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J’mets pied sur le navire amiral de notre petite flotte, un beau cuirassé pas trop vieux, qui va nous servir avec le reste pour la mission en cours, sur laquelle on va justement enfin en apprendre plus. A se demander si on nous a pas fait bouger juste pour ne plus nous avoir dans les pattes à Mégavéga.

Mes Marines arraisonnent la barque à l’imposant bateau et j’leur fais signe d’attendre pendant qu’une échelle de corde est jetée de plus haut. J’grimpe rapidement et j’hoche la tête aux saluts informels des soldats. On m’indique le chemin de la cabine du capitaine, ici le Commandant d’élite Thorn, chef d’équipe du CP3 en sous-main.

J’suis le bon dernier à arriver, ce qui semble pas déconnant vu que j’suis l’arrière-garde, donc que mon bateau à moi est le dernier le flotte. Donc que mes gars ont dû ramer vachement plus longtemps, tout ça. Mais l’explication semble pas convaincre mon patron, qui marque sa désapprobation en haussant un sourcil.

Mon regard fait le tour des présents. Charme, la vieille baroudeuse, a les yeux fixés sur les cartes. Funeste observe tout le monde tour à tour, cligne des yeux dans ma direction, un salut à sa façon. Prudence hoche la tête avec un sourire d’accueil et le dernier Lieutenant d’élite de la Vingtième, nouvel arrivant, Blondie, ignore royalement ma présence.

Rien que son surnom est une blague parmi sa troupe, ce type. En tout cas, il porte beau, on croirait voir un de ces dindon de la 102è. Ou un gigolo, ce qui doit faire marrer ses Marines. En plus, paraît qu’il vient du grattin de Marie-Joie, ce qui colle pas mal. Par contre, ça sent l’erreur d’affectation, sa présence ici. Une mission et s’en ira probablement. Son dossier est en chemin pour que j’puisse l’éplucher, quand même.

« Bon, maintenant que nous sommes tous enfin là, commence Thorn, je vais vous briefer sur la mission. Elle est, de toute façon, relativement simple. Nous devons aller chercher un prototype de nouveau moteur à vapeur ou un engin de quelque sorte à Nebelreich. »

Petits sourires dans l’assemblée. Des paris étaient en cours pour savoir où on allait, et même si la direction prise constituait déjà un indicateur de choix, la confirmation par le Commandant va pouvoir faire valoir le paiement par les perdants. Enfin un peu d’argent pour ma poche, après toutes les défaites aux cartes.

« Nebelreich est une île du Gouvernement Mondiale dirigée par un Gouverneur et le Sous-Amiral Nebel, de la royauté originelle. Il s’y trouve évidemment une base de la Brigade Scientifique qui enquête sur la présence d’une Brume étrange qui recouvre une grande partie de l’île.
- Quel rapport, si on doit juste entrer et sortir ? Demande Blondie avec morgue.
- En fait, nous allons pénétrer dans les terres jusqu’à la base, y récupérer des scientifiques et les prototypes, ainsi que des schémas, probablement.
- Ils font déplacer toute la Vingtième pour ça ? Questionne Prudence. »

On commence tous à sentir le méchant coup fourré. On est vraiment trop nombreux et trop lourdement armés pour faire du convoyage.

Thorn se râcle la gorge.
« Il est possible que les Scientifiques nous demandent d’enquêter directement au sein de la Brume.
- Celle qui est soi-disant magique et que personne explique ? Que j’fais.
- Celle-là même. »

L’humeur devient maussade.

« Je vais faire ce que je peux pour limiter et sécuriser au maximum ses incursions. Nous verrons ce qu’il en ressort. La réunion est terminée. »

On salue tous et on sort à la queue-leu-leu. Les nouvelles sont pas bonnes, et autant avoir gagné le pari me fait bicher, autant la perspective d’affronter un mystère centenaire que personne n’explique me fout pas vraiment en joie.

On s’dit ciao d’un grognement et on rejoint nos frêles esquifs. J’dédaigne l’échelle de corde et j’saute directement en amortissant ma chute d’une série de Geppous. Ma mine dissuade les Marines de la barque de discuter ou de me demander les nouvelles. Pas besoin d’être un génie pour savoir qu’elles sont pas bonnes, j’suppose, et ils auront les détails par d’autres moyens.

On s’éloigne à la rame du gigantesque cuirassé, et on dépasse un croiseur, pas le mien. Moi, j’ai celui qu’est tout derrière, l’arrière-garde, donc il faut encore passer une caravelle qui le suit de près. La dernière caravelle est tout devant, en ligne de vue avec les lanternes allumées la nuit histoire qu’on se paume pas sur l’immensité de la mer quand il fait sombre.

Enfin, c’est mon croiseur qui nous rejoint plutôt que l’inverse, alors que les vagues nous ballottent tranquillement. On fixe notre barque, qui se fait hisser en hauteur par une grue. Une poulie, plutôt. J’mets les pieds sur le pont et j’siffle mes deux sergents. L’est temps que les informations merdiques dévalent la hiérarchie, donc après avoir encaissé la mauvaise nouvelle, j’ai envie de voir leurs gueules quand j’vais leur annoncer la même.

J’me demande si on a une partie de cartes prévue ce soir.

P’tet avec les sergents, tiens.
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- Ah, coinche de tridents ! Prenez ça !
- Bon écoute Malik, t'appelles ça coinche si tu veux, mais les piques sont pas des tridents, accordes-moi au moins ça.
- Tu vois Doombeast si on avait un jeu de carte décent on aurait pas ce soucis. Les tridents auraient une vraie gueule de tridents.
- Oui ben t'avais qu'à amener un jeu quand t'es parti de chez toi la dernière fois que t'es allé visiter ta copine. Viens pas te plaindre après.
- J'en avais amené un, merde !
- Et tu l'as planqué où alors ?
- Ben justement Dan, il est là le soucis. Je l'ai perdu.
- Perdu ? Comment ?
- Aux cartes.
- Oooohhhhhh.
- Alors là bravo.
- Ouais bon je sais. On peut continuer à jouer ou vous préférez jacasser comme vos grands-mères ?

- Ils jouent à quoi là ?

Je lève mon nez de mon ouvrage. Tiens, le lieutenant est revenu à bord. Il a déjà fini sa réunion ?

- Parette à la Goa, c'est Malik qui a proposé.
- C'est quoi ça encore ?
- Un jeu de chez lui apparemment.

- Eh Malik, si, hypothétiquement, je dis bien si, j'avais un trident et trois vitres, je déracine en faisant deux ou plus avec le dé c'est bien ça ?
- Ah non non, si tu fais ça c'est une décroche. Une déracine c'est trois tridents et deux nuages, rien à voir.
- Ah oui, bien sûr. Zut.
- Réfléchis pas trop Ranne, t'es moins belle quand tu réfléchis.
- Et mon poing de balafrée dans ta gueule d'abruti, tu trouverais ça beau ?

- Il est pas marié Malik ?
- Je crois pas non. J'ai pas fait gaffe non plus.
- Bien sûr. Et sinon, les autres joueurs comprennent les règles ?
- J'ai pas l’impression.
- Faites quoi vous ? Vous jouez pas ?
- Très pas pour moi, jouer avec de l'argent. J'essaye de réparer ce bazooka.
- Je pensais que c'était fait.
- Pas encore. Y a un truc qui coince dans le mécanisme et j'arrive pas à trouver quoi. Sinon j'aurais déjà pu tirer avec.
- Vous avez des munitions ? Je croyais que c'était une antiquité.
- Apparemment ça a pas trop changé durant le dernier siècle ou quoi. J'ai demandé à MégaVéga pour être sûre, ils affirment que ça sera compatible, pression, calibre et je sais pas quoi. Je ferais gaffe au moment de l'utiliser la première fois quand même.
- Mouais. Attendez qu'on soit à terre tant que vous y êtes.
- Evidemment.
- Et qu'on soit loin de toute ville.
- Bien s..
- Et qu'il n'y ait personne aux environs.
- Oui je ..
- En fait ..
- Quoi ?!
- Non rien. Amusez-vous bien avec votre jouet.
- On appelle pas jouet un truc aussi dangereux Lieutenant.
- Oh, vous étiez déjà au courant ? J'aurais pas cru.

*Faites moi plaisir allez-vous en. Faites-moi plaisir, laissez-moi tranquille. Fichez-moi la paix lieutenant. Laissez-moi me concentrer. Allez jouer à la Parette au lieu de dire des bétises.*
Toutes ces pensées me passent dans la tête. Mais ça se dit pas. Surtout à son officier. Aussi je baisse la tête et reprend mon examen. Si je ne fais pas attention à lui il va finir par s'en aller. C'est mathématique. Et on ne plaisante pas avec les mathématiques. C'est ça qu'est terrible avec les mathématiques, on plaisante jamais avec. Surtout en cours de mathématiques. Et même si ça prépare à la balistique, c'est pas ... c'est pas ... m'en fiche de la balistique. C'est l'entraînement qui fait tout. L'entraînement et l'habitude. Pas les mathématiques.

J'ai l'impression qu'il manque une tige là. Ou un ressort. Mais y a pas besoin de ressort dans un bazooka, ça serait trop bizarre.

- Eh les gars, c'est possible de jouer à cinq ?
- Ouais bien sûr. Ranne, Dan, poussez vos gros culs pour faire une place au lieutenant.
- Et si je t'envoie à l'infirmerie on aura plus besoin de se pousser pour faire une place !
- Comme si t'en étais capable avec tes ptits bras.
- Tu vas les sentir mes petits bras !
- Calmez-vous tous ou je cogne !!

Ranne et Malik se tournent vers moi. Dan, Ernest Doombeast, le Lieutenant Angus et les quelques autres marines dans la pièce se tournent aussi vers moi, d'ailleurs.

- Si vous voulez vous battre, vous attendez qu'il fasse jour et on vous trouvera un coin sur le pont. En attendant vous reprenez votre partie ou vous vous barrez je m'en moque mais vous vous battez pas, compris ?!
Compris ?
Bien.
Tant que j'y pense, Lieutenant, vous savez où on se dirige maintenant ou toujours pas ?
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L'humeur est maussade, les gars mènent pas large devant la perspective de bisquer pour faire reluire l'ego d'un fieffé galonné qui trouvera opportun de voler la vedette au moment fatidique et de se faire mousser après que la vapeur soit retombée. L'assaut sur Bulgemore et l'épisode des Sunset a ébréché le moral de tous ces gars qu'était déjà loin d'être au beau fixe.  Serait guère étonnant que les pontes en haut chercher à dégraisser la bête et écrémer les rangs en cautérisant la plaie béante de Bulgemore. Est ce que le prétexte de la nouvelle affectation suffirait à maquiller des homicides en filigrane des éléments les moins enclins à respecter la hiérarchie ? Est-ce que ces bruits qui n'en sont pas encore sont pilotés en sous-main par les prétendus révolutionnaires qui frémissent dans les rangs de la vingtième ? L'idée leur triture déjà le cervelet ou ce qu'il en reste d'un bon paquet des types qui se livrent aux parties de cartes traditionnelles de la vingtième qui foutront tant bien que mal leur mouchoir par dessus  leurs états d'âme pour marcher vers ce nouveau front.

Du temps à tuer, sûrement, en apparence tout du moins, les gradés prennent le pouls et la température par la manœuvre tandis que les esprits s'échauffent et que la sergente d'élite Scorone donne le ton pour tout la troupe ou plutôt ce qui s'apparente à un ramassis de bras cassés, de petit roquets et autres laquais plus bas que terre et d'autres petits fils à papa opportunistes fraichement débarqués pour profiter des maigres restes du prestige de la vingtième. La sortie de Scorone calme le brin d'égo des quelques coqs désireux de plastronner. Je les entends maugréer tout un tas d'insultes et autres injonctions en tous genre sans pour autant oser les articuler à haute voix, je crois reconnaître quelques " ta gueule Scorone "dans le lot  avant d'entendre des vannes scabreuses et autres bruitages testostéronées proférés à son insu par une meute de gars que leurs supérieurs n'empêchent pas de lâcher la bride après la bataille de Bulgemore.  Sourire aux lèvres, je détaille l'assemblée et plus particulièrement les types aux manettes. Je reconnais quelques gueules cassées et autres ténors qui n'ont pas pris la tangente depuis que je me suis carapaté à l'aube 1620, la mère Prudence, toujours aussi fidèle à elle-même, aussi taiseuse qu'infaillible, fossile et garante de l'unité, la façade toujours aussi avenante que les geôles crasseuses du Mile High Purgatory.

Le reste est un parterre composite de types en tous genre, de seigneurs grandiloquents à de petits ingénus aux faces de raie qu'ont prétendument roulé leur bosse en passant par ceux qui préfèrent cadrer les oiseaux ou par les petits exécutants asociaux et blasés qui se contentent d'abattre le boulot sans faire de vagues.  Le fameux Angus est le modèle type du petit cynique qui vire sur la trentaine, la clope greffé au bec à tirer taffe sur taffe et qu'a pas son pareil pour faire trimer et suer le burnous encore et encore jusqu'a assouvir son petit plaisir. Son petit brushing de fiotte qui oscille au gré du vent et son uniforme lambda, pas du genre zélé mais suffisamment rompu au champ de bataille pour pas qu'on vienne le bassiner sur ses performances et ses états de service. Pas pour autant impopulaire et pas le genre de la maison de chercher l'approbation des pontes, un type sans relief apparent qui se fond dans le moule ou tout du moins qu'aime n'être qu'une tête dans la masse de celles qui se meuvent.  Le cadavérique d'en face, Funeste, à tout du fossoyeur qui se plait dans les charniers, une tronche finie à la pisse d'âne, des feuilles de chou en guise d'auricule, des cernes plus bas que terre, les gars disent qu'il éprouve un plaisir singulier à se scarifier le cuir chaque fois qu'il fume des types. Le lupanar ou presque en somme.

Le dernier en lice est celui dont on m'a entiché, une brêle à la rigueur martiale douteuse et à la tronche bien trop fardé pour se prétendre Elite. Blondie, sale petit opportuniste véreux, tacticien autoproclamé, qui se retrouve propulsé aux commandes pour justifier son quota de service actif minimal pour un poste de rond de cuir dans l'usine à gaz qu'est l'Etat-major des armées. Une sombre merde dont j'ai écopé et qui a pas perdu de temps pour se faire déjà une petite réputation pas piqué des hannetons et qui la ramène déjà en versant dans l'esbroufe caractéristique des petits hargneux intouchables de sa catégorie.   Avec gravité, il nous fait passer pour les dernières des merdes en amassant un petit pactole chaque fois qu'il dévoile ses mains de gros veinard sans que ses vis-à-vis n'arquent le moindre sourcil de surprise. Au poker-menteur, cette tanche tire son épingle du jeu, il a l'impression cocasse de légitimer ses facultés mais personne n'est dupe et sans doute pas les offs supérieurs qui lui servent de camarade de table. Je zieute la scène avec un regard amusé, j'attends le moment singulier où cette petite enflure va se faire bouffer par plus malin qu'il ne l'est. Angus peut-être ou bien  la vieille Charme d'en face qui se le fera à l'usure et si c'est pas elle, les autres iront de plus belle pour le mettre à l'amende.

De l'autre côté, le moral miné, les mecs ressassent la perspective d'aller poser leurs basques sur la fange de Nebelreich et rares sont ceux qui frémissent à l'idée. Dieu sait que cette unité n'a plus tede tête de pont ou de figure de proue pour donner un cap et porter les directives de l'Etat-Major, Thorn fait pale figure vis-à-vis de ce que fut Le Commandant six ans auparavant et sa tripotée d'officiers.  Je détaille la plèbe et j'appréhende de les voir aux prises sur le champ de bataille si ca tourne au vinaigre... beau tableau en perspective.    
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Appuyé contre un mur, j’mate les Marines qui descendent le matos petit à petit. Pas comme si on était pas du tout fourni sur place, mais un élite doit avoir son kit de survie, et surtout ses petites affaires personnelles. Ca va de la masse de guerre hérissée de pointes, pour Baba, à l’ours en peluche, pour Ti’Gars. Et c’est Ti’Gars le plus dangereux en combat singulier. Comme quoi, hein.

C’est sûr, les soldats ont fait la tronche, salement, quand ils ont appris qu’on allait p’tet devoir faire un tour dans la brume. C’est toujours pas confirmé, cela dit, donc on a encore l’espoir inavoué d’y couper. Pas que les gens admettent avoir la pétoche, pas dans la Vingtième. Mais alimenter l’ego d’un planqué à Marie-Joie à crapahuter derrière des billevesées, nan.

Chaque lieutenant a laissé des hommes derrière pour surveiller les navires. Pour ça aussi, y’a la division régulière sur place. Mais on est pas du genre à faire confiance, surtout à des types qui passent davantage de temps à patrouiller à seize heure pour descendre les chats des arbres et aider les vieilles à traverser le sentier. Le très sain mépris de l’élite vis-à-vis de la régulière. Ils nous regardent descendre, ils nous regarderont remonter, et ça leur fera jamais qu’une histoire pittoresque de plus à raconter à table le soir.

Rowelhafen, le port, qu’on est. J’pense que Thorn a rendez-vous chez les pontes de l’île. Puis, ensuite, on devra trouver se faire refourguer les trucs de la Scientifique. Et comme ces glands les ont probablement pas acheminés jusqu’à la côté, on va devoir faire le trek dans la Brume mortelle et mystérieuse qui recouvre le patelin.

J’me gratte la joue en baillant. Thorn sort de la cabane qui sert de capitainerie avec un genre de lieutenant-colonel de la garnison locale. Il nous appelle d’un signe de la tête, nous autres lieutenants. J’me redresse et j’rejoins Charme, Prudence, Funeste et Blondie qui arrive en même temps que moi, le pas vif.
« Bon, il faut que j’aille parler au Sous-Amiral Nebel. Il nous fournira les plans pour rejoindre la base de la Brigade Scientifique et trois guides. Charme, avec moi. Comme il se fait tard, vous avez permission jusqu’à l’aube demain. Et dormez dans les navires, aussi. Sauf si vous souhaitez passer du bon temps.
- Euh Commandant ?
- Oui, Angus ?
- Ca veut dire qu’on a déchargé pour rien ? »

Thorn jette un oeil à la lueur de fin d’après-midi.
« Il vous reste largement assez de lumière pour tout remonter sur les navires et rester prêts pour demain. »
Il replace sa mèche en arrière et part sans rien ajouter de plus, suivi de près par Charme qui adresse un signe de tête à Prudence. Elle se chargera des hommes de la vieille aventurière, probablement.

J’vais voir mes bonshommes, qui attendent tous vaguement rangés sur le ponton. La plupart sont assis sur leurs sacs de matériel. Ca discute tranquillement entre eux, et même Jadieu fait l’effort de raconter des trucs à Scorone. Je sais pas comment il fait, moi j’ai toujours cette impression qu’elle comprend rien quand j’lui cause...

« Bon, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. »
Ca se raidit dans l’unité. La dernière fois que j’ai annoncé ça, on a tous passé un très mauvais moment. Bizarrement, ils ont pas aimé les entrainements à quatre heure du matin.
« La mauvaise nouvelle, c’est qu’il faut refoutre tout le barda dans les bateaux, on part demain à l’aube, mais ce sera quand même à pinces. »
Ca grogne et ça grommelle. Puis une p’tite maligne demande :
« Et la bonne ?
- On a aussi perm’ jusqu’au départ. »
Des cris de joie noient la suite de mes paroles, alors j’attends un peu avant de reprendre plus fort, quand ça s’est un peu tu.
« Et ceux qui seront en retard mangeront un blâme, de la corvée de chiottes et de la réduction de salaire, j’aime autant prévenir. »

Les Marines commencent à discuter avec excitation entre eux. Et à tout recharger, évidemment, mais ça va vachement plus vite qu’à l’aller, bizarrement. Ca cause bars, tavernes. Et, plus doucement, bordels et maisons-closes, pour la fin de la soirée.

J’réponds par signes à Funeste. On va se faire une virée entre gradés, et laisser les trouffions s’amuser peinards.

Puis nous aussi, on aura la paix, merde.


Dernière édition par Alric Rinwald le Dim 26 Juin 2016 - 19:56, édité 1 fois
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On est à Rowela...fen, plus grand port de l'île. C'est pas la capitale, elle est dans les montagnes elle. C'est quand même plus pratique pour garer notre petite flotte, la mettre au port plutôt qu'en montagne.
On décharge le matériel, on recharge le matériel, ce qui est plutôt bête quand on y pense. On serait bien mieux à installer un campement devant les portes de la ville, au lieu de devoir tout redescendre demain. Mais si c'est ce que les chefs veulent, c'est ce que les chefs auront. Des navires plein à craquer de matériel.

Bien rapidement, le boulot fini les quais se vident de marines. Les tavernes et .. autres lieux accueillants se remplissent bien, eux. Y a toujours quelques soldats coincés sur les navires à monter la garde. Une punition pour la plupart. Pas toujours. Y en a qui sont apprécient simplement la paix une fois de temps en temps. C'est clairement pas la majorité non plus.

Moi, j'ai tenté d'emprunter du matériel à la base locale. Ils avaient pas tout ce dont j'avais besoin. Je vais devoir attendre demain pour voir si je peux pas trouver quelque chose vite avant qu'on parte mais ça me parait peu possible que j'ai le temps pour ça.
On verra demain matin. En attendant, je me repose. On va assez crapahuter toute la journée, j'ai pas besoin d'aller faire la fête toute la nuit. Chacun ses préférences. J'aime bien mes copains, mais des fois j'aime bien avoir la paix. Et puis les marines ils peuvent être sympas parfois mais ils sont bruyants et puis ... c'est pas les copains de la maison. C'est pas pareil.
J'ai envie de rentrer à la maison parfois. Aah, ça me réussit pas de rester toute seule dans le noir. Enfin toute seule, avec d'autres marines qui surveillent le bateau et les quais, et une capitale bruyante à côté et tout ce genre de détails. Mais à part ça, seule.
J'ai pas à justifier mes phrases de toute façon !

Je me penche en arrière en m'appuyant sur la balustrade derrière. Il commence à se faire tard, le soleil s'en va. Au revoir soleil.
J'ai le ventre un peu creux. C'est vrai que j'ai pas encore mangé moi. Je commence à ranger mes outils, avec cette lumière qui faiblit je risquerais de perdre une pièce de toute façon. Je tiens à réparer mon bazooka rapidement moi, mais proprement. Alors je vais pas risquer de perdre des pièces.

Après avoir grignoté un peu, je remonte sur le pont. Il est temps que je m'entraîne à nouveau au soru. Sur les bateaux, j'ose pas trop le faire j'avoue. C'est que j'ai pas envie d'aller trop loin par inadvertance et finir à l'eau. C'est que je peux plus nager, depuis que j'ai mangé mon fruit du démon qui fait pousser des bras. C'est rudement pratique comme pouvoir, mais ça pose son lot de problèmes.
Du coup je profite qu'on soit à quai pour descendre à terre. La rue est encombrée de marchandises et autres bazarderies, mais ça fera partie de l'entraînement. Et y a de la lumière mais pas partout. Entraînement encore.
En position, prêt, partez ! Grande vitesse, courte portée. Paf ! Paf ! Paf ! Je suis encore un peu manquante, mais je sens que je commence à prendre le coup. Tu m'étonnes, depuis le temps que je m'entraîne. Le jour où j'arriverais à maîtriser ce coup, il complétera super bien ma méthode de combat. Pas celle qui consiste à me faire pousser plein de bras et tirer dans tous les sens. Ça c'est pas ma vraie méthode. C'est juste que des fois c'est la meilleure chose à faire, rester à distance. J'trouve ça lâche mais le problème c'est qu'en face, ils s'en fichent d'être des lâches et des tricheurs. Quand ils ont pas des épées ou des lances, c'est carrément des fusils ou des explosifs. Alors je me pardonne sans remords de moi aussi utiliser ces armes de temps en temps. Non mais.
En tout cas quand je pourrais aller superultravite avec le soru, ça ira très bien avec ma technique de pas me faire toucher parce que je suis déjà plus là où l'autre il pense que je suis. Parce que c'est bien joli de cogner comme une brute, mais si tu touches pas ta cible, ici dans l'exemple la cible c'est moi, ben la cible elle te saute dessus pendant que ton coup t'emporte, elle te défonce la gueule de plusieurs coups mégarapides, elle retourne hors de ta portée et elle recommencera à la prochaine occasion.
Mes pouvoirs de fruits du démon, ils me permettent surtout de provoquer davantage de diversions. C'est bien. Ça convient à mes méthodes.
Mais du coup, je manque encore de rapidité. Plus j'en aurais, mieux je me porterais. C'est ainsi. Et c'est pourquoi ça fait des mois que je m'entraîne régulièrement. Et un jour, j'vais réussir à prendre le coup, à réussir à passer le cap que j'arrive pas à passer et à euh .. quelque chose. Qui finit une suite de phrases cool. Faudra que je modifie ça plus tard.

Charge. Vitesse. Esquive. Beaucoup d'obstacles par ici. Pas pratique pour prendre de l'élan.

Donc faut faire un max de vitesse avec un minimum de place.
Comme sur le bateau.
Et comme pour un vrai.
Sauf que j'ai moins de risques de tomber à l'eau, tant que je fais gaffe.
Ou que je réagis vite.

Charge.

Recommencer.

Encore.
Des cris. Enfin, un appel.

- Eh ! Eh !

Un type qui court vers moi.
Un marine, vu sa tenue.

- Eh ! Vous là !

Je l'attends venir, curieuse. Il est essoufflé. Parle vite. Parle court. Je crois que je l'ai déjà vu, mais il était pas avec nous à Bulgemore je crois. Un nouveau. Qu'à dû faire des bêtises pour finir dans la 20éme, comme tout le monde ici. Dans la division je veux dire, pas dans la ville.
- Oui ? C'est pourquoi ?
- Oh c'est vous ? Zut.
- Ça veut dire quoi ça ?
- Pardon. 'vous avait pas reconnu dans le noir. Y a un officier dans le coin ?
- Du genre Commandant ou Lieutenant ?
- Ouais.
- Pas à bord. Sont partis faire la fête comme presque tout le monde. Y reste que les sentinelles.
- Faichier.
- Quoi ? Y se passe quoi ?
- Au bar du Crambax Rieur, une bagarre.
- Et alors ? La marine locale peut s'en occuper non ?
- Sont dans la bagarre.
- Ah.
- Avec des gars d'mon unité.
- Ah. Bien sûr. Super. Donc y a pas d'officiers on sait pas où ils sont, l'autorité locale se bat avec nos gars et on ferait mieux de faire vite pour régler ça avant que ça dégénère ? Super.
Il commence à reprendre des couleurs. Du souffle aussi. Tant mieux, il va en avoir besoin.

- Le temps d'attraper un escargophone et on y va. Repose toi en attendant, j'ai besoin d'un guide.
- Pensez pouvoir faire quelque chose ? Zavez pas la réput à ..
- Je sais. Mais on a personne d'autre. Suis la seule ici pas assignée à bord.

Le temps de sauter sur la passerelle du navire le plus proche, expliquer que j'ai besoin d'un escargot pour joindre les officiers, qu'on me montre où ils sont, que j'en emprunte un sans trop laisser aux marines du bateau le choix, puis redescendre sur le quai. Et puis on part, le gars et moi. Je lui passe l'escargophone.
- Tiens pendant qu'on court, essaye de joindre les lieutenants. Si y en a pas un qui répond, essaye les sergents. Je peux calmer la situation temporairement mais ça serait mieux si on a des renforts. Histoire que quelques bagarreurs soient encore en état de mâcher leur repas demain.
- Escargophoner en courant ? Je peux ..

Il a pas fini de protester que je l'ai soulevé du sol, planté sur mon dos et que je me soutiens avec un paire de jambe supplémentaire et des bras pour aider mon dos et d'autres pour mieux le tenir en place.
- T'arrêtes d'escargophoner que pour me donner les directions, compris ?

Et on court. Et il fait des essais. Et ça marche pas.
- Désolé madame. Mauvais numéro. Au revoir madame.
Pff .. j'arrive à rien.

- Continue. On est bientôt arrivés ?
- Presque. On devrait pas tarder à les entendre.
- Et si on les entend pas ?
- C'est qu'un groupe aura eu le dessus j'suppose. A gauche.
- J'espère pas avoir couru tout ça pour rien. Et c'est quoi un Crambax ?
- Une bestiole locale. Ça ressemble un peu à un sanglier, mais avec des pattes au lieu des sabots et les défenses sont sur la truffe. Je crois.
- Ça a l'air sympa.
- A droite. Non pas trop. Sale caractère.


On arrive dans la rue. Ça y est, je vois l'enseigne du Crambax Rieur. Là dans les histoires, y aurait un mec qui aurait été balancé par la fenêtre et aurait brisé la vitre du bar. Ici, c'est pas une histoire. C'est pourquoi les vitres sont déjà brisées et la bagarre a débordé dans la rue.
- Continue d'essayer de joindre quelqu'un, je vais calmer l'affaire en attendant.

Solution 1, j'attrape tout le monde et je cogne des têtes.
Solution 2, je .. non en fait j'ai que des variations de la solution 1. Les mecs ici sont trop emporté pour raisonner ici.
Vu le nombre, ça dépasse largement un seul bar. Enfin c'est dur de compter, ça bouge trop.
Y a l'air d'avoir plus de réguliers que d'élite. Pas de surprise ici. Sinon ça serait déjà fini. Allez, un dernier regard, mon escargophoniste n'arrive à rien, grande inspiration ... je saute !

J'atterris au milieu de la mêlée. Déploiement des bras sur tous les côtés, frappez sans attendre mon commandement ! Une fois le centre nettoyé, on pourra respirer un peu mieux. Pif paf paf poum, esquive, oups j'ai cogné fort là beurk il vomit j'aurais pas dû frapper avec mes cestes, même en plein ventre. Frappe, esquive, repli, saut, coup de pied. Recommencer. Les cibles se font plus rares.
Surprise. - Qui c'est cette fille aux cheveux roses ? - Scorone, la folle. - Folle ou pas folle je me la fais.
Merci les mecs, je vous entends. Et t'es bourré toi. Va dormir plutôt. D'un pain dans la face, mais dors quand même.
Encore quelques duels. Pas dur, attraper les deux et les séparer brutalement. Tombent sur les fesses ou le dos.
J'suis trop forte.
La bagarre est finie, pour l'instant en tout cas. Maintenant s'agit de pas perdre l'attention de ces ivrognes.

Je m'adresse à tous, après m'être élevée dans les airs. Une plateforme de quelques jambes de haut. Histoire qu'ils me voient tous. Qu'ils m'entendent tous. Que je profite de la surprise que j'ai placé sur le terrain, tant qu'elle subsiste.

- Le premier qui moufte, il finit à l'hostopital ! Y a t-il un officier ici ?!! C'est quoi ce bordel ?!!
- Moa j'chu j'chuis un offichier ! Qu'ch'tu viens foutre ichi minus ? ânonne péniblement un type. Lieutenant de la régulière, je dirais. Suis pas certaine. Il a le nez qui a trop fait coulé de sang sur sa tenue pour qu'on voit bien. Je fais disparaître ma plateforme et m'avance droit sur lui.
- Mouchez votre nez au lieu de le laisser se vider comme une barrique. C'est quoi ce bordel ici ? Il s'est passé quoi ?
- Zchêtes qui vous ? Zchavez quelle autorité ?
- C'est moi qui pose les questions ici. COMPRIS ?! Il s'est passé quoi ici ?!
- Ben ... chon buvait tranquichement, pis ches gars-là ils chont déba..déba..
- Débarrassé ?
- Non. Déba...débarchqué et chzont cherché la bagarre.
- Merci.

Je me tourne vers les marines d'élite. Que des soldats du rang et un caporal. J'en reconnais deux de mes sections.
Je m'adresse au caporal.

- C'est vrai ce qu'il dit ?!
- Euh ... non.
- Vrai ?!
- T'es pas mon chef gamine.
- Vous le voyez quelque part ton chef ? Non. Ici y a que moi. On peut attendre un officier supérieur si tu veux. Que tu te plaignes à lui que je t'aurais brisé tous les os pour manque de coopération ET BÊTISE SUPRÊME !!!
- J'ai pas peur des menaces.
- Vous devriez. M’éviterais de les exécuter. Je commence par quoi ?

Cloué au sol par deux paires de bras, plusieurs autres sur lui prêt à agir.
- Alors, c'est vrai ?!
- Euh .. pt-être un peu. Mais c'est surtout de leur faute.
- Mencheur ! nous crie le lieutenant de l'autre côté de .. la place ? L'espace dégagé ?
- Vous fermez-la quand on vous demande rien !

Je me replace au centre. Ça recommence à s'insulter des deux côtés, mais pas tant que ça. Encore un peu de temps avant qu'un se décide à agir. Heureusement que personne a sorti de couteaux, ou alors j'ai pas remarqué de blessures.
Comment je vais pouvoir dépêtrer ce bazar ? Et mon escargophoniste, il en est où ? Je le vois et l'attrape, avant de l'amener à moi. Il est surpris, mais à part un ptit cri, il continue sa conversation.

- Alors ?
Pour tout réponse, il me tend l'escargot et ajoute :
- C'est pour vous.
- Moshimoshi ?

A l'autre bout du combiné, la voix du lieutenant Angus me parvient.

- Scorone ? Qu'est-ce que vous avez encore foutu ?
- Le mieux serait que vous veniez voir. J'ai arrêté une bagarre entre nos gars et les locaux, comme on arrivait pas à vous joindre, mais c'est surprenant qu'aucun officier de la régulière se soit pas encore pointé.
- Que se passe t-il ici ?!!

Je me retourne. Trop de monde, je vois pas. Un pas en hauteur, perchée sur une paire de jambes, je vois mieux. C'est un groupe de la régulière ça non ? Et des soldats armés de fusils, non ? Et aucun d'être eux n'a l'air ivre, n'est-ce pas ?
Zut de zut.
Le lieutenant au nez qui coulait du sang se tourne vers eux.
- Colonel. Nous chavons été attachés..attachés..qué par chces bruches...chces chalauds.
- C'est ainsi ? Menottez-moi tout ce monde et foutez-les en cellule de dégrisement.
Un des soldats auquel le colonel vient de s'adresser demande confirmation. Même les nôtres ? demande t-il. Tous, répond le colonel.

- Lieutenant, j'ai parlé trop vite, les officiers de la régulière viennent d'arriver.  Nous sommes devant le bar du Crambax Rieur. Je vais tenter de gagner du temps. Venez vite !


Dernière édition par Gallena Scorone le Dim 26 Juin 2016 - 19:56, édité 1 fois
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Suffisait pas de devoir patauger dans la bruine humide à l'aube, fallait que les attardés de l'unité aillent jouer les touilles-merde avec le contingent local.  Du grabuge qu'avait vociféré l'aide de camp d'Angus en pénétrant tambour battant dans la petite réunion des culs serrés qui planifiaent les manœuvres du lendemain.  Soupirs de lassitude sur fond de colère sourde bien que silencieuse avant qu'Angus et Blondie se foutent en selle et prennent avec eux les types d'astreinte dont j'ai le malheur de faire partie pour faire une descente en ville.  Les offs aiment guère se faire déranger par le menu fretin pour ce genre de merdes qui risquent de rejaillir sur leur horizon de plan de carrière alors ils font comme tout le monde, ils se dédouanent rapidement et ont tôt fait de passer le bébé dans l'ascenseur hiérarchique aux pisse-drue d'en dessous  ou à ceux qui réclament de l'être: les sergents.  Blondie marmonne un florilège de mots doux et de mots d'esprits plus tendres encore à balancer à la gueule des premiers concernés dés qu'il en verra l'ombre d'une gueule cabossée.  Et il a déjà commencé en m'alpaguant et en me tenant responsable des déboires supposés commis par les trisomiques placé sous son vénérable commandement de fiotte . Mieux vaut filer droit et la mettre en veilleuse...pour l'instant, le temps que l'idée ait fini de lui siphonner le mou et qu'il ait assez chié sur ses ouailles pour se sentir libéré de ses responsabilités.  Angus se contente de communiquer des ordres d'un ton sec et de sauver les meubles avec Scorone au bout du fil qui a eu tôt fait de se faire mousser, éperons sur le comptoir et de se poser en solution immédiate à la rixe.  Je commence à piger pourquoi les types aiment taquiner la gonzesse et aiment à rappeler que Scorone a plus de cycles menstruels que Lust n'a utilisé de caoutchouc dans sa foutue vie.  Elle a pas son pareil pour tirer la couverture sur elle et faire passer le banc de lascars qui l'entoure pour de vulgaires merdes qui le lui rendent bien à leur façon. Dernière rumeur en date, Scorone marcherait à voile et à vapeur et serait en réalité un des modèles les plus cru de virago... et qu'elle et Charme auraient même....bruhhhhh, cette pensée me file une sueur froide rien qu'à l'imaginer mais bientôt un tout autre panorama  évince ces pensées fugaces et me replace dans l'instant présent.

Le Crambax n'est plus qu'un capharnaüm sans nom d'un amas épars de types en vrac et gémissants,  de mobilier éventré, d'hémoglobine encore chaude et de relents de bibine des flacons que tout ce beau monde s'est éclaté sur le coin du museau. Ah putain, elle est belle la vingtième,  Scorone, le cul juché sur le comptoir du proprio, force tranquille de la situation, veille au grain sur tout ce bordel tandis que Blondie ne peut s'empêcher de laisser échapper un hoquet de stupeur devant tout ce fatras.  Ecumant de rage, le vl'a qui rapplique pour foutre une droite bien sentie au caporal d'élite Jonas avant de dégobiller toute son fiel pour remettre les pendules à l'heure à tout ces connards qui auraient mieux fait de cuver leur tise que de vouloir jouer au fanfaron auprès de la garnison locale.  Au fond le piano mécanique continue sa partition, imperturbable instrument qu'il est alors qu'une prise de bec éclate entre régulière et Elite quant aux véritables responsables de tout ce fourbi. Le temps de démêler tout ce bastringue, de délier le vrai du faux et de coller quelques mornifles aux plus virulents qu'Angus et Blondie comprennent bien que la vingtième s'est mis dedans.  Scorone file son témoignage, le proprio ensuite nous livre sa version des faits en arguant qu'il entend recevoir une pleine et entière compensation pour les dommages causés et le traumatisme psychologique vécu par pareille expérience.  

"Eh bien Messieurs, vous avez entendu le tenancier. Vous allez payer tous les dommages causés par votre petite sauterie avec vos propres soldes et ce aussi longtemps qu'il faudra pour remettre à neuf cette taule. "

"Non mais vous rigolez ?! C'est eux qui..."

Un brouhaha reprend de plus belle, les éclats de voix allant crescendo jusqu'à ce qu'une veine sur le front d'Angus affleure et que sa paluche claque sec sur le coin de la première table venue et mette fin aux jérémiades dithyrambiques et aux velléités de tout ce parterre de décérébrés congénitaux.
 
" Cette taule ?! " lance à son tour le proprio décontenancé.

Le temps de dégainer et de cribler d'acier la mélopée du piano mécanique au fond qu'il ravale bon gré mal gré son amertume et se ravise de discuter le bout de gras.

" Cette taule, en effet. "  que je lance à mon tour, après avoir mis l'affaire au clair, soutenant le regard du peroxydé qui n'aime guère ce genre d'initiative.

Faut bien dire que, mazette, on les a pas loupés tout ces pisse-froid de la régulière, ca a salement morflé des deux côtés mais ces types-là sont en piteux état. De notre côté, rien de particulièrement tangent, quelques estafilades de surface, quelques côtes en vrac et des ecchymoses diverses mais rien de sérieux.  L'ego de la régu a du en prendre un sacré coup, se faire ainsi foutre à l'amende par une bande de vétérans et/ou de petits corniauds  revanchards qui ont fait leurs classes dans l'effectif.  

En parlant d'effectif, voila que les offs de la régu se pointent tout penauds après la bataille, une coutume chez eux on dirait.  Z'ont jamais été en odeur de sainteté chez les élites de la vingtième, balais dans le cul et establishment faisant, il n'y a bien que Thorn qui puisse supporter les petits airs maniérés d'enculeur de mouche et d'enfonceur de portes ouvertes. S'agirait pas qu'ils crachent dans la soupe et en rajoutent une couche,  je suis pas certain que Blondie l'enfoiré ne supporte qu'on vienne une fois de trop lui chier dans les bottes en cette soirée tumultueuse. Un grand moustachu, grandiloquent, la quarantaine passé, figure patriarcale du bon père de famille qui laisse bobonne torcher ses deux marmots pour mieux leur étriller le crin et leur enseigner la discipline.  Classique du chefaillon obtus aux bouloches qui se dégonflent dés que les choses se corsent mais qui peut pas blairer qu'on vienne poser le panard sur ses plates-bandes. Quoiqu'il en soit, on a bien davantage besoin d'eux qu'ils n'ont besoin de nous et il vaudrait mieux pas que l'Etat major ait vent des petits couacs du genre qu'on laisse dans notre sillage.

Perplexe, j'observe la diplomatie d'Angus à la manœuvre et je ris intérieurement des palabres qu'il va devoir lui faire avaler pour pas qu'il lui prenne l'idée de venir nous peler trop insistement les roustons.  
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J’reprends doucement mon souffle entre mes dents serrées. A côté de moi, Blondie fronce salement les sourcils en matant tous les coupables. Ils nous ont bien pourri notre soirée, et ça se paiera, surtout pour nos gars qui vont devoir continuer à nous supporter. Ils le sentent, à chaque fois qu’on pose les mirettes sur leurs gueules, mais ils restent têtus, butés, comme dans leur bon droit.

Mettons.

Mais j’avais une putain de main gagnante dans le rade un peu plus huppé dans lequel on échangeait des vannes et des piécettes. Un coin sensiblement mieux que le trou moisi où les Marines s’encanaillent. Rien qu’à regarder les chaises, c’est à s’demander si elles se sont pas cassées toutes seules quand la porte s’est ouverte et qu’un courant d’air est entré.

Un genre de colonel se la ramène, se campe fièrement face à nous, les poings sur les jambes, et essaie de nous toiser, mais les tailles sont trop proches. Il passe deux doigts dans sa moustache.
« Alors comme ça, vous êtes les officiers responsables de ce ramassis de casseurs ?
- Hého, c’est... Commence un Marine que j’arrête d’un geste.
- Alors comme ça, vous êtes l’officier responsable de ce ramassis de couilles molles ? »

L’essai diplomatique est peu concluant, tout le monde se remet à gueuler à qui mieux-mieux. Faut que le Régulier gueule de sa voix de stentor pour qu’un calme relatif s’installe à nouveau.
« Toujours est-il que vous avez occasionné des dégâts lourds dans ce... charmant bistrot du bord de mer, fait-il en étendant les bras pour englober la pièce.
- Psst, Blondie, il parle bien de ce rade moisi ?
- Je crois bien, Angus, je crois bien. »
Cette fois, c’est le proprio qui commence à gueuler, et pas besoin d’être un génie pour voir qu’un accord tacite existe avec le gradé de la Marine. Si le coin est reconstruit au frais de l’Oncle Sam, sûr qu’une personne ici y aura ses entrées, et que le patron fera la courbette pour remercier du service rendu.

« Je ne vois qu’une seule solution. Il faut contacter votre officier commandant pour l’informer de la situation.
- Soyez pas con, que j’dis. Il est probablement avec le vôtre, d’officier commandant, dans le beau palais, à bouffer des petits fours et déguster du champagne. Vous voulez vraiment y aller maintenant ? Vous voulez vraiment être muté dans un coin sympa genre Las Camp ? »
Ca lui en bouche un coin assez longtemps pour que j’reprenne, sous le regard hargneux des gars de tous bords.
« Ce que vous pouvez faire, c’est rembourser les dégâts et adresser une réclamation budgétaire à la Marine. On est la Vingtième Division d’élite, vous nous trouverez bien.
- Et vous paierez ? »

J’sens les réflexes du comptable plus habitué à numéroter les tonneaux et les armes qu’au combat. L’administration de la Marine, il devrait connaître.
« Bien sûr, il faudra ne rien toucher ici jusqu’à ce qu’un expert soit dépêché sur place. De la Marine, évidemment. Il devra faire appel à des témoins pour connaître l’état des lieux avant l’accident. Puis il devra enquêter sur ledit accident. Et, enfin, quand il ne pourra pas départager les deux parties, il considèrera qu’il a perdu son temps, et mettra une jolie rayure dans votre dossier. »
Petit à petit, le mec a pâli en sentant que j’l’emmenais dans un coin où il gagnerait rien et voulait pas aller. Mais il se rebiffe, quand même. Après tout, ses soldats sont là à le regarder nous la mettre à l’envers et les défendre contre les connards de l’élite que nous sommes.
« Sauf que vous aussi, vous aurez tous une mention dans votre dossier. »
J’éclate d’un rire sonore, un peu forcé mais ça se sent pas tant que ça.
« Je t’ai déjà dit, mon vieux. On est la Vingtième Division d’élite. Racle-toi la soupière, ou renseigne-toi, tu capteras vite qu’on n’est plus à ça près. »
Il hésite quelques instants, réfléchit à faire le matador.
« Ca remontera auprès du Contre-Amiral Nebel !
- Pas d’souci. Allez, on décarre, j’ai deux-trois bricoles à faire, que j’achève en laissant courir mes yeux sur les soldats qu’ont foutu le dawa. »

On échange encore une poignée de menaces pour avoir le dernier mot et pas perdre la face, puis on remballe chacun nos effectifs et on s’tire, pendant que la Régulière fait la bonniche et range un peu le coin. Un peu plus loin, à l’ombre d’une ruelle, j’ai remarqué Funeste et Charme qui fixent chaque visage qui apparaît dans les lumières éparses. J’renvoie les hommes au navire avec Blondie qui va les tanner salement et j’les rejoins avec les sous-off qui trainaient encore.

« Putain, pas moyen de passer une soirée tranquille.
- C’est pas fini, annonce Funeste, péremptoire.
- Comment ça ? J’pige pas.
- C’est bon, Funeste ? Demande Charme. »
Il hoche la tête sans rien dire de plus.
« Quoi qu’est bon ? On peut retourner s’amuser ?
- On va s’amuser différemment.
- Ils ont attaqué nos gars. Vont pas s’en tirer comme ça, répond le Lieutenant. »
Les regards de tous les anciens deviennent durs, les mines patibulaires.
« Vous êtes sérieux ? Charme !
- Oui, Angus, oui. On ne va pas laisser les incapables de la régulière nous marcher dessus.
- Ah ouais, donc ça servait à rien que j’me casse le cul à désamorcer la situation.
- Mais si. Maintenant, ils ne se douteront de rien. Bazardez vos uniformes, on est incognito. »

J’me retiens de me masser le pif en signe de désespoir et j’suis les autres. Funeste a placé des types à lui pour repérer le coin.

La nuit va être longue, putain.
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Hinhinhin.  Charme a de la suite dans les idées la bougresse. La perspective d'aller tanner le cul de tous ces mange-merde et de verser dans un simulacre de guérilla urbaine, égaye un peu plus cette soirée désenchantée.  Le père Funeste ne cache pas son engouement à l'idée tandis qu'Angus finit par approuver la manœuvre non sans témoigner un certain étonnement après que Charme ait décidé de porter ses ovaires haut sur la table. Faire chanceler ces types avaient le mérite de nous offrir un hors d'oeuvre à tout ce qu'on présupposait d'emmerdes qui allaient nous tomber sur le coin de la bobine dés le lendemain.  On réquisitionne Scorone avant de la mettre au parfum de la manœuvre et qu'il arrête de nous faire chier avec ce qui est juste ou inopportun de se rendre responsable, Angus en a rien à carrer des petits atermoiements de ceux qui ont pas les couilles de porter haut la fierté de la vingtième. Et Dieu sait que lorsque qu'on sait que Scorone est un anagramme de Corones, on se doit de répondre présent et de pas cracher dans la soupière lorsque le sieur exige de fusiller des rotules et de casser des gueules déjà bien frelatées.

Scorone se charge donc de faire de la reconnaissance avec quelques autres petits futés du même calibre, ses innombrables yeux faisant, la sergente quadrille la zone avant que de petits détachements décident de prendre en filature  incognito  les cibles aux quatre coins des faubourgs de la cité.  Angus coordonne l'opération, le temps de se rencarder, on finit par apprendre qu'une dizaine de galeux battent le pavé à deux pâtés de maison. Le temps de faire l'inventaire et de m'engager avec Funeste dans les ruelles obscures qu'on tombe nez à nez avec Angus et tout son arsenal hétéroclite d'armes blanches et tout un barda de trucs contondants en tous genre qui ferait pâlir les fiottes de la régulière s'ils en avaient connaissance.

Il doit s'en doute en toucher un grain pour se balader avec tout ce bordel et avant que j'ai le temps de m'en rendre compte, je me fais l'effet d'une fiotte avec ma bite, mon couteau et ce foutu flingue que j'ai déniché sur le tas au Q.G.  Sa tronche suffisamment grave incite à ce qu'on se tienne à carreau et qu'on écoute ses directives.

"Fermez-là " qu'il beugle un coup avant de nous faire signe qu'il a repéré quelques empaffés de passage.   Quelques gestes ciblés et nous vl'a transfiguré en commodo de marines en opération.

 Diversion fugace,  incompréhension passagère avant une bonne et franche marrave qui les expédie en deux-deux chez Morphée.  Emballé, c'est pesé ou presque, facile pour Angus.

" Déssapez-les "
" Ah non, moi je donne pas là-dedans. Demandez aux autres ! " que je vitupère avant qu'un rire mesquin s'empare de Funeste et d'un autre gars qui nous tient la chandelle.

A poil dans les rues,  attentat à la pudeur et toutes ses déclinaisons riches et variées, je vois déjà les gros titres du lendemain et les clichés transmis par une source anonyme aux tabloïds éparpillés aux quatre coins du royaume.   Scorone nous file quelques caviars dont on ne se fait pas prier par exploiter,  un banc de cinq, des petits hargneux qu'ont pas étanché leur soif d'égo qui s'attardent devant une échoppe.   Jonas le filiforme fait le pied de grue à partir d'un toit surplombant la petite enceinte, la nuit noire faisant, notre type rivé sur les tuiles comme une anguille sur un récif, guette la scène.  Les deux premiers vont pisser dans une allée adjacente et se font aussitôt tomber sur le râble par Funeste qui leur refait le portrait sur l'instant et les laisse inconscient dans les fourrés.  Les trois autres taillent le bout de gras devant la devanture, discussions de comptoir merdique sur fond de revendications de meilleurs traitements, thématique classiques des peigne-culs dans leur genre. Prévisibles, pas comme ce gamin soudoyé qui vient pisser sur les bottes du premier avant de se faire alpaguer par les deux autres et que le gosse crie aux attouchements.  Le temps de comprendre qu'ils ont mis le doigt dans l'engrenage que des mornifles sourdes viennent éteindre la moindre flamme de résistance au récital dans lequel on verse. Ils se réveilleront à l'aube, ligotés et nus comme des vers sur la place du marché.  Angus peut pas s'empêcher de leur laisser une petite entaille maison de son cru, comme un général rapporterait un sac de crânes au roi dont il se fait l'écho.  Plus loin, la roublardise de Charme se déploie, la vieille rombière a plus d'une corde à son arc mais la connerie congénitale de la régulière est appâté par la détresse singulière d'une " petite vieille " frêle et chétive qui conduit ses proies dans un traquenard sciemment orchestré. Dans l'ombre d'un étal à proximité, Funeste émerge, hachoir en main et fout une trouille bleue au premier d'entre eux qui a rien trouvé de mieux que de s'écrouler devant l'adversité et de se faire dessus. Le second, plus réactif, a opposé une résistance plus vindicative, aussitôt éteinte par une droite bien sentie de la matrone en chef dans les parties.  Le dernier a pris la poudre d'escampette devant la scène avant de se prendre une dégelée salée à l'angle de la ruelle par votre serviteur. Le temps de lui faire les poches que bientôt une cacophonie de denden, succédant aux différents tableaux et retraçant le florilège d'actions perpétrés, commence à remonter aux oreilles des petites huiles tout lieutenants qu'ils sont et qui, ils le savent, seront demain la risée du royaume et tenus responsables de l'opprobre.

" QU'EST CE QUE C'EST QUE CE BORDEL ?! JENKINS, REPONDEZ BOUGRE DE DIEU ! PAR LES CATINS DE SAINT-ROMUALD, ENVOYEZ-MOI DES TYPES SURPLACE ET ECLAIRCISSEZ MOI TOUT CE BORDEL VOULEZ-VOUS LIEUTENANT FARGAS !  DEVIEZ-VOUS ECONDUIRE JENKINS POUR CELA ! "  qu'on entend éructer au bout du fil avant qu'une boucle de ceinture résonne dans le combiné et que des pas saccadés tonnent sur le parquet peint. Pas de doute, on a dérangé la moustache broussailleuse dans ses projets nocturnes... affaire à suivre.
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C'est un ordre hein ? Faudrait savoir, on a permission jusqu'à demain matin ou on l'a pas ? Mais non, il faut venger l'honneur. Bande d'imbéciles malades des boyaux de la tête. On a une bagarre d'ivrognes, pas d'officiers disponibles, et quand ces bêtas arrivent enfin après les faits, ils veulent juste mettre encore plus de bazar.
Et c'est un ordre.

Son ordre, il peut aller l'enterrer sous un grand chêne. D'accord. D'accord. On va faire ça.
Alors je suis censée diriger des scouts pour guider les bandes de gros bourrins derrière hein ? Bien. J'emmène les gars qu'on me demande de mener, on va commencer tous ensemble.
Par un tri.

- Toi, toi et toi. Je sais pas ce que vous foutez là mais vous êtes incapables de discrétion. Retournez avec les autres, partez vous coucher pour demain ou allez vous pinter la gueule dans une taverne, c'est toujours plus intéressant que faire les singes dehors. J'ai pas besoin de vous. Toi et toi. Pareil. Et toi ... non c'est bon.
Trois restants. Sera plus simple à surveiller. Une fois les autres repartis, mes ordres.

- OKay, on va se faire du régulier. Mais pas n'importe comment. Vous trouvez, vous me prévenez, je confirme. Si c'est des gars qui fichent la merde, on frappe. Si c'est juste des buveurs ou une patrouille, on laisse tomber. Le groupe d'idiots avec les lieutenants foutra déjà assez la merde sans notre aide, alors on essaye de les faire viser juste. Est-ce que je me fais bien comprendre ?
Des grognements pour seule réponse. Je m'en fiche de leur opinion sur la question. On est pas là pour détruire la ville ou je ne sais quelle stupidité.


Les minutes se déroulent et on leur en trouve, des cibles. Parfois ils en trouvent tous seuls, et ça tombe rarement bien. Mais j'ai déjà dit assez de gros mots, donc j'en dis pas plus. Qu'ils fassent des erreurs si ça leur chante.


- Lieutenant, pardon, "chef", je me barre. Il se fait tard, on part tôt demain. Bonne soirée, amusez-vous bien si vous voulez continuer à faire .. ça. Ces deux-là veulent encore vous aider. Les autres nous ont laissé boire un dernier verre, à ce qu'ils m'ont dit.
Bonne nuit.

Et je me barre. Un saut, deux bras sur un mur pour me servir de marche-pied, envoi plus haut. Répétition. Atterrissage sur le toit. Hum, pas de bruit spécial. On me suit pas ? Tant mieux, au revoir.
Je me penche par-dessus la corniche, personne. Ils doivent être déjà partis continuer leurs bétises. Je me retourne, les quais sont par ..
- Làh ! .. Lieutenant ?
- Ouaip. Deux minutes. Qu'est-ce qu'il vous prend Scorone ?
- Il .. on en parle demain si vous voulez. Là il est tard, je vais pas gâcher l'occas de me reposer. J'ai déjà fait assez pour votre bê ... jeu .
- Mon beige ? Et je ne vous ai pas donné permission de vous retirer, d'où est-ce que vous vous autorisez ces initiatives ?
- On est en permission jusqu'à demain matin. Si elle devait être levée, ça serait par le commandant, et pas pour ce qu'on est en train de faire là. Je vous ai déjà aidé plus longtemps que je ... enfin, ce que je veux dire, c'est que comptez plus sur moi pour ces âneries-là. J'en ai rien à faire d'un honneur de division ou je ne sais quelle mesure de ... bref, je m'en fiche. Je suis pas dans la marine pour ça. Bonne nuit lieutenant.
- Ouais. Salut.

Et à peine il a dit ça qu'il a déjà disparu. Je l'ai halluciné ou il est juste ultra rapide ? ... C'est le Lieutenant Angus. Il EST super rapide. Il maîtrisé le soru, lui. Mais c'est pt-être juste la fatigue qui me monte à la tête et en vrai Angus n'était pas là du tout. ... Oh, j'en sais rien moi. Tout ce que je sais c'est que c'était pas un fantôme, faudrait que les fantômes existent pour ça. Allez, que ça soit le vrai Lieutenant ou juste un bout de mon imagination un peu trop vivant, l'important demeure. J'vais me coucher.


En pleine nuit, des brailleries me réveillent. Voilà la glorieuse troupe qui revient à bord. Enfin le petit bout formé des sections d'Angus. Laissez-moi dormir zut.


Réveil, difficile pour moi qu'on a pas laissé dormir correctement. Y a même un gros malin qui a pensé qu'il pouvait jouer à me réveiller sans subir de conséquences. Parce que j'ai pas été marrante ou je sais pas. Qu'on me dise pas quand il sortira de l'infirmerie de bord, j'en ai rien à faire. En plus je sais même pas qui c'est. Un des miens peut-être ? Un de Jadieu ? Sais pas. Rien à faire. Pas important. Dodo. Sauf que c'est le matin. Et qu'on se lève.
Difficile pour moi. Horrible pour ceux qui ont trop bu. Ou qui sont rentrés trop tard. Ou pas rentrés du tout, dans le cas de quand même pas mal de monde.
Je suppose qu'on va devoir en récupérer dans les cellules locales pour état d'ivresse trop important. J'imagine que d'autres vont se pointer comme des fleurs. Me demande s'il y en a qui vont pas se pointer avant notre retour des brumes. Si y en a qui tentent ça et croient passe inaperçus, ils en seront pour leurs frais. Je vois pas quel officier un minimum compétent laisserait passer ça. Ca devrait au minimum passer par une punition.
Videmment, si c'éait une division intelligente. Quand je vois que même les lieutenants ...
Pff. C'est pas motivant, c'est tout ce que je dirais.

Encore deux heures pour sortir le matériel. Et quand à regrouper les sections avant de partir pour les brumes, ça se rapproche de la direction d'un troupeau de chats.
Mais enfin, on finit par partir de la ville, qui n'est pas complètement à feu et à sang et c'est pas grâce à la Vingtième.

En route. Très mauvaise troupe.
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