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L'aube [PV]

    Le temps présageait une tempête, le tonnerre grandissant laisser appréhender une après-midi glaciale en cette mer de South Blue. Il pleuvait violement et les courants marins se déchaînaient sur toute embarcation. Le plus étrange était en soi que ce temps de chien s’accentuait au fur et à mesure que l’on approchait du cimetière des pirates. C’était comme ci cette endroit était condamné à l’obscurité, comme ci il était en soi maudit par les différents mouvements naturel : la pluie était battante, les éclairs d’une agressivité redoutable et les vagues de plus en plus grandes. La petite barque du petit individu encapuchonné n’allait pas tenir longtemps. Bien heureusement, il s’échoua sur une de ces nombreuses épaves qui, assemblés une à une, donnait l’impression de former une île. Dandaman imagina l’abîme de cet endroit, voyant dans son esprit les différents navires perdus dans les fonds obscurs. Il avait lu quelque part, sûrement dans un journal, l’historique de cet endroit de la carte. Deux flottes pirates, ayant abandonné l’idée d’aller sur Grand Line, s’était confrontés durant cent longues années à cette même latitude/longitude, poussé par leur égo et par leur dignité. Des dizaines de générations voués à une bataille qui n’eut qu’une fin : celle de l’oubli. Personne ne sait très exactement qui en sortit vainqueur, car personne ne survécut pour en raconter la légende. Que faisais le gouvernement face à un tel déchaînement de haine ? Rien. Le cimetière d’épave est avant tout un endroit désert, lugubre, attirant les vagabonds et les âmes errantes ainsi que les criminels sans avenirs. Une représentation noir de ce qu’était la bêtise humaine. Le koala marcha quelques instant sur le pont d’une de ces épaves et croisa la chemin de deux compagnons de routes. Les pluies incessantes avaient gravés sur leur visage la dureté d’une vie de débauche à essayer de trouver les restes d’une ancienne guerre. Ils n’adressèrent aucunement la parole au petit individu. Celui-ci était habillé toujours de la même façon, mais son vêtement classieux était surplombé d’une cape brune qui le protégeait de la pluie. Il était un gentleman et se devait de protéger son image qu’il présentait aux autres (surtout au femme). Inutile de préciser qu’il n’y en avait aucune ici. Après avoir observé les quelques hommes dans les parages, Dandaman se décida à rechercher le lieu de rendez-vous qu’il avait fixé lui-même. Il s’agissait d’un ancien galion dont parle beaucoup d’historiens qui serait complètement émergé. Les vagabonds ont d’ailleurs imaginés une légende à son sujet : Le navire aurait combattu pendant toute la guerre sans jamais couler et sans jamais quitter la mer. Ce qui voulait dire que son équipage avait eu pour volonté de ne jamais retourner au port sans avoir vaincu. Sur sa coq, le mot -Dawn- y serait gravé. La bateau aurait été l’aube de la guerre et l’aube de la victoire : jamais le crépuscule.

    La tâche était difficile car de nombreuse épave s’était entassée ici et là. Le koala n’était même pas certains que ce mystérieux bâtiment existait mais persévérait dans ses recherches. L’évènement qu’il avait convoqué était trop bien important. Partout sur les quatre mers, tout le monde commençait à entendre les rumeurs sur la volonté des révolutionnaires. Cette idée normalement perdu qui laissa son empreinte dans l’esprit des révolutionnaires. La marine, tout comme les peuples, avaient entendu parler d’une nouvelle vague d’homme de la rébellion. Ce n’était qu’une simple rumeur…un simple chuchotement dans quelques rues…mais le fait de ne pas vouloir le dire trop fort voulait dire que l’on s’inquiéter. Tel avait commencé la nouvelle révolution. Mais Dandaman n’en était point le chef, ho non. Éparpillé sur le globe, plusieurs personnes s’étaient données le même but. Pour des raisons uniques, ils s’étaient décidés à se lever contre le gouvernement. Un régime trop secret, trop puissant. Le koala ne faisait que prolonger la volonté de son mentor. De sa petite taille, il ne souhaitait qu’une chose : l’union d’homme libre !
    Il trouva enfin le fameux galion. Il était imposant, mais les âges n’avaient pas eut pitier de lui et sa coq, certes épaisses, étaient troués en plusieurs endroits. Le mât était tombé, le pont était fissuré…seul une chose semblait intact : le cales. L’animal s’y enfonça, remarquant qu’il était le premier. Il trouva plusieurs planches de bois sec et les alluma avec quelques allumettes afin de rendre néant l’obscurité, puis se positionna sur une caisse en bois, assis en tailleur avec sa canne poser près du lui. C’est alors que les différentes silhouettes apparurent, comme attiré par la lumière. Ils n’étaient pas des vagabonds (il disait le galion maudit), mais bien ces individus qu’attendait patiemment Dandaman. Il n’enleva pas sa capuche, évitant montré ainsi son apparence quelques peu étrange. Pour l’instant, sa face restait pénombre.


    « Je vous salue. Avant que vous ne posiez la question, je suis bien celui qui est à l’origine de ce message que chacun de vous à dût recevoir. Je suis heureux de voir que vous avez répondu à l’appel… »


Spoiler:
    Qui diable avait eu l’idée de me faire revenir ici ?

    Il y a quelques jours de cela déjà que , un message était parvenu jusqu'à la confrérie. Ce bout de papier n’avait étrangement pas eu un impact particulier sur Césare. Il y était fait mention d’un rendez-vous concernant les révolutionnaires , quelqu’un cherchait a faire renaître la flamme de la révolution que Monkey D. Dragon avait allumé.

    Bien sur le fait qu’un tel message soit arrivé jusqu’ici était assez improbable , nous tenions a notre sécurité et restions assez discret. Cette réunion avait l’archétype parfait d’un piège du gouvernement mondial fait pour que les dirigeants révolutionnaires partent seul et que du fait de leur manque de protection , ils deviennent des proies faciles.
    Césare n’avait pas prit cette missive au sérieux et il avait décidé de ne pas y aller. Intrigué par le fait que cette lettre soit parvenue jusqu'à la confrérie , je l’ai prise. Mon intuition me disait que ce bout de papier ne nous avait pas encore tout dit.

    En y regardant de plus près je fus surpris de voir le lieux ou devais se rendre les différent meneurs révolutionnaires. Il s’agissait du cimetière d’épave , y étant déjà allé , je connaissait bien ce lieu ou j’avais rencontré Nigawarai et combattu un poulpe géant. Cet endroit avais été le siège d’un longue guerre qui avait marqué ce lieu a jamais. Les nombreuses épaves et leurs contenu avaient attiré les pillard de toutes sorte qui on contribué au naufrage de nombreux navires marchand.
    Ce n’était pas un bon endroit pour tendre un piège , bien au contraire , les différents groupes de malfrats rendait l’arrivée de marines difficile et les épaves en elle même empêchaient un débarquement de masse. Au contraire c’était l’endroit rêver pour se cacher et surtout , le gouvernement mondial n’aurait jamais l’idée de venir là-bas.
    Toutes ses donnés m’indiquait que ce qui semblait être un piège n’en était peu être pas un finalement.

    J’ai alors décidé d’aller vérifier tout ceci par moi même. Je n’avais pas jugé bon d’en avertir Césare , ce dernier avait d’autres choses a faire et il aurait sans doute trouvé cette entreprise stupide. J’ai donc dérobé un voilier de petite taille et je suis partis avec un navigateur en direction du cimetière d’épave.
    Le voyage ne dura pas très longtemps , les compétence du dit navigateur couplé avec mes souvenirs nous avais rapidement mené là ou nous voulions. L’endroit n’était de toute façon pas très dur a repéré , il était connu entre autre pour le noirceur qui y règne et le mauvais temps qui y règne.

    Un fois a terre , je fit signe a mon compagnon de rester là ou il était et de surveiller le navire , en espérant qu’il ne fasse pas de mauvaises rencontres.
    Nous devions nous rendre dans la carcasse du "Dawn " une sorte de monument trop vite oublié. Tout le monde avait oublié le courage de l’équipage de ce fier bâtiment. Aujourd’hui il n’en restait plus qu’un souvenir couvert de vert-de-gris et de Varech. Le temps est sans doute le fléau le plus puissant de e monde , c’est une force immuable qui n’épargne personne , dans la vie comme dans la mort. Dans la gloire comme dans l’oublis.

    J’ai rapidement rencontré les deux autres révolutionnaires conviés a cette réunions.
    Le premier était une sorte de colosse en armure , il semblait d’une force immense et n’inspirait pas spécialement confiance.
    Le second était largement plus petit , de taille normale un contrastait grandement avec l’espèce de géant que j’ai rencontré.
    Mous fumes arrivé en quelques minutes devant l’imposant navire , ce dernier n’était plus que l’ombre de lui même mais , une petite lumière dansante nous indiquait que notre commanditaire se trouvais bien a l’intérieur.
    Nous entrâmes alors nous dirigeant vers la lumière , poussés par notre curiosité.

    La surprise fut de taille , un étrange petit homme se tenait assis sur une caisse de bois en face du feu. Le petit être était couvert par une capuche , et je ne pouvais pas voir son visage. Il n’était pas plus grand qu’un enfant de six ans et c’était ce qui m’intriguait le plus.
    Ce mystérieux personnage ne nous laissa pas le temps de parler il nous dit être l’auteur du message que nous avions semble-il tous reçu. Apparemment personne n’avait manqué a l’appel.
    Je lui ai brièvement répondu en me présentant et en expliquant pourquoi j’était venu a la place de Césare.

    - Adressez vous a moi comme vous vous seriez adressé a lui.

    J’attendais maintenant que les autres se présentent a leurs tour , qui étaient ses fameux confrères , ceux qui serons "l'aube" de la révolution !
      J'étais tranquille, j'étais peinard accoudé au comptoir. Quand un mec arrive et commande son café noir en installant ses miches près de moi, genre c'est sa petite amie; tu cibles la proximité. Limite je m'en fous moi, si j'oublie qu'il est là et qu'il se bouffe un coude dans la pommette parce que j'aurai eu la soudaine envie de m'étirer, faudra pas qu'il vienne faire sa raclette. Je profite de mon espace vital comme j'en ai envie après tout et ce genre de truc c'est aussi intime qu'une brosse à dents.

      Le souci, c'est que le mec, il ne veut pas se faire oublier. Il commande un café noir et je sais que c'est pas pour l'amertume du breuvage qu'il a franchi la porte d'entrée. Derrière ses pauvres raybans, je vois pas ses yeux et ça m'énerve, mais je sais qu'il me regarde. C'est quoi au juste ? Journaliste ? Détective ? Agent du CP ? Nan, les agents du Cp sont quand même plus discrets que ça. Puis l'est pas venue avec un journal percé et il cause pas à la poche intérieure de son imper. On va rester sur l'hypothèse du gars qui s'est levé avec une folle envie de se péter quelques os durant la journée. Moi si je peux rendre service, son chirurgien devra être pro du puzzle 1000 pièces pour le retrouver l'image de base. Je m'apprête à m'étirer quand le type me coupe mon bâillement en agitant sa langue pour me sortir des mots étouffés, comme s'il causait à travers une écharpe.

      "On m'a demandé de vous remettre ceci," qu'il me dit en me tendant un bout de papier plié comme un copion. Moi, je lui réponds que j'en ai rien à foutre et qu'il fasse de l'air. Le gars, je l'ai ébranlé dans son amour propre. Ca se voit tant que ça que je veux pas d'ami pour siroter ma Barbar ? Comme j'ai pas pris son papelard, il se sent obligé de surenchérir. Dangereux le coco, je commence déjà à me demander s'il ira le chercher après que je l'aie forcé à le bouffer son machin. Non mais c'est vrai quoi, qu'il la file aux autres se feuille de chou, je suis pas un conteneur à papiers-cartons moi bordel.

      Il revient avec la ténacité d'une mouche que tu viens de virer de ton bras et il m'appelle par mon nom pour attirer mon attention. Ca marche, je reste attentif le temps qu'il me sorte à voix un peu plus franche qu'il fait partie d'un groupe d'amis et que c'est important. Des amis comme ça, j'en valide même pas sur facebook, mais comme il ne va pas me laisser tranquille, je lui arrache son truc des mains et j'inspecte. C'est cacheté en fait, et enveloppé dans une feuille bourrée d'écritures manuscrites diverses. pas envie qu'on lise à travers, c'est pas bête. Je regarde un peu les armoiries. C'est pas un taureau, ce qui fait que je recommence à m'en foutre. Je reconvertis l'objet en buvard et je pose mon verre dessus.

      Les minutes passent et de voir sa précieuse missive servir à absorber ma bière, ça le met mal à l'aise le bonhomme. Moi, je prends mon pied à renverser à chaque gorgée. Quand la vue de son offrande noyée de bibine l'insupporte trop pour le laisser mélanger le lait à son café, il l'ouvre à nouveau pour me demander si je compte la lire. Je dis que non. "Pourquoi ?" qu'il me fait comme ça, plutôt abasourdi. "Je sais pas lire, connard".

      Ben ouais, j'ai grandi dans une autre civilisation moi. On a gardé un parler plus ou moins similaire au commun, mais pour l'écriture y avait que des ponéglyphes. Du coup, j'écris ponéglyphe moi, pas son machin bizarre. Il ne le sait sans doute pas, mais vais pas lui raconter ma vie pour lui expliquer pourquoi j'ai pas envie d'interagir avec. Pour conclure l'entretien, je reprends le buvard et je lui tape sur le costume. La note du teinturier, c'est pour toi mon con, t'as fait chier le mauvais mec, tchuss man. Je termine ma consommation sans plaisir, juste pour me tirer, et je me tire.

      Tu me crois si je te dis qu'il a continué à me suivre dans la rue ? Je pense que même si je lui retournais les doigts il continuerait à me filer comme un caneton. Il doit aimer mon ombre pour rester dedans et je sens sans le voir que le gars patauge sévère. Son maître lui a confié une mission que j'ai deviné en voyant sa sudation qu'elle était assez importante, mais ses priorités ne sont pas les miennes. Et s'il comptait sur la curiosité comme alliée, il doit se sentir bien seul. Si le type avait un minimum arrêté de pomper son attitude dans les romans d'espionnage que j'ai pas lu, il aurait déjà eu l'air moins tarte. En plein milieu de la rue, je me retourne et lui fais face. T'as déjà vu la mimique d'un chien errant qui vient vers toi en gémissant pour que tu l'adoptes ? Ben lui, l'est aussi pitoyable que ça. C'est mignon tout plein, mais la pitié non plus c'est pas une alliée pour le coup.

      Si tu me lis un truc qui m'intéresse pas, je vais te faire payer le temps perdu en te maravant comme si tu venais de pisser sur une église. Ouvre ton message et dis-moi ce que ça raconte.

      Pas très ragaillardi par la perspective nette que lui et moi on n'a pas les mêmes critères de valeurs, il déplie son copion et me récite sa leçon à cahier ouvert. Je fais 6 mètres et je me penche pas, autrement dit le truc, je suis pas le seul à l'entendre. Le gars lit presque avec l'intonation d'un exposé de classe, faut que le rang du fond entende. Les gens ont l'air de s'en foutre, mais c'est surtout qu'il ne dit pas ce qu'il lit. Il hésite, il tourne ses termes. Ca me parle d'une réunion entre collègues, collègues qui partagent mes intérêts et souhaitent ma contribution à je sais pas quoi pour aider les gens. Une énigme dans l'énigme en fait. Comme je ne suis toujours pas fixé sur la teneur de la lettre, je lui arrache des mimines et je la file à lire à un passant, un mec bien portant avec une jolie moustache fourchue et une veste usée. Là, déjà, c'est plus clair. En gros, les révolutionnaires veulent rassembler plusieurs membres actifs de la rébellion et s'organiser de concert pour être plus forts et plus efficaces. Ca cause d'un certain Dragon, savais pas qu'un reptile avait milité contre le Gouvernement. Ceux de nos grottes ils militaient surtout pour avoir un peu plus de toi dans leur assiette. Saleté de bestioles.

      Je saisis le sens global, mais après avoir remercié le lecteur honnête, je sors au gars que je suis pas un révolutionnaire type, mon truc ce n'est pas de sauver la veuve et l'orphelin, mais de reprendre le système politique de l'époque oubliée. Qu'il soit bon ou mauvais, seule sa légitimité compte et détruire le Gouvernement c'est juste rétablir l'ordre. Le Putsch n'a aucun délai de prescription et il faut toujours accepter le jugement de ses erreurs passées. Moi qui ne voulais pas lui raconter ma vie, pour le coup il m'a eu l'émissaire.

      Il me convie à quitter le chemin et me parle vite comme si chaque seconde lui coûtait du fric ou que les membres d'un consortium étaient en route pour l'intercepter. Il m'explique que si je veux avoir une chance de rendre ce projet viable, il me fallait m'aider des autres pontes et qu'il ne s'agissait pas de travailler pour un chef qui nous rassemble, mais de former un conseil équitable où chacun aurait autant de poids que les autres. Je me tâte un peu. Partager le pouvoir, je ne l'ai fait que quand je ne le possédais pas. En tant que Roi, il n'était pas temps de laisser quelqu'un interférer dans mes choix. Je pense à ce Conseil et si j'accepte au début, c'est parce que je veux surtout voir s'ils seront une aide ou un opposant. C'est important de connaître ses ennemis, si ça se passe mal au moins j'aurai une idée de ce que je devrai affronter. Je demande au messager de me filer le mot que porte le bateau que je dois trouver et je prends congé.

      Je te passe les détails sur le reste, mais j'ai mis beaucoup de temps à arriver vu que je ne possède pas ma propre embarcation. J'arrive quand même finalement sur le cimetière d'épaves et je dois avouer que c'est rare qu'une construction de l'Homme me fasse me sentir petit. Que de navires écrasés les uns aux autres dans une fusion de bois et de rouille informe. Je regarde le papier. N M e p, c'est ce que je dois trouver. Je compare les caractères, sans succès. Je fais plusieurs fois le tour, rien de rien, ou le mémo ment, ou le navire a coulé depuis. Après quelques kilomètres de marche et plusieurs planches pétées sous le poids de mon corps, je trouve un truc qui ressemble vaguement. DaWN qu'il est mis, mais chaque lettre à la même taille. J'arrache la plaque du navire et je la retourne, ça correspond quasi au papier, il n'y a que la dernière lettre qui change. Z'étaient trop cons les pirates à l'époque pour écrire le nom de leur navire à l'envers. Cible localisée, maintenant on va essayer de ne rien casser.

      Crac !

      Ah, raté. Tout est moisi. La rambarde et les débris flottants ça tient encore avec les fondations tassées qu'il y a en-dessous, mais le pont supérieur c'est de la frigolite. Je repartis au maximum mon poids, mais plusieurs fois mon pied traverse jusqu'à la cheville.

      Je vois un mec déjà sur place, un petit gars qui ne paie pas de mine et qui semble m'attendre. On se salue, je lui demande si c'est bien ici le dawn et il me confirme. L'endroit est bon au moins. Comme il y a de la lumière en bas, on descend, et là ça se complique. Le type avec moi passe sans souci, mais moi je suis trop grand. Je pourrais me courber pour longer les couloirs, mais avec les mouvements restreints je ne pourrai plus doser la pression et je vais finir sous la coque. Je dis au gars de continuer, je vais me débrouiller. La lumière est au bout du couloir. Comme je n'ai pas trop envie de rester accroupi toute la réunion, je me redresse sèchement et craque le plafond. Me voilà les pieds au moins un et le tronc au pont supérieur. Le sol a l'air plus costaud, j'en profite pour m'appuyer dessus et donner un gros coup de poing dans le plancher du pont. Ca cède, j'ai un gros trou donnant un contact visuel avec le prochain mètre de parterre que je dois emprunter. Nouveau coup, nouvelle découverte. Je fais tout le couloir en arrachant le bois pour rejoindre la source lumineuse. Mon boulot fini, down est customisé en navire avec toit ouvrant. Je vire les débris tombés dans la salle là où je compte poser les fesses et je m'assieds.

      Deux personnes sont là, le type qui m'a accompagné et qui attends qui attends que je finisse mes travaux d'aménagement pour enlever la poussière sur ses fringues, et un tout petit machin tout ratatiné emmailloté dans une couverture de nourrisson. C'est comme un jawa, mais avec des poils. l'a trouvé la bonne combine en laissant sa capuche ramasser la sciure de bois et la poussière à sa place, mais ça lui donne l'aspect d'une vieille antiquité dont aucun pillard n'aurait voulu. Je mate un peu la bestiole, ça doit pas être mauvais avec des amanites des Césars.

      Sans que je tourne une clef dans son dos, v'là qu'il se met à causer. Alors c'est ce truc là qui nous a fait venir ici ? Faut le voir pour le croire, le Koala qui succède au Dragon pour militer. Me demande si les koalas aussi ils crachent du feu, je lui demanderai après la réunion. Amusé par l'aspect misérable mais plutôt intime du lieu, je donne aussi quelques mots.

      C'est quoi ici ? Une réunion anonyme ? je dois dire "je m"appelle Raoh et je suis révolutionnaire" puis enchaîner sur la dernière fois que j'ai fusionné un Marine avec un mur ?

      Pour ceux qui l'ignorent, je m'appelle Minos et je suis pas venu pour un endoctrinement au "la guerre est parfois indispensable à la paix"," un monde qui manque de voix pour s'élever sera toujours réduit au silence" ou "bouh l'autorité, les marines tous des pourris". J'espère que la raison de cette réunion n'est ni moralisatrice, ni pacifiste, parce que j'ai horreur de ce genre d'ambiance.

      Si on est bien là pour affronter un ennemi commun de la façon la plus adéquate à nos aptitudes, alors je suis des vôtres.
      Que je termine à dire très calmement.

      Ouais, c'est pas super courtois de rentrer dans le vif du sujet, c'est à la peluche de présider et je vais la laisserai faire, mais vu que j'ignore totalement qui est devant moi et ce qu'ils savent de moi, je préfère préciser mon style avant qu'on pense que je suis venu juste parce que je me sentais seul. Si ce groupe contient bien les figures de proue de la Révolution, non seulement on est très peu, mais en plus il faut un truc mastoc, avec de gros moyens et des actes plutôt que des projets. De toute façon, je préfère passer pour un primaire, leur attitude vis-à-vis de moi me donnera des informations qu'aucun de leurs mots ne peut apporter. Tu peux apprendre beaucoup d'un mec qui te sous-estime.

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      Il n'y avait en ce bas monde que très peu de choses capables de me mettre en colère. Après tout, j'étais connu, du moins par mes collègues proches, pour être un individu qui raisonnait et ne se laissait pas emporter par ses émotions. En ce sens, il était très rare de me voir m'énerver, et à plus forte raison, perdre le contrôle en me laissant guider par ma testostérone. Mais il fallait cependant avouer qu'en ce monde, rien n'était impossible. C'était une loi que j'avais appris le jour où j'avais vu ce cher Roger le tavernier se lécher le coude alors que j'étais certain qu'il s'agissait d'une chose irréalisable. C'est fou comme ce genre d'aprioris disparaît vite une fois que vous êtes confrontés à des faits qui les réfutent une fois pour toute. Mais pour en revenir à notre sujet, il était donc tout à fait possible que je finisse par avoir les plombs qui sautent, à plus forte raison depuis que j'avais acquis une certaine arme qui s'amusait à me faire tourner en bourrique dès que je la sortais de son joli emballage marron clair fait de bandages. La charmante épée avait généralement pour effet d'extrapoler mon côté colérique et plutôt peu sympathique, venant même parfois à balancer quelques illusions meurtrières très brèves, tant dans mon esprit que dans celui de mes interlocuteurs. Bref, plus le contact avec ce charmant jouet se faisait long et plus je passais du statut du brillant Docteur Jekyll à celui du détestable Mister Hyde, à savoir le mec grognon avec un regard pas très net et sympa qui vous file la pétoche et dont on sent une certaine rancœur envers le monde. Quoi qu'en y réfléchissant, il convenait davantage de qualifier ce passage de Jekyll à Hannibal Lecter, l'autre mec très brillant mais pas net du tout qui adorait faire mumuse avec sa langue et taquiner les jolies rouquines.

      Voilà pourquoi très peu de mes compagnons Révolutionnaires avaient voulu se joindre à moi pour l'entraînement matinal. Faisant moulinet les deux épées, je demandais aux quelques combattants émérites de s'avancer vers moi. Deux d'entre eux eurent tout de même le courage de se lancer avec leurs armes d'entraînement. Parant le premier juste en levant mon épée, je me contentais de faire un croche-pied à l'autre, le laissant chuter à cause de son élan, le tout avant de gratifier le dernier d'une passe d'armes qui eut pour effet de le désarmer et le mettre sur les fesses. Décidément, même si cela faisait plus d'un an que nous avions recueilli ces hommes, anciens esclaves insurgés, leur formation au combat était loin d'être grandiose. Il fallait avouer que nous faisions parti d'une branche de la Révolution simplement dévouée à la récolte d'information et que les aptitudes guerrières n'étaient pas les plus développées par nos hommes. Normal que cela stagne un peu. Bon... j'avoue, le fait que les deux arsouilles en question soient des gamins âgés de onze et douze ans m'ôtait tout le mérite de la chose mais bon. Pour être complet, un entraînement doit commencer le plus tôt possible afin d'acquérir des réflexes de survie dans les meilleures conditions. Finalement, je passais le reste de la matinée à entraîner les plus âgés, sensiblement plus fort. Un trentenaire me donna même un peu de fil à retordre avec un style de combat pour le moins rocambolesque, mais au final, je pouvais aisément dire qu'un simple gradé serait apte à le mettre hors d'état de nuire. Constater ce manque de combattivité m'avait pour le moins consterné.

      C'était pour cette raison que j'avais enroulé Kurayami-Hime, le tristement célèbre Shodaï Kitetsu, dans un drap de couleur châtain clair, en posant le tout juste à côté de mon hamac, histoire que mon anxiété vis-à-vis des troupes ne se manifeste par par une soudaine aura meurtrière. Et oui, j'étais bel et bien dans un de ces lits de fortune qui se balance entre deux cocotiers, le tout sous un soleil radieux, avec une table sur laquelle reposait un délicieux cocktail de trois couleurs aussi différentes que flashy. Je devais cependant avouer que je commençais à cuire, mon visage demeurant toujours caché sous mon épais foulard ainsi que mon bonnet. Mais pour tout l'or du monde, je ne me serais pas risqué à le retirer. Après tout, même si j'étais de toute évidence en congé, je restais tout de même au sein d'une base de Révolutionnaire. Montrer mon visage à mes collègues était un risque que je ne désirais pas courir, car après tout, lorsque l'on gère un grand nombre d'espions, rien ne nous dit qu'il s'agit d'agents triples qui s'amuseront à balancer votre signalement au Gouvernement Mondial. Si cela venait à arriver, adieu les perspectives de retraite et de vacances tranquilles. Enfin... je doutais de vivre assez longtemps pour cela, et quand bien même cela serait le cas, je n'étais pas du genre à abandonner le combat tant qu'il m'était possible de tenir une lame.

      A l'ombre de l'un des palmiers soutenant le hamac, j'inspirais profondément pour profiter pleinement de cet instant de paix, aussi rare qu'éphémère. Autour de moi, on pouvait voir s'activer plusieurs révolutionnaires chargés de mettre en ordre la cours, ranger les munitions dans les entrepôts, apporter les rations à la cantine du camp, et dieu sait quelles autres tâches ingrates pendant que je roupillais d'un seul œil sous le soleil de plomb qui brillait en cette charmante matinée. J'avais, après tout, bien passé le temps depuis que j'avais annoncé ma "courte pause" en passant le flambeau à un groupe de second qui se chargeaient de la paperasse pour moi. J'avais effectivement entrepris un long périple pour acquérir un trésor pour le moins important, le tout en recueillant un partenaire pour le moins atypique en la personne de Gehennos, le Cerbère qui gardait ledit trésor, le tout en étant passé par divers combats et autres épreuves éprouvantes particulièrement pénibles. Rien que d'y repenser me donnait encore plus envie de dormir, si les ronflements de mon cher chien tricéphale n'avait pas le don de me réveiller, alors qu'une autre de ses têtes couinait dans son sommeil, le tout alors que l'une de ses trois queues frappait le hamac pour le faire se balancer de manière régulière. J'ignorais à quoi rêvait mon nouvel équipier, mais cela était visiblement assez stressant pour lui si j'en jugeais les spasmes qu'il manifestait régulièrement.

      Cette pause tranquille fut cependant interrompue par le bruit sourd si caractéristique de l'ouverture des portes de la base. Une sonorité métallique que l'on frotte contre le sol parvint à mes oreilles avec assez de force pour réveiller le mastodonte qui dormait non loin de moi, le laissant dresser ses oreilles et afficher un air intrigué sur l'une de ses têtes, alors qu'une autre était de mauvais poil, et la troisième encore à moitié endormie. Ouvrant à mon tour les yeux, je vis rapidement une silhouette en uniforme s'approcher de mon hamac après avoir demandé son chemin à l'un des hommes. Inutile de préciser que les hommes postés sur les miradors restaient tendus, leurs armes en joue vers le nouvel arrivant qui ne semblait guère très franc à l'idée de se voir criblé de balles. Il ne fallut pas attendre très longtemps pour le voir finalement me faire de l'ombre, se plaçant devant le soleil qui me permettait de lézarder en toute impunité. Par contre, je n'aurai su dire si sa tension était due au fait que plusieurs hommes avaient, au loin, leurs armes braqués sur lui, ou à la simple vue de Gehennos qui tournait autour de lui en le reniflant et en grognant, laissant un peu de bave couler le long de deux de ses gueules. Ce cher Cerbère adorait tout ce qui touchait à l'intimidation, et je ne lui en tenais pas rigueur, car la chose était on ne peut plus amusante. S'il avait conservé l'ensemble des pouvoirs qu'il avait lorsqu'il se trouvait sur l'île des bêtes mythiques, sans doute aurait-il parlé en balançant une réplique des plus angoissantes pour notre invité surprise.

      Néanmoins, avant que je n’aie le temps de dire un mot, toisant notre homme vêtu d'un costume noir à cravate sous lequel on discernait une chemise blanche, il me tendit une enveloppe. La saisissant, je continuais de l'observer. Ravalant sa salive, il avait d'énormes gouttes de sueur qui perlaient le long de son front, sans doute davantage à cause de la peur que de la chaleur. J'avouais volontiers que croiser un Cerbère était une chose rare, à plus forte raison en compagnie d'humains. Cela devait être sensiblement plus intimidant que ce que je pouvais imaginer. Ses lunettes de soleil descendaient le long de son nez en trompette, laissant apparaître sans trop de difficulté une paire d'yeux marrons, en parfaite contradiction avec son teint livide, tandis que sa chevelure châtain restait majoritairement cachée sous son chapeau noir qui lui servait actuellement de sombrero de fortune. Sans doute pour détendre l'atmosphère, il m'adressa la parole avec un air légèrement constipé, comme si une usine de balais venait d'envoyer un convoi exceptionnel en direction de ses fesses. Il m'affirma que j'étais "un homme difficile à trouver"... Il ne fallait pas s'attendre à de la compassion pour la difficulté que cela avait dû lui poser de venir ici, car c'était, après tout, la logique des choses. Il était rare qu'un dirigeant d'une faction révolutionnaire ne mette un gros panneau lumineux marqué "Welcome to the Fabulous Revolutionnary Spy Camp" ! Pourquoi pas un mec habillé en Elvis qui chanterait les rapports de mission pendant que tout le personnel s'amuserait à des tables de jeu, le tout dans des hôtels prestigieux avec des jeux de fontaines incroyables devant des édifices monumentaux ? En règle générale, un espion facile à trouver est, primo, un individu qui fait mal son travail, et secundo, un cadavre en sursis.

      Essayant de mettre de côté l'amateurisme de cet envoyé spécial, je parcourais sa missive, laissant mes yeux aller de gauche à droite assez rapidement. Le message était formulé dans un style pompeux presque digne des plus grands politiciens. Cela m'amusait presque de voir la manière dont l'auteur avait tourné ses phrases. Indéniablement, cet homme était doué pour parler, ou tout du moins, pour écrire. Bien que je ne le connaisse pas encore, je devais avouer l'avoir déjà en estime rien que pour sa manière assez précieuse de s'exprimer sur le papier. Mais pour en revenir au contenu de la missive, celle-ci n'était en fait rien d'autre qu'une demande de rendez-vous dans un endroit plutôt atypique, à savoir le cimetière d'épaves. Amusant de choisir un lieu de mort et de désolation pour organiser une rencontre entre Révolutionnaires. Cet homme avait sans nul doute un grand sens de l'ironie qui me plaisait de plus en plus. Ne serait-ce qu'au niveau de la symbolique, c'était déjà grandiose. Quant au côté pratique, il était aisé de dire que la Marine aurait quelques difficultés à lancer une attaque au milieu des navires en morceaux qui parsemaient cette zone délabrée. Amusant et utile à la fois, voilà ce qui ressortait de cette organisation plutôt inattendue de la part d'un parfait inconnu. Restait à espérer qu'il soit aussi talentueux dans l'art de gérer un meeting entre des gens suspicieux vis-à-vis de toute personne extérieure et désireuse de combattre jusqu'à leur dernier souffle, car jusqu'à maintenant, je n'avais pas vraiment croisé de Révolutionnaires qui ne correspondaient pas à au moins l'un de ces deux critères.

      Repliant la lettre et la rangeant dans son enveloppe, je la rendis à mon mystérieux correspondant qui, si j'en crois son expression d'incompréhension, attendait une réponse de ma part. Croisant mes bras derrière ma tête dans mon hamac, je fis mine de fermer les yeux en l'ignorant totalement, espérant de sa part une réaction qui serait amusante. Mais hormis se racler la gorge, il ne fit pas grand-chose. Sans même ouvrir les yeux, je levais ma main droite pour lui faire signe de partir, toujours sans ajouter un mot. C'est lorsqu'il ouvrit grand la bouche pour commencer à émettre un son de protestation que Gehennos finit par aboyer un grand coup avant de grogner ouvertement de ses trois têtes en s'approchant assez dangereusement de l'inconnu. Pas la peine de préciser que le mécontentement de notre invité s'étouffa dans sa gorge avant qu'il ne finisse par repartir de là où il était venu, disparaissant derrière l'épaisse double porte métallique de la base dans un brouhaha métallique assourdissant. Bien que je feignis l'indifférence la plus totale, je devais admettre que j'étais grandement intrigué par ce rendez-vous. La mention de Dragon, créateur du mouvement révolutionnaire voilà plus d'une centaine d'années, était assez mystérieuse. A n'en pas douter, j'allais faire le déplacement, juste par curiosité. Néanmoins, je n'étais pas du genre aventurier à se pointer au moment demandé sur le lieu du rendez-vous. Désireux de conserver un certain sentiment de sécurité, je décidais de me déplacer la veille du jour J pour m'installer et attendre de voir les choses en mouvement avant de daigner me montrer. Après tout, il pouvait tout de même s'agir d'un piège, même si j'estimais cette possibilité proche du quinze, voire vingt pour-cent. Bien que minime, il s'agissait d'un risque non-négligeable.

      C'est ainsi que je me mis en route, avec une embarcation assez simple, prenant Gehennos avec moi au cas où. Le brouillard qui entourait le lieu du rendez-vous rendait la navigation assez difficile, à plus forte raison lorsque l'on n'est pas vraiment navigateur, voire pas du tout. Mais par chance, la faculté de voler donne en général un grand avantage pour ce qui est de se repérer, du moins dans les Blues, car sur Grand Line, c'est une toute autre paire de manches. Alors que je m'approchais des différents morceaux de navires en vrac, je ne pouvais m'empêcher de ressentir un frisson qui me parcourait l'échine. Il ne fallait pas être un expert en duel pour sentir la Mort qui empestait dès l'entrée de la première épave. Le bois arraché, tranché, pulvérisé, flottait ici depuis plusieurs décennies, donnant une étrange impression, comme si le temps s'était figé une fois la bataille terminée. Plusieurs voiles en haillons virevoltaient au vent alors que le ciel lui-même semblait ne pas vouloir laisser passer les rayons du soleil, donnant à ce lieu une atmosphère plus qu'oppressante. Bien qu'habitué à ce genre d'endroits, Gehennos baissa les oreilles, son poil se hérissant comme s'il pouvait sentir la présence d'esprits condamnés à errer dans ce lieu de carnage. Cependant, pour discerner l'épave où avait lieu le rendez-vous de celles qui trônaient un peu partout. Néanmoins, par déduction, j'en vins à penser qu'il s'agissait sans doute de celle qui serait au centre de ce paysage de désolation... et je ne m'étais visiblement pas trompé. Le navire sur lequel trônait l'inscription "Dawn" à l'envers était plutôt imposant, et aucun doute quant au fait que c'était bien dans ses entrailles que se produirait la petite réunion.

      Après avoir erré dans la navire, manquant à plusieurs reprises de voir Gehennos traverser le plancher, nous arrivâmes vers un lieu qui semblait on ne peut plus propice pour le brunch prévu demain. Inutile de préciser ma pensée, à savoir que quand c'est le meilleur choix possible, c'est celui que fera la personne en face. Finalement, j'optais pour passer la nuit dans la pièce à côté. Le chien tricéphale qui m'accompagnait ferait parfaitement office de couette et d'oreiller à lui tout seul. Baillant à m'en décrocher la mâchoire, je constatais qu'il s'agissait d'un phénomène transmissible, en voyant les trois têtes du Cerbère faire de même les unes après les autres. Je laissais un léger rire émaner de sous le foulard qui recouvrait ma bouche avant que je ne me mette en position pour faire ma petite sieste. Même s'il est assez poilu et qu'il gratte parfois, lorsque l'on a un duvet de plume, je dois avouer volontiers que Gehennos fait un parfait lit avec couverture intégrée. Même si certains craquements à bord étaient assez dérangeant, et que ce n'était pas le lieu idéal pour faire une sieste, je finis par m'endormir on ne peut plus allégrement, sentant la chaleur de mon animal de compagnie ainsi que les pulsations cardiaques de ce dernier à cause de la proximité. Autre point négatif... un chien dispose généralement d'une haleine de chacal, alors inutile de préciser qu'un chien à trois tête sent trois fois plus la mort, à plus forte raison lorsqu'il a mangé du gigot en dernier repas.

      Malgré tous ces désagréments, je finis par être réveillé par l'agitation qui régnait de l'autre côté du mur en bois qui me séparait de la pièce de réunion. J'avais visiblement visé juste. Je parvenais à entendre les voix de plusieurs personnes, arrivant au compte-goutte, alors que je me relevais doucement. Gehennos, quant à lui, leva juste ses trois têtes ainsi que les oreilles de chacune d'entre elles afin de mieux écouter ce qui se disait, restant immobile autant qu'il le pouvait. Il n'y avait rien de bien concluant jusqu'à maintenant, la plupart des invités ne faisant que se présenter de manière assez courte. Pour peu, on se serait cru à un premier rendez-vous amoureux où les puceaux et pucelles hésitent à ouvrir la bouche de peur de faire fuir la personne en face. De quoi dormir debout et sentir ses cheveux pousser. Mais par chance, un nouvel arrivant, que l'on entendait venir de loin, entama la discussion de manière plus approfondie et intéressante. Outre une certaine agressivité dans ses propos, au moins, cet homme allait à l'essentiel et ne tournait pas autour du pot, ce qui était assez plaisant étant donné la situation pour le moins confuse dans laquelle la petite assemblée était plongée. Je décidais donc d'entrer en scène une fois sa tirade terminée. Lorsque ce fut le cas, j'ouvris lentement la porte de la pièce où j'étais, prenant immédiatement la parole pour éviter de voir voler dans ma direction dieu seul sait combien de balles, couteaux, haches ou je ne sais quoi, clarifiant la situation d'entrée de jeu.


      - J'avoue être assez d'accord avec cet homme.

      L'aube [PV] 91483508

      Apparaissant au grand jour, le visage toujours dissimulé derrière mon bonnet et mon foulard, je toisais l'assemblée qui ne s'attendait sans doute pas à voir arriver quelqu'un depuis la pièce où j'étais précédemment. Mais après tout... j'étais espion, il était donc normal que je sois là où l'on ne m'attendait pas. Je regardais néanmoins de quoi était faite la "possible" Union Révolutionnaire. Nous avions un gringalet, un mastodonte imposant, un... koala en costard ? Ainsi qu'une grande asperge encapuchonnée avec son chien géant... ha non, ça c'est le miroir brisé qui se trouve dans l'angle de la pièce. Sans autre préambule, face à cette assistance qui se demandait sans doute, à l'exception du commanditaire de la réunion, qui j'étais, je lâchais un "Damien Reyes, enchanté" comme si de rien, avant de reprendre, laissant Gehennos passer par la porte sensiblement "élargie" par son précédent passage, afin de me suivre. Je reprenais alors la parole, croisant mes bras et laissant dépasser le manche d'Hiryuushirô, mon sabre blanc qui se trouvait dans mon dos, alors que Kurayami-Hime était toujours enveloppée dans son voile afin que l'on ne la reconnaisse pas. Tout en marchant, passant devant chacun des protagonistes, j'exprimais ma pensée quant à l'utilité de cette réunion.

      - Je suppose que notre hôte ici présent, sait pertinemment que chacun de nous excelle dans des domaines bien différents. Inutile de toiser le mastodonte ici présent pour deviner que sa spécialité n'est sûrement pas la cuisine. Et ô combien faudrait-il être inculte pour ne pas connaître la spécialité des hommes sous les ordres de Sieur Auditores. Pour ma part, si certains de vous en doute, j'excelle dans l'art de récolter des informations et mener à bien les opérations stratégiques. Devant une telle palette de diversité, je suppose donc que si chaque représentant de sa spécialité est ici... et si cette "Union" voit le jour... la seule chose que l'on peut voir au bout du compte... c'est un Amiral de la Marine en chef qui souffrira de calvitie à force de s'arracher les cheveux, des nobles qui restent debout car leur derrière leur fera trop mal à force d'être botté, et les vestiges d'un Gouvernement qui n'aura de Mondial qu'une réputation d'incapacité à nous stopper.

      Cessant de marcher autour de mes interlocuteurs, je stoppais mes pas face à la paroi en bois du navire, faisant dos à l'assemblée toute entière, avant de me retourner d'un seul coup. Même si mon visage était majoritairement dissimulé par mon foulard, il ne fallait pas s'appeler Einstein pour deviner qu'un rictus carnassier et ô combien machiavélique déformait mon faciès, l'expression d'extase à l'idée des propos que j'avais énoncée embrasant mon regard azuré d'une étincelle de démence. Cerbère se plaça alors derrière moi, s'asseyant de toute sa flemme pour que je puisse faire de même sur lui sans qu'il n'en vienne à ronchonner, croisant ses pattes de devant et fouettant l'air de ses trois queues. Quelques poils noirs virevoltaient ici et là alors que je fixais clairement les trois hommes en face de moi, reprenant la parole de manière plus brève cette fois-ci, et plus directe.

      - Si nous sommes ici dans cette optique... Alors tout comme mon camarade aux manières si délicates envers les Marines, j'acquiesce et attend de voir ce que vous nous proposez.

      Bien entendu, ces mots étaient adressés plus particulièrement à l'organisateur de cette réunion. Qu'il ressemble à un koala britannique ne me gênait en rien, car au fond, peu m'importait qu'il s'agisse d'un lièvre, d'une tortue ou même d'un vers à soie. Du moment qu'il avait les moyens de concrétiser ses idées et qu'il nous donnait ceux nécessaires pour botter le train du Gouvernement, j'étais prêt à entendre toutes les propositions qui sortiraient de sa bouche avec le plus grand intérêt.


      Dernière édition par Damien Reyes le Lun 6 Juin 2011 - 13:36, édité 1 fois
          Les principaux membres de la révolution arrivèrent peu à peu. L’un d’eux était même déjà présent, tapi dans l’ombre a attendre que l’investigateur de cette réunion se manifeste. Sous sa cape qui l’avait brillamment protégé de la pluie, il fixa tour a tour ceux qui avaient répondu à l’appel du petit être. Le premier à se manifester fut un représentant de l’ordre secret des assassins. Il se présenta comme étant Kyrunne V. Akytsu, venu en ce lieu à la place de Césare qui ne désirer apparemment pas participer à cet évènement, le jugeant inutile. Ce garçon était âgé d’à peine 18 ans. Il vécu une enfance orpheline sur son île natal, complètement délaissé par son géniteur. Puis, il rejoignit très jeune un équipage pirate : L’Etoile Pourpre. D’après l’histoire, le capitaine aurait été une femme qui serait maintenant emprisonné dans une des prisons du gouvernement. Le jeune adulte resta silencieux jusqu’à l’arrivé des autres illustres personnages. Ainsi arriva le brutal Minos. Sa grande taille l’obligea à désagréger un bateau déjà largement délabré. En tout cas, son attitude était bien digne de ce qu’avait appris le koala à son sujet. Autrefois à la tête d’un équipage de criminel, l’on le surnommait le tyrannique, le roi. Pourtant, il fut un jour vaincu et cette malheureuse défaite fit qu’il tomba soudainement dans l’oubli. Sa qualité était sa force, physique mais aussi de caractère. L’on ressentait en lui la volonté d’agir contre le gouvernement. Un homme d’une sévérité incroyable, sa carrure inspirait le respect et il n’était pas exagéré de dire que Dandy n’était pas plus grand que son tibia. Ce colosse fut donc le dernier arrivé. Enfin, il ne fut que très peu d’instant avant que Damien Reyes se manifeste en sortant de sa cachette. Il était un homme mince et quelques peu serein. Son visage était entouré d’un bandeau spécial qui illustrait a merveille son statut d’espion. Il n’était que très peu connu sur les mers. Comment l’avait-il trouvé ? Son organisation, ses contacts, étaient connus d’un certains révolutionnaires amis de Dandaman. Ce dernier avait aussi, durant des années, gardés un œil sur les différents individus qui agissaient en ce monde. Parmi tout les dangereux vivants sur les mers, c’est ces trois là que Rey Baka conseilla de contacter. Il insista fortement pour Damien Reyes. Son histoire était terrible ; le sombre homme avait était un esclave de noble sur Grand Line. Les fameux Dragon Celestes avaient bousillés sont enfance. Pourtant, cette vie d’esclavage avait réveillé en cet individu un pouvoir d’une grande dangerosité : l’envie de liberté. C’est grâce à cela qu’il était dans cette cale aujourd’hui.

          La pluie battante de l’extérieur frappait le pont et la coque du bateau échoué, provoquant un léger brouhaha. Alors que le petit koala prononça quelques mots, le grand homme répondit vivement qu’il n’était pas venu en ce lieu pour parler de moral ou d’envisager un plan tout bonnement pacifiste. Sa parole fut suivi de celle de Damien qui fut du même avis. Ce dernier demanda dès alors une explication au commanditaire de cette réunion. Dandaman se mit alors debout sur sa caisse de bois. Il avait prit aussi le soin d’enlever cette horrible cape, laissant les flammes de la torche éclairer son habillement quelques peu original pour un koala. Il était vraiment un drôle d’être. Comment allait-il pouvoir s’adresser à de tel personnalité au vu de son apparence. Pour chacun d’entre eux, il allait être sûrement difficile de parlementer avec un animal. C’est alors que Dandy remonta ses lunettes noirs vers son front et commença un discours pour le moins intéressant.


          « Bien. Mon nom est Dandaman. Je suis sincèrement désolé, ce lieu n’est pas très luxueux pour parler. Mais en ce jour, j’étais prêt à mettre mes manières de gentleman de coter. Bon, et bien je crois que vous voulez savoir pourquoi un individu comme moi vous a demandez de venir ici…et bien, seulement dans le but de nous réunir. »

          Léger silence. Le temps d’entendre le tonnerre et le raclement de gorge du koala. Puis, il se mit à rire.

          « Maintenant que j’y pense, c’est chose faite haha ! »

          Voilà un humour hériter encore de son très cher Père...

          « Passons. J’aimerais vous montrer quelques choses. »

          Il mit dans l’éclairement de la flamme le manche de sa canne en bois où était dessiné un symbole tribal.

          « Ce signe a traversé les âges. Il s’agit d’un symbole tribal qui est apparu pour la première fois aux yeux du monde sur le visage d’un grand homme : Monkey D. Dragon, le plus grand révolutionnaire de son temps. C’est en partit de par ce signe que ses idées et que sa volonté persiste à vivre. Certains portent encore aujourd’hui en tatouage ce dessin... Mais je doute que ce cours d’histoire vous intéresse. Pour tout vous dire, l’homme qui a gravé sur mon bâton ce symbole… »

          Il devint soudainement sérieux.

          « Avait pour but d’unir les hommes libre contre le gouvernement. Son utopie était que chaque homme se battant au nom de la liberté s’unisse ensemble pour créer un ordre unique et puissant. Une Union Révolutionnaire rassemblant ainsi une force d’opposition que le gouvernement n’aurait pas pu envisager. Si l’autorité est si puissante, c’est parce que ce n’est pas moins de 170 pays qui sont ralliés à sa cause. Je l’affirme sans exagération…l’on ne peut vaincre une tel alliance seul. »

          Il se tût une nouvelle fois, regardant ses interlocuteurs.

          « Oui je voulais nous réunir. Car cette union révolutionnaire se doit d’avoir des leaders. Des chefs capables de diriger et de représenter un idéal. Vous n’êtes pas venu ici pour une quelconque moral. Ni même pour mettre sur place un complot ou un tout autre plan pacifiste. Je vous ais demandé de venir pour que vous acceptiez de créer avec moi l’Union Révolutionnaire et d’en être ainsi les dignes responsables de la prochaine vague de rébellion ! »

          Son ressentiment était si puissant qu’il imprégna ses paroles. Il ne s’agissait pas d’ambition, d’une stupide utopie ou d’une parole d’un être complètement fou. Il avait donné une impulsion si brave à son discours que ses interlocuteurs ne pouvaient que réfléchir à une tel proposition. Il avait en un instant briser les barrière d’égo de chacun et laissait chaque homme ici présent imaginer ce que pourrait être une Union. Est-ce que chacun de ces hommes se sentaient capable de devenir allier. Dandaman en était convaincu. Le plus étonnant était qu’il ne laissait échapper aucune poigne de haine envers la marine. Comme si l’organisation officielle, en charge de l’autorité mondiale, ne représentait qu’un obstacle à faire tomber.

            Solitaire. L’assassin n’est pas homme à se pavaner parmi les siens, à se réunir, histoire de faciliter la tâche à tout ceux qui voudraient leurs morts. L’homme de l’ombre n’est jamais le bienvenue, lorsqu’il frappe à la porte, ce n’est pas pour une visite de courtoisie, c’est pour séparer l’âme de la chaire. Quand on excelle dans l’art de donner la mort, on se méfier de tout et de tous. Quand on excelle dans l’art de disparaître pour assassiner, on ne laisse rien au hasard, l’erreur n’étant pas permise. Non, la confrérie n’était pas le genre d’organisation qui irait partouzer sur l’autel de l’amitié révolutionnaire, c’était une guilde clandestine, inconnue de tous mais tissant sa toile sur les mers. Chaque meurtre de dirigeant, chaque disparition étrange, était son œuvre, sur ces mers. Alors quand on arrive à en trouver les dirigeants, méfiants, se déplaçant constamment, on ne devrait pas logiquement s’attendre à le voir sauter de joie, et accourir pour s’en remettre à un inconnu au bras aussi long.
            Il paraît que l’union fait la force. Il paraît que la réunion permet de s’élever. Si on est une fourmi, c’est vrai. Plus elles sont nombreuses, et plus elles sont intelligentes. Voulait-il, cet homme si secret, les comparer à des insectes. Se réunir sous l’égide d’une force disparue, battue à plat de couture et démanteler… Faire revivre une flamme sur les ruines d’un symbole ancien et dépassé, n’était pas ce que l’on appel aller de l’avant. Vivre dans le passé, se raccrocher à des idéaux qui n’avaient pas marchées. L’idiotie des hommes de cœur, qui n’ont de raisons que le sacrifice, le don de soi. Cela viendrait, mais pour le moment, seul importait la pérennité de ses actions, la sauvegarde de son intellect. C’était égoïste, mais nécessaire.


            Une des premières actions qu’avaient entrepris les frères Auditore, avait été de s’assurer un nombre de considérable de planques, plus ou moins alambiqués, plus au moins difficile à trouver, dans quasi touts les archipels des Blues. Ceci fait, Césare avait renoué d’ancienne amitié, noué des contacts disparus depuis une dizaine d’années. Un travail éreintant, qui demandait minutie, méthode et patience. Un soupçon de tact et de chantage, beaucoup de diplomatie. L’Empereur détestait ça, et pourtant, c’était nécessaire… De plus, il se trouvait être le seul en mesure de remplir à bien cet objectif, tandis que son frère dégageait la voie, préparait le retour en force de l’ombre sur la lumière, le renversement de l’ordre établi.
            Installé dans une sorte de bureau, minuscule, au fin fond d’une planque d’Hinu Town, sombre et particulièrement humide, car au niveau des égouts, Césare attendait. On le cherchait dans toute la ville depuis trois jours, et ses informateurs n’avaient pas manqués de lui faire part de la nouvelle. Les pieds sur la table, Kyrunne entra en vitesse, l’odeur de déchets qui l’accompagnait obligea le révolutionnaire à plisser le nez et à se le couvrir d’un tissu. Désavantage d’un local situé au niveau des souterrains et des catacombes.

            « Ferme cette foutue porte, dogonne ! »

            S’exécutant et lui remettant un papier chiffonné, Kyrunne attendit dans un coin, tandis que l’assassin lisait cette missive ennuyeuse. Non, le projet ne le tentait absolument pas, et c’était dangereux. Qui avait bien pu le trouver ? Pourquoi une telle réunion maintenant, alors qu’ils commençaient à commettre des actions dommageables ? Un assassin évitait toujours de participer à une petite sauterie, c’était dangereux. Jetant le message sur la table d’un geste nonchalant, soufflant son mépris comme on souffle ses mots à l’oreille d’un confident. Se levant et enfilant son chapeau, il sortit par le toit, une entrée qu’il préférait à la « grande porte », car plus rapide et moins nauséabonde. Il devait se renseigner sur l’homme qui avait apporté la convocation. Qui était ce messager ? Quelles connexions possédait-il ? Fiable ou non ? C’était la moindre des prudences, et un égard presque obligatoire pour quelqu’un s’étant donné autant de mal à les trouver.

            En rentrant de sa petite ballade, assez satisfait des retours dont on lui avait fait part, Césare trouva le bureau vide, alors que son jeune disciple aurait dû l’attendre, l’Empereur lui ayant instamment demander de rester là le temps qu’il lui déniche une nouvelle mission. Ah maledetto ! Ce petit n’écoutait décidément rien de ce qu’on lui disait !

            Sortant de nouveau, il se mit en quête d’un bateau, qui prendrait la destination de South Blue. Trois jours de marche plus tard, et quelques négociations après, Césare était sur la route, pour rattraper son apprentie si têtue. Arrivant sur le port, il se dirigea droit vers une de ses planques, ou attendait patiemment ses ustensiles, capuche, épées et lames perverses. Disposant quelques poisons et drogues sur les lames sensées sortir de ses bottes, le révolutionnaire disposa les autres dans la sacoche planquée derrière sa ceinture et pourtant si pratique. Se dirigeant de nouveau vers le port, l’orage grondait. Assommant un pêcheur possédant une sorte de canoë, il se mit en branle, tandis que les goutes de pluies commençaient à ruisseler sur sa capuche.

            L’ambiance du cimetière était glauque. Lieu d’une guerre passée et dépassée, Césare ne s’attarda pas sur la signification de ce lieu de rendez vous. Avancer, encore et toujours, un crédo auquel il ne démordrait pas. Trouvant finalement le lieu de rendez vous, par voie marine, l’assassin s’en approcha.
            Escaladant avec une précaution presque magnanime la coque de l’épave, grâce à des gants pourvus de pointes et de crochets, il passa par dessus bords, tandis que la rambarde se décrocha. Elle fût rattrapée au dernier moment par le pied de Césare, qui ne voulait pas attirer l’attention. Dans une telle désolation, n’importe quel bruit suspect devait s’entendre à une centaine de mètre à la ronde.
            Sautant habillement dans un troue présent dans la coque, l’assassin se déplaça dans les ombres, silencieusement, s’approchant de la lumière et des bruits. Ecoutant à la porte, il surprit des paroles le concernant, lui et son frère, et certains projets. Sortant de sa cachette, dégainant sa lame secrète, l’Empereur, à pas de velours, vint placé le bout d’acier trempé et glacé sur la nuque de Damien, sa voix de serpent murmurant presque.

            « Et en quoi sont-ils doués, ces messieurs ? Ils n’existent pas voyons… Je ne vous laisserais pas véhiculer une telle légende urbaine partout sur les mers… »

            Son rire, pareille à celui d’un reptile sadique, emplit la cale silencieuse.

            « Kyrunne, va m’attendre dehors, nous avons à discuter, ces messieurs et moi »

            Sans un regard, il continua son intervention.

            « Les assassins n’aiment pas les réunions. Ni les convocations. Ni qu’on les trouve… De plus, une idée d’union me dérange. En agissant en petit groupes disparates, nous n’attirons pas l’attention, pouvant démantibuler le gouvernement, en discrétion. En nous réunissant, nous allons attirer l’attention… »

            Un sourire, tandis que sous sa capuche, deux yeux jaunes s’illuminent.

            « Ce n’est pas pour me plaire… Ni me déplaire. »

            Poussant une caisse, il rengaina son arme, se vautrant sur le bois.
            Si il y a un truc que j'adore dans ce genre de rassemblement de gentlemen, c'est qu'automatiquement, il y a un award de celui qui a la plus grosse. Je m'attendais plus à un concours de gueulante, avec poing sur la table qui renverse la bibine et donne le hoquet aux plans de bataille, mais dans le genre "je mets mon cinq cents grammes sous ton pif et je brise des vitraux avec pour te montrer qu'il n'y a aucun trucage" on a du gratin. Allez, je te donne mes notes.

            Frime de Kyrunne: 2/10. Le mec est venu, mais sans volonté de jouer au patron. Il est poli, discret, limite humble, pas bon pour les awards ça. C'est le genre de bon client qui ne bouffe pas de chips au cinéma pour ne pas déranger et qui ne raconte pas la fin quand il la devine.

            Frime de Dandaman: 5/10: Avantagé par le décor l'asticot. Un cimetière dépave, lui dedans avec sa capuche qui cache un dandy koala, un pur style gentleman cambrioleur. J'aime beaucoup sa dégaine au petit machin, c'est le genre de gars avec qui une petite murge à l'hydromel dur doit déboucher sur d'excellentes anecdotes mutuelles de nos moments les plus dévergondés. Mais tout classe qu'il soit, il démontre sa prestance sans la montrer, tu suis ? On sent que le charisme c'est naturel chez lui et que même si t'enfonces sa porte le dimanche après-midi, tu ne le surprendras pas en survet' qui pue la transpiration et le jus de couilles en train de se dégueulasser les poils du museau en bouffant son kebab à l'eucalyptus devant les dernières statistiques discutables de Yann Arthus Bertrand.

            Frime de Minos 6/10: Ben ouais, j'ai fait une bonne entrée en fanfare avec le bois pété du navire pour instruments. Ajoute à ça le petit discours genre "m'avez pas fait venir pour que je signe des tracts contre le massacre des bébé phoques au moins ? " et t'as un petit cocktail pas dégueulasse d'un bon frimeur qui s'impose en jouant la carte du gros mec un brin con mais qui sait ce qu'il veut. On sent que je suis authentique à me façon et qu'avec ou sans le groupe, je reste le même bourrin, le genre qui laisse les gonzesses porter leurs sacs de course et qui propose les Saw dans les soirées comédies.

            Frime de Damien: 8/10: Ben ouais, là on atteint le haut niveau. Le mec qui est tellement fan des téléportations sauce rideau de fumée qu'il a tous les American Ninja remastérisés dans sa DVDthèque il part avec un avantage. Il a le soin du détail le mec. Venir avant les autres, glander encore plus que les autres, laissant au passage le koala remettre sa cravate et vérifier ses dents sans se douter qu'un rebelle adepte du voyeurisme le matte, parler après les autres. Et parler d'une réplique cinglante en plus, le genre "j'ai tout entendu et c'est maintenant que je vous bluffe en enchaînant bande de bleus". Je ne m'avoue pas souvent vaincu, mais là je m'incline et dis respect.

            Mais le vainqueur de la frime Award Révo est.....Césare.

            Frime de Césare: 9/10: C'était parfait, c'est tout ce que j'ai à dire. Le type, il voit que Damien est fortiche pour les entrées soignées, alors il surenchérit. Le bon mot d'entrée, ça ferait réchauffé s'il n'avait pas agressé physiquement l'un d'entre nous pour montrer qu'au final, le plus gros, c'est chez lui qu'on le trouve. On devine au bonhomme que pendant que ses potes investissent en bourse ou mettent leurs enfants sur les chaises hautes avec un peu de compote dans une gamelle, lui il prend son pied à mélanger les sèves pour obtenir un poison tellement fulgurant qu'il n'ose même pas en mettre sur un couteau aiguisé. Le type a une spécialité, et il en est fier. t'imagines que pour le battre dans mon domaine, j'aurais dû pulvériser le Dawn à coup de balistes, laisser ma silhouette se dessiner dans la poussière à peine retombée et saluer la foule en disant d'une voix faussement blasée que c'était le Retour du Roi ? Pouvais pas me permettre de rivaliser, pas assez de budget.

            Ma conclusion, c'est que j'espère que Dandaman n'a pas invité un autre gars, parce qu'il ne va plus rester grand chose pour ravir le titre à part tous nous buter. Je laisse Césare terminer son discours de schtroumpf grognon, puis laisse échapper une petite phrase de mauvais perdant à trois points d'écart.

            Toi tu ranges ce couteau et tu fermes ta gueule. *

            Et voilà, l'ambiance de merde qui s'installe. Blague à part, j'ai bien bavé sur le style de l'intro du mec, mais pointer une lame sous la gorge de Reyes, c'était une erreur. Est-ce que Césare s'est demandé pourquoi le Cerbère n'a pas réagi, pas plus que n'importe quel autre membre présent ici ? Un talent qui nous subjuguerait tous ? Si c'était le cas, il n'aurait pas besoin de perdre son temps avec des boulets comme nous. Damien ne doit aps être sous-estimé, il était préparé à toute tentative d'embuscade, comme nous devons tous l'être pour une réunion dotée de tant d'éléments inconnus. Tu constateras en le lisant qu'il n'était pas en position de faiblesse.

            Je me retourne vers Dandaman, notre maître de cérémonie, et lui parle pour dire que j'adresse à chacun:

            Toute arme doit rester au fourreau ici, celui qui veut s'imposer par la force sera brisé. Je suis ici pour traiter en égal avec d'autres Seigneurs, pas commander et encore moins obéir.

            Puis, j'embraye sur ce qu'il avait dit précédemment.

            L'Union que tu veux créer est une bonne idée, je veux en être. Mais je pense qu'il nous faut dès à présent établir des règles pour que notre groupe fonctionne. Personne ne peut vivre sans règles et vu les horizons différents dont nous venons, une base commune doit être établie.

            En attendant la mise en place de nos lois, je porte un avis favorable à cette Union et à ce qu'elle nous apportera.


            J'ai bouffé trois avocats pour causer aussi bien et j'parle pas des fruits.

            ---

            *Citation du film Commando, que je vous recommande tant il est riche en bons mots bien virils. Smile
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            Si j'avais été quelqu'un de loquace, ma première réaction aurait été " Ah ouais... quand même..." suite aux propos du Koala en costard. J'ignorais de quel type d'humour il s'agissait, mas je n'étais pas véritablement fan. Un peu trop bon-enfant à mon goût pour un évènement aussi important que celui auquel nous participions. S'il voulait détendre l'atmosphère par contre, c'était parfaitement réussi. Le bide créé par cette blague fumeuse avait fait disparaître les tensions qui régnaient alors que nous nous dévisagions mutuellement, comme pour nous jauger mutuellement. Mais voyant que visiblement, la pilule ne passait pas, ou ne déclenchait tout simplement pas un fou-rire général, l'étrange animal continua sur sa lancée en reprenant un brin de sérieux. S'en suivi un discours sur les raisons qui l'avaient poussé à nous réunir. Outre le passionnant cours d'Histoire qu'il nous donna, ne faisant en réalité qu'un simple rappel de faits que nous étions tous sensés connaître, du moins je le supposais, il finit par en arriver enfin à ce qui nous intéressait réellement : la formation d'une Union durable et ce jusqu'à la chute du Gouvernement Mondial. Peu importaient les idéaux en fin de compte. Nous avions tous un ennemi commun et nous revendiquions tous le même titre. Rien d'autre ne devait venir obstruer l'idée qu'une alliance était possible. Les mains jointes devant le visage, je souriais légèrement, bien que cela soit imperceptible derrière mon foulard.

            Brusquement, les trois têtes de Cerbère se mirent à se relever, de même que ses six oreilles. Je jetais un coup d'oeil à la créature qui grogna légèrement. Si je décidais de me fier à l'ouïe fine de la bête mythique, il y avait fort à parier que nous n'étions pas seuls. D'un geste rapide, je descendais mes deux lames au niveau de ma ceinture pour les y attacher, juste au cas où. Kurayami-Hime était toujours dans son fourreau, enroulée d’un linge brun que je ne comptais pas ôter sous peine de laisser l'épée balancer une aura meurtrière à toute l'assemblée. C'était la dernière chose dont nous avions besoin alors que l'atmosphère était plutôt tendue. Imaginez un peu la réaction de tous les paranoïaques ici présents s'ils se voyaient empaler, même si ce n'était qu'une illusion qui ne durait qu'un instant. Autant dire que leur caractère les pousserait sans doute à se montrer plus vigilants, et donc plus agressifs.

            Je fis un léger signe de tête à Gehennos pour lui dire de rester calme en attendant que notre invité surprise se montre. Après tout, pas encore de raison de paniquer. Si jamais il avait été question de la Marine, celle-ci aurait déjà tiré une volée de boulets avant même d'investir les lieux. Peut-être des Agents du Gouvernement Mondial ? Si tel était le cas, c'était que nous avions été vendus. Et dans pareilles circonstances, trouver le coupable n'aurait pas été bien compliqué. Après tout, quand on a une jolie saisie dans un groupe, c'est souvent celui qui est absent qui en est responsable. En l'occurrence, le dénommé Césare n'étant pas venu, tout le désignait comme éventuelle taupe... du moins, s'il s'agissait bien d'adversaire. Après tout, je doutais fortement du fait que ce soit Dandaman qui ait pu faire une erreur en confiant nos missives au premier facteur venu, ou en ébruitant la réunion et en le criant sur tous les toits. Doucement, sentant la tension monter, je déposais mes mains sur le pommeau de mes épées.

            Puis, brusquement, je sentis quelque chose de froid se poser sur mon cou. Une voix murmura alors à mon oreille, avec un air pour le moins content d'une telle entrée surprise. Si j'en jugeais la distance entre moi et la personne qui me parlait, je pouvais supposer que ce qui se trouvait contre ma peau était une lame assez fine et petite. Cependant, peut-être que notre invité aurait été plus avisé de jouer son charmant petit tour à un autre de mes collègues. Choisir celui assis sur un molosse mythologique avec une ouïe si caractéristique des canidés était une très mauvaise idée. Mais je devais reconnaître que réussir à s'approcher ainsi était plutôt impressionnant. Malheureusement, il est des fois où "impressionnant" ne suffit pas. Riant très légèrement une fois qu'il eut fini sa tirade, j'entendis Minos clarifier les choses d'une manière toujours aussi radicale, claire, nette et précise. Au moins, il ne tournait pas autour du pot. Je me permettais cependant de mettre les choses au clair également de mon côté avec ce nouvel invité.


            - Tu serais bien avisé de vérifier également tes arrières l'ami. La lame qui te chatouille ton service trois pièces est aussi affutée qu'un rasoir... et je ne te parle même pas de la mâchoire du charmant animal sur lequel je suis qui s'apprête à se servir de ton mollet comme défouloir si jamais tu venais à verser ne serait-ce qu'une goutte de sang de son maître. La porte d'entrée que tu viens d'enfoncer était certes assez élégante mais ne mène qu'à une impasse. Manque de chance...

            Suite à cette remarque, le colosse en armure reprit à nouveau la parole, avec des paroles dont il émanait une certaine sagesse en totale contradiction avec son apparence de brute épaisse. On aura beau dire ce que l'on veut, juger cet homme par sa simple carrure de Goliath en pensant que le déséquilibre entre corps et esprit s'applique aussi à lui serait une erreur regrettable. Néanmoins, les paroles de notre nouvel ami étaient assez déroutante et en absolue contradiction avec celles du chef d'armée. Qui plus est, le malpoli ne s'était même pas présenté correctement. Même si tout laissait à penser qu'il s'agissait bien du dénommé Césare, chef de ce qui était communément appelé "la Confrérie", connue pour être un groupe d'assassins révolutionnaires, rien ne l'empêchait d'être un peu plus formel. Néanmoins, je relevais le pommeau d'Hyryuushirô devant moi, de manière à ce que la lame qui taquinait l'entrejambe d'Auditore ne s'abaisse, tout en faisant à nouveau un signe de tête à Gehennos pour qu'il se montre plus... accueillant. Mais malgré cela, l'animal fixait toujours l'homme avec un air assez méfiant, ne dormant que d'une tête sur les trois.

            Par la suite, les paroles de mes deux confrères semblaient se rejoindre en certains points, mais pas dans tous les domaines. Césare restait dubitatif, n'exprimant pas d'opinion plus précise que cela, alors que Minos affirma clairement sa volonté d'union avec le reste d'entre nous. Je tiquais cependant sur certaines parties de l'argumentation du nouveau venu. Il était vrai que nous risquions d'attirer l'attention sur nous en agissant en groupe, mais en un sens, il était justement préférable d'agir ainsi pour recruter davantage de personnes dans nos rangs. A mon tour, une fois qu'ils eurent tous deux exprimé leurs opinions, je pris la parole, restant confortablement installé dans la fourrure de mon compagnon canidé.


            - Peu importe la manière dont on regarde les choses. En agissant individuellement, nous sommes certes plus tranquilles, mais nous restons moins forts. Inutile de se leurrer. Notre ennemi n'est autre que le Gouvernement Mondial. Les petites actions que nous avons mené jusque-là n'ont fait que le piquer très légèrement. Si nous voulons réellement le renverser, juste quelques chatouilles un peu partout chacun de notre côté ne suffira pas. Il faut que nous frappions avec une force inébranlable pour le mettre à terre en un seul coup, en une seule guerre. Sinon, notre mouvement finira par s'essouffler et disparaître.

            Je marquais une courte pause avant de me relever, laissant Gehennos faire de même et se placer à côté de moi. L'animal fouettait l'air de ses trois queues tout en m'observant, tandis que je reprenais la parole avec un regard qui en disait long sur le sérieux de mes propos.

            - Je ne sais pas pour vous, mais je ne tiens pas à vivre toute ma vie derrière ce masque et derrière la peur à chaque navire Marine que je croise. Le seul moyen d'être véritablement libre est d'anéantir notre ennemi une fois pour toute. Et si pour augmenter notre puissance, je dois m'allier à vous, alors je n'aurai pour ma par aucune hésitation. Et si cela peut aider certains à se décider, j'ai apporté ceci avec moi...

            Portant dans la poche intérieur de mon manteau à capuchon, je sortis alors un large dossier sur lequel l'inscription "Projet Bahamut" était inscrite. Sans autre forme de doute, je jetais l'épais répertoire sur la caisse en bois à côté de Dandaman. On pouvait voir sur la jaquette le dessin d'un vaisseau qui ressemblait à un bateau, mais dont la constitution laissait plus à penser à une machine volante. Certes, je n'avais pas mis dedans l'ensemble des plans, mais quelques schémas et la description d'une machinerie qui se trouvait dans ceux-ci. En bref, le dossier contenait les plans incomplets du Bahamut. Quant au reste des schémas, ils étaient bien entendu sur moi, mais cela, nul ne le savait. Si cette union se voyait alors avoir un essor positif à la fin de ce meeting, j'exposerai alors l'ensemble du projet au reste du groupe. Mais il était clair que la production d'un navire volant de ce genre serait un plus indéniable, même si à l'heure actuelle, celui-ci n'était qu'à l'état de projet.
                Il en fallait bien un pour être en retard. Envoyer un émissaire a sa place avait quelques peu surpris le koala qui s’attendait vraiment à ce que les principaux intéressés viennent participer à cette réunion. Il semblerait pourtant que chacun ait été retenu par une seul est même chose : la peur. Effrayé de se faire avoir par un gouvernement, apeuré face au danger que représentait un tel rassemblement….une embuscade, un piège…ils avaient trop d’imagination. Le gouvernement se complait depuis bien longtemps dans son confort, ne craignant que très peu les groupes révolutionnaires. A notre époque, si il y a bien une chose que l’autorité mondiale se contre fou, c’est que quelques tocards dispersés un peu partout sur les blues se révoltent. Il fallait l’avouer, jusqu’à ce jour, on ne pouvait même pas parler de révolution, si ce n’est de mouvements contestataires. Les principaux acteurs des mers qui pourrait ne serais-ce qu’effleurer l’attention de la marine, ce sont les pirates. Et voilà qu’un être, agissant dans l’ombre depuis toujours, dispose sa lame sous la gorge d’un invité et replonge la réunion dans une atmosphère tendue. Le chien, enfin, la bestiole, qui accompagnait le très cher Damien était prête a égorger de ses vilaines dents le cou de l’assassin. Ca ne faisait aucun doute, le nouvel arrivant était Césare. Dandaman fut surpris de le voir débarquer d’une manière si hostile et fut pour le moins agacer de ses manières très peu gentleman. Bien heureusement, les autres invités restèrent de marbre. Reyes ne fit que répondre par une autre menace, et Minos fut plutôt claire dans ses propos. Le koala soupira, puis enlevait sa capuche doucement afin que son visage d’animal se répande dans l’esprit de chacun. Il ressemblait à un fier parrain de la mafia, dans ce costume chic. Il écouta avec discernement la réponse de Césare et n’en fut que troublé. L’animal répondit très vite, comme percuté par les imbécillités balancer l’Auditore.

                « Très bien Césare. Donc si je conclus, vous souhaiteriez agir dans l’ombre jusqu’à la fin de vos jours ? Vous préférez égorger les quelques officiaux juste pour gêner un temps soi peu le gouvernement ? Très bien. Dans ce cas, je suppose aussi que vous comptez réduire à néant le gouvernement mondial seul, sans aide, sans moyen conséquent ? Et cela sans attirer l’attention, alors que votre objectif est de détruire une autorité mondiale unit à 170 royaumes dispersés sur les quatre mers et sur grand line… »

                Dandaman soupira. Ses paroles furent pleines de sarcasmes. L’assassin qu’il avait en face de lui, malgré sa petite démonstration, ne lui faisait nullement peur. Il savait qui il était, de quoi il était capable, ce pourquoi il fut amené à être ici en ce lieu.

                « Aujourd’hui nous sommes dans l’ombre. Si nous voulons effrayer le gouvernement, il va falloir nous montré. Ensuite, si ici quelqu’un tremble à l’idée d’être poursuivit par la marine…qu’il parte. L’union révolutionnaire a besoin d’homme sincère envers eux et leurs convictions. »

                Dandaman laissa ensuite parler Damien qui énonça des paroles assez proche que l’animal. Ensuite, il lança un papier très intéressant aux pattes du koala qui n’hésita pas un seul instant à le lire. Il en prit rapidement connaissance avant d’en parler à l’ensemble…Projet Bahamut. Un bâtiment volant, pouvant transporter marchandise…mais aussi troupe révolutionnaire. Un équipement à faire pâlir le gouvernement. Il y avait un bref croquis de la chose avec quelques explications. L’engin pouvait voler au alentour maximal de 2000mètres et atteignait par certains moments la vitesse de 100km/h. jamais personne n’avait imaginer cela…a par le Docteur Végapunk. Son nom figurait en bas de chacune des pages. Dandaman n’avait jamais entendu parler de cet homme, mais pensa très simplement qu’il était un idéaliste, mais aussi un être intelligent…dans ces croquis, rien ne paraissait impossible. Tout avait été prévu pour que le projet soit réalisable.

                « Je dois dire que je suis assez impressionné. Projet Bahamut…un engin volant, gigantesque…nous devons le réaliser ! Damien, vous devriez nous expliquer en détail ce projet…ces pages ne contiennent qu’un résumer, non ? »

                Une fois ces paroles dites, il envoya vers Minos les différentes pages du projet.
                  Un être détestable cache bien souvent une blessure profonde, un homme meurtri. Ce n’est pas une tare de naissance, ni un don qu’un mystérieux homme à la barbe blanche, vous donne. On devient cruel, on devient ignoble. Par la force des choses, par un destin tragique, pour se protéger, ou protéger les choses. Les humains ont cette capacité formidable, celle d’être unique, de ne jamais réagir de la même manière. C’est cette caractéristique qui donna naissance à leur intolérance. Si l’homme est capable d’être différent, il n’est pas forcément apte à comprendre cette différence. Que faire alors ? Entrer dans un moule préétablis, se laisser dominer par la force des choses, tout cela par flegme ou bien par peur ? La solution réside-t-elle dans la destruction des modèles et des conventions ? Bien malin celui qui pourra y répondre, et bien menteur celui qui prétends pouvoir accomplir cet acte de réflexion.
                  Il n’y a pas qu’une vérité, elle est multiple et même s’il nous est possible d’en accepter certains aspects, être totalement en accords avec un autre est quasiment impossible. Tout comme chacun à son caractère, les choses, les lieux, les idées, en ont une. Un objet, une chose, par l’artiste ou l’artisan, possède la volonté de son créateur. Les lieux, modelés par les événements, les batailles, les drames, les hommes. Les idées, naissant dans un cortex, pour finir sur un papier, mainte fois changée, modifiée, aliénée. Dans ce monde ou l’on côtoie tant de choses différentes, l’abnégation n’est pas aisé.


                  Césare était tout sauf un homme dénué d’intelligence, ni de tact. Sa diplomatie n’avait certes pas la mesure du Koala, mais son aplomb et ces paroles réfléchies pouvaient s’avérer efficace. La question primordiale, nécessaire et même vitale à notre compréhension, que l’on peut immédiatement formuler… Pourquoi donc agir de cette manière ? Peut-être n’était-il, au final, qu’un fil à papa gâté, qui n’a pas un sous de jugeote. La menace de Damien lui en disait plus long sur son caractère et sa manière d’être. Sous son costume, il était, pour Césare, l’élément inconnu, perturbateur de sa tranquillité, et donc le premier à subir un pique. Homme prudent, réfléchis, à ne pas sous estimer. Minos, un tas de muscler non pas dénuer de finesse d’esprit. Et Dandaman, un animal charismatique, ne dévoilant rien sur lui, mais beaucoup sur le reste. Maintenant qu’il avait cerné l’assemblé, elle lui plaisait.

                  Un petit rire répondit à la menace de son premier interlocuteur, tandis que ses yeux de prédateur, d’un jaune phosphorescent, luisant dans l’ombre de la cale sèche. Et là, quelque chose de déplaisant, d’extrêmement déplaisant, lui parcouru l’échine. Pas de la colère, mais quelque chose s’en approchant, et qui lui serait le ventre. Cette phrase de la montagne de muscle en face de lui… Qu’il ferme sa gueule ? Oh, vraiment amusant oui.

                  Cependant, il en pipa mot, et le sourire qui se détachait de l’ombre d’une capuche, ne se voila pas, ne tiqua même pas un peu. Imperturbable, il mit son égo en berne, écoutant, toujours et encore, pour déceler les failles, peser le pour et le contre, connaître ses interlocuteurs.
                  Et lorsque le Koala termina sa longue tirade, interrompue par un plan, et un sourire satisfait. Son sifflement, pareille au rire du serpent, s’éleva une nouvelle fois, tandis qu’il se releva un peu, décollant le dos du bois pourri.

                  « Vous me faites rire. L’idée d’union, certes, j’accepte ces avantages, j’accepte vos arguments… Je me gausse parce que d’un côté, j’ai un futur collaborateur pas foutu d’accorder sa confiance à ses paires, se cachant derrière des masques. Je me gausse, parce que de l’autre coté, j’ai un géant m’intimant de me taire, lorsque j’exprime mon point de vue, et un gentleman, certes poli, mais qui ne réponds à mes inquiétudes que par des sarcasmes… »

                  Se levant, il prit une position neutre, les deux bras l’un sur l’autre, comme s’il se tenait les cotes.

                  « Et si je vous disais que oui, rester dans l’ombre, a toujours été la seule façon pour moi de survivre, et si je vous disais qu’il n’était pas impossible pour mon frère et moi-même, de démanteler tout cela… Après tout, j’ai mon temps, je ne suis pas pressé… Alors, s’il vous plait, avant de parler d’union… »

                  Il enleva sa capuche, dévoilant ses traits à la lueur des bougies, ces étranges cheveux verts, et son sourire carnassier.

                  « Damien, si tel est ton véritable nom, fais nous confiance, même si je suis bien placé pour savoir que c’est difficile… »

                  Se tournant vers Minos, il planta son regard, sa position toujours intacte.

                  « Et ne me signifie pas que ma parole est inutile, lorsque j’avance mon point de vue, si c'est bien d'une Union que tu veux. »

                  Retrouvant sa place, il eut un visage plus doux, son sourire se voulant bienfaisant.

                  « Je suis cependant favorable à notre association... Nous sommes tout les quatres les groupes montants de la révolution, ne pas tirer profit de nos compétences respectives serait idiot.. »

                  Voilà, c’était dit, la bombe était lâchée, et il devrait en récolter les conséquences. Sa tirade avait été tantôt assassine et acide, tantôt bienveillante et douce. Comment réagiraient-ils ? Sans doute pas si bien que si l’assassin les avait caressé dans le sens du poil. Revenant à Damien, il déclara d’un ton neutre.

                  « D’ailleurs, je pense que cela pourrait t’intéresser… Je vais bientôt récupérer le Jörmungand, si des informations te sont utiles, fais moi signe. »

                  Le petit koala me file les papiers avec ses petits doigts poilus. C'est mignon, ça mérite presque une photo. Je prends les papelards et je regarde. Mmh....moui...ah....rho mais c'est quoi ces trucs ? Je vois une grosse noix de coco tenue par des chaînes, des plans détaillées d'intérieurs avec des tas d'écritures dessus. Des lignes de fuite en veux tu en voilà, des chiffres, des machines, des graphiques, des colonnes de symboles. j'entrave que dalle à ce que je vois. Si je me réfère à Dandaman, la grosse noix c'est un vaisseau volant. Je pense que si on pouvait faire des trucs antigrav', on se ferait plus chier à s'agiter le bol alimentaire sur les océans, mais bon, personne ne tilte sur le truc alors je fais comme si je voyais des DeLorean volantes tous les jours.

                  En même temps que je mire les jolis dessins, j'écoute. Toujours pas redescendu de son rôle, dommage. Il critique le choix de Damien de porter un masque, supposant que c'est par manque de confiance qu'il ne découvre pas son visage. Perso, je m'en bats les steaks de voir la trogne de Damien. Si quelqu'un veut infiltrer nos réunions, son meilleur plan sera de le tuer et de porter son masque à sa place. C'est très bien qu'il y ait un sans-visage parmi nous, ça permet de diriger sa méfiance. De toute façon, il ne nous pète pas les noix à ne sortir qu'un mot tous les quarts d'heures, même sans montrer son visage il a tombé le masque.

                  C'est visiblement quelqu'un qui en a chié des bâtons de dynamite avec le Gouvernement et qui a dû porter le costume de révolutionnaire malgré lui. Avec son côté super-héros, je ne serais même pas étonné d'apprendre qu'il bosse à la Marine le jour. Oter son masque, c'est demander à Bruce Wayne de tuer Batman quand il se rend à la league des justiciers. Qui est réellement Damien n'a aucune importance parce que c'est quelqu'un comme tout le monde, quelqu'un qui aspire à la liberté, la sécurité et qui soufre des actes de tyrannie. Comme tout le monde il rêve, craint, désire. Garde donc ton costume de justicier mec, personne ne doit connaître tes deux visages.

                  Après avoir donné son avis sur le masque, Césare me parle. Je lève les yeux des cartes et le fixe, mais ça ne se voit pas vu que ma cornée est blanche. J'ai laissé filer la première réplique, mais là il détourne mon propos. Ouais, il "détourne mon propos" ouais, j'ai pas encore digéré mes avocats comme tu vois. J'vais quand même pas dire qu'il ne percute rien à ce que débite, j'sais pas encore s'il joue au con juste pour entendre ma voix. J'attends qu'il termine son tour de table et qu'un petit moment de silence s'installe. Ca fait du bien. Comme je pense avoir pigé tout ce que je pouvais absorber sans parler la langue, je replie le projet que je garde en main, un peu comme les bâtons qui donnent droit à la parole dans les trucs de médiations pour j'sais pas quoi. Fin soit tu vois de quoi je parle et tu captes, soit tu captes pas et j'ai pas envie de t'apprendre quelque chose aujourd'hui. Les autres jours non plus d'ailleurs j'y pense. Excuse-moi si à un moment je t'ai instruit, c'était pas intentionnel.

                  Je ne t'ai pas dit que t'as parole était inutile, je t'ai dit de la fermer. T'as laissé un mecton chauffer ta place avant ton numéro d'assassin de romans, ça se voit que tu crèves d'envie d'en être. Je t'ai mal parlé parce que je n'aime pas les petits tours égocentriques pour amener l'attention à soi, mais si, comme maintenant, tu t'assieds gentillement et que tu évites les sourires de con et les intonations de mec trop classe tant il est sûr de lui, je pense pouvoir te supporter.


                  Comme je lui ai exprimé mon ressenti - pour plagier un terme fétiche de psychologues sur lesquels je ne pisserais même pas pour les éteindre s'ils étaient en feu - je lui tends les papiers en leur donnant un signification particulière. Un truc qui veut dire "si tu checkes ça, t'es de la partie et faudra accepter les lascars de la table". Ca veut aussi dire que moi je l'accepte, mais quand le muscle que j'utilise est la langue, je suis aussi calme qu'un statue tibétaine...tant que les touristes s'approchent pas trop bien sûr.

                  Cette Union se fera avec ou sans toi alors si tu veux t'intégrer, fais-toi humble. De toute façon, personne ici n'a la classe de Dandy Boy.


                  Ouais, la petite vanne à la fin c'est pour détendre. Détendre Dandaman aussi d'ailleurs. Si Césare ressemblait de plus en plus à un mec qui cherchait le profit pour sa gueule en n'étant pas le seul à aller au front, le koala ressemble de moins en moins à un mec pragmatique qui conserve son calme et sa distinction à l'anglaise en toute circonstance. Dans notre petite réunion, c'est de lui que je me méfie le plus.
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                  Silencieusement, j'observais la véritable pièce de théâtre qui se jouait dans la cale de l'épave. A dire vrai, bien que le dénommé Césare ait fait une entrée en la matière un peu bancale, je devais avouer que je sourcillais face à la véhémence que cet homme avait déclenché de par sa seule irruption. Plus j'observais les choses évoluer et plus j'avais l'impression d'être à un banquet de divinités nordiques. Peu importait la manière dont on regardait la scène, j'avais l'impression de voir en Minos le dieu Thor, fort et sûr de lui, alors que Dandaman me donnait l'image de Baldr, dieu de la Lumière. Quant à moi, je n'aurais pas réellement su me donner de rôle. Peut-être Tyr, dieu de la guerre juste et de la stratégie. Mais sans l'ombre d'un doute, on pouvait assimiler ce cher Césare au dieu Loki : rusé et sournois, créateur de discorde et de troubles. S'il en était un qui pouvait foutre le bazar alors que les négociations étaient sur le point d'aboutir, c'était peut-être bien lui. Cependant, j'avouais volontiers que ce genre d'individu est parmi les plus utiles au sein d'une Union. Si ses réactions peuvent sembler imprévisibles, après quelques temps, il est facile de comprendre leur pensée et les manipuler sans vraiment grande difficulté. Étant donné la hargne qu'ils génèrent de la part des autres envers eux-même, les personnes de ce genre sont souvent des boucs émissaires idéaux. Restait à voir si un jour j'aurais une quelconque raison de me montrer aussi fourbe que lui... voire davantage étant donné que très peu me suspecteraient de ce genre de manipulation.

                  Je riais légèrement en l'écoutant détourner les propos de Minos avec une certaine effronterie. Je doutais du fait qu'il n'ait pas compris ce que voulait réellement dire le géant, mais sans doute voulait-il essayer de faire passer le mastodonte pour un tyran. Mais si tel était le cas, c'était sous-estimer le reste de l'assemblée qui avait parfaitement compris où Minos voulait en venir. Après tout, il lui avait demandé de la fermer pour faire cesser les menaces en tout genre. Ayant été la cible de cette vaine tentative, j'appréciais ce geste plus que quiconque. Mais j'estimais le Goliath assez grand pour se défendre tout seul. Il me donna d'ailleurs raison en expliquant le sens de son ordre d'une manière toujours aussi... cinglante. La moindre des choses que l'on pouvait dire, c'était que le courant passait plutôt mal entre l'assassin et le soldat... au point de provoquer pas mal d'étincelles. Juste par leurs échanges, la tension semblait monter d'un cran dans l'épave du navire, sous le regard toujours aussi calme du Koala.

                  Celui-ci appuya mes propos en mettant pour ainsi dire Césare au pied du mur. Mais alors qu'il lançait sa tirade, j'observais davantage les réactions de l'assassin à qui elle était adressée. Le dernier arrivé semblait plus qu'amusé de voir et jauger les réactions de chacun. Cela devait néanmoins l'énerver un poil de ne pas pouvoir observer pleinement les miennes à cause de mon masque. Vint alors le moment où le froid meurtrier vint à répondre à l'ensemble des réprimandes du conseil nouvellement formé dont il hésitait apparemment à faire partie. Je fronçais les sourcils en l'écoutant me décrire de manière pour le moins ironique. Certes, je restais caché derrière un foulard et un bonnet qui ne laissait entrevoir que mes iris azurés et quelques mèches de cheveux d'un bleu assez particulier. Mais s'il pensait que ma méfiance était un défaut, il faisait fausse route. M'avançant vers lui d'un pas lent, le regard toujours aussi froid, je pénétrais son espace personnel, mon visage ne se tenant qu'à deux ou trois centimètres du sien alors que je lui adressais la parole sur un ton assez rigide, proche de celui qu'on vient d'énerver mais qui se contient, bien qu'il soit à deux doigts de lui mettre une torgnole.


                  - Tu me parles de survie et tu voudrais que je me découvre devant vous tous après seulement une rencontre de quelques minutes. C'est à se demander comment tu as toi-même pu rester en vie aussi longtemps.

                  Marquant une très courte pause, je plissais davantage les yeux en fronçant un peu plus les sourcils, ce qui me donnait un air encore plus agressif et colérique. Peu à peu, je sentais Kurayami-Hime, toujours entourée dans son drap, émettre une aura malfaisante et de plus en plus oppressante, comme pour répondre au désir meurtrier que je tapissais tout au fond de moi. Plus que jamais, l'arme entrait en résonance avec la violence qui émanait de mes paroles. L'air donna l'impression d'être plus lourd et de s'embraser sans que je n'en prenne réellement conscience. Reprenant la parole après cette petite pause, je terminais enfin en exprimant le fond de ma pensée, toujours avec un certain manque de retenue comparé à d'habitude.

                  - La confiance ne se donne pas. Elle se gagne. Ne présumes pas des raisons qui me poussent à rester ainsi alors que tu n'en as aucune idée. Ce visage masqué est tout ce que cette union a besoin de connaître pour l'instant. Quand ôter ce voile aura un réel intérêt, je réfléchirais à cette proposition. En attendant...

                  Je laissais ma phrase en suspens, passant alors à côté de Césare sans plus le fixer comme si je passais à autre chose en faisant fî de ce qui venait de se passer. Gehennos me suivi alors, fixant de ses six iris écarlates l'assassin en grognant, battant l'air de ses trois queues et bavant tout en dévoilant ses crocs plutôt peu sympathiques. Je laissais l'animal s'asseoir alors devant moi pour m'installer à nouveau sur lui, juste à côté de la caisse où se trouvait Dandaman. Suite à cela, les débats reprirent de plus belle. Au final, la tension sembla retomber légèrement lorsque l'attention se concentra sur les plans que j'avais exposé. Finalement, Césare dévoila tout de même son vrai visage en affirmant être finalement en accord sur nos opinions vis-à-vis d'une union. Comme je m'en doutais légèrement, sans doute avait-il voulu voir ce que nous avions au fond de nous avant de se prononcer. Je ne savais pas si ce sens du jeu avec des sujets aussi importants devait m'amuser ou m'inquiéter.

                  Minos lâcha alors une réplique qui faisait preuve d'un certain humour, et j'émis un très léger rire en entendant cette tirade tout en fixant le koala. Il était vrai que le pauvre avait fort à faire à devoir gérer les fortes têtes que nous étions. S'il en était bien un avec une tâche ingrate et difficile, c'était sans nul doute cet étrange animal en costard. Plus que tout autre chose, notre force était ridicule si nous n'avions aucune unité. Il n'était pas difficile de voir en Dandaman l'élément qui allait assurer la cohésion du groupe, et donc sa survie. Même si nous étions tous sur un pied d'égalité, le Koala avait sans l'ombre d'un doute le rôle le plus important. Sans lui, nous finirions sûrement par nous entre-tuer. Aussi ne savais-je pas si je devais l'admirer pour sa témérité ou le plaindre pour l'ampleur et l'ingratitude de la tâche qui lui incombait. Néanmoins, pour avoir entreprit une telle initiative, le dandy atypique avait réussi à gagner mon respect.

                  Vint alors le moment de se focaliser sur le projet Bahamut. J'étais tout de même impressionné que Dandaman réalise que seule la partie "superficielle" des plans était ainsi exposée. Je n'avais rien d'un caïd en ingénierie, et sans doute n'aurais-je pas compris moi-même qu'il manquait un gros morceau du projet, mais l'animal fit rapidement la remarque. J'affichais un léger rictus en coin en entendant celle-ci, bien que cela ne puisse se voir derrière mon foulard. Suivi alors l'intervention de Césare qui fut ô combien surprenante elle aussi. Ainsi donc, le Jörmungand était également une potentielle arme à notre disposition. Si tel était le cas, nous avions d'excellentes cartes dans notre manche avec ce genre de créations. Aussi bien le ciel que les profondeurs seraient à notre portée. Je pris alors la parole en récupérant les plans sur un ton beaucoup plus calme que précédemment, en m'adressant aux deux collègues ayant eu des remarques à ce sujet.


                  - La partie maîtresse de ces plans est en lieu sûr. Cependant je te remercie de ton enthousiasme Dandaman. Il me faudra néanmoins réunir des fonds assez importants pour construire ce vaisseau. Pour ce qui est du Jörmungand, je pense que cela pourrait constituer un atout aussi important que le Bahamut. J'ai cependant un... autre atout dans ma manche.

                  Marquant un temps d'arrêt pour faire monter le suspense, je fixais un à un les trois protagonistes encore présents. Je n'avais pas pour habitude d'exposer l'ensemble de mes cartes d'entrée de jeu, mais étant donné que cette union avait été acceptée par l'ensemble des participants à ce rassemblement, je décidais de montrer un gage de bonne foi en exposant les choses directement... même si ma méfiance naturelle restait pour le moins visible comme le nez au milieu du visage, bien que celui-ci soit masqué.

                  - Il y a de cela quelques mois... j'ai été l'Agent Révolutionnaire responsable de la libération d'une île d'esclaves à West Blue. Cette histoire avait fait un foin pas possible parce que la Marine avait subi une cuisante défaite. La véritable raison de leur honte est qu'ils avaient déployé une arme humaine, plus connue sous l'appellation Pacifista. Inutile de vous dire la puissance de cette chose. En combinant mes efforts avec plusieurs rebelles, nous avons fini par le détruire... bien que je préfère éviter de détailler mon état après la bataille.

                  Broder pour tenir en haleine l'assistance était une chose que j'adorais. Voir l'impatience de connaître la suite d'une histoire était indubitablement quelque chose de jouissif. Je me rappelais du bazar monstrueux que cette histoire avait suscité. La Marine s'était faite rosser par des paysans armés de fourches. Il avait fallu attendre le réveil d'un officier dans un sale état pour qu'il raconte la raison de cet échec, à savoir l'organisation de la guérilla par un officier révolutionnaire. Néanmoins, je devais avouer que même sans que j'organise tout cela, sans doute les insurgés auraient-ils eu une chance de s'en sortir... mais au prix de plus grandes pertes. Je croisais alors les mains devant moi, les plaçant devant mon menton pour m'y appuyer en continuant mon récit.

                  - Le Pacifista n'a pas été totalement détruit à vrai dire. Je suis parvenu à récupérer une partie des débris, notamment son système d'armement. Je pense qu'il est possible de le placer sur une navire tel que le Bahamut et le Jörmungand. Je vous laisse imaginer le potentiel offensif de la chose.

                  Je relevais alors la tête en direction de l'auditoire, afin d'essayer de jauger leur réaction, tenter de lire sur leurs visages une quelconque expression ou micro-expression qui me donnerait un indice sur leur ressenti. Après tout, je venais de leur demander de mettre en commun leurs fonds pour réaliser le projet que j'avais balancé... et de les appâter avec l'obtention d'un armement que le Gouvernement considérait comme une pièce maîtresse de son arsenal. Nous ne pouvions certes pas recréer de Pacifista... mais utiliser les armes de ces derniers était à notre portée avec les débris que j'avais ramené près d'un an plus tôt et que j'avais soigneusement gardé en réserve en attendant qu'une telle occasion se prépare.
                      La réunion n’était pas si désagréable que ça. Elle était nettement intéressante et permettait à chacun d’observer chacune des personnalités liées à la révolution. Bien entendu, l’égo, le narcissisme, même minime, de chacun ressortait quelques peu dans certaines attitudes ou paroles. Cela fait bien une heure que les conversations avait débuter, déranger par chacune des apparitions et autre grande tirade. Dandaman appréciait tout ces gens. Ils n’étaient pas très amical, ne laissaient transparaître aucune sympathie envers l’un ou l’autre…. Et pourtant, le koala avait le sentiment qu’ils allaient accomplir de grandes choses. Il était serein, puis plutôt satisfait du résultat de ce premier (et non le dernier) rassemblement. Il afficha un sourire général, bien conscient que tout ce qui allait suivre cet évènement ne serait nullement facile. D’autant plus qu’apparemment, la confiance ne régnait pas vraiment entre les révolutionnaires. Enfin, ce sentiment de méfiance, l’animal humain ne le ressentait que très peu. En fait, non, il était inexistant. Etait-ce son instinct hérité de son ancien état qui lui chuchotait que Damien, Minos et Cesare était, au fond, des gens d’une grande valeur ? Certes Dandy connaissait en partie leur passé, mais en aucun cas leur histoire. Celle-ci allait se graver a jamais dans l’esprit des gens. Elle n’était pas encore écrite, pour personne. Ces individus avaient un but, une raison de vivre. Criminel, ils ont un rôle. Lequel ? Certainement celui d’écrire leur récit.
                      De grande chose résonnait en cette cave de navire….L’Aube…quelle beau nom métaphorique ! Bahamut, Jörmungand, ces mots là se mélanger sans difficulté aux ténèbres perceptibles de ce fond de cale. Il y avait un tel présence, envoûtante, oppressante, ici même. Ce ressentiment touchait notre héros au plus profond de lui-même, qui se disait que, comme l’ancien équipage du bateau, la révolution jamais ne faiblira. Jamais elle n’abandonnera. Le gouvernement se devait de rencontrer des gens capable de les faire vaciller. Tout ce trouvait dans l’Histoire. Dandaman soupira. Non pas pour énoncer sa fatigue, ou son mécontentement, mais plutôt pour se relaxer. Il devait parler de quelques choses d’important. Il laissa chacun parler. Minos était vraiment un type balèze, que ce soit physiquement qu’au niveau du caractère. Césare était un bon parleur, et n’hésitait pas à exprimer son point de vu. Damien…un être intelligent, son discours était captivant. Il fut le dernier à s’exprimer, énonçant un arme du gouvernement dont Dandaman n’avait jamais eut vent. Il allait se renseigner de son coter…pacifista…rien que le nom : des pacificateurs ? Ca n’a aucun sens.


                      « Vous allez l’air pas mal renseigner. Jörmungand et Pacifista et enfin Bahamut…haha ! Je dois avouer que tous ces mots m’étaient jusqu’à lors inconnu. »

                      …Un type rassemble plusieurs révolutionnaires, et ils n’aient même pas au courant d’une quelconque arme robotique ou d’une vieille légende…Ca n’avait pas l’air de la déranger plus que ça.

                      « Faites tout de même attention…tout ces choses sont certes intéressante. Mais elles ne doivent être utilisé qu’avec précaution. Nous ne sommes pas des hommes utopiques, voulant conquérir le monde et tout ce que peut suivre ces idées folles. Nous combattons pour la vérité, contre un gouvernement trop bien installé. »

                      Son anxiété brève revint subitement. Il remonta ses lunettes de soleil de sa patte.

                      « J’ai une demande particulière à vous faire. Plus précisément, tout ce que je vais vous dire dans quelques secondes ne devra jamais être révélé…. »

                      « Bien…vous avez peut être entendu d’histoire, de légende, au sujet de « sang maudit », ou même de « volonté du D » ? Cette même volonté coulait dans le sang de Oward. Avant qu’il ne meure, il me parla d’un trou de cent ans dans l’histoire. Il la nomma « La Véritable Histoire ». Oward, lui, savait. Que savait-il ? Je ne sais pas vraiment. Mais il me certifia une chose…deux choses dans ce monde effraye véritablement le gouvernement : Ceux capable de lire les « poneglyphes» et ceux qui portent le D. Cette lettre à un lien direct avec ce mystère qui s’étend sur un siècle. »

                      « Ma demande est la suivante…si vous rencontrez un être capable de lire ces fameuses inscriptions…ou quelqu’un qui porte le D dans son nom…protégez le. Nous ne savons rien…mais j’ai le sentiment que ces gens, uniques, sont importants. »

                        Etre un interlocuteur retors n’est jamais plaisant. Se faire attaquer de tout les côtés, subir ses assauts sans jamais flancher, ni fléchir les genoux pour offrir sa gorge à l’autre. Dans cette cale humide, l’ambiance et les paroles tenaient plus d’une joute que d’une union. Et c’était d’autant plus logique que les protagonistes avaient tout à perdre, et tant de chose à accomplir, qu’échouer aux portes de la réussite était inconcevable. Franchir le premier échelon est plus compliqué que d’atteindre le sommet, tant la marche est haute. Cette union serait semblable à une échelle, un tremploin, qui leur permettraient de passer au dessus des conventions, de l’ordre des choses. La méfiance et la verve de Césare n’étaient là, ni pour blesser, ni pour envenimer… le serpent avait calfeutré ses crochets, non, c’était la crainte de voir un échelon pourri les empêcher de franchir les obstacles, qui le faisait devenir aussi détestable. Outre ça, son égo, et une haine terrible ne mettaient pas de beurre dans les épinards… Elle le consumait tellement, cette colère, qu’elle exagérait, déformait, tout ce que le jeune homme avait entre ses mains… Un verre opaque et difforme, qui lui faisait prendre parfois des risques inconsidérés, et réduisait soif de justice en cendre. Ne restez plus alors que la Vendetta. La Vendetta, et la mort.

                        En fin observateur, l’Auditore avait alors comprit que ce groupe serait bénéfique, serait l’outil, qui permettrait aux quatre révolutionnaires présent ici, d’en finir avec la seule espérance. Et que tout ce qu’ils souhaitaient devienne réalité. L’Empereur avait côtoyé de nombreuses sortes de personnes, des bonnes, des mauvaises, et de ceux qui n’appartiennent à aucun des deux… Il avait vu, passif, la fresque de la misère humaine se dessiner, il avait vu, toujours inactif, la toile se refermer, engluant les prédateurs, engluant les innocents. Et n’avait pas réagit… Encore une fois, cet avide désir de mettre à feu et à sang le gouvernement l’avait paralysé, en rajoutant encore à sa frustration. Il ne voulait plus se contenter de voir, de tirer profit de la situation, tout en parcheminant son plan. Le révolutionnaire avait soif de renouveau, et l’union était la source auquel le serpent s’abreuverait. Tous avaient quelques choses à apporter, lui y comprit, mais avant cela, la machine devrait être huilée.

                        Damien parla, peu mais juste, comme à son habitude. Et presque en colère, lui reprocha son manque de prudence. Il y a des données qui échappent aux autres. Césare ne pouvait parfaitement comprendre Damien, lui non plus ne le pouvait. Laissant le tour de parole se finir, ses yeux jaunes luisant ne ratant pas une miette de tout ce qui se passait, le jeune homme parla, se tournant d’abords vers son homologue masqué.

                        « Dame hasard est bien capricieuse, et m’a donc laissé vivre, jusqu’à présent… » L’assassin insista sur la dernière partie de sa phrase, avant de lâcher, un sourire en coins.

                        « Tu as raisons, pourtant, ses yeux me disent ce que je veux savoir, pour le moment… ».

                        Son regard se tourna vers le géant. Toujours assis, sa contenance n’avait rien à enviée à celle de ses futurs camarades. C’était un bien beau rassemblement d’hommes fiers, au potentiel incroyablement plus élever que ce que l’on ne pouvait imaginer.

                        « Disons que je n’ai pas tes arguments… De plus, un homme détestable en apprend toujours plus sur les autres, que ce que les autres ne veulent jamais rien dire. »

                        Son regard se fit profond, comme si le jeune homme parlait en connaissance de cause. Il y a des gens qui vous déçoivent, vous marquant à jamais d’une cicatrice… Vous handicapant. Il avait décidé d’accorder sa confiance, une dernière fois.

                        « Il faudrait donc aussi trouver comment s’approprier cette technologie… Connaissant le pacificateur du gouvernement que de nom, je ne pourrais dire avec quelle énergie il fonctionne, quel est son point de rupture… Et nombreuses informations qu’ils nous manquent... »

                        Se tournant vers Damien, il termina sa phrase tel un couperet décapitant le pauvre diable sur l’échafaud.

                        « Une solution ? ».

                        Césare ne commenta pas sur les dires de Dandaman, Il y a des choses dont l’on ne sait rien, et dont il ne vaut mieux rien commenter, dans le doute. Se contentant donc d’un léger coup de tête, approbation quand aux demandes du Koala humain, l’Empereur n’attendait plus que la conclusion de cette première réunion.
                        "Un homme détestable en apprend toujours plus sur les autres". Ha ha, mais c'est qu'il commence à me plaire le Césare. Sa réplique m'arrache même un léger sourire de satisfaction. Le mec est plus calme, plus posé, nettement plus supportable. On dirait qu'il n'est pas sauvage et que ce groupe peut même l'apprivoiser, tant mieux. On n'a pas besoin d'électrons libres ici, notre but est de former le molécule qui...euh...suis pas scientifique, mais on m'a dit un jour qu'une molécule, c'est un machin vachement plus petit que moi qui fait de grands trucs, comme changer une odeur, dégraisser les doigts ou rapporter le journal. Le truc indispensable quoi.

                        J'ai comme l'impression que le temps des mises au point est terminé et que maintenant on accorde nos tambours. tout ce petit beau monde rassembler, ça donne presque envie de faire un feu de camp et de se griller des dindes sur des broches en refaisant le monde. Faudra que le dandy nous dégote un lieu où on peut faire un festin la prochaine fois, ici le bois est trop humide et je risque surtout d'enfumer la cale si je m'occupe du repas. On discute mieux quand on a du jus de viande pour se vernir les lèvres t'es pas d'accord ? Puis un peu de gnôle pour faire glisser les idées. Ah, c'est malin, j'ai envie de bouffer maintenant. Ca doit être proche du singe le koala.

                        En parlant de lui, voilà qu'il nous cause tranquillement, comme à des vieux potes de régiment. prévenir sur l'emploi des trucs sur les papiers, c'est une bonne initiative. Cela dit, si la machine que Damien fait construire n'obéit pas, on lui pète la ferraille et elle ira voir dans les abysses si elle sera plus utile. Ce qu'un cerveau a fait, un bras peut le défaire. L'animal du groupe, enfin, celui qui n'a qu'une tête, attire bien l'attention quand il déverrouille le mode confidence. Jusqu'à présent, il ne braille pas pour se vérifier l'haleine, alors s'il dit que c'est confidentiel, ça doit être utile à écouter avec attention.

                        Dans le mithril Emile, il prononce "trou de cent ans dans l'Histoire" et là je braque les satellites sur ses ondes sonores. La Véritable Histoire, la volonté du D, les ponéglyphes, ces mots résonnent comme des combinaisons de coffre fort qui ouvrent la porte de mon implication émotionnel dans le débat. Pour la première fois, j'absorbe chaque mot du discours en m'étonnant de ce qui est su et en me frustrant de ce qui n'est pas dit. J'ignore ce que Dandy Boy connait de cette période effacée. J'ai comme l'impression qu'on a beaucoup de choses à apprendre les uns des autres, alors je cogite un peu. Est-ce que je le fais ou est-ce que je ne le fais pas ? bha, il y a une seule façon d'être fixé je crois.

                        J'avance mon gros bras vers un endroit du sol couvert de poussières et je commence à dessiner en silence. Le guerrier qui lève les bras en signe de victoire, la maison renversée par le géant qui voulait les manger, l'homme assis qui regarde le gouffre dans lequel son fils s'est aventuré et ne reviendra jamais, les amants aveugles qui ignorent qu'il sont l'un près de l'autre, tous les petits dessins sont des histoires qu'on m'a racontées, des contes que j'ai appris par coeur, des ponéglyphes.

                        Après en avoir laissé quatre exposés quelques secondes sur le sol, je passe un tranchant de main dessus et efface ce que je venais de tracer. Tu t'es peut-être demandé comment un Roi ne pouvait pas lire les plans de tout à l'heure. Tu t'es peut-être dit que c'était normal, que je suis un gros bourrin et qu'être illettré ne me dérange pas. Les apparences t'ont dupé camarade, je sais écrire. Et si je n'écris pas le commun, c'est parce que j'ai toujours employé une autre forme de caractère.

                        Je ne sais pas comment tu te renseignes Dandaman, mais tu as raison de dire que les ponéglyphes sont un danger pour le Gouvernement. Si tu en as découvert, montre-les moi à la prochaine réunion.

                        Je ne dis pas que ma connaissance de la langue n'est pas complète, cette information ne leur sert à rien. Depuis des centaines d'années, nous avons pu traduire une partie des sigles anciens, mais sans certitude d'avoir découvert les bonnes traductions. De plus, il reste encore beaucoup de symboles et emplois inconnus. Pour continuer à apprendre à lire les ponéglyphes, il me faut plus de tablettes sous les yeux, plus d'éléments de comparaison pour confirmer les bons mots et corriger les mauvais.

                        Mais hors de question d'être couvé. J'ai pas attendu votre venue pour apprendre à me battre alors mettez-vous bien en tête que je suis pas votre gonzesse, je suis un soldat. De toute façon, qui peut se prétendre assez fort pour protéger quelqu'un du monde ?

                        Je laisse le silence répondre pour nous tous et j'enchaîne.

                        Personne ne sait que je lis les ponéglyphes à part vous, je ne devrais donc jamais avoir de cible sur ma tête à cause de ce que je sais...


                        C'est ça, personne ne saura jamais que t'as le shining. Bien sûr que ça se saura, quelqu'un finira par vendre la mèche. Que ce soit Dandaman en intensifiant les recherches sur les sites en ruine et en laissant transparaître dans ses non-dits que cette recherche devient utile, que l'un d'entre nous porte sans le savoir un mouchard ou finisse par parler sous la torture, tôt ou tard, tout le monde saura. Et comme chez moi l'incompétente est pire que la trahison, je viens durcir le ton pour consolider un peu la muraille du secret.

                        ...Mais je suis un mec superstitieux. Si un curieux événement devait m'arriver, si une voyante venait me parler de ce que je sais des anciens, si ma prime devenait subitement exorbitante ou si on me rapportait que la survie d'une population ne dépendait plus que de la lecture miraculeuse d'un ponéglyphe, alors j'en conclurai qu'il y a eu une fuite parmi nous. Et là, je serai impitoyable.

                        Pas besoin d'en rajouter, que le discours les impressionne ou pas, ils savent que je ne plaisante pas. Cette Union n'aura aucune tolérance pour la faiblesse, la plus solide des digues ne sert plus à rien si l'eau s'infiltre dans la moindre brèche.

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                        La réunion commençait tout de même à ressembler à un joyeux foutoir. On en venait à parler de tout, mais sûrement pas de rien. D'un seul sujet, nous étions passés à trois différents. Dandaman semblait tout de même dépassé par le premier sujet qui avait été abordé, à savoir celui de la mise en commun des ressources concernant la réalisation des projets Bahamut et Jörmungand. A ses mots, on devinait tout de même facilement qu'il émettait quelques réserves quant à l'utilisation de ces puissantes machines de guerre. En un sens, voilà qui me rassurait. Au moins, il n'était pas de ceux dont le pouvoir procuré par son armement viendrait à lui monter à la tête et lui donner la folie des grandeurs. Si tel avait été le cas, je n'aurais eu aucune hésitation à dynamiter le bâtiment pour l'empêcher de tomber aux mains de l'Union Révolutionnaire. Nous avions néanmoins tous le même but, ce qui nous assurait une certaine cohésion tant que nous avions pour principal optique d'anéantir le Gouvernement, sans annexer les peuples comme ce dernier ne le faisait. Le Bahamut et le Jörmungand étaient des armes de guerre, pouvant au mieux servir de moyen de transport. Ils se devaient d'être utilisés contre des cibles militaires, et non contre un peuple qui se soulèverait contre nous. Agir de la sorte serait revenu à détrôner le Gouvernement Mondial pour le remplacer par un système exactement identique. Autant dire que l'utilité d'une telle action était plus que contestable.

                        J'esquissais un rictus sous mon foulard en entendant Césare argumenter quant aux problèmes que poserait le développement de cet armement. J'avais certes dit que je l'avais obtenu voilà quelques mois, mais était-ce réellement une raison de douter ainsi de moi ? Qui plus est, l'affaire du Pacifista avait clairement été pris comme une déclaration de guerre au Gouvernement de ma part, faisant tout de même un foin notable après le combat qui s'était déroulé. Peut-être que s'il avait été plus au courant des évènements à cette époque, ou si sa mémoire ne lui avait pas joué de tour, il aurait su que cela s'était passé exactement un an et un mois avant notre petite sauterie à bord de l'Aube. C'est pour cela que je me mis à rire très légèrement et sereinement, d'un rire timoré et montrant mon amusement des plus modérés, avant que je ne prenne la parole pour rétorquer à ses propos, cette fois-ci sur un ton assez arrogant qui pouvait trahir la fougue de ma jeunesse.


                        - Allons... je peux accepter le fait que tu essaies de me tuer, mais il serait bon d'éviter de m'insulter avec ce genre d'allégation. Si ce projet n'en était qu'à l'état des spéculations et restait irréalisable faute de connaissances techniques, je n'en aurais pas fait mention. Je détiens ce jouet depuis assez longtemps pour avoir fait mener des recherches dessus et résolu ce genre de problème. Tout ce qu'il me manque, c'est un véhicule auquel l'adapter. Avec le financement suffisant, il sera même possible de le dupliquer.

                        Croire que j'avais chômé depuis que j'avais obtenu les débris du Pacifista était une erreur plus qu'offensante. Mais l'amusement d'être ainsi sous-estimé prenait le pas sur une quelconque rancœur que j'aurais pu éprouver. Je me levais lentement de mon dossier assez atypique pour porter ma main droite dans l'autre poche de mon manteau, sortant plusieurs pages de celle-ci. A dire vrai, j'avais prévu d'exposer le dossier Bahamut et d'essayer d'obtenir de l'aide d'éventuels alliés si jamais cette réunion portait ses fruits. A en juger l'état d'esprit qui régnait ici malgré quelques tensions mineures, je pouvais sans trop m'avancer, dire que nous étions en bonne voie pour donner naissance à une véritable Union Révolutionnaire. Tout en faisant passer les feuilles, je rangeais le trop-plein de celles-ci à leur place d'origine. J'ignorais en effet combien de personnes auraient été conviées à ce rassemblement, aussi avais-je tablé mes estimations sur une dizaine de personnes. Grand bien m'en fasse, mieux valait avoir trop que pas assez.

                        J'insistais alors auprès de mes nouveaux camarades sur l'importance que revêtait le précieux bois d'Adam, matériau rare et inestimable qui constituerait une bonne partie du Bahamut. Ce simple bois représentait à lui seul plus de la moitié de la dépense concernant les frais de construction. Quant au reste, il s'agissait de la machinerie qui permettait de faire fonctionner l'appareil grâce à la vapeur, ou même simplement de l'armement et du métal des hélices. J'assurais par la même occasion pouvoir fournir une partie des frais, allant jusqu'à la quarantaine de millions, bien que le total avoisine environ les cent trente millions, voir les deux cents millions si l'on comptait faire l'ensemble du vaisseau en bois d'Adam. Tout dépendrait de l'urgence et des fonds récoltés au moment de lancer la construction quant à la décision de construire ou non l'appareil avec les meilleurs matériaux. Mais trouver ces derniers en pillant la Marine ou en prenant au cours d'assauts ennemis ce qui pourrait s'apparenter à des matériaux importants, pourrait grandement réduire le coût de construction.

                        Une fois cet exposé des faits terminé, ce fut Dandy qui pris la parole pour faire mention d'un sujet radicalement différent. Je me demandais la signification profonde du récit que nous fit le koala. Le simple fait qu'il nous affirme que le Gouvernement "craignait" deux choses attisa mon attention au plus haut point, à la manière d'une allumette sur laquelle on jetterait non pas un bidon d'essence, mais un camion-citerne. S'il était quelque chose qui pouvait faire trembler notre ennemi, bien sûr que j'en étais, et bien sûr que j'allais tenter de le trouver ! Toute arme est bonne à prendre, y compris celles capables de faire pisser dans leur pantalon les hauts placés de l'état-major. Je haussais néanmoins un sourcil en entendant de quoi il s'agissait. Le siècle perdu, les ponéglyphes ? J'avais bien entendu quelques légendes à ce sujet, mais il s'agissait d'éléments aussi vagues que contradictoires et dont on n'aurait su discerner le vrai du faux. Dans le doute, je préférais ne rien dire.

                        Ce fut cependant la mention des porteurs du D. qui me fit sourciller, provoquant chez moi une vive réaction, mes yeux s'écarquillant de manière assez expressive. D... la volonté du D. Cette étrange particule, je l'avais déjà entendue à plusieurs reprises. Ce n'était pas d'avoir croisé le fer avec ses porteurs qui me troublait, mais plutôt de la connaître de mon plus lointain passé, à savoir celui issu de Shabondy, alors que j'étais encore un enfant. Reyes était mon nom, rien de bien particulier là-dedans me direz-vous. Mais en y repensant, Re D. avait été un nom que j'avais déjà entendu au cours de mon enfance, avant même d'être enlevé par les nobles de Mariejoa. Re D. John était en effet un forgeron assez célèbre de l'archipel, et également mon grand-père du côté maternel. C'était lui qui avait présenté mon père, son meilleur apprenti, à ma mère. Celle-ci avait abandonné son nom de jeune fille en se mariant avec mon père, prenant alors le nom de Reyes.

                        Je repris rapidement mon calme, fronçant les sourcils pour me donner à nouveau une mine aussi sympathique et enthousiaste que d'habitude... à savoir qu'on avait toujours l'impression que j'étais méfiant et en train de tirer la gueule mais bon. Ce qui me fit sortir de ma torpeur et de mes pensées fut la révélation qui émana de Minos. Ce grand dadet bodybuildé était capable de lire la langue dont nous pensions qu'aucun de nous ne pouvait parvenir à la déchiffrer ?! S'il l'on affirmait que l'habit ne faisait pas le moine, ce n'était finalement pas pour rien. De nous tous, il aurait bien été le dernier que je soupçonnerais de posséder une telle capacité. Je poussais une légère exclamation amusée sous mon foulard. La vie pouvait se montrer bien sournoise pour vous donner une leçon en fin de compte. Lorsque vous pensez tout savoir, elle se pointe avec une matraque pour vous talocher sévèrement derrière le crâne et vous hurler de ne pas être si présomptueux. Je m'avançais vers le colosse, levant ma main droite, plus particulièrement mon index légèrement replié, pour frapper son armure avec, comme si je toquais à une porte, d'une manière assez amicale et toujours aussi amusée.


                        - Je pense qu'il serait encore plus idiot de te faire jouer les princesses recluses dans un donjon que d'utiliser tes capacités de combattant sur le champ de bataille. L'un dans l'autre, la perte d'un guerrier de cette étoffe serait sans doute plus dramatique que la perte d'un lecteur de glyphe... bien que ce pouvoir soit également précieux. Nous ne sommes pas assez nombreux et en position assez avantageuse pour nous passer de ton aide en cas de conflit.

                        On avait beau dire, le colosse était de toute évidence une force de la nature dont le corps massif témoignait d'un pouvoir de destruction assez grand, et d'une expérience au combat non-négligeable. Si nous faisions comme Dandaman l'avait dit en étant désireux de tenir Minos à l'écart, cela serait revenu à éviter d'utiliser un bazooka contre notre ennemi par peur de rayer la peinture de l'arme. Même s'il s'agissait d'un modèle unique introuvable sur le marché, son rôle n'était pas de pourrir dans un étui en mousse, mais bel et bien de tirer des roquettes qui ne manqueraient pas de faire uriner et déféquer dans leur pantalon déjà bien humide les agents du Gouvernement lorsqu'ils le verraient. Gâcher de bonnes cartes par peur de les utiliser était une très mauvaise stratégie que seuls les couards se permettaient d'utiliser. Nous n'avions déjà pas des effectifs très grands, mais si en plus on retirait l'une des personnes avec le plus grand potentiel offensif de toute l'Union Révolutionnaire, voilà qui serait contrariant et bien gênant.

                        Néanmoins, je fus tout de même amusé de voir l'esprit d'anticipation du colosse lorsqu'il se mit à jouer les paranoïaques. Nous n'étions que quatre dans ce lieu, et apparemment, les seuls à connaître cette information. Les dires du mastodonte étaient assez sensés. Je souriais d'une manière qui pouvait paraître encore plus arrogante que d'habitude lorsqu'il eut terminé sa phrase. Sa manière de penser quant à ce dernier point me plaisait énormément. Au moins, il avait vu venir le coup d'une potentielle traîtrise, et ce sous pratiquement tous les angles par lesquels elle pourrait s'exprimer et ressortir comme évidente. Le géant possédait visiblement une capacité d'anticipation plus importante que je ne l'aurais cru, car cette dernière pensée, rare étaient ceux qui auraient pu l'avoir, et encore plus l'exprimer aussi ouvertement. Mais en un sens, une autre question me turlupinait l'esprit, aussi finis-je par me retourner vers le souverain au physique si atypique.


                        - Ne penses-tu pas qu'il serait judicieux d'enseigner cette langue à ceux qui se tiennent ici ? Si le Gouvernement venait à infiltrer un traître parmi nos rangs ou si pour une quelconque raison, un membre de ce Conseil devait retourner sa veste, le fait qu'il sache lire ces glyphes serait une raison suffisante pour que le Gouvernement l'exécute. Ce serait une manière de couper toute retraite à ceux pensant pouvoir nous trahir. Après tout... si cette écriture est si dangereuse, la connaître signifierait simplement ne pas pouvoir faire marche arrière quant à l'engagement envers la Révolution.

                        Je devais avouer qu'il était difficile de formuler une telle pensée de manière simple à comprendre, mais l'idée en elle-même n'était pas bête et représentait de nombreux avantages. Si l'une de nos actions devait dévoiler qu'un lecteur de ponéglyphes se trouvait parmi nous, et qu'un membre du Conseil soit pris ou tué, il serait possible de faire croire qu'il était l'unique lecteur de ces runes. Qui plus est, aucune traîtrise et aucun marchandage ne serait possible avec le Gouvernement Mondial, étant donné que le fait de savoir déchiffrer cette langue signifiait pour lui la mort, purement et simplement. Restait à savoir si une telle chose était cependant possible. Tout en pensant à cela, je me sentais néanmoins coupable envers Minos qui s'était ouvert aussi facilement à nous, nous délivrant un secret de taille, alors que je gardais de mon côté mes origines et la relation que j'entretenais avec ce D, ou encore le fait que j'ai sur moi le reste des plans du Bahamut que je gardais secrets. Qui sait, peut-être avec plus de temps, côtoyer des individus de cette trempe pourrait me permettre de m'ouvrir à eux avec autant d'assurance et de confiance. Mais pour l'heure, je restais encore dubitatif et préférais garder quelques atouts dans ma manche qui ne seraient connus que de moi et moi seul.
                          Spoiler:

                            Il y avait eut le Bahamut. Son nom avait provoqué vive réaction, engendré de nombreux questionnement et surtout l’engouement. Le koala croyait partir de rien, mais l’Union révolutionnaire n’était pas complètement appauvri. Déjà, des membres d’un calibre certains. Puis, des atouts indéniables, des armes….de la volonté. Brièvement, Dandaman fit allusion à cette fameuse légende. Le « D », la Véritable Histoire…Son intérêt cinglant pour de tel récit remonte à sa découverte du monde de l’homme. N’oublions pas qu’il n’était qu’un brave animal il y a quelques années. Durant quelques mois, il avait écouté les vieil hommes raconteurs de passé, les ivrognes et leurs délires…jusqu’à entendre parler du One Piece. C’était dans une taverne de North Blue qu’il entendit pour la première fois ce terme…

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                            Autant dire qu’après avoir rencontré ce très cher Jelly Jam, Dandaman s’empressa de rechercher précisément ce qu’était, pour l’histoire, le One Piece. Il tomba alors sur plusieurs nom, tous plus intriguant. Les personnes les plus marquantes du dernier siècle portaient dans leur identité la lettre D. Pourtant, aucun livre ne pouvait en donner la signification. Puis, il y avait ce fameux troue de cent ans, tout aussi inexpliqué…Ainsi le révolutionnaire suggéra que la vérité était la chose que craignait le plus le gouvernement. Car, malgré l’importance de tous les témoignages inscrits dans certains bouquins, le koala sentait que tout était mensonge. Il ne fit qu’attendre un certains Rey Baka pour que tout lui soit révélé. Voilà d’où venait essentiellement cette intérêt pour ceux qui ont en eux la volonté du D…du coup, quand le colosse commença a tracer de sa main des inscriptions étranges dans la poussière, Dandy fut éberlué. Sa bouche s’ouvra en grand quand le monstre de muscle avoua savoir lire les poneglyphes. Cette révélation mettait en l’air la demande du koala…effectivement, comment voulez vous protéger un tel colosse. Il en était bien capable tout seul. Chose qu’avança Damien, dont les premiers propos fut accepté sans discernement par Dandaman. Pour ce qui était de la suite…l’animal restait neutre. Savoir lire les stèles des anciens temps…c’était une décision que Minos devait prendre de lui-même. Le koala n’avait rien contre, sachant pertinemment qu’il n’utiliserais jamais ce don contre la révolution. Il n’avait pas besoin d’une telle capacité pour être de l’Union.

                            « …Haha cette réunion est riche en annonce ! Je dois quand même avouer que jamais je n’aurais pensé que vous possédiez un tel savoir. Non pas à cause des apparences, mais plutôt du fait que très peu de personne en sont capables. Je rajouterais aussi que, malgré ma curiosité pour l’histoire, je suis dans le droit de refuser de lire de telle inscription. C’est un atout qui est propre à ceux qui sont capable de le supporter…pour ma part, l’Union révolutionnaire me suffit amplement. »

                            Le koala décida enfin de mettre pied à terre et donc de sauter de sa petite caisse en bois. Il était sans aucun doute possible le plus petit être présent en ce lieu. Il arrivé au genou du colosse Minos. C'était assez singulier, cette différence, mais bon...presque soudainement le koala commença à se diriger vers la sortie. Celle ci était une petite entrée dans la coq du navire, qui s'était élargie dès l'arrivé fracassante du géant. Il avait l'intention de partir. La réunion était arrivée à son terme. Il était celui qui les avaient convoqué, il avait donc la responsabilité de clôturé ce premier rassemblement. Certes, le lecteur de poneglyphe n'avait pas répondu à la demande de Damien, mais Dandaman trouvait que c'était ne demande d'ordre personnel. Une tel capacité, aussi importante qu'elle soit, ne devait pas devenir un élément de confiance. Le kola sauta dans le petit trou, tenant en équilibre quelques instants avant de se laisser tomber à l'extérieur.


                            « Je pense que nous en avons terminé. Pour ma part, je n'ai rien a ajouté. Les poneglyphes, le bahamut...nous en reparlerons quand tout cela aura véritablement avancé. Je vous recontacterez rapidement, pour un projet, disons, intéressant haha ! Bonne chance ! »

                            Il s'évapora dans le cimetière d'épave, comme une ombre qui n'exista jamais. Un projet intéressant...

                            Le message avait bien été accueilli, personne ne changera mes couches sur le champ de bataille. je dois avouer que cette entente rapide sur les sujets importants est encourageante, ce rassemblement était jusqu'à présent un franc succès. Damien avait oublié d'être con. Sûr qu'après le petit briefing de la peluche, il semblait stratégique de confier un savoir précieux à de rares élus. Ca permettrait d'entretenir la flamme qui fera la lumière sur notre passé en même temps que notre avenir. Il propose d'utiliser le lecture des ponéglyphes comme une arme, que chacun de nous la pratique pour ne pas espérer la moindre clémence du Gouvernement. Se mettre soi-même la tête sous la hache du bourreau en gros.

                            L'idée est bien gambergée, en plus ça donne un genre de code commun à ce charmant petit groupe si envieux de se revoir qu'on se croirait dans une thérapie de groupe. Tu paries que chacun amène un cadeau à la prochaine ? J'imagine bien Dandy nous filer des ray-ban certifiées anti-UV, parce que plisser les yeux c'est bon pour les cowboys et les bouffeurs de riz. Césare ne filerait rien, trop bad boy pour ne pas se dire que les cadeaux, c'est juste bon pour les gonzesses, et encore, à la St-Valentin seulement s'il n'oublie pas. Damien, il filerait bien des paquet emballés dans d'autres paquets eux-mêmes emballés. Le genre de cadeau mystérieux qui te pète assez vite les noix et que tu finis par cranter avec ton katana ancestral pour retirer toutes les couches d'un coup. J'amène de la viande pour la prochaine ? Bon plan ça. Comme ça, ceux qui suspecteront un empoisonnement me la laisseront et ça m'en fera plus. Ha ha, vivement la prochaine que je me goinfre, faut être un putain d'alabastien pour s'épanouir dans ce genre de rendez-vous.

                            Dandy Boy marque une autre opinion concernant les ponéglyphes, lui ne veut pas porter le fardeau. Ca te rappelle pas une histoire d'anneau unique cette connerie ? T'as un pouvoir, un porteur désigné d'office pour vivre avec et autour de ça, chacun se positionne en fonction de la relation qu'il veut établir concernant le pouvoir. Reyes y voit une chose à exploiter, Dandaman un objet qui me concerne et où il ne reconnait tenir aucune position sur aucun plan. Ou le koala a la sagesse de ses ancêtres dans les veines, ou il en sait assez pour comprendre le niveau de dangerosité d'une telle écriture. En attendant de le connaître un peu mieux, je penche pour la seconde. C'est le plus causant des koalas que j'ai croisé et pourtant il a l'air d'être encore plus taiseux que ses congénères. Si j'étais pas autant sculpté pour me repérer à dix bornes dans une foule, je m'enfilerais bien un imper de privé pour voir un peu ce qu'il fout quand il n'invite pas d'autres phénomènes de voir à se réunir dans une cale humide au milieu de nulle part.

                            Déso l'ami, mais pour les cours du soir en spécialisation langue, faudra repasser, je réserve les coups de règle à ma descendance. Comme mon peuple est assez adroit pour forger plein de couronnes, on n'en fait plus un objet de prestige depuis vachement longtemps. Aujourd'hui, la marque des Rois, c'est le ponéglyphe qui se transmet de génération en génération.

                            Je ne connaîtrai jamais assez ce monde pour le juger digne ou non d'apprendre. Mon rôle est de chercher à rassembler le savoir des anciens et à prendre une décision dès que nous saurons ce qu'ils auraient voulu que nous fassions du futur. Alors peu importe qui me le demande, s'il n'est pas sang pur, il n'a pas le droit d'apprendre. Celui qui déroge à la règle courrouce les dieux et prend cher sur assez de générations pour être convaincu d'investir dans un bocal à burnes et une pince à castration.

                            Je tiens à mes sacoches moi, t'imagines une voix aiguë avec ma gueule ? Bonjour le prestige.


                            Je pense que l'encagoulé ne s'est pas pris assez de coups de barre à mine au cours de sa vie pour ne pas comprendre ma décision. On n'a pas besoin de connaître l'écriture pour être jugé digne d'une pendaison de toute façon, ce n'est pas comme si le pouvoir avait besoin d'une raison pour se conserver. Mais il a soulevé un point important qui ne m'a pas échappé. Un code, il en faut un entre nous. Je sais combien résister à la torture n'est pas simple, surtout avec les sérums de vérité. Si un mec nous infiltre via un déguisement, un fruit du démon ou une illusion, on pourra toujours tenter de percer sa couverture avec une sorte de mot de passe.

                            Je pense qu'il faudrait qu'on donne un mot de passe à chaque entrevue pour vérifier que nous sommes bien nous. Une variété de navire, un personnage historique, n'importe quoi tant qu'on pioche toujours dans la même catégorie et qu'on ne donne jamais deux fois le même. Pour ma part, je prendrai des mots de passe dans la catégories des --------. Ce me laisse de quoi faire quelques dizaines de codes et il sera difficile pour celui qui voudra se faire passer pour moi de dire un ------- que je n'aurai pas encore donné.

                            La réunion touche à sa fin. Dandy est le premier à se délier les pattes. Je me relève aussi et m'étire les jambes. Suis pas fait pour rester aussi longtemps le cul visé. Le navire tangue selon ma jambe d'appui, alors je laisse les autre évacuer ne navire avant de reprendre ma route. Avant que le gentleman du groupe ne s'esquive, je lui lance un petit rappel.

                            Dandy, je compte sur toi pour m'apporter toute info sur ce que tu trouveras concernant ce que j'ai révélé. Je n'en parlerai plus jamais aux réunions, tu me donneras ce que tu as trouvé dans une enveloppe, un coffre ou le linceul du Christ si ça te chante, mais aucune oreille ne devra plus jamais entendre ce que nous savons tous les quatre aujourd'hui.

                            Ma demande est aussi valable pour les autres. Toute aide utile est bonne à prendre. Et maintenant qu'on est plus sur la détente, prévoyez un endroit où on pourra bouffer la prochaine fois. Chez moi, toute discussion importante est présidée par un hippopotame à la broche, ou à défaut un ennemi pour animer le feu de joie.


                            Ah ben voilà, je me redonne faim. Dans quel coin on peut bien trouver des koalas ?
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                            Les avis sur le sujet évoqué avaient été assez différents, bien que dans le fond, tous se rejoignaient : l'apprentissage de cette langue n'était pas une possibilité pour les membres de l'Union. Je fus néanmoins déçu de la réaction du koala en costard. Lui qui se prétendait prêt à nous unir pour vaincre le Gouvernement, refusait l'apport d'un potentiel armement psychologique de grand effet sur nos ennemis. La peur de recourir à de tels moyens me donnait l'impression d'avoir perçu la limite de sa détermination. J'émettais tout de même certaines réserves sur sa réaction. Après tout, il connaissait davantage le sujet que moi. Pour que quelqu'un comme lui, désireux de nous donner le maximum de chances face à notre ennemi commun, se refuse à utiliser de tels moyens, c'était que les conséquences de cet acte seraient sans nul doute catastrophiques. Je ne connaissais pas assez bien le sujet pour me prononcer et savoir s'il s'agissait de sagesse ou couardise. Dans le doute, je préférais éviter de porter un jugement sur quelque chose qui me dépassait à l'heure actuelle.

                            Quant à Minos, j'écoutais ses dires avec attention. Son refus n'était pas motivé par la peur ou par un quelconque sentiment d'effroi lié aux conséquences, bien que sur la fin cela semble être le cas. Non. On pouvait sentir dans les mots du colosse le respect de la tradition, des ancêtres, et toutes ces choses que l'on met un point d'honneur à ne pas dégrader. Plus que tout autre chose, je savais l'importance de ces notions et n'allait sûrement pas les dénigrer. Certains appelleront cela de la superstition, mais je savais pertinemment que les traditions pouvaient donner un pouvoir légitime à un homme, ainsi qu'une confiance qui lui permettait de se dépasser. En ce sens, comment aurais-je pu en vouloir au géant. La fin de sa tirade me fit même pousser une légère exclamation de rire, très brève mais néanmoins audible. Non pas pour me moquer, mais parce que ses derniers mots à ce sujet étaient bordés d'une ironie non-dissimulée et ô combien adroitement utilisée. Si deux hommes, parfaitement au courant de l'implication de ce savoir, jugeaient qu'il était dangereux de le transmettre, alors que pouvais-je dire, moi qui n'avais aucune connaissance dans ce sujet ? Fermant les yeux avec un air légèrement amusé, je fis un signe en levant la main avec nonchalance pour finalement m'exprimer sur le sujet.


                            - Ainsi soit-il. Je ne suis pas expert en la matière, alors je ne vais pas contredire les connaisseurs sur un sujet qu'ils estiment dangereux et à manier avec précaution. Du moment que ce savoir reste au sein de l'Union Révolutionnaire, je n'ai rien à y redire. Si jamais je trouve l'un de ces ponéglyphes au cours de mes périples, je te contacterais et essaierais de t'envoyer des clichés de la chose. Tâche juste de ne pas mourir l'ami.

                            Par cette dernière remarque, je soulignais le début de confiance que je commençais à placer en mes nouveaux alliés. La remarque du géant qui suivi montrait, une fois de plus, qu'il ne fallait pas se fier à son apparence et le prendre pour un mastodonte benêt. Tant son idée de mot de passe que le fait de ne plus jamais mentionner la notion de ponéglyphe étaient grandement judicieuse. Au moins, il y en avait un qui avait saisi la notion de sécurité mutuel que j'avais tenté de souligner. Alors que Minos termina sa phrase sur l'utilisation de mots de passes constamment renouvelés, j'exprimais également mon avis sur le sujet, d'un simple mouvement de tête, avant de préciser que quant à moi, j'allais utiliser le thème des --------- pour m'identifier au début des réunions. Au moins, l'idée était ingénieuse. J'espérais, quant à moi, que la prochaine fois que nous nous réunirions, il n'y aurait pas cette atmosphère austère et pesante. Sans doute était-ce par qu'il s'agissait de notre première rencontre et que nous étions sur la défensive, mais rester constamment ainsi tendu était assez épuisant psychologiquement.

                            Le koala finit par clôturer la séance, chose normale étant donné qu'il était celui l'ayant ouverte, avant de se diriger vers la sortie et disparaître dans l'obscurité. Quant à Minos, il ne tarda pas à le suivre, faisant bouger l'ensemble du navire et provoquant un léger déséquilibre de ce dernier à chacun de ses pas. Suivant le mouvement, je me dirigeais vers la sortie avec Gehennos. Néanmoins, je marchais d'un pas un peu pressé pour arriver au niveau de Minos, continuant mon avancée en même temps que lui. D'après ce que j'avais pu comprendre, cet homme était le chef de Légions Armées, bref, de combattants purs et durs, bercés dans l'art de la guerre. En ce sens, ils devaient être les plus aptes à donner une formation militaire à des apprentis-guerriers. Voilà pourquoi je finis par l'interpeler afin de lui proposer quelque chose qui, je l'espérais, finirais par l'intéresser. Sans le regarder et continuant de marcher, je lui tendis une liasse de papiers. Il ne savait certes pas lire, mais j'osais espérer que quelqu'un dans son entourage avait cette capacité pour l'aider à comprendre le document. J'expliquais néanmoins de quoi il s'agissait.


                            - J'avais prévu la possibilité qu'un chef de guerre militaire soit dans nos rangs en recevant l'invitation. Voilà donc une liste de près de deux milliers d'individus et de leur localisation. Il s'agit d'anciens esclaves désireux de combattre le Gouvernement les ayant opprimés. Mon organisation est faite d'espion, et non de guerriers. Aussi osais-je espérer que tu pourrais les prendre avec toi pour leur offrir une formation plus... complète que celle de ma branche. Étant donné notre nombre réduit, je pense que ces bras ne seront pas de trop.

                            Sans attendre de réponse de sa part, je me dirigeais vers ma petite embarcation avec mon Cerbère. Dressant la voile, je laissais le vent me pousser, afin de sortir du cimetière d'épaves. Levant la main sans me retourner, je fis signe à mes nouveaux compagnons de route pour leur dire au revoir, avant de disparaître dans la brume de cet inquiétant décor. Il me faudrait quelques heures pour atteindre l'endroit d'où j'étais parti, mais ce n'était pas un problème en soi. Au moins, j'aurais le temps de repenser à tout ce qui s'était dit. Tellement d'informations avaient fusées que tout se pressé déjà dans ma tête pour essayer de mettre au point de nouvelles combines visant à ennuyer le Gouvernement Mondial. Néanmoins, je savais qu'il nous fallait diffuser le mouvement révolutionnaire de manière plus ouverte et violente pour rallier d'autres factions à notre Union. Pour ce faire, une seule solution : embarquer en direction de Grand Line. Cette réunion avait certes engrangé une grande puissance, mais également un grand devoir, beaucoup plus important que précédemment. Sous mon foulard, alors que je voyais le soleil pointer hors du brouillard, je me disais que cette "Aube" semblait plus que prometteuse pour des jours nouveaux et d'un avenir rayonnant.
                                Des schémas naissant et disparaissant, se traçant dans son esprit, le préoccupait. Des dessins inquiétants, réjouissants, et difficiles à réaliser en dehors du papier qu’était son esprit. Il n’aimait pas traiter avec les humains aussi, il trouvait ses derniers beaucoup trop imprévisibles pour être de bons pions et des constants infaillibles. Aussi, il trouvait amusants ceux qui pensaient toujours tout prévoir, toujours tout savoir, et cette arrogance le mettait de bonne humeur pour quelques railleries. Cependant, comme à son habitude, il écouta parler, ce contentant de décrypter les autres, d’imaginer, et de se dire qu’au final, il valait mieux improviser.

                                Damien semblait être un grand stratège, mais bourré de failles, et au final, assez facile à manipuler. Césare le voyait plein de promesses pourtant, et capable de rectifier le tir, l’empereur n’était pas inquiet. Minos était quelqu’un de très intéressant, et plus il en apprenait sur lui, plus le révolutionnaire était surpris… Bien que n’ayant jamais entendu parler de ces étranges symboles si important pour le Koala, l’Auditore avait comprit leur teneur essentiel dans un plan voué à la destruction et au renversement de l’ordre actuel. Ce trou de cent ans serait le terreau sur lequel pousseraient les germes de la discorde. C’était ce genre d’informations qu’il aimait entendre.

                                Il écoutait, et son tour de parole passa. Césare n’était pas du genre à parler pour ne rien dire, à moins que cela lui serve d’une manière ou d’une autre. Il riait intérieurement des remarques des un et des autres, dans cette cale, ou se mêlait sombre dessein et humour douteux.

                                « De toutes manière, je ne vois pas l’intêret de garder une princesse capable de détruire les murs de nos châteaux… »

                                Son rire sifflant et fluet s’éleva à travers ses lèvres, il tourna rapidement la tête vers ce Damien, qui échappait à chaque fois à touts ces schémas. Ses yeux jaunes brillèrent.

                                « Quand à toi l’ami, j’aimerais que tu te montre plus prudent avec le matériel que tu va nous faire utiliser, il s’agit de la technologie du Gouvernement Mondiale, qui possède la crème des fouines scientifiques, je n’aimerais pas me faire trouer le cul par quelque chose sensé nous appartenir… »

                                La messe était dite, ne lui restait plus qu’à donner les sacrements. Reportant son attention sur le géant, il lui offrit un sourire presque sincère, Césare devrait être convainquant.

                                « Cette langue à l’air sympathique, mais ne me servirait à rien… En plus, je tiens à mes bourses également, autant te laisser le prestige de la connaître… »

                                Pour conclure, le prédateur remit sa capuche sur son crâne, tandis que d’une impulsion sur ses genoux, il reprit de la hauteur. Une dernière parole, avant de se quitter pour la prochaine réunion, lui aussi avait des projets sur le feu. Triturant la clef en argent qui lui brulait presque les doigts.

                                « Je pense que certains d’entre vous le savent, mais mon père faisait parti du mouvement révolutionnaire avant d’être tué. Je possède quelques réseaux qui peuvent nous être utile, dans le monde clandestin, je me renseignerais donc sur tout ce qui a été dit, afin de glaner des informations supplémentaires. »

                                S’approchant de la porte, il se retourna une dernière fois, réajustant les griffes qui lui permettaient de grimper n’importe ou.

                                « Sachez qu’au moindre problème, moi et mes assassins seront là dans l’ombre, pour vous soutenir, nous sommes au quatre coins des blues, il vous suffit de nous appeler. »

                                La réunion était terminée pour le jeune homme aux cheveux verts. Sautant sur la brèche crée par Minos, ses griffes se plantèrent dans le bois pourris, tandis qu’il montait à la seule force de ses bras, vers l’extérieur. Ce bateau puant lui donnait des frissons, être sur l’eau n’avait jamais été sa tasse de thé. Regagnant son embarcation, qui n’avait heureusement pas été emportée par les courants, le serpent s’éloigna, de nouvelles idées en tête, et surtout, une envie d’action inébranlable dans le sang.