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Vegetable Peak







Les deux pirates voulaient aller sur l'île qui se trouvait un peu plus loin, mais ils avaient eux-mêmes enlevé toute la toile pour prélever les vergues et s'en servir comme gaffes dans le ventre du monstre des mers. Une sacrée gaffe, rétrospectivement, songea Kurn. Mais il est toujours plus simple de s'en rendre compte après coup, justement.

« Euh, on fait comment pour y aller, Fantine ?
- On rame avec les mains ?
- Marchera pas.
- Tu pousses le bateau ?
- Marchera pas.
- T'y mets vachement de mauvaise volonté, quand même.
- Je crois qu'on prend l'eau à cause d'une avarie gastrique.
- Ce qui veut dire ?
- On coule petit à petit.
- On nagera jusqu'au riva... Marchera pas ?
- Marchera pas.
- Sauf si tu me portes.
- Et on perd le bateau ?
- C'est notre bateau, ouais, on le garde !
- Donc marchera pas, effectivement. »

Le silence devint studieux, puis ils portèrent leurs regards vers la voile posée en tas sur le pont. D'un commun accord, sans échanger le moindre mot, Fantine grimpa en haut du mât, puis prit la lourde toile tendue par la rascasse. Là, elle l'accrocha du mieux qu'elle put à ce qui servait de nid-de-pie au bateau en mauvais état.
Puis elle bondit souplement au sol, amortissant le choc d'une flexion de ses genoux malingres. Ils attrapèrent chacun un côté de la grande-voile et, se positionnant un à babord et l'autre à tribord, ils tirèrent sur le tissu pour essayer de le gonfler au vent, et s'appliquèrent même à orienter la voilure pour prendre le vent du mieux possible.

Le vaisseau s'ébranla, puis avança de quelques mètres, et commença même à prendre de la vitesse.

Puis Fantine, malgré le fait qu'elle s'accroche au bastingage avec les jambes, fut contrainte de lâcher la grande-voile, forcément. La force du vent dans la toile était trop forte pour la petite fille, minuscule, qui ne pouvait pas compter sur son poids pour tenir, à l'inverse de l'homme-poisson.
Kurn abandonna son morceau aussi et le tissu redevint immobile en tapant contre le mât tordu.

« Bon, on fait comme on a dit, Groot.
- Hein ?
- Tu pousses le bateau. ♥
- Comme... on a dit ?
- C'est moi le capitaine !
- Je peux toujours essayer...
- Allez Groot ! ♥
- Je m'appelle Kurn. »

Avec un soupir, la rascasse se laissa tomber à l'eau, par-dessus le bastingage, et ouvrit branchies et nagoires, savourant le goût de l'eau. Le goût de l'eau ? Différent. Un petit quelque chose d'indéfinissable, qu'il n'avait jamais senti auparavant. Une cargaison exotique a dû faire naufrage et le courant transporte des morceaux. Ou alors cela vient de l'île un peu plus loin...
Kurn se positionna à la poupe du navire, et s'appuya contre la coque. Puis, les mains posées contre le bois couvert de mollusques et d'algues, les épaules plaquées à côté, il se mit à battre des pieds de toutes ses forces, poussant de l'ensemble de son corps pour essayer de faire avancer le bateau.

A nouveau, celui-ci progressa de quelques centimètres. Mais c'est peut-être dû à la houle ? Sur l'embarcation, il entendit la voix de Fantine qui chantonnait :
« Avance, avance, petit bateau. Maman les p'tits bateaux qui vont sur l'eau ont-ils des jaaaaambeuhs ? ♪ »
Reprenant une longue inspiration, Kurn accentua son effort.
« Mais oui mon gros bêta sinon ils march'raient pas. ♫ »
Bloquant l'air dans ses poumons, l'homme-poisson sentit son visage rougir sous la pression, tandis que le navire avançait légèrement.

Puis, tout d'un coup, il y eut un sursaut, qui surpris agréablement la rascasse. Un battement de pied lui permit de se rapprocher à nouveau de la coque pour continuer à pousser, mais celle-ci continuait désormais sa route sans lui. Après quelques secondes à ce rythme, il plongea sous l'eau pour voir le bois s'agiter, délogeant tout ce qui s'était collé à la partie immergée du navire. Et les soubresauts du bois lui permettait d'avancer en direction de l'île. Après quelques instants à surveiller, il grimpa sur le pont.

« T'arrêtes de pousser, Groot ? Ca marchait drôlement bien, pourtant.
- Justement. Je ne pousse pas et on avance.
- Y'a un courant ?
- Non. »
Et sous leurs yeux ébahis, la grande-voile s'attacha d'elle-même aux bouts de bois qui trainaient, en se mettant en biais, pour attraper le vent, pendant que le gouvernail se mettait poliment en position pour leur faire garder le cap.

« On a croisé un sorcier drôlement balaise, Groot.
- Oui. Tu crois que c'était dans le ventre du poisson ?
- Tu crois que c'était le poisson ?
- Ou alors un des Marines...
- ... On s'en fiche, on arrive au port ! ♥ »

Effectivement, après quelques temps, leur bateau bringuebalant se faufila tout seul, comme un grand, le long de la jetée en bois pourri, et s'immobilisa à nouveau. Fantine et Kurn se regardèrent, puis descendirent au sol après avoir remercié le navire de les avoir amenés là. La rascasse crut même voir le mât les saluer une dernière fois en s'inclinant avant de reprendre sa forme normale.

« Bon, on est où ?
- Pas la moindre idée, je ne connais pas du tout cet endroit.
- Suffit de demander, Groot. Regarde faire ton capitaine ! Hep, toi ! On est où, dis ? ♥
- Vous accostez sans savoir où vous êtes ? Enfin... Whiskey Peak, première voie de Grandline.
- Grandline ?! »

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Whiskey Peak ? Première voie de Grand Line ? Fantine écarquilla les yeux de stupeur en regardant son vis-à-vis, avant de retourner vers Kurn la bouche entrouverte. Si de son côté, la jeune fille avait l'air très enthousiaste à l'idée d'être arrivé sur la première île de la première voie, ça n'était pas forcément le cas de Groot qui eut presque envie de faire demi-tour pour retourner sur leur navire... Ou ce qui restait du navire. A peine arrivé à quai que le bateau s'était déjà largement enfoncé dans le port, prenant l'eau... Fantine, quant à elle, n'était pas du tout disposée à s'en aller. Elle avait tellement à voir ! Des îles extraordinaires ! Des endroits bizarres ! Des machins étranges !

Avalant la distance jusqu'à un petit village, elle fut talonnée de près par Kurn. Elle sautillait de joie en ne manquant pas de rire au passage, d'ouvrir grands les yeux comme pour être sûre de pouvoir tout voir, tout entendre, tout sentir... Malgré les réticences de Groot, qui, de son côté, était plutôt à se questionner sur le pourquoi du comment :

« Comment est-ce qu'on a bien pu arriver jusqu'ici ?
Bah, j'sais pô !
Mais je suis encore plus loin de mon équipage maintenant...
Ouaip !
Et comment je vais faire pour les retrouver à cette distance ?
J'sais pô !
T'as pas vraiment l'air de te rendre compte.
J'sais pô !
Ni de m'écouter, d'ailleurs.
Oooooooh un marché ! J'adore ça ! »

Elle distança son seul membre d'équipage pour s'enfoncer dans le dit marché. Une dizaine de tables disposées ça et là sur la principale rue d'un village en bois. Et sur chacun des présentoirs, des légumes et des fruits, qui devaient bien faire la taille de la jeune fille. Elle s'approcha d'un, et hurla à Groot qu'elle était vachement impressionnée parce qu'ils étaient super gros. Elle en toucha, tenta même de le prendre dans ses bras sans y parvenir, car Kurn revint pour lui sommer de le reposer. Tant pis, elle passa au suivant, et dans ses bras maigrichons passèrent tomates, carottes, courgettes, endives, pommes, toutes énormes !

Fantine avait l'impression d'être une gamine en plein parc d'attraction, tout ça lui donnait faim de surcroît, mais arrivée au bout des étals, il n'y eut déjà plus rien. Sa déception en fut que plus conséquente, alors qu'elle se tourna vers Kurn avec une moue boudeuse :

« On est arrivée sur l'île la plus moisie de tout Grand Line, ronchonna-t-elle. Je m'attendais à mieux, pas qu'à un marché aux légumes mooooooua... Tu parles de légende, c'est un endroit tout pourri qui pue. »

Mais derrière eux, des cris et des hurlements se firent entendre, les obligeant l'un comme l'autre à se retourner. Et sous leurs yeux ébahis, un spectacle incroyable : Des fruits et des légumes des étals s'étaient relevés soudainement pour se ruer sur leurs vendeurs et agriculteurs sûrement. Le combat faisait rage entre les agrumes et un fermier au chapeau de paille, les carottes s'en prenaient ouvertement à une vieille femme sur sa chaise, quand les courgettes retournaient en hurlant des insanités les présentoirs du marché. Le chaos était palpable, exactement comme Fantine l'aimait :

« Ah noooon, j'ai rien dit ! »

Et elle courut dans la mêlée, a grandes enjambées, tous les crocs sortis pour se préparer au festin. Mais alors qu'elle arrivait au niveau d'une table encore debout, une carotte de sa taille, au moins, habillée d'un kimono se présenta à elle. Dans ce qui ressemblait à une main un couteau de boucher qu'il tenait dans un sabre, l'arme lui servit à repousser l'assaut d'un marchant de primeur manquant de la bousculer.

Fantine se recroquevilla, tandis que l'homme prit la fuite sous la menace. Les humains désertèrent les lieux pour aller se cacher dans ce qui ressemblaient à leurs maisons, ne laissant finalement que les légumes animés, Kurn, et elle, sur la place principale du village. Une moue boudeuse sur le visage, la jeune fille fut déçue que tout prenne fin si rapidement... Mais quand la carotte vint s'incliner et lui présenter ses respects, elle fut plus étonnée qu'autre chose.

« Je ne saurais expliquer ce qui nous anime, mais je suis certain que c'est grâce à vous... »

Groot l'interrogea du regard. Fantine pinça les lèvres. Sérieusement ?

« A moi ? »


Dernière édition par Fantine le Mar 1 Sep 2015 - 14:56, édité 1 fois
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Pour partir sur Drum Guillaume a besoin d'un navire ainsi qu'un log pose. Le problème c'est que les deux sont assez chers. La meilleure option est de trouver un groupe de civil, d'aventurier qui prendrait la direction souhaitée. En attendant ce jour, Cupidon à trouver un petit boulot de cultivateur. Grâce à la lave laissée par la pirate Aoi, l'ile est devenu un endroit où les agriculteurs n'ont aucune difficulté à faire pousser ce qu'ils souhaitent.

Grâce au bon relationnel avec les Hommes, notre assassin réussit à avoir les clefs d'une maison où les anciens propriétaires furent tués lors du passage des ombres. C'est une aubaine pour la petite famille qui va pouvoir éviter de gaspiller trop d'argent dans une auberge. C'est une petite maison déjà meubler avec pas mal de chose à l'intérieur. Faut dire que les anciens propriétaires étaient des chasseurs de primes et s'en mettaient plein les poches.

Les jours passent et se ressemblent. Guillaume va au boulot puis rentre. Le soir il part s'entrainer en hauteur pour éviter d'être vue. La différence de niveau entre lui est Clotho est bien trop grande c'est pourquoi il s'entraine pour améliorer chacune de ses capacités.

Tout porte à croire que cette journée aller être similaire aux autres. Coop fait une sieste dans le salon tandis que sa femme prépare le déjeuner. Mais voilà, on entend des cris non loin de là qui doit surement suivre par un mouvement de foule vu que les cris s'éparpillent. Il se passe quelque chose mais malheureusement Nora ne peut voir par la fenêtre ce qui se trame à cause du simple fait qu'elle soit aveugle. Madame sort de la cuisine et s'approche du canapé où se trouve son mari. Un peu à droite on trouve un berceau où dors paisiblement la petite. Nora saisit la main de son mari puis le réveil délicatement.

-Guillaume ♥. Guillaume ♥.

Juste son prénom est prononcé d'une voix mielleuse qui est pour le moins agréable. L'assassin ouvre les yeux petit à petit et comme d'habitude il se met à sourire.

-Oui mon cœur? ♥
-Il se passe quelque chose dehors. Tu peux aller voir s'il te plait? ♥
-Mm. J'irais voir plus tard.

Nora pince légèrement son époux au bras.

-Aie. Mais ...

Puis madame lui fait un petit sourire comme si cela allez soigner la douleur.

-Il se passe quelque chose dehors et ça semble dangereux pour le peuple.
-Mm. Donne moi encore deux minutes et je me lève.
-Je te prépare tes affaires?
-Non pas pour le moment.
-Tu peux me chercher des tomates aussi. J'en ai plus pour le déjeuner. ♥

Cupidon finit par se lever et effectue son petit rituel avant de sortir. Un bisou sur le front de son bébé ainsi que sur celui de sa femme. Il se parfume comme à son habitude et s’habit d'un simple pantalon un peu abimé tout comme le t-shirt.  Comme arme il prend une simple dague qu'il cache dans son pantalon. C'est partie, le voilà dehors en train de s'étirer un peu après avoir baillé. D'après sa femme les cris provenait de la direction du marché. Alors Coop s'y rend et voit une scène peu commune. Des légumes se tiennent debout et certain se prosternent devant une fille aux cheveux bleus. Il y a aussi une sorte d'arbre d'une grande taille tout aussi vivant. Sur le coup ça fait un choc. Il va falloir enquêter pour savoir comment des légumes peuvent avoir une vie. Peut être une espèce inconnue de créature tout comme les hommes poissons. Là ça serait des hommes légumes.

Guillaume s'approche des étalages sans se faire repérer et cherche des tomates pour sa femme. Il fait son marché comme d'habitude et ramasse quelques tomates. Avec des pas légers il se promène et finis enfin par être remarqué par une grande tomate bien rouge.

-Relâche ma famille !
-Ta famille?
-Fait pas de mouvement brusque et pose les tomates.
-Ah ! Je n'avais pas compris. Mes excuses.

Guillaume pose délicatement les fruits et comme à son habitude il adresse un joli sourire à ses interlocuteurs.

-C'est la première que je rencontre des hommes-légumes. C'est un honneur...

Mais la tomate ne le laisse pas terminé et lui donne un coup de poing au visage. D'autres Fruits et légumes arrivent pour donner une belle correction à Cupidon qui se met à courir comme un simple civil dans le marché pour fuir.

-Hey la fille aux cheveux bleus. Tu peux rappeler tes amis s'il te plait ? On n'agresse pas des gens pour un malentendu tout de même.

Il semblerait que celle-ci se marre ce qui oblige Guillaume à prendre la fuite. Il ne peut pas agir pour deux raisons. La première est le fait qu'il n'a pas d'information sur ces intrus. La seconde c'est qu'il a le visage découvert et révélé son identité lors de ses agissements peuvent lui créé énormément de problèmes. A cause du fait qu'il est parfumé, Cupidon prend de nombreux chemins avant de rentrer chez lui.

-C'est moi.
-Tu as pensée à mes tomates?
-Oui. Mais elle ne voulait pas tellement que je les emporte.
-Qui ça, Madame Tullo?
-Non, une grosse tomate.


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Kurn regarda autour de lui, voyant les fruits et les légumes, pour la plupart géants, faire fuir les humains en leur tapant dessus. Puis il recentra son attention sur la carotte géante qui leur faisait face et qui, agenouillée au sol, regardait Fantine par en-dessous.
« Goshujin-sama, merci de nous avoir éveillés.
- Goshu-quoi ? Moi, c'est Fantine. ♥
- Fantine-sama, nous sommes à vos ordres.
- A mes ordres ? Trop cool ! Mais vous êtes qui ?
- Je suis Ninjin-san, le premier samouraï. En nous conjurant dans ce marché, nous avons pu assister à la traite infâme que nos familles subissent. Ils sont élevés uniquement pour mourir, avalés goulûment par des humains totalement oublieux de leur sacrifice. Sacrifice qui n'est d'ailleurs même pas consenti.
- Euh...
- Cependant, nous restons à votre service, Fantine-sama.
- C'est moi qui vous ai réveillés ?
- Oui, Fantine-sama.
- Dis, Groot, t'as une explication ?
- Le sorcier était vraiment très fort ?
- T'es sûr ?
- Pas du tout.
- Il me semblait bien.
- Goshujin-sama, si je puis me permettre...
- Oui, Carotte ?
- Vous avez utilisé les pouvoirs d'un Fruit du Démon. Je reconnais bien là les effets de l'un de nos lointains cousins, capable d'octroyer des capacités hors normes en l'échange d'un handicap faible : l'incapacité totale de nager.
- J'ai mangé un Fruit du Démon ?!
- Le nom est effrayant, commenta la rascasse. Tout comme la perspective de ne pas pouvoir nager.
- Trop cool ! ♥
- Mais visiblement je suis le seul à le penser.
- Quels sont donc vos ordres, Fantine-sama ?
- Ben, euh... Vous voulez attaquer les humains ?
- Nous voulons libérer nos femmes, nos enfants, nos aïeux, nos amis, tous prisonniers des étagères, des frigos et des cageots de l'ennemi.
- Ca a l'air marrant, faisons ça !
- Tu es sûre, Fantine ? Ce n'est pas un coup à se mettre à dos la totalité de la population de l'île ?
- Si, sûrement !
- Mais alors...
- Ca sera drôle ! ♥
- Bon...
- Il nous faut une base militaire, Fantine-sama, Groot-dono.
- Je m'appelle Kurn.
- C'est quoi, le grand machin, là-bas ?
- Le marché couvert, Fantine-sama.
- Allez, on prend ça. »

Sur un signe de main de la carotte, des mains ?! les légumes et les fruits maintenant réveillés, et pour la plupart géants, se dirigèrent vers le marché couvert, le seul bâtiment avec un petit peu d'ampleur dans les environs. Une cosse géante se plaça comme sentinelle à une extrémité, tandis qu'à l'autre se positionnaient deux potirons.
A l'intérieur, les créatures maintenant animées d'une vie propre firent leurs courses, ramassant armes en état plus ou moins avancé de délabrement et vêtements traditionnels correspondant à leur statut de samouraï de la maisonnée de Fantine.

Et, assis en cercle au centre du marché sous les regards attentifs des autres, ils reçurent quelques informations sur la situation.
« Il y a quelques mois, commença Ninjin, la population de l'île fut décimée par la porteuse d'un de nos puissants cousin.
- Hein ?
- Un fruit du démon, Fantine.
- La lave recouvrit la terre, tua les hommes. Les rares survivants, dénués de tout, décidèrent alors de faire peser le poids de leurs existences sur la nôtre. Ils nous cultivèrent sans relâche, utilisant la terre pleine de minéraux pour nous faire pousser toujours plus vite, toujours plus gros.
- Je vois.
- Nous devînmes plus nombreux, Fantine-sama. Mais également plus asservis que jamais. Chaque matin, l'un ou l'autre d'entre nous disparaissait du voisinage pour ne jamais revenir. Parfois, même, alors que la durée des jours baissaient petit à petit, des quartiers entiers s'évanouissaient dans la journée, ne laissant plus que le sol, dur et nu, comme témoin.
- Les récoltes ?
- Il n'y a pas de nom pour couvrir de telles atrocités, Groot-dono. Ma femme et ma fille sont mortes ce jour-là. C'était... » La voix de la carotte se brisa.

« C'était son anniversaire... »

Un long silence fit suite à l'aveu de tristesse. La douleur à l'état brut dans les yeux de la carotte géante dissuada Kurn de faire le moindre commentaire. Les légumes et les fruits, eux aussi, avaient souffert du joug des humains, tout comme les hommes-poissons en leur temps et, dans une moindre mesure, maintenant encore.
« Profitant de la fertilité des sols, du soleil et de la pluie, les humains se mirent à cultiver toujours plus gros. Rapidement, un concours vit le jour. Le concours du plus gros fruit de l'année. Vous êtes venus ce jour-même, celui où un jury allait nous examiner sous toutes les coûtures pour nous évaluer. Puis nous découper, et nous manger.
Le hasard a voulu que vous veniez... Non, je refuse de croire au hasard. C'est le Destin. Nous sommes désormais les Légumes Révoltés (LR). En nous alliant aux Fruits Niveleurs (FN) et à l'Union Démocratique des Insurgés (UDI), nous allons faire souffler un vent de changement sur cette île, Whiskey Peak !
Elle sera renommée Vegetable Peak !
- WOOOOH ! »

Le discours avait l'air de convaincre tout le monde, sauf un brocoli qui s'approche à genoux :
« Bonjour, je représente l'Ecole Elementaires des Légumes Vivants (EELV), et je voudrais souligner le fait que...
- Vous n'avez pas voix au chapitre, vous êtes trop peu nombreux. D'après les votes, nous pouvons...
- Mais justement...
- En tant que Fantine-sama, cheftaine de la Révolte, capitaine de Groot, je décide qu'on fera la Révolte !
- Voilà, donc EELV se tait et suit le mouvement.
- Oui, Ninjin-san, ainsi en a décidé Fantine-sama. »

Le calme retomba à peine quelques secondes avant qu'un des potirons ne roule à l'intérieur du marché couvert.
« Les humains ! Ils nous attaquent !
- Aux armes, fruits et légumes ! Jamais plus nous ne serons mangés et jetés ! Il est temps de nous battre... Pour notre Liberté ! »

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Le Navire de la Commandante Ichidura Kamuto était à l'arrêt depuis bien trois heures à cause d'une communication s'éternisant. La jolie blonde prenait l'air sur le pont en attendant des nouvelles de son équipe chargé des communications. L'un d'eux revint vers la jeune femme, qui regardait son vernis en faisant la moue. Pas bien grand, des cheveux de couleurs pailles lui tombant sur le front, sous une casquette un poil trop grande pour sa petite tête, il semblait empoté sur ses appuies, tandis qu'il se plantait devant sa supérieure en cherchant son attention :

« Matelot, un problème ?
Eh bien... Commandante, nous venons de r-recevoir un appel assez... troublant en fait...
Tu veux bien me dire ça en lapin s'il te plait ?
Euh... D'accord, fit le matelot Beugs Benny en se concentrant quelques secondes, le temps d'une transformation éclaire en lapin.
Trop choupi ! ♥ »

Ichidura se rua sur lui pour le prendre dans ses bras, le soulevant dans les airs en tournoyant sur elle-même, les joues rosies, les yeux papillonnants et plein d'étoiles, digne d'une petite fille devant une licorne qui vomit des arcs-en-ciel :

« Mais c'est qui ce mignooon petit lapiiin, mais oui, mais c'est Beugs ! Rouloulou ! Trop mignon !
Commandante, il y a du trouble sur Whiskey Peak et... Il fut coupé dans sa phrase quand la blonde lui attrapa ses joues poilues en hurlant dans ses grandes oreilles :
Oh j'adore quand il parle, y'a ses mignonnes petites moustaches qui bougent, c'est trop mignon, trop trop mignon !
Oui bref, tout ça pour dire qu'apparemment, les fruits et les légumes du marché ont organisé une révolte conséquente et mis à sac le marché plus tôt dans la journée.
Trop choouuu- attend, quoi ? Les fruits et les légumes ? Reprit-elle avec un sérieux implacable et surprenant.
Oui, Commandante. Les fruits, et les légumes...
C'est assez bizarre pour qu'on y fasse un tour ! »

La curiosité piquée à vif, les hommes de son navire se mirent au garde à vous quand la jeune femme se tourna vers eux. Beugs toujours dans ses bras, elle ne manquait pas pour autant de crédibilité en donnant ses ordres d'une voix assurée et forte :

« A bâbord toute, direction Whiskey Peak ! Beugs, reprenez contact avec votre source sur place, je veux un rapport détaillé de tout ce qu'il s'y passe pour être prête à l'arrivée ! ♥
Bien commandante...
Trop chou ♥ ♥ ♥ ! »

*

La contre-attaque fut aussi épique que la première. Bien que cette dernière avait bénéficié de l'effet de surprise et assurée ainsi à la troupe des légumes révoltés la victoire par ce biais, ce deuxième round ne manqua pas d'arracher à Fantine des « Ouh ! », des « Haha ! » et quelques conseils gratinés du style « non, vise en dessous de la ceinture pour lui ! » ou encore « un coup de pelle, un coup de pelle ! » sous le regard mitigé de son compagnon rascasse.

« Fantine ?
Oui ?
Ça t'intrigue pas de savoir faire ça, maintenant ?
Bah... Nan ?
Bien... T'es sûre ?
Oui ! Mais qu'est-ce que t'as ? Tu peux pas profiter, comme tout le monde ?!
Si si, bien sûr. Mais des combats où des humains se font prendre une déculottée sévère, j'en ai vu d'autres...
Par des légumes ?
Ça, jamais, j'admets. »

Le rascasse croisa les bras finalement, avant de se repencher vers elle, d'autres questions au bord des lèvres :

« Mais tu animes des objets, Fantine, c'est quand même quelque chose !
C'est cool hein !?
Oui, mais outre ça, est-ce qu'ils t'obéissent ?
Bah j'en sais rien ! Ouais, non, peut être, j'sais pas.
Est-ce qu'ils peuvent se retourner contre toi ?
Boooh...
Est-ce qu'ils peuvent être plus fort que toi ?
Mais naaan, qu'est-ce que tu causes ?
Et est-ce que tu peux animer des trucs plus gros que toi ? Comme... Le bateau qui m'a fait coucou tout à l'heure ?
J'en sais rien Grooot... Tu m'ennuuuuiiiies...
Mais Fanti-
Non ! Tu te tais, ou mon second, ça sera le samouraï carotte à ta place !
T'as pas retenu son nom, pas vrai ?
Pas du tout, mais samouraï carotte, c'est très bien.
Qu'est-ce que je fais de ma vie, moi... »

Un soupir échappa à la rascasse, et au même moment, le fier guerrier menant la bataille se fit sauvagement renvoyé à terre par un homme sous une capuche. Assistant au spectacle, Fantine bondit de sur son siège pour se lever, en hurlant d'une voix suraiguë :

« Samouraï carotte ! Elle agrippa la main de Kurn pour le forcer à se relever de son présentoire-siège de fortune, et le secoua dans tous les sens en désignant l'encapuchonné du doigt : Eh ! C'est qui lui ! Groot ! Il est en train de tout casser ! Va lui défoncer la tête ! Je l'aime pas ! Il se cache sous sa capuche parce qu'il est sûrement moche en plus ! Rouuuuuuh ! Je le hais Groot, je le haaaaais !
Ok, ok, je m'en occupe, fit la rascasse en s'avançant d'un pas lassé.
Chouette ! »

Et sur ces mots, la jeune fille arrêta son caprice en s'abstenant de manger du maïs soufflés.
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Ce n'est pas quelques fruits qui allaient avoir raison d'un peuple endurcit de grand line. Le brave Gaston et ses trois fils lancèrent un rassemblement en frappant à de nombreuses portes. Faut dire qu'ils avaient beaucoup investie dans l'agriculture et voire toute une récolte partir en fumer de la sorte était trop pour eux. Alors un groupe d'hommes se rassemble pour reconquérir le marché.

-Fiston je vois pas Guillaume. Tu l'as appelé?
-Oui. Sa femme m'a dit qu'il était au boulot.
-AAh celui-là toujours à se tuer à la tâche. Pas grave on est bien assez.

Au boulot, c'est une vérité. Mais pas dans son petit job des derniers temps. C'est avec sa capuche et son équipement d'assassin que notre Cupidon se rend au marché. Il commence à peine sa mission d'espionnage que les civils arrivent et qu'un combat commence.

...

On retrouve Guillaume sur le champ de bataille et le voilà qui fait face à Kurn. Un homme-rascasse de plus de deux mètres qui force l'assassin à levé la tête pour voir où se situe la tête de l'adversaire. Armée d'une épée, Cupidon la rabaisse un instant pour tenter une dernière négociation.

-Dernière chance. Rappelez vos légumes où je serais forcé de vaincre tout ce qui menace le peuple.

Faut dire que Kurn ne donne pas l'impression de vouloir combattre. Vouloir ou ne pas vouloir, là n'est pas la question car l'homme-poisson décroche un coup de poing tel un karatéka. Faut avouer que le grand à de l'allonge et touche l'assassin au niveau du torse. Ce dernier est projeté en arrière mais s'était préparé à toute éventualité. Même s'il n'est pas parvenu à esquiver le coup, il a pu réagir en tenant fermement son épée d'une main puis en lançant un couteau de lancer avec l'autre.

Guillaume réussit à se réceptionner et évite la chute. Le niveau de celui-ci et totalement différent des fruits et légumes. Si on part dans l'optique où il semble être le bras droit, la fille aux cheveux bleus doit être encore plus terrifiante. Alors le combattre sera une perte d'énergie ce qui avantagera certainement Fantine. Parfois pour gagner une bataille il faut simplement s'attaquer aux bonnes personnes. Kurn avance d'un pas lent vers sa cible mais il ne va pas avoir droit à son duel. Cupidon prend une table en bois où sont disposées plusieurs caisses et la lance sur l'homme-poisson qui perd de vue son adversaire un bref instant. Enfin, c'est suffisant pour un assassin digne de se nom pour disparaitre.

Le second de Fantine cherche l'homme encapuchonné mais ne le trouve plus. Guillaume est bien dans les parages mais il se déplace tel un homme de l'umbra, de cachette en cachette. Le plus grand problème c'est bien la fille aux cheveux bleus. Alors s'il réussit à la mettre hors-service la victoire sera sienne. Le problème c'est que Cupidon n'a pas de dossier contre ces inconnus alors il est hors de question de les éliminer. Après avoir réfléchit quelques instants il trouve un plan de bataille.

Il se rapproche du marché couvert et grimpe sur un poteau pour passer au-dessus des stands. Puis grâce aux bâches qui couvrent les étalages l'assassin se déplace en hauteur sans être repéré jusqu'à se trouver sur le poteau le plus proche de Fantine. Il coupe rapidement un grand carré de bâche au-dessus de la pirate qui lui tombe dessus. Au même moment Cupidon saute dans le trou pour donner un puissant coup sur la tête de la fille histoire de l’assommer et grâce à la bâche qui est tombée elle ne le voit pas venir de un, et de deux ça lui sert de sac pour porter la fille s'il réussit à l’assommer.
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Et l’assassin disparut. Kurn ne voulait même pas vraiment se battre, juste faire diversion le temps que les Fruits et Légumes Niveleurs (FLN) fassent leur office, à savoir débouter définitivement les humains qui tentaient de prendre d’assaut le marché couvert.
Ce ne fut qu’à la disparition de l’homme mystérieux qu’il se rappela l’existence de Respora sur son dos. Il faudrait qu’il pense à s’en servir, à défaut de trouver un porteur qui en soit digne. Mais je suis nul avec des épées… Il faudrait peut-être aussi que je m’entraine un peu.

D’un revers de la main, la rascasse envoya voler un humain qui s’était approché un peu trop près de lui. Sans même forcer. Il se mordit l’intérieur des joues, un peu inquiet à l’idée que le paysan soit mort. Mais un râle le rassura rapidement alors que l’inconnu se redressait puis se laissait à nouveau tomber.

Bon. Et l’assassin ?

Un cri poussé par la voix nasillarde et suraigüe de Ninjin-san le fit se retourner brusquement. Et là, l’encapuchonné se trouvait à l’endroit où trônait fièrement Fantine quelques instants auparavant. A côté de lui, un grand sac constitué d’une bâche, dans laquelle une forme se débattait sans trouver, pour le moment, la sortie.
Courant sur ses petites jambes de tubercule, le samouraï quitta la ligne de front, laissant la situation à ses coéquipiers, qui resserrèrent les rangs. Ninjin rengaina son sabre en pleine course du geste vif de celui qui avait fait cela toute sa vie. Arrivant au niveau de l’homme en gris, il dégaina vivement, tentant de trancher en deux au niveau de la poitrine celui qui avait osé s’en prendre à son maître.

« Iai ! Goshujin-sama, ce Ninjin est là pour vous protéger ! »

Hélas, l’assassin esquiva prestement d’un pas en arrière. Cependant, le sac ne suivit pas le même chemin et fut coupé net juste sous la main de l’homme. De la bâche jaillie Fantine, toutes griffes dehors. Elle se jeta d’un bond de félin sur celui qui avait tenté de la kidnapper, les ongles en avant pour lui égratigner le visage.

Et probablement lui arracher les yeux, histoire de lui apprendre.

Malgré la vélocité de l’attaque, elle ne laissa que quatre trainées rouge carmin sur les joues de l’agresseur qui, d’un mouvement fluide, attrapa la bâche en tissu et la lança en l’air pour disparaître dans la foulée.
Kurn, qui observait l’affrontement, se trouva soudainement distrait par une nouvelle poussée humaine. Il ne ressentait plus vraiment d’empathie pour ces paysans armés de fourches pour les plus rares d’entre eux. Les autres avaient soit cambriolé une armurerie, soit avaient toujours été aussi lourdement armés. Sabres, faucilles, et même fusils et mousquets, la piétaille était assez équipée pour faire face à n’importe quelle attaque.

Dégainant Respora, il découpa un poteau proche, goûtant la sensation étrange, le poids pesant sur son bras droit et son poignet. Et, pourtant, la capacité à trancher le bois comme s’il avait effectué un coup du tranchant de la main.
L’étal tomba dans un petit son de planches s’entrechoquant. Attrapant de la main gauche la table que l’assassin lui avait lancée, il l’envoya à son tour sur un groupe de tirailleurs qui s’apprêtaient à faire feu. Le temps qu’ils se dégagent, la rascasse était sur eux et abattait sans aucune technique son arme, laissant des blessures superficielles et s’attardant surtout à découper les armes à feu.

Après quelques instants un peu destabilisants, le combat prit fin, les humains ramassant leurs clics et leurs clacs et prenant la fuite, abandonnant là leurs armes de concours. Le FLN (Fruits et Légumes Niveleurs) levèrent les leurs au ciel pour célébrer leur victoire.
Se réunissant sur la petite place devant le marché couvert, il fut temps de faire un petit débrief de la situation :
« Goshujin-sama ! Je suis parvenu à vous protéger au péril de ma vie, et nous avons gardé le contrôle du marché couvert.
- Félicitations, Carotte. Mais le méchant monsieur…
- Désolé, Fantine, il a brusquement disparu alors que j’allais…
- Vous avez échoué dans votre tâche, Groot-dono. Et, en échouant, vous avez mis en danger la vie de Fantine-sama.
- Ecoutez, Ninjin, sachez que j’ai prêté serment de…
- Vous êtes inefficace. »
La rascasse jeta un regard mauvais au samouraï. Puis secoua la tête et desserra son étreinte sur Respora, qu’il rengaina au baudrier qu’il portait dans son dos. Là où l’arme le gênait le moins.
« Je pense que nous devrions partir, Fantine. Ils savent que nous sommes ici et que tu es le capitaine. Tu es donc en danger.
- Ce sera plus marrant ici !
- Je seconde l’avis de Groot-dono. Nous devrions rassembler nos forces et entamer de nouveaux recrutements au Rocher de la Culture, à l’écart de la ville. Une fois là, nous pourrons marcher sur les humains et les empêcher de davantage nous faire souffrir.
- En plus, il y a des assassins.
- Oui mais je veux…
- Fantine ? On aura pleins de nouveaux amis.
- … Bon, d’accord. Mais tu me promets qu’ils seront chouettes ?
- Promis. »

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Le navire d'Ichidura venait à peine de frôler le quai du port modeste de Whiskey Peak. A bâbord, les quelques marins de son équipage eurent l'occasion d'apercevoir un bateau prenant l'eau depuis un long moment, puisque juste le mât dépassait encore de la surface. Devant leurs yeux, les villageois étaient rassemblés, et le jeune Beugs alla immédiatement à leur rencontre pour entamer des négociations ou ce qui y ressemblait. La blonde, quant à elle, resta sur le pont de son bâtiment, contemplant l'île où elle venait de jeter l'ancre.

Un petit coin bien médiocre, à l'évidence, qui avait perdu de sa superbe d'antan. Les cactus n'étaient désormais que de la paille rabougrie ayant trop cuit au soleil. La Reine rouge avait fait des ravages irréversible sur l'architecture des lieux...

« Beugs, au rapport ! Tonna-t-elle froidement.
Oui Commandante... Le blondin revint au pas de course, tandis que la jeune femme mit enfin pied à terre. Euh bah du coup, on a parlé à un des habitants, ils ont réussi à capturer une tomate de là-bas et...
Tu veux pas dire ça sous ta forme de lapin ? ♥
Commandante, c'est... C'est pas le moment en fait...
Bon bon, continue, fit-elle la mine amère ne pouvant cacher sa déception.
Bien, ils l'ont fait parler, et apparemment les légumes se sont retranchés au Rocher de la Culture, à l'écart de la ville.
Pourrais-je parler à leur otage ?
Eh beh en fait...
Hm ?
Ils l'ont mangé juste après.
Ah d'accord... »

Elle jeta un coup d'oeil aux villageois par-dessus l'épaule de son second, poussant un long soupir désapprobateur. Avec une bande de cul-terreux et de bras cassés comme eux, elle n'allait pas aller bien loin.

« Mais apparemment, les légumes ont été animé grâce à une jeune fille aux cheveux bleus. Ils n'en savent pas plus, mais suspectent de la sorcellerie ou le pouvoir d'un fruit du démon.
Je vois...
Du coup, on peut envisager que mettre la main sur la jeune fille aux cheveux bleus pourrait mettre fin à tout ça.
En effet, bien penser Beugs. Redis-moi ça en lapin ?
Madame, je-
Non, c'est bon. Je plaisantais. Tu iras dire aux habitants que nous nous chargeons de la prochaine offensive, je vais m'occuper de ces importuns qui jouent avec les lois de la nature.
Bien commandante ! »

*

« Oui mais du coup, ce tocard en capuche, c'était quiiii ? Hurla Fantine en ronchonnant à moitié.
Aucune idée, répondit Kurn.
Nous cherchons a en savoir plus à son propos, poursuivit le Samouraï Carotte assis à côté de la jeune fille.
Il est pas drôle du tout ! Je l'aime pas du tout du tout du tout ! »

Si elle était frustrée d'avoir manqué de se faire kidnappé aussi bêtement parce que Groot n'avait pas été fichu de lui mettre la main dessus et de lui casser les dents comme prévu à la base ? Extrêmement. Et en colère aussi. Parce qu'elle n'avait pas du tout apprécié la manière dont l'homme camouflé l'avait traité. Elle n'était pas qu'une vulgaire patate qu'on pouvait mettre dans un sac-bache comme bon lui semblait. Elle était en train d'aider à mener une révolte très importante et surtout très amusante !

Contrariée, elle ronchonna encore un bon moment, tandis qu'elle voyait défiler sous ses yeux des dizaines et des dizaines de légumes en tout genre. A chaque fois, elle avait le même geste, elle les touchait, les uns après les autres, pour leur donner vie. Tous étaient atypiques, différents, amusants. Et plus ça allait, plus la jeune fille les appréciait. Bien sûr, cette capacité commençait à poser des questions, et elle n'était visiblement pas la seule à s'interroger :

« Tu penses que c'est normal que ça dure aussi longtemps, les effets ?
C'est peut-être une zone, Groot. Tant qu'ils sont près de moi, eh bien, ils vivent.
Mais alors, pourquoi le contact ?
Hm... ça, je sais pas. C'est peut-être l'île alors. Elle a des propriétés spéciales, ou un truc du genre !
Ça pourrait être à cause de ça, ouais... Mais ça veut dire que si on s'en va et que les légumes gagnent la bataille, on va laisser une île déserte derrière nous...
Toute façon, l'endroit est pourri... On est tombé sur le coin le plus moisi de tout Grand Line.
Je veux bien t'accorder ça...
Autant s'amuser ! On se moque bien de ce qu'on laisse, c'est juste génial de pouvoir faire tout ces machins ! »

La première révolte des légumes de toute la planète ! C'était inédit, et fascinant ! Kurn pouvait arrêter de jouer les coincés et retirer le balai qu'il avait enfoncer dans son fondement deux minutes pour profiter de l’événement !

« Quoi de prévu, Samouraï Carotte ?
Prochaine mission, nous allons prendre la ville et faire partir les humains de cette île, puis nous instaurerons une démocratie équitable et juste entre toutes les espèces de fruits et de légumes de l'île.
Ça sonne chouette ! Kurn, ça veut dire quoi équitable ?
Laisse tomber. Vous voulez lancer ça quand ?
Dès demain matin. Moins ils auront de répit, mieux ça sera. »

Ça promettait d'être vraiment fun ! Et ça n'était pas Fantine qui allait s'en plaindre bizarrement.
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La nuit tombe.

Les citoyens ont la chance d'avoir croisé des marines en ce jour. Ils peuvent vaquer à leur occupation et laisser les forces de l'ordre faire leur métier. Dans le bar du coin chacun raconte son combat contre un légume ou un fruit et faut avoué que l'ambiance est plutôt bonne. Comme à son habitude, Guillaume préfère passer la soirée avec sa petite famille. Ils se promènent le long de la mer en écoutant la mélodie des vagues.

-Guillaume ? ♥
-Mm?
-Tu semble bien songeur.

Cupidon porte le bébé tandis que sa femme passe devant lui en penchant la tête.

-On fait une course? Trouve moi un terrain dégagé et on se fait un cinquante mètre.
-Chérie j'ai pas trop la tête à ça.
-A vos marques.
-Avec ces hommes-fruits qui font des leurs.
-Prêt...
-Puis le problème de ma ...
-Partez !

Guillaume attrape le bras de sa femme alors que celle-ci s'élance. Il la met dans une autre direction et fait finalement la course avec elle. Le couple court au bord de la plage puis comme d'habitude c'est Nora qui gagne. Ils rigolent puis elle se moque de son mari en lui tirant la langue.

-Déjà que j'ai du mal à faire jeu égal lorsque je tiens pas Noémi. Alors là.. Tricheuse ♥.

-Que ça te serve de leçon ! Tu trouvera toujours plus fort que toi dans un domaine.
-Je sais bien.
-Alors arrête de te prendre la tête. Non mais oh ! Tu perds presque tous tes combats parce que t'es nul lorsqu'il faut faire mal à l'autre. Par contre, je t'ai jamais entendu perdre lorsqu'il fallait défendre parce qu'un cupidon est tellement amoureux qu'il se surpasse lorsqu'il faut défendre les choses qu'il aime. J'ai pas épousé un assassin, mais un amoureux.

Après la petite leçon de morale de sa femme, notre homme souris bêtement comme l'amoureux qu'il est. Cupidon n'arrive pas à retenir son sourire.

...

A l'aube des ivrognes trainent encore dans les rues et ont la surprise de croiser les premiers fruits et légumes. Une belle attaque matinale où cette nourriture n’hésite pas à entrer chez les gens pour les expulser. Il y a de plus en plus de bruit ce qui réveil de plus en plus de monde. Gaston qui avait pris contact avec la marine les appels immédiatement pour les informer de la situation. Ce bon vieux Gaston. Un homme digne qui en a vécu des choses. Mari d'une épouse assassiné. Père d'une douzaine d'enfants dont il n'en reste plus que trois. Alors en attendant les renforts il compte bien agir.

-Papa, ils sont beaucoup plus nombreux qu'hier.
-Lâchez-moi ! Roooh ! J'vais tous les buter à la pelle j'vous dis. J'ai fui devant l'équipage d'Aoi. Je me suis juré que c'était la dernière fois que je tourner le dos à mes amis, ma famille. Je vais leur montrer moi ce que ça fait de s'en prendre à Gaston Furlubur !

Avec ses gros bras bien viril, il sort armer de sa pelle.

-Léon, Marine, Simon, Emric, Sophie, Elise, Mino, Paul, Victoria puis ma femme Élisabeth. Je ne vous oublie pas.

Une aura de fureur se dégage de Gaston qui rentre dans le tas. Il frappe de toutes ses forces et envole tous ceux qui ose se mettre sur son passage. Suite à cet acte de bravoure d'autres hommes sortent de chez eux. Mais le samouraï carotte n'a pas l'intention de laisser cette contre attaque aller plus loin. Il décide de se charger du meneur en un coup. Le brave homme est rapidement débordé par ses adversaire ce qui donne une belle ouverture au samouraï qui se lance.

-Iai !

Sauf que cette fois les rôles sont inversés. C'est Guillaume qui surgit brusquement pour bloquer l'attaque du samouraï et sauve son camarade. La même capuche, le même gabarit puis il sort Gaston du milieu de la foule. La bataille cesse un instant.. . . Tous les combattants reprennent leur respiration tandis que la fille aux cheveux bleus semble donner des ordres. Cupidon trace une ligne au sol grâce à son épée.

-Je défendrais ma position et ces civils. S'il vous plait ne franchisez pas cette ligne.

En réalité Guillaume se trouve juste devant sa maison. Alors s'il flanche ce n'est pas que les civils qui vont subir mais aussi sa famille. Alors il combattra peu importe le temps qu'il faudra pour que la marine arrive. Il se battra.
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L’attaque, si je puis dire, portait ses fruits et légumes. Une bonne récolte de pêches envoyées dans les faces des habitants humains de Whiskey Peak. Kurn culpabilisait presque de s’en prendre à des civils innocents. Mais comme il s’agit d’une demande Fantine, et que je lui dois la vie… A défaut de pouvoir rembourser la dette d’Honneur de mon grand-père envers Maxwell Toreshky, je peux toujours payer celle que je dois à Fantine.

Avant de retourner voir Maxwell, évidemment. S’il est encore en vie.


Depuis tout ce temps, avec les événements qui semblaient s’enchainer à une vitesse folle, il n’avait pas eu le temps de consulter les journaux. Et donc d’en apprendre, s’il y avait quoi que ce soit à savoir, davantage sur le sort des Héritiers, et surtout de leur capitaine. Les autres n’étaient jamais que des alliés de circonstance, encore que sympathiques, pour la plupart.

Kurn s’ébroua. Malgré le fait qu’il n’était pas en première ligne, comme les fruits et légumes, il restait sur un champ de bataille. Et il devait quand même protéger son nouveau capitaine, encore qu’ils ne formaient qu’un équipage de deux, au final.
Leur offensive fut soudainement arrêtée quand l’encapuchonné de la dernière fois réapparut, débouta Ninjin-san et traça une ligne au sol pour leur signifier de ne pas la dépasser. S’il vous plaît ? Et puis quoi encore ? On leur sert le smoothie, aussi ? Les Fruits et Légumes ont aussi droit à leur liberté ! Comme des Hommes-Poissons et des Sirènes !

« Je m’en occupe, Fantine, je veux ma revanche.
- Kurn-dono, considérant votre échec précé…
- Vous souhaitez parler du vôtre, d’échec ? Hors de mon chemin, gronda la rascasse.
- Vas-y Groot, défonce-le, ce méchant ! J’t’ai déjà dit que j’l’aimais pas du tout ? Marrave-le ! ♥ »
Pour faire face à l’épée tenue par son adversaire, il dégaina Respora, et la soupesa brièvement. Le poids de l’arme lui était tout sauf familier, et il n’avait qu’une très vague idée de comment s’en servir. S’il l’abattait comme un hachoir de boucher, sûrement ?

Son premier coup vola directement vers la tête de l’assassin, qui se baissa souplement en dessous tout en maintenant son épée en garde. Au vu de la différence d’allonge entre les deux épéistes, cela demanderait de lui de se rapprocher. Grand bien lui en prit de jouer prudemment, car le genou de l’homme-poisson était prêt à décoller pour lui refaire le visage.
Le coup suivant de Respora trancha en diagonal, tout en puissance, mais l’homme dévia le coup d’une torsion du poignet, et la lame alla se planter dans le sol. Le temps que Kurn la retire, Guillaume avait fait un pas en avant, laissé une zébrure rouge sur le bras de son adversaire et avait reculé à nouveau.

La douleur le tirait légèrement mais ne devrait pas le gêner pour la suite du combat. Encore que le sang coulant le long de son avant-bras irait à terme souiller la garde et donc rendre sa prise glissante. Au pire, je repasse à mains nues… Mais je veux essayer encore un peu.
Laissant échapper un grognement sauvage, il plaça sa main gauche en position de tranchant, doigts tendus. A la prochaine incartade de l’homme en gris… Il tenta cette fois d’attaquer plus légèrement, déplaçant presque pataudement son arme.

Je ne veux pas me faire à nouveau parer et dévier.

Mais le coup sans puissance fut cette fois bloqué par l’assassin, qui envoya de son bras gauche une volée de trois couteaux de lancer. A moitié surpris par ce changement de style, bien qu’il aurait dû le prévoir, Kurn n’en balaya que deux, le troisième s’enfonçant dans sa cuisse. Il l’attrapa puis l’arracha en montrant les dents, avant de le jeter sur le côté.
L’odeur de son propre sang monta à ses narines, mais il l’ignora, l’élimina, tout comme il éliminait les cris des villageois, des légumes, et surtout ceux suraigus de Fantine, dont le timbre de voix dominait tous les autres.

Fini de jouer. Trois passes d’armes, deux blessures. Je ne compte pas finir en charpie, surtout que mon adversaire ne semble pas si rapide que ça. Il a juste des atouts dans sa manche –c’est le cas de le dire, et une meilleure expérience du combat à l’épée. Je m’entrainerai, quand j’aurai le temps. Ca ne doit pas être tellement plus compliqué qu’à mains nues.

Saisissant fermement Respora, il inversa sa prise puis la planta fermement dans le sol, derrière lui. Sa main lâcha presque à regret la lame qui servait de symbole aux Hommes-Poissons. Il ouvrit puis referma les doigts afin de soulager les muscles raidis par le fait de tenir l’arme. Vraiment pas l’habitude.

Puis il se mit dans une garde plus conventionnelle pour un pratiquant des arts martiaux aquatiques, le pied gauche en avant, jambe fléchie, sénestre presque tendue vers l’adversaire et bras droit prêt à frapper, placé au niveau du torse.
Il chercha les yeux de son adversaire, sans succès étant donné que ceux-ci étaient toujours enfoncés sous la capuche grise. Son pas en avant déclencha un estoc immédiat de Guillaume, mais Kurn s’y attendait. Son avancée avait placé ses deux poings à la même hauteur et, utilisant l’Attrape-Lame, il bloqua l’attaque au vol, le frottement de l’épée coupant légèrement ses paumes.

Peu importait. D’un brusque mouvement des poignets, il désarma l’assassin, qui dégaina aussitôt une arbalète portative montée sur son bras gauche et fit feu. La rascasse se jeta sur le côté, laissant tomber l’arme au sol. Il eut un rictus de douleur quand un carreau s’enfonça dans son côté. Et manqua ressortir de l’autre côté.
Ignorant cela, il se redressa immédiatement, bien que moins rapidement que son adversaire, qui était déjà quasiment sur lui, un couteau à la main. L’homme-poisson para le couteau en frappant du tranchant de la main l’avant-bras tendu, puis envoya un coup de poing droit dans le torse de Guillaume.

L’humain s’écrasa trois mètres plus loin contre le mur de la maison.

Reprenant lentement son souffle, il approcha de la forme immobile, méfiant jusqu’au dernier moment d’un coup de jarnac. Du pied, il remua doucement la jambe adverse, sans provoquer de réaction. Se baissant, il attrapa la capuche de l’assassin et la releva, contemplant le visage sonné de celui-ci.

Puis il se releva et leva le poing en l’air en signe de victoire, sous les hourras de son camp.

Les humains reprirent du poil de la bête et chargèrent, armes au clair. Des ordres de la Marine étaient hurlés ici et là, et les hommes en bleu et blanc étaient semblait-il partout. Kurn se précipita vers Respora, qu’il rengaina dans son dos et repartit au combat.

Humains contre non-humains, hein.


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Fantine trépignait sur place, trop contente de voir que son seul membre d'équipage savait se battre pour de vrai. Et avec sa grande épée (qui faisait bien la taille de la jeune fille à bien y regarder), il avait beaucoup trop d'allure pour laisser une quelconque chance à l'idiot sous sa capuche. La pirate sautilla de joie lorsque son compagnon réussit à se défaire de l'adversaire, et elle hurla en compagnie des autres :

« Yeah Groot ! T'es le plus fort ! »

Mais les choses se précipitèrent, et elle fut contrainte de se mêler à la danse. C'était à croire que le chaos lui échappait en fin de compte. A quel moment exactement la situation était-elle devenue incontrôlable ? Fantine fronça le nez, contrainte et forcée de s'intéresser de plus près à ce qu'il se passait sous ses yeux. Les fruits et les légumes perdaient leur avantage face à des marines qui savaient se battre et organiser un bastion. Elle bondit finalement, et comme une ombre se rua vers une paire de marine dont elle se débarrassa d'un tour de bras. Saisissant l'un par la taille, elle en fit le tour pour imprimer son pied dans la tête du second, et se chargea finalement de casser le nez à l'autre.

« Mettez la main sur la fille aux cheveux bleus ! Hurla une voix derrière elle. »

Une silhouette fine, élancée, une femme avec de longs cheveux blonds et une épée aussi grosse que celle de Groot. Dans un costume d'officier, le regard perçant se plongeant dans ses yeux roses. Ça sentait pas bon...

« Ohoh... »

Elle eut à peine le temps de réagir que la grande blonde s'était ruée sur elle à son tour, cherchant à l'évidence à la couper en deux, et si ce n'était elle toute entière, au moins le bras. Fantine roula par-terre pour s'éviter ça, mais embarquée dans son mouvement, la femme lança un mouvement transversale qui fut arrêter par son compère homme poisson s'étant mis entre elles. Lui qui sortait à peine d'un premier affrontement était prêt à s'élancer dans un second. Pour elle. Et ça, c'était super sympa de sa part !
Fantine se releva rapidement, admirant en arrière plan une forme orange fondre vers la grande blonde. Ninjin chercha à la transpercer d'une estoc à l'aide de son couteau de boucher, mais l'officier l'esquiva et se recula d'un bond arrière souple. Sa voix porta à nouveau sur le champ de bataille, adressée à l'un de ses hommes juste derrière elle :

« Beugs, sur le samouraï !
Vous êtes sûre commandante ?
Oui ! Je m'occupe de ces- Oh trop mignon le lapin ♥ ! »

Maintenant ! Se dit Fantine pour elle même en bondissant vers la blonde. Distraite par la transformation en lapin de son coéquipier qu'elle trouvait à l'évidence adorable (et fallait bien admettre que ça l'était), la pirate en avait profité pour entrer dans sa garde, passant sous un bras la minute d'après pour la saisir par sa tignasse. Tirant sur sa queue parfaite, la petite harpie réussit tout juste à la griffer et à lui faire mal, pendant que Kurn se servait de cette opportunité pour tenter de trancher en deux son adversaire. Mais Ichidura para avec une habilité déconcertante, avant de faire passer Fantine par-dessus son épaule, droit sur le sol. Elle en eut le souffle coupé, sentant ses côtes en prendre un sérieux coup.

Elle se retourna à même le sol en cherchant à retrouver son air, mais Ichidura n'entendait pas lui laisser du répit. Il lui fallut l'intervention de Kurn pour s'en sortir, quand l'homme poisson se mit entre elle et l'épée de la blonde, absorbant le coup à l'aide de Respora, pour ensuite attraper Fantine et la sortir du champ d'action de leur adversaire. Au milieu de la bataille entre les humains et les légumes, leur propre affrontement tenait une certaine importance. Si leur partie arrivait tant bien que mal à s'en sortir, il en allait de même pour les humains qui entendaient garder leur île.

« Groot ! Ça va pas du tout ! Un lapin contre une carotte ! Samouraï Carotte va jamais s'en sortir ! »

Comme si c'était la priorité. Avait-elle seulement conscience qu'ils se frottaient à bien plus fort qu'eux ? Non, la jeune fille avait l'air vraiment tracassé par la survie de la carotte, parce que de tous les légumes vivants sur cette île, il était de loin le plus drôle de tous. Mais Kurn eut la présence d'esprit de recentrer efficacement le sujet, d'une voix froide qui ne souffrait pas d'être contrariée :

« Elle d'abord Fantine, ensuite on ira l'aider. »

Oui. Forcément. Elle d'abord. Et bizarrement, elle se doutait à l'avance que ça n'allait pas être une partie de plaisir...

Mais bon... S'en souciait-elle vraiment ?

Non.


Dernière édition par Fantine le Dim 6 Sep 2015 - 12:21, édité 1 fois
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Fort. Très fort même. L'homme-poisson a frappé le même endroit que le jour précédent. On peut dire qu'il avait fragilisé les côtes le jour d'avant et les a bien fissuré aujourd'hui. La douleur a fait perdre conscience Guillaume pendant quelques secondes. Des secondes bien longues et c'est quelques chose qui le réveil en sursaut. Des pleure, un cri.

Des pleure d'un bébé... Le cri d'une femme.

Des pleure d'un bébé .... Le cri d'une femme.

Les pleure de Noémi ! Le cri de Nora !

Guillaume sort des décombres et constate que des adversaires se sont introduit dans la maison. Des personnes osent s'en prendre à une femme aveugle ainsi qu'un bébé. Cupidon entre dans la maison par le trou créé lors de son impact contre le mur. Puis on entend un coulissement, un frottement de métal. Un concombre passe devant lui, l'assassin bondit et lui enfonce sa lame secrète fraichement sortie au milieu du dos. Lorsqu'il la retire le fruit tombe. Ce n'est que le premier d'une longue série. Tous ceux qui ont eu le malheur de se trouver sur son passage se font assassiner. Puis le père de famille finit par entrer dans la cuisine où il voit sa femme saigner au niveau du bras gauche. Elle tient fermement la petite avec son bras droit.

La scène se fige lorsque les fruits et légume présent aperçoivent l'homme encapuchonner.

-Après la pêche qui s'est prise dans sa poire il est bien tombé dans les pommes ! Tu vas pas me dire que Kurn a fait tout ça pour des prunes. S'exclame une aubergine.
-Ouais ... Hey. Tu sais ce qu'elle te dit la prune ! Répondit une belle prune.

En tout cas, l'odeur de parfum de Guillaume arrive jusqu'aux narines de sa femme qui ne semble plus aussi paniqué qu'il y a quelques secondes. L'aubergine tente de poignarder l'assassin mais ce dernier bloque le bras et lui vole le couteau qu'il balance immédiatement sur la prune qui voulait prendre en otage la femme. Au même moment on entend des pas. Le mari se met rapidement dans un angle mort pour l'arrivant et lorsque ce dernier franchit la porte il a le droit d'avoir une lame secrète juste sous la gorge.

-Mmm.

Puis il la retire doucement sans l'avoir blessée.

-Hum ! Ravi de voir que tout va bien ici. Allez Guillaume finissons-en ! Mes fils protègeront ta famille.

Cupidon s'arrête un instant. Comment Gaston sait il qui il est? Puis rapidement la solution s'offre à lui. C'est surement le moment où il a perdu connaissance.

-Allons-y.

Toujours avec sa pelle, Gaston cogne comme un malade. De son côté Cupidon ramasse son épée pour trancher des légumes comme s'il allait préparer une soupe. Le duo avance bien et faut dire que les autres civils ne sont pas si faibles que ça. L'assassin se déplace furtivement pour s'approcher des plus hauts gradés de la bataille. Cette fois-ci il les stoppera alors avant de passer à l'attaque il évalue la situation quelques instants. Hors de question d'échoué pour un mauvais calcule. Les côtes du côté gauche son endommagé ce qui signifie que Guillaume devra se déplacer en conséquence pour éviter de ressentir trop de douleur et rater son attaque.

L'assassin s'élance en direction de Kurn qui contre difficilement les attaques de Ichidura. Une belle ouverture pour mettre à bas l'homme-poisson. Guillaume est dans les airs avec sa lame secrète de sortie sauf que Fantine réagit au quart de tour. Elle attrape le premier fruit qui passe sous sa main et le balance sur Cupidon. Le plan fonctionne comme prévu. L'homme encapuchonné avait prévu que la fille aux cheveux bleus réagirait. Ce moment où elle est concentrée sur celui qui veut du mal à son second permet à Gaston de venir la frapper à coups de pelle par-derrière.

Mais le moment des interventions n'était pas terminé. Fantine se retourne pour parer l'attaque mais le samouraï arrive et bloque la pelle en premier. Décidément, ce samouraï fait craquer la fille pendant que Kurn se fait désarmer et reçoit un violent coup de pied qui l'envoie au sol. Sa lame qui est dans les air tombe juste à côté de sa tête.

Cette fois les pirates sont dos au mur. Leurs troupes se réduisent de façon dramatique et les adversaires qui sont encore debout semblent savoir se défendre. C'est en tant que bon second que Kurn réussit à convaincre Fantine de prendre la fuite, mais les marines ont bien l'intention d'attraper les deux pirates responsables de tout ce vacarme. Heureusement que les derniers fruits et légumes encore debout se sont sacrifié pour gagner du temps à leur vénérable maitresse.
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« Il faut y aller, Fantine, on ne peut pas rester !
- Mais si, on s'amuse bien !
- On se fait décimer, je suis blessé et nos amis les fruits et légumes aussi !
- Mais...
- Il faut recruter de nouvelles troupes !
- Bon, bon... Mais t'es pas marrant...
- Dis-toi que si on s'en sort on s'amusera plein encore, gronda Kurn. »

Au signal de la retraite, toutes les créatures animées artificiellement par le pouvoir de Fantine s'égayèrent dans toutes les directions, avec consigne pour les survivants de se diriger vers le Rocher de la Culture. Ils avaient laissé là une force de défense basique, et il restait surtout encore des choses et des trucs à éveiller.
Les deux pirates se précipitèrent à travers des portes, des fenêtres, pour fuir dans des maisons, la capitaine posant ses mains un peu partout pour donner une vie provisoire à tout le mobilier possible. La diversion devrait leur permettre de s'en sortir, et peut-être même d'avoir de nouveaux alliés. Comme les couteaux et les fourchettes qui considèreraient scandaleux d'être séparés jusque dans les tiroirs et sur les côtés des assiettes alors qu'ils s'aimaient d'un amour fou ? Tout semblait possible. Tout, surtout le plus absurde.

A leurs trousses, Ichidura et Beugs Benny, un lapin ayant mangé le fruit de l'humain, tentaient de les rattraper et écartaient systématiquement tous les produits ménagers qui leur étaient envoyés. Des tables et des chaises furent réduites à l'état de petit bois, des oreillers laissèrent échapper des nuées entières de plumes...
Je plains les civils qui habitaient là. Ils auront l'impression de s'être fait cambrioler et détruire leur maison. Pas qu'elle soit jolie, remarque, donc de toute façon...
« Revenez ici, délinquants !
- Commandante ! On peut les rattraper !
- Oui, redeviens un lapin pour courir plus vite !
- Je... Vous êtes sûre ?
- C'est un ordre !
- ...
- Kyaaaaaa ! ♥ »

Gagnant quelques précieuses secondes pendant que les marines étaient occupés à se faire des câlins et à se frotter l'un contre l'autre, ou alors est-ce Ichidura qui se frotte contre Beugs ?, ils débouchèrent sur une place un peu plus spacieuse que les autres, sur laquelle trônait fièrement une immense bassine en métal, façon bain en plein air. Mais vide, avec des bûches en-dessous pour faire un feu.

Un bain chauffé, probablement.

En passant, Fantine lui octroya la vie et ils filèrent dare-dare vers la sortie de la ville, maintenant proche. Ne leur restait qu'à atteindre le Rocher de la Culture. Derrière eux, le bac surdimensionné roula par surprise sur le duo de la mouette avant de se faire dégager. Mais son poids lui permit d'encaisser l'assaut et de revenir une secondes fois à la charge avant de s'immobiliser.
« Hmpf. Ils sont trop loin.
- Je suis sûr qu'on peut encore les rattraper, Comman...
- J'ai une meilleure idée ! Tout douuuuuuuuuux ! ♥ »

A bout de souffle, en trottant, le duo de pirate arriva enfin au Rocher de la Culture, accompagné des légumes et fruits survivants, parmi lesquels une poignée de géants : Ninjin-san, un poireau, des oignons, de l'ail, des navets... Les pertes avaient été sévères. D'après les premiers rapports, une cosse de petits pois s'était sacrifiée pour leur permettre à tous de fuir, explosant et envoyant tous les petits pois tous azimuts façon shrapnel et bombe à fragmentation.

Kurn et Fantine pansèrent leurs blessures pendant que tout le monde était pensif, triste, un peu découragé. Puis ils s'endormirent...

***

Des kilomètres sous terre, sans même des galeries pour y mener...

Inatteignable, et pourtant présent...

Perdu ici depuis des temps immémoriaux, que les mythes estiment dater d'avant même la naissance du Gouvernement Mondial...

Une mystérieuse pierre gravée de symboles se mit à luire doucement...

Elle se souvenait...

***

A leur réveil, Fantine et Kurn se sentaient frais et dispos. Une délicate odeur flottait dans l'air. A leur grande surprise, ils virent la bassine de tout à l'heure au-dessus d'un immense feu de bois. Et au vu de l'air troublé qui flottait au-dessus, ils faisaient bien bouillir de l'eau. Et si en fait de bain, il s'agissait simplement d'un fait-tout surdimensionné ?
Se redressant, ils découvrirent une nouvelle vision surprenante : tous les légumes géants étaient agenouillés face à eux, le dos bien droit. A leur réveil, un léger tressaillement les prit, puis Ninjin parla :
« Fantine-sama, Kurn-dono. Je vous remercie de tout ce que vous avez fait pour nous.
- Hein ?
- Vous nous avez donné la vie. Vous nous avez guidés sur le chemin de la Liberté.
- Oui mais...
- Effectivement. Mais nous avons échoué. Nous avons été trop faibles.
- C'est pas grave, nous n'avons qu'à y retourner avec une meilleure stratégie, ou alors au contraire attendre qu'ils attaquent, établir un périmètre de défense...
- Nous avons déjà fait cela pendant que vous vous reposiez, Kurn-dono. Cependant, face à l'échec, nous devons prendre nos responsabilités.
- Les responsabilités, c'est pas marrant ! Moi je veux pas qu'on...
- Nous avons une dernière requête à vous faire. Nous savons que vous n'avez pas mangé depuis le début de la révolte, et vos ventre doivent crier famine. S'il vous plaît... Acceptez notre offrande. »

Sous leurs yeux ébahis, les légumes grimpèrent tous à l'aide d'une échelle au sommet du fait-tout et, s'alignant sur le bord, leurs petits pieds grésillant déjà, ils dégainèrent leurs armes.
« Je vous prie humblement de nous pardonner. Adieu, Kurn-dono, Fantine-sama. »
Les lames se plantèrent dans la chair juteuse des légumes géants alors qu'ils se faisaient seppuku. Tous en même temps, dans un bel ensemble, ils chutèrent dans la marmite, qui pleurait à chaudes larmes, ou alors est-ce simplement la condensation de l'eau ? Les autres fruits et légumes, agenouillés devant l'immense bouillon, voyaient leurs larmes couler sans la moindre retenue.

Kurn et Fantine, eux, étaient sous le choc. Une délicieuse odeur se dégageait de la recette, mais ils venaient de perdre leurs amis, bien qu'ils ne se connaissent que depuis quelques heures. Et même si leurs estomacs criaient famine...
« Fantine...
- Groot...
- On les mange ?
- C'était nos amis !
- C'était leur dernière volonté...
- Snif...
- Ouin... »

***

Le monolithe souterrain se mit à briller plus fortement, mais cela était invisible en raison des tonnes de terre sous lesquelles il se trouvait enterré.

Le temps passe.
Le monde oublie.
Les paroles s'envolent et disparaissent.
Les mots se délitent dans le vent.
Même les écrits tombent en poussière.

Tous ? Non.

Sur le ponéglyphe, la recette de la Ratatouille Interdite pulse d'un éclat farouche.

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