Dans l'ombre des secrets. [PV Louise]

Le bar était miteux. Franchement miteux. Y'avait rien à y foutre, l'ambiance était pourrie et il n'y avait pas le moindre petit criminel primé. Si elle avait su, Louise ne serait pas allée se perdre à Fushia. D'ailleurs, dans le fond, même sans savoir, elle se demandait même ce qu'elle foutait là. Les infos sur le fait qu'une bande de révolutionnaires trainait dans le coin étaient tout sauf fiables. Pourquoi ces crétins de révolutionnaires iraient-ils se perdre dans un coin aussi pourri ? Fallait le vouloir quand même.

Avec un air irrité, la jeune femme s'apprêtait à quitter le bar. Mais bien heureusement pour elle, notre ami le hasard du rp mit sur sa route quelques éléments qui transformèrent son agacement en satisfaction. En effet, au comptoir, un homme venait informer un type encapuchonné que les révolutionnaires n'étaient pas loin. Ptin, pour la discrétion, y'avait encore du boulot à faire... Mais on n'allait pas s'en plaindre hein, ça arrangeait bien la blonde ! Elle savait maintenant où aller pour trouver un peu d'action. La jeune femme s'empressa de vider sa boisson, ignorant royalement le tapage qui avait lieu à quelques chaises d'elle. Elle en avait marre de glander ici et ne désirait qu'une chose : se barrer et choper quelques primes facilement.

Toutefois, et parce que sinon c'est pas drôle, un petit imprévu vint se mettre sur son chemin. Elle n'avait pas pris de fric pour payer sa consommation. Et merde tiens ! Bon, elle allait devoir se débrouiller autrement. Bah, ce n'était pas comme si elle manquait d'atout. Elle était loin d'être stupide, et savait toujours tirer son épingle de n'importe quelle situation. Avisant un type qui restait au comptoir, elle su immédiatement ce qu'elle avait à faire. Avec un sourire enjôleur, elle se décala vers l'homme. Il avait sans doute une trentaine d'années et ne semblait pas bien dangereux, la jeune femme saurait en faire son affaire. Ce n'était pas bien difficile. Après quelques paroles échangées, des regards appuyés et des gestes stratégiques (et sans doute déplacés dans ce genre d'établissement), l'homme fut totalement sous le charme de cette blonde peu farouche. Il lui offrit de lui payer sa tournée en posant une poignée de berrys sur le bar. La serveuse les prit et, avant même qu'elle ait prit le temps de demander à Louise si elle buvait autre chose, la chasseuse de prime avait filé. Elle fit un signe à l'homme qui peinait à comprendre, aviné qu'il était, et sortit tranquillement du bar.

La blonde observa les alentours, cherchant à deviner où étaient passés les hommes du bar. Ils étaient désormais sa proie et elle refusait de les laisser filer. Et puis en plus, elle était un peu dans le rouge au niveau berrys et ses rares économies lui servaient à s'acheter des vivres. Heureusement qu'elle bouffait pas grand chose, sans quoi elle aurait été vraiment emmerdé. Mais laissons tout ça de côté.

Alors que ses yeux se posaient sur le port, elle aperçu de larges voiles qui n'étaient pas là lorsqu'elle était arrivée elle-même. Il avait dit quoi le type ? Les révolutionnaires sont arrivés ? Bon ben voilà, fallait pas chercher plus loin. Vraiment, ces types n'étaient pas portés sur la discrétion... Mais encore une fois, ça arrangeait Louise.

Pressant le pas dans cette direction, la jeune femme ne tarda pas à apercevoir les trois types qui étaient dans le bar. Oui, trois. Il y avait les deux supers discrets et le blond qui avait payé pour eux. Etaient-ils plus malins que la blonde ne le pensait ? Ils étaient donc un groupe de trois et le dernier gars était là pour surveiller leurs arrières ? Ca se tenait. Okay, elle n'allait prendre aucun risque. Encore à distance respectable, elle sortit discrètement un poignard de son sac de toile et le dissimula dans sa manche.

Ah oui, la joueuse se permet une petite pause narrative pour vous décrire vite fait comment notre garce préférée est habillée. Alors oui, elle a des manches, mais elles sont rattachées à un haut court, très court, qui laisse largement voir son ventre. Et je ne vous parle pas du décolleté ! On voit la moitié de ses seins. Ah, et il est jaune. Pour le bas, elle porte un pantalon taille [/i]très[i] basse et des grosses boots qu'elle se plait à appeler "écrase merde". Le tout n'est évidemment pas fait pour être joli mais provoquant. Bref, maintenant que je vous ai pourri l'ambiance, nous pouvons reprendre.

Le poignard dissimulé, près à sortir et à être utilisé, la blonde se rapprocha de plus en plus près du blond. Elle ne faisait pas de bruit, mais ne cherchait pas à paraitre invisible non plus. En clair, elle restait discrète, sans être suspecte. Rapidement, elle parvint à la hauteur de celui qu'elle suivait et, avant même d'avoir été remarquée, elle sortit son poignard et le plaça sous la gorge du type.

- Si tu veux pas crever maintenant, je te conseille de me dire où se trouvent tes potes révolutionnaires.

Tout en délicatesse. L'avantage, c'est qu'elle pose les questions avant de taper, pas comme certaines grosses brutes. En tout cas, elle ne se doutait pas qu'elle avait fait erreur sur la personne. Ca n'allait pas être triste tiens !

Eh bien, rien ne se passait comme Louise l'aurait imaginé. Elle était pourtant sûre de son coup quand elle avait menacé le type. Tant pis, c'était raté, elle ne se laisserait pas décontenancer pour si peu. Le contrôle est un gage de survie. Tant qu'elle ne lâchait pas prise et qu'elle restait maitresse de la partie, tout était encore possible. De toute manière, elle n'envisageait aucunement la défaite. Elle était une manipulatrice née, une joueuse d'échecs chevronnée. La stratégie, ça la connaissait. Le blond qu'elle tenait sous sa lame avait du cran, c'était un fait, mais il ne se débarrasserait pas d'elle avec cette simple pirouette. Il avait voulu sauver sa peau en appelant les autres ? Soit.

Implacable, la jeune femme n'avait pas esquissé le moindre geste, ni même manifesté la moindre hésitation lorsque les autres révolutionnaires étaient entrés dans la danse. Elle avait suivit l'échange avec intérêt, en avait déduit ce qu'il fallait pour trouver comment se sortir de là et récupérer ses informations. Visiblement, elle avait bel et bien fait une erreur sur la personne. Le type qu’elle avait menacé n’avait rien à voir avec ses cibles. Ou tout du moins n’étaient-ils pas dans leur camp. Après tout, il était au courant pour la marchandise et était présent dans la taverne où la traque avait commencé. Bref, ça ne changeait rien pour la chasseuse de prime. Elle allait tout simplement agir comme elle l'avait toujours fait dans ce genre de situation. La blonde n'était pas du genre à se démonter, et elle avait déjà attrapé des criminels plus coriaces que les deux types qui la menaçaient. Aussi, ignorant le sabre dégainé, la jeune femme se re-avança vers eux, jouant négligemment avec son couteau. Un sourire enjôleur vint éclairer ses traits tandis que ses yeux vairons se fichaient dans ceux, terriblement banals, de l'homme qui avait parlé. Le sourire de la blonde s'élargit sensiblement en observant le léger flottement provoqué par son regard si particulier. Un flottement qui devint son atout. Un flottement qui lui permit d'appuyer son contrôle sur la situation.

- Me mêler de mes affaires ? Mais c'est ce que je fais. C'est votre copain là-bas qui m'a demandé de venir. Apparemment, il aime bien les trucs... hard-core. Je vous fais pas un dessin ?

Ces simples paroles eurent l'effet escompté. Les révolutionnaires baissèrent leur garde et Louise su qu'elle pouvait continuer son petit jeu de séduction. Ne lâchant pas le regard de l'homme, elle se tut un instant et fit mine de se couper avec sa lame. Le geste paru maladroit, accidentel, les deux hommes, pratiquement la bave aux lèvres, ne se rendaient pas compte qu'ils étaient menés par le bout du nez. Alors, négligemment, presque avec innocence, la blonde porta son index meurtri à ses lèvres et entreprit de lécher le sang. Lorsqu'elle eut terminé, elle entreprit d'avancer vers les deux révolutionnaires. Elle savait qu'elle n'avait plus rien à craindre. Ils étaient complètement séduits et n'envisageaient plus la jeune femme comme une menace potentielle. C'était un tort. Ils n'allaient pas tarder à le réaliser.

- Pion empoisonné.

Avant même de comprendre ses paroles, le premier des deux révolutionnaires avait été tué. Gorge tranchée, il s'effondra. Presque immédiatement, Louise pivota. Avec justesse, elle évita un coup de sabre qui avait failli l’éventrer. Au lieu de cela, une ligne de sang se traça sur sa peau. Elle sentit à peine la douleur. Faut dire aussi, elle en avait vu de pires. Les « trucs hard-core », elle avait elle-même pratiqué à plusieurs reprises, alors bon. Ce n’était pas cette banale estafilade qui allait la déconcentrer. Et dans un sens, ça valait mieux pour elle. Elle n’avait pas très envie d’y passer maintenant, même si, en soit, elle n’avait jamais accordé beaucoup de crédit à sa propre vie. Mais passons.

Plus question de séduction. Louise avait dévoilé son jeu, et seule ses capacités lui permettraient de tenir tête à son adversaire. Heureusement pour elle, elle savait se débrouiller sans avoir recours à la manipulation ou à un quelconque subterfuge. Bien que paradoxalement, ce fait jouait aussi dans la vaste stratégie qu’était sa vie. Ses adversaires avaient tendance à la sous-estimer. Enfin bref. Son adversaire tenait donc lui aussi un sabre. Un sabre plutôt imposant d’ailleurs, mieux valait se tenir hors de portée d’attaque. Ou pas.

Louise recula de quelques pas, esquivant une nouvelle attaque du révolutionnaire. Ce faisant, elle en profita pour sortir un imposant poing américain dont elle se para sans attendre. Elle balança ensuite son sac et attaqua à son tour. Blitz. L’homme manifesta une seconde de surprise en voyant la jeune femme charger, mais se reprit avant qu’elle ait pu porter le moindre coup. Il assena avec force un coup de sabre dans sa direction. Il aurait sans doute bien amoché la blonde si celle-ci, pas si blonde que ça finalement, n’avait pas eu la présence d’esprit d’utiliser son poing américain pour parer le coup et le repousser. Dans le même temps, Louise pivota, repoussant le sabre d’une main, et de l’autre, plantant son couteau dans l’épaule du révolutionnaire. Vu la cri un peu primaire qui sortit de sa gorge, ça n’avait pas l’air de faire que du bien. La chasseuse de prime n’en fut que plus satisfaite. Ne lâchant pas prise, elle se colla littéralement contre son adversaire, réduisant ainsi son champ d’action, et acheva le combat en lui assenant un violent coup à la nuque. Il s’étala à son tour, rejoignant son petit camarade. Mais bon, au moins, il restait en vie et Louise pourrait lui soutirer quelques infos.

Mais ce n’était pas le moment encore de se réjouir. Il restait toujours un troisième homme. Il ne semblait pas être du côté des révolutionnaires, mais il ne fallait jurer de rien. Il restait une menace potentielle. La jeune femme fit volte-face et constata toutefois que l’autre ne semblait pas motivé à l’attaquer. Louise ne baissa pas sa garde pour autant.

- T’es qui ?

Question simple et concise, il n’était pas nécessaire de faire plus.

Bla bla bla. Du blabla et encore du blabla. Est-ce que ce Kaetsuro D. Shinji déballait toujours sa vie au premier venu ? Ce genre d’attitude avait le don d’exaspérer Louise. Faut dire aussi, dans le genre « va crever pour que je te dise quoique ce soit à mon sujet », elle était pas mal… Un vrai plaisir de la côtoyer au quotidien, vous n’imaginez même pas ! Mais bon, pour le moment, elle était seule et cela lui allait parfaitement. Mais pour combien de temps ? Si on lui avait dit maintenant qu’elle allait vivre bientôt avec une autre chasseuse de prime, elle vous aurait ri au nez. Mais passons, ce n’est pas vraiment le sujet.

Même si ce petit speech du jeune homme était ridicule, la blonde ne pouvait pas s’en plaindre. Après tout, elle obtenait de précieuses informations par ce biais. Notamment le fait que le type en face d’elle était pirate. Un sourire furtif se dessina sur le visage de Louise. Pirate, hein ? Avec un peu de chance, il y avait une prime sur sa tête… Ou peut-être pas. La jeune femme ne connaissait pas du tout le nom de son interlocuteur, alors s’il valait quelque chose, ça ne devait pas être plus de quelques berrys. Un peu d’argent de poche, quoi. Juste assez pour passer une soirée dans un bar un peu moins miteux que ceux qu’elle fréquentait habituellement. La loose. Oui, ce qui est bien avec Louise, c’est qu’elle est d’un naturel vachement positif ! Bref. Si ce gars ne valait rien, ce n’était pas forcément le cas des révolutionnaires qu’ils avaient tous deux suivit. Là, ça devenait tout de suite bien plus intéressant niveau challenge.

Mais pour le coup, cet imbécile de blond (elle peut parler, je sais…) avait un peu fait foirer les projets de Louise. En l’empêchant de capturer le deuxième révolutionnaire, il perdait une occasion en or d’avoir des informations. Et avoir des informations, c’est avoir le pouvoir. Le pouvoir et le contrôle. Un contrôle que la jeune femme ne négligeait jamais. Quoiqu’elle fasse, peu importe la situation, elle faisait toujours en sorte d’avoir une maitrise absolue de son environnement. Hors de question de se laisser surprendre pour se faire éjecter du plateau comme un misérable pion. En tout cas, avec ses conneries, ce Kaetsuro venait de les priver de ce pouvoir. Et non seulement ils allaient devoir se débrouiller pour attraper les révolutionnaires, mais en plus ils avaient perdu toute chance de rester discret. Quel amateur ! Et voilà que maintenant il lui proposait de faire équipe avec elle. La blague ! Genre, elle allait se trimbaler ce boulet ! Elle avait une envie irrésistible de l’envoyer se faire foutre de manière guère élégante pour une dame. Mais bon, faut avoir un peu de savoir vivre de temps en temps. Ou pas. Avec un rictus qui en disait bien plus long qu’un long discours, la blonde se détourna de son interlocuteur.

- Je ne fais pas d’affaire avec les amateurs.

Ca avait le mérite d’être clair. Toutefois, la jeune femme ne quitta pas les lieux. Non, elle se pencha plutôt sur le cadavre de l’homme qu’elle avait abattu. Il s’était fait avoir comme un bleu. S’il suffisait d’un roulement de hanche et d’un sous-entendu basique pour les avoir, ils allaient pas faire long feu les révo’… Avec un léger soupire, Louise entreprit toutefois de fouiller les poches du cadavre. Réflexe de rôliste. Cela dit, elle ne trouva pas trois haches qui tapent du 3D10, ce qui était bien dommage, mais une bourse de berrys et quelques documents. L’un comme l’autre était bons à prendre. Elle parcouru rapidement une lettre qui était loin d’être dénuée d’intérêt. Elle n’exposait pas les projets des révolutionnaires en détail, mais laissait deviner la présence d’un gros poisson derrière tout ça. Un très gros poisson. En soit, elle se sentait parfaitement capable de le choper seule, mais ils étaient deux sur le coup. Et elle était sûre que le pirate lui mettrait des bâtons dans les roues si elle tentait de s’attaquer seule à sa proie. Ca faisait chier. Réprimant un soupire et ne laissant rien paraitre sur son visage, la jeune femme rangea soigneusement la lettre dans son décolleté avant de se retourner vers le pirate.

- Cela dit, je peux faire une exception.

Elle se rapprocha à nouveau de lui, désarmée cette fois, et plongea son regard dans le sien.

- Mais si tu me poses le moindre problème, je te descends et je ramène ta tête à la marine. Même si tu vaux sûrement pas grand-chose, ce sera toujours bon à prendre.

Au moins, ça avait le mérite d’être clair. Et puis, ce n’était pas comme si elle lui laissait le choix.

Pas un seul berry, hein ? C'était bien sa veine, tiens ! Louise lança un regard provocateur à son interlocuteur avant de se détourner de lui. Amateur. Faible pion. Elle le sacrifierait sans le moindre remord si cela pouvait lui permettre d'atteindre le roi. Elle aurait aussi pu tenter de gagner sa confiance, mais elle n'en avait pas la patience pour aujourd'hui. Les affaires de révolutionnaires avaient tendance à la faire agir de manière plus agressive qu'à l'accoutumée. Après tout, c'était à cause de ce groupe que son frère l'avait abandonné. Un acte que jamais elle ne pardonnerait. Et tant pis si elle devait tenir responsable tout un groupe juste à cause de lui. De toute manière, elle était chasseuse de prime, non ? C'était son boulot de traquer les hors la loi. Avait-elle réellement besoin de culpabiliser d'une quelconque manière ? La réponse était toute trouvée : non. Evidemment que non. Elle était une reine impitoyable. Une reine qui ne peut pas se permettre de tenir compte de l'individualité de ses sujets. Tyrannique ? Ouais, y'avait de ça.

Tout comme le pirate, Louise s'était perdue dans ses pensées durant le trajet. Oh, elle aurait été prête à réagir en cas de pépin, mais elle avait un peu décroché. De toute manière, elle était à moitié paranoïaque, alors ce n'était pas demain la veille qu'elle allait baisser totalement sa garde face à un parfait inconnu. Je vous l’ai dit, un ange cette fille ! Une vraie perle. A vivre au quotidien, le paradis. ‘fin bref, trêve d’ironie, nos deux protagonistes avaient d’autres révolutionnaires à fouetter. Tous les deux étaient parvenus au bout du sentier et, dissimulés derrière une végétation dense, ils observaient le petit trafic des gars en bas. Rien de très catholique. Même si on ne voyait pas la marchandise d’ici, il ne fallait pas être grand druide pour deviner qu’il s’agissait de quelque chose de dangereux. Et vu le prix que ça coûtait, soit c’était très efficace, soit y’en avait beaucoup. Voire les deux. Tant qu’à faire, autant ne pas y aller dans la demi-mesure. Les documents lus par la blonde ne lui avaient pas révélés l’objectif final des révolutionnaires, mais en voyant le mal qu’ils se donnaient, elle avait un mauvais pressentiment. Surtout en voyant le nom mentionné dans la lettre calée contre son sein. Un nom de pirate connu sur East Blue. Le genre de pirate qui vaut un peu plus cher que ce Kaetsuro D. Shinji.

Et dire que la jeune femme aurait pu s’infiltrer sans problème si ce crétin de blond ne l’avait pas empêché d’assommer l’autre type. P’tin, elle le retenait l’amateur ! Maintenant, elle était obligée de se creuser la tête pour rejoindre le bateau des révo’ sans se faire buter. Génial. Grosse poilade en perspective. Un soupir franchit les lèvres de la chasseuse de prime et elle se tourna vers son compagnon d’infortune. Il n’avait pas l’air d’avoir de plan. D’un autre côté, elle n’en avait aucun non plus. Etait-elle donc si démunie lorsqu’elle ne pouvait pas user de ses charmes pour parvenir à ses fins ? C’était pitoyable. Une moue agacée se peignit sur le visage de la jeune femme tandis qu’elle réfléchissait. Ce n’était certainement pas le bon moment pour leur tomber dessus. Et essayer de descendre en capturer un était impensable. Ils n’étaient pas rendus dans leur quête d’infos. En fait, le meilleur moyen serait sans doute d’attirer un des hommes jusqu’ici.

- On a besoin d’un de ces types pour connaitre leur plan. J’ai une idée pour en ramener un par ici, mais ça risque de pas te plaire.

Les plans de Louise plaisaient rarement. Faut dire aussi, vu son caractère, y’avait de quoi redouter ses idées. La prise de risque ne la gênait absolument pas et elle partait du principe que ça ne devrait pas gêner les autres.

- Faut que l’un de nous joue les appâts pour les attirer jusqu’ici.

Explication concise qui se suffisait. Son idée était dangereuse, limite suicidaire si l’appât ne parvenait pas à s’échapper, et en plus elle augmenterait la méfiance des révolutionnaires et de leurs acolytes, mais bon, au final, y’avait moyen que ça fonctionne. Et puis, on n’a rien sans rien. Maintenant, restait à savoir qui de Shinji ou de Louise ramèneraient les révolutionnaires jusqu’ici. Y’allait enfin avoir un peu d’action !

Eh bah pour l'action, Louise avait été servie. Elle qui se vantait d'avoir toujours le contrôle sur tout, le coup de l'éboulement de terrain, elle ne l'avait pas vu venir. Bravo la blonde, on reparlera de tes facultés d'observation, hein. Car oui, tandis qu'elle s'était donnée la peine de gentiment expliquer son plan à Shinji, ce dernier avait décidé de se faire la malle avec un bout de la paroi. Ce n'était pas très galant de quitter une dame de la sorte. Oh, certes, la dame en question avait faillit suivre notre charmant pirate, mais bien heureusement pour elle, Louise était parvenue à se raccrocher à des racines et à se hisser hors de danger. Oh, elle aurait sans doute pu tenter de rattraper Shinji, mais bon, ça aurait impliqué qu'elle se mette en danger, et là, dans l'immédiat, elle n'était pas très motivée pour. Sale égoïste. Mais égoïste qui s'assumait parfaitement. D'ailleurs, elle était même tout à fait satisfaite de sa réaction face à ce petit imprévu.

Pourtant, malgré ce sentiment de complaisance, la blonde sentait son cœur battre la chamade. Réaction naturelle après ce genre d'incident. Adossé contre l'arbre maigre auquel elle avait emprunté les racines, elle s'accorda quelques instants pour se remettre de ses émotions et calmer son pouls. Une fois que ce fut chose faite, Louise changea de position pour aller de nouveau observer les hors-la-loi en bas. Avec mille précautions, elle se dissimula derrière un rocher. Elle était très proche de la paroi, mais elle se tenait prête à reculer au moindre signe d'éboulement. Pas folle la guêpe ! Elle ne tenait pas à finir comme le pirate en bas. En effet, Shinji s'était fait capturer. Le contraire aurait étonné la chasseuse de prime. Le type qu'elle avait attaqué sur le sentier n'avait pas mis longtemps à l'identifier, et pas de doute que, bientôt, les révolutionnaires partiraient à sa recherche. Révolutionnaires ou pirates, parce qu'après tout, il y avait un peu de tout en bas. Il était donc nécessaire pour Louise de les prendre de vitesse.

Etait-il toutefois utile de sauver Shinji ? Elle se posait sincèrement la question. Après tout, il n'était qu'un boulet qu'elle se trainait parce qu'elle n'avait pas eu le choix. Maintenant qu'elle en était débarrassée, elle pourrait sans doute faire son boulot correctement. Et en plus, cerise sur le gâteau, le pirate ne connaissait pas son nom, donc elle ne courrait aucun réel danger si les autres se mettaient à interroger le blond. Bon, d'un autre côté, que les futurs adversaires de Louise connaissent son nom ou pas ne changeait pas grand chose. Ou peut-être que si.

Louise Mizuno.

Si le prénom n'évoquait sans doute rien, il en était autrement pour le nom de famille. Son frère se trouvait parmi les révolutionnaires. Louise ne savait pas s'il avait gardé le même nom, s'il avait préféré prendre le nom de leur mère ou un pseudonyme, mais elle ne pouvait pas se permettre d'être reliée à William. C'était une faiblesse trop facilement exploitable qu'elle ne pouvait prendre le risque d'exposer. Rien que de penser à cela, elle sentait ses muscles se contracter, ses dents se serrer, la haine affluer dans toutes les cellules de son corps. Elle aurait la peau de son frère un jour, mais là, ce n'était pas le moment.

Se forçant à expirer lentement et à se détendre à nouveau, la blonde se focalisa de nouveau sur le présent et sur ce qu'elle avait à faire. Il devait s'infiltrer sur le bateau. Plus facile à dire qu'à faire. Il fallait également qu'elle libère Shinji. Oui, elle en avait décidé ainsi. Mais n'allez pas croire qu'il s'agit de simple générosité de sa part ! Oh non, loin de là ! Mais avoir des pions sur l'échiquier peut toujours être utile, et en ayant le pirate à son côté, elle savait qu'elle pourrait l'utiliser d'une manière ou d'une autre. Elle avait déjà quelques idées en tête, mais elle verrait en fonction de la situation. Mais comment faire tout ça ?

Quelques minutes s'étaient écoulées depuis la capture de Shinji. Des ordres avaient été aboyés de tous les côtés, mais Louise n'avait pu en saisir un mot. En effet, la pluie se faisait de plus en plus dense, et le vent commençait à s'y mettre aussi. Si elle ne bougeait pas bientôt, sa visibilité deviendrait nulle. Quelle merde ! Elle devait se rapprocher. C'était une évidence. Se laisser capturer ? Non, ça c'était une absurdité. Allez, bouge-toi ma fille, à un moment, faut arrêter de réfléchir et agir ! Hop, hop, hop !

Quittant silencieusement son abri, Louise se dirigea tranquillement vers le camp ennemi. Ne pas se laisser capturer ne voulait pas dire qu'elle ne pouvait pas attirer les hommes à elle. Après tout, son premier plan pouvait parfaitement fonctionner, Shinji avait fait l'appât et c'était à elle de prendre la relève. Aussi, dès qu'elle fut en vue des révolutionnaires, ces derniers passèrent à l'action. Plusieurs se ruèrent sur elle pour la capturer tandis qu'elle privilégiait la fuite. Le sol devenu boueux la fit déraper un peu, mais elle parvint à garder l'équilibre et à regagner l'abri de la végétation touffue. Cinq hommes la suivirent sur les ordres de celui qui semblait être le chef du groupe. Cinq hommes ! Facile ! Elle en ferait son affaire. Elle n'avait pas le temps de se planquer pour leur tendre une embuscade digne de ce nom, aussi Louise dû-t-elle improviser dès qu'elle fut hors de vue du plus gros de la troupe. Alors qu'elle courait, elle utilisa cette fois-ci le terrain à son avantage pour faire demi-tour rapidement et glisser vers les hommes. Ceux-ci, presque sur elle, furent surpris par la manœuvre. Et, lorsque la blonde faucha le premier d'entre eux dans sa chute/glissage plus ou moins contrôlée, les cinq hommes s'écroulèrent comme des quilles.

La jeune femme se releva prestement, ignorant la boue qui maculait ses vêtements. Sans laisser le temps aux révolutionnaires de reprendre leurs esprits, elle avait sortit son poing américain et cogné violemment le premier homme qui se relevait à peine. Le coup à la tempe ne lui laissa aucune chance et il s'écroula à nouveau. Plus que quatre. Quatre hommes maintenant sur leurs gardes. Elle devait s'en débarrasser, c'était impératif. Et elle n'avait pas beaucoup de temps. Elle avisa deux de ses ennemis qui se tenaient sur le même axe. Position parfaite. Elle se recula et frappa le sol d'un coup de talon. Brusquement, la boue se para de dalles noires et blanches, les quatre hommes semblaient eux aussi couverts d'une étrange teinture. Un échiquier géant s'était matérialisé. Oh, ce n'était qu'une simple illusion, mais une illusion qui serait fatale à deux des hommes. Le fruit de l'échiquier, c'était sacrément le bordel à maitriser, mais ça avait du bon. Les quatre hommes étaient immobilisés sur les cases fictives, incapables de se déplacer. Louise ne prit pas le temps de leur expliquer ce qui se passait et, désignant deux des hommes, elle ordonna sèchement :

- Roque !

Malgré eux, les hommes se déplacèrent sur ces cases, incapables de lutter, pour se rencontrer violemment avant d'échanger leur position et de s'affaisser, inconscients. A peine l'action était-elle terminée que déjà l'échiquier disparaissait. Louise n'avait pas le temps de jouer. Restait deux hommes. Ceux-ci avaient bien compris qu'ils devaient attaquer ensembles et immédiatement s'ils ne voulaient pas être attrapés par l'un des pièges de la jeune femme. Ils se jetèrent sur elle dans un même mouvement, faisant en sorte de lui couper toute retraite ou espoir de fuite. Ils étaient tout deux armés de katana et la longue portée des armes défavorisait la chasseuse de prime. Bon, à la guerre comme à la guerre. Louise s'écarta pour éviter la première attaque mais ne pu que parer la seconde avec son bras. La lame se planta dans la chair et elle ne pu réprimer un cri. Putain, ça faisait mal ! Profitant qu'elle avait le bretteur à sa portée, elle lui éclata le nez avec son poing américain avant de récupérer son sabre. Elle ne savait pas s'en servir, mais quand on l'envoie directement dans la tête de quelqu'un, généralement, c'est assez efficace. Retour au propriétaire ! Même si, en soit, le katana ne lui serait plus très utile dans son état. Il n'y avait plus que le dernier homme. Comment allait-elle l'avoir ?

Aucun d'eux n'osait amorcer le premier mouvement. Louise n'avait qu'un poignard et un poing américain, contre un katana, c'était pas terrible. Si l'autre attaquait, elle n'était pas sûre de pouvoir éviter. D'autant qu'elle avait un bras presque hors d'usage. Son cerveau carburait comme ce n'était pas permis et, soudain, sans qu'elle sache réellement comment, elle trouva la solution. Pas sûr que ce soit efficace, mais ça lui permettrait peut-être de prendre le dessus sur son adversaire. Quelle était cette solution ? Oh, rien de bien compliqué. Avec un sourire, Louise dirigea son poignard vers son propre buste et sectionna son vêtement. Le tissu se retomba mollement et, trempé, se colla contre sa peau pour laisser apercevoir ses seins nus. Pas besoin de faire du 95 G pour distraire un homme. L'adversaire de Louise bugua complètement. Surprise, envie, des sentiments humains qui offrirent à la blonde les secondes nécessaires pour balancer son poignard sur l'homme. Il se ficha dans sa gorge. Bon, elle avait visé sa tête, mais ce n'était qu'un détail, hein ! L'essentiel, c'est le résultat.

En tout cas, elle avait réussit à se débarrasser de ses adversaires. Maintenant, phase 2, piquer les fringues du plus maigrichon des cinq. Et accessoirement se bander le bras pour éviter de se vider de son sang. La blonde se changea donc complètement et releva ses cheveux dans un chignon parfaitement à l'arrache. C'était moche, mais au moins, ses cheveux paraissaient courts. Et puis elle avait une capuche et des lunettes de soleil. Ouais, ça fait louche sous la pluie, mais avec ses yeux, elle était facilement reconnaissable. Ainsi déguisée, elle se dépêcha jusqu'au camp. Elle arriva en courant, comme si elle avait fait quinze bornes. Elle était très bonne comédienne.

L'homme qui agissait comme le chef arriva rapidement à ses côtés et, avant qu'il ait pu parler, elle déclara avec une voix légèrement modifiée :

- La fille s'est enfuie. Les autres sont partis à sa recherche, mais elle court vite ! Elle n'a pas réussi à rejoindre le village et se planque dans les bois. A cinq, on la retrouvera pas, on a besoin de plus d'hommes.

Le petit speech sembla faire son effet car déjà le chef envoyait cinq hommes de plus à sa recherche. Là, ça allait être tendu. Les hommes allaient découvrir très vite les corps sur le sentier et elle devait libérer Shinji avant ça.

- Chef, le type là-bas sait peut-être où la fille se planque !
- P'tin, j'ai pas le temps de m'occuper de ces conneries. J'ai déjà assez de boulot avec le débarquement des explosifs. Occupe-toi du prisonnier et ramène-moi la fille !

Des explosifs ? Eh bah visiblement, ils préparaient une fiesta qui n'allait pas être triste... Préférant penser à cela plus tard, la blonde se dirigea vers Shinji. Tout se déroulait comme prévu. Ca n'irait pas longtemps, mais bon, là, c'était cool. Elle arriva rapidement au pirate.

- C'est moi. J'ai bousillé cinq de ces mecs sur le sentier, ils vont pas tarder à s'en rendre compte. Je te détache, et faut qu'on file avant de se faire choper, pigé ?

Ouais, elle avait pas le temps de faire dans la dentelle et tout ça, la situation était un peu urgente. Shinji devait déjà s'estimer heureux qu'elle soit venue le chercher.

[Bon bah vu le départ de Shinji, je me permets de continuer ce RP en solo.]

Malgré les espérances de Louise, Shinji ne réapparut pas miraculeusement. Soit brûlé, soit barré, il avait laissé la chasseuse de prime seule. Du coup, pour le plan filtrage des révolutionnaires, c’était un peu raté. Tant pis, elle s’en remettrait. Eux, peut-être un peu moins. Après tout, leur marchandise était littéralement partie en fumée. Mais bon, elle verrait ça plus tard. Pour le moment, la priorité était de toute façon de s’en sortir en vie.

La brutale explosion semblait avoir figé le temps pendant quelques instants. Puis, alors que tous les débris retombaient, les pirates reprirent de l’activité. Les hommes qui retenaient Louise la tirèrent brutalement, manquant de la faire tomber, pour l’entrainer vers leur boss. Tout en délicatesse ces mecs, rien à redire là-dessus. Ca faisait toujours plaisir à voir que les pirates étaient des êtres civilisés. Avec une grimace de douleur, la blonde se laissa néanmoins entrainer. Ce n’était pas la peine de faire un nouveau coup de théâtre. A un moment donné, faut savoir un peu s’arrêter. Aussi, sage comme une image, la jeune femme ne broncha pas lorsque le capitaine la gifla avant de se mettre à lui gueuler dessus comme du poisson pourri. Charmant ces pirates je vous dis !

« Non mais c’était quoi ce bordel ? Vous savez le fric que j’ai perdu avec vos conneries ? Je suis dans la merde jusqu’au cou moi, maintenant ! Je vais me retrouver avec les révolutionnaires au cul. »
« Ouais, et sinon, concrètement, vous engueulez qui ? Eux ou moi ? Parce que techniquement, je suis peut-être blonde, mais aux dernières nouvelles, je suis pas assez conne pour tirer au fusil sur un chariot blindé d’explosifs… »

Et un point pour la blonde suicidaire !

« Ta gueule ! »

Et un poing pour la même blonde suicidaire ! Il cognait plutôt fort quand il était en pétard le brave homme… Toutefois, la remarque de la jeune femme sembla le faire réagir car il n’en rajouta pas plus et congédia ses hommes. Une fois en tête à tête avec Louise, il reprit plus calmement.

« T’es plus maline que c’que t’as l’air. »
« Je vais prendre ça pour un compliment. »
« Comment tu t’appelles et qu’est-ce que tu fous ici ? »

C’est le moment de l’interrogatoire. Va falloir la jouer finement pour pas se faire éjecter à la Shinji-style. La blonde inspira avant de prendre la parole.

« Je m’appelle Louise. Le mec qui s’est fait exploser là-bas, j’avais une dette envers lui. Il m’a sauvé la vie en mer, et pour le remercier, il m’a demandé de l’aider à vous voler les explosifs. Me demandez pas comment il était au courant, j’en sais rien. Mais je lui devais bien ça. Je comptais me tirer une fois qu’il avait eu ce qu’il voulait, mais rien n’a tourné comme prévu. »

Joli mensonge, non ? Et raconté avec une sincérité qui rendrait vert de jalousie un enfant de chœur. Le pirate la regarda toutefois d’un air dubitatif.

« Et pourquoi tu l’as pas laissé dans sa merde quand il s’est fait capturer ? »
« A vrai dire, j’en sais trop rien. Dans le feu de l’action, j’ai pas trop réfléchi. Je pouvais pas vraiment le laisser là alors qu’il m’avait sauvé, non ? »
« Je suis pas sûr que les mecs qui m’ont employé apprécient cette version. »
« Les révolutionnaires ? »
« Ouais. Et leur servir ta gueule d’ange sur un plateau les consolera sûrement. »
« Sans vouloir vous vexer, l’idée me plait moyen, là. »
« Tiens donc… Et tu proposes quoi, poupée ? »
« Recrutez-moi. J’opère solo normalement, mais mes talents peuvent t’être utiles. »
« Tes talents ? »

Louise sourit à la question. La conversation allait exactement dans la direction qu’elle souhaitait. Elle était prête à parier tout ce qu’elle avait qu’elle deviendrait membre honoraire de l’équipage dans les minutes qui suivraient. Avec un sourire aguicheur et un regard lourd de sous-entendus, elle répondit :

« Mes talents. Plus nombreux que ce vous croyez, et dans de nombreux domaines. Jusqu’à présent, personne ne s’est jamais plaint de mes traitements. »

Une lueur de convoitise s’alluma dans le regard de l’homme et Louise su qu’elle avait gagné. Sûre d’elle, elle s’approcha de l’oreille de son interlocuteur et lui susurra quelques paroles qui suscitèrent chez lui un doux frisson. Il ne savait pas qui était cette fille, mais une chose était sûre, elle avait des arguments convaincants.

« Je vois… »

Il se tu un instant avant de reprendre à l’intention de l’équipage.

« On embarque les gars. On n’a plus rien à faire ici ! Magnez-vous, je veux qu’on soit parti dans l’heure ! »

Ne doutant pas que ses ordres allaient être exécutés à la lettre, le pirate libéra les mains de la blonde et l’entraina vers le bateau, dans sa cabine. Il était curieux de tester les ‘talents’ de la jeune femme…