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à la rencontre des lieux cultes de la révolution


    Il y a quelques mois de cela, je voguais dans les mers d’East Blue, sans réelle destination. Honnêtement, ce voyage avait été pour moi une totale remise en question, ne sachant plus exactement ce que demain me réservait. Je n’avais que quelques notions de navigations, mais ce n’était absolument pas suffisamment pour naviguer sereinement dans ces eaux. Bref, je laissais le vent m’emporter où bon lui semblait, et pour le coup, ce n’était peut-être pas si bête. De toute manière, il m’était difficile de voir au loin avec ma vue et cet éclatant soleil, ce sont deux choses incompatibles pour moi. J’espérais tout de même que ma vulgaire barque tiendrait le coup.

    « J’suis au moins sûr d’une chose, c’est que je m’approche de quelque chose. »

    Marmonnais-je quand mon odorat m’alertait d’une odeur hostile. Puanteur. En effet, c’était le mot qui me revenait immédiatement. Une odeur de macchabée  s’intensifiait au fil des mètres parcourus. J’enfilais mes lunettes de soleil et je pouvais enfin voir la silhouette d’une île se former. J’entendais enfin le chant des mouettes, les vagues percutant les rochers, le son de cloche des bateaux de pêcheurs, j’entendais également des enfants s’amuser, mais aussi des disputes… J’approchais lentement du port.

    Je marchais tranquillement sur l’île, faisant à moitié semblant d’être aveugle, étant à moitié aveugle, à l’aide d’un bâton, avec lequel je faisais style de prendre mes repères. D’après mes premiers aperçus, je pouvais affirmer avec certitude que quelque chose s’était produit. Quelque chose de plutôt impressionnant. Je pouvais voir quelques petites et vieilles maisons de pêcheurs, mais surtout des tantes qui sont là depuis peu. Cela signifierait donc qu’une grande quantité de personnes auraient émigrées dans ce petit village ? Affaire à suivre. Alors en pleine réflexion, une odeur de poisson grillée vint stopper mes songes, provoquant même une furie au fin fond de mon estomac. Des instants plus tard, je me trouvais face à un vieil établissement, assez mal logé, mais c’était de là que venait cette somptueuse odeur. Naturellement, je pensais à la légende du poisson chat dont les moustaches serait plus longues que l’île, quelle chance j’avais eu de ne pas croiser sa route. Cela importait peu à cet instant, car la seule chose qui pouvait me satisfaire - plutôt rassasier mon ventre - était de dévorer ce que ce modeste restaurant allait me servir. Mais un problème se posait. N’ayant pas de salaire et n’ayant trouvé aucun butin, j’n’avais pas un rond. Une idée me vint soudainement, malgré qu’elle ne me plaisait pas vraiment, mais je n’en avais guère le choix. J’entrais dans l’établissement, lunettes de soleil aux yeux, bâton à la main, marchant avec une lenteur ressemblant à cette d’un escargot. Pour rendre la chose plus réaliste, je me prenais maladroitement - ou plutôt malencontreusement - un bout de planche en bois, qui décollait légèrement du sol.  La chute fut monumentale. Je crois me souvenir que la douleur en fut tout autant monumentale. Sur le coup, je ne simulais même pas la douleur, je n’avais pas contrôlé ma chute. Quel crétin ! Le restaurant, plutôt animé, devint silencieux et surprit de voir un pauvre aveugle se casser la gueule.

    « Monsieur ! Attendez, laissez-moi vous aider ! me dit un serveur. »

    Il me ramassait et m’installait convenablement à une table.

    « Ne bougez pas. Je reviens avec de quoi vous nourrir. »

    Gêné d’une telle générosité, je lui rattrape la main et lui avoue une partie de la vérité, sait-on jamais.

    « Ecoutez… Euh… Je n’ai pas un sous à vous offrir. Je suis aveugle et on ne m’accepte dans aucun travail, jugé trop inutile pour être un minimum rentable. Je ne souhaite pas abuser de votre hospitalité. Je… »

    Le serveur reprenait aussitôt, ne me laissant pas finir.

    « C’est moi qui régale ! Mon patron est généreux et comprend votre situation, j’pense d’ailleurs que toutes les personnes présentes comprendront. »

    Ils acquiesçaient tous d’un sourire et de pouces levés. J’étais tellement heureux de voir des personnes si généreuses, puis je me sentais mal d’abuser d’eux. Pourtant, c’était soit ça, soit mourir lentement d’un faim horrible.

    « Merci à tous ! Vraiment. Vous êtes si généreux… Si je peux vous aider d’une quelconque manière. »

    Ils baissèrent tous la tête. Avais-je dit quelque chose de tordu ? Je ne comprenais pas vraiment leur réaction. Je me tournais vers le serveur, mais lui aussi avait la tête baissait, ils semblaient tous revenir à une réalité, que je ne connaissais visiblement pas. J’avais apparemment gâché leur moment d’évasion.

    « La situation est compliquée, pour ne pas employer de termes dramatiques, car c’est assez moche. Le royaume de Goa, autrefois connu comme étant le plus riche des Blues, n’est plus qu’un champ de ruine. La faute à qui ? Rafael D. Auditoire qui a organisé un coup d’état, décimant la famille royale. »

    J’avais en effet entendu parler de cette histoire. Je comprenais donc que je me trouvais à Fushia, sur l’île de Dawn. Et oui, j’étais assez long à la détente, mais comprenez qu’à ma place, vous ne feriez certainement pas mieux.

    « Est-ce si mal ? La famille royale se moquait de vous, pêcheurs, esclaves, pauvres villageois, vous n’étiez que des revenues qu’ils empochaient sans le moindre scrupule. Bien que les dégâts et pertes furent importantes, le poids que vous portiez ne s’est-il pas envolé avec l’acte et la mort héroïque de Rafaelo ? »

    Les quelques personnes présentes et le serveur me regardaient, tous surpris, du ton que j’avais employé. Le serveur reprit.

    « Nous sommes tous d’accord avec ça. Nous ne pourrons jamais remercier tous ceux qui ont participé à ce soulèvement, mais un autre problème est survenu, un problème qui nous touche particulièrement. Ce qu’il se passait à Goa ne nous touchait pas directement. Vous ne pouvez pas voir, mais… »

    Je l’interrompais.

    « J’ai senti la population qui s’amasse tout autour de votre village. J’en déduis que la cohabitation est difficile et que la récolte n’est pas suffisante pour nourrir tout le monde ? »

    Mais apparemment, c'était un peu plus compliqué que cela, car ce sont les bourgeois qui ont survécu à la bataille, qui sont installés autour du village. Ils ne savaient pas labourer les champs et dévoraient les récoltes. Ne voulant pas attirer l'attention sur moi, je ne pouvais pas faire grand chose, tout seul. Alors, je donne quelques idées à ces gens, notamment de prendre chacun un groupe de bourgeois, de pêcher ou travailler les terres avec eux, afin qu'ils observent et apprennent. Cela diminuerait les tentions et pourra permettre une réconciliation entre les deux peuples. Le travail d'équipe amène souvent à la cohésion. On conversait tous, chacun proposait ses idées, c'était très constructif. J'appréciais leur compagnie. Je me rendais compte que l'être humain n'est pas si mauvais, et qu'encore une fois, seules la richesse et le pouvoir, rendaient les gens, mauvais. Une triste réalité.

    Après avoir mangé, je décidais de rester la nuit à Fushia, toujours sous l’hospitalité des personnes de ce village. Je repartirais dès l’aube, je n’aimais profiter des autres, puis avec la Marine autour, il est plus sûr d’être le moins vu possible. J'avais bien d'autres choses à découvrir sur cette île. La révolution avait-elle était réellement bénéfique ?

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J'aime pas ce que je vois. Encore un lieu que les opposants au Gouvernement ont ravagé, ruiné, réduit en cendres. Saleté de révolution, qui sont-ils pour renverser des royaumes entiers et pousser tout un peuple dans la misère et la tristesse ? Leur prétendue cause n'est rien à mes yeux qu'un vaste caprice personnel, qu'ils font passer pour un devoir juste envers le peuple et la liberté. Conneries. La plupart sont seulement frustrés de ne pas avoir réussi leur vie, et rejette la faute sur les autres. D'autres sont aveuglés par ce besoin de changer l'histoire, sans même vraiment savoir pourquoi ils veulent. Le pire étant ceux qui ne font cela que par pur élan de contradiction. Un besoin d'emmerder le pouvoir en place, de se sentir puissants. Je briserai tous ces gens tôt ou tard. Et ce Rafaelo D. Auditore a bien de la chance d'être mort dans son combat, autrement il aurait connu une sentence pire que de perdre la vie. A défaut de pouvoir attraper et punir le cerveau de ce mouvement de révolte, je suis venu ici m'assurer qu'aucun mal ne soit fait aux nobles restants.

Et ce ne sont pas des villageois dont je me méfie, mais des ordures fourmillant autrefois dans l'immense décharge qu'était le Grey Terminal. Le rapport fait par la 475ème division après le soulèvement indique clairement que certains ont pu échapper au Buster Call et seraient partis se réfugier dans les montagnes. Pire que des cafards ceux-là. Même une mise à mort par un déluge d'aciers et un torrent de flammes n'auront pas suffit à tous les rayer de la surface de la terre. Quand j'y pense, c'est presque irréaliste ce qui s'est déroulé sur cette île. Un Buster Call, rien que ça... J'me trouve au camp des réfugiés, l'espèce de ville constituée de trois fois rien abritant les anciens habitants de Goa. Principalement des bourgeois, habitués au luxe de leurs anciennes demeures, désormais contraints de vivre dans des tentes. Comme si le drame qu'ils avaient vécu ne suffisait pas, on enfonce le clou en les parquant comme des bêtes dans un endroit à la con.

Et la marine ne peut rien y faire, si ce n'est surveiller que les choses ne dérapent pas davantage. Aussi compétents que soient le Colonel Tommy sauveur et ses hommes, le nombre de réfugiés rend la tâche plus difficile qu'on le croit. Pour cette raison que je ne vais pas demander leur aide dans ma mission, j'vais régler le cas de la vermine dans les montagnes en solitaire. Je sais, j'ai espoir. C'est c'qui fait vivre, qu'on m'a souvent répété. Et je les emmerde, comme bien souvent. Comme je disais, ce que j'ai sous les yeux, ça me plaît pas. Ils tirent tous des tronches d'enterrement, ont une allure déplorable et la misère les affecte plus que n'importe qui. Après une vie menée dans l'opulence, tomber aussi bas, c'est comme se faire arracher une partie de son âme pour eux. Ils pourraient tenter de se reconvertir, mais je doute que la moitié d'entre eux auront assez d'humilité pour adopter un mode de vie aussi modeste. Le paysage est moche, ça on peut le dire. A tel point que je décide de pas rester longtemps dans les parages.

La nuit tombe, et j'décide d'aller pioncer à l'écart des tentes.

Au petit matin, j'me lève dans un bâillement plus proche du grognement qu'autre chose. J'ai rien à avaler pour me caler l'estomac, et pas plus à boire. Plus un point en mauvaise humeur, chose dont j'ai pas vraiment besoin pour l'être. Direction ce qu'il reste de Goa.


Spoiler:


Dernière édition par Bruce Wolfe le Mar 5 Mai 2015 - 11:27, édité 4 fois
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    Il était maintenant temps de partir. Je remerciais toutes ces personnes qui ont fait de ce séjour un agréable moment. Sans ces gens, je crains que le sourire que j’affichais actuellement n’en serait qu’une illusion, une de plus… Ma canne en main, je quittais le village, saluant une dernière fois les villageois.

    J’atteignais enfin la forêt qui donnait accès au Mont Corbo, montagne réputée dangereuse, de part les monstres et brigands qui y vivent. Je ne l’avais pas encore vérifié, mais on dit que beaucoup de survivants du Grey Terminal s’étaient réfugiés aux alentours de cette montagne. Ce voyage me semblait compliqué. Qu’allais-je faire si je tombe contre des monstres surpuissants et une armée de brigands ? Je ne donnais pas chère de ma vie, mais je me devais de le faire, et le plus discrètement possible. Après quelques pas, une mauvaise sensation me parcourt le corps. Je frissonnais. J’étais excité. Je me sentais déjà observé par quelqu’un ou peut-être même quelque chose. Ici, la luminosité était plus faible, alors je n’étais pas obligé de porter mes lunettes. Je pouvais aussi sentir un taux d’humidité important. De toute évidence, ce n’était pas le genre de lieux où l’on peut pique-niquer tranquillement, disons plutôt l’inverse. Oui, c’est ça, disons que c’était le genre d’endroit où l’on pouvait être le pique-nique d’une quelconque espèce « animalière ». Je devais être sur mes gardes.

    C’était après quelques heures de marche que je sentais enfin des présences humaines. Je pouvais difficilement distinguer des camps de fortune et flairer des odeurs de nourriture. J’entendais des discussions, des enfants qui s’amusaient, des chiens qui aboyaient… On pouvait en effet dire que l’être humain s’adapte à son environnement. Je ne savais pas vraiment comment ils faisaient pour survivre dans un milieu aussi hostile, mais s’il s’agit réellement des personnes ayant vécu au Grey Terminal, alors la question ne se pose pas. Survivre au Buster Call - rien que ça, oui - n’est pas chose aisée, cela reflète même du miracle. Quand on y réfléchit de plus près, n’était-ce pas une action poussée ? On parle quand même d’une des plus puissantes attaques de la Marine. Détruire les plus démunis, voilà ce que je leur reprochais. M’enfin, qu’importe ce que je pouvais leur reprocher, ils ne m’entendraient pas, de toute façon. La faim me prenait. Je ne pouvais me rendre dans ces camps, car la Marine rôde très certainement dans le coin, et ça serait très mal pour moi d’être vu avec ces personnes. Je continuais tristement la route, quand ma patience avait finalement atteint sa limite, malgré qu’elle soit souvent jugée sans limite.

    « Sortez de là, ça m’agace de vous sentir à mes pattes, vermines. Vous êtes la raison pour laquelle ces pauvres villageois sont traqués par la Marine. Vous êtes une honte pour l’humanité tout entière et vous ne valez pas mieux que ceux, que je traque. Et puis, vous attaquez à un aveugle, sérieusement… »

    Un groupe de cinq hommes contre un aveugle, enfin presque aveugle, mais ils ne le savaient pas, tant pis pour eux. Après mon petit speech, l’un des membres du groupe, sans doute le plus fougueux, fonçait vers moi à toute vitesse. Il tenait une lame. J’étais debout, face à lui, les deux mains sur ma canne, très immobile. On pouvait croire que je ne le voyais pas. Sauf qu’à environ un mètre de moi, il effectue un coup de sabre horizontalement, pensant sans doute pouvoir me couper aisément la tête. Malheureusement pour lui, je m’abaisse rapidement, effectuant une rotation complète sur moi-même, - de la même manière qu’une toupie - afin de me donner de la puissance pour mon coup. En effet, quand je me retrouve face à mon adversaire, j’avais déjà armé ma canne, tel un batteur au baseball et envoie un puissant coup au niveau des flottantes. On entendait des craquements au moment de l’impact. On pouvait croire que c’était ma « canne », qui n’était qu’un bâton, complètement foutu, suite au coup donné. Mais il fallait vérifier l’état de mon opposant, dont les côtes sont cassées, et qui était tombé dans les vapes. La douleur devait être insoutenable. Le corps était intelligent. Il pouvait se mettre en « mode veille » pour éviter des traumatismes.

    Les quatre hommes restants étaient encore à l’écart, hésitant certainement à attaquer, à la vue de leur camarade inconscient. Qu’allaient-ils faire ?

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Direction ce qu'il reste de Goa, ou pas. Avant, c'que j'avais pas vraiment prévu, c'est de me taper une exploration non désirée de c'tte foutue montagne. Le Mont Corbo qu'ils l’appellent, qu'il paraît que c'est un coin dangereux où il ne vaut mieux pas foutre les pieds si t'as pas ce qu'il faut pour survivre. Dangereux. Des bêtes sauvages en manquent de chair humaine à mastiquer, et des voleurs avec des pièces de berrys à la place des yeux. Autant dire que l'un comme l'autre, ils sont prêts à tout pour te liquider. J'dois ces informations au vieillard qui piquait une sieste à l'entrée de la forêt. J'ai d'abord cru qu'il faisait parti du décors, avec sa peau ridée comme l'écorce d'un tronc, sa barbe se mêlant aux hautes herbes. D'autant que cet abruti s'est endormi n'importe où et dans une position improbable. Il pionçait, mais je les réveillais, en lui marchant sur le genou sans le vouloir. Comme je disais, ce gland avait qu'à pas faire l'épave n'importe où. Qu'il s'assure au moins qu'on soit foutu d'le voir en arrivant.

Forcément, une ranger qui t'écrabouilles une jambe, tu le sens passer et il s'est réveillé, en hurlant comme un damné. Que j'lui ai dis de se calmer, que c'tait pas voulu et que c'était un peu énormément de sa faute. Respect d'la génération d'ancien de Fushia dont il était l'unique survivant, petit salopard de jeune, la suite est pas sortie de sa bouche que je lui en décollais une. Viens pas me faire chier avec ces conneries, j'suis pas d'humeur. En plus il a de la chance, c'était pas ses couilles. Il manquerait plus qu'en fin de vie, il change de sexe. Il nous pète un arrêt cardiaque le vieillard. J'ai pas cherché à discuter avec lui, il s'est imposé. Et qu'est-ce qu'on parle à son âge. Et ce qu'on peut raconter comme merde. J'en ai écouté que le tiers, suffisant pour me gonfler. J'ai réussi à le semer en le laissant sur place, piquant une accélération dont j'savais qu'avec ses jambes aussi fragiles que des brindilles, il allait pas suivre. C'est carrément dégueulasse comme coup, mais ça m'a bien fait marrer !

Vient ensuite la longue épopée pour sortir de cette forêt à la con. J'suis pas encore tombé sur une bestiole aussi grosse qu'un chariot et capable de t'arracher un bras en un coup de crocs. J'en suis bien heureux. Par contre, j'peux pas m'empêcher de penser à c'tte légende, qu'il a bavé pendant le trajet le Père Fourass. On raconterait que le roi des animaux du Mont Corbo, surnommé Big King Kong par les planqués des lieux, guetterait l'arrivée de nouvelles proies à se caler sous la mâchoire. Une bête énorme, des cuisses plus grosses qu'un taureau, des bras plus gros qu'un monstre marin, aussi poilu que le célèbre Commodore Jean-Poil Belmondo, et plus cruel que le Sergent d'élite le plus respecté du BAN, Castel Roc. Quelque chose de très large, très poilu et très méchant. Qui concasse sa proie avec ses poings et qui le déchiquette ensuite avec ses dents. Aussi courageux que j'me sais être, j'suis habité d'aucune envie suicidaire, et souhaite donc sous aucun prétexte tomber sur ce montre.

Je ne m'attarde pas, préférant tracer tout droit dans l'espoir de finir par déboucher devant la décharge du Grey Terminal. Au bout d'une plombe, je tombe sur une espèce de lac, un truc du genre. J'y vais, me penche pour boire un coup. C'est là que je vois une ombre remonter depuis le fond à une vitesse ahurissante, pour s'extraire de l'eau comme une furie, et me sauter à la tronche.

BORDEL DE... ?!

J'y vois plus rien, c'truc est collé sur ma trogne, littéralement. Et c'est visqueux, et c'est trempé, et ça s'accroche fort. J'y fous les mains pour l'arracher, j'ai un frisson en touchant l'corps de l'animal, c'est horriblement mou. J'sais pas ce que c'est, mais j'ai envie de gerber. Et bordel ce que schlingue, mais c'que ça schlingue ! Le poiscaille pourri, les égouts, le périmé, le pas propre. Y'a une lutte qui s'pose, moi qui gesticule dans tous les sens, cherche un moyen d'virer l'assaillant. C'pire qu'une ventouse c'tte chose ! Et il agite ses... ses... ses nombreux...

RAAAAAAH ! MAIS ILS SONT PLUSIEURS OU QUOI ?! C'EST DÉGUEULASSE BORDEL DE MERDE !

J'commence à craindre le pire, tout en imaginant c'que c'est. Non. C'machin vie pas dans les lacs, merde. J'dois halluciner...

MAIS TU VAS TE BARRER DE LA A LA FIN ?! T'AS CRU J’ÉTAIS COMESTIBLE OU QUOI ? J'DOIS FAIRE DIX FOIS TA TAILLE ABRUTI !

Il veut rien entendre. Et comme j'sais pas où j'fous les pieds et que c'tte putain d'terre veut ma peau, j'finis par en poser un dans le vide, et de me casser la gueule. Une belle chute en une séries de roulades à l'aveuglette, qui se termine par une lourde chute, trombine en avant, sur le sol...

Merde... Merde. MERDE ! MERDE ! MERDE ! VA TE FAIRE VOIR TOI EN HAUT !
Euh... les gars, c'est qui ce timbré ?
Oh merde alors ! Il se trimbale avec un putain de poulpe sur la tronche !
Pouah-ah-ah-ah !
QUOI ?! Y'A UN TYPE AVEC UN POULPE SUR LA TRONCHE ? CA DOIT ETRE TROP COOL A VOIR ? HEY VOUS LA ! VIREZ-MOI CE... Oh... c'est moi le gars...
POUAH-AH-AH-AH !
Ma parole, qu'est-ce que t'es con...
Un vrai tocard.
Un poulpe tocard... SWAH-AH-AH-AH-AH !
POUAH-AH-AH-AH-AH-AH-AH ! Un poulpe tocard ! POUAH-AH-AH-AH ! UN POULPE TOCARD ! POUAH-AH-AH-AH-AH-AH-AH !Euh... j'ai pas compris...





J'emmerde ces gars, sans même savoir qui ils sont au juste.

Dis l'abruti, tu t'es perdu ?
Non, j'suis en pleine partie de curling, connard.
Eh l'autre ! Comment il cause le mec !
POPOPOPOPOPOOOOOOOOOOOOO !
C'est qu'elle a du répondant, la gonzesse, héhé !
Laissez-le moi, j'vais me le faire.
Ramène le poulpe au passage, ça nous fera de quoi bouffer ce soir.


J'vois rien, mais j'entends. Et je sens que ça pue. Les pas qui se rapprochent, c'qui doit être un poulpe si j'en crois les retours que j'en ai qui veut toujours pas se décrocher de ma tronche. J'peux qu'attendre qu'on m'aide. Un cri. Je rêve ou c'truc vient de hurler d'peur ? Et le v'là qui s'grouille d'virer d'mon champ de vision, pour filer se réfugier sur mon crâne. Génial, j'ai un putain de chapeau maintenant... Oh. Et un poing qui rentre dans ma gueule, aussi. J'comprends mieux pourquoi l'autre bestiole s'est affolée. J'encaisse, c'est une frappe sans trop de puissance, tout juste de quoi te remuer un brin. J'ai connu pire. Du coup, retour de l'image maintenant ! Ca va chier !  Je pousse un cri d'excitation, l'autre a un moment d'hésitation, un recul de peur que tombe un coup sans qui le voit venir. Il a raison. Le dessous de ma ranger qui s'abat sur son torse, le balançant à terre. J'me jette aussitôt dessus, pour le rouer de coups. Et je cogne, dans la joie et la bonne humeur. Et je cogne, me sentant vivant.

Et plus je cogne, moins l'autre respire. Du sang à profusion sur sa bobine, une lèvre qui se fend, un nez qui se brise, les arcades sourcilières qui s'ouvrent. L'autre s'enfonce dans les ténèbres, pour un long sommeil dont il ne reviendra que dans de longues minutes. Le réveil risque d'être sacrément douloureux gars.

Oh merde Rickye !
Ce salopard va le buter...
Moi j'me tire, il sont tous cinglés ici !
Bah les copains... partez pas sans moi ! HEY ! HEY ! Maaaaais, ils me font encore le coup... ils avaient promis !


Ils se sont barré, les lâches. J'me relève, mains couvertes de sang, rougies par les coups répétés, le cœur qui s'était emballé qui commence à se calmer, mon esprit à s'apaiser. J'mire autour de moi, et tombe sur un type, à l'air innocent, au regard dans le vide. Un aveugle ?

Oy, t'es qui toi ? Un des leur ?

Question conne, j'remarque que trop tard le corps allongé à ses pieds. Et la canne dans sa main, qui semble avoir morflée. C'est lui qui a fait ça ? C'est louche c'tte histoire.

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    Hm ? Les types s'étaient tirés. J'pigeais pas trop, jusqu'au moment où j'entendais une conversation, des cris, puis un son de poings qui s'entrechoquaient sur une surface, normalement solide. J'comprenais pas d'où c'était parti, il me semblait que le type aux poings casseurs de crânes, avait eu la malchance de rencontrer un drôle d'animal. Cela avait attiré les quatre autres lâches. D'ailleurs, ils ont aussitôt pris la fuite, ils essayaient du moins. Je courais rapidement derrière le premier de la file, frappant violemment au niveau de sa nuque, après avoir atteint la portée nécessaire à cela. Un autre tentait de me contourner, alors que j'assumais son « pote », preuve de lâcheté, et je n'allais pas laisser cet idiot s'en tirer ainsi. Je me retournais rapidement, fauchant ses jambes avec ce qu'il restait de mon bâton, qui s'était brisé à l'impact. L'homme était à terre, il tentait de se relever, mais je sortais une de mes lames, que je pointais sous son nez.

    « Pas un geste, minable. »

    Le briseur de crâne s’approchait de moi. Je n’arrivais pas vraiment à distinguer son physique, mais ça m’avait l’air d’être quelqu’un d’assez tonique. D’ailleurs, l’individu se trouvant à mes pieds, tremblaient en voyant arriver l’homme derrière moi. Une chose était sûre, ce n’était certainement pas son premier combat. Son rythme cardiaque ralentissait. Il s’était rapidement calmé. Intéressant. Bien que ça puisse paraître inintéressant. Tout en continuant de s’approcher de moi, il me questionnait.

    « Un simple homme qui visite l’île. Et je ne pense pas avoir besoin de répondre à ta seconde question. Cependant, je ne pense que ce soit totalement terminé, restons sur nos gardes… J’me rend à Goa, en passant peut-être pas le Grey Terminal, et toi ? »

    Je sentais des personnes approcher, enfin disons plutôt que ce n'était qu'un pressentiment, car je n'avais pas non plus des ondes dont la portée atteignait des kilomètres. L'homme que nous avions laissé, volontairement filer, allait certainement revenir accompagné... Pas seulement de quatre amis, mais d'une bonne meute de loups, ou de tafioles. Quoiqu'il en soit, nous ne devions pas rester là, les animaux sauvages flaireront nos odeurs et nous traquerons pour leur dîner. Je ne m'étais pas vraiment interrogé sur l'identité du véloce qui se trouvait à côté de moi, je n'étais pas vraiment certain qu'il veuille me répondre, bien que ça m'intéressait un peu. Affaire à suivre.
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Vous n'avez jamais eu l'impression une fois d'être aspiré par une faille temporelle ? De subir une distorsion du continuum espace-temps ? D'avoir l'impression que vous êtes figé sur place, tandis que le temps continue de s'écouler autour de vous ? C'est exactement ce qu'il se passe ici, avec moi, lui, et eux. Moi, le pauvre gars qui a foutu les pieds dans un truc qu'il pige pas trop. Avec un prime, un poulpe lourdingue accroché au crâne, que j'aimerais bien dégager de là. Dans ma tête, l'idée est tout faite. J'le prends, j'le fait cuir, j'le bouffe. Lui, ce type vachement louche qui a l'air de tellement bien cacher son jeu. Aveugle ? J'ai du mal à le croire quand j'vois ce qu'il me sort, à coup de j'tabasse les mecs comme si j'avais aucun handicap. J'avoue que sur l'coup, j'suis sur l'cul, c'le cas d'le dire. Sérieux, il s'démerde vachement bien, même si en face c'pas du lourd, il est bon. Eux, c'la bande de branquignols que j'ai fait fuir, avant d'aller causer à l'aveugle justement. Mais j'sais pas, l'temps a coulé si lentement qu'ils ont réussi à s'faire rattraper, puis fracasser avant que j'arrive.

Bah putain, toi tu déconnes pas comme gars. J'te pensais pas foutu d'voir, je me suis planté.

J'me retiens d'lui mettre sur la gueule le fait qu'il a absolument pas répondu à mes questions. Même pas la première, parce que ''Un simple homme qui visite la ville'' n'est pas une réponse que j'attendais. T'as pas de nom ? Tu veux pas me le dire ? Tu caches quoi ? Parfois, à pas vouloir en dire assez, on attire les soupçons, d'autant plus avec c'que tu m'as dévoilé en matière de combat quoi. J'note dans un coin d'la tête, mec pas net, à se méfier. Il cherche même pas à répondre à la seconde, au moins c'est réglé. Il croit quoi ? Que le fait de tabasser du méchant, ça va forcément m'faire croire qu'il est gentil ? Qu'il a un bon fond ? Bah ouais, ça m'suffit. Eh, il m'en faut peu. Bon, c'pas pour autant que je l'apprécie, j'aime pas les gens. Les cachottiers encore moins. J'le mire, il est pas bien plus grand que moi, mais il l'est. C'est du solide le bonhomme, un peu comme moi. J'vois pas ses yeux à travers ses lunettes, et ça a tendance à me frustrer, j'sais pas ce qu'il regarde.

T'as raison, ils vont revenir. Ce genre de crapules savent pas quand abandonner...

C'est connu comme fait, le méchant lambda est un abruti très entêté. Casse-lui les dents, il bafouillera un remerciement. Pète-lui un genou, il agitera l'autre. Casse-lui le bras, il te claquera le second à la tronche ! 'Fin bref, vous avez saisi l'idée. Et eux aussi, 'faut croire. On avance donc, histoire de pas servir de repas à la première bestiole qui viendrait ici. Oui, j'ai toujours cette merde visqueuse sur les cheveux, et je sais pas comment m'en séparer. En plus, cette merde est de mauvaise humeur, avec ses cris hargneux qu'il me pousse dès que j'approches mes doigts. On progresse, plutôt rapidement, avec la désagréable sensation que des ombres se faufilent entre les arbres, pour nous coincer. On tend l'oreille, j'entends que dalle personnellement, l'autre a plus de succès. Jusqu'au moment où ça commence sérieusement à me gonfler, j'sais même pas pourquoi j'le suis, j'en ai pas envie. Problème, être seul dans c'tte forêt est encore plus chiant, alors le tout qui s'accumule m'aide pas à faire un choix.

C'est eux ! V'nez, on va se les faire les gars !
Ah bah tiens, d'la chiure à concasser.


Merci. Difficile d'pas vouloir se tirer une balle en la compagnie de l'autre type dont j'sais toujours pas le blaze. Pas cool comme technique mec, moi ça m'aide pas pour te désigner, et j'pas forcément envie d'me casser l'cul à t'trouver une dizaine de surnoms ! En zieutant les types débouler des buissons et autres planques à la noix, j'ai l'impression d'voir Robin des Bois et sa bande, tombant sur de riches personnes, afin de les détrousser. J'ai pas un rond les gars, c'con. Par contre, je brise des vies gratuitement, y'a juste à s'avancer, et tendre la joue. Bon, ils viennent pas un par un, forcément. Ils nous encerclent, pas stupide les affreux. Ils sont armés pour la plupart, pas du haut de gamme, juste des armes au corps-à-corps que les pauvres type d'leur envergure peuvent se permettre de trimbaler. Moi, j'sors mon poignard, et lance un sourire carnassier à l'assistance. Vous savez c'qu'il va se passer si vous venez, mais comme j'disais, vous aimez, alors bon.

Et puis putain, moi j'adore me battre ! J'me fous d'savoir si l'autre va gérer la masse, j'commence mon petit jeu. Genoux pliés, épaules relevées, langue pendue, regard fou, j'pousse un premier cri, avant d'avancer sur la gauche, à petits pas. J'observe les réactions, ils sont pas tous sereins dans le lot. Il y a même un rageur de base qui se jette sur moi, avec une tête de coléreux et des bras épais comme des troncs d'arbre. Mais va crever putain. J'évite son coup, prévisible et lent, pour riposter avec un crochet dans les flottantes. C'est à peine si il bronche le salaud. Son coup de boule lui, fait du mal. J'titube en arrière, l'insulte, agite le couteau devant moi pour pas qu'il en profite. Ce qu'il fait forcément, en m’attrapant pour mieux me fracasser au sol, façon lutteur. En plus du crâne, le dos vient ajouter sa part de douleur. J'suis solide, mais là j'suis bien secoué quand même...
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    Dans quel pétrin m’étais-je encore fourré ? J’sais pas si vous pouvez comprendre, ce genre de situations où tout semble interminable, où tu sais que t’es pas prêt de rentrer tranquillement chez toi. C’était exactement le cas à cet instant, j’regrettais presque ma présence dans cet enfer, j’pouvais pas dire que c’était une forêt. D’ailleurs, qui était-ce cette personne, fracasseuse de crâne, qui semblait ne pas trop apprécier les bandits. Un civil ? Un Marine ? J’aurais peut-être dû me présenter, finalement. M’enfin, c’pas comme s’il était venu me poser la question de façon courtoise. Tiens, quand j’disais que je devais m’écouter plus souvent, si ce n’était pas les nullards qui s’ameutaient autour de nous. J’en rigolais presque. Presque hein. Ce n’était pas non plus mon moment préféré. L’autre taré à côté de moi était heureux. Il aimait peut-être la chicane ? J’étais plutôt pour régler les choses de manières pacifiques, mais visiblement pas possible avec ces nullards, alors tant pis pour eux.

    « Inutile de t’demander si t’es prêt, j’suppose ? Tu sais quoi ? Faisons un truc. Si on s’en sort vivant, dis-moi ton nom et je te dirais le mien, ok ? »

    Après tout, c’était lui le premier à être venu à moi sans se présenter. Puis, j’étais naturellement curieux de savoir à qui j’avais à faire, des doutes s’installaient. Ce n’était pas le moment, les types approchaient et ne semblaient pas avoir envie de perdre leur temps. N’étaient-ils pas un peu trop nombreux ? L’autre à côté de moi ne s’en souciait pas du tout, il affichait un énorme sourire, comme s’il y avait à bouffer en face de lui. Du moins, je sentais qu’il souriait, j’aimais bien imaginer la réaction des gens à chaque situation. Qu’importe. Plus le temps de rêvasser. Je dégainais mes deux lames que je tournoyais tranquillement, esquissant un léger sourire par la même occasion.

    « - Tuons-les !
    - Dépouillez-les après !
    - Aucune pitié !
    - On a touché le jackpot ! »


    Minutes, les gars. Perso, je n’avais que dalle sur moi, pis l’autre ne semblait pas avoir une quelconque monnaie sur lui. Ils perdaient leur temps avec nous. Ils allaient périr pour rien, j’en étais presque peiné. Presque hein. Parce que j’me fichais pas mal des pourritures. Cependant, j’étais prêt à leur pardonner s’ils capitulaient, mais ce n’était pas l’impression qu’ils donnaient. Encore une fois, tant pis pour eux, ça s’appelle « mourir bêtement ». Je leur tirais la langue. Légèrement, du moins, puisque les premières attaques m’atteignaient déjà. J’essayais  de les esquiver, mais je devais rester calme et me fier aux perturbations dans courants d’air. Je sentais une lame arriver à mon dos, verticalement, de haut vers le bas, classique. Je me retournais à moitié, parais son coups de la lame que je tenais à droite, je pivotais vers la gauche, puis j’infligeais un coup de lame vertical sur ses flottantes, avec mon bras de libre. L’entaille était suffisamment profonde, mais pas mortelle, s’il était traité à temps, bien entendu.

    « Je vous conseille d’aider votre ami, à moins que vous souhaitez sa mort, dans ce cas, laissez-le. »

    Bref, ça en faisait un en moins, avec assez d’aisance pour en effrayer quelques-uns. Trois types se chargeaient du blessé. C’était loin d’être suffisant, ils étaient encore nombreux, hélas. Deux m’attaquaient à ma droite et à ma gauche, je tentais de garder la distance avec mes lames, mais un gros débile venait me plaquer. Un rugbyman ? Peut-être. L’impact m’avait légèrement coupé la respiration. Je protégeais mon visage pendant qu’ils m’enchaînaient. Je tentais de garder mon calme et de respirer profondément. J’attendais une ouverture. Maintenant ! Il armait son poing pour m’infliger de gros dégâts, il m’avait même lâché pour prendre de l’élan, mais c’était une grossière erreur. Je profitais de cet instant pour relever mon buste et de lui envoyer deux claques aux oreilles. Il était sonné. Deux crochets sur les flottantes droites, deux autres sur les flottantes gauches, coup de boule au plexus. Il tombait vers l’arrière. Résultat : deux côtes fêlées, trois cassées. Temps de récupération physique : 6 semaines. Temps de récupération psychologiques : 6 mois.  Je me relevais rapidement d’une demie-roulade arrière, passant par un ATR, finissant debout, les mains levées vers le ciel. Je me remettais en garde. Les genoux fléchis, les paumes face à mes terribles opposants. Leur possible phrase favorite « Tout seul on est fort, ensembles nous sommes invincibles ». Ils avaient failli m’avoir comme ça, je n’avais plus le droit à ce genre d’erreurs. J’me demandais comment ça allait se finir, ils étaient pas mal nombreux. Et… Il semblerait que quelque chose de plus important me préoccupait. Des grognements ? Puis, qu'en était-il du bagarreur inconnu ? Il s'en sortait ? Je n'arrivais pas à le repérer, sauf.... C'était quoi cette odeur de poulpe sur lui ? Pour une personne ayant des sens lambdas, la différence aurait été minime, mais pour moi elle est cruciale. L'odeur était devenue encore plus forte.

    « Tu t’en sors, le boucher ? »

    Pas de temps à perdre. Un drôle de sentiment me parcourait tout le corps, pis j'avais toujours les idiots autour de moi.
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    Le son de feuilles qui se détachent de leurs branches, des arbres qui craquent en deux, des pas sourds et provoquant des tremblements… Vous savez quoi ? Ça ne présage rarement du bon. Sans même me préoccuper du type avec lequel je combattais, je prend si rapidement la fuite, que je ne sais réellement vers quelle direction je vais. Je ne vois rien. Je ne sens rien. Je n’entend rien. Tous mes sens sont perturbés ou du moins focalisés sur une chose : la fuite. Il semblerait même que je ne sois pas le seul à prendre la fuite, puisque j’entend des personnes crier de peur à côté de moi. J’aimerais en apprendre davantage sur ce qu’il se passe, mais je ne suis pas certains que ce soit le bon moment, puis personne ne prendrait le temps de s’arrêter pour m’expliquer.

    « - Au secours ! L’horrible bête de Fushia s’est réveillée !!
    - L’horrible quoi ?!
    - Eh ! Mais t’es le type de tout à l’heure, toi !
    - Désolé, j’vois pas qui t’es, j’vois que dalle en fait. Qu’est-ce qu’il se passe ?
    - Le monstre de Fushia… Il passe son temps à dormir, mais quand il se réveil, c’est un véritable désastre. »


    Ahem. Merde alors, ça craint pas mal cette histoire, j’ai pas mis les pieds ici pour ça. Des frissons me parcourent tout le corps, j’aime pas trop les trucs qui sont dans l’irrationnel, ça m’agace beaucoup. Ça m’fait carrément flipper. Mourir écrasé par une bête immense c’pas cool, c’est une mort plutôt naze et inintéressante. Stop. Me ressaisir est la clef de ma survie. Avant toute chose, je dois savoir vers où aller, sans ça, je cours à ma perte.

    « Et dis-moi, sais-tu où s’trouve la sortie de cette immense forêt, on pourrait p’tète s’en sortir ? »

    Aucune réponse. C’est à cet instant que je comprend la solitude dans laquelle je me trouve. Perdu dans mes songes, je ne me suis pas rendu compte que je m’éloignais des fuyants. Je n’sais plus si la bête est encore derrière moi, je continue de courir désespérément, quand un sifflement accompagné d’un courant d’air me tétanise, puis je me retrouve violemment envoyé dans les airs par une puissante force. Des branches se cassent au contact de mon dos, ma tête tourne dans tous les sens, j’comprend pas trop. J’finis finalement par m’écraser au sol et à rouler, rouler, encore et encore, jusqu’à finalement complètement m’arrêter. À présent complètement sonné, certainement avec quelques contusions et des côtes fêlées, je tente de me relever.

    J’use de mes dernières forces pour courir autant que possible, je dois absolument m’éloigner de tout ça. Je pense que je me suis prit la bête féroce de plein fouet. À bout de force et de souffle, je trébuche à cause d’un cailloux, je suppose, puis je roule une nouvelle fois. Étrangement, je prend de plus en plus en vitesse, me trouvant certainement sur une pente. Je n’ai pas assez de force pour freiner la descente. Je m’inquiète sur ce que je peux trouver en bas de celle-ci. Prions. Un bruit assourdissant, puis une douleur inimaginable, un rocher m’a finalement barré la route. Je prend appuis sur celui-ci pour me relever, je vomis un bon coup, puis après quelques pas, je m’écroule. Inconscient je suis.
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