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Cinquième chapitre ; Relève assurée, bataille imminente !

    Pendant les réjouissances, et autres explications entre Rhinos...

    Quelques secondes après le coup de fil, à quelques mètres seulement de l'île...

    - Salem, calme-toi…

    Ketsuno s’était approchée de moi, l’air inquiète, voire même effrayée. Il était rare de constater cette mine chez cette femme ; et quand elle était comme ça, cela ne pouvait signifier qu’une chose : Que son cousin était en colère… Vraiment en colère. En effet, j’avais la rage, et pas qu’un peu. Assis sur une grosse caisse contenant du matériel de charpenterie, je tremblais sur moi-même comme jamais, tellement j’étais à la limite d’exploser. Comme précédemment dit, ce n’était non pas la mixture d’Enzo qui rendaient mes yeux rouges, mais la colère, la haine ! La haine que je nourrissais envers ces saletés de révolutionnaires ! Ces bâtards avaient toujours le don de nous pourrir la vie, de me pourrir la vie ! Mais cette fois comme la nuit qui avait vu mourir ma femme, je n’allais pas les laisser faire, oh que non ! J’étais même capable de sauter du Léviathan et aller rejoindre cette île à la nage pour en finir rapidement. Ma poigne était tellement forte sur le combiné que je tenais toujours, que mon escargophone commençait à avoir les chocottes. Cependant, il n’y avait pas que moi qui étais furieux. Tous les autres hommes qui m’entouraient et qui avaient entendu la conversation se sentaient également concernés par l’affaire. Sur le navire, personne ne pouvait saquer le moindre révolutionnaire, surtout après ce qui s’était passé cette nuit-là, à Little Garden. La nouvelle qui venait de tomber, était donc comme la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Les réjouissances tiraient vers leur fin…

    Mes hommes n’attendirent qu’une chose dorénavant : Mes ordres. On sentait qu’ils étaient prêts à entrer en guerre, malgré le climat rude sur Drum. Trop énervé sur le moment pour aligner ne serait-ce qu’une seule phrase correcte, je me contentai de faire un signe de tête pour donner mon ok. Dès lors, le pont qui était sens dessus dessous, s’activa telle une fourmilière. Les soldats du Léviathan se mirent à courir ici et là. L’alerte était donnée un peu partout. Aucune alarme ne retentit, cependant. Il n’était pas question de se faire repérer par les révolutionnaires, même si depuis le fjord, notre bateau était immanquable du fait de son immensité monstrueuse. Les officiers s’étaient mis à diriger convenablement les opérations. Il s’agissait là d’une alerte maximale. Les types qui avaient défait le vice-amiral n’étaient donc pas à prendre à la légère. Surtout pas. Alors que ça bougeait dans tous les sens, j’avais fini par me lever pour ma part, avant de respirer profondément et longuement histoire de me calmer ; car même si j’avais une volonté vengeresse, il n’en demeurait pas moins que j’étais à peine sorti de la convalescence. Il fallait donc que je fasse attention à ma santé, surtout à mon bras gauche. Encore un effort insoutenable et je le perdais pour de bon. C’est suite à cette pensée, que Marone me tendit mon meitou. Surprit par cette initiative, je pris mon arme avec un mince sourire. Mon intuition depuis ma chambre, était la bonne. J’allais devoir encore me battre…

    L’atmosphère devint plus glaciale au fur et à mesure que le Léviathan s’avançait vers les terres enneigées de Drum. J’avais fini par arborer un pull noir col roulé, ainsi que le manteau qui attestait de mon rang de contre-amiral. A l’horizon, l’on pouvait apercevoir les deux cuirassés du vice-amiral Alleyn. Plus que quelques minutes et nous arrivions enfin : « Ketsuno, charge les médecins à bord de se préparer. Si Ayame dit vrai, la moitié de leurs hommes ont besoin de soins. » Sans broncher, ma cousine s’exécuta rapidement, avant que je ne porte une nouvelle fois mon regard à l’horizon. Il ne fit pas plus de quelques secondes pour voir plusieurs soldats sortir des équipements médicaux suivis de près par des médecins, apparemment soucieux et choqués par la nouvelle. Rin me porta un regard presque désespéré. Elle se douta immédiatement que j’allais devoir me présenter sur un champ de bataille une nouvelle fois. Il n’y avait qu’à voir mon visage froissé par la fureur et mon meitou accroché à ma taille pour comprendre. Ce n’est que lorsque tout le monde fut à son poste que nous gagnâmes gagna enfin le port. Les vaisseaux de guerre de la marine faisaient pâle figure devant ce monstre en puissance qu’était le Léviathan. Une idée m’trottait d’ailleurs en tête. Une idée que seul le cyborg Cross pouvait réaliser. Mais ce n’était pas le plus important pour le moment. Dès que la gigantesque échelle de coupée, les médecins du navire aidés de bon nombre de matelots, firent vite de fouler le sol de Drum, immédiatement accueillis par les premiers hommes d’Ayame…

    - Que tous les gradés me suivent ! On va aller s’enquérir de l’état du vice-amiral et prendre les détails auprès du commodore Ayame !

    A peine avais-je fini d’adresser mes mots aux concernés, que j’avais sauté hors du bateau pour atterrir directement sur le sol enneigé de Drum ; et ce malgré la hauteur vertigineuse, oui oui. Cependant, la faute revenait à ma fureur. Lors de mon atterrissage, le sol craqua sous mes pieds d’ailleurs, à un tel point que je faillis glisser et tomber dans l’eau glaciale. Lorsque je me redressai de tout mon long, les marines de mon supérieur se mirent au garde à vous. Ils n’eurent pas besoin de voir mes épaulettes pour savoir qui j’étais. Mon visage était déjà bien connu dans les rangs de la marine. Un homme accourut prêt de moi avant de se présenter respectueusement. Malheureusement pour lui, je me fichais éperdument des formalités aujourd’hui, ce pourquoi je lui demandai sans autre forme de procès de me conduire auprès du vice-amiral. L’homme s’exécuta automatiquement en me demandant de le suivre. Ce n’est qu’après quelques pas que je compris que ces régions étaient un enfer pour qui n’y était pas habitué. C’était le cas pour ma part. Ma peau alabastienne tenait mieux la chaleur que ce froid mordant et déroutant. Froid dans lequel j’aillais me battre en plus… Combat qui promettait d’être difficile étant donné que je partais déjà avec deux handicaps non négligeables. Au bout d’un moment, nous entrâmes dans une espèce de chalet, empruntâmes quelques couloirs, avant d’arriver dans la chambre où Alleyn était en piteux état. Et c’est en silence que je m’étais assis auprès de son corps inanimé, le visage plus ferme que jamais…

    Ces révolutionnaires ne perdaient rien pour attendre. Ils allaient le payer cher. Très cher !
    Ce qu'on pouvait bien se les geler dans un pays pareil ! Je ne sais même pas où est-ce que l'on se trouve, quelque part après Little Garden, dans un coin où la température ne me convient pas, c'est tout ce que je peux deviner. Il faut bien reconnaître qu'attendre comme un misérable la réponse de l'autre colosse me servant de Capitaine, cela n'aide pas à se tenir informer de la situation du Léviathan. Le pire étant qu'il ne prend et ne prendra certainement jamais la peine de me rassurer, au moins pour faire genre qu'il m'a écouté. Que dalle, l'autre grognasse rousse à forte poitrine accapare toute l'attention du Contre-Amiral, c'est peine perdue... Soupirant, j'en viens à me demander pourquoi je m'impose d'observer cette scène pitoyable, tant de gaîté sur leurs visages, cette amitié si forte qu'ils ont l'air de partager, tout cela donne envie de vomir. Pourquoi n'iraient-ils pas joyeusement se jeter du haut d'une falaise main dans la main, plutôt que de se perdre en étreintes inutiles ?

    Au moins servait-elle à quelque chose, annonçant le futur travail laborieux nous attendant sagement sur Drum. L'île enneigée de Drum... il aurait fallu s'y attendre avec ce climat annonçant la couleur. Forcément qu'après Little Garden, la prochaine étape était le Royaume de Sakura. En tant que Navigateur, j'aurais dû m'en souvenir, je n'ai pas étudié en détail la carte de la première moitié de Grand Line pour rien... Je n'étais pas forcément préparé à une visite d'une terre au climat si froid, en témoigne ma tenue vestimentaire actuelle. Tandis qu'ils continuaient de discuter entre eux, j'envoyais un homme qui n'avait rien à faire ici me chercher de quoi me réchauffer. Un gros manteau à fourrure, aucune envie d'être terrassé par une vulgaire grippe. Déjà que le vent caressant les cicatrices aux coins de mes lèvres, envoyant une vague de douleur directement au cerveau, commençait à m'irriter... Alors que nous nous rapprochions de la prochaine île, nous fûmes tous alerté par la sonnerie d'un gros Den Den Mushi.

    Imposant immédiatement le silence parmi les troupes, tous posèrent un regard intrigué sur le Lieutenant apportant l'escargophone au Capitaine aussi rapidement que possible. C'est que le gars l'apportant semblait plutôt en stress. Je me demande bien ce qu'il peut bien nous attendre cette fois... Après les dinosaures et un groupe de pirates déjantés, ce sera quoi ? Impatient de le découvrir, je me rapproche de quelques pas du colosse, tendant l'oreille afin d'être certain de ne rien louper de la conversation. Ce que j'entends alors fait naître un début de colère en moi. Mon visage se déforme en une grimace de mécontentement, tandis que déjà, la discussion via Den Den Mushi touche à sa fin. Les révolutionnaires... encore cette bande de rats cherchant à nuire au Gouvernement ! J'ai eu à m'occuper de leur cas alors que je travaillais encore sur South Blue, voilà qu'ils faisaient encore parler d'eux ces chiens. Si je ne suis pas le plus intègre des officiers servant l'Etat-Major de la Marine, je partage leur point de vue sur ces types.

      - Misérables révolutionnaires... quand comprendront-ils ?! Ils ne sont qu'une nuisance pour ce monde... oser s'attaquer à des hommes de la justice... Impardonnable !


    Un crime atroce que ces rats paieront tous de leur vie, à n'en pas douter. Qu'importe qu'il commette des écarts dans son travail, en venant à prendre la vie d'innocent, voir même de camarades, un marine ne peut laisser passer cela. Sur ce point, je ne changerai jamais d'avis. Un révolutionnaire est un insecte nuisible que le Gouvernement finira par écraser du pied, quoiqu'il arrive. Alors ils peuvent se rassembler, former des armées en mesure de mettre en déroute les nôtres, grièvement blesser un Vice-Amiral respecté de tous, ce qu'il adviendra d'eux à la fin ne changera jamais. Tous périront de nos mains. Mes poings se fermèrent sans même que je m'en aperçoive, cette affaire m'affectait drôlement. Peut-être plus que je ne souhaitais l'imaginer. Serait-ce la probabilité de la mort du Vice-Amiral Alleyn ? Nan... impossible. Je ne suis pas ce genre d'homme à m'inquiéter pour d'autre. Toujours est-il que je devais garder mon calme, attendre les ordres du Capitaine.

    Instructions qui ne tardèrent pas à tomber lorsque le Léviathan arriva à destination. Tout juste le temps d'enfiler mon manteau noir en fourrure qu'il fallait au plus vite suivre les pas du colosse bouillonnant de rage. Ce qui prendrait quelques secondes étant donné que je ne comptais pas sauter stupidement les nombreux mètres séparant le pont du navire au sol enneigé de l'île. Cela reviendrait à me fracasser les deux jambes lors de l’atterrissage, perspective peu réjouissante vous conviendrez... Riant tout de même en m'imaginant gisant à terre, hurlant à la mort, les deux jambes fracturées, je me hâtais de descendre. Chaleureusement accueillir par une bourrasque de vent accompagné de flocons, je pestais un instant contre la météo avant de prendre la même direction que Fenyang. L'heure n'était plus aux frissons...
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      La chambre de l'amiral Alleyn sent la souffrance et le sang... La peur et la mort... Autour du lit de camp du blessé s'agitent quelques médecins portant le symbole du cercle de Drum. Ils évacuent des seaux remplis de bandages ensanglantés, discutent à voix basse, manipulent des produits et des bouquins. Mais l'ambiance n'est pas celle effervescente d'une salle d'opération, les visages sont tirés et fatigués, les mines tristes et moroses montrent bien que si il y a eu lutte ici, elle est finie depuis longtemps... Et les larmes aux yeux que retiennent difficilement les deux officiers au garde à vous de chaque coté du lit sont on ne plus éloquente...

      A votre approche les médecins s'écartent, vous laissant contempler le champ de souffrance ou git le Vice Amiral. Et en le voyant, nul besoin d’être médecin pour comprendre d'un seul coup la gravité de ses blessures.

      Quel que soit le type qui l'a combattu c'était une sacré pointure, L'amiral a une plaie béante qui court de son aine jusqu'à sa gorge, comme si une lame l'avait presque ouvert en deux... Une blessure capable de foudroyer instantanément tout homme normalement constitué, et qui n'a pourtant pas réussi à terrasser complétement Alleyn.

      Mais il est clair pour tous qu'a moins d'un miracle, la résistance inhumaine de l'Amiral ne fait que retarder l'inévitable... Alleyn à livré son dernier combat et trouvé son maitre. Et Drum n'a plus qu'une tombe à lui offrir.

      -Amiral Fenyang ? Venez ne restez pas la. Il ne faut pas géner les médecins et j'ai fait préparer la salle de réunion...


      [...]

      Cinquième chapitre ; Relève assurée, bataille imminente ! One-piece-film-z-full-1303107_imagesia-com_3qgu_large

      Suivant la Commodore Ayame vous rejoignez le QG provisoire du corps expéditionnaire. Une salle spartiate dont l'essentiel de la décoration est une vaste table recouverte par une carte d'état major de l'ile. Et pendant que des marines visiblement récemment sorti de l’infirmerie vous servent des boissons chaudes, elle vous dresse un rapide portrait de l'état des lieux et de ses propres troupes... Avant de passer à un aspect plus officiel...

      -Amiral Fenyang... Au vu de l'état du Vice Amiral Alleyn, et suivant ses derniers vo... Ses derniers ordres... Vous êtes maintenant l'officier le plus gradé du secteur. Par conséquent, moi, Commodore Ayame, Commandante par intérim du corps expéditionnaire de Drum je vous remets le commandement et me mets à vos ordres...
      L’heure n’était certainement plus aux réjouissances, fini le temps des retrouvailles. Ce n’était donc plus le moment de renvoyer l’autre gus dans ses buts, encore moins d’engager la conversation avec celui qui serait, apparemment, mon futur coéquipier sur le Léviathan.

      Lorsqu’Alheïri revint de sa cabine avec la mine sérieuse, nous étions tous avertis que quelque chose de grave se tramer sur Drum, et qu’on allait en être. Je n’étais pas encore au fait sur la situation de l’île, ni sur les gens qui s’y trouvaient. Mais une petite voix me disait que je n’allai pas tarder à regretter de m’être engagé, et que ma mutation sur le Léviathan ne tombait pas forcément au meilleur moment. Alors, quand Salem ordonna qu’on le suive, et qu’il posa pied à terre, nous nous exécutâmes, tous, sans hésitations. Bee me déposa sur la terre ferme et remonta à bord du navire, n’étant pas invité à l’entretien qui allait avoir lieu.
      Mes pieds s’enfonçaient dans la fine couche de neige recouvrant le port et campement de fortune. L’endroit était encore sous tension, et lorsqu’on tendait l’oreille, l’on ne pouvait qu’entendre le fourmillement des hommes encore en vie qui s’agitaient. La fatigue s’inscrivait sur leurs visages, s’accompagnant de la colère et du désespoir. Je n’osai pas les regarder dans les yeux, me sentant soudainement de trop. Il y avait une pression sur mes épaules, comme une attente particulière de notre part que je n’arrivais pas à comprendre. Que s’était-il passé, ici ?

      Très vite, la réponse m’apparut. L’hôpital, qu’ils avaient dressé pour s’occuper des quelques centaines de blessés et survivants, affichait l’étendue des dégâts occasionnés par le conflit armé. Ça avait été violent. Et en avançant vers le lit du vice-amiral Alleyn, en apercevant la longue cicatrice, à peine fermé par les quelques bandages qui devaient tenir sa peau, j’eus un vertige, mais restai droite et impassible pour ne pas me faire passer pour trop fragile… Je devais assurer. Mieux, je devais faire mes preuves pour montrer à Salem que je lui serais utile sous son commandement.
      La Commodore, une jolie femme, très fine avec de longs cheveux ondulés, nous amena dans une salle annexe pour nous mettre au calme. La salle de réunion était prête pour cela, selon ses propres mots. Nous y entrâmes, à la suite du capitaine, n’osant pas vraiment nous regarder dans les yeux. Rapidement, la jeune femme prit la parole pour dire qu’Alheïri Fenyang, étant la personne la plus gradée à des kilomètres à la ronde, était celui à présent en charge des opérations sur Drum. Un moment de silence suivit cette déclaration.

      « Peut-être pourrions-nous évacuer les blessés les plus graves sur le Léviathan ? Pourriez-vous... Nous parler un peu plus de l'assaut, Commodore ? »

      Je dis cela d'une voix douce, brisant la tension palpable dans la pièce :

      « Capitaine ? Pensez-vous que nous aurions une chance si nous tentions de... renverser la situation ? »

      L'adresse à Salem était direct. Pour lui demander ce qu'il en pensait, et amener les autres à dire ce qu'ils souhaitaient faire à leurs tours.
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      Les côtes de Drum n'étaient plus qu'à une centaine de mètres. Nous allions enfin accoster sur l'île hivernale. Le Capitaine avait une mine sévère, il avait reçu de mauvaises nouvelles de la base qui était installée sur cette îlot de malheur. Quand le puissant et titanesque Léviathan arriva au Port, l'Amiral Fenyang demanda à tous les officiers de le suivre. Cet ordre montrait la gravité de la situation. Jamais de ma carrière, un Amiral avait donné un tel ordre, d'habitude seule une élite le suivait.

      Le Fenyang sauta hors du navire pour atterrir sur le sol neigeux. Mais la puissance de son saut eu un impact dévastateur sur le dit sol qui éclata sous la fureur du Capitaine. Je ne pris pas la peine de suivre le même chemin que notre chef, bien que j'aurais pu le faire avec mes prothèses cybernétiques, mais je ne voulais pas me donner en spectacle préférant rester dans l'ombre du groupe des gradés qui prenait la passerelle qui était à quai. Je suivais Alheïri comme tous les autres. Les marins de Drum qui se trouvaient autour de nous avaient des têtes à faire peur. Le froid les tétanisait en plus de leurs blessures. Quand, je voyais ces hommes, j'étais content que mon taux de pourcentage en métal soit de quatre-vingt, ce qui m'offrait une résistance au froid sans précédent. D'ailleurs, j'étais toujours torse nu avec sur mes épaules ma veste de Commandant, Kokuro Kurai était lui attaché horizontalement au niveau de mes hanches. Néanmoins, mon bras gauche manquait toujours à l'appel, ce dernier était rangé dans un coffre en attendant que je trouve un scientifique suffisamment compétant - capable de comprendre la science du Dr. Vegapunk - pour le réparer, et le réinstaller sur mon torse. Grâce à ma veste blanche, je pouvais masquer cette amputation qui était une honte pour moi, car elle me rappelait la mort des deux jeunes soldats avec qui j'avais pu faire équipe lors de l'escale à Little Garden.

      Une fois dans la base de Drum, puis en longeant les couloirs, le Capitaine entra dans la chambre où reposait l'Amiral Alleyn, l'homme qui était tombé au combat. Le chef ne resta pas longtemps dans la pièce, car le bras-droit du blessé entra en scène et nous demanda de la suivre. Une nouvelle fois, nous longeâmes les couloirs pour débarquer dans une salle de réunion des plus spartiates. À peine étions nous arrivés dans cette pièce, que je m'écartais du groupe pour m'adosser près d'un mur. Comme à mon habitude, j'étais en retrait, mais de là où j'étais, j'avais une vue imprenable sur l'ensemble de cette assemblée. Je pouvais voir chaque visage. Plusieurs mousses de la base entrèrent avec des boissons chaudes, et les proposaient aux hommes du Léviathan. On m'en proposa, mais je refusais le breuvage qui fumait de son réceptacle. Je le laissais pour les autres, qui en avaient cruellement plus boisson que moi. La seule chose dont je pouvais avoir besoin, c'était de prendre une dose de tabac, mais je n'allais pas me griller une cigarette en pleine assemblée ? Ce serait inconvenable, et puis je me ferais remarquer, chose que j'essaye d'éviter à tout prix. Cette gêne d'être sous les feux des projecteurs ne date pas d'hier, depuis toujours j'ai préféré être un homme de l'ombre trouvant que ce rôle m'allait mieux. Je ne suis pas un leader né, je n'ai pas un charisme me permettant d'être idolâtré par les foules, je suis et je resterai un exécutant.

      Même si je m'étais mis à l'écart, je n'en étais pas moi attentif. J'écoutais avec concentration toutes les phrases qui jaillissaient des bouches des protagonistes de cette réunion assez exceptionnelle.
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      "Saute avec le Fenyang. Au moins tu fais pas aussi peur que lui à l'atterrissage."
      -C'est un plus ça Dark. Y'a une limite à faire fuir tout le monde dès qu'on sort de son trou.

      "Je sais bien, tu fais bien ça. Aller, ne fait pas honte à Double Face!"

      -Compte là-dessus.

      "Aïe, il se sont vraiment pris une volée des révos par ici."

      -J'ai très peu combattu de révos, j'me demande comment ce sera.

      "J'imagine que ça doit moins craquer que du pirate, mais être moins résistant aussi."

      -On verra. Tiens, v'la Stark et Cross qui se ramène à leur tour. Y'a Lilou qui suit elle aussi on dirait bien.

      "Vraiment la désolation par ici, matte-moi tous ces blessés. Magnifique."

      -Les révos vont payer Dark, les Storms vont leur redonner la monnaie de leur pièce.

      "Et j'te veux en première ligne mon grand. On entre dans la tente. Aïe, l'Vice-Amiral se porte bien à c'que j'vois."

      -Vite, à la réunion, pas de temps à perdre.

      "Hum, intéressant tous ça, la situation semble assez chiante. Qu'est-ce que t'en pense?"

      -J'en pense qu'il faut agir au plus vite. Oh, et il me semble que cette Lilou a de la suite dans les idées.

      "Agir au plus vite, c'est c'que j'voulais entendre."

      M'adressant au reste du groupe.

      -J'me propose pour attaquer de front les positions révolutionnaires, mon poing vint s'écraser sur leur emplacement sur la carte, aucune pitié. On entre et on casse tout, pendant que le reste des troupes contournent l'endroit pour couper leur retraite et les prendre dans un étau. Du moins, c'est c'qui me semblerait judicieux, la décision te revient quand même Salem.
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        Ayame attends quelques secondes, le temps de voir si quelqu'un souhaite ajouter quelque chose à la brutale intervention du Commandant Jenkins. Puis, d'un signe de tète discret elle indique à Lilou qu'elle a bien entendu et pris note de sa question, et s'avance vers la carte pour désigner le mont du Palais Royal ou s'est abattu le poing d'Oswald.

        -C'est aussi l'option qu'avait choisi l'amiral Alleyn. Nous avons débarqué au matin et marché immédiatement droit sur le palais. Nos renseignements nous avaient indiqués des forces révolutionnaires nettement inférieure en nombre, et nous avions toutes les raisons de croire qu'un assaut brutal suffirait à nous emparer de leurs positions tout en portant un coup fatal à leurs ambitions...

        Elle désigne un poing sur la carte, une pente boisée à mi chemin entre le port et le pied de la montagne centrale...

        -Ils nous ont attaqués ici. Ils connaissaient parfaitement le terrain et nous attendaient. Les détachements que nous avions placés en tirailleurs autour de la colonne ont été très vite pris à parti et réduit à néant pendant qu'une force nettement plus lourd nous engageait de front. C'est à ce moment la que nous avons compris que notre estimation de leurs forces était cruellement défaillante...

        Sur la carte elle esquisse en quelques gestes l'embuscade menée de main de maitre sur les troupes de la marine. Les Révos parfaitement renseignés sur leurs mouvements et menés par une stratégie impeccable surgissant sur les flancs de la troupe pour faucher quelques vies avant de disparaitre immédiatement. D'improbables canons installés sur les pics voisins pilonnant et désorganisant la colonne.

        -L'amiral Alleyn a mené la charge. Droit sur le guerrier géant qui commandait le gros de leurs troupes. Nous les avons atteint et pendant un moment nous avons tenu la victoire. L'amiral à traversé leur troupe droit sur leur chef, mais il ne l'a jamais atteint... Je n'ai même pas vu ce qu'il s'est passé tellement ça a été rapide... J'étais en train de regrouper l’arrière garde pour prévenir une attaque à revers... Un instant l'amiral était débout à la tête des hommes, écrasant l'ennemi de ses poings, et l'instant suivant il baignait dans son sang presque coupé en deux. Après ça...

        Après ça plus personne n'avait vraiment envie de se battre...Plutôt compréhensible, s’apercevoir subitement que le chef invulnérable qu'on idolâtre est aussi mortel que n'importe qui n'est pas vraiment bon pour le moral...
        En quelques mots Ayame résume la suite maintenant tout à fait prévisible. Le combat pour récupérer le corps de l'amiral, la retraite humiliante, les cadavres de compagnons et d'amis abandonnés dans la neige... La défaite...

        -Je me plierais à vos ordres sans aucune hésitation Amiral Fenyang. Mais je ne suis pas sur qu'un nouvel assaut frontal soit notre meilleure option.
        Par le vernis à ongle de Dame Fortune, ce qu'il faisait froid. Oui, il faisait horriblement froid sur cette île, assez pour que je me mette à me promener avec un grand manteau de fourrure. Ça ne me réchauffait pas assez à mon goût, mais qu'importe, vu la température ambiante du coin, il devait surement y avoir dans les parages des animaux couvert de laine et n'attendant que de se faire dépecer. Oui, je pouvais aussi tout simplement prendre plus de manteau avec moi, mais aucun n'avait mes dimensions, et quitte à ressortir mon matériel de couture, je préférais le faire pour la fabrication d'un vêtement tenant véritablement chaud. Brrrr, froid, très froid, moi encore ça allait, j'avais appris à passer outre ce genre de désagrément, mais la pauvre Anko, elle, était complètement frigorifiée. Forcément, un animal à sang froid dans un climat pareil, ça fait généralement pas bon ménage. Heureusement que je lui avais confectionné une sorte de gaine en laine pour la réchauffer dans ce genre de cas. Certes, elle avait l'air plutôt ridicule, mais au moins, c'était mieux que rien. Une fois mon pauvre bébé grelottant bien blotti sous mes vêtements, j'allai faire un tour du coté de l'infirmerie de cet immense navire. De ce que j'avais entendu, ce qui se passait sur cette île n'était pas beau à voir, et mes années à apprendre à me soigner par moi même et à étudier la médecine risquaient de se révéler utile ici. Après tout, j'étais sensé être docteur. En tout cas, c'est ce qu'il y avait marqué sur mon C.V.

        Une fois ma mallette remplie avec le minimum médical, je fonçai vers les bords du bateau avant de faire un grand bond pour passer par dessus, sous les yeux ébahis des autres matelots, pour au final atterrir sur le sol sans trop de casse grâce au Tekkai. Dame Fortune, ce qu'elle était pratique cette technique. Avançant vers le bâtiment de la marine qui se dressait devant moi (dans un état plutôt piteux, je devais l'admettre), je pénétrai à l’intérieur et je commençai à visiter les différentes pièces, à la recherche des autres membres de l'équipage (et Lilou) qui étaient partis avant moi. Nous étions sensé avoir une réunion, alors, je devais me dépêcher. Mais, au détour d'un couloir, j'atterris dans une grande salle où était entassée un bon nombre de personnes blessées, et pas qu'un peu. De toute évidence, je venais de trouver l'infirmerie. Déclinant mon identité aux médecins présents, je commençai à parcourir la pièce, m'attardant plus ou moins longtemps sur tel ou tel cas. Ce coin puait la mort, la souffrance et le désespoir. Et avec ce froid, ça me rappelait pas mal Inferno..... Oui, je trouvais facilement des ressemblances entre les îles dangereuses que je visitais et Inferno, mais, comprenez moi: ma plus grande crainte, c'était d'y retourner, alors je ne pouvais pas m'empêcher de vérifier à chaque fois si c'était juste des similitudes, ou si j'avais vraiment remis les pieds sur cet endroit maudit.

        Après être resté un moment à observer les malades, je repris ma recherche des autres Rhino Storm (et Lilou), pour finalement remarquer une salle où des infirmiers effectuaient de nombreuses allez et venues tout en transportant des bandages et des seaux gorgés de sang. Piqué par ma curiosité, je déclinai de nouveau mon identité avant de pénétrer dans la pièce, pour découvrir un homme possédant deux bras mécaniques, mais surtout une énorme entaille partant du torse et montant jusqu'à la gorge. M'approchant de lui, comme hypnotisé, je m'accroupis à proximité de son corps, afin d'observer de plus près cette monstrueuse blessure. Incroyable, c'était incroyable, le froid devait pas mal jouer dans la conservation des tissus, mais pour que ce gars arrive encore à respirer dans un état pareil, ça tenait du miracle.... Ou alors d'une volonté de vivre hors du commun. Ce type m'impressionnait. Qu'importe qu'il souffre malgré sa condition, qu'importe la souffrance qui devait le ronger, il ne perdait pas espoir, il s'accrochait désespérément à la vie. Je ne connaissais pas ces raisons, mais dans tous les cas, il était admirable. Quel dommage que vu son état, il soit de toute façon condamné..... Peut être qu'en réalisant les bonnes opérations et en utilisant les bons produits, on pourrait lui permettre de vivre plus longtemps, mais ça ne serait pas pareil..... Tiré de ma transe par un sifflement plaintif d'An, la réunion avec le reste du groupe me revint en tête. Demandant où se situait la salle à l'un des infirmiers présent, je pus arriver à temps pour entendre celle qui devait être la Commodore Ayame parler de la situation. Après m'être platement excuser pour mon retard, je pris place dans un coin de la salle et j'ouvris ma mallette, à la recherche de quelques substances qui pourraient se révéler utile. Une fois le speech de la commodore terminé, je me permis de prendre la parole, tout en tendant une petite pilule colorée à la militaire.


        -Prenez ceci mademoiselle, ça devrait vous aider à diminuer votre stress. La situation doit pas mal vous peser, ça vous fera du bien.
        Si vous m'autorisez à donner mon avis.....
        Je ne pense pas non plus qu'un assaut frontal soit une bonne idée. Je ne suis pas expert en stratégie militaire, mais par contre, je m'y connais pas mal en chasse. Et j'ai l'impression de voir une battue géante à échelle humaine.... Si j'ai bien tout suivis, vous êtes tombé dans une sorte de traquenard, assez bien mené pour mettre à terre un Vice-Amiral. Si un tel piège à été mit en place par vos adversaires, qui sont aussi les notre pour le coup, c'était certainement dans le but de se débarrasser du gros de vos forces. Et il faut admettre que ça semble avoir plutôt bien réussi. Donc, ça m’amène à mettre en avant trois choses: tout d'abord, on dirait qu'ils savaient que vous alliez venir.... En tout cas, ils se sont organisé pour vite éliminer le Vice-Amiral Alleyn. C'était peut être un coup de chance ou un concours de circonstances, mais moi, je me méfierais. Ils sont peut être mieux préparés que prévu. Ensuite, on peut s'attendre à d'autres pièges du même genre, surtout que ces révolutionnaires semblent, comme je l'ai supposé plus haut, être beaucoup plus nombreux probablement beaucoup mieux armé qu'ils n'en ont l'air. Foncer sur des ennemis plus nombreux, mieux préparé et bénéficiant encore d'un certain effet de surprise, je ne pense pas que ça soit une bonne idée. Surtout que pour lancer un assaut, il faut des hommes, et la, on en arrive au troisième point que je voulais aborder: j'ai été faire un tour du coté des salles où vous avez placé vos blessés, et je vais être honnête: vos camarades sont salement amochés. Mais pas uniquement au corps, non, ce qui m'inquiète le plus, c'est leur esprit: les récents évènements semblent les avoir complètement broyé. Et se lancer dans un assaut avec des troupes plus proches de la loque humaine qu'autre chose, ça ne me semble pas non plus être la meilleur des idées.

        Après, je donne juste mon avis, de toute façon je suivrais les ordres sans discuter. Par contre, je vous demanderais de me laisser vous aider à m'occuper des blessés, je suis médecin, et je pense que mes connaissances vont pouvoir apporter un plus à votre équipe médicale!



        Il fallait espérer qu'ils prennent en compte ce que j'avais dis, ou au moins qu'on ne m’envoie pas au front. Ma spécialité après tout, c'était l'assassinat et l'infiltration, pas la guerre.Mais surtout, cette battue risquait de rapidement se transformer en un joli carnage similaire à celui que peut provoquer un groupe de personnes affamées et prête à tout pour manger venant de découvrir une ferme...... Et l'idée de me faire éventrer et déchiqueter ne me plaisait guère, parce que tout allait y passer: poules, vaches, cochons, et fermiers....
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        • https://www.onepiece-requiem.net/t5368-enzo-p-hisachi-le-fin-du-faim
          La blessure était impressionnante, profonde, à la limite de l’invraisemblable. L’odeur qui régnait dans la pièce était épouvantable. Tout était morne, triste… Presque mort autour de moi. Oui. La mort rodait autour du vice-amiral. Nul besoin d’être médecin pour comprendre qu’il n’avait plus que quelques heures à vivre tout au plus. Vie à laquelle il s’accrochait désespérément. Mon cœur était envahi de tristesse. De tristesse et de colère en même temps. L’occasion m’était donné de le venger, lui et les hommes qui avaient péri à cause de ces connards. Connards qui n’allaient pas tarder à déchanter très rapidement. Alors que j’étais profondément ancré dans mes pensées, l’on vint nous faire sortir très rapidement. Une horde de toubibs. Avait-il une chance de survivre ? Seul Dieu le savait. La suite ? J’ne m’en rappelais plus. J’sais seulement qu’une jolie femme était venue me tirer de la salle où nous étions, avant de nous amener dans une autre pièce. J’m’étais alors assis dans un coin, avant de réfléchir. La colère avait laissé place à la réflexion ne serait-ce que pour quelques minutes seulement. Quelques minutes assez longues, soit dit en passant. Autour de moi, ça jasait. Le tout agrémenté de quelques tasses chaudes. J’avais pris la mienne avant de l’observer en silence. J’écoutais, j’analysais, et je réfléchissais en même temps. Toutes les interventions étaient importantes. Certaines comme celles d’Oswald avaient été véhémentes. D’autres comme celle d’Enzo avaient été posées, cohérentes. Mais au final, tous n’attendaient plus qu’une chose. Le dernier mot. Mon dernier mot.

          - Vous n’avez pas tort, même si quand on y réfléchit bien, on devra tôt ou tard effectuer une confrontation de ce genre. On a face de nous des assassins…

          Le timbre de ma voix trahit une nouvelle colère naissante, mais j’avais fait un immense effort pour ne pas céder purement et simplement. Maintenant que j’étais le commanditaire de toutes les opérations à venir, il fallait que j’affiche une sérénité sans failles, tout en montrant l’exemple à suivre. Je pensais déjà à faire un discours devant les marines encore sous le choc ; car plus que jamais, nous avions besoin de leurs bras ! L’heure n’était plus aux lamentations, mais à la guerre : « On va tout de même procéder différemment, ou tout du moins, vous allez procéder différemment. » J’m’étais levé, avant d’avancer vers la carte au milieu de la pièce. Me tenant tout juste aux côtés de mon second, j’m’étais alors mis à la contempler d’un air presque vague. Mis à part essayer de percer leur défense comme le vice-amiral, j’ne voyais pas comment engager le combat. Essayer de les prendre à revers devait être une manœuvre complètement inutile. Ils nous verraient nous déplacer et réagiraient rapidement. De plus, les énormes icebergs qui bordaient l’ile et les bras de mer ne nous permettraient certainement pas de faire bouger le Léviathan pour bombarder leurs positions de loin, avant de les assiéger. Toute tentative semblait vaine, tant ils étaient bien préparés. C’en était rageant. Mais en réfléchissant bien, on pouvait faire quelque chose de bien. Comme séparer tous les soldats en petits groupes pour effectuer des raids par exemple. Encore fallait-il prendre avec nous tous les meilleurs éléments du coin. Un plan minutieux s’imposait…

          - Si on se sépare, c’est déjà un début comme Oswald l’a si bien souligné. Ils auront du mal à nous repérer, d’autant plus qu’on pourra frapper fort et efficacement. Le problème qui se pose, c’est la localisation de toutes leurs forces. Et à en croire leur procédé, c’est dire qu’ils occupent presque toutes les périphéries de leur QG. C’est sans doute grâce à ces diverses positions qu’ils ont pu observer les déplacements des troupes du vice-amiral sans trop de problèmes avant d’amorcer leur tactique de défense…

          C’est d’un air réfléchi que j’avais enfin prit la parole, alors qu’un blanc s’installait. Mon idée était tout simplement de déstabiliser leurs toutes premières troupes, avant d’assiéger leur camp de base. Si l’on réussissait ce tour de force, nul doute que nous pourrions alors venger le pauvre Alleyn et réduire à néant la présence révolutionnaire sur Drum. Mais encore fallait-il effectivement les localiser. C’était sur ce point que le vice-Amiral avait gravement fauté, mais en étant plus humble et en me mettant à sa place, j’aurais certainement commit la même maladresse, sans aucun doute… J’me rappelais encore de mes propres erreurs sur Little Garden, et l’espace d’un instant, mon cœur se remit à saigner pendant que mes sourcils se froncèrent. Ma mine redevenait dure, ferme. J’avais alors posé mes deux mains sur la table, scrutant attentivement la carte de la belle Ayame. En d’autres circonstances, sûr et certain que je l’aurais dragué, mais j’étais tellement préoccupé par la situation urgente sur l’île enneigé que je ne l’avais regardé qu’une ou deux fois. D’ailleurs, elle n’était pas la seule. J’ne faisais pas tellement attention aux autres personnes autour de moi. L’histoire avec Morvak semblait se répéter, à un tel point que j’avais une petite crainte que je m’efforçais de garder pour moi et d’enfouir au plus profond de mon cœur. Des pertes de notre côté, il y allait encore en avoir. Ce que j’allais essayer de leur faire comprendre par la proposition suivante, étant donné que seul l’un d’entre nous pouvait mener à bien cette première mission périlleuse :

          - On n’a pas le choix. On va devoir nous aussi étudier le coin aussi rapidement que possible, et essayer de localiser les formations ennemies par la même occasion, avant de tenter quoique ce soit. Il nous faut donc un éclaireur. Mais sachez dès à présent que celui qui se dévouera a de très grandes chances de mourir, parce qu’il n’aura personne à ses côtés. Je sais, c’est pas très engageant, mais c’est la réalité actuelle vu comment ces révolutionnaires sont organisés. Je ne forcerai aucun d’entre vous, donc relâchez la pression et prenez la demi-heure qui suit pour bien réfléchir.
          « J’irai. »

          Croisant les bras sur ma poitrine, je rebondissais sur les derniers mots de notre capitaine qui arborait une mine sérieuse. Et avant qu’il ne puisse contester quoique ce soit, n’envisageant peut-être pas qu’une fille, aussi frêle que moi qui n’avait pas encore fait ses preuves sur le terrain, se désigne pour limite allé à l’abattoir, je repris d’une voix qui se voulait ferme :

          « Pas besoin de réfléchir plus longtemps. »

          On pouvait penser que j’étais suicidaire, mais il me semblait évident que j’étais celle qui s’en sortirait le mieux pour ce travail, surtout parce que j’étais la seule à avoir les moyens qu’il fallait pour cette mission. Adresse à Salem, sourire qui se voulait rassurant, je relevai mes cheveux pour dégager mon visage et renfilai mes gants, me préparant à sortir pour accomplir mon devoir :

          « J’irai, avec Bee. Ils ne nous remarquerons pas, un Canard géant passe inaperçu dans le coin, même sur une île hivernale. Et de là-haut, nous verrons tout. Disons que je reviens dans trois heures avec un rapport détaillé sur ce que je verrais en haut, j’aurais probablement couvert le plus gros de Drum. Profitez-en pour vous reposer et vous occupez des blessés… »

          Resserrant mon écharpe autour de mon cou, mes pas me menèrent vers la porte :

          « Je prends un Den Den Mushi, mais je ne l’utiliserai que pour vous prévenir si j’ai un souci. »

          Vague regard vers Enzo, comme pour lui signifier que j’espérai qu’il resterait près du combiné si un problème survenait, je repris néanmoins avec toujours le même timbre de voix :

          « N’envisageons pas le pire, ça devrait aller… Mais nous ne resterons pas en contact direct… Nous risquerions de nous faire entendre. »

          J’ouvris la porte et sortis de la salle de réunion, décidée et me préparant au pire.

          Une mission de haut-vol.
          • https://www.onepiece-requiem.net/t3945-fiche-technique-de-lilou#4
          • https://www.onepiece-requiem.net/t2202-
          Qui n'aurait pas tiré la tronche en apercevant l'Amiral allongé dans ce lit, aux portes de la mort, tenant encore en vie par son seul désirs de vivre ? Qu'il soit encore en mesure de respirer après l'encaissement d'une blessure pareille relevait du miracle... Je suis certes un salopard de première, mais devant une scène pareille, je ne peux qu'être admiratif devant la volonté de l'Amiral Alleyn. Mais ce sentiment est rapidement balayé par un autre encore plus fort. Écrasant sans mal la folie qui m'habite, la noirceur hantant mon âme, pour tirer le morceau d'humanité subsistant encore. La colère. La haine envers cet acte impardonnable. Au fond de moi, je voulais déjà être dehors, pistolet en main, orbe chimique dans la paume de l'autre, à traquer l'enfoiré s'étant permis une telle chose. Cela me surprenait moi-même, m'effrayait même, c'était néanmoins beaucoup trop fort pour parvenir à l'ignorer. Je n'étais donc pas totalement perdu... Pourquoi ? D'ordinaire, j'aurais trouvé cela lamentable d'avoir été malmené de la sorte par un rat révolutionnaire.

          Aujourd'hui, c'était complètement différent... Les événements sur Little Garden m'auraient-ils plus affectés que je ne l'imaginais ? Le miracle n'était pas totalement là. Aucune chance qu'une larme soit versée en ce moment même, mais au moins je réagissais plus... humainement ? Mon cœur commencerait-il à s'extirper de son cocon de noirceur et de folie ? Faire partie de cet équipage ne me réussissait pas... Je me détournais du corps de l'Amiral, troublé psychologiquement, préférant concentrer mon attention sur le reste, cette réunion. Suivant la Commodore et les Rhinos Storms jusqu'à une nouvelle pièce. Une large table sur laquelle était déposée une carte de l'île enneigée nous attendaient, une fois tout le monde à l'intérieur, nous pouvions commencer. Déclinant l'offre d'un marine voulant me servir à boire, je me concentrais sur le rapport de la Commodore, ne souhaitant pas en perdre une miette. Ouai nan, elle se contenta de refiler le commandement au Capitaine. Elle donne comme une impression de vouloir se débarrasser du poids sur ses épaules la petite. Trop de pression ?

          Les premières décisions furent rapidement prises. Dans un premier temps, amener les plus graves blessés jusqu'au Léviathan, où ils seront entre de bonnes mains. Ici, cela craignait quelque peu pour eux, clairement. En ce qui concernait le plan d'attaque de double crasse, s'il souhaitait donner sa vie pour prouver à quel point les révolutionnaires étaient bien préparés, qu'il s'en donne à cœur joie ! Opinion partagée de ce que je retenais des interventions d'Ayame et du doc' ayant débarqué avec le rouquine. L'idée serait donc rejetée, suivant. Vint le tour du Capitaine qui exposa sa façon de voir la contre-attaque. Former des groupes d'assauts pour atteindre plus efficacement les camps ennemis, en ayant auparavant envoyé un éclaireur pour nous informer de leurs positions. Si l'on imagine que les groupes devront agir vite et efficacement, afin de ne jamais être bloqué trop longtemps au même endroit, dans le but d'éviter d'être balayés, peut-être ouai. Seulement s'ils ne sont pas trop nombreux...

          Aussi performants que nous puissions être et avec le meilleur des effets de surprise de notre côté, si on ramasse dans les dents des camps largement supérieur en nombre, on ne s'en sortira jamais. Et personne n'arriverait jamais au sommet de l'une de ces grosses montagnes, endroit où se situe le château du roi et sans doute, le quartier général des révolutionnaires. Déjà qu'avec la hauteur qu'ils ont, ils nous verront venir de loin... La rousse se proposait pour jouer les suicidaires. 'Paraîtrait que son canard bizarre peut voler, pourquoi pas. Elle a de meilleures chances que nous d'y parvenir, clairement. Une fois qu'elle fut partie, je m'avançais lentement vers la table, m'adressant alors à tous pour exposer mon idée.

            - Si nous récapitulons la situation, l'attaque de front est vouée à l'échec. Nous ne connaissons ni leur nombre exact, ni leurs positions, mais nous pouvons supposer qu'ils ont installé leur quartier général au point le plus haut sur cette île, ici. Mon doigt se posait sur la montagne centrale. Honnêtement, ils n'auraient pas pu rêver mieux. A l'abri d'embuscade, possédant la meilleure des vues sur Drum, ils nous localiseront bien avant que nous ayons atteint le sommet et auront tout le loisir de nous y en faire descendre. Comme vous l'avez dit auparavant, le mieux est de leur pourrir les troupes au sol. Briser leurs unités et nous briserons le moral de ce qu'il restera des révolutionnaires planqués dans les montagnes. Et si ce n'est pas le cas, au moins commenceront-ils à douter, à ressentir de la peur. Supposons alors qu'ils agissent dans la précipitation, qu'ils descendent eux-mêmes nous cueillir et nous leur tomberont dessus avec tout ce que nous aurons. Le plus efficace serait de décrocher la tête du géant menant les troupes. Sans lui, ils ne seront plus rien. S'il est venu en personne affronter l'Amiral Alleyn, il en fera de même pour l'Amiral Fenyang. Et une fois face à lui, nous n'aurons plus qu'à le cueillir, qu'importe la manière.
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