>> Nom & Prénom
Pseudonyme : "il Assassino", il est rare que l'on attribue directement les meurtres à Rafaelo Di Auditore. Age: 24 ans Sexe : Homme Race : Humain Rang : Métier : Assassin | Diplomate Groupe : le même que Césare, Révolutionnaire Déjà un équipage : / But : Vengeance, par dessus tout ... mais la notoriété et les richesses sont aussi séductrices que celle-ci aux yeux de l'assassin, trait qu'il a en commun avec son frère. Fruit du démon ou Aptitude pour la suite : un fruit du démon relativement utile pour l'assassinat, pas obligatoirement un logia : le fruit de la Téléportation =) Équipements : lames secrètes, pistolet de manche, dagues de lancer, légère armure cuir, rapière, bombe fumigène. Codes du règlement (2) : Parrain : Césare Di Auditore |
>> Physique Les apparence sont parfois trompeuses … pieux, belles, et même nobles. Mais lorsque tombe le masque la vraie nature éclate au grand jour. C’est une réalité que l’on ne découvre que lors de ses derniers instants. Rafaelo … un homme n’ayant de foi que sa propre loi. Revêtu de blanc, il n’a pas peur de se faire remarquer. Cependant, c’est aussi ce qui fait qu’on ne peut l’identifier. Il porte une large capuche ne laissant apparaître que son menton, et une barbe naissante. Le reste de son attirail semble incroyablement complexe. Une demi cape pend de son épaule droite et masque son bras. De l’autre côté part une bandoulière où apparaissent plusieurs compartiments. Une épaulette de cuir protège son épaule gauche et s’étend pour former un carcan protecteur sur toute l’articulation. Bien que ses manches ne soient composées que d’un fin tissu, certainement de la soie, une tunique en lin protège son corps. Elle est maintenue par une ceinture en argent, mêlant un une écharpe sanglante à un réseau de quatre boucles maintenant un symbole ésotérique en place sur son nombril. La tunique de lin continue et protège ainsi ses cuisses. Décorées de fils d’ors et rouges, la tunique laisse place à un pantalon noir s’effaçant dans de hautes bottines taillées tant pour le confort que pour ne pas s’user. Toutes simples, elles ne présentent aucune fioriture. Des bracelets de force ceignent les deux poignets de Rafaelo, mais seulement sa main gauche, sa main directrice, est ornée d’un gant beige en cuir. Deux cordelettes maintiennent les bracelets ensembles. La tunique de lin et sa chemise de soie s’ouvrent toutes deux sur son torse mais ne laissent là qu’un espace comblé par les ombres. Bien que revêtu de blanc, notre personnage joue sur la complexité apparente des étoffes qu’il revêt pour ne pas faire apparaître sa face à tout le monde. Physiquement, Rafaelo a tout pour plaire. Un mètre quatre-vingt de pure grâce. La vie au grand air l’a taillé comme aucun autre sport n’aurait pu le faire. Ses cheveux noirs mi-longs sont généralement noués en un simple catogan, bien que cachés sous ses habits. Il possède des pommettes plutôt hautes, héritées de sa mère, ce qui lui confère un air plus hautain qu’il ne le voudrait, mais ne le dérange pas nécessairement. Ses yeux, par contre, sont d’un bleu océan froid et sombre. Un regard vous foudroierai sur place, rien de semblable à ces godelureaux aux yeux de poiscaille. Trait typiquement Auditore, ainsi que son tain de peau mat. Sa mâchoire, aussi héritée de son père est carrée, sans pour autant paraître imposante. De même, bien que ses muscles tendent ses habits, il n’a pas l’air si imposant que cela, avec ses quatre-vingt kilos. Bien peu de personnes, de la gente masculine, ont pu apercevoir ne serait-ce qu’une autre partie de son corps. En effet, il reste constamment revêtu de son éternelle tenue blanche et toutes circonstances. Elle lui est d’un secours admirable quoi qu’il arrive. Séduction, intimidation ou diplomatie. ~~~ Un homme s’avance dans l’ombre. Revêtu d’une cape noire pourvue d’une capuche masquant chacun de ses traits, il vous fait signe de le suivre puis disparaît dans une alcôve. « Vous, c’est vous qui recherchez les Auditore ? C’est une bien mauvaise idée, monseigneur. Mais toute information à son prix. Je ne peux, cependant, vous en apprendre davantage que sur un seul des jumeaux. Oui, Rafaelo. C’est ça. Je ne l’ai rencontré seulement qu’une fois. Voyez-vous, c’est un de ces hommes qui vous font froid dans le dos. Non, non, pas aussi impressionnant. Juste que sa présence vous met sans cesse mal à l’aise : on ne sait jamais ce qu’il se passe dans sa tête, et jamais il ne se départit de son sourire. Ah, un sourire agaçant à vrai dire. C’est la principale impression qui me reste : on se sent constamment pris de haut avec cet homme ! Bien qu’il aime s’habiller toujours avec la même tenue, il laisse cependant bien peu augurer de quoi que ce soit concernant son réel aspect physique. Ses vêtements plutôt larges le laissent deviner taillé pour l’aventure, mais qui sait ce qu’il peut cacher sous tous ces plis et replis ! J’ai aussi entendu des histoires sur lui : comme quoi ce sont des dagues qui se cachent dans ses manches. Non, pas de simples dagues. Des pics métalliques jaillissant avec un simple mouvement du poignet. Ne lui tournez jamais le dos, messire. Ou, alors, soyez sûr de lui être encore utile. Il aime se trimballer avec un fleuret, marqué d’un A entouré de trois serpents. Le symbole des Auditore. Le même signe est présent sur son ceinturon, mais il est masqué de telle sorte que cela soit visible par les initiés, seulement. Oui, encore faut-il avoir connu les parents de ces maudits frères pour envisager leur histoire. Ah ! J’en oublie quelque chose d’important. Vous l’avez déjà vu, vous aussi ? Dans ce cas, vous vous demandez bien ce qu’il peu cacher sous cette demi cape, lui tombant sur le bras droit … Ah, cet homme cultive le mystère. Il n’y a strictement rien. Vous aussi vous vous faites avoir : c’est exactement ce qu’il veut. Non, il est gaucher, ne vous y trompez pas. Le danger vient toujours de là. Seulement, n’espérez pas un jour l’attraper : il est très doué pour se fondre dans le paysage. C’est un fugitif, ne l’oubliez pas. La seule chose qui pourrait lui épargner d’être capturé est sa prétendue mort. Les Auditore sont censés être une espèce éteinte, voilà pourquoi ! » Masquant à moitié son visage, la capuche de l’informateur ne peut cependant cacher son sourire moqueur. Une main gantée surgit alors des méandres de sa cape. La suite vaut un peu plus cher, mon ami ! >> Psychologie C’est un vil personnage que voilà. Manipulateur, intriguant. Il aime à se faire obéir, et encore plus obtenir ce qu’il veut par la simple persuasion. Ce n’est cependant pas dans ses habitudes de causer des tords gratuitement, mais il aime à se savoir supérieur. Son égo en est la preuve. Quel que soit la difficulté de son entreprise, il se pensera capable de la surmonter. Cela ne le prive pourtant pas de jugeote. Ce n’est pas qu’il pense être capable de tout, plutôt qu’il arrivera toujours à trouver une solution. Cet homme a compris depuis longtemps que la chance ne tombe pas du ciel : il faut savoir la faire grandir, la cultiver. C’est lorsqu’on se fie à elle qu’elle nous sert le mieux. Mais ce qui reste optimal, c’est de ne rien laisser au hasard. La chance n’est pas une variable aléatoire, elle existe si on s’y fie et Raf’ admire à merveille ce précepte. En plus de son incroyable culot, le jeune Auditore est conscient de sa beauté. Cela ne l’en rend que plus arrogant. Il transforme néanmoins ce trait de caractère en une ironie malicieuse qui a le don d’énerver quiconque se confronte à lui. Impulsif, il n’aime pas se soumettre à un quelconque ordre, sauf lorsqu’il estime que cela est important, ou participe à son intérêt. C’est un fin diplomate qui sait néanmoins quand s’écraser et quand se moquer ouvertement, bien que son talent de négociateur ne lui serve ici qu’à dénigrer les rivaux et à ramener encore plus de donzelles dans ses bras. Ah, voilà un trait éloquent : cet homme est un bourreau des cœurs. Il aime à se sentir désiré par la gente féminine et il le lui rend bien ! C’est pourquoi il considère son visage comme un atout primordial et ne supporterait pas qu’une quelconque blessure ne vienne le souiller. Il reste néanmoins un chose à préciser. S’il y a quelque chose qui compte plus que sa propre personne, c’est son idéal de vengeance. Ayant pris connaissance de l’histoire qui a précédé sa naissance, la mort tragique de ses parents, il voue une haine sans limite à tous les membres du gouvernement sans exception. Il agît donc en toute circonstance à l’encontre de cette caste et ferait tout pour leur nuire. Jamais il ne pourrait consentir à s’allier avec eux, mis à part en des circonstances extrêmes … et encore. Parfois, il ne donne l’impression de ne vivre que pour contrecarrer ces sombres individus, bien que ses traits égocentriques ne le poussent sans cesse à se mettre sur le devant de la scène, ce qui tranche étonnamment avec son style vestimentaire. Il aime se savoir reconnu et estimé, mais savoure le plaisir de ne pas révéler pleinement son identité. Quoi qu’il en soit, Raf’ reste une personne fidèle à ses principes et, avant tout, à ses alliés … en toutes circonstances. Seulement, encore faut-il qu’il considère ces personnes comme alliés, et donc, comme ses égales … ~~~ Alors que vous lui donnez les pièces qu’il demande, il continue sont récit, sur un ton amusé, presque moqueur. « Vous ne pensiez quand même pas comprendre ce personnage seulement en apprenant le moindre détail de son accoutrement ? Voyons, un peu de bon sens ! Un assassin se doit de cerner sa cible. De connaître son emploi du temps, chacun de ses tics, ses goûts et ce qui peut faire chanceler sa volonté. N’êtes vous pas d’accord ? Ah, vous n’étiez pas là pour ça … Et bien, dans ce cas, je peux m’en aller. Ah, vous avez payé ? Et bien soit. Rafaelo Auditore. Soyez-en sûr, si jamais vous bafouez son honneur, vous serez le prochain sur sa liste. Malgré ses dehors extravertis et un peu trop démonstratifs, c’est un homme méthodique. Il ne vit, ces derniers temps, que pour la vengeance et a un peu trop tendance à oublier le reste. Oui, la vengeance. Les Auditore ont été discrédités par la marine, je vous rappelle. Ainsi, pour lui, ces vils agents du gouvernement ne méritent pas plus de pitié qu’ils en ont eu pour sa famille. Que leur mère n’eusse réussit à s’enfuir et ils l’auraient passée au fil de l’épée, alors qu’elle attendait des jumeaux … Oui, des jumeaux ? Vous ne le saviez pas … ah. C’est une longue histoire, et je n’ai pas envie de vous la raconter. Restez-en à la haine qu’il voue à la Marine. Il n’est pas devenu pirate par conviction, mais par nécessité. Il n’a jamais partagé les ambitions des révolutionnaires, et préfère avant tout sa liberté. Pirate … il n’est nullement contraint par les règles, et peut sans vergogne ne favoriser que sa propre personne en défaveur de ceux qu’il croise. Même s’il n’est pas prompt à donner la mort sur emportement, il est malavisé de le braver. Cet homme cherche avant tout à tuer ceux qu’il juge coupables : jamais il ne visera intentionnellement un innocent, sauf si cela sert un but plus grand. Bien entendu. Il n’aime pas spécialement se battre, voyez-vous, cet homme est plutôt adepte des grands discours éloquents, visant à vous humilier publiquement, bien entendu. Il n’est pas un politique, mais aime à jouer ce jeu. Il a ce qu’il faut pour ça : le charisme, l’éloquence. Ah, oui. Mais il y a une chose qu’il aime par-dessus tout, vous savez. Manipuler ses semblables. Faire en sorte que les gens fassent ce que lui veut, sans même qu’ils ne s’en rendent compte. Les duper, les mener en bateau et toutes ces choses là. C’est un jeu qu’il ne se lasse jamais de jouer, prenez garde à ça. Ne lui faites jamais confiance, jamais. Tant qu’il ne met pas la parole des Auditore en jeu, cela ne vaut même pas le coup de se fier à lui. Oh, ce n’est pas un mauvais bougre. Non, juste qu’il y a des épreuves qui vous forgent un homme. Et qu’un but a pour objectif d’être atteint, alors soyez seulement assez sage pour ne pas se mettre en traves de son chemin. Faites aussi attention à l’ensemble des Auditore. Ils aiment cultiver le secret, et n’aimerait pas savoir que quelqu’un fouille leur passé pour essaye d’en apprendre plus sur leur vie actuelle. Ne soyez pas surpris de vous retrouver la gorge tranchée dans une ruelle, si vous en venez à crier sur tous les toits ce que vous avez appris ici. » Terminant sur ces énigmatiques paroles, l’informateur s’incline devant son client puis lui fait signe de partir. « Oh, et une dernière chose. » Avant même que vous ne vous retourniez, une puissante poigne vient s'emparer de votre gorge. « Je vous avez bien dit de ne pas me tourner le dos … » Resquiescat in pace >> Biographie [Ville inconnue d’East Blue, il y a 24 ans.] Une odeur de terre mouillée s’exhalait de l’extérieur. Il venait de pleuvoir, et la fragrance corsée des terres de la propriété embaumaient la pièce. Cependant, grande ouverte, la fenêtre donnait vue sur la façade d’un vieux bâtiments gris et sale. Nulles estampes sur ce mur, nu et froid. Seulement deux mètres séparaient la maison des Auditore de cette impersonnelle bâtisse. Un brouhaha indescriptible s’engouffrait dans la chambre, témoin d’un activité anormale au dehors. Une servante vint rapidement fermer la fenêtre, avant de sortir tout aussi brusquement de la pièce. Si les Auditore ne se pavanaient pas, cela ne les empêchait guère de posséder une grande fortune. Seulement, la récente construction d’un caserne à leur côté avait à jamais altéré le panorama sur l’ensemble de la cité. La façade ouest faisait à présent face à un mur de pierres grises et sans émotion. Cependant, alitée à cause de son état, Eva di Auditore restait coincée à l’intérieur de ce carcan de soieries et de luxe qu’était le manoir de son mari. En ceinte de sept mois, elle abritait en son sein deux enfants, selon la sage femme. Elle ne pouvait se permettre de trop bouger tant pour leur santé que pour la sienne. Elle n’en était qu’à sa première grossesse, mais on l’avait prévenu de l’étonnante fertilité de la branche mâle Auditore. Son mari, Giovanni avait lui-même un frère jumeau, malheureusement décédé au service de la marine lors d’un service exemplaire. Même fermée, la fenêtre laissait passer un léger bruit ambiant, ressemblant à s’y méprendre au grondement d’une foule en colère. Eva ne pouvait que trop bien deviner ce qu’il se passait. Une fois encore, la garnison implantée dans leur cité avait connu de monstrueux débordements. Ils ne pouvaient hélas rien y faire, même en temps que plus puissante famille de ce comté, ils n’étaient, en matière d’autorité, rien comparés à l’influence de la marine. De plus, ceux-ci avaient déjà rallié de leur côté le reste des familles influentes de la cité, à force de pots-de-vin ou autres promesses dénuées de sens, pour quiconque possédait un soupçon de jugeote. Les Auditore restaient ainsi pieds et poings liés et ne pouvaient remuer le petit doigt sans rencontrer de problèmes : Giovanni refusait de céder un once de terrain à la Marine, et ceux-ci s’évertuaient à le lui faire payer à la moindre occasion, tout comme le témoignait l’immense bâtiment jouxtant leur antique demeure. Passant une main sur son ventre, Eva soupira doucement. Le peuple commençait depuis peu à réclamer un peu trop de choses à son tendre époux. Si celui-ci avait auparavant tout fait pour celui-ci, il avait à présent une famille à nourrir et devait se protéger de tout risque. Il ne devait pas frayer avec ces imbéciles de révolutionnaires. C’était, du moins, ce qu’Eva ne cessait de lui répéter, mais les grandes idées de Don Giovanni di Auditore ne correspondaient pas à ce qui pourrait ressembler aux yeux du monde à la soumission. Il souhaitait le meilleur pour ses enfants, et sa femme. Cela passait par la liberté et jamais il ne concèderait à trahir ses convictions. Cette pensée tira un sourire à la jeune femme. C’était pour ça qu’elle l’aimait. Derrière cette façade de fils de bonne famille, se cachait une vraie flamme. Un cœur ardent, ne brûlant que pour la justice et l’équité. Un homme de bien. Malheureusement, il y avait des limites à ce qu’un homme pouvait donner et Eva aurait aimé conserver son mari auprès d’elle durant sa grossesse. Elle se sentait faible, et l’interdiction de quitter son lit la rendait malade. Elle ne supportait pas cette idée, mais la présence de Giovanni l’y aurait grandement aidée. Soudain, un grand fracas retentit dans la maison. Sursautant, Eva sentit l’un de ses enfants marteler son ventre de coups de pieds. Il n’avait certainement pas aimé le choc. Se découvrant, elle jeta les draps par terre et enfila rapidement des chausses en laine. Elle organisa sa chevelure de jais en un chignon pressé puis revêtit une robe de chambre en soie bleue, brodée d’or. Se serrant dans le vêtement, elle se prépara à se lever puis bascula vers l’avant, non sans effort. Cela lui en couta une violente nausée, mais elle n’y fit pas attention. La nausée la prenait pour un oui ou pour un non ces temps-ci. Les bonheurs de porter un enfant … Un second coup ébranla la maison. Cette fois elle en était sure, quelque chose de grave se passait dehors. Le dernier choc avait fait trembler l’ensemble de la bâtisse, comme si une explosion avait retentit non loin d’ici. Une odeur de brûlé envahit alors ses narines, et toutes ses pensées se tournèrent vers son mari. Que se passait-il ! Se tenant le ventre, elle avança péniblement et tira sur la poignée. La porte pivota sur ses gonds. Rien de suspect jusque là. Eva saisit un tisonnier, apposé contre la cheminée qui jouxtait la porte. De son autre main, elle maintenait la robe de chambre, ainsi que son ventre. Passant la tête par l’encadrement de la porte, elle vérifia qu’il n’y avait aucun problème avant de s’engouffrer dans la couloir. À pas lents et patauds, elle se rapprocha du salon, où un spectacle de désolation l’attendait. La façade sud de la pièce avait été emportée, et il n’y avait là plus qu’un amas de débris. Tables, soieries, livres et pierres se mêlaient dans un chaos indescriptible. Echappant un hoquet de surprise, Eva laissa tomber le tisonnier qui rebondit plusieurs fois sur le sol. À moitié enseveli sous les décombres, elle apercevait son mari, ainsi qu’une flaque de sang grandissante s’épanchant sous lui. Se précipitant vers lui, aussi vite qu’elle le pouvait à cause de son état, elle s’accroupit et voulu le tirer. Cela arracha un cri de douleur au blessé, qui ouvrit alors les yeux. Il avait le regard vitreux de ceux qui perdaient peu à peu vie … « Mi amore … tu devrais rester couchée, nos enfants … » geignit-il, entre la vie et la mort. La jeune femme éclata en sanglots et plaça ses deux mains sur sa bouche. Elle renifla bruyamment. « Giovanni … non ! » hurla-t-elle, alors que sa tête basculait. « Pars, pars vite, ils vont venir constater ma mort … soit partie, loin, fuis Eva. Le Gouvernement te tuera aussi … » lui dit-il, semblant brusquement reprendre conscience. « Le Gouvernement … ? » hoqueta-t-elle. « La Marine, des hommes sont venus me réclamer ... ils les ont fait sauter en même temps que la moitié de notre demeure … » termina-t-il, un filet de sang apparaissant au coin de sa bouche. « Comment … où … je … qui va m’aider ?! Et nos enfants, tu dois vivre pour eux ! » cria la future mère, sentant son cœur partir en miettes. « Trouve les révolutionnaires. Trouve les et ils se souviendront peut être de moi. » répondit-il, alors qu’une bulle de sang se formait au niveau de sa narine droite. « Nos enfants … Césare, comme mon père … Rafaelo comme … mon frère … je … je t’aime, soit heur… euse. » acheva-t-il, rendant son dernier souffle en même temps que sa bénédiction. Secouée de sanglots, Eva ne prit pas le temps de réfléchir. Elle se pencha tant bien que mal et ferma les yeux de son mari avant de l’embrasser une dernière fois, ses larmes ruisselants sur le visage de celui qu’elle avait aimé. S’appuyant sur une chaise rescapée, elle se releva et fit quelques pas pour se saisir des deux épées frappée des armes Auditore. Seul héritage qu’elle pouvait emporter pour ses enfants. Tenant son ventre, elle se rua vers sa chambre, aussi vite qu’elle le pouvait. Elle saisit plusieurs vêtements en laine puis enroula le tout dans une couverture avant de fuir par la porte de derrière. Déjà, elle entendait des voix dans sa maison. Sa maison ! Cette simple pensée lui tira à nouveau les larmes aux yeux. Pour l’heure, elle devait se rendre dans la ville, trouver de l’aide. Elle serra les deux épées. Ses enfants entendraient parler de la perfidie du Gouvernement. Si ils voyaient le jour ! Elle devait vivre, vivre pour eux, même si elle avait l’impression ne plus pouvoir éprouver quoi que ce soit. Juste ce sentiment de vide absolu. Serrant sa robe de chambre au niveau de son cœur, elle réprima de son mieux les quelques sanglots qui s’emparaient d’elle. Elle ne succomberait pas avant d’être en lieu sûr ! Se taillant un passage dans le verger, elle suivit un étroit sentier qui, selon ses souvenirs, débouchait sur une crique non loin du port. Si jamais elle réapparaissait au village, elle était certaine de se faire dénoncer, ne possédant plus la notoriété des Auditore pour la protéger. Elle trébucha plusieurs fois mais tint bon. Elle devait absolument trouver un navire au port, et embarquer aussi tôt ! Fort heureusement, elle avait eu la sagesse de prendre une grande partie de l’argent caché dans sa chambre, par son mari. Elle avait à présent de quoi se mettre à l’abri du besoin pendant quelques temps. Elle ne pourrait cependant plus compter que sur elle-même … Il lui faudrait pourtant affronter les masses et se faire une place, seule avec ses deux enfants. Eva était bien une femme Auditore. Elle venait de voir son monde s’écrouler devant ses yeux, et déjà elle planifiait sa survie, déjà elle envisageait sa situation avec un recul étonnant, vu le désespoir dans lequel sa vie venait de tomber. *Non, il reste encore de l’espoir* pensa-t-elle, touchant son ventre. Répondant à ses pensées, l’embrun salé de la mer vint lui chatouiller les narines. Oh ça, elle ferait en sorte que jamais un de ses enfants ne tombe entre les mains du gouvernement ! Elle préférait les étrangler de ses propres mains que de les voir dans les bras de tels malfrats. Parfois, elle se prenait à penser que les pirates valaient bien mieux que ces canailles ! Ce faisant, elle s’engouffra dans la crique. Un simple bateau de pêche était amarré là, vu l’état de sa coque, il y avait longtemps qu’il n’avait pas pris la mer. Il reposait à moitié sur les récifs, et les moules s’étaient prises d’affection pour le bois vermoulu. Secouant la tête, la jeune femme écarta la simple possibilité d’utiliser cette embarcation. De toute manière, les hommes du gouvernements viendraient la chercher ici aussi, alors quel mal auraient-ils à suivre ce cercueil flottant ? Par contre … elle pouvait les mettre sur une fausse piste. Dégainant une des deux lames Auditore, elle trancha la corde qui retenait le bateau à l’amarre. L’engin commença alors glisser contre les récifs puis s’écrasa violemment dans l’eau, soulevant une gerbe qui s’écrasa sur le ponton. Un glouglou retentit alors, une voie d’eau s’était créée dans la coque. Cependant, avec l’élan acquis, l’embarcation commença à quitter le rivage et à se diriger vers des courants un peu plus forts. Un coup de pouce du destin, si le bateau coulait, ils n’en mettraient que plus de temps à le retrouver ! Tournant le dos à la scène, Eva contourna alors le ponton, et posa les pieds sur la petite plage aménagée. Elle retira ses chausses puis entreprit de suivre la petite bande de sable, qui à se mouiller un peu. Giovanni lui avait appris, autrefois, que lorsque la marée était basse, il était possible de rejoindre le port par là. Elle priait pour que ce soit toujours vrai ! À croire que la chance ne l’avait pas totalement abandonnée. Se frayant un chemin au gré des algues et de la roche, elle parvint, le bas de sa robe totalement humide et des entailles plein les doigts, aux abords du port. Avec ses cheveux dans tous les sens et ses yeux rouges, nul n’aurait pu croire qu’il s’agissait là de la si belle et si coquette dame Eva di Auditore. Un vent glacial arrivait du large, si bien qu’elle se mit à frissonner. Elle devait trouver, et vite un moyen de quitter la ville. Ses nausées gagnaient en puissance et elle sentait son ventre s’alourdir à chaque seconde. Serrant ses maigres possessions, elle remonta la plage et gagna le ponton par un escalier en pierre. Malgré la taille de la cité, le port restait relativement modeste, et bien peu de navires se risquaient jusqu’à cette baie. Cependant, les marchands savaient que de bonnes affaires pouvaient s’y faire, ainsi il n’était pas rare de trouver un ou deux bateaux amarrés pour la journée. Les marchands partaient assez rapidement, et c’était sur cela que comptait la jeune femme. Une fois à quai, elle pourrait monnayer sa place à bord et le silence du capitaine, et, espérait-elle, des matelots. Elle se dirigea donc vers le premier bâtiment qu’elle aperçut, une trois mâts d’une vingtaine de mètres de long. Le fuselage de ce navire semblait le prédestiner à fendre la mer plutôt qu’à s’encombrer de marchandises. Néanmoins, les armes de la Marine n’y figuraient pas. Ainsi, elle ne s’en inquiéta pas et avança, aussi digne que possible vers la passerelle. Un marin aux allures de flibustier l’arrêta. « Oh-là madame. » fit-il, en apercevant son ventre rond. « L’accès au Inquisitore est interdit à toute personne étrangère à l’équipage. » la mit-il en garde, les deux mains sur les hanches. Ses épaules tendaient le tissu de sa vareuse grise, et une barbe naissante laisser deviner une large cicatrice sur son menton. Ses manches longues, cependant, semblaient assez tirées pour masquer quelque chose, mais on devinait les prémices d’une large cicatrice le long de son poignet. Sur son poignet droit, intriguant. Relevant ses yeux du bras du marin, Eva lui adressa un regard noir. « J’ai de quoi payer… » commença-t-elle. « Ce n’est pas le problème, madame. Seuls les membres de l’équipage peuvent prétendre à monter à bord. Tant que le capitaine n’est pas revenu, les ordres ne changeront pas. » la coupa-t-elle. Sentant les larmes monter à ses yeux, Eva respira un grand coup et se calma. Trop de choses en même temps. Ce n’était pas la peine de s’emporter pour cela. Cet homme était simplement un peu niais, il fallait prendre le temps de lui expliquer … mais justement, c’était de ça qu’elle manquait ! « Et quand va-t-il revenir votre capitaine ? » lui demanda-t-elle, afin de l’amener sur un terrain un peu plus malléable. « Il est parti voir le seigneur de cette ville, madame. Giovanni Auditore, madame. » répondit-il, aussi formel que s’il effectuait son rapport à son supérieur. Entendre prononcer le nom de son mari tira une plainte sourde à la jeune femme. Elle tourna la tête et se mordit la lèvre afin de ne pas laisser le chagrin affecter ses actions. Se reprenant du mieux qu’elle put, elle planta à nouveau son regard dans celui du marin. « Giovanni Auditore est mort. Et si votre capitaine se trouvait avec lui, alors il l’est lui aussi. » lâcha-t-elle, commençant à hurler sur la fin de sa phrase. Le marin esquissa un pas en arrière et ouvrit deux fois la bouche avant de finalement arriver à parler. « Excusez-moi, dame Eva. Je ne vous avais pas reconnu. Je suis Keldan, second de l’Inquisitore. Je me doutais bien que quelque chose comme cela arriverait. Bougre d’imbécile ! Combien de fois lui ais-je dit que c’était une mauvaise idée ! Ah ça non, toujours à décider, et voilà que la Marine nous tombe dessus ! Car ça ne peut que … » commença à s’emporter le marin. « Vous me connaissez ? » le coupa la jeune femme, à mi chemin entre le soulagement et la surprise. Le marin haussa les épaules. C’était étrange : il ne semblait nullement affecté par la disparition de son capitaine. Il invita la jeune femme à le suivre à bord puis hurla une série d’ordres à ses hommes avant de commander à ce qu’on lève la grand voile. « Mon capitaine était venu négocier avec votre mari, toutes mes condoléances, afin de fomenter une rébellion contre ces marines. Mais il a apparemment échoué. Au diable ces maudits soldats, que le grand cric me croque ! Ah ça, je m’occuperai moi-même de … » expliqua-t-il. « Une rébellion ?! » s’inquiéta-t-elle. « Oui, une idée de votre mari. Malheureusement, on dirait que l’affaire a été étouffée dans l’œuf. Bien, nous avions pour ordre de mettre les voiles vers un autre groupe de révolutionnaires si les choses se passaient mal. On dirait bien que les Marines commencent à outrepasser leurs droits … nous ne pensions pas qu’ils oseraient attaquer sur une simple suspicion ! » répondit le second, toujours aussi serein. Il chargea un marin de s’occuper de la barre puis invita Eva dans une cabine. Il lui montra rapidement la couche, ainsi qu’une cache où ranger ses affaires. « Je discuterai avec le capitaine pour qu’il vous cède sa cabine, vu votre état, ma dame. » termina-t-il, en attrapant son bagage. « Votre … capitaine ? Mais … il est mort ! » s’étonna Eva. « Mort ? Oh, ne vous inquiétez pas … il n’est pas comme tout le monde, vous savez, c’est un détenteur d’un fruit du démon. » expliqua-t-il avant de fermer la porte. Eva se contenta d’un « Oh. » éloquent. Elle connaissait la légende de ces fruits, mais jamais elle n’avait cru que cela soit possible. Elle avait déjà lu des récits sur de tels aliments. Oscillant entre un état amorphe et un désespoir absolu, elle s’assit sur la couche, appréciant le contact du matelas sous elle. Elle bascula et s’allongea entièrement sur le côté. Ramenant la couverture sur le côté, elle se la plaqua contre la bouche, des larmes commençaient à perler de ses yeux. Toutes ces émotions en une seule journées avaient eu raison de sa résistance, et elle se laissa peu à peu sombrer dans un sommeil douloureux, bercé d’explosions et morts lorsque … ... « Quand avez-vous eu les premières contractions madame ? » « Il y a … une heure … dans ma cabine. C’est trop tôt … sept mois … » « Des jumeaux je suppose, ne vous inquiétez pas. Le voyage a du provoquer l’accouchement. » … « De magnifiques fils, deux Auditore, dame Eva … dame Eva ?! » ~~~ [Ville sous contrôle de la Marine, il y a 8 ans.] « Ancora ! » Levant la main, l’adolescent la plaça au dessus de son épaule, doigts tendus. Rapace, prêt à s’emparer de sa proie. Devant lui, dans le noir, se trouvait un vieillard, à l’œil blanc et aux cicatrices nombreuses. Il était assis sur une chaise en bois miteuse et appuyait son coude sur une table de la même facture. La simple lumière d’une bougie éclairait son visage et la pièce présente dans sa main. Un sourire enjoué se dessinait sur ses lèvres à chaque tentative infructueuse du gamin visant à s’emparer de l’objet. L’objectif, simple en apparence, prenait une toute autre tournure face à un maître voleur. Une goutte de sueur perla sur le front de l’apprenti, alors qu’il tâchait de s’acquitter de l’exercice de son maître. Ce n’était là qu’une des épreuves qu’il s’était fixé afin de parcourir son propre chemin de la justice. Il y avait longtemps qu’il avait compris qu’on ne pouvait lutter d’égal à égal face à la Marine. C’était une époque barbare et la mort y était inévitable. Seulement, bien trop de personnes étaient involontairement mêlées dans ce conflit, et seuls les coupables devaient payer. C’était un cruel dilemme, qui l’avait conduit à rechercher un art plus subtil que la diplomatie. Un art que peu d’hommes étaient prêts à dispenser en ce monde. Il n’œuvrait pas pour le chaos, seulement pour son honneur et son frère. Il ne pouvait donc pas décemment rejoindre une confrérie. Non, il devait se contenter des parcelles de savoir qu’on voudrait bien lui offrir, apprenant le reste sur le tas. On ne pouvait prétendre à une maîtrise parfaite d’un art qu’en multipliant les expériences, et l’art de l’assassinat ne faisait pas défaut. Il devait allier discrétion et efficacité. Témérité et sagesse. Durant ses premières années, il avait multiplié les rixes pour n’importe quel prétexte, l’emportant bien souvent grâce à sa seule hargne. Mais peu à peu, il avait commencé à se former à l’art de la rapière, sa seule arme. Avant de rencontrer un maître d’arme. Deux trois mouvements, et un brin d’audace. Voilà ce qui lui était resté, bien peu mais fort utile. Seulement, cette voie n’était pas celle qu’il s’était destinée. Non, il voulait être invisible, rester dans l’ombre sans jamais apparaître aux yeux du monde. Être la main de fer sous le gant de soie de la diplomatie. Alors il devrait tout d’abord apprendre à ne faire qu’un avec les ombres. Il devait devenir un voleur accompli, quelqu’un pour qui les ombres s’ouvrent. Marcher parmi elles, les dompter telles de farouches compagnes. Offrant un sourire narquois à son maître, Rafaelo leva sa main gauche un peu plus haut et esquissa un mouvement avant de ramener son bras. Le maître voleur ne s’y laissa pas prendre, il ne frémit même pas, continuant d’observer son élève avec la même suffisance. Cependant, à l’instant même où l’adolescent avait amorcé le premier geste, il avait compté sur ce leurre pour faire glisser sa main droite horizontalement. Le regard du maître rivé sur son visage, ce mouvement restait hors de son champ de vision. Il abattit donc subrepticement son coup vers la pièce lovée au creux de la main du vieillard. « Moi aussi, j’ai deux mains, ragazzino. » ricana l’homme, retenant le poignet de Rafaelo de sa main libre. « Giocato bene. Tu as compris l’essentiel de la leçon : l’art de la diversion. Si tu vas à gauche, alors assure-toi de vouloir aller à droite. » conclut le maître voleur tout en se relevant. Il fit le tour de son élève et l’observa longuement, songeur. D’un geste distrait, il rajusta sa chemise en lin et fit retomber sa cape noire par dessus. « Bene. On va continuer avec un exercice un peu plus … difficile. Rapporte-moi le contenu du coffre en acier dans la chambre du colonel. » ordonna-t-il. Surpris par la nouveauté de l’exercice, l’adolescent fronça les sourcils mais ne posa aucune question. Pas plus d’informations, rien ? Cela faisait quatre mois qu’il s’entraînait sans relâche : lancer de dagues, escalade, musculation et autres. Son corps s’était taillé peu à peu, il était devenu bien plus souple qu’avant. Sa jeunesse aidant, il n’éprouvait aucune difficulté à se mouvoir sur les toits de la cité, et apprenait à une vitesse impressionnante. Il ne possédait certes pas la dextérité de son mentor, mais celui-ci se targuait souvent de laisser au moins un élève de qualité derrière lui, bien que Rafaelo ne fut son seul apprenti. Celui-ci avait tant insisté que le vieil homme, lassé, et quelque peu impressionné par l’audace de l’enfant, avait finalement accepté. Il ne l’avait pas regretté une seule seconde. À seize ans, le futur assassin était déjà plus agile et endurant que la moyenne. La haine était un moteur efficace, surtout sur un jeune corps. Et il ne se passait pas un seul jour sans qu’elle ne l’attise. À chaque fois qu’il croisait un Marine, à chaque fois qu’un abus de pouvoir était commis … à chaque fois qu’il sortait à l’air libre. Son maître lui avait imposé de ne corriger personne tant qu’il était son apprenti. Le jeune homme avait accepté à contrecœur, il ne pouvait pas s’empêcher de passer à tabac tout Marine qui fut à sa portée à la moindre incartade. Seulement, ce comportement lui avait déjà valu deux semaines d’emprisonnement, et il avait échappé de justesse au pilori dans une autre ville. Il ne s’agissait pas de crimes importants, mais cela avait suffit à attiser sa haine, déjà conséquente. C’était donc un brasier de colère qui soufflait en lui, et le poussait vers des sommets inexplorés. Ce ressentiment était tel que lorsqu’il était question de nuire à ses ennemis de toujours, son égo ne possédait aucune limite. Raison pour laquelle il ne voulait pas en savoir plus concernant sa cible. Cette nuit, il s’emparerait de son objectif. Il avait déjà passé tellement de temps à observer la caserne, à imaginer toute sorte de plans pour s’y engouffrer et semer le chaos qu’il n’était pas nécessaire de s’attarder plus longtemps. Il inspira profondément pour calmer son cœur, s’emportant par l’euphorie de la situation. Il possédait enfin le pouvoir de faire quelque chose, du moins, son maître le pensait ! « Un istante. Personne ne doit savoir que tu étais là, compris ? » précisa le vieillard. Rafaelo opina du chef. Cette restriction atténua quelque peu son engouement. Quel était le plaisir si ses victimes n’étaient pas au courant de ses méfaits ? Bah, peu importe. Seul le résultat devait compter. Il s’inclina donc devant son mentor puis recula dans les ombres. « Il vostro verbo è il mio ordine. » lâcha-t-il, une fraction de seconde avant de disparaître au dehors. ~~~ Le clair de Lune offrait une vue imprenable sur la caserne. Des feux allumés à chacune des quatre tours ne l’en rendaient que d’autant plus visibles. La première difficulté consisterait à escalader la muraille. Les murs étaient lisses, et ne possédaient aucune prise. Et alors ? Dans ce cas, il n’y avait qu’à s’en créer. Rafaelo soupesa le sac de toile qu’il tenait dans sa main droite. Des dizaines de pointes de fer effilées. Grâce à ça, cet obstacle serait aisément franchissable. Il n’aurait qu’à viser les interstices entre les pierres, et à faire vite, afin de ne pas trop forcer sur ces fragiles appuis. De même, il avait repéré une charrette pleine de paille non loin d’un rempart, pouvant servir à son retour. Il s’avança donc vers la muraille et enfonça violemment la première prise. Comme il l’avait escompté, celle-ci s’enfonça sans problème dans la moitié de sa longueur. Cela suffirait amplement à supporter son poids. Il planta alors le second et poursuivit son ascension, la rumeur de la ville étouffant le son de sa progression. Grâce à son stratagème, il ne lui fallut que quelques minutes pour venir à bout de cet obstacle, il se maintint sur un renfort des remparts, attendant que les soldats de gardes aient fini de passer pour leur ronde. Il se hissa alors sans bruit. Restant accroupi, il se mit à l’abri du regard des tours et avança vers celle qui était la plus proche. Bien que la nuit jouait en sa faveur, on ne pouvait jamais savoir sur quoi on allait tomber. Il ouvrit alors doucement la porte et se glissa dans le noir, dans un silence quasi absolu. S’infiltrer, chose faite. Il ne lui restait à présent plus qu’à se fondre dans le décor pour gagner sans risque le terrier du colonel. L’adolescent avait longuement entendu parler de lui. Un aristocrate qui se cachait derrière son rang pour mener un règne de terreur sur la ville. Il ne devait son statut qu’à sa capacité à sacrifier les bons hommes au bon moment. Un loup parmi les lâches. L’exemple même de ce que Rafaelo exécrait. Il opprimait le peuple et le faisait souffrir, une raison de plus pour que l’apprenti sa fasse une joie de lui donner une leçon. Avançant à tâtons dans les ombres, le jeune homme réussit à trouver une armoire. Exactement ce qu’il cherchait. Ouvrant doucement la porte, il s’y glissa et constata avec joie qu’elle était remplie d’uniformes. La chance lui souriait donc. Il en choisit un du mieux qu’il le pouvait dans ces conditions et le revêtit, s’assurant de la taille et aussi du fait qu’il masquait au mieux son visage, et son corps. Les soldats devaient un minimum se connaître, alors pour mieux passer inaperçu, il ne fallait pas leur laisser le moindre doute. Il se remémorait avec sourire les premières leçons de son maître. Le mieux pour passer inaperçu, c’est d’être le plus visible possible. Une de ses phrases favorites. Se glissant hors de sa cachette, il trouva rapidement les escaliers puis il s’y engouffra, descendant dans la cour. Il put ainsi découvrir, avec le peu de lumière émise par la Lune, qu’il se nommait Lt. Norrington. Bien, il fallait espérer que le gradé ne soit pas la première personne sur qui il tomberait. De toute manière, si cela se passait bien, il ne croiserait personne. Mais même si l’on se remettait à la chance, il valait mieux ne rien laisser au hasard. Pourtant, cette fois, celle-ci semblait entièrement lui sourire : pas une âme ne se montra entre lui et le donjon, lieu présumé des appartements du Colonel, bien qu’il y ait de l’agitation vers les portes de la caserne. C’était à l’opposé de son chemin, alors bien peu lui en importa. Rafaelo s’engouffra sans mal dans les couloirs du donjon, et il ne lui fallut pas longtemps pour localiser les appartements de sa cible. Il croisa deux soldats, qui baissèrent aussi tôt la tête en le croisant. Cependant, il lui semblait étrange que cet endroit ne fut pas mieux gardé. L’opulence des soieries et autres décorations portaient à croire que bien peu d’hommes étaient invités dans ce lieu de « raffinement ». Et donc, que le Colonel n’aimait pas que ses hommes ne viennent chez lui. Rafaelo s’arrêta devant une massive porte en bois de chêne, soigneusement ouvragée. Voilà donc où tout l’argent passait. Des impôts drastiques pour la protection de la ville. Foutue Marine ! Il serra son poing et expira afin de se calmer. Se laisser emporter par les émotions n’était jamais bon, on ne pouvait clairement analyser une situation ainsi. Il posa la main contre la porte puis fit le vide à l’intérieur de lui, afin de percevoir si quelqu’un se trouvait dans l’appartement. Il frappa une fois, deux puis quand il fut sûr que personne ne s’y trouvait, il entra. Ce type était vraiment trop confiant : la porte n’était même pas verrouillée. L’adolescent se glissa donc dans la chambre du Colonel et se dirigea directement vers la penderie. Il l’ouvrit en grand, et une flopée de richesses gaspillées s’étalèrent devant lui. Il repoussa les vêtements avec un grognement courroucé. Si un coffre était caché quelque part, ce serait bien ici. Il appuya sa main contre le mur mais ne sentit pas de coffre, même en fouillant attentivement. Perplexe, il se retourna. Rien d’autre de visible dans la pièce, lorsque soudain, il toqua contre le fond de la penderie. Le bruit qui en résulta lui tira un sourire malicieux. Un double fond. Tirant une dague de sa ceinture, il entreprit de trouver l’interstice démarquant la dimension de cette pièce secrète. Pièce, car c’en était une, un mètre quatre-vingt de haut contre trois de large. Insérant sa lame dans l’interstice, il donna un coup sur la garde de celle-ci et elle s’y enfonça. Il en résultat un déclic et le passage bascula, révélant une alcôve secrète. De nombreux parchemins y étaient entassés, ainsi qu’un gigantesque coffre. Se reculant, le voleur put constater le contenu de la pièce, grâce à la faible lumière qui filtrait à travers la fenêtre. Un gigantesque A auréolé de trois serpents était gravé dessus. « Auditore ? » marmonna Rafaelo, un frisson de rage lui parcourant l’échine. Il resta là quelques secondes avant de se décider à ouvrir le coffre. Celui-ci s’ouvrit sans peine et révéla son contenu ésotérique au jeune homme. Il y glissa les mains et découvrit une étrange armure, ainsi qu’une tunique ornée du sigle de sa famille. Une ceinture ornée de plusieurs dagues et un bracelet renforcé. Les autres richesses du coffre semblaient avoir été pillées, ce qui tira un nouveau grognement à Rafaelo. Il enleva alors la tenue du lieutenant puis revêtit celle de ses ancêtres, car il ne pouvait s’agir que ce cela. L’habit, un peu trop grand, s’adapta à merveille. Une capuche lui tombait sur le visage, masquant ses yeux et une demi-cape masquait son bras droit. De même, tout s’agençait de telle manière que les armes venaient naturellement à portée. Il fixa ensuite le bracelet sur son bras droit, sans plus s’interroger sur son usage. Il replaça l’habit qu’il avait dérobé un peu plus tôt dans le coffre et referma soigneusement le tout. Ah, ce fourbe serait drôlement déçu la prochaine fois qu’il ouvrirait ce coffre ! L’adolescent quitta ensuite soigneusement les lieux, ouvrant la fenêtre pour ne pas repasser sous l’œil des Marines. Il savait que les biens de sa famille avaient été éparpillés au quatre vents, mais jamais il n’aurait cru en retrouver une partie ici, et surtout cet étrange accoutrement. Alors qu’il enjambait le parapet, il ramena son bras contre lui, et le mécanisme du bracelet s’enclencha soudainement, faisant jaillir une dague de là. Rafaelo sursauta et examina la lame secrète. Son cœur s’arrêta une fraction de seconde en analysant ce simple mécanisme. Cette armure appartenait à sa famille, et ce bracelet … des Assassins ? C’était à la fois étonnant, et rassurant. Ainsi, il avait donc récupéré son juste héritage. Cette idée occulta l’objet de la mission de son maître, tant l’importance de cette découverte le perturbait. Il fallut le son d’un coup de feu pour le ramener sur terre. L’apprenti se laissa glisser à l’intérieur de la pièce, craignant que le coup soit pour lui. Il passa la tête dehors, discrètement et aperçu alors un rassemblant de cinq-six Marines juste en bas du donjon. Il distingua sans peine le Colonel à la lumière de la torche d’un de ses sbires, mais celui-ci tenait une arme à feu dans la main et venait apparemment de tirer dans le vide. Un homme était agenouillé devant lui, enveloppé dans une cape noire. Deux soldat l’entouraient et le maintenaient d’une main de fer, mais il ne pouvait pas en voir plus de là où il se trouvait. Rafaelo enjamba alors le parapet de la fenêtre et se laissa tomber sans bruit sur le balcon de l’étage du dessous, se rapprochant de la scène. Il répéta l’opération, aussi discret que possible et fut alors assez près pour distinguer les visages et entendre les maigres paroles prononcées. « Dis nous où se trouve le repère des tiens, la Volpe. Sinon, la prochaine balle te privera d’une de tes mains. » menaça le Colonel, aussi couard que sa réputation le présumait. Le cœur de l’Auditore manqua un battement. La Volpe ? Impossible, son maître ne pouvait se faire prendre ! Un autre coup de feu retentit, accompagné d’un terrible cri de douleur. Serrant les dents, il se risqua à passer la tête par-dessus et observa la scène avec rage. La capuche du prisonnier était tombée, et révélait le visage de son maître. Sa main droite n’était plus qu’une flaque de sang et de chair. Il haletait et suait à grosses gouttes. Enfoirés de Marines ! Regardant le mécanisme du bracelet, Rafaelo le déclencha une nouvelle fois en relevant son poignet et rengaina la lame de la même manière. Il ne pouvait pas regarder ça sans réagir. Il attrapa deux piques en fer dans sa bourse et grimpa sur la balustrade. Il se tint droit, et lança ses deux dagues improvisées. Aussi effilées que des aiguilles, les lames vinrent se planter dans les gorges des deux soldats maintenant la Volpe. Ils s’effondrèrent dans un gargouillis et les autres soldats se retournèrent aussi tôt, croyant que le danger venait de derrière eux. Deux autres pointes vinrent les cueillir dans la nuque. À peine à cinq mètres au dessus d’eux, Rafaelo possédait une vue imprenable sur eux. Et sots qu’ils étaient, il ne se doutaient de rien ! Deux dernières pointes vinrent achever le dernier soldat, laissant le Colonel dernier survivant. Celui recula alors, paniqué, et se plaqua contre la porte du donjon. Abruti. Rafaelo bondit de son perchoir et atterrit avec souplesse devant lui. Il réussit à amortir la chute sans rouler, et son arrivée terrifia le gradé. Celui-ci pointa son arme sur lui, tremblant de peur. « Où as-tu trouvé ces habits … ! » bégaya-t-il. Rafaelo écarta les mains, en guise de réponse, un masque de haine sur son visage. La Volpe semblait à peine réaliser ce qu’il se passait. « Memento mori. » anonça-t-il comme une sentence. « Ce n’est pas possible, il n’existe plus un seul Auditore, les Assassins ont été éradiqués ! » gémit-il. « Vous avez du en oublier, dans ce cas. » répondit Rafaelo, menaçant au possible. Le Colonel se terra encore plus contre la porte de son donjon et ne cessait de maintenir en joue. Oubliant toute mesure, Rafaelo avançait lentement, empreint d’une rage sourde. Il se décala d’un pas, évitant la balle qui lui était destiné. Trop prévisible, trop faible. Il bondit alors et enfonça la lame dans le cœur du Colonel. Il a retira tout aussi sèchement, accompagnant sa victime au sol. Il lui offrit un regard empli de haine et supporta les derniers instants de sa vie avec honneur. « Tu as pêché, et tu payes pour tes crimes. Puisses-tu trouver le repos. » murmura-t-il, en fermant les yeux du mort. « Resquiescat in pace. » Rafaelo se releva d’un seul bond, faisant face à ce nouvel arrivant. « … Césare ? » s’étonna-t-il, serrant la main de son frère, et l’enserrant dans ses bras. Un toussotement tira les frères de leurs retrouvailles. La Volpe gisait sur les marches, nageant dans son propre sang. Une hémorragie mortelle. Rafaelo se rua à côté de lui et suréleva sa tête. Le mourant fut parcouru d’un spasme. « Ils sont tombés sur une planque de la guilde des voleurs, un taverne du nord-ouest de la ville. Je revenais à peine de mission qu’ils ont surgi et on fait un massacre. La Volpe s’est interposé pour me permettre de fuir, mais ils l’ont attrapé. Désolé, Raf’, je suis arrivé trop tard. Le temps que je dégage le passage … » s’excusa Césare. La Volpe le coupa en secouant la tête. « C’était mon choix … importa poco… *kof* … Je suis content que tu aies retrouvé l’héritage de ton père, Rafaelo. Adesso, laissez moi … dépêchez-vous avant que les renforts n’arrivent … » fit-il, en tentant de se relever. Les jumeaux l’aidèrent à se redresser et à aller jusqu’à la porte contre laquelle il s’adossa, juste à côté du cadavre du Colonel. Les deux frères se regardèrent puis sur un signe de la tête laissèrent là le maître voleur. Césare s’en détourna sans regarder, mais Rafaelo chercha le regard de la Volpe avant de quitter les lieux. Celui-ci lui offrit un sourire plein de compassion avant de lui faire signe de continuer de la tête. Il se savait déjà condamné à mort … « Suis-moi, j’ai dégagé le passage. » fit Césare, en emmenant son frère vers les écuries. « Toi … seul ? » s’étonna-t-il, son frère n’avait jamais été très porté sur les armes. « Oui, moi. Tu n’es pas le seul à avoir profité d’un enseignement de qualité, Raf’. » répondit-il, malicieux. Il n’en dirait pas plus. Voilà comment était Césare, mais Raf’ n’en avait rien à faire pour l’instant. Il suivit son frère dans les ombres, une chape de tristesse s’étant emparé de son cœur. Au moins, l’un de ces monstres avait payé … mais à quel prix. Si les Auditore étaient vraiment des assassins, alors il ferait tout pour leur faire honneur, et devenir le plus talentueux de tous. Si vis pacem, para bellum. ~~~ [De nos jours ...] >> Test RP Le Test rp est obligatoire, il vous sera donné par le modérateur responsable de la section présentation. Faire un test rp avant l'intervention sera totalement inutile : il ne comptera pas. |
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Informations IRL
- Prénom : Paul
Age : 21 ans
Aime : le cherry coke
N'aime pas : le saucisson au poulet
Personnage préféré de One Piece : Chopper =D
Caractère : caractériel
Fais du RP depuis : 9 ans
Disponibilité : variable, fonction de mon boulot mais en général, un peu tous les jours
Comment avez vous connu le forum ? Grâce à Cesare =)
Dernière édition par Rafaelo Auditore le Lun 31 Jan 2011 - 19:39, édité 7 fois