Un rival à la hauteur. [100%]

Prenez un jeune homme tout juste en âge de tenir une arme en bois, à peine assez grand pour comprendre que le monde n'est pas tout rose, entraînez-le durement pendant treize années, et vous obtiendrez Bloo. Un pur produit d'un entraînement physique et psychologique intransigeant, exigeant, dont on ne peut nier les résultats combien même la manière a quelques fois laissé à désirer. Un mètre quatre-vingt-deux pour quatre-vingt-dix kilos de masse corporelle, il fallait au moins cela pour un homme maniant les sabres. Une musculature puissante qui se devine sous ses vêtements traditionnels chez les samurais dont il est issu, un kimono unicolore, d'une teinture bleue qui lui vaut le surnom dont il est affublé depuis sa plus tendre enfance, Bloo. Une couleur qui l'accompagne depuis si longtemps qu'il ne saurait dire à quel moment il a développé cette passion pour le bleu. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il adore s'habituer dans ces tons-là et que pour rien au monde il ne changerait de coloris.

Personnage peu complexe dans la psyché, quelque peu loufoque dans le comportement. Il ne connaît pas la discrétion, s'exprimant d'une voix forte et claire en se souciant peu de savoir si le monde autour désirait entendre sa conversation. Il s'adresse avec respect aux gens, bien que parfois de façon un peu trop enthousiaste, il adapte son langage selon le statut ou le rang de son interlocuteur. On ne parle pas de la même façon à un Amiral qu'à un criminel. Bon vivant, il se laisse rapidement entraîner par l'élan collectif et si le volume général grimpe, alors le timbre de sa voix résonnera d'autant plus forte sans même que cela soit volontaire. Il aime tenir une conversation et découvrir les autres, aussi adopte-t-il généralement une posture qui met en confiance, décontractée, rassurante. Conscient que le langage corporel est aussi important que l'élocution verbale, il aura tendance à abaisser totalement les barrières en compagnie de ses amis, de ses proches.

Son appartenance au corps militaire du Gouvernement Mondial aura eu raison de sa démarche, qui, lorsqu'il est en service, respecte à la lettre les enseignements reçus. Le dos bien droit, le torse bombé, avancer sereinement et toujours dans l'analyse de son prochain. Saluer les civils, respecter une certaine distance. Une attitude de soldat accentuée par son armure de combat qu'il revêt à chacune de ses sorties. Des plaques d'armure placées à l'avant et l'arrière de la partie supérieure de son corps, ainsi que sur ses cuisses, la protection s'arrêtant à ses genoux. Enfin, les dernières se trouvent au niveau de ses avant-bras, prolongées sur le dos de ses mains. Une épaisse corde reposant sur un tissu bleutée lui entoure la ceinture, afin d'y accrocher ses accessoires comme sa gourde contenant son litre de rhum et sa paire de katanas. Bloo n'aimant pas s'encombrer d'objets inutiles, c'est tout ce qu'il porte au quotidien.

Jusqu'à ses traits du visage, l'on peut voir les effets du service militaire sur l'épéiste. Les sourcils froncés, épais, menaçant de se rejoindre. Le plis de ses rides nouvelles, à force de trop forcer cet air si grave qui trône sur sa tronche. Détends-toi l'ami, pète un coup que lui dirait un petit comique. Une mine sérieuse, concentrée, fermée, qu'il a pris l'habitude d'arborer pour montre son sérieux à ses supérieurs. Aussi, son sourire, jamais il ne l'affiche en compagnie de ses supérieurs. Il attache également sa longue chevelure brune en une queue de cheval qui se dresse au-dessus de sa tête comme un ananas. Cela lui évite d'être gêné au combat et de s'attirer les foudres des maniaques de l'uniformité de chefs.  Une dernier détail concernant notre énergumène maniant la lame, s'en approcher, c'est prendre le risque d'être frappé par toute la virilité transpirant de tous les pores de sa peau, littéralement.

Chaleur corporelle naturellement élevée, obsédé de l'entraînement intensif, toujours en mouvement, le parfum, il ne connaît pas. Les douches ne sont pas sa priorité, il lui arrive fréquemment de passer quelques jours sans se laver.  tout cela fait que pour notre homme suant régulièrement, il en dégage une odeur corporelle d'homme sauvage, le vrai.

Deel, c'est un bon gars qui a pas forcément compris que le monde ne voulait pas tourner dans le même sens que lui. Il arrive encore à s’étonner de trouver autant de raclures sur terre, comme sur Mer ou dans les airs. Encore que, la dernière fois qu'on a lui a dit que des îles se trouvaient dans les nuages, il a cru a une mauvaise blague et a failli se bagarrer pour arrêter le cirque. Deel, c'est un gars qui ne connaît pas grand-chose du monde mais qui défend ses idées dur comme fer. Il est sacrément borné, et difficile à faire changer d'avis. La remise en question, oui, mais seulement en ultime recours et après des jours à ruminer sa peine. C'est qu'il a toujours aimé argumenter sur un sujet plutôt que de la boucler et faire semblant d'être d'accord. On lui a offert une bouche, une langue et un cerveau, autant s'en servir pour faire des mots, utiliser des phrases, construire des idées, exprimer son opinion. Bien sûr, la Marine lui aura appris qu'il ne faut pas utiliser son savoir contre tout le monde. Certaines personnes ne sont tout simplement pas à notre portée.

Aucun soucis avec la hiérarchie, pas de problème à rester à sa place, ce qui lui pose régulièrement problème c'est la compréhension des ordres et son application précise. Avec Deel, il y a initialement un plan A, qui généralement ne marche pas, puis 25475635445 plans de secours. Il y a toujours un plan de secours. Il n'est pas un abruti finit à la pisse, il a seulement beaucoup de mal à gérer la pression dû au stress ce qui l'amène souvent à foirer ses premières tentatives et par conséquent, se rabattre sur l'idée de secours. C'est quand il a la tête bien au fond du bouillon que le meilleur ressort de lui, lorsqu'il n'a plus le temps de se poser un milliard de questions sur les conséquences de ses actes. Il fait un très bon soldat en complément d'une équipe, sous les ordres d'un gradé patient et bienveillant, mais ferait un piètre leader. Ses épaules ne supporteraient pas le poids d'une telle responsabilité. Parfaitement au courant de son plus grand défaut, il fait des efforts en ce sens pour ne pas se faire remarquer, ne jamais trop briller.

Le sabreur est avant tout un amoureux de l'exploration, de la découverte et de l'aventure. Il aurait fait un excellent pirate s'il n'avait pas eu ce sens aiguisé de la justice, ce besoin moral de suivre les règles, ne pas sortir des clous. Voyager en sauvant la veuve et l'orphelin est un excellemment moyen de vivre sa vie. Parfaire sa maîtrise de l'épée, son style aux deux katanas, et rendre service à la population, repousser le mal. S'il a ce besoin vital de faire le bien, il a un sens moral qui lui est propre. Il n'éprouve pas une haine profonde et irréfléchie envers tous les pirates, criminels ou révolutionnaires voguant à contre courant. Il est lui, ils sont eux. Tous restent des personnes, des êtres humains au final. S'ils ont décidé d'emprunter cette voie à un tournant de leur existence, chacun avait sa raison qui lui est propre. Il comprend et accepte, mais se doit de les arrêter lorsque la situation l'exige. Un pirate reste un homme déclaré hors-la-loi, son rôle le place systématiquement en travers de leur route.

Empathique, mais loin d'être stupide. Il a conscience que certains sont frappé par la folie, la maladie dégénérative du cerveau qui les sort de toute logique, de tout comportement humain. Eux ne méritent pas sa pitié, ni son respect. Ils méritent tout simplement d'être enfermé à vie dans la prison la plus sécurisée qui existe. Même si les prisons jusqu'ici n'ont pas réellement été en mesures de garder le moindre prisonnier bien longtemps en captivité... Bloo aime la vie, aime sentir les rayons du soleil sur sa peau, profiter de l'air frais. Il aime s'empiffrer et dévaliser des litres de rhums, il aime chanter des chants marins et se battre. Il aime l'entraînement, le dur, violent, qui laisse en sueur et vidé de ses forces. Il a horreur des escrocs, les profiteurs et malhonnêtes, qui ne veulent que manipuler les gens pour en tirer un maximum de profit. Il n'est pas là pour l'argent ou la gloire, il est là pour l'aventure et la justice. Aussi, il est curieux. Sa plus grande curiosité est de savoir jusqu’où pourra-t-il aller, jusqu'à quel point sera-t-il capable de trancher avec ses lames. Sur quel obstacle butera-t-il.

Humble, mais exigeant avec lui-même. Il veut sans cesse se surpasser, et ne rien regretter. Il veut vivre intensément sa vie pour que lorsque sa fin viendra, il n'est pas en dernière pensée ne pas avoir assez vécu.

On choisit pas sa famille, et encore moins son lieu de naissance. L'histoire voulue que Bloo trouve la vie sur cette merveilleuse île que représente Poiscaille. Positionnée dernière sur le classement des îles de la mer de West offrant le parfait tremplin pour écrire l'histoire, c'est ici que son père, Krokro Duur, un ancien marine désormais à la retraite, avait décidé de venir finir ses jours. Le vieux Sergent Krokro, profondément amoureux de la pèche, avait quelques fois eu l'occasion de faire un arrête sur Poiscaille durant son service, et avait dés lors décidé qu'il viendrait y vivre une fois les galons raccrochés. Encore un égoïste qui ne pensait ni au bonheur de sa femme, ni à celui de ses enfants futurs. D'enfant, lui et sa femme n'en firent qu'un seul, et ce fut déjà bien suffisant pour eux. Ils avaient tout misé sur le petit Deel et il allait bien leur rendre. Un enfant casse cou, intrépide, curieux de découvrir les secrets de la faune et la flore, les nombreuses mésaventures qu'il connut durant son enfance forgèrent l'adolescent qu'il devint.

Ce petit coin de paradis en apparence se révéla rapidement être un cauchemar pour d'honnêtes de gens cherchant simplement à vivre leur vie. Ce qui sauva la famille de la famine et la rue, fut le salaire de la retraite de Duur. Un homme âgé, retiré des services de la Marine à qui il ne fallut pas longtemps pour soupçonner que la pauvreté gouvernant l'île n'était pas dû au hasard. Seulement, était-ce dû à de la lâcheté ou un refus de se mêler des affaires de l'île, lui qui allait sur ses cinquante ans, il ne fit jamais rien pour essayer de tirer les choses au clair. Ainsi le temps passa et Deel, le produit de l'union de Duur et Maule, allait sur sa majorité. Éduqué exclusivement à la maison, la mère se chargeant des cours que l'on pouvait dispenser dans une école, le père prit les choses plus sérieuses en mains. Comme forger à son fils un corps et un esprit de guerrier. Il lui inculqua la rigueur, le dépassement de soit, la persévérance, la bienveillance, et développa ses capacités physiques pour en faire un combattant robuste et courageux.

Il lui enseigna les vices de la corruption, de la manipulation et de la trahison. Lui démontrant les dommages que le mal subsistant au fond du cœur des hommes pouvait engendrer sur le monde et tenta au mieux de le guider sur la bonne voie, à emprunter le bon chemin. Il ne cacha pas sa fierté lorsque son fils vint le trouver, lui et sa mère, pour leur dévoiler qu'il allait rejoindre les forces armées du Gouvernement Mondial, à savoir les mouettes de la Marine. C'était un tel accomplissement pour un père, qu'il n'oublia jamais l'émotion immense qui s'empara de son être le premier jour de service de son enfant. Quant à Bloo, suivre les traces de son père était un tel honneur. Il était prêt à travailler encore plus dur et à redoubler d'effort pour faire honneur à la famille. Si ses classes se firent relativement sans problème, deux mois de formation qui, pour quelqu'un d'entraîné relativement de la même manière auparavant, ne fut pas un gros choc pour notre héros. Les choses commencèrent à se corser après son premier grade d'obtenu.

Plus on passe de temps à un endroit et plus on commence à en découvrir les sombres petits secrets que ses occupants cherchent à étouffer. Ici, à la base Marine de Poiscaille, les bruits de couloirs étaient légion. Pour un bleu fraîchement arrivé, désireux de faire ses preuves et rapidement grimpé les échelons, on se bouche les oreilles, ferme les yeux et on avance en pressant le pas. Une année passa, le petit poisson nageant en eaux troubles, suivant habilement le courant pour ne pas s'attirer de problèmes. Ainsi il parvint jusqu'au grade de Caporal, stade où les choses dégénérèrent légèrement. En effet, plus il avançait dans son travail et son cursus et plus il lui était difficile de ne pas entendre les cris d'alerte à la corruption du Lieutenant Décro Foin. L'officier subalterne avait beau être complètement atypique dans son accoutrement et aussi légèrement fou, il n'en restait pas moins compétent et plus intelligent qu'on le pensait. Pour autant, avoir un masque de cheval sur la tronche semble vous accorder peu de crédit auprès de vos subalternes et personne ne voulait écouter ses mises en garde.

Tout le monde, ou presque. Un petit groupe de Caporaux et Sergents commençaient à se rassembler, intrigués par cette histoire et décidément pas aveugles des soucis touchant l'île de puis si longtemps. Bloo fut de chez eux. Ensemble, ils enquêtèrent dans l'ombre, recoupant les informations déjà accumulées séparément, établissant un plan de manœuvre. Aucun ne voulant être percé à jour et mis aux arrêts par le Commandant de la Base, l'ivrogne Big Zoubi, leur mission secrète dura longtemps. Peut-être trop longtemps, puisqu'on leur coupa l'herbe sous le pieds. L'année 1627 marqua un changement radical pour toute la garnison. Bloo s'en souvient encore comme si c'était hier, il lui suffisait de fermer les yeux pour se remémorer la cérémonie de prise de fonction de l'élément qui allait changer leur quotidien. Tenko Sozen, jamais il n'oublierait ce nom. Le lieutenant Décro Foin avait pour l'occasion prodigué un discours mémorable dont il pouvait encore réciter les mots dans son intégralité sans faire d'erreur. Il prônait l'intégrité, sachant pertinemment à quel point la garnison en manquait à ce moment-là.

Mais le discours qui avait choqué tout le monde lors de cette cérémonie, et plus particulièrement Bloo, était celu de ce Tenko Sozen. Dès le premier jour de son arrivée, il avait ouvertement incité à collaborer avec les criminels de l'île, appelé à tendre la main à la corruption.  S'il avait eu le graton nécessaire pour se permettre de quitter les rangs à cet instant, il l'aurait fait.  Comme beaucoup de soldats ce jour-là, il était tombé dans le panneau en pensant que Sozen était un autre marine ripoux prêt à sa baigner dans le vice et la pourriture rongeant Poiscaille. Le choc de la révélation fut aussi surprenant que toute l'opération menée dans l'ombre, tout cela visant à renverser le Commandant Zoubi. Si Sozen avait agit en solitaire de son côté, le Lieutenant Foin avait réuni des hommes de confiances pour tenter également de renverser Zoubi. Bloo n'aurait pour rien au monde raté cette opportunité et fut bien évidemment de la partie. Incapable de monter un tel plan de lui-même, il fut en revanche un bel atout dans la bataille qui fit rage.

Une bataille de laquelle il ressorti victorieux, grandit et fraîchement promu à l'échelon supérieur.  Depuis, il a demandé son transfert au Quartier Général de la Marine sur la mer de West, désireux de quitter Poiscaille et de découvrir le monde.