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Course-poursuite dans le froid






Course-poursuite dans le froid

With Ashlinn Widdershins


Les flocons de neiges perlaient depuis les nuages en formes de barbe à papa. Il faisait froid, vraiment très froid. Une personne qui n’était pas habituée aux températures glaciales de l’archipel de Sanderr pouvait très vite attraper une bonne grippe. Ce fut le cas pour Jaina qui éternua bruyamment tout en faisant tomber son couvre-chef. La rose renifla un bon coup pour tenter de ramener sa morve à ses nasaux. Ce fut un véritable échec.

Dans sa petite barque bon marché, où seule sa force lui permettait de faire avancer son navire via les rames, Jaina Rosenberg était perdue en mer. Son ventre était affamé et son addiction à l’alcool tiraillait son esprit. L’ivrogne se maudissait de ne pas avoir volé un bateau bien plus gros. Son aventure n’aurait pas été un véritable calvaire.

Mais grâce au ciel, la desperada repéra au loin un rafiot beaucoup plus imposant que sa vulgaire barque. Sortant de son sac une longue-vue, la cow-girl découvrit qu’il s’agissait d’un navire marchand. Du moins, il ne possédait pas de voile noire. À son bord ? Une dizaine d’hommes, ce qui fit grandement sourire la prédatrice.

Prenant le soin de déboutonner quelques boutons de sa chemise, ceux en haut pour être plus précis, elle dégagea un peu sa poitrine pour apporter une meilleure vue à son décolleté. Puis, lorsque sa préparation fut terminée, elle agita ses mains dans le ciel et hurla pour dévoiler sa présence aux marins. Par chance, la surdité n’avait pas atteint ces bougres.

Les minutes s’enchaînèrent et les sauveurs arrivèrent pour la désespérée. Attrapant une main d’un marin tendue pour Jaina, cette dernière l’attrapa et monta à bord du petit navire marchand. Le décolleté fit instantanément effet lorsque plusieurs hommes dévoilèrent des rougeurs sur leurs pommettes.

Dégainant ses révolvers dans les holsters attachés à son ceinturon, Jaina arma ses jouets en souriant malicieusement.

« Le bateau est à moi ! » annonça menaçante la cow-girl qui tira sur deux bougres qui souhaitaient riposter. Deux corps morts s’étalèrent violemment sur le plancher en bois du rafiot. « Je m’appelle Jaina Rosenberg et je vous ordonne de me conduire à l’île la plus proche. Toute personne refusant à mon ordre recevra une balle entre les deux yeux. Est-ce bien clair ? »

Tous agitèrent leurs visages positivement. Ils n’étaient pas armés et pas très dégourdit pour se rebeller contre la tireuse. Les cadavres qui se vidèrent de leur sang furent les seules à avoir assez de crans pour tenter une riposte. Malheureusement, ils nourriront les vers pour ne pas avoir été assez rapide pour arrêter la rose.

Cependant, il ne fallait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Il restait encore un dernier courageux, une dernière nuisance pour la pirate. Caché derrière un tonneau, le résistant tenta sa chance pour quitter le navire en plongeant dans l’eau. Une action très bien réussit au moment où Jaina manqua le fuyant. L’homme disparut dans les profondeurs et refit surface plusieurs mètres plus loin du navire.

Préférant ne pas se focaliser sur la personne qui venait de s’échapper, la hors-la-loi se fit conduire en direction du Royaume de Sanderr. L’île n’était pas encore visible, peut-être que dans quelques heures la tireuse pourra apercevoir ce prétendu royaume gelé.



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Course-poursuite dans le froid

Nous revenions de Grand Line par le réseau Marijoa, direction Koneashima. Nous avions fait halte à Bulgemore en rentrant de Marineford, nous ne pouvions pas nous permettre plus de minutes inutiles. Pourtant, la course du temps se joua de nous. Après une demi-heure, le matelot à qui nous avions confié la barre arriva penaud. Il s’était trompé d’itinéraire et nous étions sorti sur North blue et non East blue.

Nous le regardâmes, un peu irritée, mais nous le réprimandâmes d’une voix calme et détachée, l’invitant à faire plus attention la prochaine fois. Nous soupirâmes. C’était bien notre veine. Alors que nous allions annoncer l’ordre de rebrousser chemin pour changer de mer, la vigie en poste à la proue du navire appela ardemment à l’aide.

En nous hissant sur son perchoir, il nous passa une paire de jumelles et pointa une direction. Après avoir scruté un instant les flots, nous repérâmes enfin un corps qui progressait difficilement à la nage. Que pouvait-il bien faire là ? Nous commandâmes à nos hommes de nous rapprocher de sa position et de lui envoyer une bouée de sauvetage pour le rapatrier à bord.

Quand il fut finalement sur les planches de notre bâtiment, il grelottait. Le froid de l’océan allait avoir raison de lui, couplé à la fatigue de nage depuis vingt bonnes minutes en eau inconnue. Qu’avait-il bien pu vivre pour se retrouver dans cette situation ?

Nous demandâmes à Tric de le conduire dans la salle de bain des garçons et de lui faire parvenir une nouvelle mise. Il ne pouvait pas décemment rester dans cet état. Il s’exécuta rapidement, l’épongeant au passage avec une serviette qu’un de nos hommes nous avait ramenée.— Et bien, pauvre bougre. Il a dû en avaler du chemin avant de nous tomber dessus.
— Voyons voir ce qu’il a à dire. Nous sommes curieuse de son histoire.
— Sûrement une sale affaire.
Une demi-heure plus tard, comme nous mouillons à l’endroit même où nous nous étions arrêtées, faisant le point sur les îles alentour et notre prochaine marche à suivre, il est ressorti propre et revigorer. Nous avions réclamé qu’un plat chaud lui soit servi. — Jeune mousse, voudriez-vous bien nous raconter ce qu’il vous est arrivé ? nous lui demandâmes alors qu’il commençât à entamer son repas.
— Nouchavsonétéatachéparunepirate, essaya-t-il d’expliquer, la bouche pleine, avant d’avaler goulûment ce qu’il tentait de mastiquer. Pardon. Je disais que nous avions été attaqués par une pirate. Notre bateau marchand en provenance de Sanderr pour la base G0 a été pris en otage par une… une cowboy. Elle nous a maîtrisée comme si de rien n’était. Je n’ai eu qu’une seule occasion de m’échapper dans toute la cohue… j’ai pas réfléchi et j’ai sauté à  l’eau.
—  Où donc avez-vous subit cette… hum… « attaque » ?
— Nous avions déjà bien parcouru 11 nautiques depuis l’île. Je ne serais pas vraiment vous dire ce qu’il s’est passé depuis que je suis parti. Elle a peut-être pris le large. Mais elle était à bord d’une barque des plus banale.
— Peut être voulait-elle rejoindre une terre ferme après un périple certaine, capitaine ? intervint Tric, en entendant la dernière affirmation du rescapé.
—Je suis d’accord. Si elle a été isolée assez longtemps en mer, cela sera son action la plus probable. Et selon cette carte, Sanderr est le pays le plus proche de sa supposée position.
Ecouter Ruby prendre la parole lors d’une réunion était une chose nouvelle pour nous, mais force est de constater qu’elle s’était déjà bien intégrée à l’équipage et à sa dynamique malgré son côté taciturne.— Bien, nous pensons donc que la décision est adoptée. Cap sur le Royaume de Sanderr sur le champ. Nous espérons rattraper ce forban le plus rapidement possible !Naoko, qui faisait office de seconde sans la présence de Lucy à bord, frappa les planches du tillac de sa canne avec véhémence et commanda les hommes. Tous savaient ce qu’ils avaient à faire en cet instant. Une fourmilière bien huilée se mit en branle. Des matelots relevèrent l’ancre, tandis que d’autres foncèrent à la salle des machines pour entretenir le moteur au charbon dans son bon fonctionnement.

Nous prîmes place dans la cabine de pilotage et actionnâmes à la barre et fit enfin avancer ce bâtiment avec splendeur. Savoir que le Labo’ était le fruit des efforts confondus de tous ses membres revêtait une certaine fierté pour nous et le voir ainsi voguer en représentait une autre.

Nous partîmes à la poursuite du bateau marchand, en espérant pouvoir tomber dessus avant qu’il ne disparaisse vraiment. Bien vite, parce que nous disposions d’un moteur et non de voiles, nous rattrapâmes ce navire volé. Ce que nous confirma le jeune mousse à l’aide d’une longue-vue.

Nous accélérâmes l’allure pour nous mettre à portée. À l’aide d’un den den audio accroché à un mégaphone, nous rentrâmes en contact avec l’autre nef.— Vous, sur le vaisseau ! Rendez-vous sans faire d’histoire !  Sinon nous serons contrainte d’employer la force pour vous arrêter. Il n’y aura pas de nouvelle sommation !Pas de réponse, pas de changement dans la voilure du navire. Nous patientâmes quelques instants, prenant ce retard pour une réflexion de la pirate. Elle évaluait sûrement ses options. Et pourtant, notre instinct ne se trompait pas, la situation allait bientôt s’envenimer.

Malgré la distance conséquente, des coups de feu nous parvinrent, portés par le vent. Tirait-elle dans le tas ? Gangrénée par l’effroi et le doute, nous préférâmes ne plus attendre et forçâmes le bateau à avancer de nouveau pour rejoindre notre proie. Mais ça n’allait pas être chose aisée, ce dernier augmenta sa vitesse en sortant une nouvelle voile.

Une course poursuite se lançait… c’était bien notre veine, vraiment.

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Course-poursuite dans le froid

With Ashlinn Widdershins


Wanda, la fille de Jaina qui se trouvait aussi sur la maudite barque, sorti plus tard de la cuisine du bateau marchand avec un plateau à la main. Des fruits, un morceau de viande, un gobelet d'eau et surtout une bouteille d'alcool. La gamine sifflota en ignorant totalement la position où se trouvaient les marins pris en otage. Elle monta les quelques marches menant à la barre du navire, là où git sa mère qui surveilla le timonier. Elle déposa les provisions sur un tonneau en bois et récupéra le gobelet ainsi qu'une pomme.

« Merci chérie. » fit la cow-girl en embrassant la joue de sa gamine. Jaina saisit la bouteille et avala plusieurs gorgées de rhum. Cet alcool n'était pas aussi bon que le whisky d'Hat Island. Décidément, les étrangers buvaient vraiment de l'urine de chat.

« Euh, maman. Je crois que nous avons un petit problème. » signala Wanda qui pointa son index derrière le bateau marchand.

La cow-girl fronça ses sourcils maquillés d'une couleur noire, attrapa une longue-vue et observa le problème qui vint rapidement. Un navire de la Marine. En parlant de ce dernier, une femme se fit entendre. Sûrement la capitaine. Cette dernière lança qu'une seule sommation. Se rendre sans faire d'histoire, sinon les hostilités commenceront. Repliant la longue-vue, Jaina entendit sa fille hurlée de surprise lorsqu'un marchand reprit du poil de la bête en positionnant un couteau sous la gorge de Wanda.

« Tu bouges, j'égorge la gamine. » menaça le marin qui semblait ne pas plaisanter en gardant un regard remplit de détermination.

Tout doucement, Jaina déposa son premier revolver sur le plancher mouillé du pont. Puis d'une vitesse ahurissante, la mère tua en pleine tête l'agresseur de sa fille. Son Fast Draw venait d'entrer en action.

« Tout va bien ? » s'inquiéta Jaina qui enlaça tendrement Wanda. « Reste près de moi. Lorsque nous serons sur la terre ferme, cache toi le plus loin possible. D'accord ? »

« Mais je veux me battre aussi, comme toi. »

« Plus tard, tu n'es pas encore prête. »

Refermant son côté attendrissant uniquement réservé pour sa gamine, Jaina ordonna aux marins restants de descendre la voile centrale. Elle prit la place du timonier et tourna la barre à bâbord pour que le vent puisse pousser les voiles. Désormais le brigantin gagnait légèrement en rapidité. Mais pas assez pour distancer l'impressionnante vaisseau de la Marine.

L'albinos descendit de l'étage du pont pour se rapprocher du seul canon du navire. Il était en piteux état, cela hérissa le poil de l'amoureuse des armes à feu. Ne pas entretenir ce petit bijou représenta une insulte pour la cow-girl. Elle ordonna aux otages d'armer le canon de deux boulets chaînés, Jaina quant à elle se contenta de bien le positionner. Elle brûla la corde avec son briquet puis boucha ses oreilles.

L'engin évacua les projectiles enchaînés qui partirent avec une très grande précision sur la ligne de flottaison du bateau ennemi. Ses poursuivants allaient-ils réussir à protéger la partie visée par Jaina ?

« Nous serons au Royaume de Sanderr d'ici quelques minutes madame. » gueula le timonier.

« Rechargé moi le canon et positionné un homme devant l'artillerie. La Marine n'osera pas détruire mon jouet si un de vous reste à côté. » hurla à son tour Jaina.

La course-poursuite débuta et même si Jaina tentait de dominer la manche, un immense stresse commençait à tirailler son corps. Se battre contre des juges ou des hors-la-loi furent des parties de plaisirs. Mais contre la Marine, les affrontements étaient beaucoup plus durs. La cow-girl allait devoir trouver une solution pour semer ses nouveaux ennemis...



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Course-poursuite dans le froid

Malgré la distance, nous pûmes entendre la détonation caractéristique d’un tir de canon. Pour l’avoir supporté dans le creux de notre oreille une demi-douzaine de fois, nous n’aurions su nous méprendre. La pirate qui avait pris d’assaut le navire marchant n’avait pas attendu la moindre seconde pour lancer l’offensive.  Et elle visait bien la diablesse. Directement sur notre ligne de flottaison. — Vites ! Tous à vos postes ! Faites sortir le canon de proue. La salle des machines, donnez tout ce que vous pouvez !
Promptement, les matelots se mirent en branle. Les vivats se transformèrent rapidement en brouhaha. Nous sentîmes un gain de puissance tout à fait relatif et, dans un réflexe miraculeux, nous virâmes de bord pour amoindrir le choc avec les renforts en métal de la figure de proue.
Cette dernière remplit partiellement sa fonction. Une violente secousse perturba la course du Labo’, mais il continuait à avancer. Une poignée de secondes plus tard, le système de communication arrivant à la cabine de pilotage nous renvoya l’écho de la cale.— Capitaine, brèche dans la soute avant. Aucun danger apparent. De l’eau à pénétrer lors de la collision.
— Ecopez et colmatez-nous ça au plus vite.
— À vos ordres !
Nous ne pouvions laisser cette pirate continuer à nous amocher. Le navire était résistant, les quelques plaques en aciers qui le recouvraient nous prémunissaient d’une avarie fatale d’entrée de jeu, mais il n’était pas éternel. Il fallait le préserver.— Ruby, vous avez l’autorisation pour ouvrir le feu. Faites attention à ne blesser aucun civil.
— Bien, capitaine, nous répondit-elle à travers l’appareil dans la cabine de tir.
Nous corrigeâmes notre direction des degrés pour nous réaligner avec le vaisseau marchant et à cet instant précis une détonation à la tête de notre nef raisonna. Dans un périscope non loin de la barre, nous observâmes notre boulet tombé dans la mer à une trentaine de toises.— Feu, encore !Cette fois-ci,  notre projectile fit mouche. Il se logea à la base du château arrière. Mais, une réplique immédiate de notre adversaire survint. Situation que nous avions anticipée et nous louvoyâmes pour l’esquiver. À chaque fois que notre ligne de mire était en parfait alignement avec le bateau, nous lâchions un boulet, toujours en prenant soin d’éviter les pertes humaines. Nous visions des points stratégiques. Tantôt à l’avant, tantôt à l’arrière. Mais elle ne se laissait pas faire la bougresse.

Nous échangeâmes ainsi des volées d’obus, le Labo’ finissait par accuser le coup. Il fallait que cela cesse. Alors, nous changeâmes de tactique. Nous nous glissâmes rapidement derrière le navire pour qu’elle ne puisse plus nous tirer dessus et la presser à s’arrêter.

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With Ashlinn Widdershins


Malédiction, l'équipage des matelots en face arrivaient déjà à régler le problème que venait de causer Jaina. Niveau organisation ils étaient au top contrairement aux otages que possédait la louve. Scrutant les ennemis à l'aide de sa longue-vue, l'albinos pensa que la suite de ses péripéties allait être semé d'embûches. Très clairement, l'impressionnant vaisseau de la Marine redonnait du courage aux matelots prisonniers. Cela se voyait dans leurs regards et leurs attitudes. L'espoir allait être un ennemi majeur pour la desperada. Alors, il lui vint une idée, un plan B pour ralentir encore plus ses opposants. Très clairement, Jaina n'arrivera pas à triompher de ses ennemis sur ce même schéma d'attaque. Seule, ce fut impossible.

Donc, Jaina replia sa longue-vue et s'apprêta à débuter son nouveau plan. Hélas, un boulot de canon entra en collision à l'arrière du bateau, pile dans le bureau du capitaine. Colmater les brèches seraient une grosse perte de temps et un aller simple pour une prison de North Blue. De ce fait, Jaina Rosenberg profita de ce premier temps pour reprendre la barre. Dirigeant à nouveau le brigantin, l'albinos bifurqua à tribord pour esquiver un boulet du navire ennemi. Puis à bâbord pour répéter le même numéro. Entre temps, elle bloqua la barre et fonça sur le canon chargé pour contre-attaquer. Son attaque bien cadrée ne fit pas mouche. Jaina pesta dans sa barbe inexistante.

« Je veux tout le monde dans la cale, exécution ! » gueula d'un ton autoritaire la cow-girl.

Tous obéir à l'ordre et lorsque ce fut fait, Jaina les ligota à l'intérieur. Elle les entoura de barils de poudre et déposa la combustion explosive du compartiment à la sortie. Un autre tonneau explosif se trouvait à l'entrée de la soute.

« Wanda, prépare discrètement une chaloupe. Nous rejoindrons l'île avec ça. »

« Entendu, m'man. »

Revenant sur le pont, Jaina stressa encore plus en découvrant que la Marine utilisait une stratégie très efficace pour se rapprocher du brigantin. Pile à l'arrière du navire, correctement aligné, l'amoureuse des armes à feu ne pouvait plus utiliser ses canons. Aucune batterie était installée en direction de la poupe. Une erreur à ne jamais commettre, mais ce n'était pas le bateau de la hors-la-loi. Attrapant le gouvernail, la femme orienta ses billes sanguines en direction de l'ancre. Elle demanda à sa fille de reprendre sa place, de ne pas changer de cap pendant que sa daronne jeta l'ancre dans la mer. Au moment où le brigantin marchand fut amarré, Jaina se précipita à son ancien poste. Le rafiot tourna brusquement de direction dans un angle de quatre-vingt-dix degré. Pile la position pour cacher les chaloupes disponibles faisant face à l'île et non au bateau ennemi.

Pendant que Wanda préparait la barque de sauvetage, Jaina se grilla une clope, encore une. L'allumette ayant servi à brûler la tête de sa cibiche eut un énième rôle. Embraser la mèche du canon pour tirer une dernière fois. Ce fichant d'avoir fait mouche ou pas, Jaina quitta le brigantin pour s'installer sur la chaloupe. À l'aide des rames, elle avança la barque à la plage la plus proche du royaume de Sanderr. Puis, à mi-chemin, lorsque le navire ennemi fut suffisamment proche du brigantin, Jaina dégaina un de ses revolvers. Elle prit le temps pour viser et calculer la force du vent. Une balle changerait de trajectoire si le vent serait trop violent, ce qui n'était heureusement pas le cas à ce moment précis, le temps était clément. Appuyant doucement sur la détente, l'ogive fonça en direction du tonneau de poudre à l'entrée des compartiments. Le contact provoqua une magnifique explosion qui causa une autre à l'intérieur du bâtiment. Les otages ? Sûrement exterminés par le joli feu d'artifice. Jaina qui effectua un moulinet de son revolver Pearl pour le ranger dans son holster espérait avoir endommagé encore plus le rafiot de la Marine...



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Dernière édition par Jaina Rosenberg le Ven 8 Déc 2023 - 6:17, édité 1 fois
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Course-poursuite dans le froid

— Collision inévitable, capitaine ! Et des explosifs sur le pont ! nous avertit notre artilleuse à travers le système de communicationMerde ! Nous pestâmes aussi violemment que le choc que nous allions subir. Nous hurlâmes à pleins poumons dans les enceintes pour que tout le monde s’accroche où il pouvait. Nous manœuvrâmes pour limiter la casse, cependant nous ne parvînmes pas à empêcher l’éperonnage. Nous ouvrîmes en deux la coque du vaisseau marchand tandis que la détonation de la poudre retentit  effroyablement.

Nous observâmes ce spectacle avec horreur. Tous les matelots à son bord devaient être soit morts, soit carboniser au troisième degré. Et un malheur n’arrivait jamais seul, bien évidemment.— Salle des machines pour Capitaine Widdershins. Capitaine, répondez. cracha un den den, alors que nous récupérions tant bien que mal notre équilibre.
— Salle des machines, ici le Capitaine. Au rapport.
— Fâcheuse nouvelle, le moteur n’a pas supporté le carambolage. La chaudière est déviée, et plusieurs rotors sont bousillés.
— Combien de temps estimé pour les réparations ?
— À vue de nez… une bonne heure, Capitaine.

— Faites au mieux, matelots. Tous reposent sur vous.
Nous raccrochâmes vigoureusement le microphone sur son socle. Nous redoutions la suite. Mais les instants nous étaient compté, aussi bien pour retrouver les survivants de ce drame que pour capturer la pirate qui a commis ce méfait. Nous saisîmes nos gantelets qui trônaient sur le mur derrière nous et les enfilâmes avant de sortir, déterminée.

Nos subordonnés se mettaient déjà en branle pour réparer ce qui pouvait l’être, soigner les blessés ou faire ce qui était en leur pouvoir en cet instant. Soudainement, Tric, Naoko, et Ruby apparurent à nos côtés, attendant les ordres pour agir. Nous n’étions pas vraiment sur de la marche à suivre. Nonobstant, nous ne pouvions pas le laisser paraître. Ainsi, nous affectâmes une assurance naturelle.— Tric, prenez un tiers des hommes valides et partez en expédition de sauvetage sur ce marchand. Objectif : ramenez le plus de rescapés et occupez-vous de les soigner.Il s’arrêta et nous fit un salut avant de s’exécuter.— Ruby, prenez le reste des marins et réparez nous tout ça. La salle des machines opère déjà dans son coin, elle devrait avoir fini dans l’heure.
— Tout de suite, confirma-t-elle en s’éloignant à son tour.
— Naoko, avec nous. Nous allons poursuivre cette pirate. Avec cette explosion, elle n’est certainement plus à son bord. Le seul refuge possible, la terre ferme.
Elle acquiesça à son tour, parti sur le champ chercher son arme et ses potions et nous rejoignis à l’avant de notre vaisseau. Sans vraiment réfléchir, nous la prîmes sous notre bras par la taille et sautâmes par-dessus le bastingage.

Nous atterrîmes sur le sommet du château arrière du bâtiment que nous avions percuté. Après avoir repris appui, nous bondîmes à nouveau en direction de Sanderr, mais il était clair que nous chuterions dans l’eau à cette distance. Dès lors, comme lors du combat contre la Salamandre, nous manœuvrâmes dans les airs à l’aide de nos gants.

Nous relâchâmes la pression derrière nous pour gagner en vitesses et garder notre altitude. Nous réalisâmes cette action autant de fois qu’il le faudrait pour atteindre le sol de l’île. En espérant que nous ne tombions pas à cours de charbon et que la pirate ne nous échappe pas.

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With Ashlinn Widdershins


Malédiction ! Ses ennemis arrivèrent à surmonter la situation que venait d'imposer Jaina. Non seulement leur bateau n'était pas détruit, mais en plus il poursuivait la traque. Il y avait des points positifs à noter. Leur rafiot était immobilisé et les poursuivants se réduisirent au nombre de deux. Malheureusement, sa fille ne savait pas se battre. Pire encore, Jaina devait la protéger. Un point mort dans ce règlement de compte. Pestant et jurant des insultes à voix basse, la louve sentit de la panique dans le regard de son adorable louveteau. Peut-être que sa vie de bergère au côté de ses parents adoptifs auraient été plus plaisant. Non. Ces crapules avaient osé abandonner sa propre fille à cause de son comportement. Des faibles au foie blanc, reculant la queue entre les jambes à la moindre difficulté. Cependant, leur lâcheté a permis à Jaina de récupérer sa chère et tendre gamine.

« Va te cacher le plus loin possible. » fit la pirate qui dégaina ses deux revolvers en ayant effectué des moulinets.

« Mais m'man, je veux pas t'abandonner. » protesta le bourgeon de rose. « Et si la Marine te capture ? J’ferais quoi moi ? »

De bon cœur, Jaina rigola, se moqua de la conclusion imaginée par Wanda. Elle remua négativement sa tête puis mordit un peu plus la cibiche entre ses crocs. Il était hors de question que ces ringards de la loi l'enferme dans une quelconque prison. La pirate devait réaliser ses objectifs. Être la Reine du tir et devenir la mère qu'avait toujours voulu avoir Wanda. La cow-girl devait rattraper les années perdues qui affichaient le nombre quatorze. Alors, la daronne déposa un baiser sur le front de son trésor, de son One Piece. Caressant tendrement la tresse indienne de Wanda, Jaina lui adressa un sourire rassurant.

« Je te fais la promesse de revenir. » Elle tendit son auriculaire qui fut attrapé par le même doigt de sa fille. Ainsi, le pacte fut scellé. « J'ai tant de choses à rattraper avec toi. Laisse-moi une chance d'être la maman que tu as toujours voulue avoir. »

Les pommettes assez chaudes par cette déclaration, Wanda enlaça sa mère tout en profitant de son parfum. Jaina un peu confuse, bugua un instant puis répondit tendrement à l'étreinte. Ensuite, la mère lui donna discrètement deux bâtons de dynamite et lui chuchota d'enterrer à hauteur de la tête les explosifs dans la neige avant de prendre la poudre d'escampette.

« À tout à l'heure m’man. » déclara le bourgeon de rose qui s'empressa de fuir les lieux.

Perdant son sourire qui provoquait des rides sur la trentenaire, la femme se tourna face aux deux silhouettes au loin. Elles se rapprochèrent dangereusement. Positionnant le viseur sur ses ennemis, Jaina pressa les deux détentes pour faire rugir ses armes à feu. Rosenberg vida littéralement ses chargeurs après des tirs de précisions.

Les balles fusèrent tous dans la direction du duo. Puis, avant que ses opposants n'avaient eu le temps d'atterrir, Jaina rechargea le magasin de ses pétards.

« Vous êtes que deux ? Les autres ont décidé d'abandonner ? » rit la pirate qui termina sa clope et la jeta dans la neige. Elle inspecta attentivement les deux nénettes qui bizarrement ne figuraient pas dans les goûts de Jaina Rosenberg. « Vous désirez être cuit à point comme les otages de tout à l'heure ? Ou bien être saignant avec mes revolvers ? » demanda la demoiselle qui arma le chien de ses pistolets.

« Je m'appelle Jaina Rosenberg, la future Reine du tir. Et vous êtes ? »

Un règlement de compte, un combat, un affrontement eut lieu sur la plage de cette île. Il fut bruyant, explosif, endiablé et aucun mort fut à déplorer. Ce fut lorsqu’une dernière détonation retentit dans ce lieu, que les deux loyaux soldats ou scientifiques, perdirent la trace de la desperada qui prit la poudre d’escampette. N’ayant pas eu le choix que de s’enfuir, la Louve Blanche préférait disparaître, se fondre dans l’immensité de la neige afin de ne pas perdre la vie ou bien finir ses joues en prison. Elle s’était frottée à plus gros qu’elle, à des prédateurs ayant des crocs bien plus longues que cette dernière…

Sans mal, Jaina retrouva la trace de Wanda. En piteux état pour être devenu le punching-ball de la femme aux cheveux rougeoyants, ce fut sa propre fille qui l’aida à rester debout et à ne pas s’écrouler. Son corps était en miettes, mais sa satisfaction d’avoir échappé à ses ravisseurs lui procura un sourire enjôleur. La prochaine fois… Jaina sera la gagnante !



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