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Première représentation

Les mouettes tournaient dans le ciel au dessus de la base de la 316e division de la marine, sous un soleil dégagé qui atteindrait bientôt son zénith. Je me réappropriais les armes que l'on m'avait confisqué à mon entrée. En sanglant le lourd bouclier sur mes épaules, un sentiment de légèreté me gagnait.

Je sortais de trois heures de calvaire administratif pour récupérer ma licence de chasseur de prime. J'avais du faire des allers-retours de services en services, pour obtenir des formulaires, les remplir puis les faire certifier. J'étais même tombé sur un sous-officier au coté duquel j'avais servi alors qu'il n'était que première classe. C'est après avoir rit longuement sur l'ironie de mon renvoie du corps militaire, malgré la ferveur avec laquelle je défendait son règlement à l'époque, qu'il se décida à me révéler qu'il ne pouvait pas m'aider.

-Désolé Percy, c'est mon collègue qui a pris en charge ton dossier. J'peux rien pour toi. Il est en pause là, t'as qu'à revenir dans un quart d'heure.

J'aurais prit beaucoup de plaisir à le frapper. Encore plus à m'en rappeler. Mais la règle était la règle et ce  genre de débordement m'aurais coûté ce que j'étais venu chercher. Repenser à son air satisfait me faisait bouillir. Heureusement, boucler mon épée et son fourreau à ma ceinture chassait cette image et me donnait l'impression d'être à nouveau entier.

Je quittais la base avec la sérénité qu'apporte le travail finit quand j’aperçus Petyr. Il était affalé contre un arbre et semblait dormir. Quelle honte. Je m'approchait de lui pour lui rappeler le sérieux que j'attendais de sa part, d'un bon coup de bottine dans les cotes. Cependant, il se réveilla de lui même. Probablement alerté pas les tintements métalliques qui me précédaient. Il se redressa en hâte et se précipita vers moi.


-Vous en avez mis du temps, Percy. Je vous attend depuis une heure au moins. Vous avez le papier au moins ?
-Bien sur que je l'ai ! Tu crois que j'ai passé tout ce temps à m'amuser pendant que tu te prélassais ici, cloporte ?

L'impatiente dont il avait fait preuve balaya tout les efforts que j'avais fait pour retrouver mon calme.Voyant mon poing se serrer et mes yeux s'assombrir sous mon heaume, il changea immédiatement d'attitude.
-J'ai pas chaumé en vous attendant, Ser.
Il sortit un épais rouleau de sous son manteau.
-Je suis allé trouver les primes signalées sur InuTown et les îles proches.
Il déroula la liasse d'avis de recherche et commença à les feuilleter.
-J'ai fait du tri avec les info que j'ai glané en ville. Faudra  peut être qu'on retourne rendre quelques services pour récompenser mes indics.
Il garda quelques feuillets et remis le reste sous son manteau.
-Ceux là ont été signalés à Chom, dans la semaine. Certains sont  sûrement déjà partis. Faudra qu'on aille laisser traîner nos oreilles à la sortie de la ville. Au port aussi.
A nouveau, il sépara une feuille du lot et rangea le reste dans une autre poche de son manteau, plus accessible.
-Lui part contre. C'est un acharné. Il va pas partir avant de faire un nouveau coup. Un petit voleur qui a laissé quelques cadavres derrières lui. Suivez moi en ville et je pense qu'on pourra tomber sur lui.



Comme souvent, Petyr parlait et agissait sans que j'ai besoin de lui répondre. Il avançait déjà dans la rue qui faisait face à la base. Il savait sûrement que la rigueur dont il avait fait preuve avait tendance à tempérer la tension que j'avais emmagasiné ce matin. Il m'épargnait également d'avoir à la ressentir à nouveau en me demandant ce qu'il s'était passé.


°°°°°

Nous arrivions à présent dans une allée commerçante. De nombreux bourgeois de la région s’agglutinaient devant les boutiques de luxe. Nous croisions une patrouille de la marine lorsque Petyr s'attarda sur une devanture. Il s'agissait de l'atelier d'un forgeron. Toute les armures et armes qu'il présentait, étaient incrustées de gemmes et de pierres précieuses.  Le petit homme au nez rouge portait son regard alternativement sur moi et les armures. Il semblait vouloir que je m'y intéresse, mais j'ignorais délibérément l'étale. Ces armures de parade ne remplissaient clairement pas mes critères de sélection en la matière : robustesse et mobilité. De plus, ces tas de métaux précieux et de gemmes n'étaient pas dans nos moyens. Et puis de toute façon, la « vétusté » qu'il reprochait à ma cuirasse actuelle était grandement exagérée.

J'étais assez mal à l'aise dans cette ambiance. Je n'étais pas habitué au luxe et à la foule. J'observais le paysage urbain en marchant. On ne voyait aucune végétation hormis quelques herbes et de la mousse entre les pavés du chemin et un grand frêne qui se dressais majestueusement au bout de la rue, à plusieurs centaines de mètres de là. Les seuls animaux présents étaient tenus en laisse par des bourgeoises. Les animaux errants, que l'on avait croisés  jusque là, devaient préférer les abords des restaurants et des boutiques alimentaires. Les cliquetis de mon armure et le claquement de mes bottes contre le pavé s'entendaient à peine dans le tumulte ambiant. Des cri joyeux et des claquement de mains se faisaient entendre. Ils provenaient d'un rassemblement de bourgeois mais je n'arrivais pas à distinguer quel était l'origine de leur intérêt. Petyr se glissait déjà au milieux du groupe. Il avait un talent inné pour attirer l'attention des foules. Cela s’avérait souvent utile lorsque nous étions en quêtes d’informations. Je supposais que s'était bel et bien là son intention. Sa tenue dénotait légèrement, à coté des broderies et des parures que portait le reste de la foule sans pour autant ruiner sa discrétion. On aurait facilement pu le prendre pour un conseiller ou l'intendant d'un noble, vêtu sobrement.
Pour ma part, je me tenais légèrement à l'écart, en me plaçant dos à un magasin pour fermer mes angles morts. Petyr n'avait pas apporté beaucoup de précision sur notre cible, mais je partait du principe qu'il fallait s'attendre à le voir sévir à tout moment.  
Qu'est-ce que ?...
Je croyais avoir vu quelqu'un se tenir sur le toit du magasin en face de moi. Juste une ombre qui avait disparu quand mon regard se fixa sur sa position. J'imaginais que mon imagination me jouait des tours. Je reportais donc mon attention sur les passants et leur sécurité en attendant que Petyr revienne vers moi pour me faire son rapport.


Dernière édition par Percy Gal le Ven 6 Avr 2018 - 22:23, édité 2 fois
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Le soleil s'était levé depuis déjà un bon moment lorsque Cid décida d'en faire de même. Enfin, décider n'est pas tout à fait approprié, disons plutôt que Babus lui donna un coup de langue, à défaut de main, plutôt efficace. Le maître ouvrit les yeux d'un coup, ayant toujours du mal avec la méthode directe de son chien pour le tirer de son sommeil.

- Babus ! Arrête ! Je suis réveillé.

Comme si l'animal souhaitait manifester sa joie de voir son maître réveillé, ou son mécontentement de le voir bouger aussi tard, il donna une nouvelle série de coups de langues frénétiques. Cid recula le visage et attrapa le chien par les côtés pour le plaquer sur le flanc sur le lit avant de frotter son poil avec vigueur. Les deux camarades jouèrent ainsi près d'un quart d'heure avant que l'humain ne se levasse.

Il enfila un t-shirt rouge bordeaux, un pantalon noir souple et une jaquette blanche. L'artiste de rue se coiffa de manière à ce que ses cheveux raides laissent son visage visible et ajouta une plume accrochée à une petite boucle en métal s'entremêlant dans sa tignasse. L'effet désiré était d'attirer le regard car aujourd'hui il allait se produire dans les rues d'Inu Town. Son objectif était clairement de réunir assez de berries pour partir. Heureusement pour Cid, Walter avait accepté de l'héberger le temps qu'il y parvienne, lui donnant accès à de nombreuses commodités tels des sanitaires.

L'humain passa un foulard bleu foncé au cou de son chien, pris une lanière de cuir servant usuellement de laisse ainsi qu'une gourde remplie d'eau et s'en alla avec l'animal après avoir salué Walter. Cid ne mangeait pas souvent le matin, une habitude de son passé qu'il avait gardée. Cela ne lui posait pas de problème, il disait ne pas avoir faim de toute manière.

Le duo se rendit jusqu'aux portes de la ville, la maison de l'éleveur étant située en campagne. Cid accrocha la laisse au foulard de son chien. Ce dernier lui lança un regard qu'il interpréta comme étant transmetteur de reproches.

- Me regarde pas comme ça Babus ! Tu sais très bien que les gens ont peur si tu n'es pas attaché. Je te détacherai quand on sera installé. D'accord ?

Les compagnons entrèrent dans Inu Town vers les alentours de dix heures du matin. Ils prirent une trentaine de minutes à marcher dans les rues, cherchant un endroit convenable et regardant les vitrines. Enfin, ce fut surtout Cid qui faisait ça, Babus lui avançait d'un air curieux et reniflait tout ce qui pouvait l'intriguer. Après un tour des grandes allées de la ville, l'artiste se décida pour un lieu où se produire. Il avait opté pour une petite place au niveau d'un carrefour. Il y avait des bancs, des bacs à fleurs en pierre, et un espace plutôt confortable pour exécuter un spectacle de rue.

Cid se plaça plus ou moins au centre de la place, proche de deux bacs en pierre. Il détacha Babus comme promis en lui demandant de s'asseoir et de rester tranquille, chose que le chien ne respectait que peu de temps en général. Il lui ôta ensuite son foulard et le posa étalé sur le sol, devant le chien. Les gens pourraient ainsi déposer de l'argent dedans si l'envie leur en prenait. L'humain s'échauffa un bref instant, mobilisant diverses articulations et commença à exécuter quelques tours sans avoir de véritable public autre qu'un ou deux passants ayant ralenti en le voyant bouger.

Cid n'était pas un mauvais artiste de rue en soi, il était souple, agile et parvenait à exécuter de nombreuses figures ou actions avec aisance. Parfois, il prenait quelques objets et jonglait avec. Le problème principal venait qu'il ne savait comment attirer l'attention des foules. Il se contentait donc d'exécuter ses tours, laissant faire la curiosité des observateurs. Babus était un peu plus efficace que lui pour faire approcher les spectateurs. Le Shiba aboyait parfois une fois de joie ou courrait un peu autour de lui et des gens avec joie. Le comportement de l'animal, tout à fait innocent et classique, attirait l'attention des gens sur lui. Comme il se trouvait à proximité de Cid, cela attirait ensuite l'attention sur le performeur de manière involontaire. L'humain se demandait toujours si le chien avait assez d'intelligence pour comprendre les difficultés et apporter son aide ou s'il ne faisait qu'être fidèle à lui-même et être heureux.

L'artiste fit sa représentation, passant d'un élément visuel, type danse ou acrobaties, à un auditif, comme une blague ou une chanson. Petit à petit, les gens s'amassaient devant lui jusqu'à l'entourer. Il ne s'attendait pas à un tel succès. Sa dernière tentative, il y a deux jours, n'avait pas porté de tels fruits. Il avait à peine réussi à gagner de quoi acheter à manger pour lui et Babus. Aujourd'hui, la providence semblait lui sourire. Quelques larmes montèrent à ses yeux, qu'il s'empressa d'essuyer en plus de la transpiration perlant sur son visage.

Cela faisait maintenant plus d'une heure qu'il s'agitait devant ces gens, il fatiguait un peu. Le garçon s'arrêta pour boire un peu d'eau et jeta un œil discret sur le foulard. La déception gagna son cœur quand il constata qu'il n'y avait même pas vingt berries. Encore une journée qui n'allait pas rapporter. Et ça à cause de sa timidité. Il s'en voulut, enrageant presque mais sans parvenir à se décider à demander aux gens une petite participation pour récompenser le spectacle vu jusqu'ici. Cid reprit une inspiration et se relança, à la demande des spectateurs, dans des acrobaties, sautant d'un bac de fleurs à l'autre en effectuant des figures aériennes.
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Depuis qu’il avait eu sa licence de chasseur de primes, Saita voguait, d’île en île, à bord de bateau qu’il « empruntait ». Sa destination de cette semaine était Inu Town. Destination alléchante de par ses bijouteries qui attiraient les voleurs. Un nid à criminel, ce qui faisait évidemment les affaires du jeune chasseur de primes. Il était donc arrivé sur cette île depuis quelques jours, après un long voyage entre East Blue et North Blue. Le jeune garçon était passé par la Flaque, il avait rencontré sur sa route plusieurs bandits et criminels en tout genre qu’ils ne combattaient pas car il n’était pas très à l’aise sur l’eau. Il ne faisait « qu’emprunter » leurs bateaux. Certes il était contre le vol mais voler les voleurs n’était pas si grave. Pour éviter le combat, après avoir pris leur bateau, Saita fuyait. Sans bateau, ses poursuivants peinaient à le rattraper.

Ce qui allongeait le voyage était le fait que le bretteur devait chercher ses cibles et guetter leur départ afin que le bateau soit libre. Evidemment rares étaient les moments où tout le monde partait en même temps du navire alors Saita devait souvent se contenter des barques de sauvetages accrochées à certains navires. Attendre le moment opportun était l’étape la plus longue dans l’emprunt de bateau, surtout qu’il y avait des moments où le jeune garçon croyait que le bateau était vide alors qu’il restait deux ou trois pirates à bord, mais il fallait faire le nécessaire s’il ne voulait pas traverser la flaque à la nage.

Après ce voyage quelque peu mouvementé, le garçon au cheveux blancs avait amarré avant de chercher un tas de paille ou une maison avec une fenêtre ouverte où dormir. Il ne trouva évidemment pas d’endroit si confortable pour passer ses nuits. Il s’allongea donc sous un pont, à même le sol. C’était dur, pas confortable du tout, c’était dans les moments comme ça que Saita regrettait d’avoir quitté le cocon familial. Enfin il ne se plaignait pas, il avait déjà connu pire. Sous ce pont, au moins, il était protégé de la pluie.

Après quelques jours passés à trainer par-ci par-là à la recherche d’action et de berrys, Saita arriva enfin à trouver un endroit intéressant. Des bijouteries, des bourgeois et un artiste de rue. Le jeune garçon appréciait les artistes rues, c’était des gens talentueux et courageux. Parce qu’il fallait du courage pour passer la journée à se donner, corps et âme, afin de gagner une trentaine de pièces. Braves gens. Bien sûr en voyant cet homme s’agiter avec deux trois personnes autour, le garçon aux cheveux blancs s’avança vers lui.

Quand il fut arrivé devant l’homme qui dansait, il vit qu’un chien qui l’accompagnait. C’était vraiment une bonne journée, le chien était la cerise sur le gâteau. Que pouvait-il demander de plus ? Saita avait le soleil, l’artiste et l’animal. Il était heureux, un peu. Evidemment ce n’était pas un chien, même un shiba, qui allait lui faire oublier sa mauvaise humeur perpétuelle.

Après qu’il ait rejoint les quelques personnes qui regardait le maitre du chien danser, pas mal de gens vinrent à leur tour. Il y avait du monde mais peu d’argent dans le foulard posé au sol, c’était triste à voir et même s’il vivait dans la rue, Saita restait généreux, malheureusement, il n’avait pas d’argent sur lui, pas d’argent tout court même. Et tous ces bourges qui étaient amassés autour de lui mais qui ne lâchaient pas un sou. Enfin, il ne pouvait rien faire à cela. Si seulement un pirate ou un voleur ou encore tout autre bandit était là, il aurait pu lui faire les poches discrètement pour déposer une pièce à l’homme au t-shirt rouge mais que nenni, aucun truand connu aux alentours. Enfin même s’il y en avait eu, il n’aurait peut-être pas fais ça, risquer sa vie juste pour qu’un artiste de rue se fasse dix berrys en plus, c’était plus facile à dire qu’à faire. Tant pis, l’artiste allait devoir se débrouiller seul.

Alors que Saita regardait attentivement l’homme danser, chanter et divertir de toutes les façons imaginables les gens amassés autour de lui, le shiba s’approcha de lui en se frottant à sa jambe. Son pelages, doux et magnifique, était l’une des raisons pour lesquelles les chiens de cette race étaient les préférés du garçon au cheveux blancs. Il s’abaissa et caressa la tête du chien, en espérant que le maitre ne serait pas dérangé.
    Spoiler:

    Je n'ai pas été très honnête avec Percy. Je sais très bien où et comment va agir le pirate qu'on est venu chercher. J'en ai une parfaite connaissance car cet amateur et sa bande m'ont recruté pour ce coup. Plus tôt ce matin, quand l'autre récupérait sa licence, j'ai fait un tour dans  les quartiers sombres de la ville, en quête d'infos. Je l'ai reconnu immédiatement en entrant dans le bar miteux où le l'ai trouvé. Savane Donelli, dit Le Gitan. Torse-nu et près à frapper n'importe quoi. Exactement ce que disait l'avis de recherche. La photo aussi correspondait. Je ne suis pas allez lui parler, c'est un de ses potes qui est venu au comptoir pour faire de moi son compagnon de picole. Après quelques verres, qui ne représentaient déjà plus rien face aux tonneaux qu'il semblait avoir bu avant ça, il me révélait leur plan d'attaquer la place pour voler les bourgeois présents. Il s'agit de 4 amateurs, ils ne s'en sortiront pas avec Ser Boite de Conserve dans le coin. Cependant, ces losers ont eu accès à des informations pour monter ce projet. De précieuses informations, très précises, qui ont titillé ma curiosité. Tout repose sur quelques minutes d'inattention des patrouilles de la marine et  la présence de l'artiste, repéré depuis quelques jours. Devant l'importance et la fraîcheur de ces infos, j'ai suggéré au pochtron de me recruter, pour les aider à rassembler leurs proies. Je veux connaître leur indic. Ils m'ont seulement dit qu'il s'agissait d'un gamin, mais j'espère qu'il est ici pour profiter du buffet à volonté.

    Percy ne devrait plus me voir maintenant que j'ai mis quelques bourgeoises entre nous. Il ne remarqueras donc pas si d'aventure je laisse glisser mes mains près des corsages et des jupons. Ce que je fais sans attendre, d'ailleurs. Ce n'est cependant pas la chaleur des formes généreuses de l'assemblée  majoritairement féminine que je recherche, mais bien des biens. Ces nanties portent, bien en évidence, toute sorte de bijoux et d’accessoires précieux. Tout ce qui a de la valeur et peut être caché facilement finit dans ma poche. Broche en argent, bracelet en or, montre à gousset gravée, monocle serti, quelques Berry. Je me faufile silencieusement entre les gens, en faisant discrètement disparaître leurs effets. Je récupère même un pin's fantaisie à l’effigie de papy. Je met celui-ci à part. Il pourra ressortir devant Percy. Tout le reste doit lui rester inconnu. Tant pour leur origine que pour l'utilisation que je ferai des berries que ça me rapportera.

    J'arrive enfin à distinguer l'homme qui excite toutes ces demoiselles. C'est un jeune au teins halé, à peine plus vieux que Percy. Son apparence exotique présage qu'il vient de loin, probablement de Grandline. Avec les faces de cul qu'elles promènent à leurs bras, pas étonnant que les inoutoniennes se soient arrêtées en masse. Elles espèrent toute être celle qu'il enlèvera pour l'emmener sur son île natale, même pour une heure. Cela dit il mérite son succès. Il sait enchaîner les tours en gérant son rythme. On voit qu'il a été formé aux arts du spectacle. Son chiot amuse pas mal la galerie aussi. Je me demande combien de spectateur.trices sont plus émoustillé.ées par lui que par son maître. Sûrement plus que l'on voudrait bien croire.

    Sur cette pensée perturbante, je remarque que le foulard devant le clébard n'est lesté que par quelques petites pièces. Je décide de les aider à amasser un plus gros pot. Ils m'ont ému. Et quand la place va sombrer dans le chaos, ce sera plus facile pour moi d'empocher le jackpot.

    Après une session de cabrioles aériennes, quelques applaudissement timides se font entendre. J'applaudis aussi, plus fort. Le volume d'applaudissements du rassemblement s'intensifie et finit par couvrir les miens. Je contourne le gros ventre d'un notable et m'approche de l'artiste emplumé tout en continuant de taper des mains joyeusement.

    -Quelles figures spectaculaires ! Un spectacle merveilleux ! Des merveilles figuratives !

    Des dizaines de regards interloqués se tournent vers moi. Amusés par mon rond nez rouge, choqués par mon impudence en leur noble présence, irrités par le son de ma voix ou séduits par mon sourire, les réactions sont diverses mais j'ai l'attention de tout le monde.

    -Tu as du talent petit,
    il fait aisément deux têtes de plus que moi, c'est hilarant.
    -Je tenais à te féliciter et à te donner ça.
    je jette une poignée de pièces volées dans le foulard et un regard noir au public.
    -Parce que tu n'es pas apprécié à ta juste valeur ici, si tu veux mon avis.
    Je pose un regard protecteur sur l'artiste, le même regard niais que Percy porte sur moi... sur tout  le monde en fait.
    -Tu devrais plutôt te rendre à Luvneel, j'y ai vu des types beaucoup moins divertissant que toi se remplir les poches de Berry. En plus tu sais ce qu'ils disent là-bas ? Les inoutoniens, c'est de gros radins.

    Sur ces mots, la plus grosse des dames présentes fait un pas en avant. Elle semble également la plus riche, je me dis que ce doit vraiment être une grosse radine. Son visage reste plein de fierté et de noblesse alors qu'elle s'incline dignement pour augmenter le tas de Berry, avant de s'en aller avec dédain. Assez vite, d'autres l'imitent. Certains restent

    N'y prêtant aucune attention, je me rapproche à nouveau de l'artiste, en lui tendant une mains amicale.

    -Tu t’appelles comment, garçon ? Moi c'est Petyr. Dit moi, tu connais la chanson de Baggy ? Elle raconte l'histoire de mon Papy, j’apprécierais de pouvoir l'écouter à nouveau.

    Une larme roule sobrement sur ma joue. Je suis en grande forme aujourd'hui.
    Les gens continuent de faire s'entrechoquer des pièces sur le foulard, qui ne cours plus aucun risque d'envole. La majorité de la foule est resté dans l'espoir d'entendre la ballade que j'ai réclamée.
    J'épie la foule à la recherche d'un visage que j'aurais pu croiser aux alentours de la planque des pirates. J'espère débusquer leur indic.

    J'aperçois un mec bizarre, avec une  tenue qui se veux discrète mais dénote cruellement au milieux des nobles. Il n'est pas aussi voyant que l'armure mais contrairement à Gal, il inspire la méfiance. En le voyant caresser le chiens je me demande si il fait partit des spectateur.trices auxquel.les je pensais plus tôt.

    -Hé toi, le type avec une dégaine de ninja ! Tout les ninjas connaissent la chanson de Baggy, c'est bien connu. Aide le à entonner le refrain.

    Je lui adresse un sourire chaleureux et alors que je fredonne l'air, main sur le cœur pour encourager les chanteurs, des cris résonnent hors du cercle formé. Un mouvement de panique se fait sentir mais la ronde nous en protège. Cet état de grâce ne dure qu'un bref instant, jusqu'au moment où la foule s'écarte pour laisser apparaître Percy. Percy putain de Gal, la Tour en armure levant fièrement son bouclier pour défendre une poignée d'innocents paniqués. Je me demande toujours si ce fanatique bande dans ces moments ? Est-ce que c'est possible au moins avec l'armure ?
    Il est pas mal concentré sur les  trois pirates qui lui font face. Mais il pourrait se retourner à tout moment. Je ne peux pas me permettre de faire quoique ce soit qu'il n'approuverait pas. Je ne vais pas non plus le prévenir qu'il pourrait y avoir un quatrième adversaire. Inutile de me griller tout de suite auprès de Donelli et sa bande, ils peuvent encore servir. Je me met à l'abri derrière l'artiste. Le groupement compacte de citadins ne me laisse aucune autre solution de repli

    -Tiens toi qui est fort, va aider mon pote.

    Je ne m'adresse à personne en particulier mais j'espère créer des vocations. Je vais rester là et faire  profile bas.

    Spoiler:


    J'avais pu profiter un instant du sentiment de sérénité que j'éprouvais toujours en m’assurant de la sécurité de la population. Cela devait me rappeler mon enfance, lorsque c'étaient encore des troupeaux de moutons que je gardais. J'étais calme. J'avais même aperçu un enfant voler un jouet sur une étale sans que cela n'atteigne mon humeur. Je me disais que ses parents le sermonneraient et lui feraient rendre l'objet rapidement. Tout était en ordre, jusqu'à ce que trois loups entre dans cette bergerie. Trois hommes descendaient la rue face à moi. Le premier était torse-nu, tandis que ses acolytes portaient des tenues plus discrètes. Leurs intentions malveillantes n'étaient aucunement dissimulées, mais ils marchaient tranquillement en direction du regroupement sans que personne ne se soucie d'eux.
    Je contournais la foule pour me placer entre elle et eux, en détachant l'écu sur mes épaules. Très vite, le leader s'approcha de moi, alors que les deux autres le suivaient à distance. Tout deux semblaient chercher le bon moment pour s'attaquer à un passant.

    Hé ! Gran'

    Je me désintéressais de lui, puisqu'il semblait s’intéresser à moi. Je me concentrai donc sur ses comparses, cherchant à prévoir leurs mouvements.

    Hé ! Gran',  c'toi qu'j'parle. L'type an'armure. Mel'toi d'toncu !

    J'observais les pirates en espérant qu'ils se rapprochent assez de moi avant de passer à l'action. L'un d'eux s'approchait dangereusement d'une jeune femme qui marchait innocemment en direction d'une boutique. Il portait un long manteau pourpre dont la capuche couvrait ses cheveux roux. Au grès des mouvement de sa veste, j'aperçu dans les poche de sa doublure, trois bouteille d'où dépassaient des morceaux de tissu. Son expression était limpide : il avait choisi sa cible. Et moi, la mienne. Je dégainai mon épée, dans un grand frottement métallique qui éveilla les passants les plus proches à la situation.

    Nonnonnon, t'vas vite r'ger ça, s'tu ve pakchkass t'dent d'tes morts

    Les civils commençaient doucement à comprendre la situation et se déplaçaient peu à peu de mon coté de la place, vers la position de Petyr. La jeune femme n'eut pas cette lucidité. Le pirate la saisi brusquement par le bras et pointa un pistolet du sa tempe. À une époque,  j'aurais été paniqué en voyant cela. La peur de perdre le contrôle de mes actes, en cas de finalité funèbre, m'aurait troublé. J'étais désormais suivi d'un écuyer  capable d'éradiquer ce problème, je pouvais donc me concentrer totalement sur le combat. Le rouquin était encore trop loin pour que je l'atteigne. Je devais faire preuve de patiente pour ne pas rater ma chance. Je tentai ma chance quand il pointa son arme devant lui pour stopper les gens qui tentait de fuir du coté des défendus. Créant la surprise, je lançai mon épée de tout son long, changeant mes appuis pour en augmenter sa portée à l’extrême.

    Un cri de douleur

    Un cri de panique

    -Laissez cette pl...

    Un cri de rage



    Avec une précision que je n'avais moi même pas espéré, la pointe de ma lame trancha l'indexe  du bougre pour se loger sous la gâchette de son arme. J'ouvrais complètement mon flan droit au malfrat incompréhensible me frappa directement à la jointure de mon plastron, ouvert sur les cottes. Il avait en partie touché la laque de métal et pourtant il ne montrait aucune douleur. Moi non plus, mais j'étais certain qu'une cotte était fêlée. La femme pouvait fuir pendant que son ravisseur ramassait son arme, toujours chargée, en léchant sa plaie. Je reprit ma posture initial.

    -Laissez cette place en paix ou vous goutterez au fil de ma lame.

    Je cherchais à détourner l'attention de l'adversaire du réel danger. Lui sautillais déjà sur place, travaillant son jeu de jambe et feintant des coups dans le vent.  

    -J't'ai dit quequ'chose, l'calot' d't'morts t'va manger !!!

    A présent je reconnaissais clairement le visage que m'avais montré Petyr sur l'avis de recherche. Mais je ne comprenais toujours pas le moindre de ses mots. Je ne comprenais pas non plus ce que disait Bishop, mais j'entendais au son de sa voix qu'il était juste derrière moi. Ma confiance grandissait.
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    ** - Ça m'a l'air d'être une bonne journée aujourd'hui ! **

    Voilà ce que voulait penser Cid. Pourtant, jusque là ce mardi ne se présentait pas sous cet augure. Vingt berries, se répétait-il. Voilà ce que lui avait rapporté son travail pour l'instant. Certes, il n'avait commencé il n'y a qu'une heure, donc ce n'était pas si étonnant, mais quand même... De ce qu'il avait entendu, même des gens effectuant des tâches moins divertissantes et moins utiles aux gens gagnaient plus en une heure. Au-delà du sentiment d'injustice apporté par ce triste constat, Cid remerciait intérieurement les gens malgré tout. Il ne gagnerait sûrement qu'une misère mais cela restait toujours plus qu'une journée sans revenu. Son envie de revoir sa famille le pousserait sûrement à s'en vouloir le soir mais il y penserait en temps utile, il devait tout faire pour garder sa concentration, son pied ayant failli glisser sur le rebord en pierre du bac sur lequel il prenait appui.

    Des applaudissements d'abord timides puis grandissants se firent entendre une fois la dernière réception de l'artiste effectuée. La transpiration perlait sur son front, son torse se soulevait rapidement, rythmé par sa respiration fatiguée. La surprise frappa Cid en plein visage plusieurs fois. Déjà, on l'applaudissait fortement, ce qui n'était encore jamais arrivé depuis son choix de métier. Ensuite, son chien était caressé par un spectateur, cela ne dérangeait pas Cid en soi mais son cœur se pinça légèrement en voyant ça.

    ** - Sois pas stupide Cid, Babus aime les caresses et les gens. Il ne t'abandonne pas. **

    L'artiste se força à sourire et saluer. Enfin, sa surprise s'acheva sur la plus grosse du jour jusqu'alors ; un homme de petite taille avec un nez rond, rouge, s'approcha de lui en applaudissant. Il complimenta les figures exécutées. L'homme semblait sûr de lui, les gens le regardaient, il attirait l'attention. Cid se sentait écrasé par le charisme de cet arrivant. Il était mal à l'aise, lui qui avait le culot d'une ampoule, face à ces éloquents, ces cadors.

    - Heum... Me... Merci.

    Les sourcils de Cid montèrent lentement, en même temps que ses yeux s'écarquillèrent face à la scène se déroulant devant lui. Le petit homme venait de jeter une poignée de pièces supplémentaires, lançant un regard sombre aux spectateurs, les provoquant d'une certaine manière. Il lui donne ensuite un conseil auquel il ne sait quoi répondre. S'il avait accès à un moyen plus rapide pour rejoindre sa famille, il le prendrait très probablement.

    L'attention de l'artiste fut attirée par une dame qui avait assisté au spectacle quasiment depuis le début. Celle-ci déposa de nombreuses pièces sur le foulard avant de s'en aller. D'autres gens l'imitèrent. Sentant qu'il perdait sa clientèle, l'artiste commença à paniquer.

    - Merci pour votre générosité !

    Il répéta cette phrase chaque fois qu'une personne déposait ne serait-ce qu'une pièce ou un bouton pour donner bonne figure.

    - Si le spectacle vous a plu, je serai encore dans les environs un moment !

    Sa voix manquait d'assurance, son ton de conviction. Cid était sûr que seules trois personnes avaient dû entendre sa tentative de promotion.

    Il regarda le tas de pièces sur le foulard. L'artiste ne pouvait pas compter à vue d’œil la somme présente. Il se laissa espérer à avoir une voire deux bonnes centaines de Berries. Un pas de plus vers son objectif. Une larme coula sur la joue de l'exécutant. Ce dernier revint à lui lorsqu'il réalisa qu'une masse était entrée dans son champ de vision périphérique. Il se tourna en direction de ce qui s'avéra être une main tendue. L'homme à nez rouge.

    L'individu déclara s'appeler Petyr et demanda une chanson inconnue du répertoire de Cid. Même le nom "Baggy" ne lui disait rien, il ne s'agissait pas d'un genre de vêtement ? Ce dernier fut gêné. Ils se serrèrent la main.

    - Cid. Mais je ne...

    Son interlocuteur ne l'écoutait pas et le coupa même pour interpeller l'homme vers qui Babus était avant. Ce qui fit réagir Cid d'ailleurs ; où était-il ? Un tour sur lui-même permit à l'artiste de voir que le chien reniflait avec intérêt l'un des coins d'un bac de fleurs.

    - Non ! Babus !

    Le chien, prit sur le fait, sursauta. L'animal jeta un regard à son maître puis au bac puis à nouveau à son maître. Il approcha doucement, accompagnant son départ d'un petit son de mécontentement. Un son parvint aux oreilles du natif du Nouveau Monde ; la chanson du spectateur sans doute. Il avait commencé à la chanter. Petyr fut cependant interrompu par un chahut venant de derrière le groupe de citoyens restés. Ces derniers finirent par s'écarter pour laisser la vue sur un spectacle peu commun.

    - Une ... Armure ?

    Le petit homme à nez rouge se cacha derrière lui en demandant d'aider son camarade. Ce type en armure était donc un ami de Petyr ? Ou était-ce l'homme torse nu ? Celui qui tenait en joue une dame ? Dans tous les cas, Cid ne voyait pas comment apporter un soutien à la situation. Il ne savait rien faire pouvant servir dans une rixe. Tout au plus pouvait-il faire signe aux gens non impliqués de s'éloigner. Le problème dans ce genre d'événements est que les témoins préfèrent rester et regarder que de s'en aller et se protéger. La fascination morbide de l'être humain. Cette dernière serait d'ailleurs rassasiée plus vite que prévu. L'épée tenue par la personne en armure asséna un coup avec une intrigante précision sur un doigt malheureux du preneur d'otage. Elle alla même se loger sous la gâchette de son arme à feu.

    La peur figeait Cid. Il avait déjà vu et vécu des événements violents. Ce triste spectacle indigne de ce nom lui rappelait son passé. Il le lui rappelait en aggravant les choses car il croyait s'être libéré de ce genre d'actes, débarrassé à jamais de ces infamies. Il sortait de convalescence, pourquoi un tel déferlement maintenant ? Pourquoi mettre son esprit à l'épreuve aussi vite ? Le destin avait vraiment un drôle de sens du timing.

    Un tremblement, seul mouvement de son corps, parcourait pourtant sa jambe. Il se força à détourner les yeux de la scène pour regarder la source de cette agitation extérieur. Babus. Le chien était apeuré et tremblait, recroquevillé en boule contre sa jambe. La vision de l'animal donna du courage à l'artiste puisque ce dernier parvint, non sans effort, à s'accroupir pour poser la main sur l'animal.

    - On... On va... On va s'en aller. D'accord ?

    Il sourit péniblement à son animal. Cid passa ses mains sous son chien et le souleva. Il jeta un regard à Petyr.

    - M... Merci pour les encouragements et le... Coup de main.

    Le maître et son chien commencèrent à avancer lentement en tentant de s'éloigner des lieux d'un futur massacre brutal. Le foulard et l'argent étaient restés à même le sol. La survie des deux individus comptaient plus qu'un vêtement et des Berries.

    Finalement, ce n'était pas une bonne journée.
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    -T’nous laiss’faire éy’ara pa’d’sang

    Le bagarreur hostile face à moi insiste sur son refus d’articuler la moindre syllabe, causant rires dissimulés chez ses nakamas et incompréhension manifeste chez les autres. Il aurait tout aussi bien pu parler une langue étrangère, cela n’aurait fait aucune différence. Je préfère ignorer ses dires. Pour m’épargner la frustration. La frustration de ne pas parvenir à trouver un sens à ses propos.

    Son corps parle pour lui. Il échauffe chacun de ses muscles pour l’affrontement. Feinte, jeu de jambe, coup droit, coup droit, feinte, esquive. Ses membres sont comme des ressorts incapables de trouver une position de repos. Le type ne semble avoir aucune compétences en dehors du combat. Il en joue, se ballade les muscles en évidence et brûle son énergie. Il veut intimider l’adversaire mais l’adversaire ne l’est pas. Sa fougue se heurtera à mon bouclier.

    Il est désavantagé, dans un combat sur la durée.

    Sans doute je résisterai, mais je ne peux pas m’attarder.

    Il ne s’intéresse qu’à moi, qui n’ai d’yeux que pour ses complices, qui ne font que piller, pour le moment. Celui aux cocktails incendiaires arrache bijoux et objets de valeur de sa main blessée. De l’indemne, il pointe son pistolet sur celles et ceux qu’il raquette. Le second se sert dans les poches des gens, pique des colliers et parfois, caresse perversement les formes flétris de rombières. Il fait tout ceci en tenant un long couteau, risquant de trancher tout ce qu’il touche. Sa main droite est  réservée à une bouteille d’alcool dont il s’abreuve régulièrement. L’homme est franc saoul et ses gestes, plus qu’incertains et incontrôlés, en sont d’autant plus dangereux. L’idée qu’il blesse quelqu’un par inadvertance me fait perdre patience.

    Je dois le neutraliser vite. Je commence par repousser le gitan en lui assénant un coup de botte. Il esquive sur ma gauche. La botte foule le pavé mais c'est le pirate qui marche. Il redoute ma lame et espère se réfugier derrière mon écu. Écu qui le repousse alors que je charge ses protégés. Ses jambes se plient, se déplient, avec flexibilité pour se maintenir debout. Pourtant je suis maintenant entre eux et lui. Il ne peut pas m’empêcher de leur porter un nouveau coup d’estoque. Je suis assez proche de l’ivrogne pour le frapper sans m’en remettre à la chance. Sa bonne étoile semble frapper la première.  Dans un titubement imprévisible, il évite l’attaque. La pointe de ma lame passe à deux doigts du visage de la demoiselle qu’il fouillait et qui tombe en arrière. C’est heureusement la bouteille qui se brise, traversée par le métal.

    -Ma gnôle ! ! Le roux ! File moi une des tiennes !

    La jeune femme est couverte des débris de verre, d’entailles et d’eau de vie qui lui tirent des gémissement de douleur étouffé par la peur.

    -T’es malade, la boîte de conserve ? T’as faillit la buter ! Elle a rien demandé !

    Il continuait de pointer son pistolet sur deux hommes qu’il avait cessé d’inspecter.

    -On est les pirates au chameau de maille, pas des meurtriers, putain. Tu fout la merde avec ton armure. On en veux juste à leur fric, reste tranquille et y aura pas d’autres blessé.

    J’en reviens pas. Il me ferait presque la morale. C’est intolérable. Je boue intérieurement mais je ne peux pas réagir. Alors que je présente mon épée aux deux pilleurs et mon bouclier à leur chef, celui-ci profite de mon inattention pour se glisser dans mon dos. Je l’aperçois à temps et tente avec fureur un coup d’épée circulaire dans sa direction. Il se jette au sol pour esquiver et me fauche les jambes d’une balayette. Je ne suis pas préparé à cette tactique et tombe comme une quille dans un lourd fracas métallique.  

    Donelli se redresse dans un mouvement svelte. Il pointe un doigt accusateur vers son camarade à la crinière de feu, en hurlant « Pad’flammes ! ». Le concerné retira la main de la bouteille sous son manteau, sur laquelle elle reposait depuis peu.  

    J’en profite aussi pour contrôler mon allier. Je ne saisi pas ce qu’il se passe de son côté mais le son de ma chute à attiré son attention. D’un regard, d’un geste discret, je lui fait comprendre d’évacuer les civils par le nord. Les pirates fuiront probablement par l’est et je ne veux pas risquer que 9Doigts utilise ses mélanges détonnant pour liberer le passage. Cette voie mène directement à la sortie principale de la ville et les mouillages discrets à proximité. Je lui adresse un signe de tête pour l’encourager avant de me relever. Mon rival tente de m’en empêcher en me donnant un coup de pied. "Rest' p'r'terre". Je les ignore, lui, sa stupide façon de parler, la douleur cuisante qu'il m'inflige et la colère que tout cela m’inspire.  Je demande beaucoup à Petyr cette fois. Il doit faire preuve de bravoure et s’impliquer  pour mettre un maximum de personnes à l’abri. Je doit être encore plus brave. S’il s’éloigne il ne pourra pas me calmer. Je ne dois surtout pas m’emporter, me tempérer et agir avec sagesse. Je repousse toutes ces frustrations en me redressant lentement malgré un nouvel assaut du gitan.

    -Très bien. Fuyez avec vos gains vous deux. Épargnez ces innocents et je ne vous chasserai pas.

    Ils semblent considérer la proposition. Le temps joue contre eux. Des patrouilles marines peuvent arriver à tout moment. Je les laisse à leur réflexion  et porte maintenant toute mon attention sur le chef.

    -Toi par contre tu restes avec moi. Tes petits chamelons sont voué à disparaître sans toi. Te laisser est pourtant leur seule chance de ne pas finir en prison aujourd’hui.

    -Çam’va, tad’f’raille

    Lors de ce bref échange nous tournons l’un autour de l’autre tel des prédateurs, pour finir par échanger nos places. Nous nous retrouvons à nos positions d’origines, rien n’a avancé… hormis le temps et l’usure des ressorts du gitan qui commence à sensiblement ralentir la cadence de ses feintes et jeux de jambes.

    ○○○○○


    C’est bizarre… il y avait quelques chose de différents dans son regard. Je crois que c’était de… la confiance.  Dur à dire mais je crois bien que Percy  été impressionné par mon efficacité de ce matin. C’est mon jour de chance. Il me tourne à nouveau le dos et je pense sincèrement qu’il n’a plus l’intention de contrôler ce que je fait. Pour le moment au moins. Je profite immédiatement de cette confiance pour piller les gains de l’artiste.  Celui-ci a ramassé son animal et cherche un moyen de fuir la violence. Il abandonne complètement le fruit de son labeur. Alors que je me redresse en faisant glisser le contenu du foulard dans une poche cachée, une mains surgit hors de la foule pour empoigner le Tshirt de Cid, dans son dos.  La propriétaire de cette main n’est autre que la quatrième pirate. C’est une jolie femme à l’air sévère qui porte tout un tas de broche et d’accessoires qu’elle à sûrement volé. Les poches et multiples besace de sa tenue sont également bien remplies. Elle pointe une arme sur l’artiste.


    -Ou tu vas comme ça ? On a beaucoup aimé le spectacle on voudrais bien que tu refasse ton spectacle pour nous.


    Appuyant le canon contre l’arrière de son crâne, elle l’incite à avancer en direction du reste de son équipage. Je ne m’en mêle pas.  Par miracle elle a choisi de m’ignorer alors qu’on s’est vu dans la matinée.  Je pense qu’elle n’a pas aimé qu’on laisse le poivrot me recruter. Je ne veux griller aucune de mes couvertures pour le moment. Je n’ais pas encore obtenu ce que je veux.

    J’aperçois alors, à l’écart de tout ca, un enfant portant un bonnet vert. Il se glisse discrètement de personnes en personnes et, lui aussi, glisse ses mains dans leurs poches. A croire que c’est un sport régional.


    Dernière édition par Percy Gal le Mer 4 Avr 2018 - 20:40, édité 1 fois
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    Quel sacré bazar ! L'homme en armure et les pillards semblaient se provoquer et se battre, avant que l'équipage ne fuit en laissant le capitaine torse nu se battre seul. L'homme au nez rouge de son côté ignorait ce que lui avait demandé son truculent et rutilant camarade. Il se contenta de ramasser l'argent gagné à la sueur du front de l'artiste en se faisant discret...

    Et tout cela, Cid ne le vit pas. Lui avançait, tremblant de peur, Babus dans ses bras. Il espérait ne pas attirer l'attention, être laissé hors de propos. Des cris retentissaient, venant du combat. L'artiste continuait tant bien que mal d'avancer, ne souhaitant pas le moins du monde se tourner pour regarder.

    ** Bon sang... Pourquoi est-ce que je tremble ? Avance foutu corps ! Si tu as peur, au moins utilise ça pour courir, pas rester ici le plus poss... **

    Sa pensée fut interrompue. Une main était venue saisir son t-shirt. Le ou la propriétaire de ce membre se tenait derrière Cid, il ne pouvait pas voir de qui il s'agissait. Cependant, malgré cette cécité liée à l'angle, il savait que ce n'était pas pour lui apporter de l'aide. Il le savait par la fermeté de la prise, par l'agressivité qui s'en dégageait. S'il avait eu des doutes, le canon du revolver se posant sur l'arrière de son crâne les aurait ôté. L'homme ferma les yeux, pinça les lèvres s'attendant au déclic final.

    Il ne vint pas. Au lieu de ça, la personne, que Cid identifia comme une fille au timbre de sa voix, l'encouragea à suivre ses amis. Le revolver et le ton menaçant de la preneuse d'otage aidèrent beaucoup l'artiste à accéder à la requête soumise. Il s'avança en direction des autres membres d'équipage qui s'éloignaient des lieux.

    - Bon, on se casse, on a assez. Savane n'a qu'à se débrouiller avec l'autre taré... Il nous rejoindra plus tard.

    L'estropié aux cheveux rouge orangé jeta un œil intrigué sur Cid et sa ravisseuse.

    - Pourquoi tu l'embarques ?

    - T'as pas aimé son spectacle ? Ca peut être cool d'avoir un mec pour faire le divertissement à bord du Sintis.

    Le rouquin leva les yeux au ciel en soupirant. Il emballa son moignon dans une bande de tissu afin de faire une sorte de garrot, la douleur ne semblait pas trop l'affecter ou ne la laissait pas paraître. Il fit signe à ses camarades d'avancer. La pirate donna une impulsion sur le dos de Cid pour lui faire suivre le mouvement. Le choc léger mais inattendu lui fit presque lâcher Babus. L'animal se tenait étonnamment tranquille dans les bras de l'artiste, même lui en fut surpris. Il se sentit honteux de trembler alors que ce petit chien affrontait la situation calmement. Cid souhaita s'inspirer de son compagnon et passa les dix minutes suivantes à tenter de se calmer.

    Le groupe suivit un chemin bien défini mais Cid ne le retint pas, son esprit étant trop occupé par sa tentative d'apaisement. Les battements de son cœur ralentirent légèrement et ses tremblements diminuèrent, il n'était absolument pas serein ni même à l'aise mais il se permit de questionner ses ravisseurs. Sa voix tremblait et trahissait sa peur.

    - E... Ex... Où... Où m'emmenez-vous ? Je n'ai pas... d'argent ni...

    - Commence pas à faire ta chochotte toi ! T'as pas entendu ? On te garde pour tes acrobaties. Tu sais faire de la musique ?

    - Dis, Eve, t'es vraiment sûre de vouloir emmener ce mec ? Regarde le, il tient à peine sur ses jambes, t'espères qu'il va faire quelque chose ? Il va glisser et se vautrer à la première acrobatie. Fous lui la paix et lais...

    - OH ! T'arrêtes de faire ton chef ? Donelli est resté avec l'autre boîte pour qu'on se tire et il va revenir ! Tu te calmes et on y va maintenant !

    De rage, la pirate donna une impulsion plus forte à son prisonnier qui ne parvint pas à suivre le mouvement et perdit l'équilibre. Par réflexe, Cid se tourna sur le côté afin que Babus ne subisse aucun choc. L'impact avec le sol fut douloureux pour la hanche gauche de l'humain. À cause de la douleur, il lâcha son étreinte sur le chien qui en profita pour s'enfuir en courant. Était-il si courageux ou attendait-il juste un moment pour prendre la fuite ? Les pirates laissèrent l'animal courir et disparaître au coin d'une rue.

    - Babus...

    Cid était rassuré que Babus se soit enfui, il n'aurait pas à subir les sévices que pourraient lui infliger l'équipage de pirates. Pourtant, il était aussi triste et se sentait faible sans la présence réconfortante de son camarade à poils.

    - Debout !

    Eve pointa son revolver sur l'artiste.

    - Bon, maintenant ça suffit ! On y va !

    Le chef auto-proclamé attrapa le bras de sa camarade et dévia l'arme de sa cible, pointant le ciel.

    - Laisse tomber tes idées idiotes, laisse ce mec ici et on bouge ! Kyle nous attend peut-être déjà au Sintis.

    Eve vit rouge. Son visage afficha clairement de la colère, comme un enfant piquant une crise car on lui a refusé une sucrerie. Elle hurla en réponse au geste, tentant de dégager son bras.

    - OH MAIS LÂCHE MOI ! TU ME LAISSES FAIRE CE QUE JE VEUX !

    Le duo commença à se crier dessus dans un débat argumenté, si tant est que l'on puisse trouver des arguments dans une telle rage. Cid était toujours au sol, ses oreilles subissant les cris des deux pirates. Le troisième larron s'était retrouvé une bouteille en route et la sirotait, assis par terre, le dos contre une maison. Malgré son ivresse, il semblait garder un œil attentif sur Cid et une main ferme sur son revolver.

    ** Au moins, leurs cris attireront peut-être la marine ou d'autres gens... **
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