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[Quête ] Rétribution sanglante

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海 軍

∆ Feat. 149ème D ∆


Les bras croisés contre ses hanches, Ambrosias affichait une moue renfrognée face à Snick, le mâle alpha qui dirigeait sa colonie de rats. Le rongeur avait eu la mauvaise idée de jouer sur le bureau de la jeune femme. Rapidement imité par ses semblables, cela avait conduit assez naturellement à la chute de tous les dossiers empilés sur le meuble en bois. Des heures de travail perdues pour rien, du temps passé à ranger méthodiquement bêtement sacrifié. Malgré sa patience envers les animaux la militaire en avait assez, car ce n'était pas la première bêtise de la semaine. Visiblement offusqué de ne pas avoir fait le voyage jusqu'à East Blue pour revoir Shoga lui aussi, Snick semblait en mal d'affection. Il avait volé une partie de son déjeuner le jour dernier ou encore mâchouillé une de ses paires de bottes. Bien qu'elle comprenne cela, l'ancienne vétérinaire n'avait pas de temps à perdre avec lui. Les affaires de Kikai no Shima étaient bien plus pressantes et ne lui laissaient que peu de répit, bien trop peu pour qu'elle se permette de le gâcher en corrigeant son ami à poil court. Après l'avoir sermonné longuement, elle avait demandé à ses hommes de temporairement retirer l'armoire contenant la colonie pour la déplacer dans la chambre de la colonelle. Il était hors de question qu'elle perde encore plus de temps durant ses heures de travail. Snick protesta, mais il n'eut pas gain de cause. Affichant un sourire narquois, l’adjudant Paracchini referma la porte du bureau quand les soldats transportant l'armoire s'en allèrent.


« Il va vous en vouloir.

- Pas grave, on a d'autres chats à fouetter.

- Depuis quand vous fouettez de pauvres petits chats sans défense ?

- Oh, ça va, vous savez bien ce que je veux dire.

- Ha ha, oui. »



La clope au bec, le militaire avança pour venir aider sa supérieure à ranger un peu tout ce bazar. Quelques minutes plus tard, quand la pièce sembla retrouver un semblant d'ordre, quelqu'un frappa à la porte. Ambrosias se redressa sur son dossier pendant que Dario remettait un dernier porte-document en place. Elle aussi une cigarette fumante entre les lèvres, la jeune lieutenante Raven fit son apparition.


« Colonelle, nous avons de bonne nouvelles.

- Je vous écoute.

- Nos filatures ont porté leurs fruits. Le tracé d'un chemin type s'est dessiné, une fois par semaine, concernant le parcours de récupération des taxes par celui qu'on nomme Dix berrys.

- Squallo ?

- Lui-même.

- C'est une bonne nouvelle, une très bonne nouvelle, j'en conviens.

- Tout est indiqué sur cette carte. »



S'approchant rapidement, la jeune femme brune posa cette dernière sur le bureau avant qu'Ambrosias ne s'en empare. Représentant Kikai no Shima, elle se focalisait sur le quartier des marchands. Au feutre rouge était tracé une ligne qui zigzaguait entre plusieurs rues, faisant halte chez près d'une vingtaine de commerçants avant de s'arrêter net.


« Vous ne savez pas où est son repaire ?

- Non. Il disparaît à chaque fois dans chez ce caviste. Son propriétaire, Markus Wulfang, est un vieil homme d'une bonne soixantaine d'années. Nos sources semblent indiquer qu'il aurait des liens avec la mafia locale, mais nous n'avons pas certitudes.

- Et donc, il ne ressort jamais de là ?

- Non, jamais.

- Avez-vous un plan des égouts ?

- J'y ai déjà pensé. Il y a en effet un accès par la cave de monsieur Wulfang.

- Je vois. Merci, rompez lieutenante.

- Colonelle. »



De manière assez peu formelle, la jeune femme salua sa supérieure et tourna les talons en laissant une mince traînée de fumée grisâtre derrière elle. Les bras croisés, l'air songeur, l’adjudant Paracchini hochait lentement la tête de bas en haut en regardant la carte.


« Un type avec des habitudes est une proie facile.

- Souvent, mais il est chez lui.

- Nous comptons également des locaux dans nos rangs.

- Certes. Laissez moi Dario, je dois réfléchir à tout cela.

- Un café avant ?

- Non merci.

- Comme vous voulez. »



Obtempérant rapidement, l'homme laissa la colonelle seule. Cette dernière posa les coudes sur le bureau et prit sa tête entre ses mains. Tout en réfléchissant, elle ne cessait d'observer la carte face à elle, la détaillant comme si elle cherchait à y trouver des secrets cachés. S'allumant finalement un cigare, elle finit par se lever pour faire les cent pas. Le soir venu, elle n'était pas sûre de la marche à suivre et décida de se rendre sur le port pour confronter ses idées à celles de la commodore Saint Just.


« Ce qui est sûr, c'est que nous devons intervenir, samedi prochain.

- Sauf s'il change de trajet cette fois-ci.

- Nous ne le saurons que le jour venu.

- Je peux me charger de la diversion dans les rues.

- À moi les égouts en somme.

- C'est là où nous aurons le plus de chances de lui mettre la main dessus en évitant de mettre des civils en danger.

- C'est vrai, mais nous serons également en terrain inconnu.

- L'opération n'est pas exempte de risques, c'est certain, mais si nous arrivons à nos fins, le résultat dépassera toutes nos attentes.

- En effet. J'ai cru comprendre que Squallo était plus ou moins le second de Bradley. Si nous le faisons parler, son boss tombera.

- Croisons les doigts. »



Continuant de peaufiner les détails ensemble, les deux officières décidèrent ensuite de terminer la soirée en mangeant ensemble. Depuis plusieurs semaines qu'elles travaillaient ensemble, elles commençaient à réellement s'apprécier l'une et l'autre. Quand la colonelle quitta le cuirassé, elle espérait que la prochaine fois qu'elle reviendra, ce sera pour fêter la capture de Squallo avec une bouteille de champagne.




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海 軍

∆ Feat. 149ème D ∆


Une semaine, une longue semaine passa pendant laquelle les forces conjointes de la 149ème et de l'équipage de la commodore se préparèrent ensemble. Il fut décidé que le jour venu, Célia et ses hommes lanceraient l'attaque quand Squallo arriverait chez le caviste. L'idée serait d'éprouver ses forces mais aussi et surtout de le forcer à fuir rapidement par les égouts où il tomberait sur les forces menées par Ambrosias. L'endroit de l'embuscade étant sous-terrain, elle décida de n'emmener avec elle que ses meilleurs éléments. Quelques heures avant le début des opérations, la lieutenant-colonel Ligéia, la commandante Zhang, les lieutenants Sands, Raven et Tanaka ainsi que les adjudants Thacker et Paracchini prirent la direction des égouts. Ensemble, les huit marins descendirent dans les sous-sols à quelques rues du caviste. Pour s'assurer que personne n'était présent, Ambrosias prit le soin au préalable de demander l'aide aux rats présent. Quand ces derniers lui confirmèrent que personne n'était présent, les militaires commencèrent à avancer. Sa montre à gousset dans la main, la colonelle surveillait l'heure pour être prête. Une fois sur place, elle scinda sa troupe en quatre pour interdire le passage des différents chemins partant depuis l'accès à la boutique de monsieur Wulfang. Une fois Squallo en bas, il ne pourrait pas fuir.


Sur le qui-vive, les marins attendirent que vienne l'heure. À mesure que celle-ci approchait, Ambrosias ferma les yeux pour entrer en contact avec les mouettes à la surface. Grâce à ces dernières, même si elles n'étaient souvent pas très intelligentes, elle fut en mesure de savoir quand l'opération débuta pour de bon. Seulement quelques minutes plus tard, alors que le coup de feu commençaient à être de plus en plus perceptibles depuis les égouts, une trappe s'ouvrit et une bande composée d'une quinzaine de gros bras fit irruption face aux militaires. Prit de court, ils s'arrêtèrent net tandis que leur chef, le très attendu Squallo faisait également son apparition. En tenue de boxer, l'homme portait par dessus le tout une longue veste luxueuse en rouge et or.



« Putain... C'est quoi cette merde.

- Dix berrys, je suppose ?

- Ouais, tu l'as dit blondasse. T'es la nouvelle taulière de la base ?

- Colonelle Ambrosias, en effet.

- Quelle grosse casse-couilles, pourquoi tu nous fais chier ?

- Parce que c'est mon travail et parce que vous avez eu la stupide idée de tuer mon prédécesseur.

- C'était pas nous, abrutie.

- Bien sûr. Vous êtes en état d'arrestation, vos hommes et vous.

- Ha ha, je crois pas non !

- Vous allez vite le croire. »



Frappant ses phalanges les unes contre les autres, le mafieux défia la militaire du regard. Sifflant entre ses lèvres, la jeune femme donna le signal prévu pour le déclenchement des hostilités. Tels un seul homme, les militaires se jetèrent sur les criminels. Très naturellement, Ambrosias se rua vers Squallo. Il était le plus fort dans cette petite bande, aussi était-il normal qu'elle se charge de lui. Fort et agile, l'homme se déplaçait rapidement en plus de cela. Boxeur expérimenté, il donnait bien du fil à retordre à la militaire. Les lieux du combat étant étroits, la jeune femme décida de laissa son meitou dans son fourreau en combattant à armes égales avec le mafieux. Au départ, il avait l'avantage et trouva le premier les failles à travers la défense de son adversaire. Après plusieurs coups, Ambrosias vit sa lèvre inférieure se fendre et son œil gauche se fermer légèrement après un direct du droit bien placé. Fort heureusement, même si elle avait un peu de mal à se roder, elle résistait bien aux assauts de son opposant. Malheureusement pour Squallo, l'usage du rokushiki par la militaire s'avéra déterminant. Plus les minutes passaient, plus elle prenait le dessus, alternant tekkai et soru pour esquiver ou contrer en blessant par la même la criminel. Trouvant finalement une faille, Ambrosias enchaîna deux jabs du gauche et un uppercut à son adversaire qui s'écroula au terre avant de se relever difficilement. Ne s'avouant pas vaincu, il revint à la charge en hurlant. Troquant sa finesse contre de la force brute, il n'avait plus la moindre chance. Décidée à mettre fin au combat, la colonelle utilisa le soru pour se retrouver derrière Squallo. Ayant une occasion en or, elle se servit de ses deux index pour frapper les épaules de l'homme avec le shigan. Dorénavant incapable d'utiliser ses bras, le voyou grogna de douleur avant d'être envoyé au tapis d'une balayette.


« C'est terminé.

- Tu vas crever sale pétasse, on t'auras, tu peux me croire, c'est pas fini !!!

- Pour toi, si. »



Crachant un glaire de sang sur le sol humide des égouts, la jeune femme sortit un mouchoir pour essuyer sa lèvre. Reprenant lentement son souffle, elle balaya l'endroit du regard pour constater que ses hommes s'en était tout aussi bien sortis qu'elle. Rassurée, elle leur laissa le soin d’emmener les criminels vaincus à la base. Remontant par chez le caviste, elle alla trouver Célia pour lui dire que tout s'était formidablement bien passé.




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∆ Feat. 149ème D ∆


Après un rapide passage chez la docteur Loréada et une fois les prisonniers mis aux fers, la colonelle retourna dans son bureau. Comme à son habitude, elle fit rapidement son rapport avant d'oublier des détails concernant l'opération. Elle reviendrait bien sûr sur tout cela plus tard pour un peu plus de mise en forme, la présentation étant particulièrement importante pour l'État-major. Ayant un mal de tête certain, elle demanda un thé à la lieutenant-colonel McGready quand celle-ci vint lui apporter de nouveaux documents. Peu enchantée, la militaire obéit malgré tout. Avalant son breuvage chaud d'une traite, la colonelle continua de se perdre dans ses dossiers pendant quelques minutes. Quand elle voulut finalement se relever, elle sentit qu'elle avait la tête qui tournait. Commençant à se sentir faible, elle retomba en arrière. Elle sentait que son souffle était plus saccadé et que tous ses sens semblaient se ramollir. Des picotements dans le bout des membres finirent de lui faire comprendre que quelque chose ne tournait définitivement pas rond. Cherchant à appeler à l'aide, la vétérinaire se rendit compte que les mots se perdaient dans sa gorge avant d'en sortir. La porte du bureau s'ouvrit alors lentement, laissant apparaître Taylor McGready. Un sourire sadique au visage, elle referma la porte à clé derrière elle.


« Que se passe-t-il ? Vous n'allez pas bien, colonelle ? »


Le grade d'Ambrosias avait été prononcé avant tant de haine que c'en était presque risible. Continuant de s'approcher, la militaire posa l'avant-bras sur l'épaule de sa supérieure.


« Vous avez tout foutu en l'air. On avait une affaire qui tournait bien avec Pancho. Cet idiot était fou de moi. Les hommes franchement, enfin, vous savez bien. Quoi que, pas sûre. Bref, c'est pas la question. »


Profitant de l'incapacité de la colonelle à pouvoir se défendre, la rouquine lui envoya une claque, plus pour la forme qu'autre chose. Folle de rage, Ambrosias faisait son possible pour se relever mais son corps ne lui obéissait plus. Son regard trouva la tasse de thé vide, et elle comprit. McGready vit qu'elle avait découvert le pot au rose et ricana.


« Simple et efficace, n'est-ce pas ? Pas besoin de vous épuiser, vous ne pourrez plus bouger avant une bonne heure. Enfin, vous ne serez plus en vie d'ici là, évidemment. »


Sortant un petit paquet de sa poche, la militaire corrompue le posa sur le bureau et ouvrit le papier qui dissimulait son contenu. Horrifiée, Ambrosias écarquilla les yeux quand elle vit qu'un explosif était caché à l'intérieur. Précautionneuse, Taylor, le fixa sous le meuble et rapprocha la chaise de la colonelle avant de regarder sa montre.


« C'est pour bientôt. »


Sortant un petit couteau de sa poche, la jeune femme tira la vétérinaire par les cheveux et lui entailla la joue. Elle sursauta cependant quand quelqu'un frappa à la porte. Visiblement, ce n'était pas ce qu'elle avait prévu. Dans le couloir, l’adjudant Paracchini s'étonnait que la porte soit fermée. Comme personne ne répondait et que ce n'était pas dans les habitudes de sa supérieure, il ne tarda pas à comprendre que quelque chose clochait. Défonçant la porte avec son pied, il entra en fracas pour tomber sur Taylor en train de mutiler sa cheffe et amie.


« Putain, qu'est-ce que tu fous toi ?!

- Et toi donc ? T'étais pas sensé venir avant au moins une demi-heure ! »



N'ayant pas la moindre idée de ce qui se passait, Dario décida de foncer dans le tas. N'écoutant que son courage, il enflamma ses poings et se rua sur la lieutenant-colonel pour sauver Ambrosias. Les deux militaires s'échangèrent quelque coups d'une extrême violence avant que l'homme ne prenne lentement le dessus. Envoyant finalement Taylor au tapis, il se releva et avança vers sa supérieure.


« Bordel, il restait des pourris dans le coin. Je suis sûr que c'est elle qui a fait libéré Thompson la dernière fois. Vous avez de la chance que je sois passé. Cet emmerdeur de Snick a laissé des crottes sur votre oreiller, j'ai pensé que vous voudriez l'enguirlander. »


Continuant d'approcher vers la colonelle en souriant, Dario ne mit pas longtemps à comprendre que quelque chose n'allait pas, surtout en voyant qu'elle ne répondait pas. Arrivant au niveau du bureau, il prit la tasse de thé renversé et en huma le contenu. Même s'il ne sentit rien de particulier, à voir l'état dans lequel était la jeune femme il comprit qu'elle avait été droguée.


« T'en fais pas, Ambro, ça va aller. On va s'occuper d'elle. »


Tournant la tête, l’adjudant Paracchini constata avec colère que la traîtresse avait déjà pris ses jambes à son cou. Jurant intérieurement, il décida de s'occuper en priorité de la colonelle. Bien qu'il ne comprenne pas pourquoi, il remarqua que les yeux de sa supérieure pointaient vers son bureau et que cette dernière semblait terrifiée. C'était la première fois qu'il la voyait dans un tel état. Comme il le pouvait, il recula la chaise du bureau et souleva le corps de la militaire dans ses bras.


« B...om...be... »


Avec difficulté, la jeune femme parvint finalement à laisser quelques brides sortir de sa bouche. Tout d'abord pas très sûr d'avoir compris, Dario regarda autour de lui avec une inquiétude grandissante. Quant finalement ses yeux trouvèrent l’emplacement de la bombe, toujours sou le bureau, son sang ne fit qu'un tour dans ses veines. Avant qu'il n'ait le temps de fuir la pièce, il crut entendre un déclic mécanique. Tournant sur lui-même, l'homme se jeta en direction de la fenêtre en protégeant la jeune femme de son propre corps. En dépit de la taille réduite de l'engin, l'explosion fut si puissante qu'elle propulsa les deux militaires avec une violence inouïe à travers le verre. Perdant connaissance sur le coup, Ambrosias ne vit rien de la suite.


Sans qu'elle sache combien de temps après, elle rouvrit légèrement les paupières. Son corps entier était comme en feu et elle souffrait le martyr. Incapable de bouger, sa vue trouble était focalisée vers ce qu'elle estimait être la fenêtre de son bureau. Une épaisse fumée noire s'en échappait. Autour d'elle, il y avait beaucoup de bruit, des gens hurlaient, mais elle ne les comprenait pas. Tandis que sa tête tombait sur la gauche, elle vit le corps de Dario. Le pauvre homme était si mutilé qu'il n'en était  plus reconnaissable. Incapable de faire sortir le moindre son de sa bouche, Ambrosias sentit des larmes couler le long de ses joues brûlées. Alors qu'elle perdait connaissance une fois encore, elle ne comprenait pas pourquoi elle ne voyait plus son bras.





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