Kurn regardait le plafond de la chambre, ou plutôt suite de luxe du quartier des Précieuses d’Armada. Le matelas sur lequel il était allongé était tellement mou qu’il s’enfonçait dedans sur quinze bons centimètres, mais ce n’était pas pour lui déplaire. Ni à Fantine qui, dans une autre chambre, avait passé les premières heures à rebondir sur le sien.
Enfin, ils avaient pu profiter de leurs richesses, acquises il ne se souvenait pas très bien où, peut-être dans la demeure du membre des Mers Pourpres. Dès leur retour, ils avaient largué leur bateau dans un port spécial des Précieuses, le quartier de luxe de l’île mouvante. Là, quelqu’un allait s’en occuper, le bichonner, le nettoyer, le parfumer, et que sais-je encore.
Donc ils avaient pris quelques jours de repos, enrubannés comme des momies, puis comme des coqs en pâte. Les plats les plus raffinés du monde circulaient dans leur suite, apportés par des maîtres d’hôtel tirés à quatre épingles et aussi polis que toutes les surfaces, nettoyées quotidiennement par le personnel de ménage.
Je pourrais me faire à cette vie, je crois. C’est facile de se laisser aller à la richesse, à ne rien faire. Mais pour cela, il faudrait de l’argent… Puis ce n’est pas très enrichissant intellectuellement…
Un jappement retentit dans l’immense salle de séjour, adjacente à sa chambre. Le crocodog, qu’ils étaient allés récupérer dès leur retour à Armada, avait été ravi de les revoir, et semblait les considérer comme ses maîtres. Ils avaient donc décidé, de l’accord unilatéral de Fantine, de le garder avec eux coûte que coûte, y compris et surtout en mer quand ils reprendraient leurs voyages.
Et ce sera très bientôt. Nous n’avons plus d’argent, en fait, à moins que Fantine cache quelque chose.
Se redressant enfin, il sortit de la chambre à coucher, et retrouva le crocodog qui jappa joyeusement en tournant autour de lui. Une charmante créature, dont il n’avait jamais vu ou entendu parler auparavant : un chien recouvert en partie d’écailles reptiliennes. Bah, on en voit, des choses, sur Grandline.
Le déjeuner venait d’être servi sur la grande table, et les plats étaient recouverts de cloches pour empêcher qu’ils refroidissent. La rascasse appela sa coéquipière et s’assit, dévoilant la nourriture qui paraissait aussi délicieuse qu’à l’accoutumée. Ils mangèrent rapidement, goulûment même, allant jusqu’à saucer chaque plat jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien.
Après une série de rots bruyants et élégants, les deux pirates se regardèrent.
« On fait quoi ? Demanda Kurn.
- Je sais paaas.
- Hm…
- Du shopping ?
- Encore ? »
Les placards de la suite étaient pleins de vêtements totalement inutiles qu’ils ne mettrait probablement jamais, mais l’homme-poisson se faisait à la vie de pirate et flambait donc toutes ses économies.
« On pourrait te trouver un joli chapeau !
- J’en n’ai pas déjà ?
- Euh…
- Si, si, pleins… Celui de mousquetaire, celui de cow-boy, la calotte bizarre, et aussi…
- Il t’en faut un autre, décida Fantine.
- Mais euh…
- Un qui fasse pirate !
- On a déjà un tricorne, un bicorne, et…
- Il te faut un chapeau ! Un chapeau rouge comme le Père Noël !
- Mais euh…
- Mais si, le Père Noël qu’on a croisé à Navarone !
- Ah, le Capitaine Red.
- Il te faut le même chapeau que lui !
- Oui, allons acheter ça. »
Ca nous occupera.
Mais après avoir fait les boutiques pendant plusieurs heures, pas moyen de trouver une copie fidèle et qui convienne à Fantine. Pourtant, des magasins qui vendaient l’attirail complet du Capitaine Red, sous le nom cosplay, il y en avait des tas. Avec des cosplays de tous les autres pontes d’Armada. Mais soit la qualité n’était pas au rendez-vous, ou alors les locaux n’allaient pas, ou… La liste des excuses était aussi variée qu’interminable, ce qui était un bon point. Je crois qu’entendre toujours la même excuse m’aurait fatigué.
« Bon, on rentre ? Demanda Kurn.
- Non ! On en trouvera un !
- Mais il se fait tard…
- Je sais !
- Hum ?
- Je sais où on peut en trouver un bien ! »
La rascasse regarda les yeux brillants et l’expression ravie de Fantine. Il ressentit immédiatement un gros doute et un très mauvais pressentiment.
« A la source ! »
Enfin, ils avaient pu profiter de leurs richesses, acquises il ne se souvenait pas très bien où, peut-être dans la demeure du membre des Mers Pourpres. Dès leur retour, ils avaient largué leur bateau dans un port spécial des Précieuses, le quartier de luxe de l’île mouvante. Là, quelqu’un allait s’en occuper, le bichonner, le nettoyer, le parfumer, et que sais-je encore.
Donc ils avaient pris quelques jours de repos, enrubannés comme des momies, puis comme des coqs en pâte. Les plats les plus raffinés du monde circulaient dans leur suite, apportés par des maîtres d’hôtel tirés à quatre épingles et aussi polis que toutes les surfaces, nettoyées quotidiennement par le personnel de ménage.
Je pourrais me faire à cette vie, je crois. C’est facile de se laisser aller à la richesse, à ne rien faire. Mais pour cela, il faudrait de l’argent… Puis ce n’est pas très enrichissant intellectuellement…
Un jappement retentit dans l’immense salle de séjour, adjacente à sa chambre. Le crocodog, qu’ils étaient allés récupérer dès leur retour à Armada, avait été ravi de les revoir, et semblait les considérer comme ses maîtres. Ils avaient donc décidé, de l’accord unilatéral de Fantine, de le garder avec eux coûte que coûte, y compris et surtout en mer quand ils reprendraient leurs voyages.
Et ce sera très bientôt. Nous n’avons plus d’argent, en fait, à moins que Fantine cache quelque chose.
Se redressant enfin, il sortit de la chambre à coucher, et retrouva le crocodog qui jappa joyeusement en tournant autour de lui. Une charmante créature, dont il n’avait jamais vu ou entendu parler auparavant : un chien recouvert en partie d’écailles reptiliennes. Bah, on en voit, des choses, sur Grandline.
Le déjeuner venait d’être servi sur la grande table, et les plats étaient recouverts de cloches pour empêcher qu’ils refroidissent. La rascasse appela sa coéquipière et s’assit, dévoilant la nourriture qui paraissait aussi délicieuse qu’à l’accoutumée. Ils mangèrent rapidement, goulûment même, allant jusqu’à saucer chaque plat jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien.
Après une série de rots bruyants et élégants, les deux pirates se regardèrent.
« On fait quoi ? Demanda Kurn.
- Je sais paaas.
- Hm…
- Du shopping ?
- Encore ? »
Les placards de la suite étaient pleins de vêtements totalement inutiles qu’ils ne mettrait probablement jamais, mais l’homme-poisson se faisait à la vie de pirate et flambait donc toutes ses économies.
« On pourrait te trouver un joli chapeau !
- J’en n’ai pas déjà ?
- Euh…
- Si, si, pleins… Celui de mousquetaire, celui de cow-boy, la calotte bizarre, et aussi…
- Il t’en faut un autre, décida Fantine.
- Mais euh…
- Un qui fasse pirate !
- On a déjà un tricorne, un bicorne, et…
- Il te faut un chapeau ! Un chapeau rouge comme le Père Noël !
- Mais euh…
- Mais si, le Père Noël qu’on a croisé à Navarone !
- Ah, le Capitaine Red.
- Il te faut le même chapeau que lui !
- Oui, allons acheter ça. »
Ca nous occupera.
Mais après avoir fait les boutiques pendant plusieurs heures, pas moyen de trouver une copie fidèle et qui convienne à Fantine. Pourtant, des magasins qui vendaient l’attirail complet du Capitaine Red, sous le nom cosplay, il y en avait des tas. Avec des cosplays de tous les autres pontes d’Armada. Mais soit la qualité n’était pas au rendez-vous, ou alors les locaux n’allaient pas, ou… La liste des excuses était aussi variée qu’interminable, ce qui était un bon point. Je crois qu’entendre toujours la même excuse m’aurait fatigué.
« Bon, on rentre ? Demanda Kurn.
- Non ! On en trouvera un !
- Mais il se fait tard…
- Je sais !
- Hum ?
- Je sais où on peut en trouver un bien ! »
La rascasse regarda les yeux brillants et l’expression ravie de Fantine. Il ressentit immédiatement un gros doute et un très mauvais pressentiment.
« A la source ! »