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En zone humide


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Les récents événements avaient mis en lumière toute la nécessité d'approcher les choses sous un nouvel angle. La force ne pouvait pas résoudre beaucoup de choses et les manigances avait ceci de fortuit qu'elles reposaient toujours sur un coup du sort. Lorsque l'avenir semblait décidé à s'écrire dans le mauvais sens, alors il ne fallait laisser plus aucune chance au hasard. Réduire la causalité à des formules moins complexes à appréhender ... et si le Gouvernement s'en tirait toujours pour jouer le jeu de la piraterie dans ses esclandres ou à se gargariser d'avoir tapoté un empereur, alors mieux valait-il aller les taper bien plus bas. Qu'ils se rappellent d'où ils venaient et qui ils avaient cessé de protéger. Les mettre face à leurs erreurs et les ramener sur terre.

C'était sur ces pensées moroses que l'assassin était accoudé au bastingage d'une frégate de haut vol qui voguait sous un faux pavillon. A son bord, des frères de la Cause qui profitaient d’un trajet de ravitaillement vers East Blue pour véhiculer une cargaison un peu plus cinglante par ce temps pluvieux. Un assassin grincheux qui arborait les traits d’un Atout de la révolution. L’idée était assez simple : une fois qu’ils seraient à portée du réseau Marijoan, celui-ci se débrouillerait tandis qu’ils continueraient leur route. Ils ne désiraient pas nécessairement en savoir plus, mais le pauvre hère était connu comme bête de foire et les quelques matelots les plus curieux ne tardèrent pas à s’amonceler derrière lui, assez loin pour qu’il ne pense pas nécessaire de leur parler. Mais assez entassés pour que le Capitaine du navire ne vienne les déloger.

L’homme, un briscard qui frôlait la cinquantaine, en profita pour venir s’accouder aux côtés de l’assassin. La tunique noire de Rafaelo tombait sur son corps et le barrait d’un uniforme funeste. Le symbole de l’Ourobouros ceignait son biceps droit, tel une insigne. Il annonçait son appartenance et son rang. C’était une chose assez … perturbante pour un mouvement censé rester secret. Mais s’il voulait que les rumeurs se répandent et que la peur saisisse les traîtres … alors il fallait un peu entrouvrir la porte. Qu’ils puissent y voir le scintillement vermeil du châtiment.

- On va entrer dans les tunnels, mon gars. Deux postes à passer et nous devrions être tranquilles … jusqu’aux prochains contrôles … ou pirates. Cela devrait s’intensifier à mesure que nous nous rapprocherons. livra-t-il, avant d’allumer sa pipe et de l’allumer.

La braise fit briller ses yeux à l’instant où le navire s’engouffra dans les ombres de la Flaque. Il tira un large nuage de fumée et le recracha. Il contempla la pierre taillée qui marquait le départ de leur voyage. Ici démarrait la Flaque, et chaque borne indiquait la distance les séparant de la sortie … jusqu’à un certain point. Après, les lumières prendraient le relais … et puis plus rien.

- Bien. Disons que c’est ma façon de vous remercier de me déposer. Je ne veux pas remuer le passé, Breigr, mais tu n’es pas obligé de t’approcher aussi près.

Le Capitaine haussa les épaules, témoin d’un vieille histoire qu’il avait plus ou moins enterrée.

- Je sais que tu vaux bien les dix hommes qui auraient dû nous accompagner, Rafaelo. Mais tout de même, tu ferais mieux de profiter de ta promotion avant que ça se gâte.

Petit éclat de rire.

- Que ça se gâte ? répliqua l’assassin.

- Ça finit toujours par se gâter.

Et l’ombre termina d’avaler le poupe de la frégate, effaçant son nom comme un amusant présage : L’Imposture.
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Les points de repère n’étaient pas pléthore dans la Flaque, et le Contrevent des Murmures faisait partie de l’un d’eux. Coin paisible, réputé pour faire bonne escale pour toute fange ne bénéficiant pas des largesses du Gouvernement. Peu étaient les navires qui subissaient les affres des contrôles au faciès en ces lieux, et c’était bien la raison pour laquelle l’Imposture avait décidé d’y mouiller ses planches. Le trajet souterrain durait des jours et il fallait bien se ravitailler à un endroit : le propriétaire des lieux semblait en avoir fait bon usage. Cet endroit accueillait les échoués comme les curieux désireux d’y faire commerce. On y trouvait à peu près de tout, mais surtout de rien.

Breigr avait habitude de faire escale dans d’autres ports un peu moins éloignés de ses chemins habituels, mais c’était un endroit comme un autre et il avait la chance d’être sur sa carte de la Flaque. La demande de l’assassin ne l’avait donc pas tant prise au dépourvu que cela, d’autant plus que cela évitait quelques passes complexes, à la défaveur de rajouter une journée de trajet. Ils débarquèrent donc les tonneaux et caisses vides et entreprirent de faire le plein d’eau douce et de viande séchée. Le petit lac était constitué d’une eau douce cristalline et se remplissait au grès des pluies de la surface. De multiples fentes dans le fond de la caverne laissaient perler une eau filtrée pareille à des larmes qui avaient creusé de profonds sillons et avaient fini par ouvrir une large cascade et même de quoi laisser passer le Soleil. Un petit coin paradisiaque qui tranchait avec le lugubre de la Flaque.

Si quelques courageux s’étaient amusés à grimper et remonter en suivant l’Astre, ils s’étaient vide rendu compte qu’à part les mers dangereuses de Red Line, rien ne les y attendait. Il en allait de même pour les centaines de petites alcôves d’où perlaient l’eau. Et pourtant, et pourtant, cet endroit recelait bien des mystères, ce qui expliquait peut-être le succès fulgurant de son … représentant. Il semblait pourtant à l’abri ici, loin des tracas et personne ne semblait chercher à le faire sortir de sa petit planque où il s’épanouissait entre affaires et trafics : Victor de Saint-Louis.

Des pièces furent changées de main, des marchandises troquées et les permissions furent données aux marins de l’Imperceptible. Une semaine à naviguer avec le risque de se perdre, de se fracasser sur un récif non répertorié ou encore de se faire contrôler eux et leur marchandise … compliquée. Le besoin de se changer les esprits était donc nécessaire, et le Secret ne les aurait pas contredits. Sans compter cette aura mystique qui l’auréolait et avait le donc de faire se redresser les nuques sur son passage, et serrer les sphincters. Même parmi les siens, sa réputation n’était pas celle d’un homme recommandable. Un fervent défenseur de la Cause, certes, mais aussi un bourreau de talent. Il aurait aimé qu’il en soit autrement, mais cela aurait été se mentir à soi-même. On ne récoltait que ce qu’on avait semé. Et l’assassin ne pourrait jamais laver ses mains de tout le sang qu’il avait fait couler. Et qu’il continuerait de faire couler …

Ainsi, lorsqu’il entra dans la taverne, quelques chaises raclèrent le sol et les discussions se turent. Toutes les têtes se tournèrent vers lui, les murmures emplirent les lieux. Une sorte de vieux tableau en bois trônait au fond, où quelques primes trônaient. Certaines étaient même … signées. Toutes d’ailleurs. Hm. Était-ce là leur mur des autographes ?

Il s’accouda au comptoir, baissa sa capuche pour révéler sa trogne ravagée. L’hésitation en bandoulière, le tavernier s’approcha de lui.

- Quelque chose de frais. Et d’alcoolisé.
fit le révolutionnaire, en avançant quelques pièces devant lui. Gardez la monnaie.

Le pauvre gusse opina du chef et s’exécuta pour lui tirer ce qui ressemblait à une bière. Il hésite de nouveau et jeta la boisson pour aller ouvrir un autre tonneau un peu plus loin, caché des yeux des autres clients. Il rougit lorsqu’il apporta le breuvage à Rafaelo, qui huma le liquide avant d’en boire une gorgée et de le remercier d’un signe de la tête. Il était vrai que l’autre avait l’air d’avoir été coupée à la pisse.

- J’aimerai avoir un mot avec ton patron, Victor. Où puis-je le trouver ? demanda-t-il, droit dans ses yeux.

- Heu … je crois qu’il est sorti aujourd’hui. Mais … mais peut-être que Ernst te … heu … vous aidera. Désolé … paniqua-t-il, en lui indiquant un type au fond de la salle, dans son long manteau noir.

Rafaelo soupira. S’il avait pu éviter d’aller s’asseoir à côté du molosse qui le dévisageait depuis qu’il avait mis un pied dans ce bouiboui, il aurait presque pu faire un pas de danse. Presque. Au lieu de cela, il ramassa sa choppe et se traîna jusqu’à la table occupée par le dénommé Ernst. Il lui offrit la bière, ce qu’il refusa en indiquant son verre déjà plein.

- Wouf. Rmpf. Grr. grommela l’étrange personnage.

- Salutations à toi aussi, Ernst. Enchanté de faire ta connaissance en vrai. Il me semble donc que c’est toi que j’ai eu par denden et pas Victor, si je ne m’abuse ?

- Groumpf.

- Je vois. J’en déduis donc que tu n’es pas plus avancé que tu ne l’étais auparavant. C’est embêtant … et du côté de la surface ?

- Waf.

Déjà plus encourageant. Ne restait donc plus qu’à attendre et siroter cette petite chopine. Tout viendrait à point, ce voyage promettait d’être long mais il serait fructueux. L’assassin ferait tout pour cela. Il remercia Ernst d’un signe de la tête. C’était du donnant-donnant, comme toujours. Mais surtout un pari. Il fallait espérer que les gains en vaillent la chandelle.

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La Lune se reflétait sur le lac, perçant la caverne en un rai étincelant qui se réverbérait sur l’intégralité de la roche. Occupé à fumer et à jouer la fumée, l’assassin perçut davantage qu’il ne vit Ernst se rapprocher de lui en cette heure tardive. Bien que cela lui en coûtait, Rafaelo avait les pieds dans l’eau et appréciait un moment de répit, ses habits soigneusement rangés dans la cabine de l’Imperceptible. Il goûtait quelques instants de paix, peut-être les derniers avant un long moment. Sa vareuse blafarde s’ouvrait sur son torse couturé et révélait à peine l’endroit où son gantelet prenait naissance sur son épaule. Son pantalon en lin, quant à lui, ne trahissait le poids d’aucune arme. L’assassin avait l’air en tout point d’un marin mélancolique quelconque. Sans ses atours qu’il avait érigé en uniforme et sans ses armes, il ne paraissait pas si impressionnant. Comme beaucoup de grands guerriers, à vrai dire. Bien qu’il ne soit pas réellement un guerrier …

- Bien, j’arrive. J’ai le temps de me changer ou … hm. Cela ira très bien comme ça.

Autant qu’il ne soit pas perçu comme une menace, après tout. Il s’apprêtait à demander un service à un mafieux. Si on pouvait appeler cela un service … Il essuya ses pieds dans l’herbe et sentit ses forces lui revenir un peu. S’éveiller aux arts du mantra lui avait demandé d’affronter les eaux de manière bien plus drastique. Et à vaincre sa peur de tomber dans les flots. Le calvaire des maudits, condamnés à errer sur un monde constitué en grande majorité d’eau … et à risquer la mort s’ils avaient le malheur d’y sombrer.

Ils arrivèrent devant une maisonnette un peu cossue, dans le sens où elle était isolée et constituée de réelles poutres et murs au lieu de fragments de coques. Ernst passa en premier et lui ouvrit la porte, après lui avoir tout de même fait signe d’essuyer ses pieds encore humides sur le paillasson d’entrée. L’assassin s’exécuta puis lui emboîta le pas. Il arpenta un long couloir décoré avec un goût incertain. Moquette aux murs, tableaux d’un étrange énergumène en costume. Des vases, des tables. Mais aucune porte, comme si la maison s’étendait sur bien plus loin qu’il n’y paraissait en réalité. Il apprécia le contact doux des tapis sous ses pieds mais s’inquiéta tout de même de sa tenue en ces lieux. Non pas qu’il se senti nu, mais moins armé c’était certain. De toute façon, il n’aurait pas pu rencontrer Victor avec ses épées et mousquets.

- Ah, mais voilà notre cher révolutionnaire. In the flesh comme on dit par chez moi.

Un homme au teint d’albâtre, avec une coupe et une moustache soignées. Il avait l’air intemporel, trop jeune pour son style vestimentaire guindé mais trop vieux pour se faire tutoyer. Il fit signe à l’assassin de s’asseoir en face de lui tandis qu’Ernst s’adossait au mur derrière eux.

- Il paraît que tu veux cross la Flaque, my dear révolutionnaire. Mais je n’en ai pas cru my ears lorsque j’ai appris ta destination … le G-0 himself.

L’assassin ne répondit pas, il n’était pas nécessaire de contredire Victor. Ce dernier lui offrit un grand sourire aux dents immaculées et accueillit sa non réponse comme une confirmation en bonne et due forme. Il glissa sa main et s’empara d’une bouteille ambrée ainsi que de trois verres qu’il entreprit de servir. Un pour l’assassin, un pour le chien et un … et bien pour lui.

- Euh … merci ? fit Rafaelo en s’emparant du verre.
- Mais de rien, mon cher ami. C’est que je suis so happy de pouvoir enfin conclure cette affaire.
- Cette affaire ?
- Yes dear. Je me demandais comment pouvoir atteindre en toute discrétion le cœur du G-0 … et voilà que tu me proposes de le faire yourself.
- Je ne me souviens pas avoir accepté quoi que …
- Contre un chemin pour rejoindre le G-0, of course, et par un chemin où mes bateliers pourront t’escorter : qu’en dis-tu ?
- Hm. Mais encore ? Que veux-tu de moi ?
- Un petit something de rien du tout. J’ai juste besoin de tes services … I need you to kill.

Tchin.
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La barque ballottait, un léger sac contenant les affaires du révolutionnaire sanglé à l’arrière. Deux bateliers menaient l’engin sommaire à l’aide de rames. La destination, selon Victor n’était pas très éloignée. L’écho se disputait au clapotis des vagues, bien que l’air soit poisseux dans cette zone de la Flaque. Les embruns se mélangeaient avec la pourriture du poisson et une odeur de mort épouvantable. C’était un des fameux passages du mafieux, mais un passage qu’il n’avait pas emprunté depuis un long moment, et pour cause … Des traces de poudre ornaient les murs et des entailles de l’épaisseur d’un homme ornaient les parois de ce dédale. L’un des bateliers attira l’attention du révolutionnaire pour lui montrer les lanternes censées les guider. Il n’en restait que des moignons, mais il n’était pas compliqué de savoir ce qui leur était arrivé. Les deux hommes accostèrent à ce qui ressemblait à un petit embarcadère.

- A partir d’ici, il y a un tunnel qui s’enfonce dans la roche, il faudra se baisser. Au bout d’une centaine de mètres, vous devriez arriver dans une grande grotte. La route vers le Réseau passe par là. Victor vous souhaite bon courage, et dit qu’il se souviendra de votre … heu … sacrifice ? Aide ?

Rafaelo soupira et remercia le pauvre homme d’un signe de la tête. Il mit pied sur le bois gondolé et s’assura de la stabilité de l’ouvrage, en espérant que les combats qui avaient eu lieu ici ne l’avaient pas trop abîmé et qu’il n’aurait pas à couler au fond de ces eaux. Il joua d’agilité pour se faufiler jusqu’au tunnel indiqué et s’y hissa, sa tunique noire ayant tôt fait de le dissimuler dans les ombres. Il étendit son mantra, guettant la moindre menace à l’horizon puis s’accroupit pour avancer dans le boyau, autrefois creusé par les eaux et, à en voir quelques aspérités, aménagé pour un passage discret.

Il ne lui fallut qu’une vingtaine de minutes pour rejoindre sa destination. Il arriva en haut d’une gigantesque caverne où quelques rayons de soleil perlaient au-travers de fentes perchées haut dans la pierre. A l’instar de la caverne aux murmures, les parois pleuraient une eau en apparence pure. Une mousse verdâtre auréolait chacune des échancrures et venait se glisser dans l’eau saumâtre d’où dépassait quantités d’épaves de navires. Des coques, des mats, des voiles. Tout un cimetière écarté contre les rebords. On pouvait distinguer une échelle qui descendait jusqu’à l’un de ces navires depuis longtemps échoué en-dessous du passage d’où sourdait le torse de l’assassin.

Il se laissa donc glisser le long de cette dernière et atterrit en douceur sur un pont vermoulu. Une trace un peu plus claire sur le bois indiquait les passages récurrents d’hommes et de femmes en cet endroit. Il était sur la bonne voie à n’en pas douter. Une voie en direction du réseau, à l’abri des regards et des questions. Pile ce qui lui fallait, donc, bien qu’il n’ait pas d’idée très précise sur comment procéder à partir de ce moment. Il suivit donc la piste et passa de navire en navire, faisant parfois tanguer les frêles planches en bois trop habituées à contempler le monde évoluer sans elles. Il arriva au bout du chemin, qui se terminait de façon abrupte sur un des rebords de la cave, non loin d’un passage plus large, de taille à accueillir un galion. L’assassin soupira et s’accroupit. Ses doigts se glissèrent dans les sillons de ce qui semblait être la trace d’une immense mâchoire.

Quand fallait y aller … Il se releva, dégaina une ridicule rapière de sa ceinture. Il se tourna vers le centre de la caverne et pointa la lame vers l’un des navires miséreux qui y flottait. Il cessa alors de museler sa voix et son mantra s’écoula hors de lui.

Une bulle perça l’ondée. Puis deux … puis des dizaines. Quelque chose fit frémir la surface et une ombre ondula au sein de la caverne. Les navires du centre de l’immense grotte  se mirent en mouvement, l’un après l’autre, attirés par une masse …

- Voyons ce qui bouche le passage …


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