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[1627] Un passé trouble.


Fin de l’hiver 1627, Kanokuni.

Le temps frais s’était éternisé assez longtemps, les rayons d’un soleil lointain commençaient à faire fondre cette couche blanche et la saison de la boue arrivait d’un pas sûr. Attablé à la vitrine d’un salon de thé, le jeune Jim cuvait sa soirée tout en massant son épaule endolorie par le combat de la veille. N’ayant aucun souvenir d’après le combat, seul le gout amer d’un alcool de médiocre qualité lui restait en bouche, saveur plutôt désagréable quand elle est mélangée avec quelques coupures aux lèvres qui, étant donné le liquide ingurgité, le chauffait comme un animal de bétail auquel on vient d’imposer le fer.

Dehors, les enfants jouaient paisiblement à se lancer les dernières boules de neige de l’année, mais lui n’était plus intéressé par ses jeux, hier au soir il avait remporté son vingt-huitième combat dans l’arène clandestine des bas quartiers. Désormais, il devrait trouver un moyen d’échapper au regard de son paternel pour quelques jours, afin de laisser ses bleus reprendre leur couleur et ses lèvres cicatriser de cet horrible combat. Relâchant sa tête sur le dossier de sa chaise, le jeune pugiliste en vint à se demander, arriverait-il à trouver un adversaire coriace un jour ?

Quelques pièces trouvèrent la table, puis il s’engouffra dans son manteau en peau de mouton pour trouver la ruelle, chemin qui le mènerait vers d’autre aventure.
    Yemoja, accoudée au bastingage du navire marchand, souriait en regardant les rivages de Kanokuni se rapprocher. Le navire, rapide et léger, fendait les flots comme une carpe koï remontant une cascade.

    « - Z’avez l’air heureuse ma p’tite dame. »

    La jeune femme replaça une mèche de cheveux derrière son oreille. Habituellement taciturne et peu encline à converser, elle se laissa aller à des confidences discrètes.

    « - J’ai toujours voulu visiter Kanokuni. Il paraît que l’architecture de cette île est remarquable et que les gens se déplacent à dos d’éléphants. J’ai hâte d’arriver.
    - Oh vous savez, les éléphants c’est surtout un attrape touriste. J’vous l’dis comme j’le pense.
    - Ah bon ?
    - Avant les gens s’promenaient sur ces bêtes, même des girafes pour certains, mais maintenant les rues sont trop p’tites. Ils sont rares ceux qui s’baladent toujours à dos d’ses bestiaux. Ou alors se sont des attrapes touristes.
    - Oh. »

    La jeune femme ne parvint pas à cacher sa déception. Toutefois, c’était logique qu’avec l’urbanisation de l’île les moyens de déplacements évoluent. Compliqué de stationner son éléphant le temps d’aller au marché.

    « - Puis bon si c’est pour cogner sur ces bestiaux j’préfère pas. Vous savez, ils sont intelligents y’a pas d’doutes.
    - Comment ça ?
    - Y paraît qu’un éléphant est aussi intelligent qu’un singe. Oh c’est pas moi qui l’dis, c’est mon fillot. Il est futé lui, il passe ses journées dans les bouquins. Je lui ai déjà dit qu’c’était pas bon pour s’trouver une amoureuse. Fin bon, il est débrouillard l’petiot, j’m’inquiète pas.
    - Non mais comment ça frapper les éléphants ?
    - Bah à votre avis, c’est comment qu’ils les dressent ? »

    Yemoja, interloquée, n’eut pas le temps de l’interroger davantage : le bateau venait d’arriver dans la baie de Jing et le vieux loup de mer avait fort à faire.

    Une fois la manœuvre d’amarrage terminée, la jeune femme descendit du navire et observa le tableau qui se dessinait face à elle. Des marins fourmillaient sur le port, les bras chargés de caisses remplies de fruits et de poissons, des bateaux allaient et venaient dans un rythme effréné, et au loin ces mêmes cargaisons (à l’odeur si particulière de poisson et de fruit) étaient chargées sur le dos d’imposants éléphants. Le cœur de Yemoja s’emballa, son rêve était en train de devenir réalité. Peu de choses pouvaient briser cette image de beauté froide et mystérieuse que la jeune femme entretenait, mais rencontrer dans éléphants d’aussi près en faisait partie.

    Intimidée, Yemoja resta à distance et décida de flâner dans les ruelles du port, déterminée à imprimer sur sa rétine chaque moment passé sur cette île. La tête vers le ciel pour observer les splendides bâtiments, la jeune femme percuta violement quelque chose.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t25475-ft-de-yemoja-kojiki#2663
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