[Pnj] Rachel Syracuse

Jürgen Krieger est un solide gaillard, un peu courtaud mais solidement charpenté. C’est un puissant et fier Marine nordique, comme l'indique son uniforme impeccable ainsi que le traditionnel casque à cornes, symbole ancestrale de sa petite île perdue, qui trône sous sa casquette de Marine. Combattant généralement avec un sabre d’abordage dans chaque main, Jürgen n’est pas une fine lame et ne se distingue ni pas sa force ni par son habilité, mais compense vaille que vaille par une ténacité à toute épreuve et un enthousiasme débordant pour la bagarre. Va-t'en-guerre forcené avec autant de sens tactique qu'une coque, il a le mérite d'être au moins aussi résistant et de ne le céder à personne niveau courage (bien que les spécialistes objecteraient plutôt à l'inconscience pure et simple, à ce stade).
Jürgen se donne toujours à fond dans tout ce qu’il fait, quand bien même se serait parfaitement ridicule, avec une détermination qui impose le respect. Personnage un poil rustre et brut de décoffrage, le Sergent dégage pourtant un je-ne-sais-quoi qui fait que les gens l’aiment bien quand même. Ce n’est pas du charisme à proprement parler et personne ne voterait pour lui à une élection, mais il cimente indéniablement les groupes auxquels il se joint. Le Sergent abuse sans vergogne de cette aptitude pour maintenir la discipline dans la troupe.

Jürgen a été élevé au rang de Sergent-chef breveté, rattaché à Rachel Syracuse. En effet, si la jeune femme brille dans de nombreux domaines, la navigation n’en fait clairement pas partie, contrairement au bien surnommé Skipper qui semble être un marin-né. C’est donc lui qui supervise les aspects maritimes dans la pratique et apporte à la commandante la caution "nan, mais si, mais on est la Marine, je vous assure qu'on peut se débrouiller sur l'océan".
Bien qu’il ne soit pas le vétéran de la troupe, Jürgen est invariablement désigné pour être le "canonnier", le porte-parole des sous-officiers et hommes de rang auprès de la hiérarchie. Ce poste lui revient en partie par sa sympathie innée qui lui permet de dire ses quatre vérités à n’importe qui sans s’attirer de rancune, mais aussi parce qu’il suit Rachel depuis ses débuts et qu’il a le plus l’habitude de traiter avec elle.

Edwin Marlow est un grand binoclard, pas bien épais et un peu timide. Il aime bien que les choses soient carrées et bien planifiées et déteste quand il faut agir à l’improviste sans prendre le temps de réfléchir. Passionné de math, physique et chimie, le jeune homme est aussi et surtout un pur génie du bricolage, capable de fabriquer littéralement des miracles avec trois bouts de ficelles, quelques planches et un peu d’huile de coudes. Ce génie n’a d’égale que son courage, mais en proportion inverse : Edwin est littéralement une erreur de casting au sein de la Marine et souhaite généralement fuir la violence et rester loin du danger.

Rachel persiste à penser qu’il a raté sa vocation et aurait on ne peut plus sa place au sein de la Brigade Scientifique. Elle a déjà essayé à plusieurs reprises de le convaincre d’accepter une mutation vers le corps de génie, mais Edwin s’y refuse fermement : la troupe est un peu sa nouvelle famille et il refuse de la trahir et de l’abandonner.
À tout le moins, Rachel l’a donc fait appointé au poste de Commissaire : son aisance avec la paperasse et les règlements et son côté perfectionniste assure ainsi que la troupe soit toujours correctement ravitaillée à chaque arrêt à une base de la Marine. En vrai, le but principal de cette promotion est aussi de lui permettre d’accéder plus facilement aux ressources qu’il pourrait avoir besoin pour développer ses idées. Rachel l’a par ailleurs fait nommer au rang honorifique de Lieutenant : en tant que Commissaire, Edwin n’est pas réellement en charge d’un quelconque commandement, mais cela lui donne néanmoins une autorité hiérarchique bienvenue pour interagir avec le reste de la Marine.

Sorte de fusion improbable entre une battucada et un bagad, la Fanfare de la troupe de Rachel Syracuse mélange de nombreux instruments à fort potentiel auditif. Cornemuses, binious et caisses claires côtoient bruyamment surdo,  agogo et chocalho dans un charivari rythmé, intense mais très étrangement harmonieux. Comme rien n’arrête ces amoureux du boucan, les membres de la fanfare ont commencé à développer une double spécialité pour intégrer de façon ponctuelle des pôle cuivres, vents et cordes. Ils attendent avec impatience qu’Edwin termine son projet d’ampli à vapeur pour booster la trop discrète guitare acoustique avec nettement plus de décibels et d’accents métalliques.

Mélophile avertie, Rachel prend grand soin de sa petite fanfare et soutient à sa hiérarchie qu’elle permet d’encourager ses troupes au combat, de facilité leur coordination et de flanquer les pétoches à ses adversaires. En vrai, la jeune femme avait monté la Fanfare en ayant en tête de remporter le concours inter-marine de fanfare, jusqu’à ce qu’une âme charitable lui explique que ça n’existait pas. Qu’à cela ne tienne, elle finira bien par avoir assez d’influence pour l’organiser ! En attendant ce jour, elle s’assure que sa Fanfare soit au top pour rafler la première place.
En attendant ce jour promis, la Fanfare égaye le quotidien des hommes et ses prestations scéniques pêchues et festives ne sont probablement pas étrangères au fait que la troupe s’attire plus facilement les bonnes grâces des populations locales là où elle passe. L’un dans l’autre, Rachel estime que cela fait plus que compenser leur parfaite inaptitude au combat.