« T’as vu les Amazones à poil toi ? Gihiaha ! »
…
Je préfère fermer ma gueule, ils parlent sans s’arrêter depuis qu’ils sont à fond de cale. Les roulis du navire bercent tout ce beau monde depuis près d’une heure et ils ne s’arrêtent pas de jacter. Douze bonhommes, douze pirates à la mord-moi le nœud. Pas si mauvais les bougres pour avoir traversé la Belt sans se faire bouffer, mais une belle brochette de marins d’eaux douces quand même.
« T’as une sale gueule quand même l’éclopé ! T’as pas dû t’en taper une seule ! HEIN LES GARS ?! Gihiaha ! »
Les autres qui rigolent. Voilà que j’ai la paluche qui me démange, je me mordille la lèvre inférieure pour ne pas faire bouffer ma guibolle au petit jeune à la langue bien trop haute pour son âge. Il ya des baffes dans la tronche qui se perdent avec cette nouvelle génération, moins de vingt ans qui me sépare d’eux et pourtant je me sens plus vieux que leur père. Tout en frottant l’arrière de mon crâne contre les planches derrière, j’attends d’en placer une.
« Une fois à terre, j’en invite une à manger mon fruit ! Vous voyez c'que j'veux dire !»
« Ouéééé ! T’es l’meilleurs Bobby ! YAHAHAHA ! »
« Tu sais où elles nous emmènent gamin ? »
« Voilà qu’elle parle la chose les gars ! »
La chose. Bon début pour un pirate qui vient de se donner l’unique objectif d’être le plus crains des océans.
« Et où qu’c’est qu’elle nous emmène selon toi le monstre ? »
Le monstre. T’as beau le savoir, c’est vexant Palsambleu !
« Rusukana petite tête. »
L’annonce sonne comme un coup de feu dans une taverne, ils ont beau être jeunes, ils connaissent l’île des bêtes. Le plus large d’entre eux, un solide gaillard qui baissait la tête pour ne pas se l’encastrer dans une poutre à chaque mouvement du bateau, regarde dans ma direction.
« Des conneries »
« A ta guise mon gros »
Voilà que l’ambiance retombe, j’en ai limite des fourmis là où je peux plus en avoir. Si tu pouvais jeter un coup d’œil sur le pont que je discute avec les jeunes.
Sur le pont principal des Amazones, Libéria jetait son regard aussi loin que le ciel dégagé de Calm belt le permettait. S’enfilant son litron de whisky, la guerrière pestait en malaxant la rambarde en bois d’une main puissante. Rosalia, les cheveux frisés dans le vent se présenta à elle.
« C’est l’homme qui te met dans cet état ? »
« … On aurait pu se charger de cette histoire nous-mêmes ! Putain d’hommes ! »
« Rusukana, Amazon Lily, Calm Belt… On ne peut pas se permettre de s’axer sur un seul front Libéria et puis si… »
« S’il réussit hein ? S’il réussit où sera la fierté des Amazones ? Dis-le-moi ? Où ? »
La capitaine explosa sa bouteille contre le bastingage et envoya un coup de pied qui arracha la moitié de la balustrade. Les énormes serpents marins qui escortaient le bateau sifflotèrent en accompagnant du regard les planches qui volaient dans le ciel.
« Tu as trop bu Libéria »
« Et toi t’es entrain d’attraper l’amour ! »
« L’amo… Non ! Je ne suis pas malade ! Je n’ai rien à foutre de cet homme ! De cette chose ! De ce… »
« T'as une douce opinion de moi quand tu daignes enfin parler ! Zagahahaha ! »
Je reprends la narration l’ami. Au meilleur moment d’ailleurs. Ma main droite déroule lentement le dernier cordage qui entrave encore mon poignet gauche, je lançce un regard sur le pont. Vrai qu’il est propre, déjà quand je m’étais fait traîner il était propre, mais là c’est une saloperie de miroir. Presque une semaine que je n’ai pas foulé un pont, la plus longue période de ma vie sans que mon pied ne touche les lattes salines d’une embarcation. L’équipage est foutrement bien organisé pour s’occuper des voiles, même sans une once de vent, les Amazones s’afférent à profiter de la traction des reptiles géants. Même si pour le coup, les donzelles venaient de faire un arrêt sur image. Palsambleu ! Même la roussarde a dégrisé !
D’un mouvement rapide, elle dégaine son bazooka et le pointe sur mon bide, trente amazones suivent aussitôt en dégainant fusils et arcs.
« Comment tu t’es libéré homme ? »
« Je ne suis pas votre prisonnier femmes»
« Les autres ? »
« Ce ne sont plus vos prisonniers non plus »
Surgissant derrière Scab, l’imposant pirate venait de monter les escaliers. D’un regard, il balaya l’assistance avant de tomber à genoux en crachant une perle de sang et s’écroula sans un bruit. Tournebroche fit claquer ses lombaires et tituba jusqu’au bastingage en respirant l’air marin à plein poumons.
« Humpfff… Tu ne m’aimes pas rouquine, mais moi, je te hais bien plus…Pshhh… On arrive quand ? »
…
Je préfère fermer ma gueule, ils parlent sans s’arrêter depuis qu’ils sont à fond de cale. Les roulis du navire bercent tout ce beau monde depuis près d’une heure et ils ne s’arrêtent pas de jacter. Douze bonhommes, douze pirates à la mord-moi le nœud. Pas si mauvais les bougres pour avoir traversé la Belt sans se faire bouffer, mais une belle brochette de marins d’eaux douces quand même.
« T’as une sale gueule quand même l’éclopé ! T’as pas dû t’en taper une seule ! HEIN LES GARS ?! Gihiaha ! »
Les autres qui rigolent. Voilà que j’ai la paluche qui me démange, je me mordille la lèvre inférieure pour ne pas faire bouffer ma guibolle au petit jeune à la langue bien trop haute pour son âge. Il ya des baffes dans la tronche qui se perdent avec cette nouvelle génération, moins de vingt ans qui me sépare d’eux et pourtant je me sens plus vieux que leur père. Tout en frottant l’arrière de mon crâne contre les planches derrière, j’attends d’en placer une.
« Une fois à terre, j’en invite une à manger mon fruit ! Vous voyez c'que j'veux dire !»
« Ouéééé ! T’es l’meilleurs Bobby ! YAHAHAHA ! »
« Tu sais où elles nous emmènent gamin ? »
« Voilà qu’elle parle la chose les gars ! »
La chose. Bon début pour un pirate qui vient de se donner l’unique objectif d’être le plus crains des océans.
« Et où qu’c’est qu’elle nous emmène selon toi le monstre ? »
Le monstre. T’as beau le savoir, c’est vexant Palsambleu !
« Rusukana petite tête. »
L’annonce sonne comme un coup de feu dans une taverne, ils ont beau être jeunes, ils connaissent l’île des bêtes. Le plus large d’entre eux, un solide gaillard qui baissait la tête pour ne pas se l’encastrer dans une poutre à chaque mouvement du bateau, regarde dans ma direction.
« Des conneries »
« A ta guise mon gros »
Voilà que l’ambiance retombe, j’en ai limite des fourmis là où je peux plus en avoir. Si tu pouvais jeter un coup d’œil sur le pont que je discute avec les jeunes.
Sur le pont principal des Amazones, Libéria jetait son regard aussi loin que le ciel dégagé de Calm belt le permettait. S’enfilant son litron de whisky, la guerrière pestait en malaxant la rambarde en bois d’une main puissante. Rosalia, les cheveux frisés dans le vent se présenta à elle.
« C’est l’homme qui te met dans cet état ? »
« … On aurait pu se charger de cette histoire nous-mêmes ! Putain d’hommes ! »
« Rusukana, Amazon Lily, Calm Belt… On ne peut pas se permettre de s’axer sur un seul front Libéria et puis si… »
« S’il réussit hein ? S’il réussit où sera la fierté des Amazones ? Dis-le-moi ? Où ? »
La capitaine explosa sa bouteille contre le bastingage et envoya un coup de pied qui arracha la moitié de la balustrade. Les énormes serpents marins qui escortaient le bateau sifflotèrent en accompagnant du regard les planches qui volaient dans le ciel.
« Tu as trop bu Libéria »
« Et toi t’es entrain d’attraper l’amour ! »
« L’amo… Non ! Je ne suis pas malade ! Je n’ai rien à foutre de cet homme ! De cette chose ! De ce… »
« T'as une douce opinion de moi quand tu daignes enfin parler ! Zagahahaha ! »
Je reprends la narration l’ami. Au meilleur moment d’ailleurs. Ma main droite déroule lentement le dernier cordage qui entrave encore mon poignet gauche, je lançce un regard sur le pont. Vrai qu’il est propre, déjà quand je m’étais fait traîner il était propre, mais là c’est une saloperie de miroir. Presque une semaine que je n’ai pas foulé un pont, la plus longue période de ma vie sans que mon pied ne touche les lattes salines d’une embarcation. L’équipage est foutrement bien organisé pour s’occuper des voiles, même sans une once de vent, les Amazones s’afférent à profiter de la traction des reptiles géants. Même si pour le coup, les donzelles venaient de faire un arrêt sur image. Palsambleu ! Même la roussarde a dégrisé !
D’un mouvement rapide, elle dégaine son bazooka et le pointe sur mon bide, trente amazones suivent aussitôt en dégainant fusils et arcs.
« Comment tu t’es libéré homme ? »
« Je ne suis pas votre prisonnier femmes»
« Les autres ? »
« Ce ne sont plus vos prisonniers non plus »
Surgissant derrière Scab, l’imposant pirate venait de monter les escaliers. D’un regard, il balaya l’assistance avant de tomber à genoux en crachant une perle de sang et s’écroula sans un bruit. Tournebroche fit claquer ses lombaires et tituba jusqu’au bastingage en respirant l’air marin à plein poumons.
« Humpfff… Tu ne m’aimes pas rouquine, mais moi, je te hais bien plus…Pshhh… On arrive quand ? »