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Contribution [Alma]

- Bienvenue Monsieur Ora à Skythiai, première ville de l'île gargantuesque ayant pour l'heure comme nom Terra Incognita. Vous êtes le premier invité et étranger à poser les pieds chez nous. La main tendue vers son invité, la demi-géante affichait un visage cordial et ouvert, cette deuxième rencontre avec le maître de chantier naval aurait du se passer autrement. A discuter de la suite de leur collaboration, de l'investissement conséquent que mettrait enfin Izumi sur la table, ayant désormais accumulé ce qu'elle considérait comme une première avance. Plusieurs projets à la fois, mais les travaux que superviserait le charpentier était primordiales pour garantir l'indépendance et la pérennité de la futur nation, la sécurité de son peuple passerait avant quasiment tout. En arrière-plan, dans la crique sur la plage on se massait en nombre pour embarquer à la hâte sur une partie des navires de la flotte de fer. Une sortie dans les eaux de Terra Incognita, la nécessité et un imprévu qui monopolisait désormais l'attention de l'équipage de la Supernova.

- Je regrette, mais hélas un problème urgent requiert mon attention. Je vous assure que je préférerai une discussion calme à ce qui m'attends, mais je ne peux ignorer cet imprévu. La franchise, quitte à donner l'impression à son interlocuteur de patienter sans raison, mais l'Iron Fleet se préparait à partir de manière imminente. Le trajet ne serait pas bien long, l'effet surprise serait de leur côté et c'est ce qui importait. Vous apprendrez rapidement, et sur le tas si vous m'accompagnez mais disons que l'île et ses environs sont déjà peuplés, la première des tribus vit sur l'eau. La jeune femme se dirige vers l'Hagane, tandis que trois navires mettent déjà les voiles quittant le modeste port de Skythiai.

Je ne compte pas partager ces terres, Monsieur Ora. Les affaires du monde extérieur ne nous concernent pas encore, mais je ne peux tolérer la présence de certains individus, mes alliés locaux ont repérés les restes d'une flotte de Glutonny. Ils se sont échoués à moins d'une journée d'ici, personne ne doit savoir que cette île existe sauf ceux qui en seront jugés digne.

La demi-géante s'arrête avant de monter. Je ne saurai vous imposer de nous aider, mais je suis prête à partager les biens que nous récupérerons. On m'a pour être honnête fait part de plusieurs coffres déplacés depuis la cale des navires resquillés. Une première affaire, négociation mais la promesse d'avoir une part égal d'un butin qui ne quitterait de toute manière pas Terra Incognita. Izumi avait déjà fait et eu affaire à l'ancien Corsaire et ses sbires, de manière général l'Iron Fleet ne gagnerait rien de bien en laissant répandre l'existence de l'île-continent. Maîtriser la révélation, en temps et en heure et ce n'était pas du tout le moment. Une occasion pour l'épéiste de se confronter à la réalité du Nouveau Monde, et peut être de voir le charpentier à l'action. Car il était impensable pour la Supernova que la sommité qu'était Alma se contente d'exceller uniquement dans le domaine civil.

Si il était habile de ses mains, ce n'était pas uniquement dans le domaine marin.


Dernière édition par Izumi le Mar 16 Mai 2023 - 22:25, édité 1 fois
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Un accueil pour le moins inattendu. Terra Incognita avait bien évolué depuis leur dernière rencontre. Izumi n’était pas du genre à chômer et cela rassurait évidemment le charpentier qui appréciait travailler avec des personnes réactives. Mais peut-être l’était-elle trop. Il fallut un signalement pour la voir reparti. Alma posait à peine les pieds que son « employeur » repartait déjà. Elle lui proposa de l’accompagner et réfléchit quelques instants. Les forces de Glutonny étaient maintenant affaiblies, restreintes, et cherchaient désespérément un endroit où se reconstruire. C’est ce que disaient les journaux et la cohérence restait plutôt bonne jusqu’ici. La géante parlait d’effet de surprise, mais le blondinet imaginait que l’ennemi se doutait des représailles en se posant dans un territoire ennemi. Cela dit, il croyait en la domination évidente de cette équipée d’une grande armure. Elle était à domicile. Le charpentier jugea donc qu’il ne craignait pas grand-chose à l’accompagner.

« Entendu. Je vous accompagne. »

Il entendait déjà Eärendil râlait contre cette décision. Mais elle n’était pas là et les railleries ne venaient que de l’imagination du blondinet. Les navires partirent presque immédiatement, pressés par le tintement des cloches. En fait, ce qui enchanta le directeur du chantier naval de Bliss, en plus d’assister à un affrontement de renom d’aussi près, c’était la possibilité d’obtenir un butin considérable. Izumi le payerait pour son travail, mais s’il pouvait obtenir un supplément facile, hein. En bon artisan, Ora caressait le bastingage pour identifier la qualité du bois utilisé. Il observa minutieusement l’assemblage du navire et schéma se mit en place dans sa tête. Déformation professionnelle obligeait. Après une brève observation, il jugea que c’était un bon navire et qu’Izumi était une femme de goût.

« C’est toujours aussi passionnant de voir la vitesse à laquelle une armée peut se lever. », dit-il à la pirate en observant l’horizon. « C’est ainsi qu’est menée la vite de pirate ? On conquiert des territoires, puis on les protège, on empoche le butin ? Pas inintéressant. Une forme de liberté recherchée par tout le monde. Finalement, tout individu désirerait devenir pirate et gagner sa vie en mettant fin à celle des autres. En s’attaquant aux plus vils d’entre vous. Mais tout le monde n’a pas cette force, ce courage. »

L’homme au bob se retourna vers la capitaine pirate.

« Loin de moi l’idée de vous juger. Je fais partie de cette classe de gens qui manquent cruellement de courage pour sortir des sentiers battus. Alors, je fais des affaires, exploite mon talent aux plus offrants pour jouir d’une vie plus agréable. Ma chance est d’avoir obtenu une certaine indépendance. Je peux travailler avec n’importe qui du moment qu’on me paye. Alors, la façon dont vous gagnez votre argent ne me dérange pas le moins du monde. D’autant plus que je sais que vous disposez de commerces florissants. Une bonne entrepreneuse en somme. Meilleure que je ne le suis. »

Aucun sarcasme. Alma était réellement admiratif de ces criminels qui parvenaient à s’enrichir plus que des artisans comme lui, alors même que leurs têtes sont mises à prix. Les navires avançaient à grandes voiles. D’ici peu de temps, la confrontation serait inévitable. Le charpentier aura-t-il besoin d’intervenir ou pourra-t-il profiter d’une place privilégiée pour observer cette bataille ? Parfois, il avait l’impression d’être un reporter, un journaliste, observant de grandes batailles qu’il pourrait ensuite retranscrire pour le monde.
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- La différence entre ceux que vous décrivez et l'Iron Fleet réside dans le mot conquête. L'île est gigantesque, vous le verrez bien assez tôt. Nous n'avons pas besoin de pacifier les natifs pour se développer, ici le monde extérieur n'a pas d'influence et je préfère largement la diplomatie et les échanges à une attaque et la violence gratuite. C'était la vérité, si il n'y avait pas d'opposition Izumi n'avait rien à gagner à faire couler le sang. Paraître comme une entité tyrannique allait non seulement à l'encontre d'un simili de valeurs au sein de la flotte de fer, mais également défavorable dans le projet d'une installation à long terme sur l'île continent. Toutes les tribus de l'île n'accepteront pas notre présence, mais ce n'est pas en pirates que nous ressortirons de ce projet. Skythiai est la demeure d'un millier d'affranchies, et je compte bien faire augmenter ce nombre. La demi géante répondait à son interlocuteur le regard figé vers l'horizon.

Les guerres entre équipages, passer sa vie à attaquer des convois ou des îles pour quoi ? Une prime ? La gloire ? Je vous l'ai déjà dit lors de notre première rencontre, je n'ai pas vocation à passer ma vie à affronter mes pairs. Je partage une certaine affliction envers le Gouvernement Mondial mais Terra Incognita ne sera pas un repère de la lie de l'humanité, Glutonny est un parfait exemple de ce que les locaux ne peuvent rencontrer. L'image des étrangers ici est déjà mal vu, et malheureusement ce n'est pas avec leurs moyens actuels qu'ils repousseront grand chose. Il fallait être honnête, si la Supernova avait été aussi sanguinaire avec une approche beaucoup moins conciliante, avec un peu plus de troupes l'Iron Fleet se serait aisément emparé de l'île-continent si toutes les tribus ressemblaient aux Mohaves ou Kipagīros, des arcs et des lances contre des canons et des fusils c'était vite vu. Et si la forgeronne n'était pas le chevalier blanc des natifs, il était hors de question de laisser proliférer la vermine travaillant pour l'ancien corsaire.

- Nous arriverons à la fin de la journée, sans lumières pour mieux surprendre nos opposants. Une de mes lieutenantes est nyctalope, et guidera la flotte. Une main sur le pommeau de Menteuse, à sa ceinture, tandis que Zaldrīzes la lance offerte par les Kipagīros attendait sa nouvelle propriétaire dans ses quartiers. Je n'utiliserai pas les canons de ma flotte, nous débarquerons donc en amont.  Il ne doit pas y avoir de rescapé à la fin des affrontements, ce qui se construit ici tout comme votre présence doit rester secret jusqu'à ce les miennes puissent se défendre contre une véritable menace. C'était un premier test, et Izumi le prenait au sérieux, bien qu'affaibli en ayant fait naufrage, le nombre de survivants chez les forces de Glutonny semblait assez important et conséquent pour que les Mohaves insistent dessus.

- Nous en reparlerons plus tard mais, je ne compte pas ouvrir l'île à beaucoup d'investisseurs étrangers. Un manque de confiance évident, mais surtout car Terra Incognita devra être auto-suffisante pour espérer survivre. Dans ce contexte, Sieur Ora et si nos relations commerciales continuent de s'améliorer, nous serions ravis de vous allouer un terrain et des permis ... Alma Ora pouvait beaucoup apporter à la futur nation, mais une relation à sens unique ne marcherait jamais. Le charpentier, le chef de chantier naval renommé et employé par plusieurs gouvernements et nations devait lui aussi trouver son compte dans l'échange. Izumi lui offrirait un quasi-monopole, il n'y aurait pas beaucoup d'hommes autorisé à s'implanter et tirer profit de l'île, les anciennes esclaves ou femmes qui étaient aujourd'hui et dans le futur deviendraient des citoyennes et habitantes pour la majorité ne souhaitait pas de représentant du sexe masculin. Une nation "Amazone", bien sur les premiers habitants des tribus ne rentraient pas dans l'équation, mais les "colons" et visiteurs eux si.
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Alma écouta attentivement tout ce que la pirate avait à lui dire. Il s’agissait d’une lionne qui protégeait simplement son territoire. Au fils de la discussion, on pouvait aisément comprendre les objectifs de cette femme aux ambitions qui pouvaient sembler démesurées. Heureusement pour elle, le charpentier était également du genre à avoir des ambitions qui dépassaient l’entendement. Un royaume indépendant et autonome. Un projet qui ne dépendrait d’aucune organisation, comme par exemple le Gouvernement Mondial, et qui ne laisserait pas les pirates utiliser ce lieu comme un repaire. Elle tendait presque à devenir une civile ordinaire, qui protégeait simplement son domicile.

Le moment de l’attaque approchait à grands pas. La journée se déclinait rapidement, faisant place à l’obscurité. Alma appréhendait le moment fatidique. Il se retrouvait systématiquement aux côtés des plus grands pirates de ce monde, en situation de combat, alors qu’il ne venait que des pour des missions relativement simples pour lui. Mais les aléas de la vie de ces jeunes gens, constants et insistants, le contraignaient à devoir s’adapter et prendre son courage à deux mains. Red, puis Kiyori, deux empereurs, il avait maintenant fait le tour et ne craignait plus grand monde. Avec Izumi, c’était légèrement différent. Elle n’aspirait pas à dominer le monde et ses adversaires n’étaient que des nuisibles qui venaient entraver ses rêves.

« Je peux vous aider à approcher avec davantage de discrétion. Que diriez-vous d’un petit brouillard ? », fit le charpentier.

Ils tombèrent rapidement d’accord et l’idée conquit la capitaine de cette flotte. Les mains au ciel, les doigts bougèrent et le ciel, déjà bien sombre, s’obscurcit davantage. Des grondements retentirent, un léger courant d’air, puis le flou total. Le brouillard s’épaissit. Le blondinet ne prétendrait pas qu’ils n’était plus localisables, mais ils étaient globalement bien avancés. Ils allaient pouvoir débarquer sereinement et profiter de l’effet de surprise. Même si on les localisait à leur entrer sur l’île, il sera trop tard. Alma utilisa ses patins ventilo-dials pour survoler la zone. D’une part, pour se mettre en sécurité, mais aussi pour servir de soutien et prévenir son employeur en cas d’imprévu.
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Une autre journée au travail.

Le quotidien des errants, des forçats de la mer, avides de gloire et de richesses, de biens à voler et accumuler. Cette île ou une autre, cela ne faisait aucune importance. Pour un ancien Corsaire, pour un Empereur, pour espérer briller à la lumière des projecteurs et de se tailler une part du futur gâteau. Le vent en poupe, rien ne semblait arrêter l'opération de grande envergure de Leonov, des milliers de partisans et une fortune immense rivalisant avec des Royaumes. C'était ça le pitch de base.

Et aujourd'hui ? Les restes d'une des flottes de l'ancien Glutonny, celui qui s'était allié avec les Mangemondes n'avait derrière que lui que les vents vengeurs et les tempêtes qu'il avait voulu surmonter. Succès en demi-teinte, forçant Leonov à relocaliser ses "coffres", et utiliser les forces encore à sa disposition pour faire office d'escorte à ce qui était plus précieux que la vie de n'importe quel de ses lieutenants. Milz Fristq le sait parfaitement, le retard ne lui sera pas pardonné et avoir perdu des navires non plus. Pourtant il connaît aussi les hommes sous son commandement, plus d'un millier et demi de charognards, pilleurs, tueurs et autre rejets de la société. Si le Capitaine des Sweet Murderers est à cran, il a encore besoin du soutien de ses sbires.

Retrouver le reste de la flotte, si ils sont encore vivant est sa priorité. Et pour ça il lui faut du bois, pour réparer l'un des deux croiseurs restant et le galion des Bloody Ogres dont le second promu Capitaine par intérim, s'affaire déjà à secouer ses gars. Remonter des cales des épaves les coffres du Glouton, compter chaque pièce et s'assurer de rien avoir laissé aux fonds marins.

La caravelle de guerre des Bloody Ogres elle, fait la vigie les canons pointés sur les côtes de l'île. Ils ne sont pas tout seul sur l'île, ils les ont vu les sauvageons roder entre les arbres et même sur des barques ! Si chaque munition ne comptait pas, et si ils n'étaient pas pressés Fristq aurait exploré l'île. La découverte de l'endroit pourrait ravir Glutonny, lui assurant une conquête facile et une prise d'un territoire immense.

Demain, ils finiraient les préparatifs. Milz dormait sur la montagne de coffres et de berries de son "Maître", espérant secrètement qu'un imbécile tenterait de venir lui subtiliser. Après tout, rien de mieux qu'un exemple pour s'assurer une discipline exemplaire jusqu'à ce qu'ils n'arrivent à destination.

Et en plus la météo de cette île changeait du tout au tout, un sourire mauvais sur son visage, le colosse à la peau de bronze craqua ses poignets.

***

Une autre journée au travail.

Débarquer sans un bruit, communiquer avec des signes de la main malgré le brouillard comme couverture. Elles ne voyaient pas grand chose mais l'ennemi non plus, Eata et sa vision de nuit restait à la vigie communiquant par le biais d'escargophone aux différentes meneuses des groupes. La majeur partie des forces réquisitionnés pour éliminer les nuisibles avait débarqué. Le reste, en barques, se dirigeait vers le seul navire non amarré des suppôts de Glutonny.

La demi-géante avançait au devant des siennes, délaissant plastron et cuirasse pour une plus grande liberté de mouvements. L'Armure était devenu désuet comme surnom, Izumi claqua deux fois de sa langue bifide et Eleanor et les Filles du Serpent se mirent à en position dans les bosquets à sa droite. Il n'y avait qu'à prier qu'aucun en face ne possède un pouvoir de détection. Le Haki de l'Observation n'avait pas grande utilité aux yeux de la jeune femme, pour autant la forgeronne ne sous-estimait pas ce qu'offrait pareil pouvoir.

Deux nouveaux claquements de langue et à sa gauche Idranel et les Iron Banshee rampent jusqu'à la lueur des bois. Le poing droit de la Supernova se lève, et le dernier groupe avance sur ses pas. Les Jade Panthers, le seul groupe exclusivement composé de natives et faisant parti de l'Iron Fleet se devait d'être présent. Il était important pour Izumi de montrer la dualité du monde extérieur.

- Contact dans cinq.

Une inspiration, une respiration qui se calme et lentement Menteuse est tirée de son fourreau. Le Meitou en provenance d'Endaur a bien voyagé, vécu bien des conflits et continue de servir parfaitement son utilisatrice.

- On déclenche ! Expirer, et passer à l'action. Revenir aux bonnes vieilles habitudes.

D'abord ce sont des torches qui sont allumés et jetés depuis les bois sur la plage, et lorsque les badauds se réveillent et s'arment à la hâte, les salves font leurs premières victimes. Lorsque les filles du Serpent entament de recharger, c'est la charge. Les Iron Banshee aux masques mortuaires se jettent sur les sous-fifres de Leonov et Izumi se dirige, malgré la cohue et la mêlée naissante, à la recherche du meneur adverse. Les lames de vents coupent en deux les corps fragiles des misérables se mettant en travers de son chemin.

- Je pense que c'est le bon moment pour que vous vous occupiez de dresser une liste des biens de nos amis du soir, Sieur Alma. Après tout alors que les combats font rage, qui s'occuperait de défendre les coffres à part quelques larbins ?
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Le moment était venu. Une fois l’ensemble de la flotte sur la terre-ferme, que les premiers coups de feu retentirent, les premières lames s’entrechoquèrent, le charpentier reçut le signalement du début des festivités. Il descendit de son piédestal pour retrouver le cœur de cette cohorte. La demie-géante le remarqua et lui suggéra de s’occuper du listing des biens amassés. Rôle intéressant, surtout quand on venait exclusivement pour cette raison, ce qui était précisément le cas du charpentier.  Cependant, à la place de n’importe quel pirate, Alma mettrait naturellement l’une des personnes les plus dangereuses à la protection des biens, et cela ne le rassura pas des masses.

Ora n’était initialement pas un combattant. C’était un inventeur, un réparateur, qui passait le plus clair de son temps à construire des choses. Ayant vécu une bonne partie de sa vie dans les bois, il développa cependant une certaine condition physique, du fait d’un quotidien éreintant. Hélas, l’embourgeoisement eut raison du charpentier qui, rapidement, développa une petite bedaine. Il ne remercia jamais assez le cousin d’Eärendil, Celeborn, qui reprit la vie du blondinet en main et le forma aux combats. Retrouvant une forme physique éclatante et sachant à peu près se défendre, le blondinet se sentait prêt à repartir à l’aventure, mais voilà qu’il regrettait déjà cet élan de courage.

« Eh ! Qu’est-ce que tu fous ici, toi ? T’as clairement la tronche et la tenue d’un mec qui vient s’battre ? Tu t’es perdu ? Tu cherches un truc ? », dit-un grossier personnage à l’allure, souillé par le sang de ses adversaires.

Alma le toisa de la tête au pied et conserva un air stoïque, presque indifférent à cette interruption passagère. Son regard faisait bien comprendre qu’on le réveillât de ses songes et qu’il n’avait que faire des questions de cet être inférieur.

« Je cherche vos trésors. », répondit-il simplement.

Hilare, le pirate crut à une blague. Armé de sa lame ensanglantée, il s’approcha lentement du charpentier qui tournoya sa canne. Sous-estimer le charpentier causera assurément la mort de cet ignare. Le pirate accéléra et envoya un vertical pour littéralement trancher en deux, d’un seul coup, l’homme au bob. Alma esquiva simplement d’un pas latéral, anticipé maladroitement grâce à son mantra. La contre-attaque fut immédiatement, puisqu’il remonta rapidement sa canne sur le menton du rustre, qui s’écroula net, paralysé. N’étant pas un grand combattant, Ora favorisait les combats courts et connaissait les endroits où frapper pour y mettre un terme rapidement. Il l’acheva d’un dernier coup de canne dans la tronche.

L’armée de son employeuse profitait de l’effet de surprise pour dominer le champ de bataille. Une attaque millimétrée. Ils étaient entraînés, expérimentés, et cela se voyait par leur sang-froid. L’appel au gain appela le charpentier de toutes ses forces. Il sentit les berries non loin de sa position, mais perçut surtout une aura meurtrière dans ses alentours. Non loin de sa position, un peu plus à l’est, des yeux le fixaient intensément. Pas question d’attaquer cette bête assoiffée de sang. Du moins, pas directement, et si possible pas tout seul. Une seule personne apparaissait son esprit si complexe : Izumi. Dans ce capharnaüm, les cris passaient souvent inaperçus, alors il tenta une autre approche : un coup de sifflet parfaitement maîtrisé avec ses doigts. Des restes de sa vie d’antan d’enfant sauvage. La femme recouverte d’une armure se tourna. Plutôt que de lui expliquer la situation, le simple fait de pointer son doigt en direction des coffre et de son protecteur, suffit à la femme pour changer de direction. A contrecœur, le charpentier décida de la rejoindre.

« Tiens, tiens, l’Armure Brisée qui vient se faire la malle accompagnée de… T’es qui toi ? Et c’est quoi ce bob ? Bref, on s’en cogne. Du menu fretin. Regardez bien ces coffres parce que seront les dernières choses que vous verrez. »

La messe était dite.
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- Délaissez le de sa fortune, je monopoliserai son attention autant de temps que je pourrai. Rangeant Menteuse à la ceinture, haussant légèrement des épaules en apercevant le colosse. Une tirade basique, mais tous ne pouvaient mener par le charisme. Izumi était après tout, à certains égards le cliché de l'ambition et de l'orgueil, et l'incarnation du dédain et du mépris pour la quasi totalité des autre êtres vivant. Sans vraiment savoir pourquoi, un air supérieur qui toisait même le lieutenant de Leonov. Milz afficha une grimace carnassière, et sans prévenir il était déjà quasiment au contact de la demi géante. De taille équivalente, les regards se croisèrent moins d'une seconde avant que la Supernova ne recouvre entièrement son corps du fluide du combattant.

Et pour cause, son adversaire le maîtrisait au moins autant qu'elle, et malgré la protection de son Haki de l'armement, le corps de la forgeronne recula sous l'impact du coup porté. Bloqué par les avant bras de la jeune femme qui s'était naturellement baissée de manière à protéger son visage. Il fallait répondre, l'épéiste mit les mains au sol avant de porter un violent coup de pied visant le tympan droit ou en tout cas la zone.

Izumi avait commit une erreur, et son ennemi en profita. Bloquant d'un bras puis attrapant la jambe de l'autre, il leva de toute ses forces son opposante avant de l'écraser contre le sol. Et comme il n'était pas un débutant, il poursuivit son attaque en criblant de coups de poings la Capitaine de l'Iron Fleet.

La vision trouble, légèrement recrobillée, l'Armure encaissa l'avalanche et le déferlement du mieux qu'elle pouvait. Et comme cela prenait trop de temps, et que l'orage ne semblait pas passer, il y eu un voile blanc. Un black out de quelques secondes, et puis la foudre frappa.

Mais elle ne provenait pas du ciel, Fristq se retrouva expulsé et retomba une demi dizaine de mètres plus loin. Le Haki de l'armement lui avait permit d'échapper le pire, le subalterne de Glutonny laissa échapper un petit ricanement. Sautant pour se remettre debout, sans chanceler le Capitaine des Bloody Ogres craqua à son tour ses articulations. Et sans s'en rendre compte sa tête se mit à remuer de droite à gauche, et le soufflement qu'il produisit n'avait plus rien d'humain.

En face, Izumi cracha au sol un mélange de bile et de bave. Sa langue bifide claqua deux fois, ses pupilles reptiliennes corindon figeant son ennemi.

Alma Ora avait intérêt à revenir avec des dizaines de millions. Et rapidement, car rien n'était couru d'avance.

Au contraire.

***

Eata, soupira. Garder l'Hagane, encore et toujours, la charpentière n'avait pas à se plaindre de son rôle. Ni même de ses responsabilités, à bord avec une partie de l'équipage, elles gardaient la flotte de fer en attendant le retour de leurs sœurs. Attachés ensemble pour éviter les mauvaises surprises, Yui jouait aux cartes avec une demi-douzaine de guerrières du Golden Order. Elizia, la seconde de l'équipage et à la tête de ces soldates en armures dorées, l'un des deux groupes composant la garde rapprochée de la Capitaine, était partie en tête des barques à l'assaut de la caravelle des suppôts de l'ancien Corsaire.

Lorsqu'elle vit la lame, et les figures en arrière plan, la native de Wano No Kuni cru d'abord à une farce de ses camarades. En moins d'une demi seconde, elle avait déjà dégainé son pistolet, se rappelant que si l'Iron Fleet était connu pour quelque chose, ce n'était certainement pas pour son humour. Lorsque la poudre explosa, et que la balle fit s'effondrer le premier des inconnus, les guerrières d'Elizia se levèrent immédiatement pour entourer la sixième lieutenante.

- Je ne pensais pas tomber sur quelqu'un d'autre capable de percer l'obscurité ...

Des prunelles rubis, une odeur de mort, et du sang plein les habits. Un frisson parcourant l'échine de la disciple de l'Armure avant de serrer les poings. Pas de Jolly Roger, mais vous êtes bien l'Iron Fleet pas vrai ? Je ne sais pas ce que vous faites ici, et je m'en moque mais vous offrir au patron me ferait pas de mal. De nouveau le pistolet de la charpentière fait feu, forçant l'autre à prendre couverture derrière les poutres. Si l'Hagane est infiltré, cela signifie qu'ils ont certainement tués des membres d'équipages.

- Vous deux, sonnez l'alarme et contactez Elizia. Les autres couvrez moi. Rarement, la voix de la balafrée ne s'est faite aussi froide et emplit de colère. Un coup de pied dans la table pour créer du couvert, et de prendre appuie dessus pour sauter, tandis que les quatre guerrières d'or se jettent pour intercepter les larbins du meurtrier de leurs sœurs.
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La mission semblait des plus simples : s’emparer des coffres que protégeait le capitaine. Izumi tenait parfaitement son rôle d’appât, le colosse se jeta sur elle, jugeant le charpentier absolument inapte à cet affrontement. Cela le rassura et il se mit immédiatement au travail. Se saisissant de deux gros coffres, qu’il posa sans délicatesse sur chacune de ses épaules et décolla avec ses patins ventilo-dials. Il ne fallait que peu de bonds dans le ciel pour atteindre le navire, mais il s’aperçut que quelque clochait. Une bataille avait lieu à bord de ce dernier. Malgré l’effet de surprise, l’ennemi s’était sacrément bien adapté à la situation.

Deux coffres s’écrasèrent violemment sur le pont principal du navire, coupant court aux divers affrontements. Alma atterrit juste après, délicatement, sans un mot. Reconnaissant les coffres et connaissant leurs contenus, la capitaine de cette escouade se dirigea vers le charpentier, mais une balle tirée stoppa son avancée. La disciple de l’Armure Brisée n’avait pas dit son dernier mot. Consciente de ne pouvoir tout gérer elle-même, l’ennemie s’arrêta et dévisagea le blondinet qui n’avait pas bougé d’un iota. Il sentit l’irrésistible envie de la jeune femme à l’attaquer.

« Ces coffres vous appartenaient. Sur l’île, l’Iron Fleet est en train de terminer l’éradication de votre armée. Et votre capitaine est mort. Sans quoi je n’aurais pu transporter ces biens. Le meilleure option est de capituler. La seconde, plus stupide, est de mourir désespérément, nourris par l’orgueil, comme tous les autres. »

L’allure macabre de cette femme faisait froid dans le dos. Le charpentier ne s’habituera jamais à cette nouvelle vie d’homme d’affaires, dans les coulisses les plus obscures de ce bas monde. Il rencontrait des personnes toutes plus intrigantes les unes que les autres. Et surtout, à l’instar de cette femme, terrifiantes. Mais il savait que se démonter était la pire chose à faire. La peur bloquait les individus et les pirates n’hésitaient pas à en profiter de la plus horrible des manières. Jamais il ne se démontera face à ces ordures pour qui la vie n’a que peu de valeur. Néanmoins, la seconde du capitaine de la flotte de Glutonny faisait son effet sur l’homme au bob.

« Le capitaine ne nous abandonnera jamais. Et même mort, il me hantera si je laissais ces coffres aux mains de quelqu’un d’autre. », fit-il d’un ton absolument sinistre avant de reprendre. « VOUS M’ENTENDEZ, BRANLEURS ? JAMAIS MILZ NE NOUS PARDONNERA D’AVOIR ABANDONNE LE FRUIT DE NOTRE TRAVAIL ! »

Nouvel objectif : démonter le blond et récupérer les coffres. Immédiatement, M. Ora bougea les doigts de ses deux mains et des nuages sombres, noirs, se formèrent tout autour de lui. Courageux, les premiers pirates vinrent se frotter à ces nuages qui les foudroyèrent. Ils tombèrent comme des mouches. Les suivants semblaient maintenant réfléchir à une solution. Eata n’avait pas manqué l’occasion de tirer une balle sur le mollet de son ennemie, qui l’avait complètement ignorée pour s’en prendre à Alma. De son côté, dissimulé, le charpentier perça le sol de manière circulaire et tomba directement les cales, avec les coffres. Il les dissimula dans un endroit qui lui sembla sûr et remonta à la surface.

Jugeant la situation presque sous contrôle, notamment avec l’armée complètement désorganisée et leur chef blessée, Alma bondit vers les cieux et retourna auprès d’Izumi. Les fracas de leurs échanges résonnaient déjà à ses oreilles. Mais plutôt que de s’appesantir sur le combat de géants, il préféra se rendre directement au niveau du butin. Il restait encore deux gros coffres. Il pestait à l’idée de devoir charger une nouvelle fois ses épaules, mais la récompense était à la hauteur de ses efforts. C’était alors qu’une branche craqua. Il se retourna et s’aperçut que Milz, le poing armé, s’apprêtait l’enterrer plus bas que terre. Instinctivement, Alma balança ses deux mains d’un côté, provoquant une grande bourrasque de vent qui dévia le coup de son adversaire. Le corps lui arrivant encore de plein fouet, il utilisa la puissance de son patin pour dégager la masse d’un coup de pied. Il fut projeté plusieurs mètres au loin.

Sans perdre un seul instant, il disposa les deux coffres sur ses épaules et s’en alla rapidement.


Dernière édition par Alma Ora le Sam 8 Juil 2023 - 18:53, édité 2 fois
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Il était fort.

Puissant, et dans la continuité des opposants l'ayant précédé. Graduellement à mesure que la demi-géante devenait de plus en plus puissante, la différence de niveau entre ses adversaires et elle n'était souvent pas si aussi grande qu'elle le pensait avant d'entamer le combat. La plus grande barrière était mental. Un crachat au sol, un sourire mauvais sur son visage et les bras en croix la Supernova marche vers Fristq. Elle retire les attaches de son plastron et le laisse tomber contre le sable, en face d'elle le larbin de Glutonny à revêtit une apparence monstrueuse. Des cornes poussant de chaque côté de son crane, des sabots à la place des pieds. Il est maudit, ce qui explique en partie pourquoi il ne combat pas du côté de la mer. Pourtant, aussi impressionnant et terrifiant que Fristq tend à être, la forgeronne semble s'en gausser. En réalité Izumi est gênée, si le Capitaine des Bloody Ogres abat ses cartes dès maintenant c'est que la situation lui échappe.

De l'autre, il force l'étrangère à se dévoiler aussi. Cela ne la dérange pas, Alma aurait de toute manière à un moment ou un autre découvert la récente nouvelle nature de son associée. Sīmonagon Hen Zaldrīzes. Une explosion, un nuage de sable projeté dans les environs et un homme qui affiche une mine déconfit. L'air claque, sous l'impulsion des ailes de la grande vouivre. Et le buffle réalise sa petitesse face à la gargantuesque créature venant d'apparaître à la place de son ennemie.

Vingt mètres de haut, des iris aussi grand qu'un homme fixés sur Fristq. Les mots n'avaient pas leurs place, pas de discours grandiloquent, le Serpent Ailé fondit sur sur le buffle avec toute la violence d'un prédateur sur sa proie, et qu'importe si les insectes lui tiraient dessus. Sa peau couverte du fluide de l'armement lui permettait d'ignorer les piqures. Vējes Jelevre Le rayon de mort, la foudre sortant de ses entrailles vaporisant en théorie, les êtres inférieurs sans distinction.

Le bois, les épaves échouées, tout s'embrasa et disparu sous le souffle du Serpent Ailé, termina sa course dans la mer et ses flots.

***

- Ils sont repoussés à l'arrière de l'Hagane, certains se sont retranchés dans la forge et les terrains d'entraînements ! Les informations parviennent, quoi que dans un flot tantôt discontinu tantôt saturé, au fur et à mesure que les combats s'étirent. Une fois la surprise de l'abordage passé, ce sont les guerrières de l'Iron Fleet qui ont l'avantage. L'Hagane est leur foyer, et elles en connaissent pour la majorité, les moindres recoins. Des embuscades sont tendus, pour séparer le groupe initial d'attaquants, diviser pour mieux régner est une stratégie universelle. La charpentière nyctalope continue de traquer le meneur adverse, et après la rencontre impromptu avec le maître de chantier et apparemment expert météo, la sixième lieutenante ne laissait pas tomber sa poursuite.

- Parfait, bloquez les portes et positionnez vous en dessous, si jamais ils venaient à imiter Mr. Alma ...

La sixième lieutenante leva son poing, ordonnant à la colonne l'accompagnant de s'arrêter. Le misérable saignait, et la piste s'arrêtait ici devant les marches menant à la cale du navire. Le pistolet qu'Eata Yui tenait dans la main droite, se pointa pourtant à gauche. Un couloir menant ultimement aux appartements des officiers et de la Capitaine. En tout et pour tout deux pièces jusqu'à la trappe verrouillée menant aux appartements. Ce jeu du chat et de la souris irritait au plus haut point Yui, n'ayant jamais combattu quelqu'un doté des mêmes pouvoirs qu'elle.

- La foudre a frappée sur la plage !

Ce qui signifiait que la forgeronne venait de passer à une toute autre approche de son combat. Et Eata allait l'imiter, autant innover et expérimenter quand elle n'avait pas la solution plutôt que d'obstiner à faire office de chien renifleur en suivant le sang d'une proie blessée.

- Pièce par pièce, je vais toute seule dans la calle.

A haute voix, de manière intelligible. Et faire l'inverse.
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Les patins surchauffaient. Alma le savait, dans peu de temps, il tomberait lourdement sur le pont principal avec ses deux grosses caisses. De la fumée commençait à se dégager, c’était le signal pour tout couper. Mais pourquoi hésitait-il tant à poser pied ? Tout simplement parce que la situation n’était pas aussi simple qu’on l’imaginait. La bataille continuait de faire et, contrairement à la première fois, il sera bien accueilli par l’ennemi. Il coupa les patins et fit une chute libre. La gravité, le poids des deux coffres augmentaient bien naturellement la vitesse de chute. Face à cela, même les premiers à le voir se rapprocher s’écartèrent pour ne pas être blessés.

À juste titre. S’il était parvenu à tomber pile poil dans le trou créé précédemment, cela ne réglait en rien le problème de l’atterrissage. Au dernier moment, il activa une dernière fois ses patins à pleine puissance. Un énorme jet eut lieu durant lequel le charpentier lâcha les deux coffres pour s’alléger. Une détonation retentit, Alma tomba et se réceptionna lourdement sur ses jambes. Il regroupa tous les coffres et se plaça devant en guise de rempart, prêt à en découdre avec quiconque déciderait de s’en prendre à son butin.

Et justement, un petit malin plus costaud que les autres sauta lourdement à l’étage inférieur, profitant probablement des quelques forces encore présentes au-dessus pour le couvrir. Cette volonté de récupérer des biens à tout prix, quitte à en mourir, dépassait le blondinet qui ne pouvait que regrettait autant de morts. Des coulées de sang se faufilaient entre les planches de bois qui constituaient le pont supérieur et finissaient leur route aux pieds d’Alma et de son adversaire. Le visage du charpentier se décomposait à la vue de tout ce sang.

« Tu m’as l’air horrifié. Tu finiras pareil que mes potes. Tu leur passeras le bonjour de ma part. Bouahahaha ! »

Comment pouvait-il se satisfaire de la mort de ses camarades ? Cet élément questionnait beaucoup le jeune homme qui ne comprenait pas. Cela le remit également sur les bons rails. Aucune pitié pour celui qui se trouvait face à lui. Muni d’une grosse hache, la brute bondit sur Alma pour lui asséner un coup vertical. L’homme d’affaire plongea sur sa droite, esquivant ainsi la hache qui se buta sur l’un des coffres. Il se releva aussitôt, le poing chargé en électricité, puis fondit sur sa cible en lui collant un gros uppercut dans les côtes, alors qu’il tentait encore de déloger sa hache. Paralysé, sonné, une côtelette légèrement fêlée, la brute tomba à genou. D’un côté, Alma eut envie de l’achever, mais il se sentait incapable d’exécuter un homme. Il trouva de quoi attacher les membres de ce dernier le tira jusqu’à un coin de la pièce. Récupérant la hache, il s’assit sur le coffre lésé et attendit. Pour s’assurer une certaine sécurité, Alma créa des nuages noirs qui montaient jusqu’à l’étage supérieur.
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