement, de manière à désormais éviter les médecins extérieurs ... "

Dans sa gestuelle, sa manière de parler ou même son regard. Edward faisait de son mieux pour ne pas se trahir. Il touchait au but et il était hors de question de faillir maintenant. Même si Apache était déjà très affaiblie, le must serait de ne même pas avoir à se battre contre elle.

Alors que les secondes passaient, Il ne restait plus qu'à voir maintenant si cette petite scène avait marché maintenant.

Apache est en train de perdre conscience, tu peux sentir son fluide royal inonder l'espace dans lequel tu te trouves. C'est donc ça l'une des plus grandes puissances de ce monde ? Une puissance capable de rivaliser avec un membre du siège du DRAGON de la Révolution. Voir ça te fait hérisser les poils, ton plan est fou, mais ton plan fonctionne. Et la folie semble gagner l'esprit de l'ancienne commandante du Malvoulant, elle s'imagine un tas de scénarios invraisemblables mais qui pour elle, ont de la logique. La voilà qui commence à hurler de toute ses forces en dégageant ses deux gardes qui l'aidèrent à se relever. Elle finit alors par tomber, les fesses au sol, presque démunie. Que ressens-tu face à cela ? Que ressens-tu face à une grande dame qui a vécu des batailles que tu n'oserais imaginer, s'effondrer ainsi. Est-tu fier de ton plan ? Comprends-tu l'effet que tes actes auront ? En voyant cela. C'est alors une voix faible qui parvient à tes oreilles.

« Nous ne pouvons compter ... sur personne. »

Et malgré cela, tu peux ressentir un "mais" dans ce qu'elle s'apprêtait à dire. Mais son regard va et vient vers ses larbins qui l'aident finalement à se relever pour s'installer sur son fauteuil, tandis que tu prends son pouls. À bout de force, la main encore disponible de la grande dame s'empare du col d'un de ses sous-fifres pour coller son front au sien.

« Dehors. MAINTENANT ! »

Son fluide est surpuissant, et l'homme qu'elle tenait en fit les frais, il fut incapable de se relever, s'effondrant net, la bave aux lèvres. Tous les autres larbins présents dans la pièce, médecins, servantes et gardes du corps se mirent au pas. Un à un, ils quittèrent la grande chambre où vous vous trouvez à présent plus que tout les deux. Apache te soutient le regard, elle a confiance en toi, pour elle, tu ne peux pas être fautif et acteur de son potentiel empoisonnement, tu es resté dans son champ de vision tout du long. Elle s'apprête à se livrer alors que tu prends son pouls.

« J'ai des espions. »

Tu sens ton cœur battre à cet instant ? De quoi parle t-elle ? Sait-elle que c'est toi qui l'a empoisonné ? Va t-elle te tuer et a t-elle décidé de faire sortir tout le monde pour t'exécuter là ? Pour ne laisser aucune preuve. Eh bien non, ce n'est pas le cas, la voilà qui reprends d'une voix calme mais faible.

« Deux sous-amiraux de la Marine ont prêtés allégeance au Malvoulant, feu notre capitaine. Ils agissent sur Grand Line et se chargent d'éloigner la Marine lorsqu'elle approche d'un de nos fief. Ils ont eut un rôle important dans nos conquêtes. Je sais que je peux compter sur eux, tu devrais te rapprocher de ces deux hommes pour tes ambitions futures. Voilà leurs coordonnées actuelles. Va les voir. J'ai besoin d'eux. »

Apache est ainsi, elle ne demande pas de l'aide, elle ne supplie pas. Elle expose son plan et dévoile tout d'une traite en ordonnant les choses. Sa carrure malgré tout imposante et son regard fort te transpercent le coeur, et tu n'as pas d'autres choix que d'accepter, tu as vu ce dont elle est capable malgré ses blessures, bien que le poison commence à l'emporter, ses yeux se révulsent parfois, mais elle parvient à garder le contrôle. Cette femme est un monstre, un monstre qui te donne malgré tout les positions de ses coéquipiers espions dans la Marine. À toi d'agir à présent, tu es seul maître de ton destin.

Comme prévu. Face au coup de sang d'Edward puis à ses allégations, une personne aussi impulsive qu'Apache ne pouvait pas rester de marbre. Elle s'énervait complétement contre ses serviteurs et dans ses yeux, on pouvait voir que le Serpent était désormais son seul allié de circonstance valable. Le cadre luxueux du lieu n'y faisait rien du tout, Celle qui était autrefois au sommet du monde avec Teach ne pouvait plus cacher qu'elle était vulnérable. Bien plus que ce qu'elle avait pu l'être même jusqu'à il n'y a même pas une heure. Ce n'était plus seulement physique, mentalement, elle déraillait.

Le spectacle était tel que l'on pourrait presque le comparer à une reine s'en remettant à un parfait inconnu pour veiller sur elle et ses intérêts. La seule chose qui la tenait encore un temps soit peu, c'est sa fierté. Elle essayait d'agir avec autorité, probablement pour essayer de se sauver la face, mais c'était bien vain. Qu'elle le veuille ou non, elle était désormais dépendante de cet inconnu qu'était Edward pour elle, un homme qu'elle méprisait il y a peu de temps, un insecte sans valeur. Et à vrai dire, pour ce dernier, c'était une immense victoire.

"- Très bien. J'irais chercher ses hommes, tu peux avoir l'âme en paix. "

Il souriait, il avait même une pointe de compassion dans la voix.

"- Tu sais Apache, je le pense sincèrement, tu as une force de caractère incroyable pour continuer à ce point-là à garder une certaine lucidité dans ton état. Tu es une meneuse d'homme comme il ne m'a pour ainsi dire jamais été possible d'en voir. Tu as tout mon respect. "

L'atmosphère se refroidissait d'un coup, l'homme en blanc allait reprendre son souffle et l'instant d'après, du sang allait commencer à perler sur son costume.

"- Mais comme tu l'a très bien dit, nous ne pouvons compter sur personne. "

Dans un calme absolu, le jeune homme venait de transpercer, de sa main transformée en pique, celle qu'il avait prétendu rejoindre jusque là sous le regard complétement choquée de cette dernière. Puis, avec violence, il allait réitérer l'opération une fois, puis une autre, puis une autre ...

Le Serpent ne connaissait que trop la différence de force qui le séparait de la terreur des mers. Il devait la transpercer jusqu'à ce qu'elle ne bouge plus, et c'est bien ce qu'il allait faire. L'heure était venue pour lui d'enfin mettre son plan a exécution et il ne vacillerait pas face à la barbarie de la situation qui cassait complétement avec ce cadre si charmant.

Vainement, Apache allait utiliser son haki de l'armement sur sa cage thoracique au bout de nombreuses secondes pour tenter d'arrêter Edward, mais ce dernier allait répondre de manière nette. Il allait avec une véhémence qui ne lui correspondait habituellement pas se mettre à serrer son hôte au niveau de la gorge.

Le yeux injectés par l'adrénaline, le capitaine de l'Ouroboros appliquait de plus en plus de force. Les coups fébriles qu'Apache tentait de donner dans le ventre d'Edward pour tenter de s'en sortir ne changèrent rien. Au bout de quelques secondes, la dame allait révulser ses yeux pour la dernière fois alors que ses forces n'étaient d'ores et déjà plus suffisante pour lutter.

Lorsque Edward relâcha enfin son emprise, ce n'est que plus que très faiblement que l'ancienne capitaine de flotte du Malvoulant respirait. L'homme aux yeux rouges transpirait. Il avait du mal à réaliser qu'il avait réussit, mais il était encore trop tôt pour se relâcher. Malgré les légers tremblements qui parcourait son corps, Il ne tarderait ensuite pas à savamment lui désarticuler les bras et les jambes avant de les sceller dans des blocs de sirop. C'était fait. Contre toute attente, à la seule force de sa stratégie, Edward Minaro venait de mettre hors d'état de nuire l'une des plus grandes pirates de cette génération.

Tes coups fusaient, tels des crocs de serpent acharnés sur sa proie, tu jouais parfaitement le rôle du prédateur. Affamé et avide de pouvoir, tu sais qu'en faisant ça tu soumet bon nombres de pirates à ta botte. Ils retiendront tous ton nom comme étant celui qui a tué Apache, la grande dame de ce monde. L'un des derniers vestiges du règne de Teach, tu la roues de coup. Et dans son regard, tu ressens de la haine. Son souffle du haki Royal te décoiffe par moment et manque de te sonner même ... mais tu tiens bon. Ta détermination est telle, que tu parviendrais presque à lui arracher des larmes. Aucun cri ne sort de sa gorge, que tu maintiens. Tu es un monstre à ses yeux, elle te regarde presque avec de la pitié. Ses pupilles se dilatent petit à petit avant de commencer à se révulser totalement.

Tu te rends alors compte de ce que tu viens de faire. La grande Apache est défaite. Tel un serpent, tu as réussi à te glisser derrière ta proie, dans ses recoins les plus proches. Afin de frapper là où elle était la plus sensible. Son précédent affrontement contre Ragnar, la Guerre de la Révolution l'a envoyé aux portes de la mort. Et toi ? Qu'as-tu fait en tant que bon prédateur ? Tu as ouvert ces portes et tu l'as poussé à l'intérieur, sans remords, sans regrets. Avec cette hargne d'en défaire, cette volonté qui te poussera à gravir les échelons. Après l'avoir tué de tes mains, qui sait de quoi tu seras capable avec les informations que tu détiens à présent. Mais c'est alors, qu'un souffle faible parvient à tes oreilles, est-tu pris dans cette frénésie de tuer à tel point que tu ne l'entends pas ? Apache s'en fiche, elle tient à les dire.

« J'a..vais ... conf..iance ... capi...taine ... »

De quoi parle t-elle ? De sa confiance envers toi ? De Teach ? D'un vieux souvenir qui la hantait et qu'elle se devait de libérer par la parole avant de pousser son dernier souffle ? Eh bien ça ... malheureusement personne ne le saura. Cette femme aura marqué son ère et son époque, elle aura affronté de terribles pirates mais c'est finalement la terreur et la manipulation humaine qui l'aura emporté sur sa force brute. Nul n'aurait imaginé cette fin pour cette femme, et pourtant ... la mort se cache toujours là où on l'attend le moins. Apache n'a plus de force, tu vois et tu entends son cœur battre, sa poitrine bien que criblée de trous, se relever de temps en temps pour faire entrer de l'air dans le corps de la guerrière. Mais la Apache que le monde a connu n'est plus là, son âme s'est envolé et plus jamais elle n'ouvrira les yeux.

Et te voilà maintenant seul, mais déterminé. Face à ce corps que tu as enduit de ton fruit du démon. Maintenant que tu te retrouves seul quels sont tes objectifs. Comment vas-tu réussir à emporter le corps de la défunte bras-droit de Teach ? Le destin de nombreux pirates et de nombreuses contrées du Nouveau Monde reposent à présent sur tes épaules, sur ta survie ! Le véritable dilemme n'était finalement pas d'entrée dans la cage du tigre ? Mais bien d'en sortir ! Quelque chose nous laisse cependant penser que tu y arrivera, et que le monde se souviendra du chapitre de cette histoire comme le Serpent tuant la Guerrière du Malvoulant. C'est à toi à présent, Edward ? Comment vas-tu te sortir de cette cage que tu t'es formé toi-même ?

Une semaine plus tard. Une nouvelle tombait aux infos. Le bateau-hôtel "L'Azur" faisait les gros titres. Il avait été retrouvé par une patrouille de reconnaissance après sa mystérieuse disparition. En effet, il n'était jamais arrivé à sa destination, qu'était tout simplement son port d'amarrage qu'il n'aurait dû qu'une seule journée et une nuit. Le problème vous me direz ? Il fût retrouvé vide de toute vie. Vraisemblablement, tout le monde avait disparus, comme si tout les membres de l'équipage et tout les invités s'étaient tout bonnement envolé.

Le bateau quant à lui était propre et rangé. Aucune trace de sang ou d'abordage, un véritable mystère insoluble. Que pouvait-il s'être passé ? Un seul indice, un canot de sauvetage était manquant. Un seul. Bien trop peu pour accueillir tout les disparus. Ne voulant pas s'alarmer et surtout faire peur à la foule, la mésaventure de l'Azur allait bientôt tombée aux oubliettes. Était-ce un incident isolé, ou le début d'une mystérieuse suite de disparition d'équipage orchestré par un équipage de sordides pirates avide d'esclaves à revendre ? Personne ne voulait vraiment répondre à cette énigme. Par peur de se confronter à des forces trop dures à affronter.

Cependant, je peux vous dire une seule chose pour vous mettre sur la voie. Cette nuit-là, après avoir défait Apache, Edward passa de bonnes heures à nettoyer le navire, dans les deux sens du terme.

Il voguait désormais vers sa destinée qui s'annonçait glorieuse, de nouveau. Sa nouvelle grande machination avait officiellement débutée. Où cela le mènerait-il ? Vous ne le saurez qu'en suivant la suite des aventures du Serpent.