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Tous les bons vieux loups de mers vous le diront rien de telle que la gerbe matinale d’un jeune mousse pour présager d’un courant marin porteur pour toute la traversée. Accroché au baldaquin comme si Davy Jones en personne en voulait à son écume gastrique, le jeune Rivero vomissait les tripes de sa jeunesse. Il était aussi pâle que le cul qui l’avait mis au monde, les poils miséreux qui parsemaient son visage de poupon faisaient de lui une victime de l’âge ingrat, presqu’un homme et pourtant encore avec le lait du sein maternel dans le coin des lèvres. Pour le coup, la laitance blanchâtre qui ravivait sa face abyssale n’avait définitivement pas la même teneur en calcium qu’une bonne cuvée de mère. Si on lui avait demandé pourquoi il avait embarqué sur un bâtiment en direction de South Blue, il vous aurait certainement répondu « Parce Bweuuuuuh ». Toujours est-il que ce bonhomme, dont nous vous faisons un portrait des plus alléchants, avait fait preuve de son inexpérience à la face de notre bon vieux Jinx. De la même manière que l’on ne doit pas pisser sous le vent, il ne faut pas dégoupiller dans l’axe de la bise, si bien que toute quiche à tribord, le professeur écopa de la trombe stomacale.

Donor avait appareillé à bord d’un navire gouvernemental assurant la liaison entre Goa et les différentes îles bordant South Blue, non content de rajouter le prix d’un billet de transport à sa longue liste de dettes, il s’était en plus assuré une place de première classe à 2500 Berrys. Le retraité à la gueule confite siégeait en classe privilège, confortablement allongé sur son fauteuil à balancier à 100 Berrys, réservé à crédit, il sirotait un cocktail à base de concombres marins (50 Berrys) tout en s’enfilant des « Gâteries du Chef » à 75 Berrys. Accoudé à la rampe, Il s’était ensuite permis un petit cigare tout droit venu des contrées de North, 60 Berrys. Mais se prendre une vomissure en pleine face, ca n’a pas de prix. Pour tout le reste, il y a le crédit.

« Voyez vous jeune homme, il fut un temps où l’éducation national m’aurait interdis de vous placer un trèfle à cinq feuilles en plein potager. J’aurais très certainement eu l’association des parents d’élèves sur le dos et un blâme. Savez-vous, jeune homme, pourquoi je vous dis cela ? »

« N…Non M’sieur… »

« Parce que, mon bon ami, je suis aujourd’hui retraité. »

Donor essuya ses monocles avec son mouchoir, vous savez, ce petit bout de tissu que les vieux sortent toujours pour se curer l’organe olfactif et qu’ils refourrent ensuite aussi sec, mais humide, au fond de leurs poches. Le gamin, quant-à lui, restait arrêté sur la phrase du bonhomme fripé, il tanguait entre la fuite et la politesse dû aux personnes à qui ont galette à la face. Ce temps d’hésitation avait scellé le destin d’un jeune homme en quête d’aventure, Donor cala ses monocles sur son museau et s’accouda mine de rien sur le bois de la balustrade. Ses doigts se baladèrent discrètement sur toute l’étendue de celui-ci, jusqu’à ce qu’ils trouvent un boulon. Lentement, les doigts du professeur se mirent à tourner la petite rondelle hexagonale tout en fixant du coin de la bille le jeune troufion. Jinx prit une large inspiration et se redressa, il s’approcha du gamin pour lui donner une bonne tape sur l’épaule.

« Allons, mon jeune ami, vous êtes pardonné, venez donc prendre un plateau de fruit de mer en ma compagnie ! »

Nous ne serons jamais si c’est la vision des crevettes rosâtres sur un lit de moules qui donna des hauts le cœur au jeune dégoupilleur, mais lorsqu’il se précipita à la balustrade pour y faire jaillir son fluide buccal, la rampe s’éventra et le gosse passa par-dessus bord. Quel mauvais coup du sort, le corps dans la fleur de l’âge passa sous la coque du bateau en une fraction de seconde. Les hurlements paniqués n’y purent rien, un carénage ça pardonne pas. Pas d’bol.

Donor reprit place sur son transat, un nouveau cigarillo au bec, on vous passe le prix, non ? Bon d’accord m’sieurs les créanciers, 65 Berrys parce qu’il vient de Cuhaut. Soudain la grosse voie d’un escargophone siffla dans les choux-fleurs du retraité.

« Prochaine descente : le cimetière d’épaves ! Notre aimable clientèle comprendra que nous ne mouillerons pas aux abords de l’île du fait de la dangerosité du secteur, une barque est à la disposition des voyageurs moyennant finance. »

Crachant une épaisse fumée cancérigène, Jinx esquissa une ride de sourire.

« Mon auriculaire me dit que je vais avoir un crédit supplémentaire… »

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Donor Jinx (-1 en poisse et 2 en chance)
Bateau des pirates (-6 en poisse et 4 en chance)
Groupe de pirates (-4 en poisse et 2 en chance)
Barque de Donor (-6 en poisse et 1 en chance)

voir ici pour comprendre.



« Crevindjouboudiou ! Haan … Haan … Jinx mon ami, tu t’époumones pour une activité qui n’est plus de ton grand âge… Haan … J’aurais dû embaucher un petit rameur… Crediou ! »

Depuis son front ridé perlait de grosses gouttes de sueurs, son costume de satin lui collait à la peau comme de la glue à son tube. Il grommelait à mesure que les rames de la petite barque battaient la surface de l’eau, l’écume qui tourbillonnait autour de l’embarcation laissait présager que Jinx faisait face à un petit contre-courant. Au loin, il entendait le cri des mouettes trônant en reines sur les dépouilles de navires jonchant le cimetière. Les monticules, que les carcasses formaient, habillaient le paysage tel des montagnes dressaient au vent. Donor plissa ses yeux pour évaluer la distance qu’il restait entre lui et le mouillage, ce serait mentir que de vous dire qu’il y voyait quelque chose. Une grosse marre de flou à l’horizon, il lâcha une rame pour plonger sa main dans la petite poche de son veston, il en ressortit le rond de verre qui lui servait de monocle. Fermant l’un de ses yeux, il objecta de nouveau la distance mais il ne vit qu’une tache vernis en plein centre de son horizon.

« Voilà que je deviens bien plus sénile que je le pensais, je ne vois plus rien… »

TOC

Le bois de la petite barque venait de taper contre une surface boisée, l’embarcation ne bougeait plus d’un pouce. Le vieil homme leva la tête et lâcha la deuxième rame, il se redressa fièrement en portant ses deux mains à son veston. Il racla bruyamment sa gorge, l’air sévère du professeur prêt à faire passer un mauvais moment à un élève.

« Messieurs, je me permet de vous faire remarquer que vous êtes sur le cheminement de ma barque. Il est d’ailleurs peu en vogue de pointer son artillerie sur plus petit et plus vieux que soit…Hum ? »

Un coup de menton vindicatif fut lancé à l’intention du navire arborant le fanion noir qui avait tapé notre vieil homme. En effet, une pièce de canon avait la barque en ligne de mire et un homme aux allures de chef se tenait accoudé à la balustrade. Il avait une tête à la teinte grisâtre, pas un cheveu sur le caillou et une moustache dans le style maître-kung-fu-de-Kill-Bill.

« Le schnock, j’te conseille d’filer l’oseille, j’sais pas d’où tu débarques dans t’barques, mais ici c’est les Stones Age qui gèrent les entrés sur l’cimetière ! Pfeuh ! »

Un mollard magnifiquement ajusté, malgré la petite brise, se figea sur le soulier droit de Jinx. Il ne daigna même pas quitter de son regard austère le pirate qui venait de le toucher, il s’était fait gerber à la face il y a peu, alors pour le coup, il pouvait prendre sur lui pour un petit glaviot. Une autre raison, Donor était un professeur, de ceux qui ne vous lâchent pas de l’œil lorsque vous leur manquez de respect, juste pour vous faire culpabiliser. Face à lui, la mauvaise graine perdez peu à peu son sourire, le temps devenait long, les Stones devaient avoir l’habitude de se voir payer ou semoncer. Là, quedal, juste un septuagénaire bien droit sur sa barque, le regard perçant et aussi sec qu’un coup de trique.

« T’es dur d’la feuille d’oreille l’schnock ? On va t’tirer d’ssus papi ! »

Un roulis sinistre d’une boule de fonte sur le bois se fit entendre, suivi immédiatement par une tripoté de ricanements, le canon s’armait. Jinx restait impassible, les mains sur le veston, il fixait les moustaches du capitaine qui tanguaient dans le souffle marin.

« Bordel d’Dieu ! Coulez moi s’te braquemart !! »

PSSSSH

Le bruit sinistre d’une mèche qui se consume parvint aux oreilles de Jinx, c’est à ce seul moment qu’il quitta les moustaches volantes du capitaine pour regarder les lattes de bois de l’imposante coque. Il tendit ses bras en direction du navire.

« On ne jure pas sur un bateau, ca porte-malheur jeune homme »

° CHAT NOIR °

Une onde lumineuse noire en forme de chat s’élança depuis les mains du « braquemart » et traversa le navire. Jinx esquissa un large sourire, il pressentait que la chance allait être de son coté. Le capitaine se redressa de la rampe avec un air paniqué.

« C’t’un possesseur de fruit démoniaque ! »

La mèche arriva à son terme et du coin de l’œil, le moustachu attendait que la barque vole en éclat. Malheureusement, le canonier se prit les pieds dans des bouts enroulés sur le pont et il trébucha sur l’arrière de son arme. La mire bascula vers le ciel et le boulet partit à la verticale. C’est à ce moment précis que les Stones se félicitèrent de la qualité de leur poudre tant la boule de fonte partit haut dans l’atmosphère. C’est dans un second temps qu’ils se mirent à galoper sur le pont principal pour bouger le navire de là. La trentaine de pirates bordaient les voiles, mais les bouts se mirent à céder dès la moindre tension. Dans le chahut, la roue du gouvernail se fit briser par la chute de la bôme, le foc se déchira au contact de la lame du sabre d’abordage lorsque le capitaine dégaina avec rage pour motiver ses hommes. Puis, le chaos prit fin au bout de trente secondes, la scellée de l’apocalypse fut la boule de fonte qui traversa le le bateau, du pont à la cale, faisant passer la ligne de flottaison du navire au niveau de la balustrade.

« C’est vraiment une poisse ce navire, n’est-il pas ? »

Le cimetière d’épave comptait, en l’espace d’une minute, un nouveau trésor dans ses bas-fonds océaniques. La trentaine de bougres nageaient vers les tonneaux qui flottaient de leur feu navire, Jinx s’était remis en position de rameur, il donnait un coup de rames aux péons tentant de l’aborder, si bien qu’il avait fini par assommer une dizaine de bonhomme dans son avancé. Il remit son monocle en place pour évaluer, ce qui était son but initial, la distance qui le séparait du rivage. Visiblement, la marée l’avait déporté un peu plus près du mouillage et en une dizaine de minutes, il allait être enfin au sec.

« Haaan… Je hais la mer … Haaan … Avec un peu de chances, il y aura une troupe de marines à terre, il doit y avoir des primes sur la caboche des ces nageurs… Haan… »
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FROT FROT FROT

Jinx avait posé guibolles à terre et s’époussetait son pantalon en satin, il observait de ses gros yeux les alentours. Monceaux de bateaux et bicoques en lattes de bois enrichissaient le paysage de cette petite île, à certains endroits, on pouvait voir des mâts perforer les carcasses pour aller gratter le cul des dieux haut dans le ciel. Les modèles anciens de galions marines et de navires pirates formaient le plus sinistre des décors, si bien que notre bon professeur comprit qu’il allait pouvoir se brosser pour trouver des représentants de l’ordre. Ses mains à son veston, il entreprit une petite visite de l’endroit, jouant des maxillaires pour replacer son dentier, il déambulait entre les débris.

« Mon bon Donor, tu es un fieffé âne ! »

La barque qui l’avait amené jusqu’ici s’en allait voguer dans le tumulte océanique avant de s’écraser contre un récif une seconde plus tard. Quand on n’est pas marin, on apprend vite à mettre un bateau au mouillage ou bien on se met à la natation. Jinx avait apporté sa contribution à la merveilleuse collection de l’endroit. La poisse était une mère ingrate pour son plus fidèle fils, il y avait de quoi porter plainte pour harcèlement vitale, elle le suivait depuis soixante-quinze années, même pas sur qu’elle se décide de le lâcher un jour. Parallèlement, le vieil homme avait une catin en habit de friandises pour seconde mère, la chance et ses gâteries savaient lui remonter le moral quant celui-ci était aussi bas qu’un service trois pièces de retraité. Si bien qu’un malheur se suivait toujours d’un coup de pot dans la vie de Donor Jinx, celui-ci se nommait « groupe de pirates qui n’aiment pas les étrangers ».

A force de marcher dans les gargantuesques ébauches de navires, notre ami s’était engagé dans un labyrinthe d’épaves, elles communiquaient toutes entre-elles. Il était passait par une cale d’où une escouade d’hamacs pendouillant empêchaient le bon passage, puis il avait gravi des marches pour se retrouver sur le pont d’un nouveau navire, il était passé par une cabine donnant sur des cuisines d’un galion Marine et enfin il avait débaroulé sur les planches d’une corvette aux voilures arrachées. Son cheminement avait trouvé une finalité avec les quinze rejetons sociétaires qui lui barraient la route. Déplissant ses rides, il lâcha un sourire de vieux chiffon.

« Jeunes gens, je suis bien aise de vous trouver ici ! Savez-vous si par chance, il y a des Marines ici ? »

Attardons nous sur la bouillasse des bonhommes, ils étaient quinze comme nous l’avons signalé, la plupart armés de fusils et autres instruments de pistolades, les autres portaient un sabre à leurs flancs. Ils retournaient le petit bâtiment ave hargne, soit ils avaient perdu quelque chose, soit ils recherchaient matière à faire du bénéfice. La face balafrée, les membres tailladés et l’odeur pestiférée, il n’y avait aucun doute quant à leur profession : de bonnes vieilles charognes des mers. Basiques au combien, c’était les individus bas-de-gammes qui avaient séché les bancs de l’école à l’époque où ils auraient encore pu se faire torcher le derrière par leur Madre. Envoyant valser un tonneau vide, une brute au bide de magnitude cinq sur l’échelle de la graisse sismique fit face à Jinx.

« Par ma bedaine, tu n’sais pas où t’es tombé papy ou quoi ? Ici c’est du non-droit ! Goy goy goy »

Il lâcha d’énormes parpaings de glaires dans le creux de sa paluche et s’essuya grassement les lèvres. Jinx entreprit de le contourner, les mains sur le veston, ses cheveux en bataille n’arrivaient même pas aux épaules de bibendum. Les autres de la bande lâchaient une tripoté de boutades sur le physique peu enclin au voyage de notre professeur de superstitions. Une des pattes pleines de crasses du gros monstre à la gorge chargée se posa sur l’épaule de Jinx pour stopper son avancée.

« Ce qui veut dire qu’les curieux peuvent disparaitre sans que personne s’en inquiète … Goy ! »

« Jeune homme, vous êtes un gros poils de chat noir dans la soupe sociétaire. »


« C'est-à-dire papy ? »

« Que vous êtes d’une impolitesse sans bornes, ce veston est neuf, je l’ai acheté il y a trente années ! Veuillez retirer votre paluche jeune homme ! »

Relevant un de ses sourcils jusqu’à la base de ses cheveux grisonnants, Donor envoyait un éclair de sévérité en direction du tas, celui-ci marqua un temps d’arrêt et toussota finalement une nouvelle fois à la face de son interlocuteur. Décidemment, cette journée méritait d’être vécue, rien que pour les maladies qu’elle véhiculait à la trogne de Jinx. L’un des matelots se détacha du lot pour aller s’assoir sur le tonneau que son camarade avait lâché. Il portait un bandana rouge et avait les traits fins, de ceux qui réfléchissaient bien plus vite que la moyenne, un fleuret de belle qualité à son flanc.

« Allons Hector, Papy a raison, vas prendre un mouchoir plutôt que de salir les habits de notre hôte. »

Bibendum resserra un peu plus son étreinte sur l’épaule de Donor, puis il le lâcha pour essuyer d’un revers de main la salive qui perlait au coin de sa bouche. Le petit au bandana enchaîna.

« Je suis Violet, second de l’équipage des Juicers, à qui ai-je l’honneur ? »

« Bien, voilà un gamin avec de bonnes manières, Donor Jinx professeur à la retraite. »

« Un professeur ? Voyez-vous ça les gars! Cela fait bien longtemps que nous avons fuis les bancs scolaires, je doute que vous ne soyez d’une quelconque utilité dans ses contrées sinistres, professeur. »


Une marrade fusa du groupe de fond, schéma classique du leader qui amuse et des petits suiveurs qui se marrent derrière.

« Disons que la retraite m’amène à voyager loin des craies blanches de l’institution. »

« Comme vous le voyez, nous sommes plutôt occupé en ce moment, notre capitaine n’est pas encore arrivé, je vous conseille de profiter de cette chance pour adopter la méthode des enseignants : courber l’échine devant les élèves récalcitrants et vous en aller du secteur. »


Le vieil homme inspira profondément et d’une main, il mit ses verres dans la petite poche de son veston. Il affichait une petite moue de déception, son menton relevé vers le jeune Violet, il s’avança vers lui tout-en essuyant avec son chiffon l’épaulette encrassé de sa veste. D’un signe de main, le second fit signe à ses hommes de ne pas bouger, ils étaient prêt à envoyer une baltos dans le septuagénaire. Arrivé à sa hauteur, Jinx plongea ses doigts au fond d’une des poches de son pantalon pour en ressortir le cigare qu’il n’avait pas fini à bord du navire de plaisance.

« Avez-vous du feu jeune homme ? »


Violet ne regardait pas l’homme en face de lui dans les yeux, son bras était toujours tendu en direction de ses hommes qui avaient baissé les fusils, il demeurait silencieux et une tension morbide à exorciser un roux venait de s’installer à bord de l’épave de la corvette.

« Je crois que tu m’as pas compris papy, j’ai été gentil durant deux minutes, ne t’attends pas recevoir une nouvelle salve de politesses de ma part, ma tête est mise à prix suffisamment chère pour faire fuir les blaireaux de ton espèce. Décarre de là !»

« Mise à prix dites-vous ? »

Spoiler:


° 7 ans de malheurs ! °


Une horde de chats noirs sortirent des mains du papy et fusèrent en galopant vers les pirates, certains tentèrent de trancher celui qui leur fonçait dessus et d’autres n’eurent pas le temps de réagir, comme Violet ou Bibendum/Hector, chaque chat traversa sa cible. Les pirates portèrent leurs mains à leur poitrine pour définir l’état des blessures. Quedal. Jinx se recula vivement du second et il porta ses mains ridées contre son poitrail.


° Trèfle Vert °


Un trèfle à quatre feuilles vert sortit de son dos, avec un peu de cul, cette corvette allait être une belle pourriture de cercueil pour les poisseux. Il y eu un temps follement long de trois secondes de doutes, le retraité était entre le gros et le second, le reste de la troupe à dix pas. Violet fut le premier à réagir en brandissant son fleuret.

« Tuez moi cet instit’ les gars »

Le chien des armes claqua et les sabres cliquetèrent, ce qui suivit fut un enchaînement de déveine. Sur les sept fusils, trois explosèrent à la face de leur maître, les rendant partiellement sourds et inapte pour quelque temps, les autres balles fusèrent dans la direction de Jinx. Malheureusement, ou bienheureusement cela dépend de la sympathie du lecteur, Hector s’était élancé en direction du vieux, il glissa de toute sa masse sur l’un des glaviots, dont il avait repeint le plancher de la corvette. Les balles rencontrèrent l’échine de l’homme et il s’effondra au sol sans vie. Les six marins, sabre en main, buttèrent contre l’énorme tas et se brisèrent le nez contre les planches du pont. Trois des sabres virevoltèrent dans l’air avant de se planter chacun dans les quatre mauvais tireurs restants. Trois pour quatre, c'est franchement pas de cul. Violet avait suivi la scène dépité, il jugea bon de ne pas bouger pour ne pas s’attirer les foudres de la poisse. Malin pour le coup le zouave ! Jinx, quant à lui, frottait ses semelles sur les linges de feu Hector pour en dégager la souillure accumulée depuis le début de journée.

« Eh bien, quelle déveine messieurs ! Violet, c’est bien cela ? Attrapez jeune homme ! »

Donor envoya son morceau de cigare en direction du second, celui-ci recula d’un pas pour éviter ce qui semblait être une attaque, le pas de trop. Il s’appuya contre la balustrade et celle-ci fit un craquement sinistre et céda. Il dégringola au milieu des décombres dans un nuage de poussière, il allait prendre du temps à revenir le loustic.

« Messieurs, vous n’êtes plus que treize, très bon chiffre s’il en est »

Plissant le regard, myope comme une taupe, il fit état de la situation, trois pantins à la mine roussie se tenait les tympans, quatre autres faisaient des compresses de leurs mains sur les entailles provoquaient par les sabres volants et six Juicers se relevaient mollement le nez en sang. Le reste autour était tellement flou qu’il serait saugrenu de vous le décrire. Trente secondes s’était écoulées depuis le coup des chats noirs, les deux fortes têtes en moins, les pirates en face faisaient pâle figure.


° Chat Noir °

Une onde lumineuse en forme de chat noir partit depuis les mains du professeur, les treize hommes s’écartèrent vivement et le félin pénétra dans le plancher de la caravelle. Dans le même mouvement, le vieil homme venait de rejoindre les cuisines du galion Marine, bâtiment jouxtant la petite embarcation poisseuse. Les Juicers se redressèrent et reprirent du poil de la bête, rien ne semblait se manifester. Fusils en joue et sabres à la main, le braquemart grisonnant avait surement eu un coup de chance, ca ne se reproduirait pas deux fois.



~ La seconde culture ~
Les termites, appelées aussi fourmis blanche, sont les seuls représentants de l'ordre des isoptères. Sympathiques bestioles des temps anciens parfois sous-estimées par la populace, ils sont cependant des maillons essentiels dans la chaîne alimentaire.

~ Fin de la seconde culture ~



Dans le schéma actuel, on pourrait se dire que les termites n’ont rien à faire là. La poisse aidant, ils sont d’une importance capitale. Le bois rongé depuis des années de la caravelle gronda dans une plainte à faire dégoupiller un loup de mer, les lattes de bois tremblèrent sous les pieds des pirates et en l’espace d’un instant ils se retrouvèrent six pieds plus bas, sous une tonne de décombres.

Jinx dégagea la poussière de ses cheveux ébouriffés, il replaça ses monocles et mit ses mains à son veston. Il allait devoir faire marche arrière pour retrouver un nouveau chemin praticable et la tête du second, la cuisine du Galion Marine ne débouchant plus sur un pont de caravelle, mais sur un vide terrible.
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Gräss Filimers avait toujours été de ces hommes ambitieux ne perdant jamais leur confiance en soi. Perpétuellement calme et bien coiffé, c'était une devise qui ne l'avait jamais quittée. Oui, l'apparence avait un grand intérêt, cela allait sans dire. Du haut de sa trentaine, il se sentait surpuissant mais le phénomène avait tout de même tendance à s'amplifier au cours des années qui s'écoulaient. Le Capitaine regardait avec appréhension ses premières rides apparaître sur le grand miroir qui lui faisait face. C'était donc ça, la vieillesse ? Ce fut ce moment là que choisit le second, Violet, pour débarquer dans la petite pièce. Il était couvert de diverses blessures plus ou moins grave mais semblait surtout essoufflé.

Tu n'as aucune grâce Violet.


Tai...Taicho ! Un vieux... Il décime l'équipage, c'est une vraie furie...

Vous avez besoin de mon aide, juste pour ça ? Bande d'incapables, vous êtes même pas foutus de vous occuper d'un vieillard.


Le protagoniste prit son arme dans la main et laissa son bras droit croupir par terre pour aller à la rencontre de ce fameux grand père.
    Le vieux déambulait dans les décombres de la caravelle comme un Saint-bernard à la recherche de victimes d’avalanches. Les mains sur son veston et le regard sévère, il objectait sur la localisation du cadavre du second. Mais ce n’est pas Violet qu’il trouva, mais un homme impressionnant au tricorne fier et à la barbe majestueuse, le capitaine des Juicers, Filimers Grâss. Son arme, d’où pendait une tripoté de crânes, amenait une touche de sinistre au regard crayonné de noir du mauvais homme de fortune. Raclant bruyamment sa gorge de la manière des profs voulant se faire remarquer, Jinx toisait le sale gosse qu’il avait en visu.

    « Vous êtes la petite tête brûlée du groupe ? Où sont vos parents ? Hmm»

    Ouh qu’elle est vilaine la remarque d’un professeur qui mâte d’une simple phrase un rebelle des bancs d’écoles de trente années. La force des mots, la force des enseignants et si ca ne marche pas, d’ailleurs ca ne marcherait pas, il reste encore la force des chasseurs de primes.

    °Chat noir°

    L’onde lumineuse féline partit vers le pirate pour le traverser, la poisse serait-elle au rendez-vous pour la suite des insanités ? Une chose est certaine, cette fois fois-ci cela aller être un réel combat pour notre bon professeur au pantalon de satin. Droit et fier, les mains sur son veston, les cheveux en plantations de navets, les rides creusés et une odeur de craie dans l’air. Les conditions étaient réunies pour un bain de sang à la sauce scolaire. Reste à savoir si le fait de ne pas bouger comme à son habitude pour un combat serait réellement suffisant…

    Moment de suspens protocolaire... Interminable n'est-il pas ?




    Spoiler:
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    Spoiler:

    Le capitaine des Juicers avait déjà vu des tas de trucs étranges dans sa carrière. Il avait tué des monstres gigantesques, combattu des mangeurs de fruit du démon aux pouvoirs dévastateurs, affronté des tempêtes au parfum de fin du monde et même tué un géant lors d'une nuit particulièrement agitée. Mais un vieil homme qui lance des chats avec une désinvolture digne d'un majordome servant le thé, ça c'est une première. Une nouveauté qui manque de classe cela va sans dire. Il est loin le temps de GrandLine, quand les adversaires avaient le bon goût que lancer des attaques pyrotechniques à souhait et (pour les plus polis) de se présenter avant de commencer les hostilités. Un stupide chat noir...peuh !

    Ce n'est pas très gentil de lancer un vilain sac à puce sur les gens comme ça. Pour un vieillard vous avez de biens sales manières mon cher !

    D'un bond Gräss se mit hors de la trajectoire du chat noir, un grand sourire au lèvre. Son sourire s'inversa lorsqu'il se rendit compte que l'attaque de Jinx avait infléchit sa trajectoire pour tenir compte de sa nouvelle position. Il eut a peine de le temps de toucher le sol et de se lancer dans une roulade à moitié improvisée, l'ombre féline touchant une figure de proue en forme de sirène juste derrière l'endoit où il se tenait la seconde précédente. Il se releva prestement, bras écartés, comme une danseuse-étoile venant de faire une acrobatie particulièrement épique.

    Tu te crois malin professeur Machin ?

    Il était fier de cette petite pique de son crue. Elle fera très bien dans son autobiographie.

    Vous devriez savoir que si les cancres sèchent les cours ce n'est pas pour jouer à la dînette. C'est pour s'entraîner à rosser les vieux instituteurs qui se croient plus malins que les autres. Maaais...je pense que vous serez d'accord avec moi que rien ne vaut les exemples pratiques, n'est-ce pas ?

    Le pirate brandit son pistolet en direction du drôle de zigoto qui lui faisait face. Les crânes s'entrechoquèrent en cliquetiquant. Une étrange arme en vérité. Il l'avait trouvé sur GrandLine, dans une boutique poussièrieuse qui avait disparue le jour suivant. Lorsqu'il avait questionné les habitants du village ils lui avaient alors répondu avec un air perplexe qu'il n'y avait jamais eu qu'un mur à cet endroit. Pourtant il avait toujours le pistolet...et l'étrange pouvoir de ses crânes. Les orbites de l'un deux se mirent d'ailleurs à étinceler d'une lueur bleutée menaçante. ÇA c'était une attaque classe !

    Averse de tristesse !

    Il y eu une détonation. Le coup parti. Non pas une balle mais un rayon d'un bleu électrique. Un rayon de pure dépression nerveuse qui ira tellement bien avec le personnage tout chiffonné qui servait de cible. Car tel est le pouvoir du Pistolet Vaudou: emprisonner la personnalité des gens qu'il tue...et la recracher sur d'autres gens. La bonne attitude dans la bonne enveloppe. Malheureusement pour l'adversaire, retrouver un standing à sa mesure le laisse souvent désorianté et sans défense. Une vieillard implorant de l'épargner. Cette scène sera...magnifique. Oui cette attaque est un excellent choix. Tellement élégant. Et un brin salissant sur la fin.
      Fier comme une catin faisant le tapin dans un port, Donor Jinx ne broncha pas lorsque le garnement envoya sa bastos, il ferait beau voir qu’un professeur courbe la craie à la moindre provocation. Le pouvoir de son fruit ne marchait pas à tous les coups, mais la chance voulut que le pistolet de l’autre vaudou barbu ne fonctionne pas correctement. Au lieu d’une balle, c’est un rayon bleuté qui frappa le poitrail du croulant.

      « Eh bien jeune homme, votre lance-pierre ne… »

      Sa face se creusa, ses doigts se crispèrent sur la doublure de son veston et il pinça si fort ses lèvres que le cul d’une poule aurait pu se greffer au centre de son nid capillaire qu’on aurait cru à une basse-cour. Une seconde, c’est le temps qu’une mouche aurait dû profiter pour voler et tuer le silence, mais elle n’en fut rien.

      On déplore dans l’éducation nationale des quatre Blues une tendance pour le suicide ces dernières années, les professeurs multiplient les arrêts maladies pour dépressions jusqu’à épuiser leurs soldes. Ils finirent naturellement par ne plus avoir d’argent, les manifestations n’y changeant rien, les autorités décidèrent même qu’il fallait leur soustraire une journée de paye lors des congés maladifs, une grosse partie des professeurs passa à l’acte pour mettre fin à ces suites de dépressions ruinant le peu d’humanité qui leur restait. Donor Jinx ne prit jamais de sa vie d’enseignant une once de RTT, une larme de congés, un doigt de vacances ou encore un dé à coudre de moment pour lui.

      Ce fut à ce moment précis, très précisément, qu’il décida de prendre tout d’un coup.
      Jinx baissa la tête, ses cheveux perdirent le panache aérien dont ils jouissaient il y a peu, ses monocles tombèrent au sol, il mit un genou à terre et fixa la paume de sa main gauche.

      « … Je veux faire une grève… Rien qu’une petite… Je… »

      Notre retraité de la « Chiche d’Glander Toutl’temps », plus communément appelé CGT, mit la fameuse paume contre son poitrail et lâcha une onde lumineuse féline noire qui le traversa de part en part. Notre bon Donor touchait le fond et s’auto-poissait pour en finir avec la vie de fonctionnaire, qui pourrait lui en vouloir ?

      Spoiler:

      Il tirait une tronche à déterrer un nouveau-né mort-né, il ne voyait goutte sans ses monocles et peinait à regarder son opposant. Jinx prit un morceau d’épave rouillé estampillé de l’image de « Tétanos garantie », il le plaqua contre son poitrail et adressa une dernière phrase à son opposant.

      « Je suis désolé de vous avoir importuné jeune homme… Mais il faut que je pointe à la médecine du travail… »

      D’un coup sec, il voulut se lacérer la poitrine, mais une crampe le prit à la main et il lâcha le bout de rouille avant de toucher son épiderme ridée, dans le même mouvement il voulut s’automutiler en frappant du poing le verre de ses monocles, la poisse aidant, il ne fit pas la distinction entre le reflet de ses glaces et une flaque d’eau, il s’éclaboussa la face sans se faire la moindre douleur. Il se leva précipitamment et courut vers un cordage, Jinx s’entortilla le cou dans le chanvre de la corde et se suspendit dans le vide, le bout lâcha. Ni une ni deux, L’ex prof ramassa un énorme miroir qui siégeait dans une cabine d’une vieille épave écroulée à deux mètre de lui, il explosa le miroir contre le bois du navire. Il pointa le doigt au ciel en hurlant qu’il méritait sept ans de malheurs, après quatre secondes à poser le doigt vers l’astre solaire, il ne se passa quedal. Il en fut ainsi durant trente secondes où il attenta à son intégrité physique une dizaine de fois et avorta comble de guignes autant de fois.

      Puis ce fut le regain d’assurance, ses cheveux repiquèrent vers le ciel et ses mains retournèrent sur la doublure de son costume de satin.

      « Je disais ? Hummm »

      Trente secondes s’étaient écoulées depuis le coup de laser bleu et le coup du chat noir, emmerdant par la même occasion la moindre réaction de l’opposant, le retraité est le genre d’homme à pouvoir se permettre d’être le centre d’intérêt. En déplaise aux adversaires et aux joueurs. Donor observait l’entrechoquement des crânes qui pendouillaient de la crosse de l’arme du barbu lui faisant face.

      « Curieuse arme que vous-avez là… Savez-vous que cela porte terriblement la poisse de jouer avec les dépouilles des morts ? Pire que de voir les blanches fesses de la mariée avant de dire oui… »

      ° Trèfle Vert °

      Un signal lumineux verdâtre traversa sa propre poitrine, il fallait faire vite, être le plus rapide possible, une bête d’agilité et de puissance pour entreprendre quelque chose contre le terrible capitaine pirate qui…

      Donc Donor resta debout et immobile face à son homme attendant la suite des opérations. Le soleil martelait le front de pruneaux séchés du retraité, il ne voyait quedal sans ses lunettes et les morceaux brisés précédemment qui siégeaient exactement entre les deux protagonistes, reflétaient un ciel bleu sans pareils.

      Oh et pis merde, Jinx passa à l’offensive, les mains sur le veston et les yeux plissés pour deviner la localisation du pirate, il fallait l’enc..acculer contre un mur et tout esquiver par chance.
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      Le pistolet Vaudou avait un nombre de coup limité, mais bon sang le capitaine pirate ne regrettait sûrement pas celui qu'il venait de tirer sur le Prof. Le pauvre type qu'il avait magnanimement tué pour gagner ce tir bleuté, sa couleur préférée soit doit en passant, lui avait donné le même genre de satisfaction. Un dépressif en phase terminale qui ne demandait qu'à mourir, souhait que Gräss s'était empressé d'accomplir d'un revers de sabre aussi spectaculaire que définitif. Ouai, un moment vraiment classe ça. Avec Jinx c'était toujours aussi classe mais surtout, surtout, c'était extrêmement marrant. Le chef des Juicers se poilait. Se bidonnait. Riait aux éclats. Manquait de s'étouffer alors que sa victime tentait vainement de s'auto-mutiler. Il était tellement pathétique, ratant magistralement chaque tentative pour réduire sa pourtant maigre espérance de vie. Et puis c'est toujours drôle de voir le symbole même de l'Autorité avec un grand A, un professeur, être tourné en ridicule. Le pirate n'avait jamais été un élève très studieux, on pourrait même dire que c'était un nihiliste de première. Il appréciait donc peu les auto-proclamés Gardiens du Savoir, ceux qui le prennaient pour un con avec leurs airs de Je-Sais-Tout. Vengance Vengeance.

      Puis les effets de l'Averse de Tristesse cessa. Gräss arrêta de se rouler au sol, les mains cramponnés à des côtes qui commençaient à lui faire mal. La fête était finie. Rideau. Dommage. Il se releva en grognant:

      J'apprécie assez peu qu'on me gâche le plaisir de la sorte. Vous êtes décidément fort dissipé, manquer autant de fois votre rendez-vous avec la Faucheuse en si peu de temps...j'ai peur qu'elle vous en tienne rigueur pendant quelques siècles hahaha.

      Mais fini de rire monsieur, si vous vouliez bien arrêter de bouger...


      Visiblement cela ne sied guère à son adversaire, qui s'emprêsse de balancer sur lui-même l'une de ses attaque bizarroïde. Puis de lui foncer dessus. Là, il a été vachement surpris. Se faire charger par un vieux crouton. C'est vraiment pas classe du tout du tout. Du coup il préféra ranger son pistolet Vaudou: une cible mobile c'est difficile à atteindre et il vient déjà de gâcher une de ses précieuses attaques spéciales. Il est temps de revenir à des méthodes un peu plus... rustiques. Sa main droite farfouilla dans sa longue barbre noire et en tira un nouveau pistolet, bien plus neuf et entretenu que son arme favorite. Le seul 7 coups de South Blue, ce qui avait déjà surpris plus d'un adversaire qui se croyait très malin à compter les coups tirés. Il braqua le flingue vers l'impétueux vieillard et tira trois balles, en souriant de toutes ses dents au cas où il y aurait un photographe:

      J'ai dit couché papy. Je compte jusqu'à trois...

      PAN

      Un

      PAN

      Deux

      PAN

      Trois

      Ça aussi ça avait cellé le destin de bien des adversaires. Comme si il allait respecter la règle du "je compte jusqu'à trois". On est pirate ou on l'est pas !

      Les trois projectiles s'élançèrent vers Jinx à la vitesse du son. Y a pas grand chose plus rapide que le son, et donc, par extension, qu'une balle. Sauf la Chance. Une balle disparut purement et simplement à peine un seconde après être sorti du canon du pistolet, pour la plus grande perplexité de son Capitaine de propriétaire. La deuxième eu un destin encore plus surprenant. Le soleil se refléta dans les morceaux de lunettes étalés sur le sol, ses rayons se concentrèrent, se transformèrent en une sorte de laser qui fut renvoyé vers une bouteille vide trois mètres plus loin. L'histoire retiendra que c'était feu le contenant d'un Chateau Brior 1603. Le rayon d'énergie concentré rentra dans la bouteille, ricocha à l'intérieur, se concentra de nouveau et finalement resorti pour où il était rentré. Par un hasard incroyable le puissant rayon entropique ainsi créé suivit la trajectoire de la 2e balle, la ratrappa (et oui, la lumière va plus vite que le son, qu'on s'le dise !) et, finalement, la fit exploser dans une nuage de poudre et de fragment de métal. L'existence de la troisème balle quant à elle se termina de manière bien moins spectaculaire: elle s'écrasa très précisément sur l'un des boutons de manchette de Jinx, avant de tomber au sol dans un tintement métallique. Gräss caressa pensivement sa barbe.

      Ho et puis va t'faire foutre...

      Il tira trois autres balles. Le vieux fonctionnaire n'aura pas toujours autant de chance. La chance, d'ailleurs, ça n'existe pas.
        La vieille fripouille de l’enseignement avait eu trois bons coups de veines et les trente secondes de cul filèrent bien trop vite pour la rapidité de sa foulée. Le capitaine à la barbe d’arabesques tira une nouvelle salve de trois coups, Jinx se les mangea en pleine trogne. Deux dans la hanche droite et une dans l’épaule, Donor toussota une bile sanguinolente et posa genoux à terre. Ses paumes reposaient au milieu des éclats de miroirs, il fronça les sourcils et recracha une nouvelle mare rougeâtre.


        « Keuf... Keuf… Si vous n’aviez pas négligé les bancs scolaires jeune homme… Keuf… Vous sauriez que trois balles et trois balles, cela donne un chargeur… Keuf… Vide… »

        Jinx crispa ses doigts sur les morceaux brisés, le sang gicla de ses mains et son visage devint sévère, presque autant que la fois où le petit Jousha lui avait brisé sa craie quant Jinx lui avait lancé sur le crâne.

        Dans un mouvement dépassant les compétences d’un retraité, il se lança à plat ventre tel un demi d’ouverture en propulsant les éclats brisés en direction de son agresseur, les paumes ensanglantées envoyèrent trois ondes félines dans le même élan.

        ° Vendredi 13 °

        Les chats noirs lumineux n’avaient qu’une seule cible, mais elles ricochaient comme des fauves sur les brisures réfléchissantes. Jinx, face contre terre, mangeait la poussière, ultime attaque et dernière malédiction. Les éclats de miroirs faisaient de son attaque la plus imparable qui soit, les briser serait signer un pacte avec la poisse pour le pirate d’en face. En effet, cela créerait une multitude de surfaces réfléchissantes mortelles, ou presque.

        « Keuf… Héhéhé… Keuf… Guigne ou cocu ? … Keuf … »
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        Le Capitaine tenta de tirer sur les trois félins ectoplasmiques qui lui fonçaient dessus toutes griffes dehors mais, comme le Doc' l'avait si bien calculé, il ne lui restait plus de balles. Ha, si, il lui en restait une seule en fait, sa célèbre et funeste 7e balle, la tueuse de ptit-malin-qui-croient-savoir-compter. Cependant une équation comportant trois cibles et un seul projectile donne forcément une résultat négatif pour le type faisant le calcul. Le bon sens piratesque prit donc le dessus: le pistolet aboya une 7e fois en direction de l'un des chats puis Gräss dégaina son sabre, prêt à en découdre. Avec les dents si nécessaire. Pas de chance ces créatures n'avaient aucune consistance physique et les 10 grammes de plombs traversèrent donc l'un des trois félins sans aucun résultat probant. Quelques coups coups de sabres apprirent au chef des Juicers que une mètre vingt d'acier ne faisait pas beaucoup plus de différence. Les trois apparitions firent un dernier bond, se jetèrent toutes les trois sur le capitaine et ... le traversèrent purement et simplement. Pas d'explosion hémoglobinique, de fracture au troisième degré ou de disparitions d'organes plus ou moins vitaux. Ils sont venus, ils sont passés, ils ont disparus (salut et à la prochaine !). Comme si ils n'avaient jamais existés. Gräss venait très certainement de se battre contre des hallucinations provoquées par le vieux mangeur de fruit du démon. Il fulmina:

        NON MAIS T'EN A PAS MARRE DE TES ATTAQUES INUTILES ??? C'était quoi ton plan, me faire crever d'une crise cardiaque ? C'est...ce serait...pathétique. Rien que pour cette minable tentative je vais te tuer lentement, professeur Inutile !

        Son adversaire lui avait déjà usé pas mal d'attaques spéciales de son pistolet Vaudou. Bien trop en fait. Mais cette dernière attaque, cette toute dernière, en vaudrait largement la peine. Ce sera un grand moment de sa vie, un moment qu'il chérira et se souviendra les jours où il sera de mauvaise humeur. Il allait lui donner l'irrésistible envie de se faire souffrir, via l'esprit d'un jeune émo qui ne pouvait pas s'empêcher de s'inffliger les pires supplices à cause d'un quelconque désordre psychologique. Les gens se montrent bien plus imaginatifs et cruels quand il s'agit de se torturer eux-mêmes, ce qui est assez logique vu qu'ils se connaissent bien. Voir le prof se mutiler, se ressasser les pires moments de sa vie, se mettre tous les maux du monde sur le dos...ce sera un instant magique. Le nec plus ultra c'est que si il utilise ses attaques spéciales il sera obligé de les tourner contre lui-même. Pas de coup tordu comme avec son Esprit du Suicidaire, aucune chance. Il allait déguster grave le papy. Et après seulement il le tuera, d'une manière cool si possible. Quoique, sans public il pouvait se permettre de ne pas faire de chichi, quitte à se vanter exagérément par après. Il ressortit son pistolet Vaudou et le pointa vers Jinx. Soudain, une odeur lui titilla les narines. Une odeur de...mauvaise présage. Indéfinissable et pourtant entêtante.

        Il regarda vers le ciel. Il ouvrit la bouche tellement grand que son menton heurta le sol.
        KWA ????

        La chance et la malchance, lorsqu'elles sont provoquées, foutent un bordel pas possible dans le tissu de l'espace-temps. Des mondes parallèles explosent, fusionnent, se reproduisent ensemble ou se transforment en pot de fleur alors que ces deux trouble-fêtes manipulent les évènements avec la subtilité d'un bulldozer conduit par Chuck Norris. Le Doc' avait besoin d'un coup de main si il voulait s'en sortir. Un gros coup d'main. Alors le Destin avait vu grand. Dans un monde-parallèle lointain où les fruits du démon n'existent pas si ce n'est sous forme de bouquins écrits à l'envers, un bateau disparu d'un simple claquement de doigt. La vigie devait d'ailleurs être soulagée d'un poid phénoménal car elle venait de repérer au dernier moment un gigantesque iceberg que son navire allait percuter dans les secondes qui suivaient. On venait d'éviter un mémorable naufrage d'un poil de fesse de babouin chauve. Et on venait de l'échanger contre un destin bien, bien plus étrange. Tout d'abord tous les occupants furent catapultés dans l'univers d'à côté (la chance n'avait pas vraiment besoin d'eux) et coulèrent des jours heureux à manger de la salsepareille et à faire des "petites fêtes" avec les autochtones locaux à 99% mâles. Le navire lui-même, quant à lui, se matérialisa dans le ciel pile au dessus du Capitaine pirate.

        Puis le RMS Padpanic et ses 50.000 tonnes de bois et d'acier refirent copain-copain avec le gravité.

        C'est IM-PO-SSIBLE !!!

        Et pourtant ça l'était. Sur Grandline c'était même un phénomène assez courant. On avait déjà vu pire. Sur South Blue parcontre c'était bien la première fois que des gens s'envoyaient des navires sur la figure, mais bon, il fallait bien un début à tout n'est-ce pas ?

        Le paquebot percuta le sol avec la puissance d'un barrage d'artillerie, l'équivalent sonore et physique de la météorite qui avaient mit fin au règne des créatures écailleuses géantes il y a de cela plusieurs dizaines de millions d'années. Lorsque la poussière se dissipa et que la pluie de débrit arrêta d'arroser les environs immédiats...le cimetière d'épave n'avait pas autant changé qu'on pouvait le penser. Des épaves s'étaient faites littéralement atomisées, certes, mais elles avaient aussitôt été remplacées par une autre, bien plus grosse mais tout aussi...hé bien...épavique. Un chaos légèrement plus bordélique qu'il y a 5 minutes. Nulle trace de Gräss dans ce nouveau tas de débris ressemblant vaguement à un navire. Sans doute était-il encore vivant, ou alors c'est son fantôme qui avait un langage extrêmement grossier.
          Bref. Jinx était parti sur une île pour se faire de la maille. Là, il se retrouva face à un homme, un pirate. L’homme le regarda, Jinx le regarda, l’homme le regarda, Jinx le regarda… Ils se regardèrent. Bref, Jinx torcha un pirate.

          Les affres des malédictions sont aussi impénétrables que les portes d’une vierge au paillasson du paradis, pour le coup le gonze d’en face s’était pris un bâtiment sur le coin de la nouille. Le monceau d’épaves abritait sous ses planches les corps inconscients de Violet et son capitaine, ainsi que les fripes d’une vieille mule répondant au doux nom de Donor. La main vibrante d’arthrites, Jinx s’extirpa des décombres en crachotant une bile rougeâtre, son ensemble de feutre satiné transpirait de crasses. La bouille farineuse de poussières, il cherchait du regard ses opposants jusqu’à ce que son regard se pose sur une touffe de poils noirs débordant de ce qui fut le nid de pie d’une vigie. Foulant de la semelle les morceaux de bois pour en dégager le corps de Gräss toussotant, suivi de près par son second rampant. Notre professeur se posa sur ses fesses, assis en tailleur, il s’alluma un bon cigare en toussotant de gros ronds de fumées blanchâtres.

          « Bien, Bien… Ce n’est pas de veine mes bons amis… Hein ? Comme si vous étiez… Maudis ? Keuf Keuf … »

          Il tira une seconde fois sur son cubain, ses sourcils broussailleux décrivaient deux accents circonflexes parfaits. Gräss et son second étaient sur le dos, regard pointait vers le ciel et ses nuages, haletant et la face boursouflée d’échardes. Jinx reprit doucement.

          « La vie est ainsi faite mes bons amis… Sans chance et sans guigne, les Hommes ne sont rien. »


          La fumée crachait par Jinx se mêla aux nuages dans la perspective que les deux pirates avaient, elle semblait prendre les formes successives de trèfles et de félins. Les chats se lancèrent sur les trèfles, toutes griffes dehors, pour se confondre en une sphère parfaite où le monde se dessinait petit à petit. Enfin ça, c’était ce que les deux mauvaises graines s’étaient imaginés, le galion sur la face devait y faire quelque chose aussi.
          Le cigare vola dans l’air pour fendre en deux l’épais nuage de nicotines, Jinx lâcha un sourire de tout son dentier, la brumasse du Maroco s’échappait encore de la commissure de ses lèvres.

          « Je compte ouvrir une échoppe de chance et de poisse… Que diriez-vous d’en être les premiers associés ?… Héhéhé »

          La vie est une merde sombre, un retraité est une pisse amère et la rencontre des deux vous fait souhaiter de ne jamais être au bout du rouleau.
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