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La glace chaude.


Precedently

Je suis au milieu de nulle part ailleurs, loin des plateaux où les antennes des escargots ne font que se capter entre eux. Isolé de la civilisation, un vrai lion dans une jungle où les branches me fouettent la gueule. C'est pas que je pourrais pas briser ce qui me barre la route, mais j'ai aucune envie de détruire la nature qui m'accueille en son île. On peut parler de Karma, c'est juste pas le moment d'alerter les prédateurs avec des coups de machette. Ouais, un katana, mais passons...

A la recherche de matériaux pour le navire, je me perds de plus en plus du point de départ. A l'est, le bateau ? C'est bien beau, me voici à l'ouest. Je me suis égaré du courant d'eau et plus j'avance, plus mon estomac se resserre. La peur de rencontrer un Amiral, sûrement. Normal que je me fasse du souci après avoir affronté Sloth. J'en garde toujours les cicatrices, elle, sa paresse et son pouvoir... Diantre, pourquoi j'ose m'aligner face à cette vermine qui m'a donné une leçon de morale. Je risque de finir mes jours comme elle si je m'obstine à prendre un chemin qui n'est pas le mien.

Adios, cette envie de devenir Shichibukai. Et encore, je l'ai pas annoncé à Luka... Que vais-je lui dire ? Oh, tu tombes bien, j'ai une autre nouvelle, fini ma poursuite du titre de corsaire. Elle va me prendre pour une girouette qui n'a aucun plan en tête. Je me tracasse pour rien... J'ai qu'à lui dire que c'est le destin qui a pas voulu.

Ahaha, le destin.

Même à la moitié de ma force, je vois les choses du bon côté. Ça veut peut-être rien dire pour certains, mais je sais ce que j'ai à faire. Je marche en respirant bien fort jusqu'à la nuit tombée où je pourrais me guider à la lumière des étoiles.

Je vis et je souris.
Rien de plus simple.



    Devant moi, le monde entier. Après moi, le déluge. J'avance sans crainte, la tête bien portée sur mes épaules d'ex-capitaine. Je ne suis plus qu'un camarade perdu en jungle et c'est dans les instants où la sueur coule à foison que je m'imagine une autre vie. Mais soudain, un cri d'homme m'arrache à mes rêves et me revoilà dans la réalité de mon moment. Un autre homme ?

    - Au secouuuuuurs ! TAS DE FOIN !

    Diantre, il risque d'alerter les autres prédateurs. Je décide d'esquisser l'air avec des bonds, toujours plus haut. J'évite les obstacles et je me rends à point nommé entre le gus et la grosse bête qui lui fait jurer le foin de nos moissons.

    Recroquevillé sur lui-même, il tremble à moitié de honte et de peur. Il attend l'issue finale qu'il s'est mit en boucle sur sa caboche fêlée. Je ne fais que présumer... Le lion est mort ce soir. Ouais, ok c'est un tigre à dents de sabre. Y'a rien qui change pour bibi, il est tombé K.O. en un regard. Le roi, c'est moi !

    Je n'accepte pas qu'on bouffe un de mes semblables, surtout s'il peut m'aider à retrouver mon chemin. Il est pas bien grand, une longue barbe rousse, des habits qui datent. Un pantalon en feuille de palmier, une tenue qui se veut locale. C'est bien beau à voir, aussi confortable à porter ? Surtout pour sa dignité.

    - Hey Barbe Rousse, relève toi ! T'as plus rien à craindre.
    - Mer....Merrci ! Milles Merci nom d'un tas de foin ! Roberta !
    - Roberta ? C'est qui elle ?
    - Le nom d'un tas de foin. Et aussi celui de ma précieuse invention, mais je ne vous dirais rien !
    - J'en ai rien à faire. Et maintenant que tu t'es redressé et que t'as retrouvé la parole, tu peux m'indiquer le chemin vers l'est ?
    - PAR LES CORNES DE WAKAM LE ROUGE ! TU ES SUTERO !
    - Hm.
    - Tu as les yeux de ta mère.
    - T'en as des autres, des répliques à la con et qui ne valent pas une baguette !
    - Désolé, je suis du genre sorcier à mes heures perdues. Merci de m'avoir sauvé petit. Tu sais que j'ai connu ta mère nom d'un foin. On bossait ensemble étant jeunes, puis je suis parti à l'aventure et me voilà coincé ici, ça fait bientôt dix ans.
    - Ta salade pour endormir les autres, j'en veux pas. L'est, c'est par où ?

    J'aurais préféré monter à dos de Dino avec Luka que devoir subir cette conversation plate. En plus, je me méfie des personnes qui me reconnaissent au moindre coup d'oeil. C'est rabaissant de mentir à ce point pour se faire une amitié. J'éprouve de la pitié pour ce gars...

    Enfin, mon envie de partir est visible. Je ne le cache pas. Mais, je vais rester avec ce phénomène une petite éternité... Ça fait combien ?

    Finalement, j'aurais du le laisser se faire bouffer...


      La nuit va bientôt tomber, alors c'est toi Barbe Rousse, le galérien qui hurle au vent qu'il va faire tout noir. Bien, si mère ma gueule. Je pourrais pas refuser de t'apporter mon aide. Je veux bien jeter finalement un oeil sur Roberta, toi qui me le demande depuis déjà quatre heures. A force, j'ai les oreilles qui sifflent. Faut bien que je me fasse une raison. Mizukawa, c'est un nom qu'on retient bien. C'est comme aimer son comté. Du bon fromage qui fait saliver et Diantre ce que le monde en raffole.

      Ensuite, je me pose près d'une caverne où le bon vieux Barbe Rousse me montre sa machine. Une belle bête en acier, un corps en forme de dauphin, une sorte d'antenne fourche et quatre ailes. Il les a foutu où les voiles ? L'homme sage me regarde d'un air affable. Il cesse de jacasser et se met en veille. Son silence me perturbe, comme si j'avais l'impression de me voir dans un miroir.

      Il s'assied et croise les jambes. Je me contente de lui adresser un sourire. Puis, je regarde les étoiles qui finissent par apparaître. Elle font renaître la lueur d'un regard. D'un battement de si, le monde s'écroule et mes genoux fléchissent. Le cerveau suit et c'est la bave aux lèvres que je tombe, perdu, dans les vapes, sans échappatoire face à la volonté du roi.

      Le petit prince rencontre le lion roux.

      Je l'ai sous-estimé, j'ai craqué mon slip. Chaque fois, c'est le même cercle et je me retrouve seul. Je rêve sans doute un peu trop, où est-ce possible que je me suis caché une vérité. De la folie ? Je crois que je me sous-estime encore plus... Bien bas, je n'ai pas le choix. Je fais l'effort de me lever, car tout est une question d'effort. Je fais l'effort d'aller vers lui et de lui tendre ma main morte.

      Je boue comme par une chaude après midi d'été, sensation amer et sereine de mon éternel combat. Je ne vire pas de bord, nous avons le cap comme le dragon de glace.

      J'apprends que tout s'oublie avec le temps. Le sable s'écoule, grain par grain. Il subit la gravité comme nous tous. Alors je te pose une seule question à toi l'inconnu.

      - Qui suis-je vraiment ?
      - Quand tu es perdu, reviens aux sources.

      Roberta a besoin d'une seule pièce pour fonctionner. Comme il me manque une pièce qui définit mon rôle. Etna m'a dit un jour : ''Tu l'as pas perdu, appelle le et il reviendra''

      T'es où la pièce ?



        Sans transition, je trouve la pièce manquante. Je sors de ma dormance, je germe et j'observe avec soin. J'écoute l'entourage et la main sur ma chevelure défaite. J'éclate d'un rire de gosse et je me fous de la vielle corneille.

        - Ton invention, faut la foutre à l'eau ! Tes idées folles, on les enterre. Ta machine ne creusera jamais un assez grand tunnel pour assouvir ta soif de vengeance. Le monde a besoin de Little Garden et la vermine que t'incarnes périra de mes deux mains. La mort à ton insu. C'est ce que tu voulais, hein Wakam Le Rouge !


        Tu te veux mon allié, mais tu ne me connais pas.

        Où es-tu Mizukawa ?

        Je suis là. Je suis l'illusion optique dans mon personnage. Tu vois un pavillon noir, t'es fatigué des yeux, à force de te ramasser la tronche. Tu rêves, une sorte de mirage, je ne suis pas un vrai pirate...

        Qui sait ? Sommes-nous assez proches de la vérité ou du mensonge ? Je ne ressens bien trop ta présence. Vulgaire nuisible qui se prétend aussi féroce qu'un lion. Je suis le roi, ne l'oublie pas. On me confie mes missions, j'agis dans l'ombre. Invisible aux yeux du peuple, impopulaire et bien triste de réaliser le mal que je me suis fais pour tant de bien.

        Enfin réveillé,
        Je te tue et je ferais mon rapport demain.

        Pour l'heure, ton cadavre reposera six pieds sous terre et je récupère la précieuse boussole qui nous fera sortir de cette jungle.

        Un regard vers la casserole,
        J'ai la peau de la grande ours,
        Direction contre-ouest !



          Je suis dans ma grotte, je respire. Je vois mes maux et je les comprends. Je ne panse aucune blessure invisible, elles sont toutes devant tes yeux. Tu vois l'ennui d'un homme au fond de sa cellule, je perçois le bruit d'un monstre qui joue avec sa cage.

          Je n'ai pas besoin de crier le monde, il me casse déjà les oreilles avec son silence. J'ai reçu trop d'espace pour pouvoir visualiser de loin. Je suis juste là en train d'agoniser, je réfléchis seul depuis vaguement pas longtemps. Tu vas terminer ma pause et ensuite tu vas prendre la tienne. Nous avons le pouvoir de briser le temps, mais il sera toujours là. Et on est pas l'unique. La pièce qu'on cherche depuis des lustres pour illuminer notre vie. Je démarre sur un petit éléphant de la savane, il traverse la rivière d'eau et me laisse à dos d'hippo. J'apprends tout doucement à maîtriser le croco, je m'en mords les doigts, ça tombe bien je dérive. Voilà le sable et le petit lion assoiffé. Bois de l'eau, j'en mange souvent. Oui, je connais bien ton ami l'hérisson. Il m'a raconté son voyage vers l'usine. Quel beau parcours pour finalement qu'un grain de joie. Je te le fais pas dire, j'ai bien assez de sable entre les doigts de pied pour m'en contenter.

          Je souris aux hyènes et je brave le danger mortel de mon ombre. Alors je m'assois près d'un cactus et j'admire le mirage brûlant. J'y vois une grande caverne bruyante où le feu s'y est installé en cette canicule. Tu bronzes beaucoup trop vite pour laisser l'or s'échapper. Je ressens l'apaisement, l'éclat d'un rien qui reconstruit le destin, je ferme mon bouquin.

          Je le lirais à la fin.
          Y'a déjà pas de couverture.

          Mama


            Allez, juste une page...

            Big Bang.


            Je vois un rire qui se promène dans une ruelle. Un rire arc-en-ciel qui marche sans vouloir s'arrêter. Il observe le ciel froid et il espère la lueur d'une bougie. Cette douceur calme mon être, elle me réchauffe par sa bonté. Ça explose dans les immensités et dans le brouillard des hommes, je perçois le miaulement d'un chat égaré. Il veut m'indiquer une route de saveurs. Au près lointain, vers les souvenirs parfumés. Je me souviens de ce battement de cœur, ces fleurs éveillés parmis tant de marguerites bousculées.

            Je tombe à genoux dans les champs de blés, je ramasse mon foin et je fume la terre qui me rend sourd. Qu'est-ce t'as dit le petiot ? Macdocro ? J'entends pas tes conneries, je t'ai dit de répéter. Arf, tiens, je peux te soulager d'un léger sourire. Je sais que tu ne peux comprendre ma peine. Je suis un innocent de plus dans cette grande prison. Jugé coupable, et non présumé ? En résumé, je suis quoi ? Qui je veux bien te montrer, n'est-ce pas.

            Je revois mes mains et je n'ai pas de doutes, je tape sur les bonnes touches, la face du puzzle est animée par une vague impression de déjà vu, sans doute le flashback vers mes souvenirs. Pourquoi je fais ça, pourquoi je ne vis pas le moment présent qui me rend plus fort. Voyons même si je gagne quelques points d'expérience suite à ces maux exprimées, je vais vendre quoi ? Mon empathie envers le fait que j'ai un pouvoir que je n'utilise pas.

            Que je n'utilise pas ! Tout ça pour une croyance. Je peux te dire que le granit marin me force à sombrer, je suis fatigué d'exister. Marre de cacher ma sagesse et ma patience. Je suis invisible quand la volonté le voudra.

            FAUX !

            Où vas-tu là, tu ne remarques pas le rond point dans ma cellule. Je ne vois que des barreaux et des murs de pierres. Une surface gelée, un froid insoutenable et des corps pétrifiés. Ils ont peur pour leur avenir. Ah, mais j'aurais aimé avoir une plus petite cabane, j'entendrais moins les singes. Je m'endors, je sais que demain, ça sera pas pareil.

            Après moi, c'est la fin d'Impel Down.




              Le sage récif, je m'en vais rejoindre le désert bleu.



                Luka ! Luka ! Où est-elle ? Tu es là.

                Je me suis assoupi comme font les capitaines. J'ai rencontré un veilleur de nuit, J'ai pris soin de lui faire les poches. Je sais comment. Je n'espère plus rien. Que cela soit la poursuite d'une quête et j'en pincerai des joues, crois-moi. Satisfait de la peine.

                J'ai tant donné. J'ai conscience que tout est réel. J'ai fait l'étrange rêve, celui d'être à nouveau ce capitaine que tu aimes tant. Mais, je ne suis qu'un homme. J'aime ma terre qui sans elle, je n'aurais jamais pris la mer.

                GRAND LINE !

                Je te passe l’objet que j'ai récupérer. Comme l'éternel prose d'un fou qui suit son ombre. T'es malheureusement devenu le personnage non joueur qui acquiesce sans le vouloir. Dans cette histoire, je retourne les pages et je chasse l'envie des cœurs.

                Ma droiture, ma vertu.
                Ma plume de l'instant,

                J'aimerai tant tourner la page et passer à autre chose mais mon coeur est envieux.

                L'envie, ma vertu.
                Ma plume du moment,

                Au fond Luka, tu as su dés la première fois, ma vraie nature,
                Je suis un agent de la mort.
                Et pourquoi autant de temps à me l'avouer...

                Je t'éclaire avec mon aura et je te remercie sincèrement.
                J'ai attendu trop de temps,
                Bien assez.

                Il est temps de partir !
                Direction Jaya !


                Dernière édition par Mizukawa B. Sutero le Jeu 24 Avr 2014 - 15:37, édité 2 fois


                  Parce que tu tiens entre tes mains l'éternel pose qu'une Roberta m'a filé. Voilà que tu m'apparais comme une fleur bleue, tu me tends la main, tu me rassures et je réalise que t'as envie de m'avouer une vérité.

                  - Capitaine, heu... Grand frère ! J'ai trouvé de l'eau chaude.

                  De la glace ? Mais de la glace chaude ? C'est de l'eau ? Vas-et-viens ? Un système papillon qui nous pousse vers l'avant. Autant battre de la voile, nous avons du chemin avant d'arriver à bon port.


                  ♪Chacun sa musique
                  Chacun ses moments
                  Hippie sans hics
                  Hippie sans hurlements♫

                  Les hommes sont comme des neurotransmetteurs, chacun à sa part et sa place. L'ennui saupoudré d'un émoi qui restera à la surface. Tandis qu'au fin fond, le savoir reste enfermé dans la malle du petit écolier. Quand bien même le futur domine l'idée première, le présent se soumet de lui-même à la lumière enfouie de la deuxième idée. Y'avait-il une troisième ?




                    Conversation Den-Den
                    Enregistrement X21W26R-1625
                    Mizu-Yoda.



                    - Agent Robert réveillé, à l'écoute.
                    - Ravi de vous entendre, Robert.
                    - Je mène cap sur le prochain point.
                    - L'agent P. est sans nouvelle.
                    - Hahaha ! C'est une plaisanterie, j'ai pas confiance.
                    - Bien utile de vous avoir...
                    - Épargnez-moi ce simulacre, je suis l'homme de la situation.
                    - Nous comptons sur vous.

                    Je coupe la transmission, je me suis malentendu avec Raoul. Mais je suis sûr que ça roule ma poule. Un rictus, je continue de jouer l'Invisible Man. Mon double jeu se voit à peine. Imperceptible à l’œil nu.

                    Je fixe l'éternel pose et je vagabonde dans mon esprit.

                    Tout se déroule selon le plan. Je me remémore ces heures de bonheur. Le coeur léger, je maintiens le gouvernail et je vire à bâbord. C'est à bâbord qu'on gueule le plus fort. Soulagé d'avoir retrouvé la voie. Comment pourrais-je oublier mon permis de tuer ? Je suis comme cet ancien volcan et ce n'est que dans le sang qu'on lave un tel outrage à la justice.

                    Loup dans cette bergerie, je veille à conter, à ces braves moutons et ô combien j'admire la couleur émeraude de ma volonté. Quand j'endors ce troupeau rassasié.  

                    A ces moments lilas ♪

                    On en rigolera, On en rigolera,
                    Je rigole déjà.