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Le Clown Couronné sort ses griffes






Le Clown Couronné sort ses griffes.

Quête solo - Prologue


En patrouille pédestre dans un secteur prédéfini se situant dans Portgentil, trois soldats de la 54ème division des marines de Bliss décident de s’arrêter dans une ruelle pour souffler un peu. Depuis une heure, les trois hommes n’ont pas arrêté de marcher pour tenter de repérer une éventuelle infraction commise par un Blissois.

Cette soirée est calme et une grande majorité des citoyens de cette ville sont fourrés dans leurs plumards. Il reste une petite minute avant que la grande horloge de la cathédrale sonne minuit et annonce la fin de service pour ces valeureux soldats. Tous attendent avec impatience cette fin de patrouille pour rentrer chez eux.

Le gong de l’horloge retentit dans un grand périmètre de la ville. Les patrouilleurs se réjouissent de  rentrer au poste, afin de pouvoir retirer leurs uniformes et entreprendre le chemin vers leurs domiciles. Malheureusement, un cri effroyable surprend les forces de l’ordre. Alarmés, ils se précipitent sur la potentielle destination de ce rugissement de terreur.

Ils découvrent dans une venelle de cette ville portuaire une jeune femme allongée sur les pavés en pierre. Son corps est encore chaud, mais elle n’a aucun pouls lorsque le plus haut gradé de la bande vérifie les potentiels battement de cœur. Une flèche est plantée dans le ventre de la victime. La forme ronde signifiait que la décédée portait un enfant.

Un des hommes de la loi rage en découvrant ce spectacle morbide. Il serre ses poings de colère et pense à des idées noires envers l’assassin.

Pendant que son chef transmet l’information via un escargophone portable, l’enragé découvre au loin une silhouette qui s’échappe aussitôt dans une rue.

« Eh vous ! » hurle le soldat qui passe sa bandoulière en cuir de son épaule à l’opposé de son corps. « Arrêtez-vous ! » somme le marine qui poursuit seul l’ombre fuyarde.

Malgré le refus catégorique de son supérieur de poursuivre la personne en solitaire, le poursuivant ignore les ordres du haut gradé. L’homme est certain d’avoir la chance de rattraper l’individu, il est le plus rapide du groupe et surtout de sa garnison. L’endurance ne lui a jamais posé problème, même avec son équipement militaire qui peut réduire son allure.

Après deux petites minutes, le jeu du chat et de la souris se termine dans une impasse. Le marine découvre que la silhouette est pourvue de formes féminines et d’une apparence de la race des cornus. Genou sur le sol, fusil à l’épaule et joue écrasée contre la crosse de l’arme, le représentant de la justice titille son doigt sur la détente.

« Déposez votre arme ! » ordonne l’homme qui venait de repérer un carquois remplit de flèches et un arc qui sont accrochés au dos de la fuyarde. « J’ai dit, déposez votre arme ! » somme une deuxième fois le marine.

A l’instant où la silhouette se retourne brutalement face au représentant de la loi, un coup de feu retentit dans les ruelles voisines.

Inquiet par le bruit du tir, le restant du groupe des patrouilleurs rejoignent plusieurs minutes après, la fameuse impasse. Ils y découvrent la dépouille morte de leur collègue accrochée contre le mur. Le mort est crucifié, tenu par des flèches plantées dans les mains, les bras, les jambes et les pieds.

« Sergent Miles au QG. » répète plusieurs fois le haut gradé dans son escargophone portable avant d’avoir une réponse du récepteur. « J’ai besoin de renforts dans l’impasse des Faubourgs. Le soldat Barney vient d’être assassiné. » informe l’émetteur qui écarquille par la suite ses yeux d’un bleu resplendissant en découvrant une cornue qui sort de l’ombre épaisse de l’immense impasse.

« C’est bien reçu, les renforts sont déjà en route et… » répond l’émetteur qui se stop en entendant des coups de feu depuis l’appareil de communication. « Sergent Miles, tout va bien ? » s’interroge le destinataire. « Sergent Miles, vous me recevez ? » demande-t-il en ne recevant aucune réponse de la part du gradé.

A l’arrivée des renforts, les soldats découvrent un véritable carnage. Deux sont crucifiés. L’un est toujours contre le mur, un autre sur le sol. Le dernier git plus loin, assit dans un renforcement de l’impasse. Il lutte pour survivre.

« Co-cornu…che-cheveux vert…c’est…la…tu-tueuse… » fait-il en souffrant le martyre. L’homme crache une gerbe de sang et accélère involontairement sa perte de sang. Les pupilles noires du mourant se dilatent et son regard devient vide, après son dernier souffle de vie.

Le soldat qui venait de rester au chevet du mort, découvre aussitôt un élément étrange. Une carte de poker se trouve entre le col blanc du polo et le foulard bleu de l’uniforme. L’homme récupère le bout de carton rectangulaire et découvre le dessin d’un joker porteur d’une couronne et d’un maquillage de clown.

Très vite, l’info est transmise au QG de la 54ème division. Plus précisément aux oreilles du Colonel Godric Orbea. Bien installé derrière son bureau, celui qui se fait appeler "Le Bouclier Écarlate de Bliss" n’est guère heureux de lire des rapports qui font froid dans le dos.

Meurtre, assassinat, torture, les actes du tueur sont intolérables et impardonnables aux yeux du soldat. Posant le rapport sur son bureau en bois massif ayant appartenu à un hêtre, Godric masse son front en pensant qu’il va devoir rédiger des lettres de condoléances. Trois de ses hommes ont perdu la vie face à cet assassin. L’affaire est devenue extrêmement grave pour la sécurité du Royaume de Bliss.

Les éléments de cette mauvaise histoire relate qu’un individu de l’espèce des Cornus, de sexe féminin et porteur de cheveux verts serait la responsable de ce massacre. Si le Royaume de Bliss est immense, les cornues se font rares.

Godric frappe son poing impressionnant contre son bureau. Sa force entraîne la chute de sa lampe à huile (se trouvant sur le meuble) qui se brise en quelques morceaux.

« Lieutenant Roméo ! » hurle le supérieur à son collègue qui se met immédiatement au garde-à-vous. « Effectuez un portrait-robot de notre assassin, placardé son visage dans les journaux, sur les murs, dans les magasins et ratissez Portgentil pour la retrouver. Hors de question de se faire doubler par la 19ème Division. » fait-il en pointant son gros index à Roméo. « Je la veux vivante. Et trouvez-moi la signification de cette foutue carte de poker ! » ordonne Godric qui se retient de froisser la carte qui se trouvait auparavant sur le cadavre d’un de ses collègues.



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Dernière édition par Loki Whitemane le Sam 1 Juil 2023 - 20:26, édité 2 fois
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Le Clown Couronné sort ses griffes.

Quête solo - Chapitre 1


Depuis une heure, Loki était allongé sur le lit de sa chambre appartenant à une auberge quelconque de Portgentil. Couché sur le ventre, l’un de ses bras pendant dans le vide, le jeune homme ne passait pas une agréable journée. Malade comme un chien depuis plusieurs jours suite à la digestion de son fruit du démon, l’albinos regrettait presque d’avoir mangé une telle abomination.

Actuellement, repenser au goût de cette chose donne une grande envie à Loki de vomir le peu de nourriture qu’il a réussi à avaler ce matin. Le pirate ferme un instant ses paupières et oriente son esprit vers des choses beaucoup plus joyeuses. Comme par exemple d’hier après-midi où il avait réussi à enfin acheter un navire. Pour une bonne somme d’argent, lui et son équipage peuvent désormais arpenter les mers à bord d’un magnifique Chebec baptisé Eclipse.

Plus besoin de trouver des moyens de transports pour voyager d’île en île. Le problème est désormais réglé. Néanmoins, Loki doit attendre que sa sœur et les autres fassent le plein de nourriture, d’eau potable et surtout de matières premières pour éviter un potentiel drame en pleine mer.

Seul lui et Abigail sont restés à l’auberge. La Cornue ne s’est pas encore rétablie de ses blessures après l’attentat orchestré par un candidat du Moulin d’Or à Las Atlantik. Quant à Loki, il s’est porté volontaire pour veiller sur la demoiselle, en cachant de ne pas vouloir vomir à chaque coin de rue. Il souhaite tout de même rester crédible et ne pas être ridicule au sein de son équipage.

Effectuant un grand effort pour sortir de son pieu, l’artiste de cirque remplit un verre d’eau pour boire ensuite son contenu. Rafraîchi, il sort de la pièce pour rejoindre la porte qui renferme la chambre d’Abigail. Depuis hier soir, elle n’a pas donné signe de vie. Si cette dernière a réussi à s’endormir, à passer une bonne nuit, Loki espère qu’Abigail lui donnera son astuce.

En effet, hier soir les rues ont été agitées. Loki a entendu plusieurs coups de feu et surtout des mouvements de troupes de la marine. Lui qui pensait que Portgentil serait tranquille, Loki fait fausse route.

Se stoppant devant la porte de chambre d’Abigail, Loki n’entend aucune voix et surtout aucun mouvement dans la pièce. Fronçant ses sourcils, le clown décide de tourner lentement la poignée de porte.

Se rendant compte que l’accès n’est pas verrouillé, Whitemane prend l’initiative d’entrouvrir la porte pour passer seulement sa tête à l’intérieur. Il écarquille ses yeux de surprise et rougit d’embarras en découvrant la Cornue à moitié dévêtue de son haut. Elle s’apprêtait à retirer le seul vêtement qui cachait sa poitrine. Un blanc et une gêne s’installent entre les deux.

De justesse, Loki ressort son visage et ferme l’accès à la chambre avant qu’une flèche qui venait d’être tiré par l’arc d’Abigail transperce le bois de la porte. Tombant sur le derrière, dos contre le mur du couloir, Loki pâlit en entendant les pas de la demoiselle qui s’approchent de sa position.

« Attends attends attends !! » panique le capitaine en agitant ses bras dans tous les sens lorsque Abigail sort de la pièce et menace Loki avec son arc armé d’une flèche. « Je n’entendais aucun son dans ta chambre, tu es actuellement blessée, je me suis inquiété. C’est mon rôle en tant que capitaine. » proteste Loki qui remarque que les bandages (autour du ventre d’Abigail) sont en train de prendre une teinte bien rouge. « Ta blessure vient de se rouvrir, tu veux que je t’aide à refaire ton pansement où tu préfères attendre Morgan ? »

Furieuse, Abigail appuie légèrement la pointe de sa flèche sur le bout du nez de Loki. Elle ne répond pas tout de suite, préférant observer froidement le pirate. Elle renonce finalement à faire du mal à son capitaine lorsqu’elle désarme son arc.

« Je peux me débrouiller. » déclare la jeune femme qui rentre dans sa chambre et referme aussitôt la porte.

Loki soupir de soulagement à propos de cette situation qui vient de se calmer. Il ne donnait pas cher de sa peau à quelques secondes de là. Après s’être relevé, l’albinos préfère ne pas déranger à nouveau son amie.

Songeant à retourner dans ses quartiers, son ventre se réveille et rend confus Loki. Lui qui semblait malade comme un chien, son état suggère une amélioration. Massant machinalement son ventre dessiné avec nombreux abdominaux, le pirate descend l’étage pour arriver au rez-de-chaussée. Le parfum de la bonne nourriture fait sourire niaisement Loki.

Il s’installe à une table qui n’est pas occupée et demande le plat du jour lorsque la serveuse vient prendre sa commande.

Attendant sagement en buvant un jus de fruit, Loki surprend une conversation venant de la table voisine. Le sujet s’oriente à propos du raffut d’hier soir. La marine était bel et bien présente. Quand la conversation parle d’une tueuse cornue aux cheveux verts qui aurait tué des soldats, Loki recrache le contenu de sa boisson qui allait être avalé dans son gosier.

Loki devient soudainement le centre d’attention de la salle à manger de l’auberge. Les plus curieux se demandent ce qu’à Whitemane. Quant aux autres, ils retournent sagement à leurs occupations. Le maître des lieux apportant la nourriture à Loki n’est absolument pas content du comportement de son client. Agacé il nettoie la table avec son chiffon blanc.

« Ton jus de fruit n’est pas à ton goût ? Tu veux un verre de lait peut-être ? » grommelle le patron.

S’excusant poliment au gérant qui se dirige au comptoir, Loki change de place pour rejoindre les deux clients qui parlaient des événements de la soirée dernière.

« Je suis désolé de m’incruster. J’ai entendu par inadvertance votre conversation. » explique Loki qui déposa quelques Berrys sur la table pour calmer les ardeurs des deux hommes qui n’ont pas apprécié d’être interrompu et gêné par un inconnu. « Est-ce vrai à propos de cette Cornue ? »

Raflant l’argent de Loki sans prendre de pincettes, l’un des deux hommes acquiesce et poursuit son récit.

« Tout est vrai mon gars. La tueuse portait un arc et aurait assassiné trois soldats de la 54ème division de la marine. Depuis ce matin, les forces de l’ordre sont aux aguets. »

Les coïncidences sur Abigail Drake blanchissent encore plus le teint du pirate. Sa faim disparaît et la peur tiraille à présent Loki. Il sourit faussement aux deux hommes et emporte son plat qui vient d’être posé sur sa table. Remontant les escaliers en vitesse, Loki force brusquement la chambre de la Cornue pour rentrer à l’aide d’un bon coup de pied.

Abigail sursaute puis grogne de mécontentement en découvrant qu’il s’agit encore de Loki. Ses bandages ont été changés et elle porte une tenue plus convenable.

« Tu pouvais au moins frapper… » se plaint la Cornue qui ramasse son Luth qu’elle venait de faire tomber par l’arrivée surprise de son capitaine.

« Rassemble tes affaires, nous partons retrouver les autres. » ordonne l’albinos qui dépose le plat sur la table de chevet de la demoiselle.

« Je pensais que nous devions attendre les autres ? » demande Abigail confuse qui échappe un petit merci pour le repas donné par Loki.

« On change de plan. » Loki croise ses bras et fronce ses sourcils. « Tu peux me dire ce que tu faisais hier soir ? »

« Je…je dormais. » répond la demoiselle en détournant son regard de son interlocuteur.

« Ah oui ? » questionne le pirate qui découvre par le biais de la fenêtre qu’un petit régiment de la marine vient de s’arrêter devant l’auberge. « Qu’est-ce que ? » Loki s’appuie sur la vitre et se rend compte avec effroi que l’aubergiste qui vient de sortir à l’extérieur désigne la lucarne de la chambre d’Abigail après avoir vu une affiche de recherche représentant une Cornue aux cheveux verts.

« Que se passe-t-il Loki ? » Témoin aussi du petit spectacle à l’entrée de l’auberge, mais ne remarquant pas l’affiche de son portrait-robot la Cornue ressent une goutte de sueur froide perler le long de sa colonne vertébrale.  « Ont-ils fait le rapprochement avec ta prime ? »

Les deux s’échangent un regard et Loki ne dégage aucun son. Est-ce que les rumeurs à propos de cette Cornue qui ressemble à Abigail sont vraies ? Après tout, sa chère camarade est blessée. Cependant, l’artiste de cirque est convaincu que la demoiselle lui mentait tout à l’heure. Néanmoins, il garde la confiance que son amie n’est pas la fautive de cette histoire de la nuit dernière.

« Abigail, je t’ai dit de rassembler tes affaires. La marine sera là d’un moment à l’autre. » Loki déposa sa main sur la joue de la demoiselle en visualisant de la peur dans le regard de la Cornue. « S’il te plaît. »

Lorsqu’elle acquiesce et obéit sans faire travailler ses cordes vocales, Loki s’empresse de quitter la piaule pour retourner dans la sienne afin de récupérer sa valise contenant son manteau de clown, ses griffes et quelques biens personnels. Il ne met pas longtemps, moins de vingt secondes. Mais ce temps est bien trop long pour les pirates. Les premières sentinelles commencent à monter les escaliers menant aux chambres.

Afin de les ralentir, le pirate primé donne un grand coup de pied dans une petite table entreposée près des escaliers. Le meuble en bois chute dans les marches pour heurter bien trop parfaitement le groupe de soldats aux yeux de Loki. Malheureusement, le courage et la volonté des marines étonnent l’albinos. Ces derniers poursuivent leurs ascensions pour rejoindre les chambres.

Quand Abigail sort de ses quartiers, arc à la main, l’albinos attrape un de ses membres pour l’entraîner avec lui dans une fuite désespérée. Loki brise la fenêtre au bout du couloir en jetant sa valise et saute juste après en compagnie de sa chère amie.  

Loki retombe à l’extérieur de l’auberge, un genou au sol en tenant dans ses bras Abigail. Lui qui s’apprêtait à fuir, un petit régiment de la marine qui attendait sagement dehors met en joue leurs fusils sur les deux pirates…



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Dernière édition par Loki Whitemane le Sam 1 Juil 2023 - 20:26, édité 1 fois
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Le Clown Couronné sort ses griffes.

Quête solo - Chapitre 2


Le clown et sa camarade de cirque sont faits comme des rats. Ils sont encerclés par la marine et aucune échappatoire ne se présente devant eux. Deux solutions s’offrent aux deux pirates. Se rendre ou bien se battre.

Depuis que Loki a épousé la voie de la piraterie, il ne s’est jamais vraiment combattu contre les forces de l’ordre. La seule exception remonte à quelques années plus tôt sur Suna Land. Le clown n’avait commis aucun meurtre, seulement une escapade pour ralentir les hommes du Colonel Chouchou Sushi.

« C’est la Cornue aux cheveux verts ! » exclame le sergent qui commande la petite troupe de marines. « Attrapez-là ! » ordonne-t-il en dégainant son sabre.

Loki qui vient de se relever, laisse le soin à sa camarade de quitter les bras du clown. Abigail est encore mal en point à cause de ses nombreuses blessures. Si son corps la tiraille toujours, elle ne laisse rien paraître et se prépare déjà à armer son arc d’une flèche.

« Sergent. » interpelle Loki au concerner. « Vous faites fausse route. Mon amie n’a rien à voir dans votre histoire. Je vous prie s’il vous plaît de bien vouloir abaisser vos armes et cesser vos hostilités envers elle. »

Le gradé lève sa main pour inciter ses frères d’armes à stopper leurs actions.

« Une Cornue archère aux cheveux verts ça ne court pas dans les rues. Qui êtes-vous pour prendre la défense de cette tueuse ? »

Lorsque Abigail souhaite comprendre la situation, Loki l’interrompt en plaçant son bras devant elle.

« Un simple artiste de cirque ambulant. Ma charmante amie m’aide et m’accompagne dans mes tournées. »

Bien qu’il soit attentif aux dires de Loki, le sergent ne se laisse pas embarquer par la malice du capitaine pirate. Lui qui désire augmenter en échelon, capturer la Cornue et son ami lui permettra de réaliser son souhait. L’occasion est bien trop tentante pour croire aux sornettes de Loki. Le soldat lève son sabre pour attirer l’attention à ses camarades puis abaisse son arme pour ordonner la charge.

« Abigail, évite de te servir de ton arc. La situation est certes mal engagée pour dire une telle chose, mais utiliser ton arme renforcera l’idée aux autorités que tu es la meurtrière de la nuit dernière. » conseille Loki qui rattrape sa valise et repousse un soldat à l’aide de son bagage.

L’albinos donne sa petite malle à la demoiselle et sort depuis sa ceinture deux poignards. Il lance sa première arme de jet qui se plante dans la main d’un fusilier qui s’apprêtait à tirer sur Loki. Le pirate contre ensuite le sabre d’un épéiste avec son autre dague pour l’empêcher de blesser Abigail.

La situation est très tendue, Loki qui souhaite éviter à tout prix de tuer est subitement confronté à une dure réalité. Être en première ligne, témoin de la marine qui souhaite capturer Abigail lui fait repenser à son pire cauchemar vécu pendant son enfance. Cette fameuse hantise où son père Xander a été arrêté par les forces de l’ordre à Suna Land. Son crime ? Être le mari d’une pirate nommée Alleria Whitemane.

Son cœur s’emballe, son sang se chauffe et sa colère noient la sérénité de Loki lorsqu’un soldat donne un violent coup de crosse sur le visage de la Cornue. Sans réfléchir, le pirate balance violemment sa dernière dague en main dans le crâne du fautif…

Loki tue pour la première fois un homme de la loi, une personne qui travaille pour maintenir la paix dans les rues de Portgentil. Il était probablement un père de famille ou bien une personne très aimée de ses parents.

L’homme sans vie s’effondre sur le sol et présente un spectacle non joyeux à ses frères d’armes. La rage et la colère se lisent dans le regard des soldats. Ils viennent de perdre leur quatrième collègue en moins de vingt-quatre heures.

« Désormais, que ce soit une personne qui sert le bien ou s’allie avec le mal, personne ne me volera un membre de ma famille ! » gronde le pirate qui retire d’un coup sec son couteau depuis la boîte crânienne de sa victime. Se plaçant entre la Cornue et les nombreux soldats, l’albinos donne un coup de pied dans sa valise (qui venait d’être déposée par Abigail) afin de forcer l’ouverture. Il y retire depuis son bagage son manteau de clown qu’il enfile et arme sa main gauche de ses redoutables griffes acérées.

« Le colonel désire avoir la demoiselle vivante, malheureusement je vais devoir préparer un rapport sur sa mort. » annonce le sergent du groupe qui pense que tuer ses deux ennemis sera une tâche beaucoup plus facile que de les maintenir en vie.

Le gradé retire son pistolet à silex de l’étui accroché à sa ceinture. Il arme le chien et s’apprête à appuyer sur la détente. Sa première cible est Abigail Drake qui n’écoute visiblement pas son capitaine en décochant une flèche en plein cœur contre un soldat.

Lorsque le chef des marines souhaite tirer, Loki venait de se précipiter sur ce dernier. Arrivé à bonne distance du sergent, le pirate remonte de toutes ses forces ses griffes pour trancher du bas en haut le représentant de la loi. Si les griffes au bout de ses doigts ont un diamètre de la moitié d’une lame, le corps du soldat est complètement déchiqueté. Le sang de la victime asperge l’albinos et offre un spectacle totalement morbide.

Loki est essoufflé par son action. Il réagit maintenant du nouveau meurtre qu’il vient de commettre. Son attention qui est fixée sur le cadavre du sergent l’empêche d’être attentif aux autres soldats. Un premier homme désire décapiter le capitaine pirate. Lorsque sa lame est sur le point de toucher le cou de Loki, une flèche tirée par Abigail se plante dans la tête de l’épéiste.

« Heureusement que j’ai la jugeote de ne pas t’écouter. » déclare la Cornue qui décoche une seconde flèche pour tuer un autre assaillant.

« Rejoignons les autres, ils doivent être au port. » annonce Loki qui remercie Abigail de lui avoir sauvé la vie par un simplement hochement de visage.

Démarrant une fuite en réussissant à se frayer un chemin parmi les cadavres des forces de l’ordre, le manteau de Loki se jette comme par magie sur un fusilier de la marine encore vivant. Le tissu s’enroule autour du visage de sa victime et l’empêche de tirer sur son propriétaire. L’homme totalement confus de cette situation, n’arrive pas à se dégager de son agresseur. Il se cogne contre le mur d’un bâtiment, s’effondre sur le sol puis perd la vie en recevant deux lames des griffes de Loki dans son palpitant.

« Qu’est-ce que c’était que ça ?! » demande Abigail qui était encore plus confuse que le défunt soldat qui a été agressé par le manteau de Loki. « Ton fruit ? »

Le vêtement retourne sagement sur les épaules de son maître. Loki se doute qu’il devait s’agir de l’œuvre de son fruit, mais le pirate ignore comment il a réussi un tel exploit. L’albinos se contente de hausser ses épaules à sa partenaire de cirque.

S’éloignant de l’auberge, un rescapé de la marine retire de la poche du cadavre appartenant au sergent un escargophone portable.

« E-Equipe bra-bravo au QG. » répète à deux reprises le soldat qui retient ses larmes d’avoir perdu plusieurs de ses amis. « La Cornue et un homme porteur d’un blouson de clown se dirigent au port !! Fa-Faites attention…ils-ils-ils ont tué tout le monde de l’équipe…je-je… » La jeune recrue se stoppe, renifle un bon coup et tente de ne pas céder au chagrin bien que les larmes coulent à flot sur son visage. « Je n’ai rien pu faire !! Ils les ont massacrés !! Dites au Colonel Godric que je suis désolé !! »

Tombant sur ses genoux, le bleu cède au chagrin, hurlant presque à la mort de la perte de ses frères d’armes…



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Dernière édition par Loki Whitemane le Sam 1 Juil 2023 - 20:26, édité 1 fois
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Le Clown Couronné sort ses griffes.

Quête solo - Chapitre 3


La fuite jusqu’au port n’a pas été une mince affaire. De rue en rue, Loki et Abigail se sont fait remarquer. Que ce soit par les citoyens de la ville, ou bien les soldats de la marine qui se trouvaient sur leur chemin. Le pirate tuait ou assommait ses opposants. Bien entendu il faisait en sorte de ne pas enlever la vie aux civils.

Lui qui désirait être un pirate comme sa mère, Loki tentait encore de se résoudre à devoir porter le nom d’assassin pour les nombreuses victimes qu’il venait de commettre. Il n’aspirait pas à être un boucher comme bons nombres de pirates. Néanmoins, Whitemane ne désirait plus perdre un membre de sa famille. Bien que son équipage ne partageait pas le même sang que lui, ses compagnons étaient des êtres chers à son cœur. Hors de question de les perdre, quitte à devenir un démon aux yeux des personnes qui aspiraient à faire le bien.

Maintenant, les deux pirates arrivent au port de Portgentil. Ils n’ont plus qu’à retrouver l’Éclipse parmi le grand nombre de bateaux qui sont déjà amarrés sur la mer de South Blue. Cependant, un problème survient pour Loki. Le pirate est extrêmement fatigué durant sa fuite pour rejoindre le quai, il transpire à grosses gouttes et manque de s’effondrer sur le sol à cause d’un violent vertige.

Loki titube, son palpitant bat un gros coup dans sa poitrine et oblige Whitemane à s’effondrer sur ses genoux. Serait-ce l’utilisation prolongée de son fruit du démon qui le met dans un état pareil ? Son manteau de clown continue toujours de le protéger à partir de ses premiers instants de vie.

« Loki ? Tu es blessé ? » s’inquiète la Cornue qui plie ses jambes pour être à la hauteur de son capitaine. « Je ne vois aucune blessure apparente. Que t’arrive-t-il ? »

« Mon fruit… » répond Loki d’une voix affaiblie.

Il tape dans ses mains pour tenter d’arrêter son pouvoir. C’est sans effet. Il touche son manteau, mais obtient le même résultat que tout à l’heure. Fermant ses paupières, le désespéré pense fortement au souhait de désactiver son pouvoir. Au bout de plusieurs secondes à rester à imaginer la chose, le manteau cesse de vivre.

De cette victoire, Loki a l’impression d’avoir un gros poids en moins. Comme s’il venait de retirer une tonne sur ses épaules.

Bien que ce ne soit pas le moment de se reposer, l’albinos succombe en se couchant sur le dos. Faisant piètre allure en forme d’étoile de mer échouée sur une plateforme, l’envie de dormir torture l’intégralité du corps de Loki. Ce dernier a l’impression d’être vidé de son énergie, de ne plus avoir de force pour courir et s’échapper de cet endroit maudit.

Malheureusement, les deux lascars sont rapidement rattrapés par la redoutable marine. Bien plus nombreux que le groupe à l’auberge, Abigail qui est oui ou non l’auteur des meurtres d’hier soir va devoir se défendre toute seule.

Armant son arc de la dernière flèche de son carquois, la belle cornue serre ses dents en sentant que sa blessure au ventre vient de se rouvrir une nouvelle fois. Bandant la corde de son arme, fermant sa paupière droite, la cornue tire sa flèche qui se plante dans la cuisse d’un soldat.

« Va rejoindre les autres ! » ordonne faiblement Loki qui arrive avec peine à se relever. « Je vais les ralentir. » dit-il en préparant ses griffes ensanglantées.

« Non je… »

« Ne discute pas ! » hurle Loki à sa camarade avec le peu d’énergie qu’il lui reste. « Il est hors de question que tu subisses le même sort que mes parents. Cours et ne te retourne pas ! »

Loki sourit faiblement au moment où la Cornue prend la fuite pour espérer retrouver l’Éclipse. Dérapant son pied droit, adoptant sa posture de combat, le pirate se met à compter le nombre de soldats qui chargent sur lui. Une, dix, quinze et il perd le compte. C’est fou comme un malentendu peut faire chavirer les plans de Loki. Il souhaitait s’éclipser en douce de l’île sans avoir à engager un affrontement contre les forces de l’ordre.

En pensant à ce problème qui joue sur la vie d’Abigail et désormais de Loki, le pirate se pose la question d’un éventuel canular pour lui mettre des bâtons dans les roues. Comme avec Gérard Bouchard à Las Altantik qui souhaitait voler le fruit du démon de la Vie.

Chassant de son esprit ces idées farfelues, mais potentiellement plausibles, Loki avale difficilement sa salive et engage un second round contre les forces de la 54ème division. Il pare deux sabres avec ses griffes, donne un coup de pied dans le ventre d’un troisième épéiste pour le repousser puis abat son arme contre les deux premiers sabreurs qui sont désormais blessés.

L’affrontement s’éternise pendant plusieurs minutes. Poursuivant les échanges musclés, l’artiste de cirque reçoit un coup de crosse derrière le crâne. À deux doigts de tomber dans les pommes, Loki retombe sur ses genoux déjà bien abimés. Lorsque le soldat qui venait de le frapper souhaite assommer pour de bon le capitaine pirate, une imposante main palmée agrippe le col du marin et le jette comme un vulgaire sac à patates sur trois de ses frères d’armes.

« Ha-Ha ! On m’invite pas à cette petite fête ?! » se réjouit Bambino l’homme poisson de l’espèce des Orques. Il se met à pousser un cri de guerre et fonce comme un bulldozer sur ses ennemis.

« Debout Loki ! Morgan et Pickett nous attendent sur l’Éclipse. » déclare Abigail qui relève son capitaine en ignorant que les pansements sur son ventre ont viré du blanc au rouge.

La vision un peu trouble, Loki reconnait Bambino et Sherry qui viennent d’engager à leurs tours le combat. Les soldats ont beaucoup de mal à contrer la force brute de l’Homme Poisson et le rope-dart enflammé de la Mink renarde.

Réussissant à trouver l’impressionnant chebec, Abigail avait conté la périlleuse histoire qu’elle avait vécu au côté de Loki. Sans tarder, Sherry ordonnait à la Cornue et à l’Homme Poisson de la suivre pour retrouver son jeune frère adoptif.

Si les renforts du capitaine pirate mettent en déroute la marine, l’exploit est de courte durée lorsqu’un impressionnant homme en armure arrive à son tour dans ce règlement de compte. Extrêmement visible dans le raffut, son impressionnant charisme redonne du courage à la 54ème division.

« Vous m’avez fait courir jusqu’au port, là où se terre les poissons d’eau douce de la 19ème division. » gueule mécontent le Colonel Godric. « Messieurs ! » s’adresse-t-il à ses hommes d’une voix autoritaire. « Dépêchons d’en finir avant que ce misérable Bava Aok vienne fourrer son nez dans mes affaires. »

Les soldats poussent un cri de guerre et redoublent d’efforts contre les faibles forces de l’équipage du Clown Couronné. En un rien de temps, Bambino est obligé de reculer et de se protéger. Ses impressionnants muscles sont torturés par des coupures de sabres et des impacts de crosses. Heureusement que les soldats évitent de tirer pour ne pas toucher par mégarde un civil dans la ville.

Sherry qui est la plus forte de l’équipage à l’exception bien entendu de son capitaine décide de faire face au Colonel Godric Orbea. Malheureusement, sa rope-dart fait piètre allure contre l’armure de son ennemi. La pointe de son arme rebondit contre l’acier de la carapace de Godric. Puis, son jouet est subitement explosé par la masse du haut gradé avec sa force monstrueuse. D’une prodigieuse beigne de bouclier la Mink est projetée et rattrapée par Bambino.

« Jeune fille, tu vas nous suivre gentiment et répondre de tes actes impardonnables. » déclare le Colonel en s’avançant dangereusement vers Abigail Drake.

Le grand homme qui rengaine sa masse surprend la Cornue à attraper désespérément un sabre d’un soldat mort. Elle le présente devant Godric Orbea et essaye de le blesser avec cette arme qu’elle n’a pas du tout l’habitude d’utiliser. Le bouclier contre le choc de l’épée et la main valide du Colonel empoigne la gorge d’Abigail.

Alors que Godric s’apprête à clouer au sol Abigail, Loki vient donner un coup de pied dans le ventre d’un soldat pour le forcer à se baisser. Il saute sur le dos de sa victime et s’en sert comme tremplin pour se propulser contre le chef du groupe.

« Lâchez-là !! » ordonne d’une voix pleine de fureur l’artiste de cirque.

Arrivant au niveau de Godric qui détient une taille bien plus grande que le un mètre soixante de Loki, le pirate balaie ses griffes pour abattre ces dernières sur le visage de son ennemi. Si son armure est une redoutable défense, son visage quant à lui laisse paraître un terrible point faible au Colonel. De justesse l’impressionnant bouclier d’Orbea contre l’arme du pirate. Il s’en ait fallu d’un cheveu au haut gradé pour ne pas avoir le visage meurtri.

Loki qui est plaqué contre la protection de Godric, est littéralement coincé. Deux lames de ses griffes sont fermement plantées dans le bouclier et refusent d’en sortir.

« Ne t’en fais pas mon garçon, je vais te filer un coup de main. » gronde Godric qui oriente son bouclier en direction de la mer. « Impact ! » gueule-t-il en activant son impact dial incrusté dans son bouclier.

D’une force incroyable, Loki est propulsé hors du quai et se rend immédiatement dans le monde des songes. Inconscient, le pirate tombe plusieurs mètres plus loin dans la mer. Piégé par sa malédiction du fruit du démon, Loki coule comme une enclume, livré à une mort certaine.

Abigail, Sherry et Bambino restent figés devant ce spectacle horrifique.

« Loki !! » finit par réussir à hurler de terreur Sherry qui ne réfléchit pas une seconde en plongeant aussi dans la mer.

Bambino quant à lui ne sait pas quoi faire et sera aidé par Abigail qui lui indique de plonger également pour retrouver Loki et surtout pour fuir…

« Ils s’échappent mon Colonel ! » indique une jeune recrue de la marine qui est le rescapé du groupe de l'auberge.

« Messieurs faites feu dans l’eau, ne leur laisser aucun répit. » somme le Colonel Godric Orbea qui passe les menottes à Abigail Drake. « Conduisez la Cornue dans le Creuset. Occupez-vous des blessés et des morts. J’ai désormais des lettres de condoléances à écrire aux familles… »



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Le Clown Couronné sort ses griffes.

Quête solo - Chapitre 4


La mer emporte une fois de plus une victime dans son immense royaume aquatique. Elle entraîne lentement dans la noyade celui qu’elle a maudit pour une simple histoire de fruit magique. C’est au tour d’un pauvre clown qui se prétend être pirate de faire le show. De montrer qu’il joue parfaitement une enclume qui tombe sans s’arrêter dans les noirceurs de l’océan de South Blue.

Mourant à petit feu, Loki ignore totalement de l’endroit où il se trouve. Son esprit divague sur les événements marquants de son passé. Son enfance autour d’un cirque. Vouloir devenir un Ringmaster incroyable comme l’était son père Xander Whitemane. Puis ses pensées se focalisent sur le cirque en feu. Pendant que sa maison à Suna Land était en flamme, les forces de la marine traînaient le père de Loki et ses employés à la fameuse justice…

Ce jour-là, Loki perdit son père. Quelques semaines plus tard, ce fut au tour d’Alleria Whitemane, sa mère, la fameuse pirate qui suivait les traces de Fisher Tiger. Deux ans s’écoulèrent, un vieil ennemi ôta la vie à Rosalia, la tante adoptive de Loki. Puis aujourd’hui, on lui retire Abigail Drake, sa dompteuse de cirque pour une affaire complètement aberrante.

Du plus profond de son cœur, Loki voue une immense confiance envers son équipage. Il en est de même pour cette femme cornue -porteuse de la marque des esclaves- qui lui aurait potentiellement mentit à propos de cet étrange problème d’hier soir…

Ressentant une chaleur douce et agréable, Loki ouvre ses paupières lourdes. Le pirate se rend compte qu’il est en ce moment au centre d’une scène de spectacle, celle qui ressemble beaucoup au chapiteau de cirque. Ce qui est étrange pour lui, c’est que les estrades du public sont vides. Lorsqu’il observe ses mains, ses vêtements, l’artiste est habillé en clown.

« Le spectacle est terminé Loki. » annonce une voix féminine et familière.

L’albinos se tourne en direction de la voix et écarquille ses yeux d’un bleu orageux en y découvrant Rosalia, la femme à barbe, sa tante adoptive. Cette dame forte et terriblement gentille tend sa main rondouillette vers Loki. Son sourire supplie le cœur de l’artiste à fondre dans le chagrin.

Il pense que c’est forcément un rêve, une hallucination. Après tout, Rosalia n’est plus de ce monde. Cependant, Loki désire ne pas se réveiller. La revoir, entendre à nouveau sa voix est le plus beau cadeau en ce monde.

Lorsqu’il effectue quelques pas pour rejoindre sa tante qui l’attend à la sortie du chapiteau, il ressent de nouveau cette chaleur douce et très agréable. La sensation est encore plus intense au moment où le pirate prend la main de sa tante.

« Es-tu sûr de vouloir me suivre ? » demande soudainement Rosalia qui affiche une mine soucieuse à l’encontre de son neveu.

« Mais… » répond Loki qui essuie avec sa manche de son costume les nombreuses larmes qui tombent depuis ses yeux. Il ruine au passage son maquillage de clown. « Tu m’as dit que le spectacle est terminé… »

Tendrement, Rosalia emprisonne Loki dans ses bras pour l’enlacer de tout son amour. Les deux ne parlent pas durant d’innombrables minutes. Mais la femme à barbe finit par rompre le silence.

« Le spectacle est terminé pour moi, mais pas pour toi Loki. »

Doucement, elle se retire de l’étreinte et pivote son neveu en direction de la scène. Loki y découvre son équipage en train de composer des numéros de cirque. Même Abigail est présente et offre son plus beau sourire au Clown Couronné.

Loki sent les mains rondouillettes de Rosalia se placer sur ses épaules à lui.  

« Le cirque de Loki Whitemane ne fait que commencer ! » déclare la tante par un ton encourageant et plein d’entrains avant de pousser doucement Loki pour l’inciter à rejoindre ses amis.

Loki revient à la réalité en se réveillant brusquement et en toussant à d’innombrables reprises tout en vomissant de l’eau de mer. Il tombe d’un lit, frappe son poing gauche qui n’est plus armé des griffes contre un plancher en bois.

Un mal de crâne l’envahit, le désoriente puis un verre détenant un liquide coloré est tendu par Morgan Moreau.

« Ne pose pas de question et boit capt’ain. » ordonne Morgan le médecin de l’équipage de Loki.

Se pliant à l’ordre, le pirate avale le contenu du verre avant de le rendre à son propriétaire. Sherry qui est absolument bouleversée, mais visiblement heureuse câline de toutes ses forces son frère adoptif. Elle manque de l’étouffer et se prend une soufflante par le médecin. Une dispute finit par éclater entre les deux.

« Où est Abigail ? » questionne avec précipitation Loki qui se relève difficilement à cause des nombreuses courbatures et hématomes provenant de son corps.

Le silence pèse tout à coup dans la pièce qui est en réalité l’infirmerie du chebec que Loki et son équipage ont acheté récemment. L’engueulade entre Sherry et Morgan s’est également stoppée.

« Elle…elle n’est pas ici. » déclare la Mink renarde qui abaisse ses oreilles pointues, honteuse d’avoir échoué à protéger la Cornue. « Lorsque l’homme au bouclier t’a envoyé dans la mer, j’ai tenté de te récupérer. Seulement, j’ai reçu une balle d’un fusiller de la marine dans l’épaule et j’ai perdu connaissance. Bambino a réussi à me repêcher en même temps que toi. Il nous a sauvé de la noyade. »

« Après vous avoir emmené à Morgan, j’ai voulu me battre à nouveau contre l’homme au bouclier, mais lui et ses poltrons d’hommes se sont enfuis. » révèle Bambino qui donne des coups dans le vide avec son sabre.

« C’est l’inverse Bambino. » gronde le médecin qui lance un oreiller sur le visage de l’Homme-Poisson pour l’inviter à cesser ces gestes brusques dans l’infirmerie. « On s’est enfuit pour éviter un nouvel affrontement contre le Colonel Orbea. Il paraît que ce bonhomme vous a tous mis au tapis. »

« C’est faux. » proteste en marmonnant l’Orque. « J’étais pas en pleine forme, c’est tout. »

Loki s’avance à l’autre bout de l’infirmerie en repoussant gentiment le médecin qui désire le remettre au lit. Les simples pas pour récupérer son manteau de clown et ses griffes sont une torture pour le pirate. Bien que Loki n’ait pas de grandes blessures comme Sherry, l’utilisation de son fruit du démon a presque vidé toute son énergie.

« Je vais aller récupérer Abigail. » annonce l’artiste de cirque qui récupère sa mallette, l’ouvre et la remplit de plusieurs attirails. « Inutile de m’en empêcher, je ne compte pas abandonner un membre de mon équipage. Pas une deuxième fois comme à Suna Land. »

« Ha-ha !! Mes amis, il est temps de prendre notre revanche. Arbeo va payer son crime d’avoir capturé notre belle cornue. » se réjouit Bambino qui craque ses phalanges puis sa nuque.

« Bambino, tu restes dans le bateau avec les autres. » ordonne Loki en souriant gentiment à l’Homme-Poisson. « Et c’est Orbea et non Arbeo. » Le pirate se retourne pour faire face aux autres. « C’est uniquement de ma faute si Abigail est aux mains de la marine. Je vais aller la récupérer. Vous, vous m’attendrez en mer près des côtes, loin du port de Portgentil. » Il pointe son index sur sa sœur adoptive Mink après avoir regardé l’heure sur sa montre à gousset. « Si je ne suis pas revenu à minuit, je t’ordonne toi et l’équipage de partir du Royaume de Bliss. Ce sera à toi de retrouver nos parents. »

Lorsque Loki s’apprête à sortir de la pièce, Morgan soupir bruyamment tout en remuant négativement son visage.

« Tu sais au moins où la marine l’emmène ? » demande le médecin de l’équipage qui se facepalm en découvrant que son capitaine n’en savait strictement rien. « Tchéhé, comment veux-tu la retrouver si tu ignores où elle va atterrir ? Ajoutons aussi ton sens de l’orientation désastreux… » Le rouquin sort de ses affaires une carte de Bliss qu’il venait d’acheter il y a quelques jours. Il indique une zone à l’extérieur de Portgentil. « De ce que j’ai entendu, les criminels sont enfermés dans un endroit surnommé "Le Creuset". Nos petits amis de la 54ème division surveillent cet endroit. Je te conseille de libérer Miss Drake avant qu’elle arrive dans ce cauchemar. Les rumeurs affirment que le chiffre de détenus est supérieur à mille, les gardes seront extrêmement nombreux. Bien plus qu’au port de tout à l’heure. Il est évident que je dois t’accompagner cap’tain. »

Visualisant la carte, Loki se masse le menton en cherchant un plan de sauvetage pour Abigail Drake. Le capitaine apprend au passage qu’il s’est écoulé deux heures après son plongeon dans la mer froide de South Blue. Sauver Abigail devient une course contre la montre.

Chopant une bouteille de lait, Loki décapsule le bouchon avec un poignard puis boit une bonne partie de la bouteille. Au fond de lui, il est toujours convaincu que boire du lait lui permettra de grandir. Etanchant sa soif, le maudit pose sa main sur la carte et concentre son pouvoir sur cette dernière. Le plan de Bliss se met à bouger, à vivre comme par magie.

« Come alive. » marmonne le pirate qui dessine une croix sur le bout de papier où devrait se trouver Le Creuset. « Voici ton rôle. Je voudrais que tu me guides au marquage, sans me perdre bien évidemment. »

Sous l’influence du fruit du démon de la Vie, la carte se plie pour former une flèche. Elle s’oriente en direction de la sortie et compte guider la pirate à la manière d’un GPS.

« À tout à l’heure ! » dit Loki à ses amis avant de partir seul de l’infirmerie.


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