Saleté de cache-cache. Actuellement, seulement les plus faibles de mes hommes ont été trouvés. La grande partie s’amuse encore de mon incompétence, notamment mes quatre meilleurs éléments que je n’ai même pas aperçus depuis des jours. Ah si, j’ai retrouvé certains de leurs vêtements, histoire que je ne puisse les reconnaitre à l’odeur.
Cependant, je n’ai plus besoin de fermer les yeux ou de rester figé des heures pour voir au loin. Enfin, au loin, vous comprenez que ce n’est pas très très loin… Mais cela fait un ou deux que je ne trouve plus personne, et pourtant, il reste de nombreuses personnes à trouver rapidement. J’ai beau scruté avec mes yeux, je ne vois finalement que peu de choses.
Pic.
Aie ! Un foutu moustique vient de me piquer au niveau de la nuque. Saloperie. Au moment de l’exterminer, je réalise quelque chose d’extrêmement important, ma lame alors presque à son niveau. À quoi bon voir au loin si je ne suis pas capable de voir au près ? Ma quête de voir toujours plus loin n’a pas de sens si j’en oublie ce qu’il se passe autour de moi, ma petite personne. En voulant voir grand, je ne vois rien. C’est la subtilité de cette capacité.
Il faut être capable de doser la chose, et ne surtout pas se focaliser que sur un sens, erreur fondamentale que je viens d’expérimenter. Fermer les yeux à chaque était assez chiant, mais c’est finalement là que je percevais le plus de choses, où le flux d’informations était le plus important. De plus, ça me fait du perdre entre le moment où je perçois un son et que je réouvre les yeux, aussi court soit-il.
[…]
Je marche depuis maintenant de longues heures. Certains penseraient que je désespère et que je trace désespérément ma route vers l’inconnu, mais ils se trompent. Un craquement d’un petit bout de bois repéré par mes oreilles, mes yeux scrutent directement dans la direction, j’aperçois un de mes hommes, Franco, qui tente de m’échapper. Je l’interpelle alors, sauf qu’il prend la fuite.
J’utilise les arbres pour m’échapper de son champ de vision, me permettant d’approcher sans qu’il puisse me percevoir, et lorsque je passe enfin devant lui, j’enfonce la paume de ma main au niveau de son sternum, provoquant un arrêt net de sa course et un écroulement de sa masse. D’autres mouvements de course m’interpellent, mes yeux aux pupilles rouges les voient. Trois petits hommes qui tentent de m’échapper.
Le jeu dure depuis quelques jours, chacun souhaite gagner, m’échapper le plus possible, à tel point qu’ils n’acceptent le fait d’être repéré. Je comprends cela, j’étais pareil autrefois, pis nous sommes un équipage de compétiteurs. Foutu Suelto qui a instauré cette ambiance. Ce n’est pas plus mal en vérité, bien au contraire, je sais que mes hommes n’auront de cesse de progresser et surtout de survivre.
Les trois prennent chacun une direction différente. Un son animalier familier attire mon attention. L’un de mes hommes va vers cette direction, et très clairement sans mon l’utilisation, je sais ce qui attend celui qui suit ce chemin. Mort d’inquiétude, je commence à ressentir des sueurs froides parcourir mon dos, et mes jambes se mettent à courir d’elles-mêmes à toute vitesse vers la cible.
______________________________
L’homme en question voit en face de lui la majestueuse et puissante bête : l’éléphant rencontré quelques jours auparavant par Ragnar. Paralysé par la peur, ou alors conscient que bouger empirerait le situation, l’homme de l’ancien aveugle ne bouge pas d’un poils. Sauf qu’un éternuement, et ça suffit pour agacer l’animal qui s’empresse d’armer son énorme trompe, puis de l’envoyer en direction du pauvre révolutionnaire.
« Alons, allons. Calme-toi, ma belle. Que dirais-tu d’un petit moment festif ? » Dis-je en arrivant de nulle part, jouant d’un air festif latino avec ma guitare.
La trompe s’arrête. La femelle semble sourire et être enjouée du morceau que je lui joue. J’ordonne à mon subordonné de se rendre immédiatement au campement là où d’autres l’attendent. Malgré une petite mine et une grande hésitation, il s’en va discrètement. Je pose ma main sur la trompe, remontant légèrement vers le haut de sa tête, qu’elle a abaissée à ma hauteur pour l’occasion.
« Je sais que tu n’as pas mauvais fond. L’instinct de survie prime dans ce milieu où règne la loi du plus fort. »
Hm, alors, réfléchissons. Les hommes se sont séparés. L’un est parti à l’ouest, l’autre au nord, et celui que j’ai poursuivi à l’est. Mon regard s’assombrit, la partie a assez durée. Je prends un bout de bois que je plante au sol, en plein soleil, afin de trouver mon chemin. Je sais que ce dernier - le soleil - se déplace d’ouest en est. À l’aide d’une ficelle, je mesure le premier segment d’ombre que je marque à l’aide d’un cailloux.
Une vingtaine de minutes plus tard.
Au fil des minutes, le segment - qui se déplace vers la droite - se rétrécit de plus en plus. Je peux le vérifier à l’aide la ficelle, qui a la même longueur que la bâton et donc du premier segment. Mais au fil des minutes, alors que l’ombre se déplace, celle-ci retrouve la taille initiale, que je marque également avec un second cailloux. À présent, j’ai l’Ouest d’un côté, l’Est de l’autre, le Nord se trouve face à moi.
Les mains dans les poches, j’avance sereinement vers le présumé Nord où l’un de mes hommes s’est aventuré. Plus je marche vers cette direction, et plus j’aperçois des traces de pas, et plus une odeur s’impose parmi celles de la flore environnante. Si je peux ressentir la moindre chose, c’est que la « proie » - comme on l’appelle quand on la traque - n'est pas loin d’ici.
Et à l’instar d’un circuit, je ressens une connexion entre tous mes sens, de l’odeur au bruit de pas qui s’écrase contre le sol, provoquant ainsi des petites secousses, puis du bruit à la vue allongée vers cet homme qui tente de me semer. Une impulsion. Une trentaine de mètres nous séparent. Une seconde impulsion. À peine une quinzaine de mètres nous séparent à présent. Une troisième impulsion. Cette fois-ci, il sent ma présence derrière lui et se retourne, mais c’est bien trop tard. Ma main saisit le haut de son crâne qu’elle enfonce avec force contre le sol.
Hum ?
Une dague surgit de nulle part, derrière moi, soit du Sud approximativement. Je dégaine ma lame de ma main libre, Divinté de son nom, pour parer aisément cet assaut. Mais au même instant, un de mes hommes arrive de l’Est, et vient également me lancer une attaque. Je m’appuie sur le crâne du type au sol pour réaliser un salto-arrière, esquiver l’attaque de mon camarade, et enfin, reprendre aisément mes appuis.
« Eh bien, eh bien. Le jeu prend une drôle de tournure. » Que je lâche d’un air presque amusé.
Récapitulons. Celui que j’ai neutralisé est le fuyard du Nord, celui qui m’a attaqué certainement celui qui a fuit vers l’Est, mais une grosse inconnue concernant celui qui m’attaque discrètement. D’ailleurs, en identifiant la dague de plus près, je comprends facilement qu’il s’agit bien de l’arme de Basile, qui attaque le plus souvent à longue-distance avant d’attaquer en corps-à corps. Cependant, penser pouvoir me vaincre est impossible, car même à deux l’écart de niveaux est trop important.
Posté Jeu 9 Fév 2017 - 15:44 par Ragnar
La troupe d’Aeden que l’on m’a confiée est pas mal du tout. Le type qui me fait face me tient plus ou moins tête, enfin du moins mieux que les autres, je ne l’ai pas autant amochés que ces derniers. Cependant, il est fortement aidé par un individu, qui m’empêche de me battre correctement dans le pénombre.
Voyons, les attaques viennent du Sud, je pourrais facilement l’observer avec le haki, sauf que je n’y arrive plus dès lors que je suis en combat. En fait, ce n’est seulement grâce à la sensation de danger que je parviens à esquiver les attaques provenant de mon angle mort. Dans ce cas, il ne me reste plus qu’à expérimenter une approche à laquelle je viens de penser.
Je me mets dos à celui qui m’envoie des dagues, juste histoire de cacher son partenaire, et je tente de garder cette position le plus possible, malgré les nombreux déplacements de mon adversaire. Le temps d’un instant, il arme son bras vers le ciel, et c’est de cet instant que je profite pour lui coller violemment la paume de ma main dans ses côtes. Son bras se rabaisse, je le saisis par le poignet, et de mon bras avec lequel je tiens ma lame, j’arme un coup en levant celle-ci vers le ciel, quand une dague s’approche avec vitesse à l’arrière de mon épaule, qu’elle finit par transpercer pour finir dans celle de celui que se tient face à moi.
En effet, grâce aux capacités de mon fruit, je ne crains absolument pas ce genre d’attaque, et c’est justement pour cela que je tentais de garder cette position, pour masquer la position de son camarade. Je tords le poignet de mon opposant, son arme tombe sous la pression. Il est fait à présent. Quant à l’autre qui se cache, je peux enfin le voir. En me laissant volontairement « transpercer », si l’on puis dire, j’ai pu me concentrer sur la provenance du lancé. Eh, visiblement, le petiot n’est très loin.
« Allez, file donc rentrer au campement, d’autres t’y attendent. » Dis-je d’un ton supérieur, comme un maître à son élève.
Au même instant, une autre dague vient vers moi, mais je la dévie sans difficulté avec ma lame. J’approche tout doucement de sa position, en feintant d’aller tout droit alors qu’il se trouve juste à ma gauche, l’air de rien. Je le vois armer son prochain coup. Un groupe de corbeaux passe au même moment. Il détourne légèrement le regard, et quand il repose le regard sur moi, je ne suis plus là.
« Coucou… Basile. Tu m’auras causé bien des soucis, vilains. »
« Vois ça avec Maria et Suelto, c’est eux qui nous ont dit de nous défendre, malgré le pauvre Robert qui n’était pas d’accord. »
« Tu ne sais pas où est-ce qu’ils se trouvent, par hasard ? »
« Non. Au début, les trois bougeaient toujours ensemble, mais depuis que le nombre de joueurs a diminué, Robert fait cavalier seul pour ne pas les ralentir. »
« Robert ? Seul dans cette jungle ? »
« Tu disais toi-même qu’il ne valait mieux pas le sous-estimer malgré son âge. »
« Probablement, ouais. »
Le vieux est donc seul… Il est malin mais ne peut m’échapper. Ça ne serait franchement pas sérieux qu’un vieillard gagne la partie. Oh, et puis merde. Ce vieux crouton est tellement malin et conscience de ses faiblesses, qu’il n’oserait pas s’aventurer, non par crainte de l’inconnu, mais parce qu’il n’a pas spécialement envie de mourir bêtement.
Le lieu le plus sûr et dont il a connaissance, à mon humble avis, serait la plage. Mais malgré cela, même s’il se peut que j’ai raison, la plage est assez dense, et croyez-moi qu’il n’est pas si facile d’y retrouver quelqu’un. Je décide de m’y rendre tranquillement, les mains dans les poches, attentif au moindre son, mouvement ou à la moindre odeur inhabituelle. Mais rien n’alarme mes sens.
Hum ? Quelle est cette odeur de viande grillée ?
Une coulée de bave s’échappe de ma fine bouche. Un gigot d’agneau peut se voir dans mes yeux, à la place de mes pupilles. Quelqu’un userait de la technique suprême de la « bouffe hypnotique », quasi similaire à ma « musique hypnotique » ? Je sais que j’ai l’air ridicule, mais rien qu’à imaginer de la viande bien cuite à l’extérieur, à la fois tendre et légèrement saignante à l’intérieur, pour mon plus grand plaisir gustatif.
Les pas s’accélèrent, mes yeux vont même au-delà de la forêt, la vue focalisée sur un feu où cuit de la viande. D’une marche rapide, je passe au trottinement, du trottinement, je passe au sprint, avec maintenant la bouche grande ouverte. J’en ai marre de ne manger que des fruits et chier aussi liquide que mes nouvelles aptitudes.
En arrivant sur la plage, je tombe sur le vieux Robert, dos à moi, ne laissant apparaitre qu’une moitié de son visage, dégageant un sourire malicieux. Quelque chose ne tourne pas rond. Un mécanisme s’enclenche, je l’entends mais réagis trop tard. Me soulève du sol une cage, cachée par le sable, qui se renferme et m’élève en hauteur.
« Crois-tu pouvoir me garder enfermer éternellement ? Je n’ai qu’à me-. »
Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Je perds mes forces, je ne parviens même plus à tenir sur mes jambes. Ai-je encore mangé un mauvais fruit ? Ai-je trop usé du haki ?
« La cage est faite de granits marins, si tu te pose la question. » Me répond le vieillard. « Sur ce, je te laisse le bout de viande au cas où tu parviendrais à t’échapper. » Conclu-t-il en longeant la plage, jusqu’à ce que je le perde de vue.
Posséder un fruit du démon, c’est vraiment l’arnaque.
Posté Mer 15 Fév 2017 - 0:09 par Ragnar
Arh… Foutu soleil. J’aimais le soleil, je le déteste à présent. J’aimais la chaleur, je la déteste à présent. Je n’aime que les nuits fraîches maintenant, et on peut le dire, c’est un changement radical, je vous l’accord. Malheureusement, nous vivons le jour certes, à l’ombre des regards malveillants, mais en journée tout de même. Si ça ne tenait qu’à moi, j’agirais seulement la nuit, c’est là que je suis le plus productif.
Alors que mes forces continuent de me quitter, j’observe des mouettes voler librement au-dessus de ma tête. La liberté. Il est essentiel pour un homme d’être libre, vraiment. C’est pour cela que je fonce tête baissée dès que l’on me propose d’aider à la libération d’esclaves. La dernière fois, sur l’île aux esclaves, c’était clairement une mission suicide où nous avions peu de chance de nous en sortir, je n’ai pourtant pas hésité un seul instant.
Je me dis que des millions, si ce n’est des milliards de personnes vivent cadenassés derrières des cellules comme celles-ci, simplement parce qu’elles ne sont pas nées puissantes. Ou du bon côté. Enfin voyez ça comme vous le voulez, mais c’est un fait inacceptable. Enfin, ce n’est enfermé dans cette cage de merde, que je vais pouvoir libérer qui que ce soit.
En observant attentivement ce à quoi je suis suspendu, je me dis qu’en me basculant dans tous les sens le tout devrait céder, mais je manque terriblement de forcer pour gesticuler. Je sors ma guitare et commence un morceau assez rock n roll. Ce n’est guère mon style musical, mais comme tout bon musicien, je dois savoir jouer presque de tout.
Cela aura au moins pour conséquence, du fait de l’utilisation de certaines mélodies qui influent sur les comportements de ceux qui m’entourent, d’attirer des espèces de South Bird, des singes, qui dansent comme des fous au-dessus de ma tête. Les singes tirent sur la corde, s’amusent à grimper dessus, tandis que les perroquets picorent celle-ci, jusqu’à ce qu’elle cède et finissent par provoquer ma chute.
BAM.
Bien que ce ne soit pas très haut, la chute m’a sacrément fait mal aux fesses, m’obligeant à rester au sol quelques instants, le temps de retrouver des forces. Je marche à quatre pattes jusqu’au morceau de viande, bien cuit, dans lequel je lâche un croc avant de le jeter aux singes en guise de remerciement pour leur aide. Je ne suis même pas certain qu’ils se soient rendus compte de l’aide qu’ils m’ont apportés.
Enfin, il est temps pour moi de retrouver ce foutu vieillard. Grâce aux traces de pas, je peux suivre sa trace aisément. Mais le connaissant, il s’est certainement engouffré dans la forêt, il se doute bien que je peux le suivre sinon. D’ailleurs, les traces s’arrêtent une centaine de mètres plus loin, aux portes de cette jungle.
Mais je reste tout de même intrigué. C’est trop simple. Soit il est réellement dans la jungle, soit il a continué sa marche en prenant soin d’effacer ses traces. Malin qu’il est, c’est tout à fait possible. Il se peut également qu’il ait aussi pensé à me mettre face à ce choix délicat. Et puis merde, je retourne dans la jungle.
Cette chasse à l’homme prend bien trop de temps, et tout comme moi, j’imagine que les derniers restants, mes meilleurs hommes, commencent eux aussi à en avoir marre. Le vieux que j’ai aperçu, Maria et Suelto que je n’ai pas vu depuis bien longtemps. Sont-ils ensembles ? Séparés eux aussi ? Pourtant, leurs niveaux sont quasiment similaires.
CLAC !
Une liane s’enroule violemment autour de ma cheville. Il me suffit de suivre la provenance de celle-ci et voir à travers la broussaille pour savoir de qui vient ce coup. Foutue Maria qui me tracte avec une force assez considérable. Mes appuis décollent lentement du sol, je n’oppose aucune résistance, car de toute façon c’est auprès d’elle que je veux me rendre.
Au-dessus de moi, j’entends une masse perturber la circulation du flux d’air environnant. Une chevelure rougeâtre avec une torche enflammée, ça ne peut-être que Suelto. Ce dernier tente de m’attaquer avec le feu, que je déteste quasiment que l’eau de mer maintenant. Je tente de garder mon calme, mais à vue d’oeil, on peut voir mon visage se décomposer davantage à chaque coup.
Mes sens m’alertent soudainement. Je regarde face à moi, et à ma grande surprise, une espèce de massue plus grosse que les pattes du mammouth s’abat sur moi. Le vieux doc’, ce salaud possède encore une force considérable. Ne pouvant prendre de risque de me faire écrasée par cette chose, peut-être en granit marin, je décide d’agir autrement.
Je redresse mon buste à l’aide d’une contraction dynamique des abdominaux, tranche la liane qui me tient la cheville, puis à peine un pied au sol, je tournoie sur moi-même à très grande vitesse. La torche s’éteint dans un premier temps, tandis qu’une multitude de lames de vent s’échappent du tourbillon pour repousser la massue. Désolé pour le vieillard qui, suite à la puissance de mon attaque, se voit contraint de lâcher son arme qui s’envole au loin.
« Quel plaisir de vous retrouver, camarades ! » M’exclamé-je avec joie.
Les voir tous les trois ici, en face de moi, m'excite beaucoup.
Posté Mer 15 Fév 2017 - 0:12 par Ragnar
Éliminons-les un par un, à commencer par le plus faible, soit le docteur de l’équipage. Je m’avance vers ce dernier, et à mon dos, je vois grâce au haki Suelto qui pointe son fusil vers moi. Maria, comme à son habitude, reste très calme et analyse certainement la situation. Ils savent tous qu’individuellement, ils ne peuvent rien contre moi.
« Suelto, si j’esquive la balle, c’est le vieux qui prend. D’autant plus que si la balle passe au travers de mon corps, c’est aussi le vieux qui prend. »
« Hùhù. Ne t’en fais pas pour ça. »
Il tire. Mais juste avant d’arriver sur moi, la balle explose et dégage un nuage de fumée pour me masquer la vue. Bande de petits malins, vous pensez réellement me berner de la sorte. Je tente de pousser ma faculté, comme je le faisais depuis tout à l’heure, sauf que cette fois-ci je ne parviens qu’à y voir une petite ombre. C’est suffisant !
En quelques grandes enjambées, je saisis par le bras et ma lame sous sa gorge, l’individu qui tentait de prendre la fuite. La fumée se dissipée aussitôt, j’ai bien le vieillard avec moi. Mais la liane saisit le bras avec lequel je tiens le vieux, dégage mon bras, laissant s’échapper ce dernier de mon étreinte. Une espèce de bille passe juste au-dessus de ma tête, un tir venant de derrière, une détonation.
BOOM !
Au contact de la balle, la bille explose et provoque une bonne explosion. Avec trois cerveaux scientifiques, je ne doute pas de leur capacité à créer ce genre de choses. En attendant, pour la première depuis l’absorption du fruit, excepté les coups à base d’éléments composés de granits, je n’avais jamais ressenti une telle sensation.
« Tu n’es pas invincible, Ragnar. Sous toutes tes formes, et ce qu’importe tes capacités, je trouverai toujours tes faiblesses. » Affirme Suelto, les bras croisés.
C’est comme la première fois, je ne suis qu’une flaque d’encre incapable de se reformer au milieu de ces flammes. J’ai chaud, je brule. Mais je ne meurs pas, je ne ressens pas la moindre blessure, si ce n’est cette sensation d’être brûlé profondément. J’ai envie d’agoniser par cette étrange sensation, sauf que je ne me sens pas partir vers les cieux. Vais-je rester éternellement bloqué ?
Une idée !
Le sol se sèche, se craquèle, créant des trous dans lesquels je peux m’infiltrer. De l’ombre, un peu plus de fraîcheur, je me sens de suite beaucoup mieux. Je prends la décision de continuer de creuser. Non en profondeur, mais surtout de telle à sorte à m’éloigner de ces flammes et les attraper par surprise.
Les flammes s’estompent. Les trois révolutionnaires ne voient rien. Maria reste en retrait et dégaine tout doucement sa lame. Le vieux doc’ ne bouge pas. C’est Suelto qui, armé de son courage et de son fusil, s’approche au niveau de la présumé zone où j’étais sensé être. Il observe le sol et reste silencieux quelques instants.
« Attention ! » Hurle-t-il.
L’enflure a rapidement compris. Derrière un arbre, je sors de ma cachette et me retrouve au niveau du médecin à l’aide d’une grosse impulsion, avant de l’emmener plus loin. Je le pose. On échange un regard, on comprend tous les deux qu’il a perdu la partie et qu’il est inutile pour lui d’intervenir une nouvelle fois. Cela dit, je ne peux que le féliciter pour être arrivé jusque-là malgré son déficit.
Je retourne au combat. Après un sourire pour le vieil homme, je disparais presque de son champ de vision après une puissante impulsion. J’approche à toute vitesse de Suelto, avec de petits pas et une fréquence affolante, dégainant ma lame à environ dix mètres de sa position. De son côté, Suelto ne se contente que de me tirer dessus, ce qui est assez surprenant venant de lui.
Grâce au haki, je parviens à anticiper les trajectoire des balles et à les esquiver. J’approche, et pourtant, il ne bouge d’un pouce. Une fois suffisamment proche, j’arme un revers, tandis qu’il m’attaque de front avec son fusil. Que lui arrive-t-il ?
Le temps d’une fraction de seconde, un flash, Maria se trouvant dans mon angle mort avec l’intention de m’y porter un coup. Je la vois beaucoup trop tard, et je comprends au sourire de Suelto que c’est une attaque préméditée. Je continue mon mouvement. Ma lame tranche le fusil de mon camarade, tandis que celle de Maria se brise sur mon bras. Le solidification de mon bras par le fruit du démon est bien pratique. Je relève la manche de ma chemise pour montrer mon bras à Maria.
« Vous en voulez encore ? »
« Veux-tu mourir de suite, espèce de sale- »
« Holà ! Viens, rentrons, Maria. » Interromp Suelto en tirant Maria, qui balance des tas de jurons vers son supérieur.
Là, je crois qu’elle voulait réellement me tuer. Maria, mon bras gauche si je puis est, de temps en temps, extrêmement impulsive. Tout comme Suelto, mon bras droit, elle est également très intelligente et posée. Cependant, cette femme est extrêmement dangereuse, et dieu merci, elle est de notre côté. Le rouquin est le seul à pouvoir la calmer quand elle est comme ça.
Enfin quoiqu’il en soit, cette chasse à l’homme est maintenant… arg ! Je suis sur les rotules. Une main au sol, l’autre contre ma tête, ça tape fort. J’ai bien trop forcé sur la haki. Il va me falloir un peu de repos avant de reprendre l’entraînement. Et pourtant, il continue d’agir inconsciemment et m’informe de la présence d’une personne s’approche de moi, juste derrière.
« Tu profites de ma faiblesse pour m’attaquer, vieil homme ? »
« Et dire qu’autrefois tu ne te serais même pas permis cette réflexion, pourriture. »
C’est notre petit équipage. Une bande de camarades qui s’envoient des vannes et mandales à la gueule.