Présentation de Ilpo Ruusumeri

Ilpo a un physique assez passe-partout. Il est grand, mais pas assez pour se faire remarquer. Il a des yeux couleurs châtaignes qui sont parfois couverts par ses cheveux bruns. Cheveux qu'il coupe lorsqu'il les juge trop longs ou gênants. Pas de coiffure extravagante donc. Des sourcils discrets de la couleur de ses cheveux. Les seuls détails qui sortent de l'ordinaire sont un petit début de bec de lièvre au-dessus de sa lèvre et sa maigreur. En effet il n'a ainsi dire que la peau sur les os et c'est d'ailleurs pourquoi il échoua à devenir bretteur dans la marine. Cependant il n'en reste pas moins en très bonne forme physique même s'il n'a pas de force brute. L'entraînement marine a fait son œuvre.  Le tout lui confère une silhouette svelte tout en hauteur. Ainsi lorsqu'on le dévisage on ne peut que voir un jeune homme ordinaire plutôt grand aux épaules un peu minces. Et si l'observateur est attentif il remarquera en suivant la courbe des épaules et des bras que les doigts d'Ilpo sont particulièrement longs et que ses ongles sont particulièrement courts. Ces longs doigts sont la marque de sa passion, le violon. D'ailleurs nerveux, il a tendance à tapoter avec ses doigts les notes du morceau qu'il travaille. C'est son moyen de se calmer, de plonger dans son univers propre où il maîtrise ce qu'il se passe. Niveau vestimentaire il porte généralement des vêtements qui allongent sa silhouette, longs cabans et capes, de couleur sombre pour ne pas attirer le regard sur lui, vêtements dans lesquels il garde toujours un bout de colophane , au cas où, on ne sait jamais. Enfin il porte sur le dos un boîtier de violon noir d'aspect vieillot, abimé, qu'il a allongé pour qu'il puisse cacher et contenir son fusil et la lunette qui va avec. Son violon est d'un bois sombre qui tend vers le rouge et son fusil est toujours celui donné par la marine, qu'il a aménagé pour qu'il puisse installer une lentille dessus.
[Comptez une quinzaine de lignes minimum.]

Avant que je ne commence ma description je tiens à dire que c'est la partie de la présentation que je trouve la plus difficile car j'ai trop peur d'enchaîner mon personnage à la description que je vais donner et surtout me restreindre moi quant au compartiment d'Ilpo. Bref commençons. Ilpo est un jeune homme déterminé. Il a vécu une grande période de doute et il s'en est sorti à sa manière, jugera qui pourra. Cette expérience l'a mûri et il est désormais conscient qu'il ne peut vivre sans rien faire dans un monde où de grandes injustices persistent. C'est en partie du à l'héritage moral de ses parents, surtout de son père. Face à une situation, lorsqu'il a le temps il prend son temps pour réfléchir calmement. Il va essayer de peser le pour et le contre, de considérer les conséquences possibles et les risques encourus. Dans le feu de l'action au contraire  il n'hésite pas agir. Enfin il arrive qu'il laisse ses sentiments prendre le dessus notamment lorsqu'il est en présence de personne de grande confiance. Il suit alors leur jugement sans toujours le remettre en question. Si généralement il ne se montre pas très démonstratif de ses sentiments, avec ses amis il a le sourire facile et fait preuve d'un grand optimisme.Toutefois rares sont ces personnes de confiance. En effet il a du mal à briser la glace surtout avec les hommes qu'il trouve en général intimidants. Ce léger blocage date de ses années marines où son physique attirait un peu le regard des autres, pratiquement tous plus musclés. Enfin en plus d'être déterminé, Ilpo est sûr (peut-être trop ?) de lui et de ses capacités. Cela aussi provient de ses années à la marines où ses compétences au tir lui valurent sinon l'amitié le respect. [j'ai conscience que c'est un peu cours et que je ne détaille par exemple pas beaucoup ses sentiments ou ses goûts. Il me faudrait peut-être plus de temps, à vous de me dire mais je pense qu'au des rp mon personnage va peu à peu gagner son identité]   

Ilpo Ruusumeri est né en 1609 à Anataka à Hinu Town. Il est le fils unique de Tapio et Sini Ruusumeri. Son père Tapio était un membre de la garde de la famille royale et aimait bien affirmer à qui voulait l'écouter qu'il était très fier de son travail. Sa mère quant à elle était violoniste jusqu'à la naissance d'Ilpo où elle décida se consacrer à l'éducation de son enfanr. Jusqu'à ses 14 ans, Tapio lui inculqua ses valeurs morales : justice pour tous. Sa mère Sini s'occupa lui appris à lire, à écrire, à compter et elle lui transmis même sa passion pour la musique.

A 14 ans, suite aux encouragements de son père, il s'engagea chez les jeunes marines dans la 4e divison, stationnée à Hinu Port. Ilpo essaiera en vain de devenir bretteur mais il n'a pas les aptitudes physiques nécessaires. Ce fut sa première vraie déception. Il appris cependant au cours du temps que les tireurs ont leur fierté également et Ilpo tirait la sienne de sa précision au tir. Après trois ans de formation en 1626 il eu droit à une courte permission avant son assignement définitif. Il retourna voir ses parents et fut accueilli en petit héros, son père, grande bouche comme à l'accoutumé, ne cessait de vanter les mérites de son fils. Il reçu à cette occasion le violon qui ne le quittera plus.

Lorsqu'il repart, après deux semaines d'attente à la base, il est affecté au Don des Saints. Il avait déjà entendu parler de l'esclavage mais ne s'était jamais vraiment posé de questions à ce propos. C'est donc anxieux et impatient à la fois qu'il quitte Hinu Port avec 99 de ses camarades vers le Don des Saints. Ce qu'il y découvrit le perturbations profondément. Pas seulement lui, la plupart des nouveaux venus avaient du mal à gérer ce poste de "surveillant". En soi eux ils n'avaient rien à faire les contremaîtres s'occupaient déjà de tout mais la vision suffisait à les troubler. Un jour alors qu'il était de poste, un esclave portant une énième charge s'effondra non loin de lui. Son premier réflexe fut de se diriger vers lui pour l'aider mais un contremaître le rappela à l'ordre et son supérieur lui expliqua ultérieurement à quel point son action aurait pu être dangereuse. Ilpo était encore jeune et son système de valeurs en était complètement chamboulé, il était perdu. Quelques jours avant cet incident un des architectes était venu faire état de l'avancement des travaux. Il était logé dans la base marine avec ses nombreux subordonnées dont un, Raphaël Vapaa faisait partie de l'armée révolutionnaire. Temoin de l'incident, il retrouva Ilpo le soir lors du quartier libre et sans lui révéler son identité lui fit simplement la proposition de l'emmener avec lui au départ. Il ne prenait pas beaucoup de risques, sa paroles valant plus que celle d'importance. Ilpo refusa, il croyait encore à la justice mondiale ou voulait y croire mais la proposition de Raphaël le hanta toute la nuit. Le lendemain, sans doute pour le punir, Ilpo fut assigné à la protection du bourreau. Les esclaves qui ne pouvaient plus travailler était exécutés mais pour éviter les vengeances ou émeutes quelques marines etaient toujours postés autour des exécutions. Ilpo eu un aperçu de l'enfer sur terre ce jour-là. Le soir, Raphaël revint poser la question. Il savait qu'Ilpo aurait été assigné à ce poste. Ilpo n'en pouvant plus accepta sur le champ. Ilpo supporta les jours qui suivirent accroché à l'idée qu'il quitterait bientôt le lieu. Il passa également ces jours à méditer sur la justice qu'en tant que marine il était censé représenter. Le jour J arriva et Ilpo découvrit le matin un mot lui indiquant l'heure et le lieu de la rencontre. Déterminé, il suivit les instructions à la lettre. Tout se passa sans accrocs.

Ce n'est qu'une fois en mer et dans la cale du navire de l'architecte  que Raphaël lui révéla son identité et affirma qu'Ilpo désormais déserteur n'avait d'autres choix que de le suivre. Ilpo s'y était préparé et rejoindre l'armée Révolutionnaire lui semblait le moyen le plus efficace pour réparer les injustices dont il avait été témoin. Raphaël le laissa sur une barque au large de la Nouvelle-Ohara avec une adresse et un nom. Une enquête fut mené autour de l'architecte mais rien ne fut trouvé. Ilpo est maintenant un membre de l'armée révolutionnaire qui n'oeuvre pas tant pour le renversement du GM mais pour l'établissement d'une justice qu'il considérerait juste.

 Ah les nouvelles recrues, c'est bien pratique ! On peut leur confier toutes les tâches ingrates et les affecter dans les pires coins des Blues, c'est la meilleure des mains d'oeuvre. Toi et tes petits camarades tout fraîchement sortis de l'académie, et visiblement pas avec les meilleures notes au vue de votre affectation, vous retrouvez dans votre dortoir après votre première journée dans le vrai monde. Depuis que vous avez appris que vous alliez vous retrouver au Don des Saints, les rumeurs les plus folles ont circulé pour effrayer les plus impressionables, mais maintenant que vous l'avez vraiment vécu les blagues vont peut-être se transformer en cauchemars.
Raconte nous cette soirée.

Repos soldats! Allez, à demain ! 

Après les derniers mots du colonel, l'alignement parfait des marins se transforma en un attroupement bruillant qui tel un fluide commença à se déverser lentement dans le réfectoire. Au milieu de cet attroupement il y avait un îlot de silence dont je faisais parti. Nous étions les nouveaux. Hier encore nous n'avions que peur du Don des Saints. Quel nom hypocrite ! Ce soir nos peurs s'étaient confirmées. Il n'y a pas que pirates, contrebandiers, hors-la-lois. Il y a pire. Au moment où je passais sous la porte du réfectoire, j'entendis Rasp' me murmurer :

Eh, Ilpo... 

Je l'interrompis. Je sentais que lui aussi en avait sur le cœur. Il cherchait sans doute du réconfort, voulait sans doute juste en parler à quelqu'un pour transmettre son fardeau, je le comprenais. Moi aussi si il me suffisait d'en parler pour me décharger de l'image du contremaître fouettant un pauvre hère, je chercherais à me confier. Mais moi je ne fonctionne pas comme ça. Ça reste dans mon esprit et ça ne part pas. Et je n'avais pas besoin de lui pour me rappeler ce que j'avais vu. Donc je restais silencieux et j'allais me servir en purée. 

Armé de ma gamelle, je m'assis le long d'une des longues tables du réfectoire à côté d'un de mes camarades. Luke ? Non... Gabriel peut-être... Enfin peu importe. Rasp' comme à son habitude se mis en face de moi. Il n'avait pas l'air si contrarié de ma brusque réponse mais il n'avait pas bonne mine... Enfin sur cette table personne n'avait vraiment bonne mine sauf Caligula mais bon Caligula n'a jamais cessé de sourire à ce que je sache, il me foutait un peu les jetons il faut dire. Je me concentrais sur ma purée. Elle, au moins, était porteuse de bonnes nouvelles pour mon estomac. J'entendis plusieurs voix se plaindre de la purée à ma gauche, ça leur permettait de parler pour ne rien dire mais apparemment ça les détendait un peu d'avoir une conversation. Pas si mauvaise que ça la purée finalement. 

Eh les nouveaux ! Faut pas faire cette tête, vous êtes enfin devenu des vrai soldats ! C'était pas votre rêve ça ? 

Je levai la tête de mon assiette et je vis un grand gaillard moustachu un pied sur sa table qui brandissant sa cuillère à la manière d'un étendard. Un autre plus petit le rejoignit dans sa tentative de motivation :


Et puis, ce sont tous que des pirates, ils n'ont que ce qu'ils méritent ! 

C'est vrai ça ! dit un autre ancien que je ne vis pas. 

Mouais enfin on fait tous des erreurs. Ça nous empêche pas de revenir sur elles ni de pardonner celles des autres. Mais je gardais cette remarque pour moi-même. Après quelques minutes de cris supplémentaires sur la justesse de notre action, je pouvais voir ceux qui désespérés s'étaient déjà raccrochés aux arguments qu'ont leurs fournissaient pour se dédouaner de leurs actes. Ce seront sans doute eux qui plus tard crieront à leur tour aux nouveaux arrivants que non ce n'est pas grave ce que vous faites, vous êtes déjà pardonnés ! En face de moi je voyais déjà Rasp' se couvrir les yeux d'un voile, s'aveugler à la réalité du Don des Saints, la vraie, la dure : on y réduisait les hommes au néant, à rien, on leur privait de leur droit, de leur humanité,  on laissait aller librement le sadisme des contremaîtres qui tuaient et torturaient à volonté. Et nous, la Justice, on ne pouvait rien faire... À ce moment je voulais pouvoir être comme Rasp', pouvoir s'aveugler et oublier. 

Je regardais ma gamelle, vide. J'avais envie d'aller au dortoir, dormir et espérer que la nuit épure un peu mes pensées. Mais je ne voulais pas être le premier à partir. Donc j'attendais. Quelques anciens s'étaient déjà levés mais aucun nouveau donc j'attendais. Autour de moi il n'y avait que peu de bruit. Sur les autres tables les anciens continuaient de parler mais sur la longue table régnait un silence gênant que cassaient quelques conversations à voix basse de ci de là. Rasp' essayait toujours d'entamer la conversation, en vain. J'aperçus un groupe se lever à ma droite. Soulagé, je me levai à mon tour et alla déposer ma gamelle dans le bac à vaisselle, mon tour de vaisselle n'était que dans une semaine. Arrivé dans le dortoir, sombre pièce que n'éclairait que quelques bougies,  je me réfugiais sur ma couchette. Je me dévêtis et sans un mot je me suis glissé sous le drap qui me servait de couverture. Si d'habitude je jouais un peu de violon après mangé, ce soir mon violon ne sortit pas de sa boîte. J'essayais désespérément de m'endormir mais je n'arrivais pas à me détacher des conversations à voix basse qui avaient lieu de part et d'autre du dortoir. Certains se racontaient leur première journée, comment il avaient vu tel ou tel contremaître fouetter ou battre tel ou tel esclave, un malchanceux avait même été témoin de la mort d'un esclave. Je n'ai pas réussi à saisir si c'était par épuisement ou si c'était l'œuvre de quelqu'un. D'autres jouaient aux cartes et aux dés, se retranchant dans les rituels quotidiens pour apaiser le malaise ambiant. Le tout était accompagné de la guitare de Caligula qui à son habitude ne savait s'accorder à l'ambiance et jouait un morceau folklorique qui invitait l'auditoire à la danse. Intuitivement mes doigts jouaient les notes de ce qui semblait être une polka, la si la sol si la.... Je restais ainsi, à écouter, jusqu'à ce que le couvre-feu fasse taire le dortoir. Il ne me suffit alors que de quelques minutes pour plonger dans un sommeil salutaire.