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Visite au zoo

Fin 1623, >Zoo O'tarie<


Charmante ville que Shell Town. Je viens à peine d'arriver qu'on m'a bousculé sans s'excuser, saouler pour devenir mon guide et hurler dans les oreilles. J'ai du me retenir pour ne pas flanquer une raclée au type m'ayant bousculé. Ptet aussi parce qu'il y a des marines partout. Oui, peut-être. J'ai du mal à avancer. C'est peut-être anodin pour beaucoup de monde, mais pas pour moi. Me trouver sur une ile aussi peuplée, pour faire ce que je vais faire, c'est exceptionnel. Il y a peu, je ne sortais pas. Je restais enfermé sur une ile presque déserte, Là où personne ne pouvait me trouver. Et je haïssais le monde. Du matin au soir et du soir au matin. Et puis un jour, le chagrin a diminué. Je n'ai jamais su comment. C'est arrivé, c'est tout. Je me suis alors mis à parcourir le monde. Mais je suis resté très secret, très fermé. J'évitais quand même les foules. L'épisode avec Yamiko sur Hinu Town, c'était l'histoire d'une fois. Là, pour vous donner une mesure, ce que je vais faire, ça représente l'équivalent d'un saut dans le vide depuis une station spatiale. Je mets un pied devant l'autre, et j'avance, lentement. A mon rythme. Je suis un animal blessé. Et il ne suffit de rien pour que décampe. Je marche en baissant la tête, ne regardant que mes pieds. De temps en temps, je relève le museau pour voir les pancartes et vérifier ma direction. Après deux heures de marche, ce qu'un homme ordinaire fait en dix minutes environ, j'arrive devant le zoo.

J'en ai entendu parler. Et qu'en bien. Un parc naturel où les animaux sont en liberté, se côtoyant les uns et les autres. Une harmonie rarissime. Une harmonie que je viens rechercher. Parce qu'en toute franchise, je me sens mieux avec les animaux qu'avec les humains. Chez eux, tout n'est qu'instinct, que ce soit de survie ou de conservation. Chez nous, tout n'est que mensonge, trahison, promesse et mort. Surtout la mort précoce. Je rentre et paye ma place avec l'argent que j'ai volé sur le bateau sans que le type ne s'en aperçoive. Il n'avait qu'à faire attention à ses affaires. Comme je fais jeune, on me demande si je suis accompagné. Bien évidemment, je n'ai pas mes papiers attestant de qui je suis, sur moi. Ça fait des années que je ne les ai plus. Ils sont enterrés, là bas, sur Troop Erdu. Devant mes yeux en larmes, le caissier me laisse passer quand même. Une fois à l'intérieur, une fois passé ces grosses grilles de métal, un espèce de gros truc arrive droit sur moi. Une carapace, des ailes visiblement, une espèce de grosse ... corne sur le crâne, une couleur brunâtre. Ça fait la taille d'un chien. Je recule de quelques pas. En me voyant, un homme s'approche.

" Faut pas avoir peur. Ces scarabées cleptomanes sont aussi gros que des chiens, mais ne font pas de mal. Ils volent par contre tout ce qui semble avoir de la valeur. "

Je dévisage l'homme méchamment. Je regarde le scarabée grimper sur le type, lui arracher ses lunettes avec sa corne et s'enfuir. Le type essaie de le rattraper, mais sans ses verres de correction, il semble ne rien voir. Je tourne à gauche pour l'éviter. C'est vraiment bien ? J'veux dire, de le laisser comme ça. Ok, c'est pas mes affaires. Ok, je ne le connais pas. Mais il vient d'être gentil avec moi. Et ça fait longtemps que c'est pas arrivé. Je fais demi tour et le guide jusqu'à un banc, lui disant que je vais revenir avec ses lunettes. Puis je trace en prenant la direction empruntée par l'insecte. Malheureusement, malgré sa taille, il est plutôt rapide. Je l'ai perdu. Je reviens voir l'homme. Il a disparu ! Il n'est plus sur le banc. Tant pis. Il a du retrouver sa famille ou je ne sais quoi. Je reprends mon aventure. Une bête poilue, qui me semble énorme, est en train de rire. Un rire sonore, gras, puissant qui se répercute. On dirait qu'il se moque d'un type. Je m'assois sur le sol. Et j'observe. Je regarde la symbiose entre les animaux, leur contact avec le monde humain. C'est si facile pour eux. Ils sont qui ils sont, rien de plus. Pas de mensonges, pas de civilisation, pas de corruption. Je passe ainsi la majeur partie de la journée assis dans un coin, regardant les animaux vivre leur vie, interagir avec les Hommes. Vers la fin de la journée, un chat à six pattes s'approche de moi. Une lueur dans ses yeux. Il s'arrête à trois mètres, et régurgite une tête de poisson. L'odeur me rendrait presque malade. Heureusement, je me suis caché pendant trois jours dans une cale de poisson, il y a quelques mois. Depuis, je suis presque immunisé face à cette puanteur. Presque étant le mot clé. Le chat me regarde, semblant attendre quelque chose.

" J'ai rien pour toi. Vas-t-en. " Il me regarde, et pose ses fesses sur le sol. Il insiste en plongeant ses yeux dans les miens. Tandis que j'esquive, je remarque un truc étrange. Une, deux, trois, quatre, cinq et six. Il a six pattes. IL A SIX PATTES !!!!! Les animaux ici sont vraiment étranges, et bizarre. Le félin s'approche de moi pour venir se mettre sous mon bras et me refixe. " J'ai rien. " Il miaule avec insistance. " Ok, je reviens ce soir avec de quoi manger. "

L'heure de partir arrive rapidement. Aussi je quitte les lieux. Trois heures plus tard, lorsque la nuit est tombé, je reviens. J'escalade les grilles pour me retrouver devant les douves remplies de liquide ... étrange. Je tente de sauter, mais juste avant de le faire, je me souviens qu'il y a un passage plus loin. Alors je l'emprunte et me retrouver devant la boutique. Avec un coup de clé à molette, je fracasse le cadenas. Je rentre, prends de la nourriture, et pars dans le parc. Il n'y a pas beaucoup de bruit. Je croise certains animaux. Notamment ces espèces de scarabées géants qui essaient de me voler les paquets de nourriture. Je cours pour leur échapper. Mais ils sont rapides et me rattrapent. J'ouvre un paquet et lâche le contenu sur le sol. Ils se précipitent dessus, comme Lloyd Barell devant un miroir. Puis je m'éclipse jusqu'à retrouver la place où j'ai vu le chat. Il y en a un, justement, couché au même endroit. Il ne bouge pas quand je m'assois à côté. " C'est toi ? Boarf, ça change rien si c'est pas toi. " J'ouvre un paquet de chips et lui en donne quelques unes. Il prend le paquet, se lève, fait quelques pas, se tourne vers moi semblant m'attendre. Je me lève et le suis, sans savoir pourquoi. On arrive à leur tanière. L'odeur qui s'en dégage n'est pas forcément des plus agréable. Au milieu, une dizaine de chats en train de jouer avec de la nourriture. Il dépose le paquet ouvert, fait tomber des chips, en balancent quelques unes dans une espèce de sauce et avale le tout avant de miauler de plaisir. Les autres essaient aussitôt. Le chat m'en apporte quelques unes pour que je goute.

" C'est si facile de communiquer avec vous. Et tellement dur avec les humains. Je ne sais pas si je pourrais retourner à la société un jour. Je sais que mes parents auraient aimé, mais ... chaque fois que je vois quelqu'un, ça me rappelle qu'ils ne sont plus là. Et qu'ils ne le seront plus jamais. Du coup, ça me rend triste, et j'évite le monde. Vous, les animaux, c'est tellement plus ... simple. " Il miaule. Monsieur s'impatiente on dirait bien. J'arrête de parler et croque une chips avec la sauce mystère. Et ô putain ! Si le piment avait un ancêtre, la sauce serait cet arrière arrière arrière arrière grand père, périmé depuis quelques siècles. Ça m'arrache la gorge. J'ouvre la bouche pour parler, mais c'est du feu qui sort. Je crache du feu, comme un dragon, sur quelques centimètres. Mon visage devient écarlate. Il me tend un bol d'un liquide rose bizarre. Je me méfie. Mais en même temps, ça ne peut pas être pire, pas vrai ? Alors je porte le récipient à mes lèvres et boit le contenu. Quelques secondes plus tard, mon corps redevient normal.

" Ouah la vache. Puissante la sauce. "


Dernière édition par Clotho le Mar 5 Jan 2016 - 18:43, édité 4 fois
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- « JE VEUUUUUUUUUUUX MON DOUDOUUUUUUUUUUUUUUUU ! »

La voix de ma filleule était criarde et grinçante, en plus de se faire entendre dans toute la base. En bref, un vrai calvaire pour les oreilles. Cela faisait maintenant une demi-heure qu’elle hurlait, criait, pleurait comme une furie. Tout ça parce qu’elle avait égaré son doudou durant la journée. J’avais envoyé rapidement des éléments aller en acheter un autre, mais niet, elle voulait le sien, vaille que vaille ! Une situation un brin embarrassante. Du coup, je fus obligé de retracer notre itinéraire de la journée pour savoir où chercher son fameux doudou afin qu’elle puisse enfin se taire et dormir. Le glacier du coin, le cirque qui s’était installé au sud de la ville, le zoo… Autant d’endroits où elle aurait pu perdre son précieux. De ce fait, je demandai expressément à des unités de patrouilles de ratisser ces lieux à l’exception d’un seul. Le zoo. Trop de personnes là-bas créeraient un beau bordel, déjà que les animaux du coin n’étaient pas très réputés pour leur calme. L’un de mes officiers approuva et se proposa à y aller, mais je refusai promptement, ayant déjà décidé d’y aller moi-même. J’allais non seulement pouvoir me promener un peu, mais surtout, échapper à la crise de ma filleule qui ne cessait pas de brailler comme une vraie folle…

Dix minutes plus tard, j’étais enfin à l’extérieur. J’avais laissé la gosse à Ketsuno qui se démenait pour la calmer un tant soit peu. Même mes promesses n’avaient pas suffi. C’est vous dire à quel point elle tenait à sa peluche. Dehors, il faisait frais. La brise nocturne balayait la ville, si bien qu’il n’y avait pas âme qui vive dehors. Ou presque. J’avais un brin de nostalgie en parcourant tranquillement les ruelles de l’île en solo. Bientôt, j’allais devoir quitter le coin. Le Léviathan était fin prêt pour le départ et j’avais formé un équipage de feu. Grand Line n’attendait plus que les Rhino. Plus que quelques jours à attendre. De quoi m’arracher un gros soupir, puis un gros sourire avant que je ne presse le pas. A force d’hurler de la sorte, elle allait finir par s’irriter la gorge et bonjour les dégâts. Tom me tuerait certainement pour ne pas m’être bien occupé de sa fille adorée. Et Dieu seul sait à quel point il était effrayant quand il s’y mettait. C’est d’ailleurs sur cette pensée que j’arrivai au zoo, enfin. Devant, le fameux papy Wapiti dormait à poings fermés, signe que le taux de banditisme dans cette ville était faible. Très faible. A force de repousser les pirates qui venaient dans le coin. Une prouesse qui m’avait justement valu le commandement du navire amiral.

Sans gêne alors, je sautai les clôtures. Pas bien difficile pour un gars de mon calibre. Puis je me mis rapidement à la recherche du doudou de la gamine. Pour maximiser mes chances, je repris exactement le même trajet que celui que nous avions effectué dans la journée, elle et moi. Sur ma route, je vis plusieurs animaux, mais je ne fis pas attention à eux. Ces derniers gardaient d’ailleurs leur distance. Leur instinct devait leur dicter de rester bien loin de moi pour le moment. Je ne détestais pas les animaux et je n’étais pas partisan de la violence gratuite, mais je n’avais pas le temps de faire mumuse avec eux. Une situation qui m’arrangeait énormément donc. Après quelques minutes de recherches vaines, je tombai enfin sur le doudou de ma filleule. Elle l’avait oublié sur un petit banc en bois. Heureusement que les nombreux gamins de passage ne l’avaient pas ramassé, sans quoi on était fichu. C’est tout heureux que je rangeai donc l’objet dans l’une de mes poches, avant de songer à foutre le camp. Mais alors que je comptais déguerpir définitivement, j’entendis, comme par hasard, des bruits assez bizarres. Curieux sur le coup, je m’approchai de la source des bruits, avant de tomber sur une scène insolite. Un homme entre pleins d’animaux…

- « Hé, toi ! »

Ma voix effraya carrément les animaux autour de l’homme derrière lequel je m’étais posté en un clin d’œil. S’ils s’enfuirent sous des cris stridents en toute vitesse, j’usai rapidement de mon fourreau pour porter un coup sec à l’une des épaules du jeune homme. Lorsqu’il bascula sur le sol, un autre coup, encore plus sec vint s’abattre sur sa poitrine carrément. Il était louche. Et sans l’uniforme des employés de ce zoo, il était plus que clair qu’il ne travaillait pas ici. Je finis par arrêter de l’attaquer avant de replacer le fourreau de ma lame à ma hanche gauche. Puis je l’observai sous toutes ses coutures, avec cette impression irrépressible que j’avais affaire à un sauvage, un animal même. S’accroupir à cet endroit nauséabond, manger les mêmes cochonneries que ces animaux… Ouais… Impression plus que logique même : « Qu’est-ce que tu fous dans ce zoo, gamin ?! » Mes traits étaient un peu durs, mais pas vraiment méchants. A l’instar du traitement que je lui avais infligé, quand on sait que j’aurai pu le buter tranquillement. Dans les faits, il faut dire après tout qu’il était fautif. Se faufiler dans un commerce tard dans la nuit était passible d’emprisonnement. Mais bien avant que j’avise, j’attendais de voir ses réponses et ses réactions.
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Vous n'avez jamais remarqué que parfois, vous on est tellement à fond dans quelque chose qu'on oublie que le monde continue de tourner ? Qu'on est tellement concentré et obnubilé que tout le reste n'a plus d'importance ? C'est typiquement le cas, là. A force de voler, de fuir, d'échapper aux gens, j'étais sur mes gardes. Mais ici, pour la première fois depuis longtemps, je me sens presque ... dans un endroit pas trop mal. Mon attention, entièrement focalisée sur les félins, me font oublier la première règle des cambrioleurs : toujours surveiller ses arrières. Alors forcément, quand j'entends une voix humaine, non seulement je sursaute, mais je regarde en plus partout autour de moi. De précieuses secondes de perdues que j'aurais pu passer à essayer de fuir. Avant même que je ne me lève, je me prend un coup dans l'épaule. D'ordinaire, ça ne devrait pas trop me faire grand chose. Là, c'est comme si un camion me rentrait dedans. Je suis presque propulsé sur le sol, m'affalant comme une merde.

Une seconde attaque droit dans mon torse. Ça me coupe le souffle quelques secondes. Et je panique, sur le coup, n'ayant jamais été confronté à ça. Après avoir réussis à récupérer ma respiration, je regarde autour de moi. Un type, juste devant moi, range son fourreau à sa taille. Grand, typé, et visiblement puissant. Je crache sur le sol un peu de sang. Ses coups m'ont fait mal. Plus mal que je ne le pensais visiblement. Je tente de me relever, mais son visage m'invite à rester coucher sur le sol. Ok, j'avoue aussi que j'ai du mal à me lever à cause de son second coup. Uniforme de la marine. Et pas n'importe quel uniforme. Gradé. Haut gradé. Aie. J'suis dans la merde. J'vais finir en taule. Ou pire. Tout ça pour avoir voulu trouver un chez moi. Alors quitte à tout perdre, autant essayer de doubler la mise. J'ai rien à perdre et tout à gagner.

" Mais ça va pas non ?! " Je reprends mon souffle qui me manque encore parfois. " Ça vous prend souvent d'attaquer les gens comme ça ? Quand j'vais le dire au patron, j'suis pas sûr qu'il appréciera. "

Bluff. Ouais, t'as raison Clotho. Le bluff, ya que ça de vraiment efficace. Surtout contre un gardé de la marine qui doit avoir soupé des arrestations depuis des années. Un officier capable de dire quand on lui ment ou non. Un officier avec surement un passif de guerrier derrière lui. Un officier ... plutôt mignon. J'avoue. J'suis pas sûr qu'il gobe mes mensonges, alors je vais tenter la tactique sqp, sauve qui peut. Je me relève tant bien que mal, doucement, pour qu'il ne pense pas que je vais l'attaquer. Il peut remarquer mon regard apeuré, paniqué, terrifié de ce qui pourrait arriver, et qui pourtant essaye de se valoir confiant. Les chats ont tous fuit à son arrivée. J'ai encore de leur sauce sur les doigts. Étant en position d'infériorité flagrante, je sais que le temps est contre moi. Alors je dois faire vite. Tandis que je réfléchis à un plan, je lui explique que je n'ai pas mit mon uniforme car ils font parfois peur aux animaux. J'essaie de le baratiner avec l'histoire des chats gourmets qui, une fois par semaine, font un grand festin et invitent les gardiens de nuit. Quand tout à coup, un truc tombe du ciel, juste entre l'homme et moi. C'est gros. C'est rose. Ça pue. Un cochon vient de tomber du ciel. Et il me regarde. Je lui fais lécher mes doigts, sans trop savoir pourquoi. Puis je lui balance un " Lui veut jouer avec toi à celui qui crache le plus loin. "

L'animal, pas du tout habitué à manger une sauce qui décoiffe, se tourne vers Salem, et se met à cracher du feu. Pendant deux secondes seulement. Mais c'est deux secondes que j'utilise à bon escient. Je fais volte face et cours comme je peux. Malheureusement, ma blessure à la poitrine me fait souffrir à chaque mouvement. Je ne peux donc pas courir à vitesse ordinaire. En fait, je me traine et fait une grimace à chaque pas. Je passe devant trois grosses boules de poil en train de rire. " Hey ! " Je pointe derrière moi en désignant l'endroit où est/était le marine. " L'homme a dit que vous êtes mal coiffés ! "

Ils prennent un air outré. Attends deux secondes. Depuis quand les animaux comprennent quand on leur parle ? Et plus important encore, comment ça peut avoir un air outré un yack ? Mais question ultime, POURQUOI J’ARRÊTE DE COURIR ? Je reprends mon allure de tortue. Pas sûr que ça retarde le marine de très longtemps, alors je sprinte. Je parviens finalement à atteindre l'entrée. Pour me trouver devant des grilles hautes de plusieurs mètres. Et je ne peux pas grimper. Merde. J'entends des bruits bizarre. Je me cache comme je peux dans un coin d'ombre. Mes couleurs sombres me sont utiles à passer inaperçu. Du moins, c'est ce que je pensais jusqu'à entendre des bruits se rapprocher de moi. C'est lui ? C'est un animal ? Mon cœur accélère. Faîtes que ce soit un animal. Qu'il ne me retrouve pas et abandonne.


Dernière édition par Clotho le Mar 5 Jan 2016 - 18:28, édité 3 fois
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- « Halala… Il s’est enfui… »

Question feu déjà, j’avais vécu pire. Ce pourquoi il m’avait suffi de me décaler tranquillement de la trajectoire du cracheur de feu temporaire. Pis je le vis s’enfuir. En boitant. Pauvre petit. J’eus alors un petit rire. Un tel gamin devait pas être un vrai hors-la-loi, quelque chose comme ça. C’est bien pour cette raison que je ne le pris pas tout de suite en course. Faut dire que j’avais la flemme quand je constatais que je n’avais pas affaire à un affaire à un nuisible, un vrai. D’ailleurs, il m’avait bien fait marrer avec ses histoires à dormir debout. Il mentait tellement mal que c’en était risible. J’avais eu bien du mal à ne pas lui rire à la gueule. Fallait quand même que je joue le jeu. Par contre, ce qui était moins drôle, c’était les animaux qui me fonçaient dessus d’un air très très contrarié. Plutôt balaises, ces trucs. Mais d’ailleurs, pourquoi le gardien laissait-il les animaux se promener comme bon leur semblait dans ce zoo ? Il était vraiment bizarre ce coin ! Fallait peut-être que je pense à faire faire un contrôle un jour. Histoire de ne pas frôler la cata un jour. Je n’aurai pas envie de traquer ces bestioles dans les rues de Shell dans le seul but de les buter. Le business allait tomber à l’eau et je n’imaginais pas la crise de ma filleule si elle apprenait la nouvelle.

- « On se calme les bêbêtes ! »


A l’aide de mon fourreau, j’assenai un violent coup au sol. Les yacks qui me chargeaient s’immobilisèrent d’un seul coup. Puis ils eurent tout d’un coup la trouille. Ma mine n’était pas celle d’un homme peu dangereux qu’ils pouvaient avoir le loisir d’attaquer comme bon leur semble. Du coup, ils s’enfuirent rapidement en prenant le chemin inverse. De quoi m’arracher un sourire avant que je ne m’avance tranquillement vers l’entrée/la sortie du zoo, direction qu’avait pris le gamin mytho. De son côté par contre, les pas qu’il entendit n’étaient pas les miens. Plutôt ceux d’un vieillard : Papy Wapiti. Ce dernier n’avait non pas un journal dans sa main comme d’habitude, mais plutôt une carabine. Depuis son poste, il avait entendu des bruits assez suspects, en plus du fait qu’il trouvait que les animaux étaient trop agités cette nuit qui se devait pourtant d’être calme. C’est ce qui l’avait poussé à s’armer et s’aventurer dans le zoo, avant qu’il ne voie la silhouette d’un homme claudiquant en train de fuir on ne sait quoi. Il l’avait donc suivi en catimini, avant de se poster tout juste devant le coin dit sombre vers lequel il pointa son arme sans aucune hésitation ! Il somma à l’inconnu de quitter et s’avancer de sa cachette d’une voix criarde. Sauf que…

- « Allez, papy, range ton arme. Tu vas te blesser avec si tu fais pas gaffe ! »

Ma voix affola le vieillard qui se retourna soudainement de sorte à pointer son arme à feu vers moi, mais d’un coup de fourreau, je l’avais dévié autre part. Quelques secondes passèrent avant qu’il ne me reconnaisse enfin et qu’il ne se confonde aussitôt en excuses, sans doute troublé de me savoir dans le coin, à cette heure-ci. Sans attendre qu’il ne me le demande, je sortis le doudou de ma veste avant de lui expliquer pourquoi j’étais là. Je m’excusai aussi pour ma présence irrégulière, tout en lui promettant de me racheter comme je le pouvais. Puis il baissa son arme, tout sourire, avant de se retourner vers le coin sombre où se cachait toujours le gamin à la chevelure bleue, violette ou je sais pas trop quoi. « Il est temps maintenant que tu sortes et que tu expliques ce que tu fiches ici, gamin ! » Cette fois-ci, j’avais pris la parole avec un ton plus tranquille. Je ne voulais pas qu’il se sente effrayé, d’autant plus que j’avais fait en sorte que le vieillard ne tire pas sur lui pour mieux l’apaiser. D’ailleurs, le papy recula et s’arrêta à ma hauteur, l’air suspicieux cependant. Quelques animaux qui avaient aperçu la scène s’approchèrent de nous, tranquillement. On aurait dit qu’ils étaient eux aussi curieux de savoir qui était réellement ce squatteur.


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" Qui est là ? Sortez de l'ombre. "

La voix du gardien me tétanise. Je suis foutu. Il m'a vu. Il m'a suivit. Ce qui veut dire que le taré qui m'a fait mal va me retrouver sans trop de soucis. Je suis mal. Vraiment mal. Et oui, ça se confirme quand j'entends la voix jeune, masculine et puissante près de nous. Gloups. Visiblement, l'homme prend la situation en main. Le gardien s'excuse. Il marmonne des trucs comme colonel Fenyang. J'étais déjà pâle, à force de ne pas trop manger, et suite à la frayeur vécue. Mais là, en entendant le nom du vice amiral, je me visualise déjà dans mon cercueil, orné de fleurs. Sauf que je n'aurais pas de cercueil, et encore moins de fleurs. Ce type fait parti de la famille du monstre, comme on l'appelle dans les QGs. Mon père me racontait souvent ses faits d'arme pour m'inspirer. Si le type près de moi à un quelconque lien avec ce monstre, je n'ai clairement aucune chance. Il me parle. Mais cette fois, sa voix est presque douce, calme. Une voix que je connais par cœur.

Je l'emploie souvent quand je chasse, pour rassurer un animal pris au piège, afin de le tuer pour le manger. Et cette situation est exactement pareille. Sauf que je ne suis pas le chasseur. Je ne suis que la proie. Chose qui m'aurait surpris auparavant. Mais depuis quelques temps, je suis pourchassé par la marine, haïs par les habitants des villes où je vais, et mis dehors par les seules personnes qui pourraient faire preuve de bonté à mon égare. Je cherche une solution. Je regarde autour de moi. Les grilles sont trop loin. Le temps que j'y arrive, il m'aura attrapé. Et puis de toute façon, comme j'ai dit, je ne peux ni grimper, ni courir plus longtemps. A cause de ma jambe. Et de ma blessure que le colonel m'a faite. Partout où je regarde, je ne vois qu'une prison. Aucun moyen de m'en sortir. Il m'a mis en échec et mat. Mon prochain mouvement signera ma fin. Aucune sortie. Aucune échappatoire. Rien. Je suis piégé. Je ME suis piégé.

Je me résigne. Rapidement, je jette un coup d’œil vers l'origine des voix. Ils peuvent voir ma tête apparaitre et redisparaitre dans mon coin sombre. Ils sont là, tous les deux. A quelques mètres de moi. Ils ne semblent pas vouloir avancer. Il emploie la tactique des chiens qui ont fait une bêtise et qu'on force à venir. Chien qui, même s'il sait qu'il va se faire punir, y va quand même. Parce que son maitre représente l'autorité. J'ai pas le choix. C'est un Fenyang. Si je ne fais pas ce qu'il veut, qui sait ce qui va m'arriver. L’échafaud ? La corde ? La prison ? Et dans tous ça, pas de friandises. Pas de bonbons.En cet instant, je tuerai pour un bonbon. Parce que ne sais pas quand sera la prochaine fois que j'en aurais. S'il y a une prochaine fois. J'entends des bruits se rapprocher. Quelques animaux. J'ai une idée ! Un homme aimé par les animaux, c'est forcément quelqu'un de bien. Les animaux savent sentir les gens, les comprendre, nous juger. Si les animaux m'aiment bien, ça montrera que je suis quelqu'un de ... bien. Ça jouera peut-être en ma faveur et m'évitera de finir au trou.

Alors j'essaie d'attirer un chat à moi. J'ai jamais trop aimé les chats. Mais ceux là sont sympa. Même si leur nourriture n'est pas au gout des humains, au moins ils ont partagé ce qu'ils avaient. Et ça, c'est plus que la majorité des humains. Manque de pot, si un félin s'approche, il repart aussitôt, sentant que je n'ai rien pour lui. Je me retrouve donc seul, dans l'ombre, avec un colonel qui attend que je sorte. Je prie pour qu'ils ne soit pas comme le vice amiral dont il porte le nom. Et je me décide à sortir. Doucement. Après quelques secondes, je suis en plein dans leur champ de vision. Et si, à première vue je peux sembler tout à fait normal, hormis le fait que je me tienne le ventre, un examen plus poussé leur indique que mes vêtements sont trop petits pour moi, troués à certains endroits, déchirés parfois, rapiécés. Bref, en mauvais état. Quand à moi, je suis mince. Trop mince. Et c'est bien à cause de ça que son coup m'a fait aussi mal. D'ordinaire, je n'aurais senti un truc que sur le coup. Mais là, quelques minutes plus tard, j'ai encore mal. Mes cheveux sont en pagaille, je porte des tongs faites maison. Tout indique clairement ma richesse inexistante.

Je baisse les yeux vers le sol. J'ai honte de m'être fait prendre. Ça ne m'était jamais arrivé. Je voulais juste ... manger, être avec des êtres sympa, pour une fois. Je voulais ressentir un contact vivant. Cette histoire ne fait que me dégouter des humains un peu plus. J'avais raison de me tenir à l'écart. Tout ce qui s'est passé avant, j'avais tord. Je ne suis pas fait pour vivre en communauté. Je suis solitaire. Et même si l'amour m'a prouvé le contraire, la vie m'a donné raison en me l'enlevant. J'ai perdu mes parents, mon amour, mon esprit. Je n'ai plus rien. Alors pourquoi rester dans une communauté à laquelle je n'appartiens pas ? Physiquement, je suis humain. Mais d'humain, je n'en ai plus que le physique. Mon comportement se rapproche de celui d'un animal sauvage étant perdu et cherchant sa meute. J'ai fais un effort pour ne plus paraitre ainsi depuis quelques semaines. Le sergent m'a presque redonné foi en l'Humanité, lors de mon arrestation à Hinu Town. J'ai essayé d'être digne de ce qu'il pensait de moi. Mais je n'ai rien. Et puis je n'ai plus envie de faire des efforts. Au moins, avec les animaux, c'est simple. Pas de mensonge. Pas de faux semblant. Pas besoin de prétexte pour te fermer une porte au nez. Les animaux sont simples. Je tends mes bras en avant, mains jointes.[/i]

" En vertu des articles 34B paragraphe C-154 23 et 666P paragraphe C3PO, je me constitue prisonnier. "

[i]Curieux que je sache quels articles citer. Et très curieux qu'en plus, je cite un article qui dit que l'intrusion dans une propriété privée est considérée comme un crime, et qu'un crime peut être punie par la peine de mort. Je n'ai aucune idée de ce qui va arriver. Je ne connais même pas cet homme de réputation. Va-t-il respecter le code et m'emmener en prison ? Je doute qu'il fasse justice lui même. Il n'aurait pas employé un ton aussi calme sinon, et se serait énervé à force d'attendre. Il me semble droit. Mais vu le nombre de fois où je me suis trompé ces derniers temps, je ne suis sûr de rien. Ma vie défile devant mes yeux. Je me revois en train de jouer avec mes parents, en train de chasser en suivant mon père sur notre ile. Je me revois encore lui promettre que j'irai dans la marine pour suivre ses traces. Il m'a formé pour ça. Il m'a façonné de manière à y entrer. Mais il m'a aussi permis de garder mes différences. Il ne m'a pas forcé à effacer qui je suis. Il ne m'a pas fait oublier de forcer les dragons célestes à renoncer à leur statut. Il ne m'a pas non plus battu parce que je pense que l'esclavage devrait être abolit partout. Il m'acceptait tel que j'étais. Un futur marin, avec une vision des choses précises, et un travail d'une ampleur divine à accomplir.

Une larme coule sur ma joue tandis que je tombe sur mes genoux. J'incline la tête. Ça fait bien longtemps que je n'appartiens plus à ce monde. Bien longtemps que je n'y ai plus ma place. Alors peut-être que oui. Peut-être ai-je fait exprès de venir ici la nuit. peut-être ai-je fait exprès de faire du bruit. Peut-être souhaitais-je tout simplement en finir. En terminer avec tout ça. Je n'ai plus de raisons de me battre. Jamais la marine ne voudra d'un voleur comme moi. Jamais elle n'acceptera qui je suis. J'ai perdu mes parents. J'ai perdu mon amour. J'ai perdu ma fierté. J'ai abandonné mon envie de vivre. Alors qu'on en finisse. Il a un sabre, il a donc tout ce qu'il lui faut pour mettre fin à mes souffrances et me libérer du poids de ma misérable existence.

" Faîtes ça vite. "


Dernière édition par Clotho le Mar 5 Jan 2016 - 18:34, édité 2 fois
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- « C’est quoi ce code ? Je comprends rien à ce qu’il raconte ! Sinon qu’il me fait pitié, ce gosse… »

- « Pas vrai… ? Moi également. »


J’avais acquiescé aux dires du papy qui finit même par décharger son fusil. En voyant la façon d’être du gosse, il n’y avait aucun doute qu’il n’était pas méchant. C’était même évident. Aussi avais-je eu un sourire en coin, tout en posant mes mains sur ses hanches. Plus qu’inoffensif, il était même rigolo ce petit. Un peu miteux, mais rigolo ! Je ne savais pas d’où il tenait son article, mais il était marrant. Puis les animaux du coin semblaient bien l’aimer. Pas de raisons qu’il soit de mauvaise foi. Par contre, c’était à se demander ce qu’il foutait dans ce zoo, mais ça, on pourrait le savoir plus tard. Pour le moment, il fallait s’occuper de lui décemment. Je pouvais le laisser ici, au zoo, travailler pour le papy, mais était-ce une bonne chose à faire ? Une très bonne question qui méritait réflexion. Aussi avais-je adopté une mine réfléchie tout en me grattant le menton. Si je le laissais ici, ce petit pourrait avoir des problèmes avec le proprio de l’endroit. Sans compter que le papy n’avait peut-être pas les moyens de s’en occuper. Il était donc préférable que je le prenne sous mon aile pour m’en occuper moi-même pendant un petit moment.

- « Bon, mon p’tit prisonnier, on y va ? L’affaire reste entre nous hein, papy ? »

Le gardien acquiesça et nous devança aussitôt. Il alla ouvrir le passage pour que nous puissions prendre une autre voie autre que celles des murs. J’eus un petit sourire gêné, avant de saisir l’un des frêles bras du gosse pour m’assurer qu’il ne prendrait pas la poudre d’escampette. Après tout, je n’avais pas l’intention de lui faire de mal. Je le tirai légèrement à ma suite et nous sortîmes enfin du zoo sous les cris des quelques animaux qui semblaient tristes de voir leur nouveau compagnon de jeu les quitter prématurément. J’avais l’impression d’être le bourreau qui venait chercher l’accusé/la victime, mais qu’importe. La place de ce gamin n’était pas dans ce coin ou entre des bêtes. Je me tournai vers le papy et lui fit un signe de main avant de progresser avec le gosse vers la base de l’île. Dans les rues, la brise maritime soufflait comme jamais et rendait l’atmosphère assez fraiche. Un froid assez mordant, à un tel point qu’on se croirait en hiver. « Ne t’en fais pas, gamin. Je ne vais pas te mettre en pris... » J’aurai voulu continuer ma phrase, mais un gros éclair zébra le ciel, avant qu’un gros tonnerre ne gronde. Une averse se préparait.

- « Hmmm. Dépêchons nous. Tu risquerais de prendre froid ! »

Que lui avais-je dit sourire aux lèvres, avant de presser le pas, tout en le tirant vigoureusement à ma suite. Sauf qu’après seulement une ou deux minutes de marche à peu près, la pluie commença à s’abattre sur l’île. Je dus alors le prendre dans mes bras avant de commencer à courir à une vitesse folle. Je n’aimais pas être trempé par la pluie. C’était quelque chose que je détestais terriblement. Mais malheureusement, elle ne m’épargna point, puisque c’est cinq minutes plus tard que nous arrivâmes à la base. Aussitôt, je lançai le doudou de ma filleule à un soldat, histoire qu’il aille le lui rapporter. Quant au gamin dont je ne connaissais même pas le nom, je le laissai à l’un de mes lieutenants. « Tu lui fais prendre un bain, tu lui donnes des vêtements, tu lui files à manger et tu me l’amènes au bureau après tout ça. » Le lieutenant acquiesça et fila avec le gamin dans les couloirs de la base, tandis que je soupirai en regardant le sale temps qu’il faisait. Puis je montai dans ma propre chambre me débarbouiller et me changer, avant de prendre la direction de mon bureau, là où j’attendrai patiemment que le gamin soit présentable et repu pour parler.


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Hein ? Pour de vrai , j'suis libre  enfin, en vie j'veux dire ? J'y crois pas. Ma bonne étoile ne m'a pas encore abandonné on dirait. Cool. Merci ma vieille. J'me lève sans faire d'histoire. Mais il peut lire la surprise sur mon visage quand même. Le gardien ouvre la porte, et le type me tient par le bras. Une manière de s'assurer que je n'essaie pas de fuir sans doute. A quoi bon ? Je récupère à peine de la blessure qu'il m'a fait. J'ai pas envie d'en avoir une autre. On dirait presque qu'il essaie de me rassurer. Qu'il est ... gentil. Nous voilà en train de marcher très vite. Sauf qu'on ne va pas assez vite pour monsieur on dirait, puisqu'il finit par me porter. On arrive à la base, mouillés comme des chiens. Prendre un bain ? Donner des vêtements ? Filer à manger ? Mes jambes tremblent. Pas possible. Un repas ? Un vrai ? Je suis le désigné d'office qui s'occupe de moi. Après avoir pris une douche bien chaude pour me revigorer, on passe à table. N'ayant plus l'habitude de manger à ma faim, j'suis assez vite repu. J'mets quelques trucs dans mes poches, pour plus tard. Une chance que la base ait des uniformes pour petits soldats, ils ont ma taille. Puis on m'amène à la cabine de l'homme. On frappe, m'annonce puis on me fait entrer. Je reste planter comme un con devant lui. Je ne sais ni quoi dire, ni quoi faire. J'ouvre la bouche pour essayer de parler, mais aucun son ne sort. Après quelques secondes, j'y parviens.

" M ... Mer ... "

Pas tant que ça en fait. J'suis pas, mais alors vraiment pas doué pour remercier les gens. J'sais pas pourquoi il a fait ça. J'sais ce qu'il attend par contre. Je contourne son bureau, la tête baissée, m'approchant de lui doucement. Je m'assois sur ses genoux, et passe mon doigt entre ses virils pectoraux. J'approche ma bouche de la sienne. Après tout, c'est bien comme ça que la plupart des gens s'attendent à ce qu'on les remercie lorsqu'ils font un truc pour nous. J'connais que ça, moi. J'y suis habitué aussi, faut dire, à mériter un bol de riz. Je passe ma main droite sur sa virilité, tout court. Et là, c'est le drame. Il peut voir que je n'y mets pas de volonté. Dans quelques années, j'aurais fait ça par plaisir. Mais pas là. Pas à cette époque. Je ne fais que vendre des services contre une rémunération. En l'occurrence, le fait qu'il ne m'ait pas tué.


Dernière édition par Clotho le Mar 5 Jan 2016 - 18:35, édité 3 fois
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Sans attendre une seule seconde, ma main gauche poussa violemment le torse du jeune homme pour éloigner son visage du mien et mon poing droit suivit rapidement le mouvement en s’écrasant complètement sur le pif du jeune garçon qui décolla de mes genoux, fila façon missile à travers le bureau, défonça la porte lors de son vol plané, avant d’aller complètement s’encastrer dans un mur façon phonéglyphe. Et tout cela dans un bruit assourdissant, tonitruant. Un vacarme presque sans précédents ! Après cette attaque presque meurtrière, je me surpris à trembler de colère. J’aurai pu simplement le pousser, lui faire comprendre que je n’étais pas de ce bord, mais le coup était parti tout seul. Depuis mon bureau, je pouvais voir son corps choir lentement au sol, avant de poser mes coudes sur la table devant moi et de me prendre la tête dans les bras. Mais qu’est-ce que je venais de faire, bon sang ?

- « SALEM, QU’EST-CE QUI SE PA… ? »

Ketsuno déboula de nulle part, accompagnée de plusieurs gardes, mais elle stoppa sa phrase en voyant le corps mal en point du jeune homme que j’avais punché comme si ma vie en dépendant. Son nez était en bouillie et il présentait même quelques fractures ouvertes. Sans s’occuper de moi, la jeune femme ordonna aussitôt l’évacuation du jeune garçon vers l’infirmerie de la base, assez équipée pour pouvoir s’occuper de son cas. De mon côté, je n’arrivais pas à me lever, ni à dire quoique ce soit, tant le remord m’assaillait. Je n’avais même pas cherché à comprendre, ni à lui expliquer quoique que ce soit. Mais dans le même temps, comment se faisait-il qu’un jeune homme qui avait l’air de tout ignorer de la vie connaissait ce genre de choses ? Inimaginable. Faut croire qu’il avait peut-être servi d’esclave sexuel quelque part, un truc du genre. Ça ne m’aurait pas dérangé s’il avait été une meuf, mais un mec…

- « MAIS QU’EST-CE TU AS FAIT BON SANG ?! »


Ma cousine avait fini par revenir dans mon bureau, non sans claquer la porte derrière elle. Elle était révoltée. Ou plutôt choquée même. J’étais pas du genre à taper mes hommes de la sorte, encore moins sur des gosses comme lui. J’eus un soupir alors que je me servais un verre de rhum pour oublier la bêtise que je venais de commettre. Si l’on pouvait remonter dans le temps, je l’aurai fait volontiers. Après avoir pris une gorgée de mon breuvage, je mis à lui expliquer ce qui s’était passée. D’abord, surprise, Ketsuno finit par se marrer. Un rire presque jaune, si on veut. Puis elle se remit à me gueuler dessus. Sauf que… « Boucle-là pour une fois. C’est pas comme si je regrettais pas mon acte. » Et là, il eut un blanc. Le regard que je lui adressais était assez effrayant pour qu’elle se mettre à trembler légèrement. Mon acte, je le regrettais sincèrement. Pas besoin qu’on me fasse chier pour ça. Le mal était déjà fait.

- « Tu te chargeras personnellement de lui à sa guérison. Je doute qu’il veuille m’approcher après ça. Essaye de le convaincre de rejoindre la marine et prend en charge son entrainement et tout. Maintenant laisse-moi seul. J’ai besoin d’oublier tout ça… »

La lieutenante acquiesça d’un signe de tête et s’en alla. Tout de suite après, je me laissai tomber sur mon siège en soupirant, le tout sous un tonnerre retentissant à l’extérieur. C’était vraiment une sale soirée…
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Vous connaissez l'histoire de paf le chien ? Donc vous connaissez l'histoire de paf le gamin. C'est la même, en remplaçant chien par gamin. J'comprends pas. J'comprends rien. Pas le temps. J'étais devant le colonel, dans son bureau. Puis trou de mémoire. Grand blanc. Comme après une cuite, mais puissance mille. J'ouvre les yeux. Aie. Ça fait mal. J'peux pas ouvrir le gauche. Des trucs bipent autour de moi. Une odeur. ... Mercure. Du sang. Mon sang ? Un gout aussi. Le même. Je saigne. Mon nez. Rien que de respirer, ça fait atrocement mal. Tellement que je crie presque. Enfin, autant qu'on puisse crier avec un truc dans la bouche. Coton, ou j'sais pas quoi. J'sens pas grand chose à vrai dire. Devant mes bruitages, une femme arrive. Habillée en blanc, croix rouge sur le front. Ok, j'suis à l'hosto. J'la vois me regarder et me parler. J'ai du mal à entendre. J'peux pas bouger mes bras. Je la vois essayer de m'expliquer, sans succès. Elle finit par comprendre que je ne peux pas entendre correctement. Alors elle prendre une feuille et écrit. La femme écrit que je suis à l’hôpital. Non, sans dec', j'avais pas deviné. L'infirmière m'écrit aussi que je dois répondre à ses questions. Une toux pour oui, deux pour non.

On passe au "tu sens quelque chose ?", "le tuyau va s'enlever tout seul, tu veux de l'aide ?", "tu connais ton prénom ?", "tu sais où tu habites ?" et autre choses dans le genre. Une heure plus tard, il a effectivement glissé hors de ma bouche, avec un peu d'aide. On m'explique que mes bras sont dans le plâtre. Que le colonel a fait ça. ... Pourquoi ? Pourquoi il aurait fait ça ? Il semblait gentil. Je ... J'me souviens de pas grand chose. Le zoo. Ca, oui. La caserne, oui. Mais après, tout est flou. Le toubib me dit que mes souvenir vont revenir sans doute. J'ai oublié autre chose ? On m'enlève le cache sur mon œil gauche. Il est gonflé, enflammé. Il a saigné, beaucoup visiblement. J'ai l'impression d'avoir été percuté par une centaine de camions. La morphine est presque au maximum. J'essaie de bouger mon bras pour atteindre le bouton.

" Hey, pas touche à ça ! Tu en veux plus ? Quoi ? Non ? Tu veux moins de morphine ? Pourquoi ? Tu sais que ça t’empêche de souffrir ? Si je diminue, tu vas avoir mal. Très mal. Tu es sûr ? Tu veux continuer ? Ça met cinq minutes pour diminuer. On va y aller d'un cran. "

Cinq minutes plus tard, j'ai qu'une envie, m'arracher les bras, l’œil gauche et mon nez. Ah la salope ! Ça fait mal ! Sa mère ! On a eu beau me prévenir, ça fait mal. Désormais, c'est plus un millier de camions à qui j'ai fait la bise. Seul mon cou ne me fait pas mal. On me dit que j'ai atterrit sur mes bras, que c'est pour ça qu'ils sont dans le plâtre. Mais qu'avec les médicaments qu'on m'a donné, ça devrait aller mieux d'ici une semaine. On me raconte que le colonel m'aurait fait ça. Pourquoi ? Il semblait sympathique. Gentil. Pourquoi aurait-il frapper un enfant qui ne risquait pas de lui faire du mal ? Me serais-je tromper sur lui ? Non. S'il avait voulu me tuer, il l'aurait fait dans le zoo, la nuit, sans témoin à part le gardien. Il aurait été dans son droit. Là, je ne comprends pas. Le trou de mémoire n'aide pas non plus. Là, une femme arrive, grand sourire. ravissante. Rayonnante.

" Il t'as pas raté dis donc. Désolé pour lui. Il voulait pas ... enfin ...
... Il ... s'erggr pastchoum foi ?
Heu ...
Per ... du ... mé ... moir.
Ah. T'as un trou de mémoire ? Heu ...
Veux ... voir ... lui.
Tu veux le voir ?
Oui.
T'es pas en état. "

Je me mets à gesticuler. Forcément, avec mes blessures et la morphine diminuée, ça me fait mal. Donc je ... fais du bruit, puisque j'peux pas crier. Je vois qu'elle essaie de me calmer, se mettant en face de moi pour me parler. Sans succès. Je continue. Jusqu'à ce qu'elle cède, et les infirmières aussi. Par contre, il y a des conditions. Fauteuil roulant, surveillance obligatoire, personnel médical à portée, visite limité au colonel et à dix minutes. Après, retour ici pour soins approfondis. J'accepte, et me dirige avec mon escorte vers le bureau du gradé. Pendant ce temps, elle part prévenir son cousin.


Dernière édition par Clotho le Mar 5 Jan 2016 - 18:39, édité 1 fois
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- « Il veut te voir. »

- « Ah ? Et pourquoi ? »

- « J’en sais rien… Mais tu pourrais faire un effort. C’est juste dix minutes… »

- « … »

- « Je prends ça pour un oui, alors ? »

- « Fais comme tu veux… »

Lorsqu’elle sortit du bureau, j’eus un soupir. Du genre ennuyé. Plus que le fait que ce gamin soit gay sans le savoir, c’était ce que je lui avais fait qui me gênait encore. J’étais pas un zig forcément mauvais, mais il y avait des choses que je laissais difficilement passer. Dans notre cas, j’avais agi par pur réflexe. Je n’assumais pas tant que ça le fait d’être homophobe. Ou disons que je l’étais à moitié. Chacun est libre de faire ce qu’il veut de son corps, de son cul. Voir un couple gay s’amouracher à mes côtés ne me dérangerait pas vraiment. Mais quand l’un d’eux poussait le vice de me tourner autour de n’importe quelle manière, je perdais tout mon sang froid comme avec le jeune sauvageon. C’était triste, c’était con, mais c’était comme ça. Et pour le coup, j’étais assez honteux. J’aurai d’ailleurs pu me déplacer moi-même, mais je n’arrivais toujours pas à lever mon derche pour faire le premier pas. Il semblait qui plus est que le jeune ait insisté lui-même pour venir à moi, puisque Ketsuno ne m’avait pas demandé de bouger. Pour me calmer un tant soit peu, je me servis un verre de vin que j’avalai cul sec. Puis un deuxième. Puis un troisième. Jusqu’à ce que je finisse la bouteille en un clin d’œil. Même pas de quoi m’émécher… Ni me calmer d’ailleurs.

La culpabilité était définitivement un sentiment de merde.
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On frappe à la porte. Vague réponse, plus un murmure qu'autre chose de l'autre côté. On m'ouvre la porte, on pousse le fauteuil. J'essaie de capter son regard, mais il évite. Évasif, fuyant, presque lâche. Une bouteille finit traine négligemment sur la table. J'essaie de tourner la tête, mais la douleur me fait vite arrêter. Je le regarde. Je ne sais pas quoi dire. J'ai énormément de mal à bouger mes bras. Le personnel sort du cabinet, nous laissant seul.

" Kez cé paC ? " Il me faut bien une minute pour parvenir à poser cette question, si tant est que ce soit une question. Mon regard est toujours sur le colonel. Ni accusateur, ni reprocheur, ni agressif. Juste un gamin perdu qui ne c'est plus ce qui est arrivé. Son regard était tendre, amical, réchauffant. Là, je ne parviens pas à le capter. Il m'évite, comme s'il avait honte. Mais de quoi ? C'est vraiment lui qui m'a fait ça alors ? " Purqoy ? "

Je ne lui en veux pas. Je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé, et pour autant que je sache, on aurait très bien pu me mentir. Je n'arrive pas à croire qu'il soit le coupable de mon état. Qu'est-ce qui aurait pu justifier ça ? L'aurais-je menacé, lui le tout puissant colonel et moi le simple homme ? Je ne vois pas de raison logique à l'attaque que j'ai subie. Je n'entends aucun son provenant de lui. Il s'est retranché au plus profond de son âme, on dirait. Aucun bruit ne trahit le silence pendant plusieurs minutes. Comme il ne semble pas vouloir agir ou parler, il ne reste qu'une chose à faire, parce que s'il voulait parler, il l'aurait fait depuis longtemps. J'en déduis donc que c'est ma présence qui le gêne. " Me ...rci. Je ... pars ... de...main. "

J'appelle les infirmières comme je peux pour qu'elles me ramènent au lit. Je partirai dès que je pourrais. Je ne veux pas causer de mal. Pas à cet homme qui a fait preuve de pitié envers moi, qui m'a tendu la main. Je suis venu ici pour savoir, pour comprendre. Il semblerait que je n'obtienne aucune réponse. Inutile de prolonger mon séjour si je mets mal à l'aise le colonel.


Dernière édition par Clotho le Mar 5 Jan 2016 - 18:41, édité 1 fois
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- « Pas la peine de le prendre comme ça, gamin… »

Pour sûr que j’étais fuyant. Il était bien rare qu’une telle situation me tombe dessus. En le regardant, je voyais ma propre connerie et il n’y avait pas de quoi être fier. Pourtant, il fallait que j’assume mes fautes et que j’expie mes péchés d’une manière ou d’une autre. Si je ne faisais rien pour me rattraper, je le regretterais surement. J’essayai même de sourire, mais rien à faire. C’était plus difficile qu’il ne paraissait. Et puis, quelque part, je le revoyais en train de faire… Erf. Mieux valait ne pas trop y penser et aller de l’avant. L’immédiat était donc de le garder ici et de le soigner comme il faut…

- « Dans ton état, tu ne pourras pas aller bien loin. Donc oublie l’idée. On va te remettre sur pieds et ça prendra le temps que ça prendra. »

Là-dessus, j’eus enfin un sourire. Il fut pale, bref, mais bien réel. La gêne s’estompait doucement, surement. Ketsuno s’était permise d’entrer discrètement dans le bureau et de se caler dans un coin en nous écoutant, ce qui me rassurait quelque peu. Je lui avais peut-être bousillé la tronche, mais je ne lui voulais aucun mal. La suite allait cependant dépendre de lui, car je ne pouvais décemment pas le forcer à rester au sein de la base. Je n’étais pas aussi mauvais à ce point. Je vis que son regard naviguait parfois entre mon visage et la bouteille d’alcool sur ma table que je m’évertuai rapidement à ranger.

- « Dès que tu te sentiras mieux, tu prendras une décision en fonction de ton ressenti. Mais sache une chose : Si tu veux donner un nouvel élan à ta vie et servir à quelque chose, je veux bien t’intégrer dans la marine. Dans nos rangs. »


Cette fois, j’eus un large sourire totalement sincère. L’aider à aller de l’avant, c’est tout ce que je pouvais faire dans l’immédiat. Je fis alors signe à Ketsuno pour qu’elle appelle des infirmières, histoire qu’ils récupèrent le gamin. Pour l’heure, il n’y avait plus rien à dire et grand-chose à faire. Sa guérison allait peut-être prendre un mois ou deux, mais ce n’était pas comme s’il avait quelque chose d’important à faire dans les jours à venir vu l’état misérable dans lequel je l’avais récupéré. Ma cousine s’approcha tranquillement de Clotho pour le choper et le ramener à l’infirmerie. L’avenir lui tendait les bras…
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Gentillesse ? Bonté ? Culpabilité ? Remords et regrets ? Qu'est-ce qui influençait le grand colonel Fenyang à cet instant ? Il m'a fait peur. Puis rendu service. Et puis ... le noir. Je ne me souviens toujours pas. Peut-être ne saurais-je jamais ce qui s'est passé. Il me semble gentil, mais coincé, bloqué par quelque chose. Comme il dit, je reste au lit. J'ai pas. J'ai horreur de ça même. Mais en même temps, que puis-je faire d'autre ? On commence la rééducation un peu plus tard.

Les semaines passent, et voici le jour où je suis enfin en état de quitter cet endroit. L'offre du colonel me trotte dans la tête. J'y pense. Souvent même. Mais elle sonne fausse à mon gout. Je ne suis pas prêt à m'engager. Pas encore. Quand je m'engage dans une cause, c'est à 800%, corps et âme. Ce qui implique qu'elle me corresponde, que je sache ce qu'elle implique, les tenants et aboutissants. C'est sûr, ça me motive d'avoir un salaire fixe, un toit au dessus de la tête, de quoi manger tous les jours, d'avoir des amis, un travail. Mais ce n'est qu'une raison de s'engager dans la marine. Ce n'est pas une cause. Malgré la bonté dont tout le monde a fait preuve avec moi, je décide de quitter la caserne. C'est donc une nuit avec énormément d'étoiles que je m'éclipse de la base. Je ne sais pas si le colonel le sait, le sent ou le voit. Je ne sais pas s'il va venir ou pas. Je ne sais même pas s'il est là. Moi, je n'y suis déjà plus. Les soldats me laissent sortir sans aucun soucis. Je cours à travers les rues.

Je m'échappe. Je suis libre. Aussi libre qu'on peut l'être. Je suis prisonnier de ma liberté. J'avais un toit, de la nourriture, des gens. Désormais, je n'ai plus rien, je suis seul. Encore et toujours seul.




Visite au zoo Drapea11
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