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Un Pacifi quoi ? [PV Damien et Reyson]

Rappel du premier message :

Un an et un mois plus tôt, sur les côtes d'une île de West Blue. Shinji avait pris conscience d'une atrocité opérée par le gouvernement sur une île pourtant populaire de West Blue. En effet, après sa visite à Tequila ou il avait découvert le Gouvernement Mondial sous un nouveau jour, il s'était laissé entendre dire qu'une opération similaire était menée dans West Blue. Les gardes qui parlaient de cette anomalie semblaient avoir reçus des nouvelles de leurs collègues mutés là bas. 4 jours plus tôt, le blond qui était alors dans les parages entendit parler d'un soulèvement. Des pêcheurs de cette ile avaient levés l'encre pour retourner chez eux depuis qu'ils avaient appris par le journal que les esclaves et la population s'étaient soulevés contre la brutalité du Gouvernement. C'est avec une évidence sans vagues que Kaetsuro s'était joint à l'équipage pour se rendre lui aussi là bas.

La traversée avait durée 4 jours avant que le pirate ne puisse observer au loin les côtes de sa cible. Starter était resté comme à son habitude très silencieux et replié sur lui même. La navire étant trop petit pour accueillir Yakov sur son pont, il n'y était toléré que 4 heures par nuit pour se reposer, restant dans les airs en suivant le bateau le reste du temps. Le mono coque approcha, porté par les lourdes vagues qui venaient s'écraser sur les plages grises et froides. Derrière elles, des champs à perte de vue parsemés de petits villages. La seule véritable ville se trouvait au centre et c'était là bas que vivaient les pêcheurs avec leurs familles. Nigawarai aida à décharger leurs cargaisons et à les amener en ville. En réalité il n'avait pas le choix puisqu'il ne connaissait pas le chemin pour s'y rendre; Les villages et leurs champs étaient tous étrangement déserts. Tout le monde s'était rassemblé en ville pour riposter face à la main de fer gouvernementale qui les maltraitaient depuis des années.

En arrivant, le groupe de pêcheur put constater que la ville était sans dessus dessous. le chaos régnait ici en maitre et les soldats semblaient débordés par les habitants qui épaulaient des hommes et des femmes vêtues comme des prisonniers, exactement comme sur Tequila Wolf. les compagnons du blond reconnurent leurs femmes qui portaient avec d'autres des banderoles diverses et variées ou était inscrit tant tôt en rouge, parfois en noir : "Libérez nos familles", "Les esclaves ne devraient pas exister", "Partez de cette île", "Notre plus grande menace c'est vous", "Stop à l'asservissement", et bien d'autres ...

la tension était palpable. Des centaines de gens armés avec divers outils s'étaient soulevés en un crie face aux gardes complètement débordés. Il semblait que cela avait inspiré de nombreux hors la loi qui avaient visiblement pillés des enseignes et s'en donnait à coeur joie en s'attaquant au Gouvernement parmi la foule, ni vue ni connue. Au sol, de nombreux cadavres d'enfants, de femmes, d'hommes et de personnes âgées étaient écroulés sur des corps de gardes et d'esclaves. Une véritable guerre avait eut lieu. L'un des pêcheur revint vers le groupe très essoufflé. Il expliqua que ce que son frère venait de lui dévoiler. Une véritable guerre avait eut lieu ici même contre le Gouvernement. Les Civiles avaient remportés la victoire et les derniers gardes protègent les responsables, barricadés dans la mairie qui est leur dernier bastion. Les hommes armés sont partis pour la plus part au grand port de l'Ouest pour accueillir les renforts marines et les repousser si besoin. D'après un message intercepté, le Gouvernement a honte d'employer la marine sur ce dossier délicat, il aurait fait appel à une arme humaine, voulant user de ses propres ressources. Autrement dit, un Pacifista allait arriver dans très peu de temps.

Une telle arme de guerre pourrait à elle seule dévaster l'île. Les pirates actuellement ravis de bousculer les gardes fuiraient certainement tous comme des lâches face aux choses sérieuses. La population allait très certainement déguster. Shinji avait entendu parler du projet Pacifista du Dr Vegapunk. Il avait créer à partir d'un Shichibukai il y a presque 100 ans, une arme humaine possédant le pouvoir destructeur d'un amiral de la même époque. Un seul d'entre eux pouvait détruire en un instant un équipage entier. C'était en somme comme des Minis Shichibukais obéissants à coups sures. un Mini Shichibukai ... Nigawarai en entendant cette expression avait formé le projet de se mesurer à cette arme pour évaluer ses propres capacités. L'occasion était enfin arrivée. Il se dirigeait en songeant au passé vers le port ou les combattants armés et prêts au combat attendaient les renforts pour les expédier, escorté par son fidèle et taciturne compagnon cyborg qui semblait lui aussi prendre les choses très au sérieux. Yakov avait été laissé au navire pour se reposer, il était terriblement accablé par la fatigue accumulée pendant ces 4 jours. Les locaux savaient ils seulement à qui ils auraient à faire ? Y avait il parmi eux des types assez puissants pour garder confiance face à une telle menace ?
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Je n'aurais pas vraiment su dire l'état dans lequel j'étais à cet instant de la bataille. Indubitablement, perdre conscience m'avait sans nul doute préservé de la douleur que mon corps me ferait subir si jamais je venais à reprendre mes esprits. J'avais juste l'étrange sensation de flottement que l'on aurait en se laissant couler au fond de l'océan. L'océan... depuis combien de temps n'avais-je pas pu sentir l'eau de celui-ci immerger tout mon corps sans pour autant me priver de mes forces, ou même m'ôter la faculté de nager. Alors que j'étais en train de sombrer au fond d'une étrange mer sans fin, chaleureuse et agréable, j'affichais inconsciemment un léger sourire, espérant que ce bien être durerait toujours. Je ne m'étais pas senti aussi libre de tout stress et toute responsabilité depuis fort longtemps. Cette sensation de bien-être était l'une des choses qui me manquait le plus, à la manière d'un lit bien douillet dans lequel on se glisserait après une dure journée de travail suivie d'une douche. Mais ce genre de plaisir m'avait été interdit à l'instant même où j'étais entré dans l'Armée Révolutionnaire. Désormais, après chaque "journée de travail", j'avais droit à une visite chez le médecin, avant d'avoir des bandages couvrant mes plaies, des médicaments pour atténuer la douleur, et une obligation de cesser tout mouvement pendant une certaine durée le temps que je ne cicatrice. Dans cette optique, me retrouver complètement inconscient était en soi une aubaine.

Ce plaisant état de liberté ne dura néanmoins pas très longtemps. Ce qui me semblait être un océan aux teintes jaune-orangées dans lequel je sombrais avec béatitude vint alors à se changer en un tourbillon d'obscurité. Peu à peu, je sentais mes membres me lancer de plus en plus violemment, la douleur se faisant ressentir un peu plus à chaque instant. Mon corps qui me semblait alors en normal m'apparut comme contusionné de toute part, des plaies le parsemant, alors que le sang coulait de celles-ci. Mais plus que des plaies, j'avais du sang qui me sortait de la bouche, des oreilles, et même des yeux. Il n'y avait pas à regarder au détail : j'étais véritablement dans un pitoyable état. Trop pitoyable pour ne pas le ressentir, même en étant inconscient. Du moins, c'était ce que je pensais. En réalité, ce n'était pas cette douleur qui me fit peu à peu revenir à moi, mais une autre bien plus grande et bien plus violente.

J'ouvris brusquement les yeux en prenant une profonde inspiration. Mes côtes en partie brisées rentrèrent dans ma chair, provoquant un relent de peine. Mais plus que tout, ce fut le spectacle qui me sauta aux yeux qui me fit le plus mal. Cette foutue machine était toujours en état de marche... à tel point qu'elle me marchait justement dessus. Si l'effigie de Bartholomew Kuma l'avait doté d'un grand buste, mais de fines et petites jambes, cela n'enlevait rien à la puissance qui se dégageait de celle-ci lorsqu'il s'appuya de tout son poids sur moi. Bordel, il aurait pu me laisser comater tranquillement cette espèce d'ouvre-boîte ! Je n'avais pratiquement plus la force de bouger un seul membre, pour la seule et bonne raison que la quasi-totalité de mes os étaient pour ainsi dire brisés. Certes, peut-être aurais-je encore pu bouger un peu, mais c'eut été au prix d'une douleur atroce à peine supportable pour l'esprit humain.

Pour l'instant, je pouvais entendre le bruit de craquement de mes cotes fêlées qui venaient de se casser sous l'imposante stature du monstre, laissant alors émaner de moi un profond cri de douleur. Je fermais les yeux en serrant les dents, essayant de retenir mes cris pour éviter que les autres ne commettent d'erreur en venant à mon secours. Cette saleté voulait m'utiliser comme appât pour qu'ils se précipitent vers elle et n'ait leur garde ouverte. Mais même malgré toute la bonne volonté du monde, la douleur avait été suffisante pour me ramener de mon état comateux, alors il était évident que ce n'était pas le genre de chose que l'on pouvait garder pour soi comme ça. Cette boîte de conserve était en train de m'écraser de tout son poids et autant vous dire qu'avoir un pachyderme sur le thorax aurait été un soulagement comparé aux je ne sais combien de tonnes qui pesaient sur moi. Le pire fut sans doute dans le fait que la peine me fit bouger légèrement, relançant la vive douleur qui lancinait tout mon corps.

Brusquement, j'entendis alors plusieurs hommes charger. Moi qui essayait de me contrôler pour les empêcher de commettre une telle erreur, ce fut impuissant que j'assistais à la scène, les voyant alors se faire balayer d'un seul coup de la part du monstre. Cette fois, ce fut un cri de désespoir qui s'échappa de ma bouche, en revoyant tomber les quelques effets des esclaves disparus. Puis soudainement, une explosion retentit. Le navire avait explosé, sans doute parce que le pirate à qui j'avais parlé précédemment avait suivi mes instructions. Si tel était le cas, alors les autres Marines ne tarderaient pas à passer à l'assaut. Le nuage de fumée et l'explosion avait cependant eu pour effet de faire cesser la pression grandissante sur mon torse... ou peut-être était-ce parce que la douleur avait déjà atteint son paroxysme. Reportant à nouveau mon regard sur le monstre d'acier, je vis alors qu'il avait tout de même souffert de pas mal de dégâts, mon attaque ayant eu pour effet de pratiquement lui arracher le bras.

Mes yeux s'écarquillèrent alors. L'immense plaie de laquelle sortaient tout un tas de fils... voilà où se situait le salut des combattants présents. Certes, le monstre possédait une solide carapace d'acier qu'aucun de nous ne pouvait trancher, mais l'ouverture sous celle-ci donnait accès à l'ensemble fragile se trouvant sous cette épaisse coquille. En cherchant autour de moi, je vis alors mon sabre, juste à côté de ma hanche. Malheureusement, je demeurais trop mal en point pour bouger et l'atteindre. En y regardant bien, je n'avais pas vraiment de possibilités d'action. Les seules choses qui me restaient n'étaient autre que mes ailes, gisant au sol, complètement écorchées. On avait presque l'impression qu'elles avaient été arrachées. J'étais néanmoins à bout de force pour les faire battre ou même faire pousser les parties manquantes et les recréer dans leur intégralité. Non... les quelques morceaux d'appendices séraphiques me restant, partiellement brûlés, étaient la seule arme que j'avais à disposition. Posant mes mains sur le pied de la machine dans un effort qui me fit légèrement hurler de douleur, je la fixais, de mon regard azuré, les sourcils froncés, tant par la douleur que par la rage de vaincre.


- Mon bonjour à Schwarzy... tas de ferraille !

Dans un ultime effort, je laissais le morceau d'aile rattaché à mon corps se tendre à côté de moi, dans la direction de mon regard, avant de le laisser exploser, tel un mortier libérant des shrapnels, droit dans l'ouverture béante du monstre, espérant ainsi lui occasionner des dégâts à l'intérieur de sa carcasse métallique. Au même instant, le blondinet avait foncé vers la machine, alors que les navires Marines avaient laissé retentir leurs canons. Une pluie de feu commença alors à s'abattre près de nous et j'espérais que l'un d'entre eux allait faucher la chose qui m'écrasait toujours. Je pus néanmoins apercevoir la personne à qui j'avais donné les instructions se ruer dans ma direction et celle du colosse. Avec un peu de chance, le monstre serait défait et l'un des deux assaillants pourrait me sortir de là avant que d'autres boulets ne viennent se diriger droit dans ma trogne. Ce n'était pas que le lascar était lourd... mais je commençais sérieusement à étouffer.


    Tout en haut du gaillard arrière de son puissant cuirasser, le colonel Calvin Moriarthy étudiait d'un air tout ce qu'il y a de plus sérieux les cartes et les rapports qui affluaient à lui. La situation était loin d'être brillante pour la marine... Malgré leur soi-disant supériorité la victoire ne tenait qu'à un fil, fil qui risquait à tout moment de rompre. Le colonel mettait alors à profit son extraordinaire expérience dans l'espoir d'éviter à la marine une cruelle défaite. Il en allait de sa responsabilité. Heureusement ils leurs restaient le Pacifista... Pièce maitresse de ses forces, il serait la clé de la victoire... ou de la défaite. En parlant de ça, un matelot accouru vers lui d'un air effrayé, porteur d'une missive.

    « Colonel ! Colonel ! Un rapport d'escargophone ! Le Pacifista aurait court-circuité et aurait attaqué un de nos navire ! C'est terrible qu'allons nous faire ? Il faut le détruire.»

    Le colonel pris alors calmement la feuille de note, la parcourant du regard avant de s'adresser à son subordonné.

    « Du calme sergent. N'avez vous jamais penser qu'il pourrait s'agir d'une ruse de l'adversaire ? Les Pacifista sont des machines de pointe du gouvernement, penser qu'il puissent devenir fou est une injure à notre toute puissance. »

    « Pa... pardon colonel... Mais qu'allons nous faire alors ? »

    « Pointez les batteries 1 et 2 vers le Pacifista. » énonça calmement le colonel. Ceux qui le connaissait pouvaient lire de la ruse dans ses yeux. Par contre le pauvre sergent ne comprenait visiblement pas... « Armez les canons de munitions shrapnels. Le Pacifista doit être un plein combat, nous allons le soutenir en criblant la zone d'éclats meurtriers. Son blindage devrait l'immuniser à des munitions non perforantes. Faisons s'abattre le feux de la justice sur ses ennemis. »

    Quelques secondes plus tard, deux puissantes salves partirent du croiseur dans un bruit de tonnerre, filant dans le ciel avant de s'abattre tout autour de la silhouette massive du Cyborg. En une fraction de seconde la terre se souleva dans les airs tandis que la douzaine d'obus explosaient en des centaines d'éclats aussi petits que meurtriers !



    Quelques secondes plus tôt...

    Vlam ! Frappant avec violence la jambe du Pacifista, Le talon de Shinji fit trembler toute la structure de la machine, lui faisant instantanément mettre genou à terre. Le fait que cela oblige le Pacifista à s'appuyer encore un peu plus sur la cage thoracique de Damien n'est qu'un détail qui n'a que peu d'importance... Sauf pour le révolutionnaire évidement. Insensible à la douleur ou au doute, l'arme du gouvernement abattit alors comme une guillotine sa main droite directement en direction de la nuque du pirate blond, essayant de profiter de l'occasion pour séparer sa tête de ses épaules. Le pirate avait intérêt à avoir de bon réflexe pour échapper au battoir qui tombait sur lui.

    Son attention ainsi détournée, la machine n'eut pas l'occasion de voir Reyson foncer sur lui avant de plonger sa main dans ses entrailles. Au même moment, les deux premiers boulets explosèrent un peu plus loin, suivis dans quelques secondes par leurs dix congénères bien plus précis. En attendant, sa main s'enfonça profondément dans les mécanisme de la machine avant de s'y agripper fermement. Un puissant soubresaut fit alors trembler toute la structure de la machine, maintenant saturée d'informations contradictoires ! Le pirate avait mis la main sur les bons fils. En partie paralysé, le Pacifista se redressa soudainement, entrainant dans les airs Reyson dont le bras était visiblement bien coincé à l'intérieur de la plaie. La machine recula alors de quelques pas chaotiques, s'approchant un peu plus de la rive. Maître que d'une partie de ses mouvements, elle était dans une posture précaire. Du moins pour quelques instants. Déjà les dérives de circuits prévus à cet effet commencèrent à redonner le plein contrôle à la machine.

    C'est à ce moment là que l'enfer se déversa autour d'elle et de ses adversaires ! Les dix explosions quasi simultanées dévastèrent l'ensemble de l'embarcadère en une fraction de seconde ! Lorsque la fumée des explosions se dissipa, la silhouette écorchée du Pacifista trônait encore debout, sans un seul lambeau de fausse peau ou de vêtement pour couvrir sa structure métallique mise à nue par les shrapnels. Son visage métallique et ses yeux rouges reflétaient toute la froide cruauté dont elle était encore capable. L'instant était critique... Bientôt entièrement remise du court circuit et des explosions, il ne restait plus beaucoup de temps aux révolutionnaires pour en profiter et porter un coup fatidique à la machine de guerre. Mais en étaient-ils seulement capables ?

      Shinji enfonçait son pied de toutes ses forces, terminant sa course droite ce qui eut l'effet escompté sur son adversaire qui finit par céder. En chutant ainsi, le colosse métallique semblait avoir adopté une posture offensive dans sa chute pour frapper dangereusement le pirate blond qui finissait de prendre son élan. La chute était rapide tandis que lui poussait encore. Il devait jauger le bon moment pour se retirer tout en s'assurant de la chute totale du titan. Il vit que la jambe était définitivement décalée par rapport à l'axe du sol et comprit en même temps que l'autre jambe avait certainement effectué une pression difficile à supporter par le Révolutionnaire "plumé". Le monstre s'abattit donc, la paume prête à frapper et le pirate dut bondir en arrière en se réceptionnant sur ses deux bras pour enfin pousser le sol et bondir à nouveau dans le but d'être certain de placer une distance suffisante entre lui et son ennemi.

      Il l'entendit s'abattre au sol juste devant lui ce qui indiquait qu'il l'avait évité de peu et en relevant la tête, il observait Reyson qui, la main plongée dans les entrailles de l'épaule du pacifista mises à nues par Damien, torturait des câbles peut être importants. Kaetsuro savourait le fait que le trio ne s'était pas laissé abattre et ne laissait aucun répit à cet ennemi pourtant terrifiant. La joie du blond retomba vite car à peine son allié avait mené son assaut que deux boulets de canons avaient explosés non loin du géant. Un morceau de ferrailles passa à quelques centimètres du visage de Nigawarai qui à un cheveux prêts aurait perdu la tête. Il s'était baissé dans un réflexe pour recevoir finalement un deuxième morceau plus petit qui lui trancha assez profondément l'épaule gauche.

      Le temps que la douleur monte à son cerveau, une dizaine d'autres boulets entouraient le champ de bataille et allaient s'abattre sur l'ensemble des protagonistes. L'astronome venait de voir la mort de très prêt mais avec 5 fois plus de boulets, il allait recevoir 5 fois plus de blessures et son corps ne tiendrait jamais un choc aussi violent. Il avait comprit. Tout était finit, ceux qui avaient tiré les boulets étaient les deux navires de la marine présents depuis quelques instants au large, cela avait dut alléger la pression imposée sur les esclaves en guerre dans la ville mais cette diversion efficace allait couter la vie des héros réunis ici. L'explosion fut des plus violentes et les débris d'obus partirent dans tous les sens avec une atroce froideur et une implacable vitesse. Tout espoir de survie semblait ridicule dans un chaos si immédiat, l'instantanéité de la mort ne faisait aucuns doutes. Des déflagrations bien trop chaudes avaient soufflées l'herbe alentour et le navire du gouvernement avait lui aussi ressentit l'onde de choc et reçut quelques fugaces débris. La fumée épaisse s'estompa au passage du vent qui petit à petit dévoilait un terrain dévasté. La marine avait des moyens terribles, c'est ce qui avait découragé tant d'aventuriers avant eux.

      Le Pacifista lui aussi semblait empathir de cet assaut d'une extrême violence. Il était totalement dénudé de vêtements et de peau. Ses yeux rouges n'étaient plus cachés par ses lunettes de verre et sa carcasse industrielle était dévoilée au grand jour. Il n'y avait plus rien d'humain à travers ces étincelles qui jaillissaient de son épaule bien amochée. Ses circuits de détection s'affolèrent quand il posa son regard devant lui. Encore des données insensées , Non ses circuits étaient rétablis la fumée se dissipa à l'endroit qu'il guettait pour le laisser voir Shinji qui se tenait debout devant lui les poings serrés et la tête baissée. Déterminé à l'écraser, le navigateur lui jeta un regard des plus froids, prêt à en découdre une bonne fois pour toutes.

      Quelques secondes plus tôt alors que le pirate abandonnait tous ses espoirs, une main s'était abattu sur son épaule le faisant chuter à terre. Des chocs métalliques se faisaient entendre dans des bruits sourds au dessus de lui et la température monta subitement. quand la salve s'arrêta enfin, le blond s'était redressé en repoussant la lourde carcasse qui reposait sur lui. Starter, presque totalement démantelé s'était sacrifié en le protégeant à l'aide de son corps et de sa massue géante. Tout son dos en acier était déchiré et presque tous ses vêtements avaient étés emportés par la déflagration. Son visage présentait une moitié sans peau, découvrant un squelette en acier froid et terrifiant. *Bon courage Capitaine* avait il prononcé avec un sourire sur la partie de son visage encore recouverte de peau et en levant difficile ment son bras droit pour faire un signe du pouce à celui qu'il estimait déjà comme son capitaine.
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        Le pacifista se leva, me soulevant par la même occasion. Mon corps était porté par mon bras bloqué. Je mettais donc ma deuxième main à l'entrée des entrailles du robot pour que mon poids se répartissent sur une plus grande surface. Et surtout, pour éviter que mon bras déjà bien blessé ne souffre plus que nécessaire. Par contre, il semblait que j'avais coupé les bons fils. Du moins, le colosse s'approchait de la rive tandis qu'il n'y avait aucune raison apparente pour qu'il aille dans cette direction. Mais je ne pus réfléchir d'avantage, il y eut deux explosions près de nous. Ce que je pensais en faite un boulet de canon était une arme bien plus meurtrière. L'obus explosa en de multiples petits éclats qui volèrent dans tout les sens. Voyant cela, j'eus à peine le temps de me tourner de façon à ce que la carcasse du pacifista me protège.

        Seulement, ces explosions furent suivies d'une dizaine d'autres. Et il y avait des obus tout autour du colosse, donc aucun endroit pour se mettre à l'abri. Surtout avec un bras coincé. Je levais donc les jambes au niveau de mon ventre pour les protéger un maximum et tournai le dos au danger. Tout de suite après, je sentis une énorme douleur couvrir mon corps qui me fit lâcher un crie. Mon bras libre ainsi que mon dos étaient parsemés d'éclats bien enfoncés dans ma peau. Le bras, je ne pouvais plus le bouger et il tomba le long de mon corps. Pour le dos, n'importe quel mouvement me faisait souffrir.

        Le pacifista semblait aussi avoir trinqué. On ne pouvait même plus distinguer la partie humaine et la partie robot. Pour moi qui étais en première loge, je ne voyais qu'une seule chose : un monstre ! Et j'étais à sa porté, bien coincé dans son corps. L'explosion du navire qui m'avait permis de me retrouver ici avait eu raison d'une de mes jambes, et maintenant j'avais un bras qui ne bougeait plus. L'autre bras était coincé, je n'avais plus qu'un pied... Je le posai alors sur les côtes du robot et j'appuyais du restant de mes forces pour me dégager, faisant ainsi un bond vers l'arrière. Mon bras quitta le corps de la machine, il tenait encore le couteau si précieux à mes yeux mais je ne reconnaissais plus mon membre. Saignant à plusieurs endroits, il était pratiquement totalement brûlé et je ne pouvais le bouger.

        J’atterris sur le dos, ce qui enfonça d'avantage les éclats dans ma peau et qui accentua d'avantage mes cries de douleur. En faite, ma voix n'avait elle aussi plus rien d'humain. C'était encore pire qu'égorger un chat ou un chien. J'hurlais à en vider mes poumons, j'hurlais à la mort... J'étais tout près de l'océan. En faite, mon corps se trouvait sur la terre ferme, mais ma tête était déjà au-dessus de l'eau. Je ne pouvais plus rien bouger à part une jambe. Autant dire que je ne servirais plus à grand chose. Ne pouvant bouger mes bras, il me faudrait quelqu'un qui approche mes doigts de mon corps pour m'injecter des hormones. J'étais comme qui dirait hors d'état de nuire. Mais voir l'océan si proche de moi et le pacifista me donna une idée. Entre deux cries je parvins à dire ces quelques mots :

        " Pousser.... Pacifista... Eau... "

        Ma vue commença à se troubler tandis que j'essayais de serrer les dents pour arrêter de crier. Je n'étais pas encore mort, c'était le principal. Mais si ce monstre restait debout, cela ne nous servira à rien... Comme pour attirer l'attention du pacifista, je levais la seule jambe que je pouvais encore bouger dans les airs. C'était ma façon de lui dire qu'il ne m'avait pas encore achevé. Espérant qu'il allait s'approcher d'avantage du bord, quoi qu'il était déjà assez proche...
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      Quel idiot ! Non mais sérieusement ! Quel crétin des îles ! Cet espèce de blondinet mal rasé voit que la machine a un pied sur mon thorax, et au lieu d'attaquer cette jambe, il fait fléchir la bête de l'autre côté pour qu'elle prenne encore plus appui sur moi. Ai-je déjà vu telle andouille ? Je n'aurais pas su le dire. Peut-être était-ce la douleur qui me faisait parler lorsque je lui lançais une insulte dont la bienséance m'empêche de donner le nom, mais toujours était-il que j'avais encore plus mal, sentant mes côtes s'enfoncer de plus en plus dans ma chair. Si je n'avais pas d'hémorragies internes, c'était sans doute chose faite maintenant. J'espérais que cet idiot allait se faire vaporiser par la machine comme ses camarades quelques instants plus tôt ! Mais quel abruti ! S'il y avait eu un panneau sens interdit, j'étais certain qu'il aurait quand même pris la route dans cette direction Si jamais je m'en sortais et me retrouvait à l'hôpital pas loin de lui, il pouvait être certain que j'allais m'amuser à appuyer là où ça lui ferait mal ! Sinistre nouille astrale va ! Bon dieu qu'est-ce que j'étais en train de me manger à cause du manque de réflexion de cet abruti. Tout ce qu'il a trouvé à faire depuis le début, c'est de s'éclater le tibia sur la carapace métallique du monstre, et faire en sorte que ce dernier m'écrase davantage. Reyson, lui au moins, avait eu la bonne idée d'appliquer les quelques plans que je lui avais transmis, tout en évitant d'être la cible du Pacifista. Mon gaillard, quand tout sera terminé, tu vas entendre parler du pays ! Même si pour l'instant, tout ce que j'arrive à dire n'est qu'un mélange de cri à la fois de douleur et de rage.

      Mon salut vint finalement de Reyson qui avait su saisir l'opportunité en attendant le bon moment. Au moins, il savait se montrer, lui ! Alors qu'il tripatouillait dans les câbles apparents de la machine, il réussit à la faire reculer, laissant son pied s'ôter du dessus de mon ventre, me libérant de son emprise douloureuse. Inutile de dire que le craquement qui suivi fut celui de mes os se redressant tandis que j'inspirais tout en sentant la douleur que ce simple fait produisait chez moi. La machine reculait, apparemment fortement gênée par l'offensive d'Antis. Amen, Alléluia et beurre de cacahuète ! Peut-être enfin une lumière au bout du tunnel qui ne serait pas celle de notre mort. Mais les festivités ne durèrent pas très longtemps. Les explosions retentirent et il ne fallut pas longtemps pour que je perçoive une armada de boulets qui se dirigeaient droit dans notre direction. Répercussion pour le moins involontaire du plan que j'avais demandé à Reyson de mettre en œuvre. Je restais cependant incapable de bouger, incapable de me mettre à l'abri ou même de générer des plumes à forte densité pour me protéger. Plus le son aigüe des projectiles chutant s'amplifiait et plus je voyais ma dernière heure arriver.

      Je fermais les yeux en fronçant fortement les sourcils, m'attendant à un final explosif. Mais soudainement, la lumière du soleil se voilà, une ombre se projetant sur moi. L'explosion eut finalement lieu, mais, sans que je ne comprenne pourquoi, je sentis une forte pression sur mon corps avant que seul le souffle de l'assaut ne vienne faire virevolter mes cheveux. En rouvrant les yeux, je vis alors le corps d'un homme plutôt imposant disposé sur moi, comme pour me protéger. Il s'agissait de l'un des insurgés. Les yeux écarquillés, je le regardais se tenir sur moi, affichant plusieurs mimiques de douleur. Son dos avait été frappé par les shrapnels des boulets, le laissant cracher une gerbe de sang qui atterrit sur mon visage masqué. Mais contre toute attente, l'insurgé souriait. Je restais choqué par le spectacle qui se jouait devant mes yeux, de voir cet homme blessé qui venait de prendre l'attaque à ma place, me sauvant la vie au péril de la sienne. Alors que je restais benêt à l'observer avec de grand yeux, il se mit à parler, faisant fi du sang qui coulait de sa bouche.


      - Je suis ravi... d'avoir réussi à me rendre utile et... rendre la pareille à... celui qui nous a montré la voie... de la liberté...

      L'instant d'après, il s'écroula de tout son poids sur moi. Mais la douleur n'était rien comparé au choc que je venais de recevoir en entendant ces paroles qui résonnaient dans ma tête en continue. Je voyais non loin de là ses camarades qui avaient rejoint le champ de bataille, ayant pris soin d'accompagner le gouverneur comme Reyson le leur avait sûrement demandé. C'était l'un d'entre eux qui n'avait pas hésité à me porter secours. J'ignorais s'il était encore en vie ou non, mais je sentais en moi bouillonner une rage encore plus grande que d'habitude. J'étais non seulement enragé contre le Gouvernement pour les victimes qu'il venait de faire sur cette île, sans se soucier des répercussions sur l'existence de ces hommes, que contre moi-même, de ne pas pouvoir bouger ne serait-ce qu'un doigt afin d'envoyer en enfer cette machine infernale. Celle-ci n'avait d'ailleurs plus rien d'humain, tout ce qui touchait du domaine de l'organique ayant volé en éclat suite au bombardement. Seule sa structure métallique restait en parfait état. Aucun dommage suite à l'envoi des boulets de canon. Les Marines s'étaient bien joués de nous. J'ignorais comment ou même pourquoi, mais ils avaient envoyé une attaque qui ne blesserait pas l'arme humaine, et ce en toute connaissance de cause. Sans doute devaient-ils nous observer, depuis leur navire, attendant le dénouement de cette offensive. Si tel était le cas, j'étais bien décidé à leur offrir le spectacle de leur défaite.

      Les esclaves accompagnés du gouverneur de l'île bâillonné s'approchèrent de moi pour retirer le corps de leur camarade. Celui-ci était apparemment en sale état, mais au moins, encore en vie. Je poussais un soupir de soulagement qui disparut, étouffé par toute la haine que j'avais en moi, tant contre les Marines que contre l'engin de leur volonté. Je voyais aussi Reyson, violemment blessé par le bombardement, ainsi que le blondinet mal rasé. Et là, non loin de la rive, trônait l'arme, encore un peu secouée, mais essayant de scruter à travers le léger voile de poussière, son œil rouge resplendissant à travers ce dernier. Les mots d'Antis vinrent alors à mon oreille. En reportant mon attention sur la machine, je constatais qu'effectivement, celle-ci était près de l'eau. C’était maintenant ou jamais pour mettre fin à cette bataille. Si les Marines observaient, alors il fallait leur montrer la destruction de leur arme principale. La victoire serait nôtre si l'on parvenait à pousser ne serait-ce qu'un peu cette foutue machine dans l'eau qui se trouvait derrière elle. Ravalant ma colère, je m'adressais aux deux insurgés les plus musclés qui se trouvaient dans le lot ayant accompagné le gouverneur, le tout sur un ton autoritaire.


      - Toi là ! A mon commandement, tu vas jouer au lancer de poids avec le truc qui nous sert d'otage. Ton camarade Monsieur-Muscle fera pareil avec moi. Lance d'abord l'autre tête de pioche, et ensuite ce sera mon tour tout de suite après ! N'hésitez pas parce que je suis blessé, allez-y avec toute votre force ! Tout de suite !

      Comprenant l'urgence de la situation, et sans doute là où je voulais en venir, les deux mastodontes ôtèrent le corps de leur camarade, le laissant au soin de leurs autres compagnons, avant que le second ne m'attrape par les chevilles. Il me lança alors un regard, comme pour me demander si j'étais sûr de moi sur ce coup. Sans même ouvrir la bouche, je fronçais les sourcils, laissant une expression déterminée se lire dans mes yeux. Les deux Goliath se mirent alors à nous faire tourner, comme s'ils participaient aux Jeux Olympiques, à la manière d'une toupie. Je sentais ma pression sanguine augmenter, alors que j'avais aussi l'impression que mes yeux allaient sortir de leurs orbites. Mon corps me faisait de plus en plus mal et j'avais l'impression qu'il allait se rompre d'un moment à l'autre. J'essayais de fermer les yeux, car si jamais je venais à les ouvrir, je risquais fortement de faire une murale en recrachant tant le contenu de mon estomac que celui-ci et toutes mes entrailles déjà bien réduites en marmelade.

      D'un seul coup, le gouverneur de l'île fut propulsé comme un véritable boulet de canon, alors que l'instant d'après, c'était moi qui vint à le suivre, à peine à un mètre de distance. Pourquoi avais-je demandé à ce que lui aussi soit lancé ? C'était assez simple à dire vrai. Il me servirait en premier lieu de bouclier, la machine ayant sans doute eu pour mission de récupérer ce "précieux colis". Mais qui plus est, il me cacherait à la vue du monstre. Ajoutez à cela que c'est le dirigeant qui prendrait l'impact de plein fouet, alors que je viendrais juste à me crasher contre sa chair plutôt que contre le poitrail métallique du Pacifista. Qui plus est, ce double impact serait sûrement beaucoup plus puissant que si j'avais été jeté seul. Sans doute aurions-nous la force de pousser l'immondice de ferraille dans l'eau avec un assaut de cette puissance ! En plein milieu de ma percée aérienne, je fis un léger mouvement, afin de ne pas percuter la cible tête la première. Mon corps se dévia légèrement pour que ce soit mon dos qui soit en première ligne. J'allais sûrement encore aggraver mes blessures, mais dans mon état, il n'était rien d'autre que je puisse faire que de recourir à un tel stratagème. Comme le disait souvent un grand ami : ça passe ou ça casse ! Restait à espérer que non seulement ça passe, mais qu'en plus ça casse l'espèce de monstre que nous vision. Le nuage de poussière allait bientôt être transpercé par deux corps projetés à pleine vitesse dans sa direction... espérons juste que ce dernier assaut sera le bon !


        Acharné. Oui... acharné conviendrait parfaitement au terrible combat qui secouait cette partie de West Blue. Chaque camp refusait de s'avouer vaincu, redoublant alors d'efforts pour faire mordre la poussière à ses opposants. La volonté des hors-la-loi face à la machine de guerre du gouvernement était admirable à tous points de vue... Tant de sacrifices, tant d'abnégation... Pour chaque victime de sa puissance, le Pacifista voyait se dresser devant lui un nouveau combattant le temps que les autres repartent à l'assaut. Mais cela pourrait-il suffire ? Bien que gravement endommagé, le Pacifista n'avait perdu que 30% de son efficacité, tandis que les révolutionnaires risquaient d'avoir de plus en plus de mal à puiser dans leurs réserves déjà bien entamées. Qu'ils arrivent encore à bouger tenait du miracle, était-ce leurs foi dans leurs propre justice qui leur permettait de tenir ?... Ceci, la machine n'en avait cure. Seule la destruction de ses cibles primait à ses yeux. Dès que le court-circuit serait endigué, la machine repartirait dans un ultime assaut. Ce n'était qu'une question de secondes.

        C'est alors que deux formes indistinctes jaillirent de la fumée dans sa direction, véritables projectiles vivants ! En une fraction de seconde le cerveau de la machine analysa les faits afin d'en tirer la manœuvre adéquat.

        « Criiiiisshhh... Cibles analysées...
        Cible Num.2 : Révolutionnaire détenteur de pouvoir. A éliminer. Préparation de tir d'interception.
        Cible Num.1 : Gouverneur Franklish... Membre du gouvernement. Annulation de tir. Criiiiiisshhh. »




        Devant l'arrivée d'un otage de cette importance, la Pacifista était pieds et poings liés. Il allait devoir le réceptionner le plus doucement possible, quitte à encaisser le choc du rebelle arrivant juste derrière. De toute façon il était maintenant trop tard pour concentrer un de ses rayons. C'est alors que lui parvient une information de la plus haute importance.

        « Criiiishhh... Face au manque de discernement du gouverneur Franklish et à son incapacité à gérer la révolte, l'ensemble de ses charges lui sont retirées. Le décret devient effective immédiatement.
        Criiiisshhh... La cible Num.1 n'est plus prioritaire. Autorisation de dommage collatéraux : taux acceptable. »




        Au moment où le duo volant était sur le point d'atteindre leur cible, celle-ci effectua un brutal balayage de son énorme battoir ! Le dos de son immense main percuta alors avec force l'ex-gouverneur, l'envoyant bouler cents mètres plus loin la bave aux lèvres et le regard vitreux. Le révolutionnaire ? Stratégie, miracle, coup du destin... qu'importe les raisons, la petite vrille qu'il s'était imposé l'avait au dernier moment sorti du champ d'attaque du Pacifista, le soustrayant à une mort certaine. Il percuta donc de plein fouet la carcasse métallique de la machine, la projetant en arrière d'un bon pas ! Les deux talons dans le vide, elle ne tenait au rebord de la rive que sur la pointe de ses deux pieds. Son équilibre oscillait alors dangereusement entre la chute et le rétablissement tandis que son unique bras valide balayait l'espace pour se remettre d'aplomb. Ne tomberait donc elle jamais ?! La force d'un seul homme n'était donc pas suffisant pour faire chuter les tonnes de métal dont elle était composée ? Le trio allait devoir répondre à cette question très rapidement, il en allait de leurs survie. Dans moins de deux secondes la Pacifista allait se stabiliser sur la terre ferme, entièrement d'attaque pour une ultime salve de laser, à laquelle aucun de ses trois opposants n'auraient la force de résister. Tout allait se jouer maintenant. Vie... mort... honte... honneurs... tout cela allait dépendre de leur capacité à unir leurs forces une dernière fois.

          Shinji n'était pas encore seul face à ce monstre puisqu'avant qu'il ne lance un assaut aussi désespéré qu'inutile, une carcasse fendit la brume imposée par la salve précédente des canons dévastateurs. Ce n'était autre que le Gouverneur de l'île fait prisonnier par les habitants et sauvé de peu par le fin stratège Révolutionnaire qui ne tarda pas à le suivre, Dieu seul sait par quel miracle alors que son corps était en charpie en partie à cause des choix de dommages collatéraux qu'avaient dut faire Kaetsuro pour faire chuter le robot quelques instants auparavant.

          Malgré son statut de membre du gouvernement, le pacifista n'hésita pas longtemps avant de le percuter de son unique bras valide pointé vers l'avant pour le terrasser dans son envol. Une habile manœuvre aérienne de Damien lui avait permit de passer juste à côté de cette paume implacable qui l'attendait pour enfin percuter de plein fouet le torse insubmersible de ce géant d'acier.Nigawarai avait comprit qu'était justement venu le temps de se rendre utile et de cesser d'attaquer seul en vain. Tous ces sacrifices les uns après les autres pour en arriver à cet instant crucial de l'affrontement, combien étaient morts pour en arriver là ? Combien de stratagèmes avaient usés ses deux compagnons pour créer finalement cette ultime opportunité ?

          Le blond n'avait pas le temps de les estimer puisqu'il fallait agir urgemment. Reyson avait fait preuve d'un sang froid remarquable et il semblait être le seul à avoir enduré l'attaque externe des fourbes marines. Il avait retenu leur ennemi Commun en l'affaiblissant considérablement jusqu'à ce que Reyes refasse surface de manière inespérée. Qu'avait fait Nigawarai depuis le début ?

          Rien excepté de se blesser, de blesser son compagnon pour une chute totalement inutile de leur adversaire, rien qui ne vaille la peine d'être entrepris mais là, la combinaison de leurs efforts et les circonstances hasardeuses de ce combat avaient emmené la machine si prêt du bord et Damien si proche d'engendrer sa chute que la bonne santé encore palpable de l'astronome allait devoir être utilisée à bon escient. Le choc du corps démantelé de l'idéaliste fugace avait donné bon espoir à Shinji qui plongea quitte à se casser une jambe pour venir porter le coup de grâce à cet imposant ennemi.

          Il tourna sur lui même au raz du sol, faisant de sa jambe droite une hélice en rase motte qui gagnait en vitesse et accentuait sa dangerosité à chaque instant. L'attaque se dirigea vers le titan d'acier qui allait être percuté à l'arrière de ses jambes au bord du précipice et c'est dans un timing idéale qu'intervint la jambe assassine du navigateur qui se dirigea au delà de ses forces vers les jambes vacillantes du cyborg froid. Kaetsuro sentirait certainement ses os céder et craquer ici et là au moment de l'impact tout proche maintenant. Il fallait que ce coup ravageur et surtout dangereux pour la santé du blond atteigne son objectif pour finir le travail pénible de son valeureux collègue.
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            Le monstrueux robot me surplombait encore de toute sa taille. Mon corps se trouvait dans son ombre, et j'avais la tête au-dessus du vide, ou plutôt de la mer. L'endroit qui devait accueillir le colosse à tout prix. Damien semblait l'avoir très bien compris. Je vis le robot me tourner le dos et frapper un être humain qui vola sur plusieurs dizaines de mètres sur le côté. J'entendis ensuite le son d'un impact et je vis le séraphin tomber par terre. Lui qui ne pouvait plus bouger venait de voler vers l'ennemi. Lui qui était couvert de sang venait de cogner le pacifista qui recula légèrement. Il se retrouva à moitié dans le vide, à moitié sur la terre ferme. Et j'avais eu de la chance, un peu plus et il me marchait dessus. Ses pieds se trouvaient juste à côté de ma tête.

            Au fond, j'avais beaucoup de respect contre ce révolutionnaire qui continuait de se battre alors que tous ses os étaient fracturés. Et je lui étais redevable car il m'avait sauvé la vie à plusieurs reprises. Je ne pouvais ne rien faire. On ne pouvait laisser le robot s'échapper alors que tant de sacrifices avaient été fait. Le blondinet l'avait compris et s'attaqua aux jambes du pacifista pour le faire tomber. La force de ses jambes allait-elle suffire ? Le colosse avait encore un bras, mais il ne pouvait se déplacer correctement où il risquait de perdre l'équilibre.

            J'avais un bras calciné, l'autre déchiqueté. Une jambe prises dans une explosion, il ne me restait plus que l'autre. Voilà tout ce que je pouvais bouger. Et je ne pouvais même pas me tourner car mon dos était lui aussi atteint. Mais je ne pouvais ne rien faire, je me devais de suivre l'exemple du séraphin. Ce moment là était notre unique chance. Grimaçant grandement, je levais ma jambe sur le côté pour l'approcher d'une de mes mains dont les doigts devinrent pointus. Serrant les lèvres pour ne pas crier, je dopais l'unique membre encore mobile. Puis, levant la jambe du côté opposé au robot, je pris de l'élan avant de le lancer vers le torse de l'ennemi. La vitesse de frappe fit tourner mon corps encore sur le sol ce qui déplaça les éclats plantés dans mon dos. Mon crie était un mélange de détermination et de douleur. Le blondinet frappait les jambes du pacifista, moi je donnais un coup au niveau de son ventre. Tout ce qui restait de ma force était dans ce coup, bien que j'étais persuadé que mon tibia ne tiendra pas le choc. Quitte à mourir, autant le faire en servant à quelque chose. Si le pacifista vivait encore, il nous tuera. Alors si on devait partir, il fallait l'amener avec nous. Dans ma tête, je savais que je ne pourrais plus bouger après ce coup, mais il s'agissait de notre dernière chance...
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          Mus par une force et un courage dont peu pourraient se targuer, le trio déchaîna sa volonté de vaincre contre le Pacifista dans un ultime enchaînement de coups. Pris à contre-temps et dans une position précaire, la pourtant terrible arme du gouvernement n'avait aucune chance d'échapper à leur vindicte. Au moment où la machine s'aperçut que la chute était imminente, elle tenta tout pour se rétablir... en vain. Les courts-circuits lui ayant fait perdre de précieuses secondes, elle ne vit même pas arriver le violent coup de pied qui lui faucha l'intérieur des genoux ! Le choc terrible se répercuta sur le champ de bataille alors que les articulations mécaniques se pliaient et que les os gémissaient de toutes leurs souffrance. Déjà en déséquilibre, les tonnes de métal du Pacifista se balancèrent alors violemment en arrière. Dans un ultime effort la machine lança son bras en avant pour faire balancier et se sauver de la chute. C'est alors qu'une puissant choc se répercuta dans son torse, dernier sacrifice du trio de hors-la-loi. La puissance du coup additionnée à celles des deux autres le précédent propulsèrent alors aussitôt l'effroyable machine en arrière !

          Impuissant, le Pacifista s'abattit dans l'eau de toute sa masse, crevant la surface dans un geyser d'écume ! La mer s'engouffra instantanément autour de lui, l'englobant dans ses bras et laissant courir sur lui ses caresses. Tandis que le monstre sombrait lentement, l'eau saline s'enfonçait dans l'imposante brèche que Damien avait créé. Le contact de l'eau sur les fils dénudés par Reyson créa alors une réaction en chaîne de courts-circuits aussi incontrôlable que destructeurs ! Pris tout d'abord uniquement de légers soubresauts, le Pacifista préparait encore son œuvre de destruction depuis les profondeurs de l'océan. Ignorant les éclairs qui apparaissaient alors par intermittence entre ses plaques de blindage, il accumulait son énergie et ajustait son tir vers la berge. C'est lorsqu'il activa sa séquence de tir que son générateur interne pris toute la démesure des dégâts qu'il avait enduré. Comme pris de convulsions, la machine gesticula un instant dans l'eau sombre avant d'être la victime d'une série d'explosions de plus en plus violentes ! Lorsque son cœur explosa finalement, des tonnes et des tonnes d'eau de mers furent projetées dans les airs dans une explosion sourde dont les vibrations se répercutèrent dans les cages thoraciques de tous les combattants présents. Esclaves, marines, nul ne pouvait ignorer ce qui venait de se passer.

          L'eau s'abattit alors sur les berges proches, semblable à une douce pluie. Il y avait une petit quelque chose de rafraichissant en elle, comme l'annonce de la fin d'un cauchemar et la promesse de jours meilleurs... Elle sentait la victoire. Un arc en ciel décida alors de faire son apparitions pour gratifier les combattants de sa présence. Le calme revint peu à peu sur cette partie du champs de bataille.


          De leurs côté, les marines n'avaient plus qu'à se replier en bon ordre pour limiter les dégâts. Sans le Pacifista, la bataille était belle et bien perdue. Le colonel Calvin Moriarthy lança donc à regret l'ordre de replis... Mais nul doute que la marine ne laisserait jamais un tel affront impuni. L'île des esclaves venait de déclarer la guerre au gouvernement mondial, s'attirant ainsi les foudres de son courroux.

            Je restais pleinement concentré, faisant abstraction de ma douleur pendant mon envol pour le moins particulier. J'avais été envoyé valdinguer par un colosse insurgé à ma demande, et j'espérais grandement que la manœuvre porterait ses fruits. Alors que j'avais effectué ma légère vrille pour placer mon dos comme point d'impact, je vis dégager à un angle perpendiculaire au mien le gouverneur de l'île. Je n'eus pas le temps de prononcer le moindre mot, mais si j'en avais eu l'occasion, sans doute aurais-je utilisé un vocabulaire parmi les plus fleuris qui soient. J'allais soit me faire talocher par cette boîte à sardine géante, soit m'écraser contre son immense torse d'acier trempé. Dans tous les cas, je risquais fortement de la sentir passer. Mais quitte à choisir, je préférais la seconde option, car elle augmentait les chances de victoire de mes coéquipiers. Sans doute la force de poussée d'un seul corps serait-il insuffisante, mais s'ils parvenaient à saisir leur chance, sans doute pourrions-nous réussir à vaincre le monstre. Dans tous les cas, il s'agissait de notre dernière chance, et j'espérais qu'elle ne serait pas gâchée. Que nous soyons ou non à bout de force, il fallait que chacun de nous donne tout ce qui lui restait, ou n'en vienne à repousser ses limites pour enfin mettre un terme à cette bataille.

            L'heure de vérité arriva finalement. Je sentis un courant d'air frôler mon visage. Il s'agissait de l'immense main mécanique du Pacifista qui m'avait manqué d'un cheveu. Si jamais je n'avais pas changé ma trajectoire en vrillant pour limiter les dégâts que je recevrai suite à cet impact, sans doute me serais-je écrasé contre la main du monstre, ou peut-être même aurais-je été balayé comme un moucheron, risquant de me faire briser la colonne vertébrale comme s'il eut s'agit d'une brindille. Dame Chance avait aujourd'hui décidé de serrer la main à Dame Technique pour que le résultat soit parmi les meilleurs que l'on puisse espérer. Enfin, du moins pour mes compagnons. Car pour moi, il fut assez douloureux à constater. Mon corps frappa de plein fouet celui du monstre de métal, laissant résonner à nouveau le craquement de mes os et me déplaçant plusieurs vertèbres. J'aurais bien hurlé de douleur, mais au moment du choc, mes yeux se révulsèrent, alors qu'une giclée de sang jaillit de ma bouche. Le combat était terminé pour moi. Néanmoins, même dans cet état lamentable, même pitoyable, je gardais espoir. Ma dernière vision alors que je chutais au sol, m'écrasant lourdement en entendant le colosse reculer dans le vide, fut celle de Shinji qui courait vers la cible.

            En l'espace d'une action, cet homme venait de racheter le fait d'avoir brisé mes côtes par le biais de son action précédente. S'il venait à mettre à l'eau le géant d'acier, alors peu importait que j'ai quelques blessures en plus, il recevrait sans nul doute ma gratitude pour cette action. Je vis alors une ombre passer au-dessus de moi. Il s'agissait en plus de la jambe de Reyson qui fonçait en direction du torse métallique du monstre. Je n'avais plus la force de calculer la distance restante pour faire sombrer le Pacifista dans les profondeurs, ou même la force nécessaire. En cet instant, accablé par une douleur qui n'allait pas tarder à me faire perdre connaissance, seule l'espoir de cette action combinée pouvait me permettre de tenir. Il fallait que cela marche. Sans quoi, nous serions tous promis à la potence. Je n'ai jamais été croyant, mais s'il était un moment où il fallait avoir foi en quelque chose, sans doute aurait-ce été celui-ci. Je n'aurais su dire s'il s'agissait de douleur ou de détermination, mais je poussais un cri au même moment où les membres de mes équipiers entrèrent en contact avec la bête.

            J'avais le dos tourné et ne pouvais pas voir ce qui se passait, mais en hurlant ainsi, j'avais la sensation de pousser avec eux le monstre dans les abysses, comme s'il s'agissait d'un encouragement pour renforcer leur détermination. Puis finalement, ce fut la délivrance. Un bruit des plus sympathiques résonna à mes oreilles. Le bruit d'une immense masse qui tombe à l'eau. Étendu par terre, sur le flanc, baignant dans mon sang, je sentis mon âme libérée d'un fardeau en entendant ce simple bruit. Nous avions réussi à vaincre le colosse ? Était-ce réel ? Nous avions eu tellement de mal pour en arriver là qu'intérieurement, il me fallut une demi-seconde qui me sembla une éternité pour réaliser ce qui venait de se produire. Dans ma position, je ne pouvais pas voir le monstre sombrer, mais je pouvais voir les insurgés en face du champ de bataille. Plusieurs centaines d'entre eux s'étaient réunis ici pour observer, attendant sans doute l'occasion d'être utiles. S'ils étaient autant ici, cela signifiait que la Marine avait été repoussée. Le sourire sur leur visage, leur explosion de joie en voyant le monstre tomber à l'eau... tout ce qui avait été fait, tout le sang versé à cet instant, l'avait été pour aboutir à ce résultat. Même si j'étais incapable de bouger, je sentais une profonde chaleur réchauffer mon âme en assistant à ce déferlement de joie.

            Ce doux sentiment laissa néanmoins place à une frayeur lorsque l'eau derrière moi et mes deux équipiers laissa entendre ce qui ressemblait à une explosion sous-marine, laissant déferler une véritable pluie sur nos trois corps. L'espace d'un instant, je cru que le monstre allait ressortir des entrailles de l'océan pour venir nous achever. Mais la vue émerveillée des anciens esclaves devant le spectacle qui s'offrait à eux me rassura immédiatement. L'humidité de cette pluie apaisa un court instant ma douleur, de même que la vue de l'arc-en-ciel qui surplombait le champ de bataille dévasté. Rapidement, ce sentiment de paix laissa vite place à la douleur lancinante qui attaquait encore et encore mon corps meurtri. Maintenant que l'engourdissement dû à la chaleur du combat était passé, la douleur pointait le bout de son nez, et elle n'était pas du genre à frapper à la porte avant d'entrer. Vu la violence de celle-ci, j'aurais même plutôt affirmé qu'elle défonçait l'entrée pour arriver avec un tank.

            Le reste de cette journée resta confus dans mon esprit. Je tombais inconscient sous la force insoutenable de la peine qui me martelait chaque membre. J'émergeais de temps en temps, voyant les visages d'insurgés autour de moi. Je voyais leurs lèvres bouger, mais je n'entendais rien. Ma vue était troublée. Je sentais que j'étais transporté et, à la simple vision du visage alarmé des esclaves, j'en concluais que mon état était sérieux. Quelle remarque stupide... bien sûr qu'il était sérieux. J'avais joué les météores humains, et ce à deux reprises, contre un bloc d'acier trempé, le tout après m'être fait troué l'épaule par un laser, avoir participé à l'assaut principal de la Marine, et vaincu un officier bien plus fort que moi par un coup du sort et une étincelle de génie stratégique. Chacun de mes os était cassé, peut-être même en plusieurs morceaux. C'était en soi un miracle que je sois encore en vie.

            Finalement, j'émergeais de mon état comateux dans une chambre d'hôpital tout ce qu'il y a de plus normale. Où étais-je ? En voulant tourner la tête, je sentis une vive douleur, avant de voir que l'ensemble de mon corps était recouvert d'une espèce d'armure blanche. Mais... ce n'était même pas une armure ! J'étais carrément tout emplâtré ! En essayant de bouger, je sentis alors une vive douleur se manifester, me laissant pousser un juron pour le moins... innommable. Ce simple fait alerta une meute de personne dans ma chambre, y compris plusieurs officiers de la branche révolutionnaire à laquelle j'appartenais. Qu'est-ce qu'ils faisaient ici ceux-là ? Et où étions-nous d'abord ?! En voyant l'incompréhension dans mon regard, l'un des hommes présents dans la chambre me montra le calendrier. Il était daté de trois semaines après la bataille. Je fis un regard pour le moins explicite quant à mon étonnement, lâchant un autre juron sous le coup de la surprise. J'avais passé tout ce temps à dormir ?

            En fin de compte, l'officier présent m'expliqua le déroulement des choses après le combat. La Marine s'était effectivement retirée, mais, tout comme moi, il se doutait fort qu'ils ne comptaient pas en rester là. Voilà pourquoi, une fois l'ordre de victoire confirmé, l'Armée Révolutionnaire avait déployé toute une flotte pour venir chercher les insurgés. Cette défaite du Gouvernement avait apparemment bien plus d'implications que je ne l'aurais cru. Laisser les anciens esclaves sur cette île revenait à laisser la Marine les trouver plus tard pour finir le travail. C'est ainsi que l'Armée Révolutionnaire trouva plusieurs milliers de nouvelles recrues. Certes, il ne s'agissait que de paysans qui ne connaissaient rien à l'art de se battre, mais ils avaient su montrer leur détermination et leur soif de liberté. Peu importe ce que pourraient en dire les autres gradés, ils étaient le meilleur exemple de ce qu'incarnait la Révolution. Le seul souci étant que nous étions une organisation d'espions... Ces hommes convenaient davantage à un corps armé qui aurait pu les entraîner mieux que nous. En attendant de trouver une branche annexe de notre mouvement qui pourrait les prendre en charge, nous avions décidé de les disséminer un peu partout à travers les bases que nous possédions afin d'éviter qu'ils ne soient traqués par le Gouvernement.

            Poussant un soupir de soulagement, j'en vins au point qui me préoccupait tout de même le plus : qu'était-il advenu de mes deux coéquipiers de fortune ? La réponse ne se fit pas attendre, et on m'expliqua que leurs blessures étant sensiblement moins grave que les miennes, ils avaient pu reprendre la route avant que je ne me réveille. J'avais de mon côté été rapatrié à une base possédant l'équipement médical nécessaire au maintien de ma bonne santé. J'affichais alors une mine pour le moins déçue, bien que cela ne soit pas vraiment visible à travers mon casque de plâtre. J'aurais bien voulu remercier Reyson de son aide, et le féliciter pour sa parfaite application des stratagèmes que je lui avais donné. A n'en pas douter, ce garçon aurait pu faire une excellente recrue au sein de l'Armée Révolutionnaire. Et n'oublions pas le mystérieux blondinet dont j'ignorais même le nom. Malgré quelques débuts difficiles dans ce combat, il avait su saisir l'instant décisif pour frapper au bon endroit l'adversaire.

            Alors que je pensais à cela, l'officier présent me présenta un rapport dont il tourna les pages pour que je puisse le zyeuter plus ou moins rapidement. Si j'en croyais ce qui était marqué, le Pacifista avait été presque totalement détruit en explosant dans l'eau du port. Cependant, quelques débris avaient put être récupérés, et principalement le système d'armement pour le moins étrange lié à ses paumes de mains. Ce dernier était néanmoins incomplet et endommagé à un seuil critique. En d'autres termes, son utilisation n'était pas pour aujourd'hui, de même que la compréhension de son mécanisme complexe. Rangeant le document, le haut gradé me lança un journal à la figure, pour m'énerver en sachant que je ne pouvais pas bouger, dans mon cocon de plâtre, en ricanant pour me dire que j'avais fait la une des journaux pendant un bon moment avec le succès de cette opération. Bon sang, je voulais vraiment voir ce qui était marqué moi ! Alors que tous rigolaient en me voyant essayer de remuer et pousser des jurons, un médecin m'affirma que je devais me calmer, car sinon, j'allais finir par doubler mon temps de repos qui s'élevait déjà six semaines avant de pouvoir refaire des activités normales... et deux mois pour être en pleine possession de mes moyens. En un sens, aussi bien lui que moi étions les premiers étonnés que je sois encore en vie après une telle bataille.
              Le pacifista était finalement bel et bien vaincu. C'était comme un doux réveil suite à un long cauchemar, le truc qui n'arrive jamais. La victoire avait parue si inaccessible pendant toute la durée de l'affrontement et le trio n'avait certainement jamais approché la mort de si près et autant de fois en si peu de temps par le passé. C'était une sacrée claque pour la marine qui battait déjà en retraite mais aussi pour nos 3 compères affalés au sol. Kaetsuro était en meilleur état que ses deux frères d'armes. Il s'était physiquement moins investit dans ce combat. La peur l'avait empêché d'agir dans un total abandon de lui même. Il était encore jeune et avait beaucoup à apprendre mais cette victoire le rendait malgré tout fière de lui.

              Il savoura la tombée des fines gouttes d'eau qui suivirent l'explosion de leur terrifiant opposant. L’insubmersible avait enfin coulé ! Le pirate se redressa et demanda un médecin alors qu'il s'était jeté sur Reyson pour le retourner délicatement, ce qui découvrit au grand jour ses innombrables blessures au dos. Des hommes affluèrent de toutes parts signalant la fin des combats en ville. Ils avaient acquis leur liberté au prix de nombreux sacrifices mais le mal était passé. Un type qui avait au moins une trousse de secours s'était penché sur le blessé grave et commençait vouloir enlever ses éclats d'obus parsemés sur son dos. D'autre déposaient délicatement le Révolutionnaire dans un brancard et certains vinrent voire nigawarai mais un seul suffirait à l'aider pour marcher. Sa jambe droite était impeccablement brisée et son autre jambe le faisait également souffrir mais il n'osait ne serait ce que grimacer par respect pour la douleur endurée par ses camarades.

              Il fut accompagné en ville parmi les blessés et un type compétent avait posé une attelle qui tenait sa jambe fermement. L'autre était enroulée dans de nombreux bandages frais et désinfectés. Il put s'endormir paisiblement quand Yakov fit son irruption timide dans le ciel, signalant que ses blessures n'étaient pas grave bien que des hommes se chargèrent ensuite
              de le guérir une fois tous les humains traités. Le cyborg qu'était son ami fut transporté à ses côtés sous sa tente de fortune en pleine rue comme tous les blessés. Les bâtiments encore debout étant réservés aux blessés graves. Starter était un spécialiste en auto-réparations mais il devait attendre d'avoir la technologie nécessaire pour se mettre au
              boulot mais pour le moment ses batteries étaient à plat et il devait attendre de recharger ses circuits et que ses organes internes se remettent des différents choc reçus.

              Les pertes étaient nombreuses et une grande cérémonie eut lieu mais le navigateur ne pouvait toujours pas e relever. Cela faisait pourtant 3 jours qu'il était allongé et que des hommes passaient régulièrement appliquer une pommade sur sa jambe cassée et changer les bandage de son autre patte écorchée. Ce ne fut qu'au 5 ème jour qu'à l'aide d'un support en bois, il put se redresser et se déplacer. Il avait couté énormément en nourriture pendant tout ce temps mais visiblement les stocks du palais et des anciennes maisons des gardes et des membres du gouvernement en regorgeaient.

              Désormais c'était officiel, l'île était en guerre contre le Gouvernement. Les projets de piraterie de Shinji le dissuadèrent de s'impliquer davantage dans le destin de ces lieux ce qui était un phénomène rare mais l'approche si concrète de la mort face à ce colosse du Gouvernement l'avait littéralement refroidit. En fin de compte il ne s'était jamais autant investit dans un projet et ne s'était jamais retrouvé dans un si grand péril pour sauver d'autres personnes. Il estimait avoir donné assez ici. Il devait maintenant s'en aller, se ressourcer et s'économiser pour la suite.

              La défaite du Gouvernement ici était totale, après avoir été chassé de l'île, les Esclaves devenus Révolutionnaires ont repoussés plus de 700 marines ainsi qu'une arme Pacifista du Gouvernement certes ancienne génération mais une arme Gouvernementale malgré tout. Ils ne devaient pas s'attendre à perdre un tel atout dans une zone si reculée des blues. C'était des hommes en plus du côté de la Révolution et de grosses pertes pour ces sois disant forces de la justice. Un coup retentissant porté à l'ordre établit venait d'être donné et cette ressemblait déjà au champ de bataille qu'elle serait perpétuellement à l'avenir. L'astronome voulut se rendre au chevet du Révolutionnaire pour saluer son courage mais on l'arrêta. L'homme ailé était encore dans un état critique; Bien que ses jours ne soient plus en danger il était en phase de fin de coma et il ne fallait surtout pas le déranger.

              Laisser ces gens si courageux ici déchirait malgré tout le coeur du jeune homme qui n'arrivait pas à se résoudre de quitter les lieux. déjà qu'il n'avait pas réussit à trouver dans la foule le dénommé Reyson, pour parler un peu de cette aventure piquante, il ne pouvait s'abaisser à abandonner toute une île. Il apprit sur les quais de la bouche d'un chef Révolutionnaire fraichement débarqué que la Révolution arriverait d'ici 2 jours pour commencer à récupérer la population et la disséminer dans ses bases à travers le monde en tant que nouvelles recrues. C'était une dernière bonne nouvelle qui rendait parfaitement totale cette victoire tenant du miracle. La cohésion de tant de monde prouvait que le Gouvernement allait de nouveau être inquiété. Le monde s'était endormi sous sa coupe depuis tant de décennies et enfin les esprits les plus vaillants commençaient à s'échauffer. Une nouvelle aire de protestation et de besoin de liberté à l'image de l'âge d'or de la piraterie semblait se profiler ...
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                Frapper le robot était encore plus douloureux que s'élancer contre un mur. Au moment de l'impact, j'entendais distinctement mon tibia se brisait. Et dans le même temps, une nouvelle douleur émergeait. Voilà, mes quatre membres étaient blessés à ne plus pouvoir les bouger. Si quelqu'un osait dire que je ne m'étais pas donné à fond, je lui briserais moi-même les os ! Après mon coup, je retombais au sol dans la même position qu'au départ. Sauf qu'un autre crie s'échappa de ma bouche. J'étais retombé sur mon dos, permettant ainsi aux éclats de pénétrer d'avantage ma chair. Un second crie suivi le premier, s'était lors de l’atterrissage de ma jambe brisée contre le sol. Je ne pouvais plus bouger, et heureusement car je souffrirais d'avantage si je bougeais, mais franchement, ils auraient pu faire une plage avec un sable bien doux plutôt qu'un port ici !

                Je n'avais aucune idée si notre attaque avait porté ses fruits. Mes yeux étaient fermés et j'étais trop concentré sur ma tentative de ne plus crier pour faire attention au reste. Je me disais simplement que si on ne s'était pas encore prit un laser, ce devait être parce que le pacifista ne pouvait le faire. Et s'il ne pouvait pas le faire, c'était probablement parce qu'il avait coulé. J'étais mal en point, mais le séraphin devait être dans un état encore pire que le mien. En tout cas, j'ignore qui avait eu la brillante idée de lancer de l'eau sur le bord du port, mais plusieurs gouttes provenant de la mer nous tomba dessus. Bien que c'était en faible quantité, cela m'affaiblissait tout de même vu que j'étais le possesseur d'un fruit du démon. Et comme j'étais déjà très faible, je n'avais même plus la force de rester conscient. Lentement, je commençais à m'endormir sans savoir dans combien de temps je me réveillerai. Mais je savais une chose. Si j'apprenais qui avait lancé cette eau, je le tuerais !

                Lorsque je me réveillais, je vis tout d'abord que du blanc. Était-ce le paradis ? Non, il s'agissait du plafond de l'un des rares bâtiments encore intact de l'île. Le docteur m'indiqua que j'étais dans le coma depuis une semaine déjà. Comme j'étais en vie, cela voulait dire que nous avions vraiment battu le pacifista. Mais, qu'était-il advenu des mes camarades de combat ? On me dit que l'homme aux cheveux blonds avait déjà quitté l'île, alors que l'autre était encore aux soins intensifs. Dommage, j'avais bien voulu connaître le nom du combattant aux coups de pieds. Mais bon, je pouvais au moins aller voir le séraphin. Mon corps était tel une momie, couvert de bandages. A ce qui parait, j'avais laissé une belle petite flaque de sang sur le port. Le médecin me conseilla de rester coucher sur le lit, mais je n'avais nullement l'intention de l'écouter. Je me levais donc, mais remarquai immédiatement que mes jambes chancelantes étaient encore un peu douloureuses.

                Après une petite injection d'hormones de vigueur pour ne plus ressentir la douleur, je tenais déjà plus facilement debout. Le docteur, remarquant que je possédais à priori un pouvoir, me questionna sur sa nature. Lorsqu'il apprit que je pouvais créer des hormones, il m'indiqua lesquels pourraient m'aider à guérir plus vite. Au passage, il me dit aussi quelles hormones il fallait utiliser pour que les marques de brûlures s'effacent un maximum. Mais il ne voulait toujours pas que je me déplace. Nous avons donc passer un marché : en échange de plusieurs types d'hormones que j'injectais dans des seringues, il me laissa partir.

                C'était donc avec de nouvelles connaissances sur les capacités de mon fruit que je sortis de l'immeuble. Les brûlures sur mon bras et ma jambes allaient peu à peu disparaître au fil du temps, après une injection quotidienne. Pour la douleur, le médecin disait que mon corps sera totalement guéri dans quatre jours. Trois si je continuais mon traitement hormonal. Et pour supporter la douleur, j'avais toujours mes hormones de vigueur. Je me dirigeais donc vers l'endroit que m'avait indiqué le docteur, le lieu où se trouvait le séraphin.

                Son état était encore trop critique, il ne pouvait pas avoir de visite. Je ne pouvais donc ni voir le blondinet, ni celui qui m'avait sauvé à plusieurs reprises ? Légèrement dégouté, je retournais à la chambre qu'on m'avait assignée pour y passer la journée en reposant mon corps qui avait tant fait. Je restais là une journée entière, allongé à ne rien faire. Je voyais que mon état s'améliorait d'heure en heure. J'avais maintenant plus de facilité à marcher, mais me battre ou m'entraîner étaient totalement interdits. Pourtant, j'étais un pirate recherché et je me devais de ne pas rester trop longtemps au même endroit. Voilà déjà plus d'une semaine que j'étais sur cette île. Lorsqu'on a une prime sur sa tête, on est obligé de voyager souvent pour éviter que des chasseurs ne nous trouvent et ne tentent de nous tuer. Surtout dans mon état, j'étais en incapacité de me défendre. Il me fallait donc partir. Mais avant de quitter cette île qui restera à jamais gravé dans ma mémoire, je décidai d'écrire un mot que le médecin devra transmettre au séraphin.

                Nous avons gagné... Encore maintenant je n'arrive pas à y croire. Tu m'as sauvé plusieurs fois, et si on a pu battre cet ennemi c'est en grande partie grâce à toi. Je t'interdis donc de mourir ! J'espère te croiser une nouvelle fois sur la mer, mais dans des conditions plus sûres de préférences.
                Signé, l'homme aux hormones.


                Une fois cela fait, je rejoignis mon petit bateau de pêche que les insurgés avaient remis en état après les dégâts occasionnés par cette guerre, et je quittais l'île avec l'intention de retourner sur East Blue, la mer d'où je venais et où il n'y avait pas de robot qui circulait dans les villes pour tout détruire.
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