"Maître pirate, sur son navire qui voguait,
Avait en tête de sombres présages.
Maître pêcheur trop appeuré,
Tenta de regagner le rivage.
"Fou le camp d'là petit salaud,
Tu n'as rien à faire sur ces eaux !
Sans dec', si la marine arrive,
Avant que je n'parte à la dérive,
Je t'assure qu'ils t'enverront par le fond".
Le pirate ayant détruits des galions,
Il se dressa fièrement sur le pont,
Visant le pêcheur de son canon.
Il jubila et hurla : "Ohé branleur,
Sâche que je n'crains pas les pêcheurs,
Je les mets sans dessus-dessous.
Puis je m'empare de leurs sous"
Le pêcheur s'étant vite fait rattrapé,
Vit son pécule volé et son navire coulé."
Avait en tête de sombres présages.
Maître pêcheur trop appeuré,
Tenta de regagner le rivage.
"Fou le camp d'là petit salaud,
Tu n'as rien à faire sur ces eaux !
Sans dec', si la marine arrive,
Avant que je n'parte à la dérive,
Je t'assure qu'ils t'enverront par le fond".
Le pirate ayant détruits des galions,
Il se dressa fièrement sur le pont,
Visant le pêcheur de son canon.
Il jubila et hurla : "Ohé branleur,
Sâche que je n'crains pas les pêcheurs,
Je les mets sans dessus-dessous.
Puis je m'empare de leurs sous"
Le pêcheur s'étant vite fait rattrapé,
Vit son pécule volé et son navire coulé."
Dans le monde de la piraterie, il n'y avait pas de petits larcins. Sur les mers, là où travaillent aussi des honnêtes gens, on pouvait dénombrer un grand nombre de pêcheurs. La constitution insulaire du monde connu faisait que les habitants dépendaient énormément des denrées que l'on trouvait dans la mer. Le cycle de la vie étant ce qu'il est, le poisson était chassé par le pêcheur, le pêcheur chassé par le pirate, et le pirate, une fois envoyé par le fond, servait de nourriture au poisson.
Mais tout bon pirate ne pensait jamais à l'hypothèse du boulet de canon venant le heurter en pleine face, il se contentait d'aborder sans cesse, comme si cela était inscrit dans son code génétique.
Bien qu'ayant acquit une récente notoriété, Joe n'allait pas se fatiguer à surenchérir en augmentant la dangerosité de ses prises. Il préférait en rester à l'essentiel, le pêcheur était une valeur sure, peu équipé pour se défendre, son matériel de pêche et ses prises se revendaient très rapidement au prix fort sur le premier marché venu.
Si le poisson avait de l'odeur, l'argent n'en avait pas, peu importe qu'un filet soit tâché de sang du moment qu'il n'était pas déchiré.
- Par qui je vais commencer ?
Se frottant les mains, il était tel un requin dans un banc de phoques. Sous ses yeux, trois petites embarcations de pêcheur s'adonnaient tranquillement à leur activité sans se douter de rien. Cela faisait plus d'une semaine depuis que Joe s'était échappé du quartier disciplinaire du QG de South Blue. Pour le moment, il n'avait pas eu le temps d'aller enterrer son trésor récemment acquit, mais vu que sur sa route se présentaient quelques insouciants aux cales pleines de marchandises, pourquoi se priver ?
Aucun moyen pour la marine d'arriver sur place rapidement si ils venaient à être prévenus de l'abordage. Une aubaine.
Le cafard décida de se laisser porter par le vent vers sa première proie. Manoeuvrant la voile correctement, à l'aide d'une corde, il attacha son embarcation à celle du pêcheur, et, d'un simple enjambement, passa d'un pont à un autre.
Tandis que le pêcheur se trouvait à bâbord, surveillant son filet, il entendit des bruits de pas sur son navire. Se tournant, il vit un forban à l'allure peu avenante, sortir de sa cale une caisse de thons de South Blue dans les mains.
- Mais....
S'exclama le pêcheur perplexe de ce qui se passait sous ses yeux.
Joe retourna sur son bateau à voile, son modeste butin entre les mains. Détachant la corde, il salua sa victime.
- Vous avez eu l'extrême honneur d'être abordé par le capitaine Joe Biutag, merci de votre coopération, et bonne journée.
Puis, comme si de rien n'était, une fois le butin déposé en cale, il vogua en direction de sa future victime, il y avait encore deux embarcations qui n'attendaient qu'à être pillées. Pendant ce temps, le pêcheur se déplaça jusqu'à la proue de son vaisseau, ne comprenant visiblement pas ce qui venait de lui arriver.
- Eh bah ça alors... !
En effet, face à un abordage aussi pitoyable que grotesque, les mots manquaient. C'est à se demander si on pouvait appeler ça de la piraterie tant cela relevait du burlesque. Toujours est-il que le pauvre homme venait de se faire délester d'une cargaison précieuse, fruit de plusieurs jours de pêche.