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Science sans conscience (PV Nova Stainless)

Un pirate entrait à la garnison d'East Blue. Or, on n'entrait jamais seul en ces lieux après avoir battu pavillon noir. En tout cas, pas à moins d'avoir quelques vœux de suicide bien affirmés. Celui-ci, de forban, dans la garnison, il y entrait la corde au cou et les mains liées. Le gibet n'avait cependant pas été apprêté par avance, mais c'était ainsi qu'Alegsis traînait ses proies.
Tenant son trophée en laisse d'une main, faisant fi de la dignité humaine dont il ne comprenait pas le concept bien qu'on lui eut expliqué cent fois, son autre paluche était quant à elle affairée à tenir fermement le pinceau grand comme un balai dont il faisait un usage martial prononcé. C'est alors en grande pompe et les semelles couvertes de flotte qu'il venait dégueulasser les lieux de sa présence aussi malvenue qu'intempestive. Son existence, en ces lieux où l'ordre était pourtant censé y régner, était tout juste tolérée du fait qu'il se trouva toujours du bon côté de la loi ; mais pour de mauvaises raison. Sa prime ainsi, du moins celle de sa proie tenue en laisse, il venait la rafler dans l'allégresse, faisant commerce de viande humaine pour peu que la loi l'estimait juste.

- Salut la compagnie ~, carillonnait-il sans peine à force qu'il fut devenu un habitué des lieux, ce n'est que moi, ne vous levez pas.

Pour lui ou pour on autre, on ne se serait guère dérangé à moins que le galon fut scintillant. Il y avait tant à faire, et jamais assez d'effectifs pour tout accomplir en une journée. Dans ce contexte de surmenage perpétuel, les chasseurs de primes venus faire irruption étaient finalement plus problématiques que salvateurs alors que chacune de leurs interventions creusaient un peu plus dans les caisses du Gouvernement Mondial. Mais l'ordre, paraît-il, le valait bien.

- Comment il va Gros Chat ? Initiait-il alors la conversation à l'intention cet invariable réceptionniste chargé de verser les primes à qui de droit.

- Il s'appelle Shoga, Alegsis : Sho-ga.

Peut-être était-ce la cent-millionième fois qu'il le reprenait sur la prononciation du nom de ce vice-amiral sous la houlette duquel on administrait le QG tout entier.

- Il est gros, c'est un chat... il pourrait aussi bien s'appeler Gros Chat. Plaida fort pertinemment un chasseur de primes qui, s'il n'avait pas opté pour cette noble vocation que la sienne, aurait sans doute été philosophe. Ou pirate.

- C'est un Minks... soupira le matelot et un Minks renard en plus Un début de crise de nerfs l'assaillait déjà, aussi prit-il une profonde respiration avant de demander avec un calme affecté, Qu'est-ce que tu veux, Alegsis ?

Sans formuler de réponse, Alegis se saisît de son pirate par la crinière après lui avoir dit de s'asseoir à même le sol. Alors seulement présentait-il le visage édenté de la veille de son forban en le hissant jusqu'au niveau du comptoir.

- Et il s'appelle ?

Car il ne suffisait pas de présenter le premier venu en espérant rafler le jackpot. Des règles, en matière de chasse-à-l'homme, il y en avait peu, mais il y en avait tout de même.

- Je sais pas, haussa sincèrement les épaules ce si consciencieux chasseur de primes venu réclamer sa rançon, on s'est pas présentés.

Il avait un don pour irriter son monde ce bon garçon. Un don qu'il exprimait au naturel et sans jamais le vouloir chaque fois où il émettait le moindre son ou commettait le moindre geste.

- Son nom, Alegsis, son nom ! S'agaçait un peu plus le Marine assermenté. Sur l'avis de recherche, c'est marqué quoi ?

L'irritation nerveuse, alors, n'en était qu'à ses balbutiements.

- Prrrt, exhiba Alegs dans un élan de désinvolture déplacé, je sais pas lire, moi. Je fais tout de visu. Un vrai pro. Pas comme certains.

Le plus plus difficile, avec les attardés notoires, était encore de ne pas leur briser la mâchoire quand ceux-ci se permettaient en plus de prendre leurs interlocuteurs de haut en dépit de leur propre bassesse. Pour aider le bougre - et aussi parce qu'il tenait à empocher la prime - Alegsis fouilla dans sa tunique pour en extraire un avis de recherche quelque peu ensanglanté. Le forban y figurait effectivement, mais il fut, à l'époque où la photo de lui fut prise, autrement mieux pourvu pour ce qui tenait à sa dentition. De son pinceau, Alegsis ne s'en était manifestement pas servi que pour peindre.

- Y'en a pour deux-cent mille berries. Déclarait-il alors. Car compter, il savait.

C'est presque les yeux fermés que le responsable des primes du QG pouvait remplir les formulaires. C'en était devenu si machinal qu'il n'avait pas même pris conscience que son crayon s'était déjà mis à écrire sur le formulaire adéquat. Ce faisant, il adressa à Alegs, les yeux toujours rivés sur sa paperasse, quelques menus imbroglios venus rompre la monotonie de ses encaissements habituels.

- Faudra que ça attende de toute manière d'ici à ce que les fonds de ce mois soient transférés au QG. On ne verse aucune liquidité avant demain après-midi, ordre du vice-amiral. Donc tu repasseras s'il te plaît.

Ses indications ainsi notifiées, il remit entre les mains d'Alegsis une reconnaissance de dette à garder pour le lendemain du fait qu'il recevrai sa prime en différé. Ce n'était là qu'un modeste inconvénient qui, par malheur, incomba au plus imbécile des chasseurs de primes de la région.
On sentait, à ce regard fixe et perdu sur ce bout de papier dont il ne pouvait pas décrypter les mots qui y étaient gravés, qu'Alegs s'était perdu en chemin tout en restant invarirablement immobile. Des points d'interrogation lui fumaient presque depuis les oreilles.

- On peut acheter des trucs avec ça ? Pensa-t-il pouvoir comprendre. Ce qui, de sa part, fut présomptueux.

- Oh nom de...Non Alegsis, s'impatientait un matelot ainsi indisposé dans son métier, c'est une reconnaissance de dette, ça veut dire qu'on te doit deux-cent mille berries.

Resté figé un instant de plus alors que le vent s'engouffrait dans son crâne d'une oreille à l'autre, le chasseur s'exhiba comme plus hébété qu'il n'avait l'habitude de l'être. Ce qui était une performance en soi.

- Que dalle, protestait-il déjà tant il n'avait rien saisi à l'affaire, je vous laisse pas mon criminel contre de la fausse monnaie. On reviendra demain. Allez viens fifrelin, déclara-t-il à l'intention du pirate qu'il tenait en laisse avec une cordelette, je vais t'acheter une glace. T'as pas besoin de dents pour manger une glace.

Ainsi croyait-il pouvoir partir le plus paisiblement du monde.

- Nom de... ! Alegsis... Alegsis ! Pris au dépourvu par l'énergumène dont il n'attendait que le pire, le Marine quitta prestement son poste afin de rattraper le fuyard. Tu peux pas partir avec un pirate, ce serait considéré comme de l'évasion.

Borné parce que stupide, Alegsis fronça des sourcils par-dessus ses yeux ronds, tirant sa marchandise par le bras droit tandis que le matelot s'était saisi du gauche.

- À moi, s'écriait-il de toute son idiotie outrancière, on m'arnaque ! Que fait la Marine ?! Rends-le-moi !

Vingt-trois, ce fut le nombre exact de marines à s'être mobilisés pour arracher le prisonnier des bras de son chasseur. La tâche, alors, fut particulièrement ardue tant Alegsis rivalisa d'opiniâtreté pour ne pas se laisser léser. Quand on parvint enfin à le lui extraire des mains, une jeune recrue, après avoir inspecté le pirate malmené, crut bon de demander :

- Vous êtes sûr que c'était un long-bras à la base ?

Il avait, en effet, fallut tirer très fort de part et d'autre afin de ravir le forban à son crétin de geôlier.
Tombé à la renverse dans un roulé-boulé à l'issue duquel il avait atterri sur le charnu, son bien lui ayant été ôté de force, Alegsis n'en finissait plus d'agonir de reproches des Marines en exercice qui avaient quelques autres occupations plus urgentes que de traiter avec un abruti pareil.

- Ah je vois  ! Se scandalisait-il bêtement, incapable qu'il fut de comprendre le principe de la reconnaissance de dette. Le corporatisme militaire dans toute sa splendeur. Ah c'est du beau. Ah c'est du propre ! Quand je vais dire ça à Gros Chat, vous allez le sentir passer.

Revenu à la charge en espérant qu'un sursaut d'intelligence - ne serait-ce que par mégarde, - vienne à cheminer dans la boîte crânienne de ce prodigieux crétin, le préposé aux primes daigna encore lui adresser la parole une fois.

- Son nom c'est Sho...! Il renonça finalement au correctif qu'il savait vain à force de s'y être essayé. ALEGSIS ! L'engueulait-il les yeux cerclés de veines épaisses, REVIENS DEMAIN PASSÉ MIDI, ON TE DONNERA TA PRIME !

- D'accord.

Cette fraîcheur avec laquelle il avait accepté l'injonction, dans un calme aussi soudain qu'inespéré, sa bouille résolument amorphe, estomaqua son interlocuteur qui était apparemment parvenu à lui faire entendre raison sans trop s'y être pourtant attendu. Aussi nonchalant qu'il était insupportable, Alegsis quitta la scène en sifflant, agissant alors comme si jamais il n'avait causé de scandale.
Comme à l'accoutumée, on poussa un soupir de soulagement à son départ tant chaque interaction avec lui était une épreuve de force nerveuse dont ne ressortait jamais vraiment indemne. Cependant, de cette porte d'où était sorti un abruti, un chapeau dépassa ensuite, puis une moitié de visage grotesque se dévoilant jusqu'au nez.

- Mais du coup, je fais quoi en attendant ? Revenait-il à la charge en minaudant comme un gosse.

Son trajet jusqu'au QG, il l'avait accompli à la force de ses mollets à convoyer en pédalo comme il le faisait si bien. Aussi se voyait-il mal effectuer un aller et retour jusqu'à l'île la plus proche le temps de prendre son mal en patience.
Vaincu à l'usure, comme pour envoyer chier un ennemi devant lequel il capitulait sans condition parce qu'il avait du travail par-dessus la tête, le Marine assigné à l'accueil, dans un acte de négligence inconsidéré, accorda souverainement l'hospitalité à quelqu'un qu'il faisait pourtant bon ne jamais avoir dans les parages.

- Va à la salle de repos à l'étage, prends-toi un truc à boire, occupe-toi en silence et surtout, dors sur le canapé. Je veux plus te voir avant demain midi !

Ce n'était pas un loup qu'il laissait alors entrer dans la bergerie, mais un cachalot épileptique qui, du seul poids de ses âneries, pouvait manquer de faire crouler un monde sous lui. Et à son corps défendant qui plus est. Car Alegsis Jubtion était d'autant plus dangereux qu'il n'avait jamais conscience de l'être.
Sans surprise, en dépit d'indications, certes lapidaires, mais limpides, Alegsis fut fidèle à ce qui était alors attendu de lui et se perdit aussitôt qu'il fut engouffré plus profondément dans le QG. Il avait de la ressource, néanmoins, cet animal. Aussi, bien qu'il fut incapable de lire un plan car lire, il ne savait pas, c'est avec assurance qu'il pénétra des locaux qui, à vue de nez, devaient sans doute faire office de cafétaria.

C'est ainsi qu'il entra sans accréditation aucune dans les bureaux de la Marine scientifique pour tomber nez à nez avec l'officier de garde, un binoclard manifestement malhabile de ses doigts à en deviner la prothèse qui lui faisant office de substitut à la main gauche.

- Alors pour moi, ça sera un café au rhum. Mais mollo sur la caféine, hein. S'annonçait-il alors en ces termes sans qu'il ne se soit présenté en aucune manière que ce soit.

S'adressant à l'officier comme s'il s'était agi d'un employé de cafétaria, Alegs s'installa sur un siège, posant ses bottes sur le plan de travail le plus proche, ses semelles encore humides des embruns marins qui dégoulinaient par gouttelettes entières sur les divers rapports scientifiques et cartographiques qu'on y trouvait parsemés.
On n'avait pas sonné l'alerte. Par élimination, le responsable des lieux put alors en déduire qu'il ne fut pas présentement victime d'une invasion révolutionnaire. Aussi, parce qu'il avait de bonnes raisons d'être circonspect de cette intrusion soudaine, celui-ci fut-il fondé à se demander ce qu'un si curieux hurluberlu était venu accomplir dans les environs.


Dernière édition par Alegsis Jubtion le Mar 9 Mai 2023 - 12:20, édité 3 fois
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Se penchant sur sa table, à moitié endormi, Nova Stainless laissait entrevoir tout le flegme de la marine mondiale en pleine action. Il faut dire que c’était pas souvent animé, comme endroit. Plus souvent silencieux, ou alors peuplée de chuchotement, la section scientifique d’East Blue, et plus particulièrement son département, la botanique, c’était un peu le placard pour un mec comme lui. Il avait dû ne pas plaire à quelqu’un de la haute, ou bien tout simplement que ses talents n’étaient pas encore reconnus, qui sait ? Baka, tu t’ennuie pendant que d’autres meurent de faim, relativise un peu, Nova Stainless… Se réprimanda le pauvre bougre. Il avait pas tords, mais c’était pas une raison pour apprécier la glande et le manque d’action. Car oui, de l’avis général dans le bureau partagé par six bonhommes tous spécialisés en plantes, Nova n’avait rien à foutre dans cet endroit, emplis de « sérieux » et de « calme ». D’un ennui hors du commun, même jusque dans leur manière de saquer un  mec, le blondin piqua un petit somme pendant que les autres vaquaient à leur occupations, c’est à dire aller ennuyer un autre bon gars, ou bien promener leur échantillons comme des bons chiens chiens en laisse, pour montrer aux autres services qu’ici, on était « calme, sérieux ET efficace ». Du moins, ce fut ce qu’il lui semblait être la seule raison possible de pareils déplacements, surtout depuis sa somnolence insolente.

- Monsieur Stainless ! Fit une voix derrière sa tête, et un livres de botanique termina de le réveiller en frappant de sa reliure de cuir sur la table qu’il occupait en tant que petit coin de sieste. J’espère que vous en avez terminé avec les prélèvements et les échantillons qu’on vous a envoyé ? Tout le monde se gourmandait de rire, se retenant d’exploser, tant la situation les amusaient. Bande de glands. Ils gloussaient comme des poules, tandis que le Docteur Stain’, lui, levait la tête d’un air bien enfariné, le genre d’air qui impressionnerait même un jury de boulangers. Sans parler de ses miches, même si elles sont importantes, une fois redressé, le jeune homme rendait bien une tête voir deux à son interlocuteur.

Ce qu’ils ne comprenaient pas les autres, c’était qu’on venait l’emmerder, lui, parce qu’il était le botaniste principal du QG. Le summum de la crème, le toping du smoothie – un boisson locale  à Alabasta qu’il vous faudra absolument goûter si vous ne la connaissez pas, le T dans Spécialité. Bref, c’était l’élément principal et le plat de résistance, si vous voyez ce que je veux dire.

- Oy oy oji-sama,
fit-il en levant les mains bien haut, vous m’avez eu chef, je suis pris au dépourvu, bravo. Fit-il en fouillant dans ses poches, un grand sourire accroché à ce joli petit minois. Tenez, vos deux cent berrys, vous avez réussis à me prendre la main dans le sac… Qu’il fit en se grattant l’arrière du crâne. Les gloussements ainsi que les sourire sardoniques et entendu, se firent des mines déconfites.

Oui, il était pote avec son supérieur. Non il n’allait pas avoir d’ennuis. Oui, c’était toujours lui qui faisait les tâches les plus ingrates, oui c’était lui qui restait tard la nuit et arrivait tôt le matin. Non, on appelait pas ça une bonniche; Plutôt un leader.  

- Garde les, le plaisir de voir ta tronche déconfite me sufit… Fit le vieux monsieur… Eh les gars, au boulot, rêvassez pas ! Qu’il fit aux autres glandus pas encore descendus de l’arbre. Avec ça, ils allaient encore plus le détester, mais ça lui en touchait une sans faire trembler l’autre, alors à quoi bon ?

- Vous avez entendu le chef, au boulot ! Fit Nova en attrapant un dossier, et commençant à gribouiller quelques mots dessus, pour ses recherches personnelles. Midi sonna, et le bureau se vida a une vitesse hallucinante… Des glandeurs en plus de ça ? Il allait leur acheter un arbre un jour, le genre Chêne, mais pas sûr qu’ils comprennent la référence… Nova était dans son monde quand il était seul, c’était la seule manière pour lui de bosser efficacement. Là, il était entrain de s’occuper de son bras gauche, la machine rutilante laissant entrevoir toute son ingénierie, et les écrins qui lui permettaient de garder ses petites créations personnelles, dans un état proche de la stase, en réglant les constantes avec différents bouton. Et c’est ce moment que choisit un hurluberlu pour entrer dans le bureau des sciences appliquées, spécialité botannique. Nova tirait une tronche de trois pieds de long, mais l’autre le pris de cours …

- Alors pour moi, ça sera un café au rhum. Mais mollo sur la caféine, hein.  Qui lui coupa la chiche. Il laissa l’individu s’installer sur la chaise de Garrisson Ford, un des gars qui pouvait pas le piffrer. Il reluqua le bon bouseux assumant sa condition de pecnot, mais ne se laissa pas rattraper par le jugement hatif, il voulait comprendre. Disséquer. Savoir.

- Alors, salut bonhomme … Qu’il fit avec un grand sourire, refermant la prothèse qui lui servait de bras gauche et s’approchant … Tu sais que c’est pas la cafeteria ici, ou bien t’es juste du style provocateur ? Enlève tes pieds du bureau, ici on est à la scientifique, pas chez ta maman.

Il remonta ses lunettes sur son nez. Sourire désarmant. Touffe blonde en pagaille.

- Moi c’est Nova, mais tu peux m’appeler le docteur. Le docteur Stain. En quoi je peux t’aider mon petit gars ?
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De pareils écarts, on ne pouvait hélas pas les imputer à une provocation outrancière, mais à une idiotie qui dépassait l’entendement. Qu’il se trouva ou non dans ce qu’il crut alors interpréter comme une brasserie expérimentale ; « scientifique » comme le lui fit savoir le loufiat, Alegsis n’en avait cure. Le service y était déplorable, mais il dut composer avec à défaut de mieux.  

- Dans ce cas monsieur docteur, fit-il savoir de toute son indolence tandis qu’il croisait maintenant les mains derrière son chapeau, ce sera un café au rhum pour moi.

Il mettait de la bonne volonté à être débile ce homme-là. Ce mérite-ci, au moins, on ne pouvait le lui nier. Bien assez tôt, avant qu’on ne prenne le temps de le lui interdire, Alegs s’était saisi d’un tube à essai qui traînait non loin. Pareil à un animal curieux, mais moins farouche encore pour ce qui tenait à l’instinct de survie, Alegsis, quand il s’exposait à un nouvel environnement, touchait à tout tant qu’il ne se trouva personne pour lui taper sur les doigts. Et il ne touchait pas de ses doigts seulement.

- Il sont curieux leurs verres à digestifs. Ces Marines je vous jure. Commentait-il circonspect non sans se priver toutefois de boire cul-sec ce qui s’était trouvé à l’intérieur.

Quoi que ce fut qu’il se fit trisser au fond du gosier, on put juger, à sa réaction, que la « liqueur » était quelque peu corsée. Ses pieds, Alegs les avait promptement ôtés de la table alors qu’il s’était jeté à terre pour mieux s’y rouler dans la disgrâce, ses mains nouées autour de sa gorge. Le digestif n’avait apparemment pas été à son goût.

- Monseigneur monsieur docteur ! Parvînt-il à beugler depuis sa gorge gravement desséchée. P… pas de sucre dans mon café AaAaargh !

On eut pu croire – et légitimement – que, dans pareil contexte, la priorité aurait pu être de demander l’aide, mais c’était se risquer à bien des traumatismes que de chercher à comprendre un esprit autant encrassé par la bêtise que celui d’Alegsis Jubtion. Son injonction alors formulée, Alegs retourna à ce qu’il savait faire de mieux dans l’instant présent : se rouler par terre pour cuver son agonie.

Présenté à une situation telle qu’on ne savait jamais vraiment trop comment réagir tant tout y était aussi alarmant que grotesque, peut-être, enfin, Nova allait-il regretter de ne plus s’ennuyer. Le fait est que laisser mourir un inconnu dans les bureaux de la scientifique, alors qu’il fut le seul officier en présence, pouvait impacter son évolution de carrière. Aussi devait-il agir – et vite – s’il souhaitant que le crétin venu s’empoisonner dans ses pénates n’expire pas sous ses yeux.
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Il se frappa les deux joues et se pinça la main. Non, il ne rêvait pas, l'autre type -qui ne s'était toujours présenté, venait d'avaler le contenue d'une fiole dans laquelle on avait adjoint des cellules d'un organisme vivant particulièrement rare, chère, et surtout une des plus dangereuse du labo. Il s'attendait à pas mal de réactions de la part de l'individus, du refus, de l'agitation ... Mais là, il fut pris au dépourvu. L'air ahuris, les sourcils en pleine bataille de pouce, la bouche ouverte, il ne put s'empêcher de parler fort, de crier presque : Mais qu'est-ce que tu branles, tu veux mourir avant l'heure ?! Tu viens d'avaler une souche de champignons toxiques, on l'appelle par ailleurs le Glosseum malachite -petite interlude dans ses paroles où il se permet de lever le doigts- T'as de la soupe à la place du cerveau ? Ou tu serais une nouvelle espèce de pâte à crêpes, avec plein de grumeaux ... ! Cria-t-il encore, avant de se reprendre.

Gisait dans son bureau d'étude, un individus non autorisés, et mourant. Il n'avait pas beaucoup de temps, ni beaucoup d'espoir de réussite. Il lui fallait réagir rapidement, s'il ne voulait pas se prendre un blâme, en plus d'un sacré savon : Pourquoi tu n'as pas empêcher cet imbécile de boire dans les éprouvettes?! Pourquoi tu ne l'as pas chassé des qu'il a mis un pied dans ton département ? Bref, la joie d'être la tête pensante d'un groupe d'imbéciles, même pas assez doués ou intelligents, pour ranger leur putain de virus et autres terrible plantes terriblement dangereuse ? Il y'avait assez de place pourtant, dans cette partie. Le Garisson Ford, oh oui, c'était lui c'était sûr.

- Bon, moins de blabla et plus d'action. Il attrapa le bras de l'énergumène, et le laissa retomber... Il a perdu conscience, mais il est encore en vie... Pour combien de temps ? Sacrée constitution mon brave ! Fit-il en parlant à moitié pour lui, espérant que sa voix suffirait à réveiller le vilain et gros bébé qui semblait partir avec l'eau du bain. Il ouvrit la boite à "lout" comme les appelaient le commun des scientifique, la boite qui contenait les précieux sujet d'études qu'il restait à ce maudit Ford. Il en préleva un échantillon, qu'il enferma dans une autre éprouvette, avant de la mélanger à une solution au ph neutre, un liquide alcalin, qui permettait d'obtenir un sérum efficace. Vous ne verrez plus la naturopathie après ce passage. Il prit une grande inspiration ; C'était quitte ou double ! Soit il le tuait définitivement, soit il le ramenait brusquement à la conscience, comme l'adrénaline après un arrêt brutal du cœur.

- Me lâche pas mon gars ! Il lui fit boire la solution de en lui soulevant la tête pour ne pas qu'il s'étouffe. Ce fut instantané, en quelques secondes, il fut sur pied. Il allait encore nous envoyer du bousin vocale, de la merde tout droit sorti d'un cerveau étriqué. C'est alors que le petit gars d'Orange brisa toutes ses chances de tenir la bavette, et d'avoir l'ascendant sur lui en étant imprévisible. Il lui attrapa l'oreille et le fit se mettre debout, douloureusement espérait il. Combien de fois dois-je te le dire, billy ?! Il fit les gros yeux en agitant le majeur de la main libre -la senestre, ON EST PAS CHEZ TA MERE. Explosa-t-il, alors que les autres devaient se détendre devant un bon petit plat préparé par qui une mère, qui une sœur, qui une femme ... Lui, bah il ramassait les bouseux qui jonchaient le sol. Enfin, le seul et unique cul terreux et fier de l'être de tout l'Est !

- Suis moi, je vais te montrer ou est ta place ! Fit-il en le forçant à sortir tout en lui pinçant l'oreille... Il était énervé. Il mettait sa vie à couper, que l'autre n'avait aucune conscience de ses actes, et qu'il ne prenait pas conscience des conséquences de ceux-ci. Il passa devant un bureau de la scientifique, encore vide. Sur le mur, un panneau annonçait que l'entrée était interdite aux étrangers du service. Si tu ne sais pas lire, ça dit que cet accès est interdit ! Une image avec une tête de mort, annonçait même l'une des conséquences probable. On ne faisait pas ça que pour protéger les scientifiques, mais aussi pour protéger l'extérieur des tests qu'ils faisaient, parfois dangereux, souvent imprévisibles, tout le temps les deux. On peut me dire comment, en sachant s'introduire dans une des places fortes les mieux gardé de East Blue, le seul qui réussit à s’introduire n'arrive même pas à déchiffrer les symboles courants ????  conclua-t-il. par une pensée.C’est vrais, ça n’a pas de sens quand même.Simple rhétorique, ne réponds pas.

- Maintenant tu viens avec moi … Ou j’alerte la zone qu’un intrus c’est introduit chez nous, et qu’il est dangereux, et qu’il est armé … Armer oui, d’un pinceau. Il haussa les épaules pour lui même, et continua de traverser le complexe par des couloirs, se donnant même le luxe de prendre un raccourci.

Arrivant à l’acceuil l’autre au bout du bras, il se planta devant le soldat attribué à l’acceuil. Qui fit une sale mine en voyant la mienne, et une grimace encore pire pour l’energumène à côté de moi.

- Lui, c’est qui ? Fit-il avec une certaine autorité, et un agacement prononcé dans la voix.
- Heu … lui ? Jamais entendu parler … qu’on lui répondit, pour sa gouverne … C’est pas votre pote  à vous ?
- Non, c’est pas mon pote, à moi, et c’est votre job d’eviter que ce genre de cas se retrouvent dans nos locaux ! Vous faisiez quoi là ? La sieste digestive je présume ?
- Déjà, vous n’avez aucun prérogatives sur moi, vous avez même pas de rang officiels dans votre « bureaux », c’est pas ici que ça va changer… se reprit le jeune officier, sans doute un caporal imbu de lui même.

Encore un qui est pas tombé loin de l’arbre.

- Bon, Bobby, on va faire un tour, j’ai besoin de prendre l’air
, fit-il en le traînant sur les quelques mêtres qui les séparaient de l’extérieur.
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Docilement, comme on traînait derrière soi un petit mammifère docile et crétin qu'on aurait dompté de la veille, Bobby Alegs suivait assidûment et sans broncher ce qui, à demi-mot, s’était vu affecté à ce fin privilège qu’était de devoir lui servir de garde-fou. « Garde-fou » ; le terme, dans son acception première, n’aurait jamais su être plus idoine que pour qualifier la présente relation qui les liait l’un à l’autre pour l’heure.
Il avait beau le suivre sans demander de « pourquoi » à « comment », ce binoclard ; s’il s’était si aisément laisser apprivoisé, Alegsis, c’était parce qu’il espérait qu’au terme de cette poursuite informelle, on lui servirait enfin son café au rhum. Il y tenait. Les animaux stupides ne s’intéressaient en effet jamais aux intellects supérieurs qu’afin d’en tirer un avantage.

Dehors, à présent conscient qu’on lui avait jeté un joli bâton merdeux entre les doigt, le scientifique, derrière la balustrade de pierre blanche, à scruter la mer qui s’écrasait sur les récifs du haut d’une des cours aménagées à l'extérieur du QG, devait désormais composer avec une réalité qui, à chaque jour qui passait, l’indisposait un peu mieux. Il avait des aspirations ce botaniste-ci, servir de baby-sitter à un simplet forcené n’en faisait pas partie.
Un simplet d'ailleurs bien silencieux. Assez pour interloquer ; suffisamment pour inquiéter. Alegsis Jubtion était exaspérant au naturel à parler et agir inconséquemment en tout lieu et à toute heure, toutefois, c’était encore lorsqu’on ne l’entendait plus qu’il était permis de redouter le pire. Cet homme-là était une menace de tous les instants, un condensé de nitroglycérine édulcorée dans de la connerie distillée à l’état pure qui, dans son infinie désinvolture somme tout infantile, sautillait gaiement partout où il allait. Aussi, le concernant, un silence ne pouvait que précéder un « boum ».

Quand il se retourna pour voir à quoi avait œuvré son boulet tandis qu’il en était resté à contempler la mer, la cigarette que le scientifique avait porté à ses lèvres lui était tombée du bec. Cet ustensile que l’abruti avait trimballé à la main tout du long, ça n’avait pas été un balai après tout ; plutôt un pinceau. De cet état de fait, on en prenait conscience quand son propriétaire en faisait usage, c’est-à-dire trop tard.
Et « trop tard », dans de pareilles circonstances, se concrétisa par une ravissante esquisse : un graffiti rouge vif qui avoisinait de peu les trois mètres de haut et qui, dans toute sa magnificence, représentait rien moins qu’une tête de mort portée sur deux tibias. Ce même symbole contre lequel le scientifique avait presque collé le groin d’Alegsis tout contre pour lui signifier plus tôt que ce sigle alertait d’un danger – toxique en l’occurrence. Ce chasseur de primes-ci, lire, il savait pas, mais dessiner, c’était dans ses cordes. Des cordes qui, dans le présent contexte, manquaient de peu de pendre son accompagnateur. Ils étaient seuls dans cette cour où y postillonnait une bruine discrète ; et il s’en serait fallu d’un témoin pour causer leur mort sur une simple délation.

- Voilà, annonça fièrement l’artiste en prenant quelques pas de reculs pour mieux contempler son ouvrage, comme ça, tout le monde saura que la Marine, c’est des dangereux. Qu’il faut pas les chercher. L’ironie du sort voulut que sans toute sa stupidité, Alegsis chercha à faire honneur à la Marine en dessinant littéralement un Jolly Roger écarlate sur le mur de l’enceinte. Le problème, ajoutait-il avec une petite moue nicette et incrédule, c’est que ça part toujours à l’eau. Mmmmh.

Le problème – et pas des moindres – tenait surtout au fait qu’il avait, le plus benoîtement du monde, entaché le plus haut lieu à même de symboliser l’autorité du Gouvernement Mondial sur East Blue. Un crime inqualifiable qu’il perpétra pourtant sur un malentendu tragique, avec le sentiment du devoir accompli.

Parce qu’il se pensait en plus serviable à en juger le sourire niais et satisfait qui lui venait aux lèvres lorsqu’il contempla l’ouvrage, chacun de ses poings posé sur ses hanches. Vandaliser un bâtiment de prestige appartenant à la Marine, des milliers de révolutionnaires avant lui s’étaient déjà essayés à pareil haut-fait pour l’honneur de leur cause, au prix parfois de leur vie. Lui, en revanche, y était parvenu par accident, guidé qu’il fut par l’indolence sourde qui le caractérisait si bien.
À bien y regarder, il n’y avait finalement pas pire révolté contre le système qu’un citoyen loyal et arriéré au dernier degré.

Nova lui aussi contempla l’œuvre qui, parce qu’il fut assez négligent pour la laisser advenir, pouvait lui valoir la cour martiale dans l’heure. Le tout, avec un jugement écrit par avance.

Insouciant qu’il était, loin de s’en faire car absolument inconscient de l’impair qu’il venait de commettre, Alegsis se souvînt que son promeneur était scientifique. Du moins avait-il usé de ce terme pour qualifier le bureau d’où Alegs l’avait débusqué.

- Ma peinture qui s’en va à l’eau, ça c’est la guigne, se confiait-il à un homme dont il avait signé l’arrêt de mort de son pinceau, vous autres là, les gens de la sciencité, si au lieu de créer des bateaux ou que je sais quoi, vous vous penchiez sur une peinture qui résiste à la flotte, le monde, il en serait rien que mieux meilleur.

Il avait parlé avec ses tripes et certainement pas avec sa cervelle. Le seul moyen, dans l’instant présent, d’œuvrer à un monde « mieux meilleur » eut sans doute été de le tuer dans la seconde. Chose dont Nova eut été bien inspiré de faire, bien que cela eut quelque peu entaché ses états de service – ainsi que les murs de l’enceinte qui étaient déjà suffisamment maculés de rouge comme ça.
Son indignation du moment évaporée aussitôt qu’il l’eut sortie de son système - car il sautait d’une humeur à l’autre sans jamais rester constant dans ses impétuosités - Alegsis mettait en réalité au défi la Marine scientifique de lui concocter une peinture résistante à l’eau. Priorité s’il en était au beau milieu d’une guerre déclarée contre la révolution et la piraterie organisée.

- Après, je comprends, admit l’imbécile, vous êtes juste des gens nuls qu’on met dans des bureaux plein de digestifs moisis parce que vous pouvez pas être de vrais Marines. Faut pas trop en attendre de vous.

Et dans un ultime élan de sollicitude – car il se voulait véritablement sincère dans son reproche formulé si ingénument, ne visant aucunement la brimade – Alegs tapota la tête de Nova dont un seul des neurones surclassait l’intégralité de ce que le chasseur d'hommes avait dans la boîte crânienne. Cette condescendance gentillette, Alegs l’exprimait alors que derrière lui, un immense Jolly Roger rouge flamboyait de par son fait sur les murs même de la forteresse luttant le plus âprement contre la piraterie à des lieues à la ronde. Quand un tel individu, avec un palmarès aussi outrancier à exhiber, se sentait de vous prendre de haut, un semblant d’amour-propre commandait en principe de le remettre à sa place. Que ce fut en relevant son défi, en le massacrant, ou pourquoi pas les deux.

Le fait est que la petite bruine qui postillonnait n’avait encore pas eu raison du Jolly Rouge qui, Rouge, l’était vraiment de beaucoup. Un rouge qui, ainsi délavé sur les murs salis du QG, tendait vers un pourpre dont l’augure se voulait sanglante pour ce jour qui s’annonçait. C’était mauvais présage qu’avoir un demeuré comme Alegsis près de soi, et de ce couillon-ci, Nova en avait en plus la garde. On lui avait assigné à charge une malédiction, il ne tenait qu’à lui de survivre à cette épreuve de force matérialisée en ce bas monde avec la tête la plus niaiseuse qui soit.
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Au début il resta la bouche ouverte, sa cigarette lui en tombant du bec. Il ne savait même plus quoi penser... Une bêtise pareille, ne pouvait être vaincue, ne pouvait être resonner ni changer en quelques manières que ça. Sûr que c'était un truc congénitale, une histoire d'adn aussi moisi que les champignons de Garisson, il ne dit rien. Le silence totale. Il écouta gravement ce que l'autre avait à dire, opinant du chef comme un désœuvré, comme un bateau sans phare dans la nuit, comme un soldat au front sans son arme. Il n'était pas préparé à ce genre de bêtise imbattable. Il devait le reconnaître, c'était presque un art, voir un génie artistique si l'on voyait ça d'un autre point de vue. Sans doute que l'inconnu, se trouvait fort adroit et malin, puisque ce trait était, après tout, le fer de lance de la connerie humaine. Toujours ce croire plus malin que la moyenne, c'était de la masturbation mentale, avec une chaussette et un peu de crème hydratante. Un messie en culotte de velours, un vice, un pêché que se partageaient de nombreux être sur cette terre.

Puis vint le coup de sang, celui qui lui monta à la tête en trois secondes, comme les tambours de guerre, mais dans sa tempe exclusivement. On vit la veine frontale se tordre, et se nouer, sa gorge lui serrait, sa bouche était presque sèche, et en plus, comble de toute cette merde qui lui tombait dessus, un fin crachin vint lui tremper à moitié le visage... Dieu, kami ou autre entités auquel le péquin moyen croyait, devait l'avoir pris en grippe. Se frappant le front de la paume, et fit cette moue désespérée qu'on attribue aux êtres pourvu d'un minimum de clairvoyance, face à des abbrutis de première classe.

Lui, il avait la carte d'abonné et le pass premium bêtise humaine, c'était sûr. Et pourtant, c'était bien Nova qui se rendait compte que son cas, n'était pas le plus grave. Il pouvait faire preuve d'une folie passagère, ou bien avoir des comportement étrange ... Mais a côté de lui, ce gars là, il était une vraie lumière. La meilleure flèche du carquois.

- OYYYY, Bobby, t'es con ou quoi mon pauvre vieux ? T'es con ou t'es un pirate de génie ? T'es con ou il coule du sang révolutionnaire dans tes veines .... T'es con ma parole, une galère comme toi, j'en voudrai pas tout les jours... Il sortit une nouvelle cigarette de son paquet souple, en frappant le cul en aluminium, faisant jaillir son petit vice personnel. Il craqua une allumette ... Si je te fais une peinture resistante à l'eau... Tu viendras effacer cette horrible graffiti. Et tu attendras bien sagement ton tour à l'intérieur ... Sinon, là, je pourrai plus rien faire pour toi, mon petit bobby. Il faudra que tu paye le tribut d'une manière ou d'une autre ... Capiche ? C’était une question rhétorique… Alors t’ouvres grand tes écoutilles, tu mets au point tes petites mirettes, et tu laisse faire les pros … Et parce qu’un geste vaut mille mots …

Il attrapa le garnement par l’oreille, et ouvrit la porte de la caserne d’un coup de pied bien placé. L’autre au guichet, n’en crut pas ses yeux. Le scientifique et le grand benêt … s’entendent bien ceux là ? Passant un main sur son visage, il pouffa sur leur passage … Peut être que le code chez ces deux là, c’était tu me tiens par l’oreille plutôt que par la main ? Peut être que y’en avait un dominant, et l’autre dominé ? Il rit pour lui … Sauf que ça ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd.

- Alors toi mon gars, j’espère que t’as pas peur que ton casse dalle puisse un jour être empoisonné, mais je connais au moins dix espèces de fleurs sur cette île, qui te fileraient des sales journées pendant un long moment … Alors vas-y, moque toi ? Rien à redire sur mes états de services ? C’est bon ? Lui fit la tête blonde, toute proche de lui, trop proche peut être, en murmurant à moitié. C'était pas le moment de lui chier dans les bottes.

Il tourna les talons pendant que l’autre restait là, la bouche ouverte et les yeux se gonflant de peur et de surprise. Ah oui, c’était plus agressif que ça en avait l'air, un botaniste de la marine … Il allait surveiller sa nourriture.

Comme prévu par le doc.

Ceci faisait parti du plan pour retrouver un semblant de tranquillité, et de dignité, dans ce monde de brute. Il fallait de la force, pour pardonner… Alors que s’adonner à la haine n’avait rien de difficile. Lui ne céderait pas. Il savait qui il était, et ce dont il était capable… Ce serait pas aujourd’hui qu’on briserait sa confiance en lui.

Il traversa donc les locaux, traînant derrière lui son boulet tel un bagnard. Ils arrivèrent dans le labo.

- Si tu touches quoi que ce soit, tu peux dire adieu au rouge qui tâche, même sous l’eau.

Bon c’était pas tout ça, mais comment allait-il s’y prendre maintenant ? Il avait beau se triturer le cerveau, l’éclair de génie n’y était pas. Il était clair que c’était une sacrée opération mais … S’il réussissait et brevetait sa trouvaille, il y’avait matière à gagner beaucoup d’argent. Des berrys à la place des yeux, le regard vide, il se dirigea a petit pas vers son bureau. La lumière s’eteignit : "Nuit."[ Et se ralluma : "Jour".

- MÊME LA LUMIÈRE, TU TOUCHE A RIEN, C’est difficile de faire entrer ça dans ta caboche ?

L’autre eut la mine de l’imbécile heureux, qui n’avait rien compris. Pas trop rapide le matin, et doucement l’après midi ici ou c’est comment ? Ses collègues n’étaient toujours pas revenus ? Peut être que leur rencontre avait fuité dans le bâtiment, et que personne ne voulait se coltiner pareil énergumène. C’était même sûr. Revenir à la division botanique, c’était prendre le risque que Nova décide de leur refiler le bébé. Et personne ne voulait le langer, ni le surveiller, ce gros bébé.

Il se concentra sur sa tâche, plus il irait vite dans ses recherches, plus l'autre lui lâcherait les basques.

Et pourtant, oui, c’était ça ! Les couleurs c’est des truc qui renvoi plus ou moins de lumière. Sauf que l’eau venait à bout des pigments naturel qui reflétaient plus ou moins le spectre lumineux. Il fallait réussir à trouver un composant qui protège ses couleurs, tout en laissant passer la lumière… Et justement… Il attrapa plusieurs, éprouvette, ouvrit son coffre sécurisé ou il laissait ses créations les plus dangereuses ou les plus importantes. Sortant une huile d’une noix marine, qu’il était entrain d’étudier pour les utiliser sur les navires de la marine mondiale… Pour créer, justement, une matière résistant à l’eau. Mélangeant les pigments rouges qu’il pu trouver dans le bureau d’un autre scientifique, il se contenta de mélanger les deux éléments…

- Et maintenant … Il se tourna vers Bobby -cela restera sans doute son nom officiel pour Nova jusqu’à la fin, Maintenant, on attends.

Et il descendit son fauteuil brusquement, tout en tournant sur lui même, grâce à un mécanisme basique mais bien conçu. Levant les bras au dessus de la tête et se détendant pour la première fois qu’il avait vu sa némésis entrer dans son bureau …

- Yataaaaaa…
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Alegsis, à en juger la réaction de son garde-fou – qui faisait par ailleurs bien mal son travail – en vînt à la conclusion logique que celui-ci était finalement stupide. Il eut la rectitude toutefois de garder ses réflexions pour lui, chose suffisamment rare pour être appréciée. Un homme de science à la tête bien pleine eut en effet pu se braquer qu’un pareil idiot s’essaya à le prendre de haut.
S’il en était venu à penser cela, Alegsis, alors que la pensée était déjà pour lui un exercice périlleux, cela tenait au fait que la bruine, muée depuis en averse, ne tarderait de toute manière pas à laver l’infamie qu’il avait commise sur la façade d’un Q.G de Marine. Mais à en deviner l’âpreté et surtout la prestesse avec laquelle le binoclard s’en était allé lui confectionner une peinture résistante à l’eau, Alegs devina, de toute sa perspicacité, que son compère souhaitait alors qu’il rendit sa précédente œuvre immortelle, à jamais rivée sur la muraille d’un bâtiment de guerre du Gouvernement Mondial.

Il avait été sage, Alegsis, d’ici à ce qu’on lui fit mitonner sa peinture indélébile pour débile. Peut-être cinq ou six fois seulement, son chaperon avait-dû s’interrompre dans son travail afin de l’empêcher de boire une nouvelle fiole ou de se moucher dans un traité de botanique, mais ces errances exceptées, le chasseur de primes était resté sagement un doigt dans le nez à se gratter les fesses. Ce qui, toute chose considérée, était préférable au contraire.

Éreinté après avoir si rapidement concocté la peinture rouge dans laquelle il y avait mêlé ses enzymes végétaux, le binoclard lui en jeta un flacon rempli de l’instant même comme on balançait la gamelle à son clébard.

- La voilà ta peinture étanche.

- Je voulais pas d’une peinture à tanches, je voulais qu’elle résiste à l’eau ! Vitupérait déjà ce grand couillon de chasseur de primes, ses sourcils froncés sur des yeux ronds et inexpressifs.

- Elle résiste aussi à l’eau... Aboutit ainsi le scientifique en grinçant des dents plutôt que de s’essayer à lui expliquer la définition du mot « étanche ».

Son dû ainsi livré en offrande afin qu’il tassa son imbécillité sous le boisseau, Alegs ne se sentait que mieux investi de la mission d’en faire un usage intensif de sa peinture. Même s’il ne fut finalement gratifié que d’un très modeste flacon.

- Faut qu’on le teste sur un poisson.

Il avait des idées fixes, Alegsis, et jamais des bonnes. Plutôt que de soutenir à quel point l’inanité de ce projet n’avait aucun sens – car cela allait tellement de soi que l’expliquer eut été superfétatoire – Nova s’affaira à parfaire l'instruction d'un imbécile clinique. De poisson, ils n’en pêcheraient pas du fait que des audio-dials, placés dans les soubassements du Quartier Général, laissaient siffler en continu des ultrasons afin de repousser les espèces aquatiques potentiellement invasives. Rien que ne fut suffisant pour indisposer un Roi des Mers, mais de quoi au moins éviter que quelques poissons trop gourmands ne s’essayèrent à mordiller les coques de navires environnant. Un tel dispositif, considérant le prix des dials, coûtait une fortune à mettre en place et n’était que bien peu répandu à l’heure actuelle.
Aussi, précisément parce que pas un poisson ne longeait les côtes de l’île sur laquelle on avait juché le Q.G d’East Blue, peinturlurer de l’écaille tenait de l’irréalisable.
Resté hébété tout du long de l’explication, perdant son regard un instant après que l'information fut formulée à son endroit, Alegs contre-argumenta en usant d’un intellect pénétrant.

- On a qu’à... le tester sur un poisson ?

Quand il ne comprenait pas quelque chose, Alegs avait en effet tendance à ignorer ce qui lui avait été dit. Ce qui faisait qu’un mot sur dix environ pouvait l’atteindre. Alegsis était en effet un homme inaccessible et insaisissable ; la débilité en était la cause première.

Alors qu’il allait corriger son Bobby, le binoclard fut interrompu par des collègues, ceux-ci arrivés le sueur au front et la rétine tremblante. L’urgence de la situation dont ils venaient se faire le relais avait justifié qu’ils déguerpirent de leur planque pour finalement se risquer à retourner à leur bureau.

- Nova… t’as entendu la nouvelle ?

Une attaque de la révolution peut-être ? Nova l’eut en tout cas accueillie en libératrice. Le péril cependant, fut de moindre ampleur.

- Quelqu’un a infiltré le Q.G on sait trop comment. Il a…. il a dessiné un Jolly Roger sur le rempart ouest.

Dans ces moments-là, il fallait savoir rester calme. Il fallait aussi prier. Prier pour que l’abruti dont le botaniste avait officieusement la garde ne révèla pas avec son insolente bonhommie que le dessin avait été de son fait. Pas assez rapide pour le bâillonner cependant, son invité de marque – que les collègues de la scientifique toisèrent du regard pour évaluer cette bête curieuse dont on leur avait tant parlé – se mit à prendre la parole. Et bruyamment, car il ne sut en être autrement.

- Ah ça, Scandait déjà Alegsis alors qu’il s’affichait sincèrement outré et en colère, c’est un coup des pirates ! Fulminait-il les poings serrés et dressés devant lui. J’en mettrai ma main à cou...

Il était immédiatement redescendu du pic de sa rage, soudain timide et gêné alors qu’il ne pouvait s’empêcher de jeter des regards fugaces mais ostensibles en direction la main amputée du binoclard. Sagace et observateur – quoi que tardif dans ses examens – Alegs avait enfin remarqué que la main de son scientifique de compagnie avait été substituée à une prothèse chargée de combler le manque.

- Enfin, je veux dire, se reprenait-il en se tournant vers la fine équipe de la scientifique, les pirates ça me connaît, j’en chasse. Alors hésitez pas à me demander si vous voulez un coup de mai...

Et à nouveau, s’interrompant, il déglutissait en laissant perler le long de sa tempe une goutte de sueur, posant encore ses regards faussement discrets et grotesques sur la paluche en métal du botaniste.
Botaniste qui s’empara bien assez tôt du Bobby par l’arrière du col pour le traîner avec lui.

- Je l’accompagne pour enquêter ! On va aller voir plus loin du littoral s’il s’est pas enfui.

Traîné qu’il était, agitant son pinceau pour mieux accompagner ses éclats tapageurs, Alegs criait à présent dans les couloirs où on l’entraînait.

- On va lui faire sa peau à ce pirate !

- Me tente pas, Bobby, me tente pas.


***

De la distance, il avait fallu en mettre entre eux et le Q.G qui se trouvait présentement en effervescence. Alegsis, persuadé qu’il fut de son devoir de traquer le forban, dut être emmené de force sur une barque que la Marine scientifique s’arrogeait pour certaines de ses expérimentations en milieu marin. À ce parfait crétin, il avait fallu lui dire que cet exil en barque était là le seul moyen de mettre de la peinture sur la première sardine venue. De là, le chasseur de primes se montra raisonnable et tempèra une traque qui, si poussée jusqu’à son issue, ne pouvait que conduire à ses basques.

Éloignés à présent du Quartier Général à une mille nautique au moins, là où la faune marine n’était plus en proie aux ultrasons, le scientifique avait usé d’une de ses plantes pour attirer à lui un tarpon venu littéralement lui manger dans la main. La pêche, avec ce qu’il fallait d’astuce de cybernétique dans la paluche, s’occasionnait alors sans un filet.

- Mais c’est pas une tanche, ça ! Se scandalisa Alegsis comme un gosse capricieux qui, aussitôt percé par le regard de son accompagnateur, se résigna néanmoins à passer un coup de peinture sur les écailles de ce qu’on lui présenta ; un joli Color Traps rouge vif.

À peine fut-il relâché, leur cobaye, que celui-ci fraya à vive allure dans les flots d'où on l'avait extirpé, plongeant et sinuant comme une torpille qui, frénétiquement, changeait sans cesse de direction. Même à la surface, en dépit de la grisaille et de la modique averse venue les tremper l'un et l'autre, Alegsis et Nova pouvaient encore apercevoir la marque écarlate qui, s’agitant sous l’eau, jamais, apparemment ne s’estompait. La science était ainsi venue au secours de l’art.

- T’es content Bobby ? Lâcha avec une pointe d’agressivité le malheureux scientifique affairé à contenter son crétin de compagnie.

Avec ce grand sourire candide sur sa vilaine bouille, on ne put que deviner la satisfaction du loustic.

- Un peu ouais ! Se réjouissait-il penché au bord de l’embarcation. En plus, les effets du Color Traps ont l’air de fonctionner même sous l’eau.

Le terme, pour ce qu'il avait d'exotique, échappait à son comparse qui, alors, eut à peine le temps d’exprimer « Colors Traps » sous un léger froncement de sourcils avant qu’une masse, par-dessous, ne fit tanguer le rafiot.
Le Color Traps rouge, au répertoire d’Alegsis, attirait à lui toutes les intentions hostiles de qui avait le malheur de poser dessus son regard. Ainsi, sous l’eau, à s’agiter comme il le faisait avec ce qui était une cible irrésistible sur les écailles, le tarpon, en fusant à travers les flots de long en large, avait attiré et groupé autour de lui le moindre prédateur qui, à une lieue à la ronde, avait pu poser un semblant de regard acéré sur le sceau rougeoyant.
Cela s’était fait graduellement, sans qu’on ne s’en aperçoive puis, tout d’un coup ou presque quand il fut trop tard. Une nuée de squales, devenus si nombreux à grouiller dans les environs qu’on eut pu marcher sur eux, s’étaient amassés progressivement autour de l’épicentre de là où avait gravité le poisson marqué de rouge avant que celui-ci ne fut boulotté au milieu de la masse de dents et d’ailerons. Installés qu’ils étaient sur une barque qui semblait se soulever sans cesse sous une immense boule compacte de prédateurs affamés, les deux pêcheurs, à s’essayer à des expérimentations discutables comme ils l’avaient fait, se retrouvaient désormais cernés par les requins. Des requins qui, ainsi massés les uns contre les autres après qu’ils eurent convergés du fait du Color Traps rouge, y allaient déjà de quelques coups de mâchoire à l’intention de congénères trop familiers. Le sang coulait déjà dispendieusement, et la frénésie aquatique, de là, ne pouvait aller qu’en empirant.

- Ça a l’air de rudement bien fonctionner, s’emballait allègrement le niaiseux sans réellement battre la mesure de ce qui se jouait à présent autour d’eux, la même en bleu, tu pourrais ?

En effervescence partout autour d’une barque qui tanguait de tous ces chocs répétés de part et d'autre, les squales grouillaient, s’agitaient et s’agaçaient un peu plus à chaque instant qui passait de ne pas pouvoir faire bombance de ces deux copieuses andouilles dressés par-dessus les flots. Tous y auraient très volontiers trempés les dents.
Le bon sens, sinon l’instinct de survie, commandait à présent de rentrer dans le giron de la garnison, bien à l’abri derrière la barrière d’ultrasons. Encore fallait-il pouvoir l’atteindre au milieu du vivier d’ailerons et de museaux curieux venus grouiller par centaines dans les environs.


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On passera sur l'imbécilité courante et cyclique du pauvre Bobby. Bienheureux l'imbécile, qui ne voit arriver la fin, et sourit outrageusement même devant la mort, car la fin n'était pas encore un concept tout à fait déterminé. Le problème d'être un con pathologique, comme le cas clinique qu'il se trimballait depuis trop longtemps, c'est le manque de perspective. La clairvoyance, lire entre les lignes, savoir sinuer le long des problèmes, plutôt que les prendre d'un coup, d'un seul, massif et particulièrement retors. Truc simple, un vieux truc de pugiliste. Si tu vas à fond, les épaules droites, le buste relevé dans le prolongement de votre buste ; Vous seriez alors une cible mouvante, un encart marqué "tirez moi dessus, frappez moi car j'aime ça". Alors qu'en se mettant de profil, on pouvait justement devenir moins imposant, moins remarquable certes, mais la vie c'est pas une esbrouffe. La vie, en a qu'une, et même nova était plutôt sûr que personne ne voulait mourir consciemment, en tout cas, sans déraisonner.

Plaqué dans le fond de l'embarcation -histoire d'en rajouter, les pieds en X sur le banc qui servait à ramer, et les deux mains derrière la tête, Nova ne se doutait pas encore une seule seconde de ce qui se passait. Le spectacle l'aurait peut être intéressé quelques secondes, pour la beauté carnassière de notre mère la terre. Sauf qu'être prit en étaux par les prédateurs les plus redoutables des océans, n'était pas une sinécure.

-  Bien sûr que ça fonctionne ... FIt-il en réajustant ses lunettes sur le bout d son nez... Je suis pas si incompétent que ça... Après, ça ne feras pas de miracle, en fonction du temps de séchage, tu auras plus ou moins de couleur sur la durée ... Le bateau tanga un brin. Un mastodonte de près de deux mètres venait de le  bousculer, même pas pour attaquer, juste pour se précipiter sur le sang qui les entourait maintenant. C'était quoi ce bordel ! T"as foutu quoi larry ? Qu'il balança en se relevant, l'air courroucé, ce qui devenait une sorte d'habitude a force de fréquenter Alegsis, le pauvre ignare, le gros chien perdu d'East Blue. Après, son intelligence toute commune et ses conclusions pleine d'émerveillement, apportait de la fraicheur à la visions laconique et préconçu de Nova. Il retrouvait cette âme d'enfant que lui avait volé le QG du renard.

Il commençait presque à en vouloir à son commandement de le laisser moisir là. Après tout, ce n'est pas derrière un bureau qu'il allait pouvoir observer toutes les plantes du mondes dans leur environnement naturel, si ? Et ce n'était pas en se plaignant et en radotant en boucle, rabâchant continuellement les mêmes phrases vides de sens, qu'il allait changer quoi que ce soit à sa situation. OH BORDEL DE MERDE ... Se fit-il charretier en voyant une créature d'une taille plus que considérable, être happé par une autre créature encore plus grosse. Elle donna un coup de queux qui fit chavirer l'embarcation, dangereusement.

Pas le moment pour ronchonner, mais s'il avait sû, il n'aurait pas fait sa couleur favorite, le rouge. Il aurait chosis un rose pastel pailleté, ou un ocre reluisant d'ambre et d'un côté terreux. Des valeurs sûres eux aussi.

- Si tu veux d'autre couleur, il va falloir me tenir en vie ... !

- Parce que tu sais pas te tenir tout seul ? ... on comprends jamais rien à ton charabia ...

- Rame, et pose pas de question ! Fit Nova en s’élevant dangereusement, le bateau tangua comme une planche de surf, lorsque la bête de haute mer le percuta. Il termina le cul contre le bois, tandis qu’ils se faisaient ballotter comme une  pauvre hère entre deux institutions administratives. Un coup à droite, un autre à gauche… Ils n’avaient pas grand-chose à faire si ce n’était combattre. Il appuya sur un bouton à droite de son bras cyborg, et une capsule en sorti, qu’il arma dans le barillet prévu à cet effet.

Il tira dans le premier requin qui avançait la gueule béate, en direction de la pauvre barque. La balle libéra une rose, qui se planta entre deux canines du requin, et commença à pousser en se nourissant du sang de la victime. Elle grossissait à vu d’oeil.

- On y va, ça devrait les occuper  quelques minutes !Fit Nova en encourageant son conducteur avec la voix. Une, deux, une, deux, une !


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Ramer plus vite, Alegsis y fut disposé. On ne put en tout cas pas, pour cette fois, accuser sa crétinerie ou une absence de bonne volonté de sa part. Seulement, alors qu’il n’avait plus en main que des bâtons de bois longs de vingt centimètres chacun, l’entreprise qu’on lui commanda s’avérait pour le moins compromise. La faute – car il fallait un fautif à chaque catastrophe – revenait en dernière instance à ce Marine qui, dans un élan de témérité irréfléchi, avait cru malin de confier les seules rames à bord au plus irresponsable des mammifères que comptait probablement East Blue. À ramer comme il l’avait fait aux milieu de squales déchaînés, les perches s’étaient immanquablement croisées dans quelques mâchoires ouvertes avant de s’y briser. Alegsis s’était ainsi trouvé tout penaud, avant qu’il ne haussa les épaules et, désinvolte, jeta enfin par-dessus bord les morceaux de bois qui lui étaient restés entre les mains.

La situation présentait mal. À moins toutefois d’avoir eu un aileron et quelques séries de dents tranchantes.
Ce bon binoclard, qui n’aurait en aucun cas pu se douter que sa journée – et encore moins sa vie – se terminerait en de pareilles circonstances, resta penché, ses coudes positionnés sur ses genoux, les mains croisées par-dessus lesquelles il y avait reposé son nom. Ne restait en effet, pour s’extirper du bourbier agité dans lequel ils pataugeaient, que la nage ou la réflexion. Aussi, considérant les paramètres, préféra-t-il cogiter. Il cogita d’autant plus intensément qu’il le faisait pour deux, Alegs flânant quant à lui au milieu des remous mouvementés, prélude à une mort certains.

La réflexion, dans une barque qui basculait de tribord à bâbord au point de se retourner à chaque nouveau revers, était un exercice périlleux. Mais à bien choisir – à bien y réfléchir même – les requins, pour pléthoriques qu’ils furent aux alentours, gênèrent finalement moins le scientifique que son incorrigible camarade d’infortune.

- Eh, Pabobby ! S’enthousiamait celui-ci en se figurant que, s’il était un « Bobby », son binôme, quant à lui, ne pouvait être par élimination qu’un « Pabobby ». T’as déjà vu un requin se gondoler de rire ? Pouffait-il déjà à moitié avant de pointer du doigt un de leurs terrifiants assaillants nautiques, recouvert au sommet du crâne d’un Colors Trap jaune.

Horrifique fut alors la vision d’un requin, de son immense gueule ouverte en grand, toutes dents dévoilées, dont la mâchoire s’était tordue en un rire d’où un souffle muet et répété lui sortait du gosier. Les poissons n’étant anatomiquement pas dotés des organes pour rires, l’application du « Rire  Jaune » sur pareille bestiole fut absolument terrifiant à constater.
Alegsis, toutefois, ne s’en formalisa pas du tout, les bras croisés à se tenir les côtes, occupé qu’il était à s’esclaffer jusqu’aux larmes en voyant un squale ainsi chatouillé aux zygomatiques.

- Jeri-hi-hi ! Ils sont trop marrants ces requins.

Peut-être étaient-ils « trop marrants », mais il étaient surtout nombreux et affamés. L’heure n’était pas aux dessins et à la rigolade, mais à la survie en milieu hostile. Très hostile. Le jaune du Color Traps, à peine eut-il glissé le long des écailles rugueuses de la bête, lavé par la mer, avait déjà coulé le long d’un squale rendu furieux qu’on le fit ainsi rire bien que sa physiologie l’en prévenait en principe.

Rendu plus opiniâtre que nécessaire, ce spécimen-ci, libéré de l’effet hypnotique du sigle jaune qui lui fut apposé, plongea avant de ressurgir quelques secondes plus tard pour se jeter dans la barque. Son bond fut heureusement si prodigieux qu’il fusa par-delà l’embarcation, manquant de peu de s’y échouer.

- Loupé, se réjouissait l'artiste-pitre dans une moquerie mesquine, ils sont bêtes ces requins. Encore plus débiles que des hommes-poissons.

Suffisamment érudit pour sa part afin de distinguer ce qui était bête et de ce qui ne l’était pas, cette nouvelle méthode d’approche ; cette tactique de chasse même dont le scientifique fut le témoin, bien qu’elle s'avéra infructueuse, était néanmoins d’une intelligence redoutable. Redoutable en ce sens où tous les deux, à bord, avait tout à redouter de cette dernière.
Il ne serait alors plus seulement question de maintenir la coque de noix à flot bien qu’on la fit tanguer si vivement, mais de s’assurer que leurs assaillants, pour poissons qu’ils étaient, ne cherchèrent pas à présent à un abordage commis après avoir jailli depuis le dessous des mers.

Le « Pabobby », sur son rafiot, n’avait alors plus une rame pour s’échapper du guêpier aquatique dont il fut en proie. Pire encore, l’une des créature, manifestement innervée plus que de rigueur par un effet hilarant qui ne fut pas à son goût, avait même commencé à développer une intelligence tactique de premier plan.
Heureusement, dans son malheur, ce scientifique, en dépit de ce que sa situation avait de précaire, pouvait compter sur un soutien de poids.

- Regarde, ajouta alors son estimé camarade dont on put espéré qu'il avait trouvé un plan pour se dépêtrer de la nasse, à ce requin-ci, je lui ai dessiné des mousta… oh mince, se lamentait-il dans une moue déçue, la flotte l’a déjà essuyée. Puis, tempêtant aussitôt, presque agressif, il articula son désarroi. Tu comprends maintenant pourquoi il me faut de la peinture qui part pas à l’eau ?!

À constater la navrante réalité ainsi présentée devant ses binocles, le biologiste compris surtout qu’il ne retrouverait pas le Q.G grâce à Alegsis, mais malgré lui.

- Dis, quand est-ce qu’on rentre ? Se permit alors le chasseur de primes avec un aplomb qui forçait la stupeur. Parce que, je voudrais pas t’inquiéter, mais j’ai l’impression qu’il y a de plus en plus requins qui nous tournent autour. Non ?

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C'est quand la situation parait désespéré, qu'on voit qui de l'héro ou de l'idiot, sera le plus utile. Et il n'était pas si évident que l'intelligent était celui qui ruminait dans sa barque, ses pensées presque palpables et visibles, dans un flot incompréhensible et inarrêtable d'onomatopées, tout au plus du charabia, qui semblait lui permettre de se concentrer sur le seul truc qui en valait la peine : Survivre. La nature humaine dotait ceux qui l'avaient d'un irrésistible désir de vivre, et de se dépasser dans les pires épreuves que pouvait imposé une vie cabossée, mouvementée, celle qui vient avec les pires idées. Et Bobby, ou tout autre nom qu'on lui donnait, semblait imposer son lot de déboires au simple laborantin blondinet aux yeux verts émeraudes. Couleur menthe à l'eau. Eau qui bouillonnait de sujets d'études, qu'on aurait mieux fait de récolter pour en apprendre plus sur eux, leur façon de vivre et de se déplacer, que de coller un dial à infra son sous les soubassements de l'île et du QG, pour mieux les éloigner. Seulement Nova arrêtait de se poser la question du "pourquoi on en est là" pour adopter la plus logique de toute : Comment faire pour s'en sortir ? Il fallait qu'il réagisse et non plus qu'il subisse.

Le problème c'était qu'il n'avait que très peu de solution. La rose écarlate leur laissa quelques instants de répis, Le sang attirant les prédateurs et les poussant à s'entre déchirer pour le moindre bout de viandes filandreux et poissoneux. Quelque part dans ce massacre, il y'avait une logique. Une logique implacable de la nature elle même.

Seulement, comme l'avait si bien fait remarqué Alegsis -ou son narrateur peu importe,  ils devenaient plus intelligent à chaque seconde qui passait ... Une logique qu'il croyait impossible, mais qui pourtant, restait vraie. Son intelligence ne semblait pourtant pas contagieuse, à voir l'attitude de son comparse du jours -aussi inopiné que impossible à supporter, donc Nova se disait être en présence d’une belle démonstration de la force de mère nature, et de ses petits protégés de la mère. Le miracle de la vie lui même le laissant de glace, son truc à lui c’était les plantes et leur pousse, rien à voir avec la faune qui s’agitait et qui grouillait en dessous d’eux. Puis au dessus, puis en dessous … Ca commençait à sentir tellement fort le bousin, qu’il n’eut d’autre choix que de sortir son arme maîtresse. Son atout secret. Une plante qu’il n’avait pas encore stabilisée, et qui était la seule à détenir leur salut.

Un nénuphars boboumique, une de ses sous espèces qui n’existaient que dans les livres, ou les monde comme le nôtre. C’était aussi la seule plante qui pouvait se développer en milieu marins qu’il avait dans son répertoire – et encore il venait de mettre la main dessus. Rien n’était sûr, cela pouvait autant marcher, et les sortir de là, que de rien faire et laisser la situation empirer, gonfler, grossir et les engloutir.

La meute était à leur trousse, de toute façon. Alors autant tenter son va tout, et ne pas regretter. C’était peut être là que s’arrêteraient les aventures de Nova Stainless, botaniste principale mais sans grade, de la scientifique. C’était vraiment une fin nulle, en tout cas, si elle devait avoir lieu. Vaincus par les forces de la nature, et la bêtise affligeante de l’humanité.

- Allez, un petit pas pour l’homme, un grand pour la botanique ! Qu’il lâcha, tandis que les vibrations de leur petite embarcation leur menaient la vie dure.  Il se mit debout, chargea la graine dans son écrin de verre et de métal, et tira ! Le reste appartiendrait à la botanique. Le reste, c’était tout l’espoir des deux hommes dans leur barque.

En entrant au contact de l’eau, le nénuphars gonfla, gonfla, gonfla… Et BOOM ! Une explosion mit la panique dans le banc de requin, tandis que l’eau se dérida, faisant avancer plus vite leur embarcation de fortune. Ca marchait ! Il était en joie, tellement qu’il en rechargea son flingue d’un nouveau nénuphars, en plein milieu de l’eau qui tourbillonnait encore à gros bouillon, dans une sorte de vortex de sang et de chaire, la meute se régalait de leur compagnon, cette bande de cannibales, pensa-t-il. Et un nouveau nénuphars poussa, prenant cette fois la couleur carmin, du sang qui la faisait pousser.

BOOM !


Il aimait l’amour et les choses explosive, cela avait toujours été. L'eau les poussa hors de danger, comme s'ils étaient des surfeurs sur leur barque toute déglingué.
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Rendue nécessaire du fait qu’elle fut vitale ; ardue et bien malaisée fut la tâche consistant à s’en aller retrouver le rivage après que la poupe leur fut soufflée par une explosion inespérée. À deux, sur un tas de planches curieusement agencées qu’on osa encore considérer comme une barque, Alegsis et son garde-fou avaient d’abord fendu les airs pour finalement ternir les flots. En y échouant à la réception, sur ces vagues, il leur sembla effectivement que leur embarcation, d’ici peu, ne serait plus guère qu’en mesure de les embarquer vers le fond de l’eau. Aux squales, ils y avaient peut-être échappé à présent qu’ils avaient retrouvé le périmètre de sécurité, mais au naufrage, pour sûr, ils y auraient droit. Des deux maux, on avait alors opté pour le plus humide.

- Ah bah toi alors, avait trouvé à réagir Alegsis tout sourire après qu’ils furent si singulièrement propulsés hors de danger, avec tes nénuphars et tout ça, on peut dire que t’as la main ver puis, après qu’il se fut ravisé, ses yeux rivés sur la prothèses de son camarade d’infortune, il fronça finalement les sourcils. C’est moi ou on prend l’eau ?

À cet artiste, dont les belles œuvres avaient manqué de leur coûter la vie à tous les deux, la remarque ne lui vînt aux lèvres qu’à compter de l’instant où il sentit que la mer le léchait jusqu’à la mi-mollet.
Ce n’était pas tant que leur coque de noix prenait l’eau en réalité, mais que l’eau s’emparait de la modeste embarcation en venant y baver par la poupe une vague après l’autre. Il leur faudrait encore nager jusqu’à peut-être deux encablures d’ici à ce que leur salut leur soit garanti sur la terre ferme. Rude épreuve s’il en était, et plus encore si l’on avait au bras une prothèse métallique. Toutefois, même l’acier le plus lourd qui put se concevoir n’aurait jamais pu supplanter Alegsis dans sa qualité de boulet suprême. Car même hors de danger, il n’en finissait jamais de révéler quelques insoupçonnables surprises.

- Si j’ai bien compris, faut encore que je nous sauve.

« Encore ». Il avait osé le mot bien qu’il fut pourtant seul responsable de leur relative débâcle et que jamais, depuis qu’ils avaient fait connaissance de si près avec la faune marine, il ne s’était donné le moindre mal pour les extirper de la chienlit. Bien au contraire même. L'insupportable bouffant s’en allait désormais à la proue – ce qu’il en restait du moins –, s’accroupit à son bord, là où son poids ne lestait que mieux leur chaloupe et, son pinceau de combat brandit devant lui des deux mains, s’essaya à une innovation sur le tard.

- Brush Crush : Rosace !

Il inaugurait alors une toute nouvelle technique devant témoin. Faisant ainsi tourner entre ses mains le long manche de son arme insolite, lentement d’abord, vivement ensuite, jusqu’à ce que la rémanence laissée par la rotation fut telle qu’on crut apercevoir une hélice en mouvement, Alegsis trempa enfin sa « Rosace » dans l’eau. Et de là, sans se faire attendre, leur épave en devenir, la proue surélevée du fait qu’elle sombrait par l’envers, s’élança sur les flots à une vitesse si improbable que le binoclard, doublement stupéfait, fut contrait de s’agripper à ce qui lui venait à portée de main s’il ne voulut pas passer par-dessus bord.

Le trajet, au retour, s’avéra autrement plus prompt qu’à l’aller. Lorsque les abords du Quartier Général furent enfin à la portée d’une enjambée, l’embarcation, du fait de la vitesse, de son état délabré et de l’angle d’où s’était opéré la rotation du pinceau, était presque venue s’y échouer à la verticale. Leur retour – remarqué celui-ci – s’était achevé dans le prévisible fracas qui succédait si coutumièrement aux idées nouvelles d’Alegsis. La barge, ainsi propulsée par son barjo de navigateur, avait conclu la traversée en heurtant la côte taillée de la main de l’homme, s’écharpant en divers copeaux après s’être confondue en une longue série de tonneaux. La laborantin, situé proche de la proue quand vînt le choc, avait été immédiatement catapulté sous le regard ébahi de ses confrères qui s’étaient trouvés plus en amont du Q.G. Ceux-ci s’étaient portés à son secours alors qu’ils furent témoins de l’improbable cabriole.
Quand bien même Alegs trouvait le moyen de se rendre utile, rarement l’issue de son obligeance s’occasionnait sans heurt.

Le scientifique, dans l’affaire, avait fendu le carreau de ses lunettes après avoir atterri contre les premières marches que dévalaient à présent ses confrères afin de le secourir. Le temps d’évaluer quelles blessures l’engourdissaient ici ou là après son atterrissage, il reporta son attention sur son navigateur de fortune, celui-ci étant à présent introuvable. Au milieu des planches qui avaient virevolté après que l’embarcation ait si prestement léché la côte, on ne trouva en effet aucun autre corps à recenser. À l’issue de telles péripéties, le binoclard – quoi que plus tellement considérant l’état de ses lunettes – ne sut trop s’il dut se navrer ou s’estimer heureux de ne pas retrouver l’énergumène. Puis, comme si sa voix avait résonné depuis les tréfonds d’une caverne, un chasseur de primes rampa laborieusement sur ses avant bras jusqu’à ce qu’il se fut extrait de sous une moitié de chaloupe retournée. Un œil à moitié fermé, le chapeau de traviole et du sang lui coulant autant du nez que des lèvres, il trouva, malgré les commotions et les ecchymoses venues lui remodeler la trogne, la force de se manifester à voix haute, et énergiquement de surcroît.

- Regarde Pabobby, s’annonçait-il alors avec sa bouille insolente de bonheur, je suis un Bernard l’hermite ; meuuuuh ! Jeri-hi-hi-h…

Et comme s’il fut soudain écrasé par une chute de pierre, pourtant parfaitement vigoureux une seconde plus tôt, Alegsis perdit immédiatement connaissance dans un « beuh » des plus disgracieux.
Récents spectateurs de ce duo improbable dont la représentation venait de s’achever sous leurs yeux médusés, les marines dépêchés sur place ne surent trop comment analyser la scène, incapables de comprendre les enjeux ou les tenants en figueur. Des réponses, à ceux-là, il leur en faudrait à foison, car les questions promettaient de tomber en rafales.


***



Lorsqu’il se réveilla à l’infirmerie, Alegs trouva assis à côté de lui une figure relativement familière, quoi que celle-ci avait le bras en écharpe ; celui au bout duquel on ne trouvait aucune prothèse.
S’il avait si opiniâtrement veillé sur le sommeil de son camarade, ce botaniste, ce ne fut certainement pas par affection pour lui. Loin s’en faut.
Non, s’il s’était trouvé là, ce fut afin d’être le premier à rencarder son complice sur la toute nouvelle version des faits ; celle qui contrevenait en tout point à la réalité. D’ici à ce que le chasseur de primes eut à nouveau les yeux en face des trous – de ses orbites, de préférence – celui-ci fut alors instruit d’un compte-rendu dont il ne retînt environ qu’un mot sur huit. Ce qui, considérant ses capacités d’attention, constituait chez lui un effort remarquable.

De son interrogatoire – car des interrogations avaient naturellement germé dans les esprits après que tout deux s’échouèrent si magistralement – le scientifique avait alors prodigieusement noyé le poisson. Il leur avait soutenu, à ses supérieurs, qu’ils les avaient trouvés, ces gougnafiers ; ceux à qui on imputait le crime d’avoir graffité sur l’enceinte même du Quartier Général. La frégate – imaginaire celle-ci – n’avait, d'après le témoignage frauduleux, jamais battu aucun pavillon et, lorsqu’elle les eut remarqué, n’avait pas manqué de faire cracher la poudre pour mieux les envoyer par le fond.

- Ah les fripouilles ! S’était aussitôt endiablé Alegsis, ses poings serrés, ruminant sa colère à l’intention d’individus qui n’avaient jamais existé. Puis, comme une révélation, il demanda à son compère, le visage ébahi à la perspective qu’il dessinait alors : Tu crois que j’aurai droit à une médaille ?

Les doigts d’une certaine prothèse vinrent alors se nouer autour de sa gorge dans l’instant.

- Écoute Bobby – ou Alegsis – peu importe le blase, tu vas me faire le plaisir de décarrer. Je nous ai évité la potence et les requins dans la même journée, je crois que tu me dois au moins ça.

La Marine scientifique, du fait de cette injonction quelque peu véhémente émise par l'un de ses membres, perdit soudain en prestige pour ce qui tenait à son sens de l’hospitalité.
Ce fut d’ailleurs sur cette dernière interaction que les deux se séparèrent après que le binoclé, estimant ainsi s'être fait comprendre, eut quitté l’infirmerie. Ces deux-ci, cependant, resteraient à jamais liés l’un à l’autre par un secret honteux.  

Le fait est que, requinqué comme il le fut, Alegsis ne trouva alors aucun prétexte à s’éterniser davantage dans la forteresse. Bien que la pêche entreprise la veille fut trépidante, la chasse lui manquait ; d’autant qu’il en faisait profession. Aussi, extrait du plumard – et sans faire son lit – il quitta ce temple fortifié du Gouvernement Mondial, adressant un signe de la main ostensible à l’accueil lorsqu’il prit congé d’eux.
Heureux et la conscience tranquille à présent de ne plus avoir un tel fauteur de trouble dans les environs, le préposé à la réception plissa cependant les yeux, un brin interloqué par ce départ.

- Mais… s'était-il exclamé, il a oublié sa prime ce con !

Alegsis, sa cervelle ballottée entre l’idiotie et l’indolence, avait oblitéré de sa mémoire jusqu’à la raison même pour laquelle il était resté si longtemps en ces lieux. En renonçant à sa prime du fait qu’il fut désinvolte à outrance, il avait alors été justicier malgré lui.
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