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Etnapalm

Le commandant Peter St. Borough, à la tête de la 68ème compagnie en garnison autour de Bulgemore, soupira longuement en se recroquevillant sous son épais manteau de fourrure – un modèle informe en plusieurs couches de peaux de morse et d’élan superposées qui lui conféraient une protection de dix bons centimètres contre le froid ambiant. Et un air de Bibendum très velu écrasé par sa propre masse corporelle. Son imposant bonnet de fourrure, type chapka à volets rabattables qui lui écrasaient les oreilles, achevaient de lui donner une allure de malheureux complètement essoré par la vie.

A sa gauche se trouvait un poêle portatif en guise de radiateur, qui échouait lamentablement à diffuser ne serait-ce qu’un semblant de chaleur dans l’atmosphère glaciale des abords de l’île enneigée.

Celui de droite était à court d’huile, partiellement couvert de givre, et si inefficace de son vivant que personne n’avait pris la peine de le recharger.

Même le thermos de café qu’on lui avait apporté était suffisamment froid pour que le liquide qu’il contenait commence à geler.

Ne lui restait que son fidèle siège de commandement chauffant et son énorme couverture-bouillote, des trésors sur-mesure qui lui avaient été offerts par les scientifiques du coin, pour le maintenir au chaud malgré la gelée glaciale faite de pluie et de neige fondue qui s’abattait sur l’île. De la vase frigorifiée, une spécialité locale qu’il avait en horreur depuis le premier jour.

Malheureusement, il se devait de donner l’exemple et de mener ses hommes. Donc, être visible de tous. Donc, être présent sur le pont.

St. Borough ne s’était pas donné la peine de prendre personnellement le commandement du navire qu’il occupait, mais sa lieutenante s’en référait à lui au moindre arbitrage nécessaire, et il en allait de même pour les officiers subalternes qui supervisaient les trois autres navires qui constituaient ensemble le premier cordon défensif formé par la marine au large de Bulgemore.

Pour faire simple, des pirates approchaient. De trop bon matin, le soleil commençant tout juste à poindre son nez à l’horizon.

Ce qui ne représentait rien de spécial. En temps normal, il déléguait l’accueil des indésirables à ses subordonnés, comme tout bon commandant qui avait toute une base à gérer.

Le problème, c’était que ces pirates-là arrivaient à l’opposé de ce qu’indiquaient naturellement les log pose.

En d’autres termes, ils provenaient de l’aval de Grandline, pas de Reverse.

Avec un Eternal.

Pas des novices, donc. Et compte tenu des installations présentes sur Bulgemore, personne ne venait ici par hasard. D’où le fait que le commandant devait être présent au cas où.

Bien sûr, tout cet argumentaire n’était possiblement qu’un élan de saine paranoïa face à une poignée de voyageurs simplement intéressés par les gadgets locaux. Une poignée de voyageurs qui s’avéraient toutefois en possession de trois bricks dignement entretenus et armés, et qui progressaient à une allure souffrant de peu concurrence à moins de recourir à des vaisseaux spécialisés.

Malheureusement, ils savaient depuis quelques minutes maintenant que les navires en question arboraient le drapeau du corsaire Gluttonny, qui venait très fraîchement de trahir le gouvernement mondial.

Si ça se trouve, il mourrait aujourd’hui.

Ou pire, vu la réputation du corsaire et de ses sbires.


*
*     *
*


-Tu peux m’amener là-bas ?
-En volant ? C’est possible. Mais il fera froid et nous prendrons toute la neige de plein fouet.
-J’ai juste besoin que ça soit sûr, pas que ça soit confortable.
-D’accord. Je n’ai pas pour habitude de voler en pleine mer, mais il n’y a pas tant de vent que ça, je ne suis pas inquiète. C’est pour une entrée théâtrale ?
-Surtout pour aller vite. Et faire les choses moi-même. Ca nous épargnera une bataille navale.
-Tu peux monter derrière moi. Encore que… si tu veux une entrée théâtrale, je te suggère plutôt…


*
*     *
*


Une première forme s’éleva du navire, trop brouillée par la purée de neige pour être discernable depuis les bâtiments de la marine.

Comme un brouillon de figure humaine revêtue d’une cape écarlate, posée en équilibre sur une masse blanche qui ne ressemblait à rien de tangible. Et qui traînait en dessous d’elle une corde simplement lestée d’un nœud à son extrémité inférieure. Nœud qui faisait office d’unique support pour les pieds de la femme suspendue en contrebas, qui n’avait besoin que d’un bras pour se maintenir stable au bout de sa liane improvisée.

Bien vite, la silhouette et les traits d’Etna Pandora devinrent reconnaissables. Une bretteuse émérite qui avait maintes fois rivalisé avec les Trois Légendaires, une supernova imprévisible primée à 345 millions de berries, et depuis plus récemment, la plus fine fleur des champions qui servaient les intérêts de Glutonny.

Avec son improbable transport, il lui fallut moins d’une minute pour arriver à hauteur du navire de St. Borough, sur lequel elle bondit au terme d’une chute d’une bonne dizaine de mètres dont elle émergea parfaitement indemne.

Elle venait d’atterrir avec autant d’aisance et de souplesse qu’on l’aurait fait en descendant une marche d’escalier, et s’exprima avec une voix parfaitement sereine malgré son tour de force et les intempéries.

-Bonjour à tous, je vous prie sincèrement de m’excuser pour la tournure que je vais donner à votre journée. Commandant Peter St. Borough, les marines… je me présente, Etna Pandora. Vous devez connaître, déclara-t-elle en s’inclinant poliment devant l’officier.

L’homme s’était relevé mais n’avait pas encore adopté de posture de combat. Il flairait les ennuis. A se fier à ce qui se savait au sujet de cette pirate, il savait que lui et ses hommes ne feraient absolument pas le poids dans cette confrontation. Mais surtout, il gardait à l’esprit que le simple fait d’écouter cette femme lui débiter son argumentaire était déjà dangereux : elle avait la réputation d’être la Diplomate, aussi redoutable à l’escrime qu’en rhétorique, et Peter se méfiait de ce type-là.

Ecouter une personne charismatique, c’était s’exposer à un poison qui semait ses graines dans votre crâne pour saper votre moral et vous faire capituler de plein gré. Hors de question.

Même s’ils ne la vainquaient pas, ils pouvaient infliger suffisamment de dégâts matériels à ses navires pour saboter son plan. La retarder, la ralentir, la clouer sur l’île, lui faire perdre des ressources ou des hommes essentiels, peut-être l’empêcher d’emporter ce qu’elle était venue voler…

C’est du moins ce qu’il espérait faire, mais le fait qu’elle ait pris les devants en laissant ses navires en retrait lui retirait cette option, ce qui l’agaçait fortement. Il ne pouvait plus agir.

-Vous… savez très bien que nous tenterons notre chance. Ce que nous protégeons ici est trop important et trop dangereux pour
-Je préfèrerais que l’on fasse ça à l’amiable.
-Je refuse. Et je ne tiens pas spécialement à vous laisser me convaincre de faire quelque chose qui va à l’encontre de tout notre mission ici. Regardez-moi. Avant même de parler de la marine, de grands principes, des hommes dont j’ai la responsabilité et de leurs aspirations personnelles. Je déteste cette île. Le vent, le froid, la neige, la vase glaciale qui nous tombe dessus plusieurs fois par jour… c’est un temps misérable. Mais je reste sur Bulgemore depuis plusieurs années pour protéger cette base. Et si je vous laisse passer juste parce que vous nous menacez et que vous le demandez gentiment, ça n’aurait aucun sens. Alors certainement pas.

St. Borough s’avança de plusieurs pas en direction de Pandora, plus tremblant qu’il ne l’aurait souhaité – et ça n’était pas le froid – mais sans hésitation. Le commandant porta la main à sa ceinture pour la poser sur la garde de son sabre, sans pour autant dégainer. Au moins, il n’avait aucun mal à fixer la supernova droit dans les yeux, ne serait-ce que parce qu’il s’attendait à se faire attaquer subitement et voulait être prêt à se défendre.

-Mais si vous voulez discuter, poursuivit-il avec une voix incisive, je vous demanderais déjà d’arrêter ce que vous êtes en train de faire. Qu’est-ce que c’est, du haki ?

Il vit juste. Pour la poignée de fois qu’ils eurent à s’y confronter, St. Borough et ses subordonnés reconnurent l’aura pourtant indiscernable qu’Etna Pandora diffusait dans tout son périmètre d’influence.

Haki royal.

Tout le navire se trouvait affecté par l’atmosphère insidieuse qui se dégageait de la pirate. Son fluide n’était toutefois pas celui d’un conquérant agressif qui souhaitait dominer et soumettre les faibles, mais quelque chose qui forçait la confiance et le respect chez ses pairs, rehaussant son autorité naturelle et lui facilitant la tâche lorsqu’il s’agissait de gagner l’aval de ses interlocuteurs.

Un haki digne d’un meneur qui portait bien son nom, donc, tout le contraire de l’usage traditionnel qui consistait à terroriser des hommes de rang à grands coups de cacas nerveux surnaturels.

Car l’inconvénient quand on était un pouvoir rare qui ne se révélait qu’aux plus forts à hauteur de un sur un million, c’est qu’on avait de fortes chances d’appartenir à des brutes qui s’étaient pris trop de coups sur le crâne pour faire preuve de subtilité, ou qui, à minima, faisaient preuve de violence avec trop de spontanéité pour développer d’autres approches. Ce qui rejoignait une certaine théorie stipulant qu’un haki, retranscrivait avant tout sur ce qu’était la personnalité de son utilisateur.

Et Etna privilégiait la souplesse.

Certes, son humeur du moment et son rôle imposé teintaient son aura d’une lourdeur qui accroissait la tension ambiante, mais son naturel dominait.

-C’est très. Très courageux de votre part. Mais téméraire, surtout. Nous allons faire un bref passage sur Bulgemore, et vous n’aurez pas le moindre mot à dire à ce sujet. Ce qu’il faut que vous sachiez. La population locale n’a rien à craindre de nous, pas plus que vous, vos camarades sur l’île, les scientifiques de la base ou qui que ce soit pour peu qu’ils coopèrent. Nous ne blesserons personne, nous n’enlèverons personne, nous ne ferons absolument rien qui puisse nuire aux habitants de l’île. Ca, c’est dans mon monde idéal où je parviens à vous convaincre de nous laisser le champ libre.
-Mais vous n’êtes pas venus pour une simple visite de courtoisie, j’imagine. Ni pour vous reposer le temps d’une nuit avant de reprendre votre route ou pour faire du tourisme.
-…
-Je comprends donc que vous êtes ici pour les laboratoires. Qu’est-ce que vous venez faire ?
-Vous prenez le risque que je vous mente ouvertement pour avoir le champ libre. Ce n’est pas une bonne question. Je ne peux pas vous le dire, parce que vous me forceriez à vous empêcher de faire le malin.
-J’ai déjà informé la base et les laboratoires que des navires de Gluttony approchaient. Tous les Pacifistas de la division scientifique sont en court d’activation et le reste de la 68ème converge déjà sur nous. Mégavéga a été informée et les renforts débouleront dans l’après-midi si je ne les informe pas personnellement, d’ici une demi-heure, que je maîtrise la situation sur Bulgemore. Nous sommes à moins d’un jour de navigation et croyez-moi qu’ils ont l’habitude de faire ce trajet. Alors laissez tomber et partez tout de suite. Même dans le cas où vous parviendriez à faire ce que vous voulez ici, vous êtes condamnée. Plutôt que de vous soucier de nous, faîtes-vous du mouron pour votre propre pomme.

Elle manqua d’exploser. Ce fut assez subtil, une expression fugace dans les traits d’Etna, un raidissement dans sa posture et dans l’aura qui l’entourait que seuls ceux présents au premier eurent l’occasion de percevoir.

Etait-ce le flegme de l’officier, sa rebuffade ou ses menaces, peut-être sa prévoyance ou un mot malheureux qu’il aurait employé, personne ne put le dire.

Elle garda le contrôle.

-Envoyez-moi qui vous voulez, ils ne feront pas le poids. Ecoutez. Officier. Je peux simplement vous assurer deux choses. Ma mission est commanditée par un homme qui n’a strictement aucun respect pour la vie de vos hommes et pour celle de ceux qui lui obéissent. Il en a déjà détruit des milliers pour son simple loisir et ne va pas s’arrêter.
-Alors pourquoi vous faîtes tout ça ?
-Parce que je compte faire de mon mieux pour que les choses se passent aussi proprement que possible, affirma Pandora dans un demi-mensonge. Ici et partout où je pourrais. Si vous connaissez ma réputation, je pense que ça devrait vous suffire. Dans le cas contraire, je vais devoir vous en convaincre. Ou vous y contraindre. Ou l’un. Par le biais de l’autre. A vous de choisir lequel correspondra à quoi.

En guise de réponse, le commandant resta un instant silencieux. Pesant le pour et le contre, flairant parfaitement que toutes les options qui se proposaient dans sa tête débouchaient sur des résolutions hasardeuses sinon catastrophiques, il se contenta de lever le bras à la vue de tout son équipage.

-S’il vous plait. Vraiment. Je préfèrerais ne pas…

Et de l’abattre subitement en direction d’Etna, intimant par là-même à ses hommes de faire feu à volonté.

La pirate s’éleva d’un coup de jambes, quittant sa position pour disparaître dans les gréements du navire. De là-haut, elle se propulsa depuis la grand-voile jusqu’au pont principal, parvenant à la fois à décapiter les mâts, terrasser l’intégralité des rangs des tireurs dispersés sur le pont, faire ricocher les balles qu’on lui adressait sur le plat de sa lame et mettre à terre le commandant en tranchant le pont sous ses pieds – en une poignée de secondes, soit moins de temps qu’elle ne mit pour rengainer paisiblement son arme.

Qui n’était même pas un meitou.

-Je vous ai prévenu. Vous maintenez ?
-Ca ne change rien du tout.
-D’accord.

A bâbord se trouvaient deux autres vaisseaux, qu’Etna rejoignit en s’élançant d’un bond sur le pont du plus proche. Là, avant même d’atterir, elle déploya toute l’envergure de son aura terrible, neutralisant par là même les équipages des deux navires d’un coup – pas une âme ne fut capable de le soutenir, faisant autant ployer la volonté des hommes que les planches des navires dont plusieurs se fissurèrent face à la pression qu’elle exerçait.

Le quatrième navire, elle se contenta d’en ravager un flanc à grands coups de lames d’air pour détruire ses canons ainsi que son safran, le rendant lui aussi impotent.

Rien ne pouvait l’arrêter et personne n’essaya de le faire, même après qu’elle ait rangé son sabre.

« Et bien voilà. Voici ma première démonstration de force. Je n’ai même pas fait d’effort. Je n’ai même pas eu à prendre de risques ou à me mettre en difficulté pour m’assurer que vos hommes s’en sortiront indemnes. Je peux recommencer autant de fois qu’il le faudra. Avec vos hommes sur l’île. Ou avec les Pacifistas, ce qui vous donnera l’occasion de voir ce qui arrive quand je décide de frapper mes ennemis. Le problème, c’est que comme vous l’avez dit, je n’ai pas de temps à perdre, et que j’en perds à chaque fois que je fais ça. Vous n’avez pas envie que j’arrête de prendre des pincettes. Heureusement, vous aurez le pouvoir de tout arrêter à n’importe quel moment.

Parce que vous savez quoi ? Vous serez aux premières loges pour assister à ça. »

D’un geste, la supernova empoigna le militaire, d’abord à hauteur de col pour le redresser de force, puis également à la ceinture pour le porter à l’horizontale, comme s’il était un sac de patate transporté à hauteur de hanche.

Il tenta de se débattre, mais elle campa sur ses appuis et le déplaça légèrement en arrière de ses hanches, comme pour lui faire prendre de l’élan avant de le balancer…

… plusieurs mètres…

… loin, loin…

… à une cinquantaine de mètres…

… en ligne droite vers le ciel, où il fut réceptionné par la figure écarlate qui avait transporté Pandora jusqu’ici. Cette dernière fut forcée de gagner rapidement de la hauteur pour le rattraper tant le commandant avait été projeté avec force par la supernova. De plus près, il distinguait une figure humaine, assez frêle pour être une femme, toute vêtue de rouge tacheté de bleu, portant un masque de même teinte aux traits presque humains, mais cornu, et qui traînait derrière elle de nombreux rubans colorés qui se mouvaient comme des tentacules dans son sillage.

Pour le peu qu’il parvenait à distinguer, elle avait la peau bleue et se servait réellement de ses rubans comme des tentacules, parce que c’est grâce à eux qu’elle l’avait attrapée.

Comme Etna avant lui, St. Borough se retrouva transporté par le diable écarlate, à la manière d’un gros jambon impuissant suspendu dans le vide.

Balloté dans la mélasse glaciale vomie par le ciel qui n’avait cessé ses intempéries tout au long de la confrontation. Il avait presque envie de vomir tellement il avait froid.

Et comme si elle le savait, Etna lui balança sa couverture chauffante au visage, ce qui désarçonna brièvement le transporteur qui parvint néanmoins à attraper la bouillote de tissu avec d’autres rubans élastiques, et à envelopper sa prise avec pour la maintenir au chaud.

Dix secondes plus tard, la supernova les rejoint d’un bond pour s’agripper à nouveau à la corde qui pendait dans les airs, l’ensemble s’élançant à vive allure en direction des trois navires de Gluttony qui avaient repris le cap.

-Vous venez avec moi !, s’exclama Pandora d’un ton dénué de tout enthousiaste. Et je vous garde sous le coude jusqu’à ce que vous vous décidiez à ordonner à tous de rendre les armes. Et sinon. Ca ne pose pas de problème. J’espère que Marie Q-Riz sera plus facile que vous.
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Robina regarda l’horizon, l’île dont elle avait entendu parler se dessinait peu à peu, Bulgemore, enfin une île hivernale, cela faisait longtemps qu’elle était partie du Royaume-Archipel de Sanderr, le mal du pays l’avait pris au corps entièrement, et à l’idée de retrouver le froid typique de sa patrie, elle avait fait changer de cap, se dirigeant vers la prochaine île. Une lubie que les hommes de l’Iceberg avaient suivie avec entrain et fougue, eux aussi avaient le mal du pays pour la plupart, et retrouver une île avec un climat plus froid qui leur permettrait de se recharger les batteries, il n’y avait qu’à suivre la nouvelle envie du capitaine.

Déjà le vent se faisait froid, des flocons volaient et le climat de l’île faisait verglacer la pluie dans les airs, donnant un mélange de neige, de pluie et d’eau verglaçantes qui rendait le pont un véritable piège pour ceux qui n’avaient pas l’habitude de sortir par un tel temps. La cuisinière était emmitouflée dans un long manteau en peau de yack, double épaisseur, des cache-oreilles sur la tête, ses cheveux accrochaient les particules dans les airs, givrant légèrement avant de briser la glace avec le mouvement qu’ils avaient à cause du vent.

Capitaine, Bulgemore en vue, d’après la vigie, le port n’est pas en vue, nous allons devoir contourner l’île pour la trouver.

Bien compris Monsieur Lanch, faites passer le message au timonier, nous passons par la droite de l’île qu’il prenne un vent de côté pour nous diriger vers l’arrière, espérons que nous trouvions rapidement, le temps n’est pas vraiment joli.

Bien, Commandante.

L’ancien Sergent Lanch fit demi-tour après avoir entendu les ordres de son capitaine, le navigateur et timonier Fang Shui se tenait dans quinze épaisseurs de couvertures, ne tenait le gouvernail que d’une seule main et cette dernière était recouverte aussi de plusieurs couches de laines et cuirs chauds. Le climat hivernal ne semblait pas plaire particulièrement à l’homme de Wano Kuni, il tremblait malgré tout ce qui le recouvrait pour l’isoler du froid, la goutte au nez, il avait perdu tout le charisme qu’il avait en temps normal, ici, il n’était qu’un humain normal vivant un rude hiver.

Le pont supérieur était presque vide pour l’instant, l’équipe avait été réduite au strict minimum, le quartier-maître avait voulu faire plaisir aux Sanderriens, dont il faisait partie et il avait donné la permission aux hommes venant de ce pays de se reposer et dormir, ainsi ils pourraient profiter de l’île autant qu’ils le voulaient. Les îles se faisaient de plus en plus grandes, plus ils avançaient sur la route de tous les périls, ici, ils se trouvaient sur la troisième île de la deuxième voie, et déjà la taille de cette dernière n’avait rien à voir avec la première.

Banaro semblait être une île miniature face au pic et aux hauteurs qui se trouvaient face à la chasseuse de primes, deux fois plus grande que la première île de la voie, et bien plus haute, elle était écrasante de majesté, la jeune femme avait même entendu dire qu’un homme célèbre était originaire de cette dernière. Elle ne savait pas qui, mais sa culture n’était pas immense, elle avait préféré mettre le sujet de côté pour se concentrer sur le plus important, profiter du moment présent, quelques vacances à la neige, faire de la luge et pourquoi pas pêcher des poissons de neige pour faire des fritures.

Au détour d’une montagne qui cachait la surface de l’eau, la Sanderrienne put voir des navires de la marine se faire attaquer, elle ne pouvait cependant pour savoir par qui ou quoi, trop loin pour discerner le moindre détail. Néanmoins, un des quatre navires se retrouva frapper de violentes lames d’air, les canons explosèrent, la poudre aidant dans l’entreprise, et la cabine du capitaine se retrouva à éclater, les morceaux de bois et de verre de la baie vitrée volèrent avant d’atterrir dans l’eau comme une pluie. Alors qu’ils se rapprochaient, la jeune femme aux cheveux blancs put voir plus de détails, une silhouette humaine vola d’un des navires pour se faire attraper par une tierce personne dans le ciel, elle ne savait pas commencer exactement, pourtant elle sentait qu’ils étaient complices.

En quelques instants, Robina comprit la situation, les navires de Gluttony au loin aidant à la compréhension du tableau d’ensemble, une attaque de l’ancien corsaire avait lieu sur Bulgemore, même si elle ne savait pas pourquoi, elle comprenait ce qu’elle devait faire à tout prix, les arrêter, elle avait déjà perdu une première bataille, mais la guerre était loin d’être finie. Etna Pandora, Baba D. Saulo, Red et Jeska Kamahlssonn, ils étaient tous avec le nouveau pirate qui valait plus d’un milliard de berries, la cuisinière s’était déjà battue contre eux sur le Gun’s and Banana, elle allait prendre sa revanche maintenant.

Elle partit en courant vers le gaillard arrière, ses lourdes bottes fourrées en laine de brebis claquant sur les lattes de bois, résonnant aux alentours, les hommes se tournèrent vers elle, ne comprenant pas ce qu’il se passait, quelques-uns cherchèrent et comprirent en voyant les pavillons noirs au loin. La cuisinière arriva au niveau des quartiers de la capitainerie, elle entra en trombe dans sa cabine et récupéra Libertalia ainsi que Coupe-Faim pour les passer aux creux de ses reins et repartir comme elle était arrivée, comme une tornade. Elle grimpa les quelques marches qui la séparaient du poste du timonier et se mit à côté de l’homme qui se cachait sous ses couvertures multiples.

Monsieur Shui ! Changement d’ordre, suivez ses navires qui se trouvent direction nord-est, se sont des pirates, et je les ai déjà rencontrés, il n’y aura pas de quartier avec eux.

Bien compris, capitaine. Je peux vous poser une question avant ?

Allez-y.

Vous auriez quelque chose pour combattre le froid quand je combattrais ? Ce n’est pas que je ne veux pas, mais là, j’ai peur de geler sur place.

Maître Lanch, faites préparer une bouillotte de yack à monsieur Shui, de quoi tenir quelques heures suffira je pense.

Une bouillotte de yack, qu’est-ce que c’est ?

La voix du samouraï de Wano Kuni s’était enraillée, comme prit de panique, il ne savait pas de quoi on parlait et vu que cela le concernait, lui et son confort, il n’aimait pas ça.

C’est juste une énorme bouillotte en cuir de Yack, c’est très confortable et cela fait la taille de votre torse, de quoi ne pas avoir froid pendant des heures, c’est juste un bon quart d’heure pour la préparer. Cela devrait aller vite en mettant quelques casseroles d’eau à faire bouillir en cuisine. Permission pour le faire, commandante ?

Permission accordée, vous avez jusqu’à ce que l’on rattrape ces pirates pour la préparer.

Entendu, capitaine ! Vous trois ! En cuisine ! Et vous me faites bouillir vingt litres d’eau que vous mettrez dans une bouillotte de yack, si vous ne savez pas ce que c’est, vous demanderez à l’un des Sanderrien qui dort dans les quartiers de l’équipage, et plus vite que ça, bande de conches avariées !

Monsieur Lanch, il va vraiment falloir que nous parlions de votre nouvelle façon de parler.

Elle ne vous plaît pas, capitaine ?

Pas spécialement. Cependant, la dernière fois que nous avons traité le sujet, vous m’avez dit qu’elle vous faisait rire.

C’est exact.

Alors, vous pouvez continuer, mais essayez de le faire ponctuellement s’il vous plaît.

Bien reçu, madame.

Monsieur Shui, où en sommes-nous pour rattraper les hommes de Glutonny ?

C’est Glutonny devant nous ?

Oui, et je vais lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais sinon, combien de temps ?

Ils sont bien plus rapides que nous, capitaine. SI nous devons les rattraper, c’est quand ils seront à quais, sur terre.

Très bien, tentons de mettre le moins de distance possible entre nous et eux.
Tout le monde sur le pont ! Toutes voiles dehors, tous à son poste, ceci n’est pas un exercice, je veux le plus de vitesse possible pour l’Iceberg, nous nous lançons à la poursuite des trois bâtiments qui se trouvent devant nous.


Malheureusement, même si toute la main-d’œuvre des Glaciers était en train de suer sang et eau pour prendre le plus de vitesse possible, les trois bricks filaient à une telle allure qu’il était impossible pour l’imposant vaisseau de ligne de tenir la distance, il leur fallut à peine deux heures pour les perdre derrière l’horizon. Perdant un peu le moral, face à cette première défaite, la Sanderrienne regarda la ligne de vue, morne, toutefois, des installations du Gouvernement Mondial se trouvait sur la gauche du navire, et au milieu, les trois bricks qui se trouvaient déjà à quai. Sortant une longue-vue qui se trouvait accrocher à sa ceinture, la jeune femme aux cheveux blancs la porta à ses yeux et regarda pour voir ce qui se passait plus loin.

Ils sont déjà en train de descendre de leurs navires, je n’arrive pas à distinguer qui les dirige, mais il y a quelqu’un, j’en suis certaine.

Que faisons-nous, capitaine ?

Nous allons en faire de même, sauf que nous allons les éperonner par l’arrière, comme pour Mayaku Miso et sa « Chocolaterie », en moins spectaculaire, espérons-le.

Bien reçu, capitaine ! Vous avez entendu ?! Prenez tous une arme, un fusil et quelques munitions, je ne veux pas de fioritures, on a déjà réussi une fois, on peut le refaire. Même si cette fois, c’est à un équipage d’un ancien corsaire qu’on s’attaque…

Les hommes s’armèrent, tous firent l’aller et le retour depuis le pont supérieur pour se diriger dans l’armurerie qui se trouvait dans la cale, près du garde-manger, il ne fallut pas longtemps pour que tous reviennent avec au moins deux ou trois armes, pour certains. Et heureusement, le temps était venu, les bricks se trouvaient maintenant à seulement quelques encablures, l’éperonnage n’était pas véritablement la spécialité des Glaciers, cependant, la formule avait déjà fait ses preuves durant leur arrivée sur la route de tous les périls, il était temps de remettre cette dernière à l’épreuve.

Le bois du premier brick s’ouvrit en deux à l’impact, chacun des Glaciers s’était attendu à ce moment, ils s’étaient accrochés à quelque chose, une poutre, une corde, un mat, un bastingage, la surprise avait été ce qui avait prévalu chez Glutonny. Certains avaient vu le galion se rapprocher sans faire de mouvement pour s’arrêter, mais ils ne s’étaient pas attendus à une telle attaque, le quai voisin explosa, grinçant et faisant voler des échardes de bois partout, avec la vitesse et le poids du navire de ligne qu’était le bâtiment Sanderrien, il se fit se coller les deux bricks les plus proches.

Robina sortit Libertalia de son fourreau, faisant siffler la lame dans les airs, elle pointa alors les hommes sur les différents ponts, les autres pirates, menés par le mystérieux chef, avaient déjà disparu de la surface, s’engouffrant dans les tunnels des laboratoires de Bulgemore.

À l’attaque !

Et pas de quartiers !

La dernière phrase, du quartier-maître Lanch n’était pas au goût de la cuisinière, mais les hurlements que poussèrent les hommes et les femmes des Glaciers firent disparaître ces quelques mots, qu’elle hurla aussi, tant bien que mal.

Non, faites-les prisonniers, s’il vous plaît !

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Si la fraîcheur glaciale de cette maudite île semblait convenir à Robina et à la plupart des hommes voguant sur L’Iceberg, ce n’était absolument pas mon cas. Enveloppé dans une peau de je ne sais quelle bête, je me retrouvais à grelotter sur le pont, le nez rougissant à vue d’œil et les yeux rivés sur les étendues givrées qui apparaissaient au loin. Navire manœuvrant, on ne tarda pas à apercevoir signe de vie.. enfin si je puis dire, puisque le spectacle qui s’offrait au loin semblait plutôt être présage de mort. Des navires de la marine étaient en train de subir une attaque.


- "Ça caille putain.. qu’est ce qu’on fiche ici…" lança alors Yuzu, elle aussi emmitouflée dans une peau de bête.

- "Je me pose la question…"


La jeune équipière n’était absolument pas coutumière de ce type de climat, tout comme moi, mais il fallait se rendre à l’évidence, des îles on en verrait une multitude si jamais on venait à rester aux côtés de la Sanderienne de manière durable. Affichant un léger sourire crispé à mon bras droit, je renvoyais mon attention en direction des combats plus loin. Sabres affûtés, je portais le bouclier de Furax dans le dos, je dois avouer que je mourrais envie de l’utiliser. Et Robina semblait en bonne voie pour rendre ça possible, elle ordonna à ses hommes de se diriger en direction des affrontements, j’entends alors certains matelots causer de Glutonny… Se pourrait il qu’on soit en passe d’affronter l’ex Shichibukai dans un futur pas très lointain ? Une certaine excitation parcourt alors mon corps et je me lève pour marcher en direction du capitaine des Glaciers.

Malheureusement, les navires ennemis filaient à bien vive allure et notre entreprise fut rapidement vouée à l’échec. Approchant doucement de l’île, il ne fut pas bien difficile d’apercevoir les hommes de l’ancien Corsaire débarquer. Et ce n’était pas plus mal, car si j’appréciais tous types d’affrontements, les batailles navales n’était généralement pas ma tasse de thé. Bientôt, tout le monde à bord se prépara pour un éperonnage en règle, qui réussit et en un rien de temps, voilà qu’on se retrouvait à aborder l’un des navires pirates. Si Robina se tenait fièrement pour ordonner l’attaque, c’est la voix du quartier maître Lanch que tous entendirent, ordonnant de ne faire aucune demie mesure.


- "Au boulot Yuzu, pas de pitié.. eux n’en auront aucune."

- "Reçu."


Et comme on est pas là pour enfiler des perles, du coup on suit le mouvement général. D’un bond, nous voilà sur le bricks ennemi, parmi les fiers matelots de L’Iceberg et les premiers adversaire. Optant pour l’option innovante, je me refuse à dégainer mes wakizashi et j’empoigne l’Egide de Nick Furax pour fracasser le crâne du premier venu. Ma nouvelle arme émet un son singulier à l’impact et je ressens d’étranges vibrations. En tous cas, le résultat est sans appel, la mâchoire de mon adversaire vole littéralement en morceaux. Yuzu me fait alors une petite grimace, comme pour exprimer un certain dégoût et on se rend vite compte que parmi les pirates, certains arborent un aspect de.. pourriture. Semblables à de véritables morts vivants, la plupart des hommes de l’ancien Glutonny sont comme « parasités » par une espèce de végétation qui leur pousse sur le corps… Ils se battent avec férocité contre un solide afflux d’hommes, tous galvanisés par la hargne de leur capitaine.
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EMI: Ahhhhh.....

Une cale, des dizaines et dizaines de poules collées les unes aux autres... Rien de mieux que pour l'éleveuse que de s'y blottir dans ce froid glacial. Elle se demandait encore les raisons qui poussait la cheffe de l'Iceberg de venir dans un endroit pareil ? Enfin, Emi y trouverait probablement son compte. Elle avait ouïe dire que des poules rares se trouvaient dans le pays de Bulgemore ! Elle n'allait pas laisser une occasion pareil et ne pas agrandir la collection de volaille tout de même ?

EMI: Entre nous les copines. On est pas bien au chaud collés serrées ?

Cot cot !

EMI: Je suis grave d'accord !

Elle était allongée là, au beau milieu de la nuée de poule qui lui tenait bien chaud ! Habituellement de corvée lavage, elle profitait de cette journée un peu spécial pour pavaner. Jusqu'à ce que quelqu'un approchait de son nid douillet.

EMA: EMI ! Je sais que tu es là ! Qu'est-ce que tu fiches encore ?

La commis de cuisine n'était jamais loin pour rappeler le devoir de son ainée.

EMI: Je communique avec mes poules par la chaleur que nous émanons de nos corps ! Une séance bien agréable me provoquant une forte somnolence.

EMA: Autrement dit, tu ne fous rien quoi.

EMI: Je communique.

Dépitée, la cuistot ouvrit la porte avec force, prête à se bagarrer avec sa sœur si nécessaire.

EMA: Dépêche toi d'aller t'occuper des chambres et de passer la serpillère ! Cette fois-ci je ne t'aiderai pas !

Elle lui balançait le seau, le balai à brosse et la serpillère.

EMA: Et plus vite que ça !

EMI: Tranquille Ema. Je vais le faire, je vais le faire. Tu devrais communiquer plus souvent avec nos amies, je penses que ça te détendrait...

Et les voilà qu'elles se disputaient. L'une procrastinatrice et l'autre à cheval sur le règlement. Fort heureusement, la cadette des triplettes arrivaient juste à temps.

EME: Les filles ! Les filles !

EMA-EMI: QUOI !?

La pauvre n'osait plus prononcer un seul mot, mais elle devait vaincre sa timidité pour les alerter du nouveau danger. Emé inspirait et expirait avant de continuer sur sa lancée.

EME: Je lisais mon livre sur le pont jusqu'au moment où nous avons repérer des navires pirates. L'Iceberg vient d'entamer une course poursuite ! Vous devez vite venir. Je suis certaine que Robina et ses hommes auront besoin de nous.

EMI: Ah ! Enfin un peu d'action ! Au moins, ca nous réchauffera ! Ah ah ah !

La cocotte téméraire se relevait en effectuant un grand bond.

EMA: C'est bien beau tout ça, mais tu comptes aller à la chasse au pirate non armer ?

EMI: T'inquiètes ! J'ai mes supers copines et puis...

Elle attrapait ses deux autres sœurs.

EMI: Je sais que je peux compter sur vous.

La cocotte minute n'en pouvait plus de l'ainée des triplés. Par moment elle l'imaginait loin d'elle, très loin à monter son restaurant. Son plus grand rêve ! Mais la réalité en était tout autre.

EMA: Bien ! Emé on te suit.

Heu... oui !

Un peu déboussolée de devoir ouvrir la voie, la femme de loi guidait à pas frigorifiés ses deux ainées vers la Sandarienne.

EMI: Vous venez les copines ?

Emi s'adressait une dernière fois aux poules qui, gelées, refusaient de la suivre et fermaient même la porte de la pièce ! Un peu déçu, l'éleveuse suivit les autres cocottes. Elles n'étaient pas loin, il leur suffisait que de deux petites minutes de marche - en réalité bien plus - pour parvenir jusqu'à leur capitaine. Les unes à côtés des autres, elles se mettaient au garde à vous une fois arriver devant Robina.

EMA: Capitaine ! Nous venons prêter main forte ! Que pouvons nous faire pour vous ?
    Quelle idée m’avais pris d’accompagner Krishna sur son ile natal. J’aurais mieux fait de rester avec Bouly et Viktor sur Clock Work Island. J’avais beau aimé les climats froids, je n’aimais pas cette pluie mouillée et gelée, mode granita directement dans le pif. L’idée la plus bête en fait, c’était sûrement d’avoir voulu me balader par ce temps.

    Nous étions arrivons ici, il y a deux jours. Je vous explique, on avait dû revenir sur Clock Work pour faire réparer notre Divergence qui avait déjà pris cher dans le nouveau monde. Au bout d’une semaine de réparation, je commençais à m’ennuyer et Viktor aussi. On apprit alors qu’un de nos navires de contrebande allait faire un aller-retour jusqu’à Bulgemore. Ils y vendraient des poissons d’eau chaude et des babioles sous-marine que les gens semblaient trouver pittoresque. Au retour, il reviendrait avec du matérielle qui ne se trouvait facilement qu’ici. Enfin, là-bas. Bulgemore, quoi ! L’ile des cybernéticiens. Cela rappela à Viktor qu’il avait un vieux projet, prototype qui l’attendais dans sa cave secrète.

    Voilà pourquoi, je me baladais seul malgré le temps dégueulassement dégueulasse. J’avais accompagné Krishna dans son antre, mais j’avais bien vite vu que je serai d’aucune utilité, pour fouiller dans la poussière et les vieux papiers. Je devais d’ailleurs l’énerver à tourner dans son dos, car il me proposa d’aller faire un tour dehors plutôt que de rester dans ses pieds.

    Je ne sais pas pourquoi mes pieds m’avaient conduit vers la base de la marine, pour être plus précis vers les laboratoires de recherche. Sûrement m’étais-je dis que par ce temps, je ne risquais pas de tomber sur une patrouille. Dans mon manteau en peau de loup de Bulgemore, je n’avais pas trop froid, puis blanc sur blanc, j’étais discret.

    Soudain, j’eus l’impression d’entendre des bruits et des explosions de l’autre côté des installations paramilitaire. Intriguer et curieux, je me mis en route dans cette direction. Lorsque j’aperçus un peu de fumée ou de panache de poussière, je mis le bouchée double et taillai tout droit par au-dessus en utilisant mon Yukishiki Wing. Au diable la discrétion, il devait être bien occupé par cette incident.


    Etnapalm 229f206b0ad68563dc50c5d95741feb2Etnapalm Kuroko.no.Basuke.600.1903798 Etnapalm Steamp10
    "C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"
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    -Cot cot cot cot…
    -Cot cot poc poc.
    -Oc oc oc oc !


    Plume, Piwi et Galinette.

    Grisouille, Charmeuse et Poussinette.

    Rousseline, Olympe et Pimprenelle.

    Au fil des sept mois qu’elles avaient passé dans les rangs de la brigade scientifique, les laborantins en charge de la « création » et de « l’élevage » des chimères de Bulgemore avaient affectueusement qualifié leur sympathique petite bande :

    Les Cyber Cocottes.

    Toutes ensemble logeaient au sein du même Cyber-Poulailler dans les laboratoires de l’aile Nord, dans la section P-R-T essentiellement utilisée comme biotope champêtre pour y faire vivre les chimères, ces animaux-cyborgs créés par l’homme et la technologie qui étaient l’un des incontournables caractéristiques de l’île.

    Quand ces prototypes d’armes biologiques avancées ne faisaient pas l’objet de tests et de cours de dressage pour entrer au service du gouvernement mondial, elles vaquaient paisiblement à leur quotidien d’animaux de basse-cours, à quelques greffes d’armes près.

    Ici, les ingénieurs étaient qualifiés de bergers, pour des raisons évidentes. Mais compte tenu de leurs réussites, ça n’était pas du tout un terme qui les rabaissait.

    On n’en était toutefois pas encore à laisser les animaux se mélanger librement, la faute à leurs tempéraments beaucoup trop belliqueux résultant des expériences traumatiques qu’ils avaient tous subies. La dernière fois que les bergers avaient essayé, la chèvre avait encorné le flanc d’une vache avec ses cornes de titane, et cette dernière avait activé ses propulseurs-roquettes pour charger comme une tarée en travers de la salle, semant chaos et destruction dans tout le laboratoire jusqu’à se réfugier dans le bureau de l’ingénieur général Nutesla. Il avait fallu l’effort cumulé de trois officiers supérieurs et de quatre éleveurs pour l’amadouer.

    Pour les cocottes, c’était encore différent, mais les bergers avaient réussi à leur trouver un rythme qui les satisfaisait.

    Normalement, on leur donnait du pain une fois par semaine – chaque dimanche. En fait, on leur donnait les restes inusités de pain sec mélangé à divers liquides, sauces, soupes, yaourt, eau de cuissons, le tout de la veille ou du jour même. Petit secret du chef de cantine qui s’investissait également dans l’alimentation des chimères, l’ajout de poudre de coquille d’œuf brisé dans le copieux mélange.

    Ca n’était pas du poulibalisme si ce n’était que la coquille, précisait le chef. Et elles adoraient ça. Accessoirement, cela leur faisait un apport en calcium qui profitait autant à leur bonne santé qu’à la robustesse de leurs œufs à venir.

    Les jours de fête, mais assez rares sur Bulgemore, elles avaient droit à des escargots. Même une coquille vide était un met de choix pour les cocottes.

    Le reste du temps, c’était des graines, tout simplement. Un quart de maïs pour trois de blés. Modulable selon la demande pour varier les plaisirs.

    Mais aujourd’hui, quelque chose n’allait pas, et les volailles au train de vie parfaitement réglé ressentaient comme un vide et une impatience croissante. On ne leur avait pas donné de pain. Que se passait-il ?

    Pimperelle, en particulier, sentait une certaine tension dans l’atmosphère. Son œil cyborg, d’un rouge fluorescent qui tranchait net avec la pénombre dans laquelle était s’était réfugiée le temps d’une sieste, balayait les alentours à la recherche d’explications. En vain. Elle descendit de son nichoir jusqu’à la trappe qui donnait sur le petit coin de verger artificiel qu’on leur avait alloué au sein de la base.

    Grisouille et Galinette, pour leur part plus paisibles, restaient paresseusement avachies dans l’herbe haute faite de gazon sous engrais expérimentaux, à se dorer la pilule sous un radiateur de néons surélevés afin de prendre un simili bain de soleil. Et accessoirement faire fuir d’inconfort les parasites naturels nichés dans leur plumage. Même dans l’environnement aseptisé d’un laboratoire enfoui sous les montagnes d’une île polaire, la vermine trouvait toujours son chemin.

    Les pirates aussi, dirait-on après ce jour.

    Quant à Piwi, la plus farouche de toutes, elle scrutait nerveusement les alentours en pointant de temps à autre ses cyber-armes vers des menaces invisibles, tantôt son lance-missiles miniature qu’il ne fallait surtout pas sous-estimer, sinon son bras mécanique lesté d’une scie circulaire qui sortait de la petite trappe d’acier qu’elle avait à hauteur des muscles dorsaux. Ce qu’un humain appelait normalement les blancs quand il avait une poule dans son assiette. Ce que les bergers appelaient volontiers « Pas touche si tu veux pas perdre des doigts » quand ils présentaient les volailles aux soldats de la base.

    Et cette agitation, Tsai Shikane, ingénieur en chef au sein de la brigade scientifique de Bulgemore, la comprenait parfaitement. L’alarme qui résonnait comme une trombe géante dans toute la base à l’exception des enclos (pas fou non plus, ç’aurait affolé les chimères pour rien) l’irritait au plus haut point, et le fait qu’elle ne discontinuait pas depuis maintenant quarante minutes était très mauvais signe : normalement, ça crachait pendant cinq bonnes minutes avant de continuer en fond de basse. Si elle persévérait à son plus haut volume, c’était que ce dernier était déclenché en continu par des incidents sucessifs.

    Une attaque de Glutonny, qu’ils disaient. Pourquoi. Ses animaux cyborgs ? Les pacifistas ? Le savoir détenu dans les labos médicaux ?

    Avec la réputation de l’ex-corsaire, c’était sur cette hypothèse que les officiers généraux avaient constitué leur stratégie initiale, pour répartir leurs forces selon les zones de risques les plus probables. Tout en ayant conscience qu’ils devraient se montrer réactifs.

    Et c’est précisément pour cela que Tsai s’était rendu à la bergerie du secteur P-R-T : les deux officiers généraux qui co-géraient les laboratoires venaient de lui donner deux ordres qu’il espérait ne jamais recevoir de sa vie.

    Tout d’abord, préparer les chimères Omega pour qu’elles soient relâchées sur d’éventuels intrus qui viendraient à s’aventurer trop loin dans les laboratoires. Son bon sens et la majorité des manuels de procédures hurlaient que ce genre d’action était généralement synonyme de catastrophe, mais ceux du dessus devaient se dire que le risque était acceptable vu les circonstances. Les Omega, c’était, et de très loin, les pires de toutes. Elles n’étaient qu’une poignée et chacune d’entre elle exigeait trois fois plus d’efforts que tout le reste de la base pour être tenues en respect.

    Et en parallèle, déployer sur le terrain toutes les équipes de bergers-chimères qui avaient établi un lien de confiance suffisamment fort pour qu’on leur confie de véritables missions. Plusieurs escouades avaient déjà été formées et entraînées pour ça, ce serait maintenant l’occasion d’éprouver leurs aptitudes en situation réelle.

    Parmi celles-ci se trouvaient naturellement les Cyber Cocottes, qui étaient parmi les plus à mêmes de rester gérables si les choses tournaient mal. Tant et si bien qu’il se voyait bien les envoyer directement à l’extérieur, en direction des navires de pirates et de ses défenseurs.

    Ils devaient se défendre, certes, mais contraindre l’ennemi à faire demi-tour et perdre du temps était aussi une manœuvre viable. Mission parfaite pour ce groupe-là.

    *
    *     *
    *

    -Allez, Oli’, adressa-t-elle à sa souris en invitant cette dernière à se réfugier dans son écharpe. C’est l’heure de casser des dents.

    La diplomate et le diable avaient vu juste, tiens. Sur un minimum de malchance, ça ne serait pas juste la marine, la scientifique, les animaux-cyborgs et possiblement les locaux qui leur tomberaient sur les dents, mais aussi des altruistes de passage voire des pirates captifs de la brigade qui trouveraient là une autre manière de racheter leur liberté.

    Elle n’avait même pas besoin de savoir qui ils étaient. Elle savait juste qu’ils venaient de fracasser l’un de leurs navires et s’attaquaient maintenant à un second. Avec ce qui semblait être un équipage d’une soixantaine contre les deux cent pirates restés à proximité des navires pour défendre ces derniers. Téméraire, pratiquement suicidaire. D’autant plus qu’il y avait elle, Rebecca Lindberg, qui s’était aménagée un petit nid douillet sur la vigie de chacun des trois navires. Une habitude qu’elle répétait systématiquement sur chacun des navires où elle montait, pour pouvoir canarder à son aise quiconque le mériterait en cas de bataille navale.

    Comme cet officier qui beuglait régulièrement des ordres aux hommes alentours et ne cessait de leur intimer « pas de quartiers ! » en pressant l’attaque.

    Et les tireurs d’élite le savaient, rien ne valait une rupture de chaîne de commandement pour décapiter l’intelligence d’un groupe et le réduire à l’impuissance. Sans ordres, pas de coordination. Et sans figure pour mener la bataille, pas de moral pour se battre.

    Tout ça, c’était des raisonnements classiques qu’elle appliquait en continu même quand elle suivait le fonctionnement du roux : « Foncer sauvagement dans le tas et absolument tout défoncer sur notre chemin parce qu’on est là pour ça ». Mais aujourd’hui, elle travaillait avec des gens qui avaient une approche bien différente de ça.

    Première balle.

    En plein torse. Pas besoin de prendre le risque de se rater en cherchant à lui loger une balle dans le crâne, elle voulait juste l’abattre. Qu’il meure maintenant ou dans trois heures de son hémorragie, que les autres parviennent à le sauver en le rapatriant pour lui donner les premiers soins… en fait, ce dernier cas de figure était de loin le plus souhaitable, étant celle qui nécessitait le plus d’efforts de ses agresseurs et les ralentissait d’autant.

    Tandis qu’elle rechargeait, Rebecca se maudit intérieurement, malgré tout son flegme. Normalement, avec son fusil de précision, elle aurait dû être capable d’abattre l’intégralité des officiers du navire ainsi que son timonier avant même qu’ils ne soient en position de manœuvrer pour stabiliser leur éperonnage. Elle ne s’était pas méfiée, comme les autres, et avait surtout reporté son attention vers l’intérieur des terres. La marine devait s’être recroquevillée comme une tortue dans sa carapace, parce que le comité d’accueil qu’ils s’étaient attendus à voir ne s’était pas montré. A moins qu’ils ne les laissent d’abord se disperser avant d’essayer de les cueillir. Pour ça qu’on lui avait donné consigne de rester ici, entre autres.

    Deuxième balle.

    L’espèce de ninja, là. Toujours se méfier des saboteurs habiles qui essaient de passer inaperçus dans une bataille. A ignorer les rats, on se retrouve avec ses stocks de poudre qui prennent feu sans que l’on sache pourquoi. Eh bien elle grimpera beaucoup moins facilement avec une jambe trouée. Avec son Haki, Rebecca sentit le calvaire de sa cible s’élever bien au-delà de toutes les autres dans la mêlée, le temps d’un bref, mais atroce élan de douleur qui se transforma en brûlure continue.

    Comme Lanch avant elle, Yuzu se retrouva clouée au sol et pratiquement réduite à l’impuissance. Mais contrairement à lui, elle se trouvait beaucoup plus avancée dans la mêlée.

    Recharge.

    Chacun de ses tirs était accompagné d’un son d’explosion qui claquait pratiquement comme un coup de tonnerre, absolument impossible à manquer sur des kilomètres à la ronde au point de lui avoir valu son surnom : Blast. Une femme vectrice de détonations si retentissantes qu’on peinait à la repérer précisément par ce seul biais. Après, il était évident pour les assaillants qu’ils se faisaient attaquer depuis les hauteurs, et elle ne se cachait pas, loin de là.

    Si aucune autre cible digne d’intérêt ne se présentait à elle, elle commencerait à tirer dans le tas, utiliser des techniques de tirs bien spéciales pour creuser des trous parmi les rangs des indésirables. Ceux qui croyaient que faire des lames d’air avec des balles étaient impossible n’avaient qu’à bien se tenir, n’importe lequel de ses tirs pouvait devenir un équivalent shrapnel quand elle créait des ondes de choc.

    Mais une dernière figure se distinguait clairement dans la mêlée qui avait lieu en contrebas. Elle aussi donnait des ordres et maintenait la cohésion des rangs ennemis en plus de se battre comme une véritable tornade.

    Troisième balle.

    La femme aux cheveux blancs, là.

    *
    *     *
    *

    -Contrôle, qu’est-ce que tu vois ?

    Tout le monde l’appelait Contrôle, ici. Rykor Jean, bien que rattaché à la brigade scientifique, n’était rien de moins que le responsable de la sécurité des laboratoires de Bulgemore. Il assumait la double tâche de protéger les installations et les équipes de recherche en place sur l’île, et de superviser la reconquête des galeries perdues du légendaire Vegapunk original.

    -Je ne vois pas, je sens, corrigea-t-il dans l’escargophone intégré au casque de son armure.
    -Ouais, ouais, je la connais. Et tu sens quoi à part que c’est la merde ?

    Comme à son habitude, Contrôle balayait toute l’île et les eaux environnantes de son aura perceptive pour palper la présence des individus qui y évoluaient. En temps normal, il se contentait de transmettre les coordonnées des présences suspectes à ses escouades personnelles pour qu’elles les appréhendent, et se déplaçait personnellement dans le cas où des urgences se présentaient. Mais aujourd’hui, les choses allaient être un peu différentes. Après le message donné par Saint Borough, il s’était positionné au centre de l’île, avec pour objectif de converger en renforts des défenses qui subiraient de plein fouet l’attaque de Gluttony.

    D’habitude, il manquait de précision et s’avérait bien incapable de distinguer un homme d’une bête quand il usait de son pouvoir. Heureusement, suivre une horde de pirates quand il savait précisément d’où ils débarquaient ne posait pas de problème. Et ceci d’autant plus qu’aujourd’hui, il parvenait à discerner une âme qui brûlait de manière à se démarquer aisément de tout ce qu’il avait l’habitude de percevoir.

    Ca n’avait rien à voir avec le niveau de dangerosité de l’individu. C’était tout simplement le haki royal d’Etna qui la rendait extrêmement facile à repérer dans la masse grouillantes d’entités sur l’ile. Elle était réputée pour ce pouvoir, il n’y avait pas de doute possible, il pouvait la capter.

    A ceci près que le chemin qu’elle empruntait était complètement…

    -Ils se rendent vers la jonction nord, expliqua-t-il à l’ingénieur général Nicolas Nutesla présent à l’autre bout du fil. Pas vers l’entrée une, directement vers la jonction nord. Via les tunnels, je pense.
    -C’est impossible ?
    -Oui. Sauf s’ils connaissent extrêmement bien les galeries du laboratoire et les issues vers l’extérieur.
    -Mieux que nous ? C’est impossible ?
    -Je sais. Mais pas entièrement impossible.

    Si l’attaque était planifiée de très longue date, et que le corsaire s’était vraiment donné les moyens de réussir son opération, il y avait des pistes. Il aurait pu infiltrer des hommes sur Bulgemore pour faire du repérage, ou obtenir les plans et de l’aide d’un espion infiltré dans la brigade… espion ou prisonnier forcé de dévoiler ce qu’il savait d’une manière ou d’une autre.

    Possible aussi que ce soient d’anciens pirates que Contrôle avait lui-même capturés et envoyés en exploration dans les strates perdues du laboratoire. Souvent, il les relâchait après qu’ils aient expié leurs fautes en aidant la brigade à ratisser les vestiges des galeries de Vegapunk. S’ils ne mourraient pas avant. Aucun d’entre eux ne devait être en mesure de dresser un plan précis des entrailles de Bulgemore, mais… ça n’était pas impossible.

    Ceci d’autant plus qu’avant d’être connue comme une bretteuse capable de tenir Boïna la Furie en respect, Etna était connue comme…

    Une voleuse sans égale qui avait aligné d’innombrables tours de force.

    -Peu importe. Si c’est ce que je pense, ils vont droit vers l’aile nord et trouveront un moyen de ne pas passer par l’entrée principale. Je ne connais pas leur objectif. A moins que ça ne soit un plan génial pour prendre l’aile ouest à revers, c’est pour toi, Néné.
    -NE M’APPELLE PAS NENE C’EST VRAIMENT PAS L’MOMENT PUTAIN.
    -FERME TA GUEULE NENE.
    -JE T’AI DIS DE PAS M’APPELER NENE.
    -ET ARRETE DE BEUGLER PUTAIN C’EST INSUPPORTABLE DE T’ENTENDRE. J’arrive. Où en sont les Pacifistas ?
    -Pas du tout prêts et y’a aucune chance qu’ils le soient avant deux heures.
    -On est un centre de production de Pacifistas et on en a pas de prêts ? Je comprendrais jamais les scientifiques.
    -MAIS JE LE REPETE TOUT LE TEMPS, ON FAIT DES PIECES RARES, DES REMISES EN ETAT ET DES TESTS POUR S’ASSURER QU’ILS FONCTIONNENT BIEN, ON A PAS BESOIN DE LES AVOIR ACTIFS SAUF QUAND ILS SONT DEFAILLANTS MERDE.
    -Donc on en a des prêts ?
    -Quelques-uns ouais. Ils sont déjà en place. A l’entrée une. Je les renvoie à l’intérieur ?
    -Je… sais que c’est surprenant, mais oui. Je te tiens au courant de comment ils évoluent mais ils seront très vite sur vous, peut-être dix minutes. Et je rapplique tout de suite.



    Etnapalm Lab-4fabc12

    Plan des labos selon la fiche d'île. L'aile Nord est à gauche, l'entrée 1 en bas à gauche dans le carré jaune, Etna & Co sont partis pour apparaître là où y'a écrit "Jonction Nord" et je propose que les coeurs de Pacifista soient stockés en haut à gauche.


    Dernière édition par Sigurd Dogaku le Lun 20 Juin 2022 - 22:32, édité 1 fois
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    Robina avait fait plusieurs erreurs, quant à son plan d’attaquer directement les navires au port de Bulgemore de Glutonny, elle avait tout d’abord poursuivi les trois navires, elle était l’attaquante et elle était en sous-effectif, une première erreur. Ensuite, quand elle avait frappé la « Chocolaterie » en l’éperonnant, ils étaient en pleine mer, il aurait été facile de continuer son chemin et de juste laisser l’équipage couler pour ne pas se retourner, la voilà coincée, enfoncée dans le premier brick qu’ils avaient percuté, sans replis.

    Et la dernière et plus grosse erreur, les hommes en face n’étaient pas aussi désorganisés que les moussaillons de Maya, ici, les défenses s’étaient organisées rapidement, chacun prenant une arme, avec le nombre écrasant qu’ils avaient, cela allait devenir problématique. Ils avaient mis hors d’état un des trois navires, le deuxième devait être légèrement abîmé avec l’impact avec les deux autres qui lui étaient rentrés dedans, comme de taureaux en furie, une petite victoire, maintenant il était l’heure de se replier, la cuisinière le sentait, ça allait tourner au vinaigre très vite.

    Et cela ne manqua pas, une première détonation fit lever les yeux aux ciels de tout le monde, une tireuse d’élite se trouvait dans la vigie du seul navire qui n’avait pas été touché, la Sanderrienne ne pouvait pas voir qui la personne était exactement, mais elle venait d’abattre le sergent Lanch d’une balle dans la poitrine.

    Apolo ! Faites évacuer le Sergent Lanch ! Occupez-vous de lui !

    Plusieurs Givrelames se retournèrent, voyant que leur supérieur était à terre, ils le soulevèrent sans ménagement en le prenant sous les épaules et le traînèrent sur le bois du galion qui grinçait, alors que les bruits des pas des soldats du Royaume-Archipel de Sanderr mêlés à ceux des pirates de Glutonny résonnaient partout autour. Les hurlements de l’homme abattu montaient haut dans le ciel, le moral des Glaciers fondit comme neige au soleil, les hommes avec une plante sur la tête prirent l’avantage, après la surprise venait le retour de bâton, et ce dernier n’était pas des plus gentil pour les hommes de la chasseresse de primes.

    Shui ! Faites-nous faire une manœuvre pour briser le contact, nous ne pouvons pas rester ici, c’est trop dangereux !

    Il va me falloir du temps capitaine, nous sommes coincés, enfoncés dans le premier navire ennemi, il va me falloir un bon moment pour y arriver !

    Faites-le !

    Entendu, capitaine !

    Le bois grinça, le nez du navire de ligne restant enfoncé dans la coque du bâtiment de Glutonny, tandis que l’arrière tentait désespérément de tourner pour se déloger de cette situation, certaines planches craquèrent, mais ne cédèrent pas, il allait falloir beaucoup trop longtemps pour réussir, les combats seraient depuis longtemps finis. L’ambassadrice de Sanderr vit quelqu’un tomber au loin, au milieu des pirates, elle avait entendu la deuxième détonation, la personne en haut savait ce qu’elle faisait, il devait l’arrêter, mais comment, elle était beaucoup trop loin pour l’atteindre, sauf d’une lame d’air et vu l’expertise du tireur, elle la contrecarrerait sans suer.

    La jeune femme aux longs cheveux, qu’elle avait toujours blancs, fixa la snipeuse dans son nid de pie, elle ne laisserait pas les victimes s’accumuler sans rien faire, et cela tombait bien, la tireuse d’élite la prenait pour cible. Elle pouvait voir le canon de son arme se fixer sur son front, la tension dans les bras de la femme alors qu’elle s’apprêtait à tirer, puis l’explosion de la poudre alors qu’elle appuyait sur la gâchette, elle n’avait pas le temps de la bloquer avec une lame d’air ou de la faire dévier, il ne restait que l’esquive, elle se laissa alors tomber sur le sol.

    La balle vola, arrachant quelques-uns des cheveux de la jeune femme qui volaient dans l’air glacial de l’île hivernale, elle se logea dans le mollet d’un des hommes-poissons qui la suivait depuis l’Îlot Flottant, il avait déjà vécu de nombreuse aventure, mais la balle dans la jambe n’était pas prévue au programme. Embrassant le bois du pont supérieur, Robina se releva d’une poussée vers le haut, elle était déjà armée, il lui fallait cependant la place pour pouvoir se battre sans blesser ses hommes, elle devait rentrer dans la mêlée.

    N’écoutant que son instinct, celui-là même qui venait de la mettre dans la plus terrible des situations, elle sauta en prenant appui sur un banc de cordage, retenant les voiles du navire de Sanderr, puis passa au-dessus des têtes des hommes végétaux qui se battaient contre les Glaciers. Elle avait compris ici que c’était un combat sans pitié, elle aurait aimé ne pas devoir le faire, pourtant, elle n’avait pas le choix, tourbillonnant telle une tornade, elle frappa de toute part, laissant derrière elle un sillon sanglant d’hommes blessés ou morts.

    Elle raffermit la prise sur son sabre d’abordage ainsi que son Coupe-faim, ils la forçaient à devenir violente, elle n’avait jamais voulu ça, les arrêter aurait été suffisant, mais la mort était dans le sillage de cet équipage et il fallait lui répondre par les mêmes armes. Plusieurs tombèrent au sol, le Sergent Lanch avait eu raison en donnant l’ordre de ne pas faire de quartier, cela aurait dû être elle qui l’avait donné, être la première cible de la tireuse d’élite, elle devait rectifier ça le plus vite possible.

    Messieurs, on bat en retraite, nous avons voulu aller trop vite, regroupez-vous derrière des balustrades, les mâts ou tout objet qui pourrait vous servir pour vous mettre à couvert ! Je m’occupe de ce tireur !

    Mais, monsieur Lanch a dit que cela mettrait longtemps pour que nous nous dégagions, capitaine !

    Je m’occupe aussi d’accélérer la manœuvre ! Maintenant, bougez-vous, plutôt que de discuter mes ordres !

    Oui, commandante !

    Un mouvement de repli se fit sentir, comme une vague repartant vers l’océan, la marée des hommes de la chasseresse de primes repartir de là où ils vinrent, sans demander leur reste, ils laissaient leur capitaine loin en avant, au milieu du territoire ennemi, mais ça n’était pas un souci, ils la connaissaient assez pour savoir qu’elle risquait moins qu’eux dans cette histoire. Déjà, l’attaque s’organisait, personne ne donnait les ordres, néanmoins, leur capitaine avait repris les rênes et bien qu’habituellement elle ne soit pas celle qui donnait les ordres durant la bataille, ici, c’était bien le cas, et cela redonnait de l’ardeur à ses hommes.

    Ne vous avancez pas sur les navires ennemis ! Tenez vos positions ! Nous avons été trop vite ! Préparez vos armes pour stopper la contre-offensive ! Je vais nous débarrasser de ce tireur…

    Elle avait soufflé cette dernière phrase dans un souffle, la jeune kunoichi qui accompagnait Wes, le chasseur de primes du Baroque Works qui suivait la Sanderrienne depuis le Port des Jumeaux ainsi que son affrontement contre les Avengers se trouvait sur les planches du premier Brick, celui qui était en train de se disloquer. Elle devait la sauver, les troupes pirates se rapprochaient, mais une explosion fit sursauter tout le monde, mis à part la cible qui se savait observer depuis longtemps, elle fit remonter Libertalia dans un mouvement ascendant, une lame d’air fendit l’espace, frappant la bille de plomb qui volait vers le front de l’ambassadrice de Sanderr.

    Le projectile dévia de trajectoire, sensiblement pour ne pas finir dans le lobe frontal de la jeune femme, toutefois, le cache-oreilles ne survit pas, percée de part en part, dans le sens de la longueur, une ouverture béante s’ouvrit sur le côté droit de la cuisinière, la protection contre le froid tomba au sol alors que ses oreilles se retrouvaient maintenant la cible des assauts de la neige et de la glace fondue. Ne perdant pas de temps, la chasseuse de primes mit un coup d’épaule à l’un des hommes de Glutonny, le faisant voler à quelques mètres, elle fit de la place de son sabre et prit la jeune femme en passant son bras sous une de ses épaules et partit en courant.

    Se trouvant presque à touche-touche, il ne fallut que quelques enjambées à Robina pour mettre la jeune ninja débutante en sécurité auprès des hommes de l’Iceberg.

    Surtout, tenez vos positions, ne prenez pas d’initiatives ! Protégez-vous les uns les autres !

    Bien reçu, capitaine !

    Derrière des caisses, des tonneaux, les balustrades en bois ou bien les mâts, chacun faisait ce qu’il pouvait pour être à l’abri des tirs des hommes adverses, ainsi que de ne pas être la cible de la dangereuse tireuse qui se trouvait dans une des vigies. Les Glaciers étaient en sécurité, relative certes, mais ils n’étaient pas en danger imminent pour l’instant, la jeune coq pouvait se concentrer sur les deux choses qu’elle avait à faire, se débarrasser du navire dans lequel était enfoncé profondément le galion de la jeune femme ainsi que du tireur.

    Certains membres de l’équipage de Gluttony se relevaient, même après avoir été blessé grièvement, le fanatisme dont ils faisaient preuve, faisait froid dans le dos à la Sanderrienne qui ne savait pas quoi penser de cela, en réalité la plante zombifiante en était la raison, mais elle n’en savait rien. Pourtant, elle ne se démonta pas, utilisant de nouveau son corps svelte et agile, elle se faufila telle une porteuse de ballon de sheepball dans les lignes adverses pour marquer un sheepdown, ou sinon, elle mélangeait avec un autre sport de North Blue, possible.

    Tel le coureur légendaire, bouclier des yeux vingt et un, elle se retrouva derrière les rangs pirates en quelques instants, elle avait frappé à plusieurs endroits, mettant à mal les muscles des zombies, leur faisant perdre pendant un long moment la capacité de se mouvoir de façon normale. Elle devait maintenant couler le Brick du glouton, malheureusement, le fusil de la femme qui la prenait pour cible n’était pas de cet avis, un véritable barrage de vent ouvrait la voie au projectile, le poing d’air allant légèrement plus vite que la bille de plomb.

    Se retournant, la bretteuse se jeta derrière un homme zombifié qui prit l’onde de choc ainsi que la balle directement, elle n’allait pas pleurer sur lui, mais elle n’appréciait pas pour autant de devoir sacrifier des vies humaines pour vivre. Le danger passé, elle joua de son sabre d’abordage pour se défaire des trois pirates, qui s’étaient retournés en la voyant revenir vers eux, puis elle partit vers le mat qui était le support du nid d’aigle qui servait de poste d’observation à la snipeuse, d’un coup d’une puissante frappe en ciseau de ses deux meitous, elle entama férocement le morceau de bois qui soutenait le nid de pie, un sourire féroce sur le visage, Robina vit le mât tanguer, il n’était pas loin de tomber.

    N’attendant pas que la situation s’envenime, Rebecca Lindberg sauta de son poste, elle n’avait pas réussi à se débarrasser d’une balle de la jeune femme ? Qu’à cela ne tienne, elle utiliserait une autre méthode alors, sortant deux poignards de ses côtés, elle frappa de tout son poids sur la cuisinière qui remonta avec ses deux lames vers son adversaire, elle allait céder quand elle se déporta sur le côté pour que le corps-à-corps se rompe, elle était contre plus forte qu’elle, le combat allait être serré.

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    Tout se passe très vite, j’élimine rapidement quelques sbires mais ces derniers se relèvent systématiquement. Nous voilà rapidement submergés et comme si ça ne suffisait pas, le gaillard qui nous a mené dans ce joyeux bordel, un certain sergent Lanch, se prend soudainement une balle. La détonation raisonne fort, un tireur embusqué est à l’œuvre et si on ne se met pas rapidement à couvert, on risque à tout moment de se prendre un pruneau en pleine poire. Mais avant même de se soucier de ça, encore faudrait il parvenir à se dégager de cette masse de cadavres ambulants. Tous se relèvent, j’ai beau cogner dur avec l’Egide du Juste, ceux qui sont envoyés au tapis continuent de revenir à la charge encore et encore. Je cherche alors Yuzu du regard et à l’instant même où je l’aperçoit enfin, aux prises avec une paire d’ennemis, un tir la touche de plein fouet, traversant sa jambe, la balayant pour l’envoyer au sol. Je voudrais gueuler, laisser sortir la rage soudaine qui me submerge, mais je n’en ai pas le loisir. Car entre mon bras droit et moi même, une multitude d’ennemi continue à se mouvoir.


    - "Tirez-vous bordel !"


    Nouvelle détonation sonore, précédée d’un tir frappant. Par chance, la balle heurte de plein fouet mon bouclier, ce qui m’évite d’essuyer une blessure qui se serait probablement avérée mortelle… Le choc est tel que je suis immédiatement propulsé au sol. Pas le temps non plus de me relever que je me retrouve piétiné. Souffle coupé, j’ai l’impression d’être un foutu paillasson, j’aurais pu m’attendre à ce que l’un de ces salauds m’achève, mais étrangement, c’est comme s’ils n’avaient même pas remarqué ma présence… Quel échec, cet assaut nous aura mené tout droit au casse pipe. J’essaie de me dégager et de repérer Yuzu quand j’entends le capitaine des Glaciers ordonner les replis. Accompagné d’autres détonations, ce sont les bruits de pas qui martèlent le sol que j’entends alors que je continue à me faire littéralement rouler dessus. Qu’une solution : résister. Résister et se préparer à saisir la première occasion de me relever et de frapper un grand coup. Ma priorité étant de me frayer un passage vers Yuzu pour la récupérer.

    Feignant la mort, observant la situation d’un œil entrouvert, je vis alors le Capitaine des Glaciers tenter une approche et à mon grand soulagement, sa première entreprise fut de sauver ma camarade blessée. La jeune kunoichi hors de danger, Robina se jeta alors dans la bataille et parvint jusqu’au mât qu’elle taillada pour déloger le tireur. Une femme retomba alors sur ses pattes et dégaina deux poignards pour se lancer aussitôt à l’assaut de là Sanderienne. Profitant de cette opportunité, je me relevais alors en dégageant d’un coup de genou le pirate le plus proche. Même si mon capitaine semblait avoir engagé un duel équitable, à cet instant précis je n’en avais rien à faire… Tout ce qui m’importait à ce moment là, c’est que le tireur était désormais vulnérable.

    D’un bond rapide je chargeais alors en direction du mat, alors fragilisé par Robina, et je le frappais avec force et détermination, à l’aide de mon bouclier, telle un marteau qui enfonce un clou. Un crac sonore retentit alors et le mât s’écrasa tout droit sur les deux jeunes femmes. Par chance, la Sanderienne eut le temps de voir arriver l’épais morceau de bois. Et ce n’est que de justesse que le tireur l’évita.


    - "Tu fais moins la maligne une fois descendue de ton perchoir… Allons-y Erwolf, écrasons la vermine."


    Un brin fanfaron, bien conscient de la potentielle valeur au combat de mon adversaire, je me dis alors que je ne serais pas de trop pour seconder mon capitaine. Gardant le bouclier de Furax en main gauche, je dégainais alors l’un de mes sabres et me mis en position de garde, prêt à en découdre pour envoyer cette vermine pirate par le fond. Ou du moins y contribuer du mieux que je pourrai…
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    Un bruit de coup de feu... Une balle... Une cible... Et le drame. Emé hurlait de peur et paniquait à la vue de cette scène atroce. Le sergent Lanch venait d'être touché, mais pas que lui... Alors que ça commençait à être le panique émotionnelle pour la femme de loi, la fière Sanderrienne ordonnait de se protéger les uns envers les autres. Elle était la prochaine cible... La pauvre cocotte était terrifiée à l'idée de perdre cette fidèle amie, il était hors de question qu'un malheur lui arrive !

    Au même moment où la balle la ratait la cheffe des glacier de peu, c'était Emi qui se trouvait non loin de l'impacte de la balle. À vrai dire, la téméraire n'eut le temps que de tomber sur les fesses pour l'esquiver à son tour. La fumée émanant de la planche du à la poudre de la balle ne la rassurait pas non plus. La snipeuse d'élite savait très bien ce qu'elle faisait et ne tirait pas au hasard.

    De son tempérament ardent, Ema ne trainait pas de la patte et battait des ailes pour tirer ses deux soeurs afin de s'abriter le plus rapidement derrière le mât du navire. Emi, Ema et Emé transpiraient de devoir avoir un tel adversaire en face et encore une fois...

    EMA: C'est pas juste ! Robina se met encore une fois en danger pour nous !

    EMI: Je suis d'accord ! Mais.. comment on peut lui filer un coup de patte ?

    La plus jeune des trois réfléchissaient déjà durant l'assaut donner par la courageuse capitaine, bientôt suivit de prêt par Wes pour se confronter au terrible adversaire qui les attendait.

    EME: Nous... Nous devons nous occuper des blessés d'une part et ralentir la progression de ces étranges... créatures.

    EMI: Et comment on s'y prend le petit génie ?

    Inspirant profondément, la juge allait déblatérer son petit plan de secours.

    EME: Dans un premier temps Emi je t'invite à la chercher nos copines, nous en auront besoin. Ema, toi qui est la plus brave et combative de nous je te demanderai d'assurer ma protection pendant que je m'occupe de tirer les blessés à l'abri. Emi une fois que tu auras récupérer les poules encourage-les à se joindre dans la bataille !

    Les deux autres sœurs se regardaient entre elles et acquiesçaient. Le plan de la femme relevait tout simplement d'un plan de soutien et de défense pour garder le navire le plus sécurisé possible.

    Aussitôt dit, les trois cocottes entamaient le processus et exécutaient de manière indirecte l'ordre de la belle Robina: "Protégez-vous les uns les autres !" Des mots qui retentissaient dans le cœur des jeunes femmes se sentant encouragées par le fort caractère de la cheffe cuistot qui livrait une énième bataille pour protéger les siens. Le samurai dont la petite ninja l'accompagnait en faisait de même ! Il luttait aux côtés d'Erwolf afin de mettre fin au carnage de la tireuse d'élite.

    Durant cet échange spectaculaire et grandiose, Emi cherchait ses poules, Ema armée de sa cuillère en bois défendait Emé qui venait en soutien aux soldats à terre contre les terrifiants monstres aux plantes. Poussant son imagination encore plus loin, l'éleveuse en voyant ses camarades en difficultés se précipitaient avec ses copines vers les canons.

    EMI: Timonier ! Je vais avoir besoin de ton aide !

    Je ne m'appelle pas timonier ! J'ai un prénom mademoiselle !

    Haussant les épaules la poulette ajoutait:

    EMI: Désolée, j'ai oublié !

    Alors, de manière simple, rapide et efficace, Emi expliquait son plan relevant de la folie même ! Utiliser les petites poules trouvées sur différentes îles en les propulsant comme des boulets de canon à l'aide des mortiers... Le but étant de faire tomber une pluie de poulets sur les morts-vivants et de les contenir d'avantage et en masse.

    T'es complètement folle ma fille....

    Soupirant, l'homme souriait brièvement avant de lever le pouce en l'air.

    Mais compte sur moi. J'ai pas d'autres idées en stock pour éviter des dommages supplémentaires sur le navire ! Aide moi à le déplacer par là-bas !

    La petite poulette mettait la main à la pâte, ainsi que ses amies. Ensemble ils déplaçaient quelques canons dans la direction souhaitée ! Bien sûr, il fallait encore de quoi se défendre. Et bientôt, les unes après les autres, les petites poules se faisaient propulser afin d'attaquer violemment les plantes à moitiés vivantes.

    EMI: Feu !

    Ema et Emé n'étaient pas vraiment concentrées sur leur sœur ainée pour constater les décisions insolites de cette dernière... Leur préoccupation était bien autre avant de voir les premiers animaux tombés les uns après les autres sur les créatures. Emi en profitait à fond du fait que la tireuse ennemi était bien trop occupée par la cheffe de l'Iceberg.

    EME: Ema ! Attention !
      Ils étaient peut-être trop occupés pour me poursuivre directement, mais leur système d’alarme automatique, lui marchait très bien. J’entendais le bruit des alarmes qui se déclenchait et suivait ma progression. Puis d’un coup, je réalisai que la zone dans laquelle je venais d’arriver était déjà bruyante. Enfin, il fallut le temps que mon cerveau réalise. Je me posai alors derrière une corniche rocheuse pour observer les alentours. De cette position, je pouvais partiellement voir la zone d’où avait émané la fumée. Je vis qu’un combat était engagé entre différent navire et bizarrement aucun ne semblait appartenir à la marine. Ou du moins aucun n’était un modèle standard facile à identifier. Le combat avait l’air exaltant, mais je réussis à m’arracher à ma contemplation. Aller de ce côté ne me rapporterait rien.

      Réfléchissant à la suite, je me rendis compte que les bâtiments avait laissé place à la montagne. Je décidai de me replier dans la montagne le temps que ça se calme. Passant devant un tunnel, j'y rentrai pour mettre au sec. Puis, je me mis l'explorer. Soudain, je ne sais pas trop pourquoi, mais je fus convaincu que des gens s’était introduit dans le complexe en passant ici. J'errai quelque peu, Je dus chercher un peu, mais je finis par trouver une ouverture pratiquée à coup sabre dans la roche. Celui qui avait fait ça devait être balaise, car le mur faisait bien plus d’un mètre d'épaisseur et le triangle qui avait été dessiné était parfait. Juste trois coups de sabre. Je ne pus m’empêcher de passer ma main sur l’ouverture tant la pierre était lisse.

      Bon, j’étais à présent dans l’une des bases de la marine la plus à la pointe de la technologie, sans plan, juste par curiosité. J’avais pénétré dans un couloir, je pouvais donc aller dans deux directions différentes. Réfléchir, ne me servirait à rien. Utiliser le Haki pour éviter les marines pourquoi pas. Soudain, mes perceptions accrochèrent quelque chose ou quelqu’un et là, l’impression que tout irait bien m’envahit et me poussa à aller dans cette direction. Je ne savais pas où j’allais, mais je savais que c’était par là que je devais aller.

      L’attaque devait les avoir pris de cours avec ce point d’entrée non prévu. Et moi j’avais presque oublié que je suivais des gens assez fous pour attaquer de plein fouet une base de la marine tant cette assurance m’envahissait. Je me rendis compte que je ne faisais plus attention à l’alarme quand je vis les premiers corps. Je ne pus m’empêcher de m’approcher d’eux. Un seul coup d’épée semblait les avoir terrassés. Sentant ma présence, une main attrapa ma manche et murmura dans un dernier souffle.

      « Elle nous avait pourtant dit de nous pousser si on tenait à la vie, qu’elle était pressée. »

      Les doigts se relâchèrent et je repris ma route. Pour le coup, ça m’avait remis les idées en place. J’avais refermé un peu mon esprit et l’influence des assaillants se fit moins forte. Je me souvins qu’il y a plusieurs années un homme en armure m’avait trouvé au milieu de nulle part et qu’il m’avait battu comme du plâtre sur cette même île. J’étais maintenant plus fort et je maîtrisais le même pouvoir que lui. N’empêche, ils nous trouveraient et enverraient la grosse artillerie. Je ne devait pas traîner.

      Au détour d’un couloir, je croisai un fermier ? Oui, un fermier et sa chèvre en laisse dans les couloirs de Bulgemore. Ce n’était décidément pas une île comme les autres.

      « Bordel, elle est pas prête pour les combats ! Je devais la mettre en lieu sûr. Comment je vais justifier ça !?! »

      Pourquoi, est-ce qu’il râle avec un grand sourire ? Et pourquoi vient-il de lâcher la laisse ? Bordel, elle va vite cette chèvre. Puis pourquoi ses cornes brillent comme ça ?

      Je n’eus pas beaucoup plus le temps de réfléchir. Une chèvre à réaction me fonçait dessus pour m’empaler avec ses cornes. Heureusement que l’esquive était devenue une seconde nature chez moi, car même comme cela, je m’en sortis de justesse. J’eus même une estafilade sur les côtes. La bête s’arrêta à une vitesse impossible, ses sabots lacérant le sol. Et fonçant de nouveau vers moi. Cette fois-ci j’eus le temps de dégainé mon Wakizashi pour dévier l’attaque. La puissance de l’impact me fit perdre mon équilibre. Puis ces cornes étaient métalliques ? Comment pouvais-je encore être surpris, alors que je voyageais avec Krishna depuis des années. Je pensais que c’était juste sa lubie à lui, de cybernétiser des animaux, mais apparemment pas du tout.

      Une chèvre à réaction dans un couloir c’était vraiment une plaie. C’était comme si vous aviez quelqu’un qui tirait des boulets de canon d’un côté puis de l’autre. La saleté était vachement agile, avec une accélération et décélération incroyable. Une charge de la gauche, j’esquivai. A peine me remettais-je en position que la revoilà de la droite. Et ainsi de suite. Elle me poussait à faire des acrobatie dingue pour esquiver, car parer de front était hors de question.

      Petit à petit, je m’étais rapprocher du fermier pour qui tout allait beaucoup trop vite. Pas sur qu’il arrivait à suivre des yeux sa protégée. D’ailleurs, il fut surpris quand elle finit par l’empaler après une subtile déviation de ma part. Le temps qu’elle se dégage du corps du malheureux, j’eus le temps de lui asséner un violent coup de paume chargé au Hasshoken sur le crâne. Grand bien m’en pris, car celui-ci était métallique également. Et seul la vibration de l’attaque parvint à la court-circuitée. A force de se fritter avec les bêtes féroces de Grand Line et même du Nouveau Monde, c’était devenu un réflexe salutaire.


      Etnapalm 229f206b0ad68563dc50c5d95741feb2Etnapalm Kuroko.no.Basuke.600.1903798 Etnapalm Steamp10
      "C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"
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      -Au fait, Eva. Juste une chose.
      -Mmh ?
      -Avant qu’on soit dedans, je me sens obligée de préciser. Si tu commences à donner l’impression que tu vas me trahir et essayer de… m’empêcher de faire ce que nous sommes venues faire…

      « Détruire les cœurs ». Etna avait bien failli formuler ces mots, mais un regard jeté en arrière à l’adresse du commandant St Borough, toujours tracté par les rubans du diable à qui elle parlait, la retint de trop en révéler. Même si c’était fortement improbable, elle préférait éviter que leur otage devine ce qu’elles étaient venues faire, transmette l’information aux défenseurs par on ne sait quel moyen, et qu’ils s’organisent en conséquence. C’aurait été stupide pour vraiment pas grand-chose.

      -… je te tue, continua la pirate. Sans hésiter.

      Silence. Une menace assénée d’un ton ferme, vive comme un coup de poignard, lourde comme un coup de massue. Il fallut un moment pour qu’Haylor lui réponde, certainement mal à l’aise mais aussi… pas défiante, mais presque sarcastique :

      -Bien sûr. C’est gentil de me prévenir, du coup. Je comprends que tu préfèrerais éviter. Mais c’est un peu tard pour avoir des doutes et ne pas se faire confiance, maugréa-t-elle ensuite. Qu’est-ce que je fais, est-ce que je dois partir tout de suite pour me mettre à l’abri ?
      -Tu crois que je plaisante ?
      -Je sais que non et c’est une vraie question. Alors pas besoin d’essayer de me faire peur, je suis déjà largement assez nerveuse comme ça. Et je sens ton haki, arrête ça s’il te plait.

      Haki royal. Elle n’en avait pas l’habitude, et c’était extrêmement désagréable. Oppressant ? Pire encore. Comme si on lui extirpait les viscères, la vidait de son sang, qu’on noyait le mélange dans une marmite pour l’ébouillanter tout en centrifugeant l’ensemble pour lui donner le vertige, et une nausée atroce. Elle se sentait mourir, liquéfiée brutalement.

      Le point surprenant, c’était qua cheffe se retrouvait à l’employer de cette manière alors que ça n’était pas son genre. Un autre signe, pour qui savait les décrypter, qu’Etna n’était pas aussi sereine que ce qu’elle faisait croire.

      -Mais, reprit le diable. Je sais aussi que c’était évident que j’allais hésiter. Donc que je suis suspecte. Tu as raison de te méfier. Mais pas besoin de t’inquiéter, je ne vais rien faire contre toi.
      -Donc tu as hésité ?
      -Bien sûr que j’ai hésité, et je pense que toi aussi, répliqua l’accusée sans parvenir à sonder l’expression de sa meneuse. Mais tu vas lui obéir. Et moi aussi, puisque j'ai peur de toi. Alors même si j’aurais préféré détruire les…
      -Chhhhhhhhhhht !!!
      -… pour simplement empêcher tout le monde de s’en servir, le plan de base me convient lui aussi. Je ne veux pas mourir, je ne m'opposerai pas.
      -Vous allez mourir toutes les deux, grogna Peter qui était effectivement à l’affût de tout ce qui se disait.
      -Non, c’est vos hommes qui vont mourir si vous ne leur ordonnez pas de se replier, trancha Etna. Nous y sommes presque.

      La lieutenante de Gluttony menait personnellement la troupe des pirates dans les galeries de la montagne. Armée d’une carte griffonnée à la main avec une adresse on ne peut plus relative, Etna suivait les indications maladroites mais vérifiées de ses informateurs pour se guider dans les successions de virages anarchiques qui composaient le gruyère des galeries caverneuses de Bulgemore.

      Avec à sa suite, un groupe d’une bonne centaine et demie de zombis loyaux et encore prêts à se battre, pour la majorité des pirates et des révolutionnaires qui étaient passés devant un peloton d'exécution sans qu'on fasse grand cas d'eux. À quelques exceptions près, dont la plus notable était indubitablement Kelt le Roux, une véritable force de la nature qui ne se démarquant pas tant par une taille imposante que par une pugnacité insubmersible. Nom de famille inconnu, comme bien souvent pour les pirates qui émergeaient de la fange miséreuse des favelas les plus violentes. De son vivant, il était exclusivement connu pour sa sauvagerie sans bornes, aussi sanguin que turbulent. Il aimait se battre. Vraiment. Cela faisait plus de vingt ans qu'il ne s'encombrait plus de prétextes pour s’en prendre à quelqu’un pour déclencher une rixe. Contrairement à bien d’autres, il s’attaquait volontiers à la marine, à ses bases et à ses patrouilleurs, pour son simple plaisir, et plongeait tête la première dans le chaos qu’il créait partout où il allait.

      Un chien fou finalement capturé et abattu par le gouvernement mondial, qui faisait maintenant une pièce de choix dans la collection de Gluttony. Etna se l’était vu confié comme accompagnateur pour cette mission, et c’était un cadeau dont elle se serait bien passée. Kelt était typiquement le genre d’individu dangereux et imprévisible qu’elle détestait avoir dans la périphérie de ses plans : elle élaborait des programmes bien ficelés, et lui n’en avait cure. Pire, c’était un véritable monstre, assez puissant pour pouvoir la tuer d’un seul coup si elle baissait sa garde. La seule chose qui avait pu l’arrêter, c’était Frost, avec qui il était en compétition directe pour la place d’empereur qui s’était libérée à la mort de Toreshky. Et dans tout le nouveau monde, de nombreuses îles auraient été ravies que ce soit le Roux qui l’emporte. Parce qu'en dépit de tout, il avait su gagner leur allégeance avec ses qualités insoupçonnées.

      Heureusement, il était maintenant un zombi à leurs ordres, et n’existait plus que pour servir les intérêts du corsaire renégat.

      Ce qui avait Etna à l’emmener avec elle au lieu de le laisser avec Rebecca à garder les navires, c’était la surprenante docilité dont il faisait preuve depuis qu’elle l’avait rencontrée.

      Personne n’avait entendu le roux proférer la moindre parole depuis son retour à la vie. De tous les zombis, il était celui qui réagissait le plus étrangement à sa résurrection. Obéissant comme tous les autres, mais avec une latence allant d’une demi-douzaine à une bonne vingtaine de secondes. La majorité des revenants restaient en pleine possession de leurs moyens, à peu de choses près. C’étaient leurs souvenirs et leur sentiment d’identité qui en prenaient un coup, pas leur motricité ni leur intelligence.

      Mais Kelt restait cette épave impassible à l’œil pourtant vif qui passait son temps à vous dévisager sans jamais rien répondre, fidèle aux ordres mais toujours inquiétant à sa manière d’être et d’agir.

      Pendant leur traversée, Haylor l’avait observé interagir avec l’autre femme, Rebecca, ravivée elle aussi. Ils étaient du même équipage de leur vivant, alliés et probablement amis à leur manière quand on s'intéressait à leur réputation. Et même avec son ancienne seconde pour lui parler et tenter de le sortir de sa torpeur, il était clairement à coté de ses pompes.

      Et maintenant, il avançait sans un mot, l’un des rares muets dans la foule de zombis qui se montraient étonnamment humains dans leurs comportements : certains faisaient preuve de prudence et exhortaient leurs compères à en faire de même, d’autres étaient rongés par une appréhension qu'ils tentaient d'étouffer, tandis que la majorité hardie, ayant hâte d’en découdre, s’encourageait mutuellement à servir les intérêts de leur nouveau maître.

      Leur ardeur redoubla lorsque Etna traça, d’un mouvement de lame et du poignet, un triangle parfait dans le mur qui séparait les galeries des entrailles du laboratoire, au même endroit que Yukikurai emprunterait à leur suite quelques minutes plus tard.

      Ils étaient attendus, étrangement. Une escouade d’une vingtaine de personnes qui avaient toutes l’air parfaitement tétanisées de les voir apparaître comme ça. Etna leur intima de se rendre alors même qu’ils brandissaient déjà leurs armes, mais se ravisa aussitôt et les élimina tous dans ce qui apparut être un unique coup de sabre. Ca n’était même pas une lame d’air, et personne ne comprit réellement ce que la bretteuse venait d’effectuer.

      Ses suivants avaient juste, à nouveau, cette impression qu’elle mettait plus de temps à rengainer son arme qu’à frapper avec.

      -A quoi est-ce qu’on sert ?, demanda Haylor face à cette démesure.
      -Idéalement à rien si tout se passe bien, répliqua Pandora. Mais dans le doute, je préfère être prudente.

      Sans perdre un instant, la voleuse ressortit sa carte ainsi qu’une boussole qu’elle consulta brièvement. Elles se tenaient dans un couloir qui faisait la jonction entre deux entrepôts et plusieurs laboratoires, avec seulement deux directions qui se présentaient à elles.

      -C’est par ici, désigna-t-elle en pointant vers le nord, tout en se retournant pour faire face à l’autre direction.
      -Qu’est-ce que tu fais ?
      -Si c’est comme je pense, et je n’ai aucune de raison de me tromper, ils ont rassemblé énormément de troupes au niveau de l’entrée principale. Un comité d’accueil. Ils vont venir de par-là quand ils sauront qu'on est dedans, continua-t-elle en désignant l’accès sud du couloir. Si je détruis le tunnel, ils ne pourront rien nous faire. Et dans le meilleur des cas, ils mettront une éternité à essayer de déblayer le passage ou à nous rejoindre depuis l'autre aile du laboratoire.
      -J’aime.

      Cette fois, Etna prit le temps de dégainer son arme, de camper sur ses appuis, de brandir son sabre à deux mains, bien en arrière, pour donner un maximum d’amplitude au coup dévastateur qu’elle allait asséner : une lame d’air d’une envergure telle que tout un pan du couloir s’effondrerait sur le coup.

      Avec l’allure d’une joueuse de baseball préparant un home run, elle inspira cinq fois en bandant ses muscles au maximum, prenant une dernière inspiration avant de…

      … se faire arracher son arme des mains, avec tant de force qu’elle partit elle-même à la renverse, dos au sol, les quatre fers à en l'air.

      -STOP. On se calme pépète, c’est là que je vais aller. Et ça me ferait chier que tu casses le chemin. Alors attends que je passe avant de jouer à ça.
      -Mais qu’est-ce que… A QUOI EST-CE QUE TU JOUES ?
      -TA GUEULE, vociféra le Roux.

      Ce qui venait de briser Pandora dans sa posture, c’était Kelt. Qui avait l’air encore plus fou que d’habitude, et d’autant plus dangereux qu’il enferrait sans sourciller le sabre de la bretteuse par son tranchant, et la maintenait elle, à terre, d’une pression de sa jambe appuyée contre la poitrine d’Etna.

      Tous les zombis réagirent sur le champ pour brandir leurs armes en direction du pirate, un geste futile qui ne le fit même pas réagir. Contrairement à l’énorme boule de feu rosacée qui émana du diable et aurait fauché le roux à hauteur du torse s’il ne s’était pas dégagé instinctivement à cinq mètres en retrait : comme les tous autres zombis sous l'emprise de la plante, il n’aimait pas les flammes. C'était dans toutes les fibres de son corps.

      A cet instant, Kelt aurait très bien pu choisir de foncer dans le tas et d’exploser tout le monde. Ce qu’il aurait assurément fait si Etna ne s’était pas redressée et emparée d’un sabre fourni par un de ses soldats. Elle s'était immédiatement mise en garde devant lui, lame dressée et haki déployé. Et si elle ne comprenait absolument pas le pourquoi de cette rébellion soudaine, elle savait qu'elle devait le soumettre, tout de suite.

      -Kelt. Je ne sais pas du tout ce que tu es en train de faire, mais c’est un ordre direct. Arrête tout de suite tes conneries et retourne dans le rang. Maintenant.
      -Sinon quoi, tu veux te battre ? Vas-y. Je t’arracherais bien les couilles mais t’es pas équipée. Les dents ça marche aussi par contre. Une à une. Lentement. Et après, je t’arracherais la mâchoire et je t’enfoncerai le tout dans la gorge, avec les doigts et les orteils. Mais tu seras morte avant. D’ailleurs, ouais, ça sera un duel digne de ce nom. T’es quoi, la quatrième meilleure bretteuse du moment ?
      -GLUTTONY TE DONNE L’ORDRE D’ARRÊTER. TU DOIS LUI OBEIR, ET TU DOIS M’OBEIR.

      Encore cette horrible sensation d’être broyée par des courant d’air brûlants qui la pressaient contre le sol, songea Haylor. Mais elle n’était qu’une victime collatérale, car tout le haki de la bretteuse était dirigé vers le Roux qui s’immobilisa raide comme un piquet à la mention du corsaire.

      Son conditionnement tenait, mais il était imparfait. Un cas sans précédent et une très mauvaise surprise : ça n'était pas le moment. Et si le nom de Gluttony avait de l'emprise sur lui, le haki royal le laissait pratiquement de marbre : peut être qu'il en souffrait, mais il était trop fort, trop fier et trop teigneux pour qu'on puisse s'en rendre compte.

      Mais le pire, le plus effrayant pour la bande restait qu’à voir comment elle se tenait et le dévisageait, il était clair qu’Etna avait maintenant vraiment peur de lui. Sauf qu'au lieu de chercher le contact, Kelt sembla battre en retraite, et se ratatiner.

      Il avait juste l’air fatigué, confus, et en proie à une terrible migraine. Pendant quelques instants, il se contenta de les regarder en se rongeant un ongle. Avec acharnement. Puis, lorsqu’il s’exprima, ce fut d’une voix rauque, hachée et trébuchante :

      -Ecoute. Ferme ta gueule. Fous moi la paix. Je vais… faire ce que vous voulez. Mais à ma façon. Pas en restant comme un gentil chienchien… à attendre les ordres. Je vais leur péter la gueule. Et pour le reste. Va te faire foutre.

      Etna ne répondit pas. Pas plus qu'aucun des autres. Elle se montre tout simplement soulagée qu'il leur tourne le dos et s'élance vers le couloir sud, en direction du plus gros des marines. Parce que son intuition lui disait qu'elle ne serait pas parvenue à obtenir davantage de lui, et que vu son état, elle ne voulait vraiment pas le voir dans les parages.

      Ça faisait un monstre relâché la nature. Mais maintenant, c'était le problème des marines, pas le sien.


      *
      *     *
      *


      Mais cinq minutes plus tard, même après avoir eu à croiser le fer avec d'autres escouades de la marine, dont un lieutenant qui aurait su poser problème à quelqu'un d'autre qu'elles, la bretteuse et sa partenaire avaient toujours la désagréable sensation d'avoir assisté à quelque chose qu'elles n'auraient pas dû voir. Ni l’une ni l’autre ne comprenait ce qui venait de se passer. Mais c’était malaisant. Un zombi hors de contrôle ? Et un zombi comme lui ?

      Ce fut le diable qui rompt le silence, profitant d'une accalmie tandis qu'elles approchaient du premier des trois endroits où étaient conservés les coeurs de Pacifista. Un entrepôt.

      -Comme quoi, tu avais raison de te méfier de quelqu'un. Mais c'était la mauvaise personne. Dommage.
      -Tais-toi, s’il te plaît. Vraiment. Eva. Ferme ta gueule.
      -Hm mmh.

      Etna jeta un regard noir à son acolyte masquée, mais l’autre n’y prêta pas attention. Toutes les deux étaient de plus en plus mal à l’aise au point d’avoir frissons et courbatures en proportions croissantes. Parce que malgré la distance grandissante qui les séparait de Kelt, elles l'entendaient régulièrement, lui et sa voix et ses rugissements décuplés par toute sa hargne et son haki combatif. Depuis qu'elles l'avaient quitté, il ne s'était pas écoulé bien longtemps avant qu'il ne commence à beugler avec une violence telle que les murs en vibraient, trop souvent et beaucoup trop fort. Et à quelques reprises, les ondes tirées de ses cordes vocales s’étaient propagées jusqu’à elles en lézardant par le sol avec une violence telle qu'elles l'avaient senti jusque dans leurs squelettes. Une sensation qui perdurait encore tout le long de leur colonne vertébrale.

      En comparaison, elles ne prêtaient même plus attention à l'alarme tonitruante qui vrombissait en boucle dans la base.

      Les deux femmes se montraient d’autant plus effarées qu’elles repensaient au comportement que le zombi avait eu depuis qu’elles le connaissaient. Et qu’elles commençaient à comprendre, ou à reconstituer sa confusion et le cheminement qu’avaient fait ses pensées depuis ce temps.

      Et malgré cela, derrière son masque, la sorcière ne pouvait s’empêcher d’afficher un sourire ironique en pensant à l’exploit que le Roux venait de réaliser. Même si c’était un monstre et un pirate de la pire espèce, qu’elle aurait immolé sur le champ si c’était de son ressort, ce qu’il venait de faire était admirable, et unique. À sa réputation, elle supposait qu'il y avait quelque chose en lui qui l'incitait à se rebeller envers et contre tout, même devant la plante zombifiante.

      Mais tout aussi impressionnée qu’elle pouvait être, elle gardait à l’esprit que c’était avant tout une vraie catastrophe. Et à y repenser, elle n’était pas sûre que le marine qu’elle tractait à sa suite, toujours ligoté de pied en cap par ses rubans écarlates, s’en soit bien rendu compte.

      -Euh, pardon. Commandant? Au cas où vous auriez des doutes, sur ce qui vient de se passer. Nous ne faisons pas semblant. Kelt, on ne le contrôle plus. Vous devriez vraiment ordonner à vos hommes de fuir sur le champ.

      Pas de réponse. Elle le sentit se figer, mais sans autre réaction. Comme si le marine préférait s’emmurer dans le silence que d’interagir avec ses geôlières. Ou peut-être, plutôt que de considérer sérieusement d’écouter leurs conseils. Si ça se trouve, il se bloquait le cerveau pour ne pas céder à la tentation d’accepter le moindre mal. Et mieux à y réfléchir, c’était même très probable. Ce qui l'exaspéra.

      -Commandant, vous êtes un pur crétin. Ils vont tous mourir simplement parce que vous êtes trop têtu pour sonner la retraite. Il va y avoir énormément de morts, et ce sera de votre faute.
      -Vous vous foutez de ma gueule ? C'est vous la salope qui l'avez amené là et qui êtes très contente qu'il fasse exactement ce que vous espériez. Si vous vouliez qu’il n’y ait pas de morts, vous auriez mieux fait d’écouter votre conscience AVANT de venir attaquer un labo de la marine.  Vous êtes complètement conne, ou quoi ?

      Elle ne répliqua pas. À en voir sa rebuffade, elle n'avait pas vraiment apprécié les compliments obtenus, d’autant plus qu’ils étaient valides. A sa manière, elle accepta de les digérer tout en leur regrettant une sale amertume.

      Etrangement, ce fut le commandant St Borough qui reprit la parole.

      -Libérez-moi. Je dois aller les aider. Laissez-moi y aller. Je peux au moins faire ça.
      -Bien sûr que non. Regardez Etna. Vous n'avez rien pu faire contre elle. Il est au même niveau, sauf que lui ne retiendra absolument pas ses coups si vous le rencontrez. Qu’est-ce que vous allez faire, à part vous mourir en même pas dix secondes ?
      -…
      -Alors laissez tomber. En fait, vos hommes vont fuir même si vous n'en donnez pas l'ordre. Sauf qu'il y aura beaucoup plus de morts avant qu'ils ne comprennent. À moins que vous ne donniez l'ordre.
      -Hors de question.
      -Alors problème réglé.
      -Non. Libérez-moi et laissez-moi au moins leur venir en aide.
      -Etna ?
      -Elle a tout dit et je n'ai rien à rajouter, adressa la pirate à l'officier dans un ton exécrable. Vous donnez l'ordre ou vous fermez votre clapet. Ce sont vos seules options.


      *
      *     *
      *


      D’un simple mouvement de bras, Kelt balança de travers un tir de Pacifista qui lui avait été adressé. Le laser s’écrasa contre un mur en éclatant la paroi protectrice et la roche en deçà, mais lui ne sentit rien du tout. Ce qui le rassura grandement : beaucoup de choses avaient changé, mais pas ça. Il avait le cuir dur, et la carapace de haki rougeoyant qui le recouvrait – aussi roux que ses poils et que ses tâches de rousseur – n’était que la cerise sur le gâteau. Les explosions, ça n’était qu’une piqure.

      Alors il s’avança, loin de l’étrange gorille mécanisé qu’il venait de soumettre en lui tordant les bras jusqu’à rompre ses os, pour se projeter en direction du robot de combat à l’effigie de Bartholomew Kuma.

      Et de la trentaine de marines qui se tenaient en retrait derrière lui. Tous se ratatinèrent de terreur, chacun à sa façon, quand il les regarda. Et lui ne trouva rien de mieux à faire que de les exhorter à reprendre courage et à tenter leur chance : même s’il était encrassé et que ça le démangeait de cogner des mâchoires, ça restait tout de même beaucoup plus agréable d’exploser des marines quand ils se battaient réellement.


      ALLEZ ! FAÎTES PAS VOS PETITES PUPUTES QUI SE CHIENT DANS LEURS BOTTES, VOUS ÊTES DES SOLDATS DE LA MARINE, LES HEROS DE LA PLANETE. ET VOUS ÊTES  SURTOUT PLUSIEURS CENTAINES DE CONNARDS A DEFENDRE CE LABO CONTRE UN PAUVRE PETIT PIRATE SOLITAIRE QUI VOUDRAIT TOUT DETRUIRE, ALORS QU’EST-CE QUI PEUT MAL SE PASSER ? JE SUIS UNE SUPERNOVA, VOUS DEVRIEZ TOUS ETRE A VOUS BOUSCULER POUR VOULOIR ME CREVER ! ET MOI J’ATTENDS QUE CA, QUE VOUS ME RENDIEZ LES COUPS ET QUE JE FINISSE A PISSER DU SANG PAR LA GUEULE ET LES YEUX EN DEVANT PORTER MES TRIPES EN BANDOUILIERE PARCE QUE VOUS AUREZ REUSSI A M’OUVRIR LE BIDE ! ALORS UN PEU DE NERF, LES MOUETTES, C’EST L’HEURE DE MERITER VOS SALAIRES !


      Plusieurs balles l’atteignirent sans nullement le ralentir, de même qu’un duo de grenades qui vola à sa hauteur et qu’il dépassa avec une expression infiniment plus joviale que celle qu’il affichait il y a une minute. Ce genre de situations suicidaires, ça le connaissait bien, et il les retrouvait avec plaisir. D’autant plus qu’il n’avait aucune idée d’encore combien de temps il en aurait l’occasion.


      ET VOUS SAVEZ POURQUOI JE M’EN BAS LES COUILLES, QUE VOUS PUISSIEZ ME CREVER ?

      PARCE QUE JE SUIS DEJA MORT, BANDE DE MERDES.


      Il n'était plus très sûr. Il savait qu'il était devenu encore plus fou qu'il ne l'était de son vivant, ça ne faisait aucun doute. Et pourtant, il se sentait plus lucide que la majorité des gens qu'il avait observé au cours des dernières semaines, et qui ne se rendaient même pas compte de leur terrible condition d'esclave.

      Même pas Blast, qui avait toujours eu dix coups d'avance sur tout avec son haki de l'empathie. Si perspicace. Si prévoyante.

      Mais cette fois, c'était lui qui savait et qui comprenait ce que lui murmuraient ses tripes. Ça, ou bien il était vraiment fou.

      Mais à ce stade, avec un bras plongé dans la carcasse d'un pacifista fendu en deux et la mâchoire d'un misérable caporal logée dans son autre main, il ne s'en souciait plus. Il allait juste se battre et les tuer jusqu'à plus soif.


      *
      *     *
      *


      -ET MERDE !

      Blast hurla de douleur et de frustration en sentant la lame de Robina lui déchirer le bras. Depuis deux minutes, elle enchaînait méthodiquement les attaques contre les deux autres bouffons, imposant son rythme effréné aux chasseurs de primes qui avaient toutes les peines du monde à se défendre et pratiquement aucune fenêtre pour lui porter un coup. Comme une machine de mort, elle multipliait les coups de surin à une cadence infernale, faisait preuve d’une mobilité qui la soustrayait systématiquement à leurs attaques piteuses, ne ralentissait jamais et fatiguait encore moins.

      Et tout ça, c’était avant qu’il ne devienne évident pour Wes et Robina qu’elle lisait leurs intentions et anticipait leurs réflexes avant même que les situations qui en étaient à l’origine ne se soient présentées.

      Par deux fois, elle avait pris possession des mouvements de Wes en lui coinçant un bras pour le repositionner sur la trajectoire des lames de Robina, profitant à chaque fois de l’occasion pour lui planter un coup de poignard sans chercher à faire autre chose que de l’affaiblir : pour l’instant, il lui était suffisamment utile dans le rôle d’obstacle vivant dont elle pouvait abuser pour qu'elle n'ait pas envie de l'éliminer. En se servant activement de lui, elle empêtrait les actions de Robina.

      Ca aurait dû être ça, du moins.

      Et maintenant, la voilà qui se faisait lacérer un triceps sur toute sa longueur juste parce que quelque part à des kilomètres de là, Kelt venait d’entrer dans une véritable folie furieuse qui happa son attention, eut le malheur de l'inquiéter et la distraire, et la désarçonna suffisamment pour que Wes, la sentant lâcher prise, en profite pour se jeter sur elle et lui asséner un prodigieux coup de boule. Et juste après, sa capitaine, qui ne rata pas l’occasion pour essayer de lui arracher un grand bloc de chair avec ses techniques de bouchère assumée.

      Sur un réflexe éclair, Blast se dégagea avant que l’autre n’ait le temps de lui prélever tout son muscle sérieusement tranché.

      Et malgré la douleur indicible qui lui traversait le corps, Blast restait intensément troublée par ce qu’elle venait de ressentir à cause de Kelt.

      C’était comme un coup de tonnerre, ou plutôt un séisme qui s’était imposé de plein fouet à l’esprit de tous les possesseurs d’un haki perceptif qui se trouvaient sur Bulgemore ou dans ses environs.

      Et c'était pire pour elle, vu qu’elle connaissait le Roux. Quelque chose venait de l’exciter comme jamais, sa soif de sang usuelle étant comme décuplée par une sensation de détresse qu’elle ne lui avait jamais connu.

      Quoi que… jamais perçu, un souvenir élusif lui murmura que ça n’était pas exactement le cas. Mais sans pouvoir mettre le doigt dessus, et avec deux adversaires qui exigeaient toute son attention, elle ne s’attarda pas sur cette brève sensation.

      Rageusement, elle lança l’un de ses poignards sur Erwolf qui échoua à le dévier à temps, puis porta la main à sa ceinture pour en décrocher une toute petite bourse qu’elle lança en direction de ses deux ennemis. Un mélange de poudres d’aluminium et de potassium qui explosa dans une déflagration tonitruante et un flash aussi soudain que prodigieux quand elle tira dessus lorsque le projectile arriva au bout de sa course.

      Peut-être qu’ils avaient crié en prenant le choc de plein fouet, mais c’était impossible à savoir. Même Blast, qui savait pourtant à quoi s’attendre, était devenue pratiquement sourde tant la détonation avait été brutale.

      Sourde mais pas aveugle, elle.

      Reby leva une nouvelle fois son arme, pour en finir. Cette fois, la chieuse aux deux meitou allait avoir du mal à se protéger de ses balles.

      C'est du moins ce qu'elle se dit avant de partir à la renverse, frappée en plein visage par une succession de projectiles colorés qui déboulèrent du ciel en caquetant furieusement de peur.

      Des cocottes.

      Une pluie de cocottes.
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      Robina ne voyait rien, elle n’entendait rien, elle était complètement perdue là où elle se trouvait, le problème était que c’était son adversaire qui venait de lui jouer ce sale tour. Elle s’attendait à une attaque à tout instant, la femme avait montré une grande facilité pour prévoir les mouvements de ses deux adversaires, presque toutes les attaques qui lui avaient porté Wes ou elle s’était soldée par un échec, mise à part la dernière. Elle ne comprenait pas exactement pourquoi, mais la femme qu’elle avait perdue de vue arrivait toujours à se servir de bouclier de l’autre, lui permettant de jouer avec eux, sa première blessure avait été longue à infliger.

      Un des poignards de la pirate s’était planté dans l’épaule droite de la jeune femme, elle aurait des semaines à rester au lit, sous la supervision de Apolo, pour s’en remettre. Elle attrapa le manche de la lame et tira, créant une douleur encore plus grande que si elle était restée à la même place. Elle hurla, de douleur, de frustration, Coupe-faim tomba de sa main, elle aurait voulu le ramasser, mais elle ne pouvait pas avec la bombe aveuglante et sonore que venait de lancer la tireuse. La cuisinière serrait les dents, elle voulait se débarrasser de cette situation qui devenait dangereuse, beaucoup trop pour elle et les Glaciers, qui n’étaient pas prêts pour un tel affrontement.

      Les poules des sœurs Niwatori firent diversion pendant que la Sanderrienne, ainsi que son binôme Wes, reprennent leur esprit, elle se secoua la tête pour aider à mieux voir. Elle ne pouvait toujours pas entendre, pas même le son de sa propre voix, cependant, elle put voir la plaie béante qui s’ouvrait à ses côtés, la femme était dangereuse, beaucoup trop pour la laisser en vie, cependant, est-ce que la chasseuse de primes pourrait l’arrêter ?

      Wes, vous allez bien ?

      Elle avait tenté de parler, elle avait réussi, mais elle ne pouvait s’entendre que parce qu’elle savait ce qu’elle disait, elle n’entendait toujours rien, cela devait être pareil pour lui. Elle lui fit un grand geste du bras gauche, Libertalia prolongeant son bras, elle avait plus de portée et prenant plus de place dans sa vision, elle capta son attention. L’idée à communiquer était la retraite, malheureusement, l’homme ne comprit pas ce que voulait dire sa commandante, il partit de nouveau à l’assaut, droit vers la tireuse qui se jouait d’eux depuis le début.

      Prise dans un combat, perdu d’avance, contre une poule de combat lancée par les filles Cocottes, la femme qui avait une souris sur l’épaule se débarrassa de son adversaire, non moins coriace, en lui donnant un bon coup de poing. Sentant le coup venir grâce à son mantra, la pirate fit un pas de côté, roulant derrière le samouraï de Wano, mettant l’homme entre les deux femmes. Elle sortit un pistolet à dial, simple, il suffisait d’appuyer sur la détente et de recharger d’une balle pour tirer de nouveau. Déjà le plomb fusait vers elle, en pleine tête, si elle ne faisait rien, elle finirait comme toutes ses anciennes victimes.

      La jeune femme aux longs cheveux blancs n’y arriverait pas, elle le savait, voyant sa vie défilée devant ses yeux, elle se revit à Cocoyashi, à Sanderr, ses amis, ses parents, ses ennemis… Tant de monde, qui seraient triste, dévasté, heureux d’apprendre sa mort, elle voulait vivre, le plus longtemps possible, réussir son objectif, devenir la meilleure dans son domaine. Quant une poule frappa la jeune femme aux cheveux blancs sur le crâne, la faisant tomber au sol, la balle fusa pour faire exploser le crane d’un pirate zombi derrière.

      Elle ne devait pas relâcher son attention, le zombie plantaire était encore plein de ressources, malgré sa blessure au bras qui l’incapacitait. Cependant, la capitaine des Glaciers devait faire quelque chose pour mettre en échec les pirates, et réussir à s’enfuir, la situation était trop dangereuse.

      *
      *     *
      *
      Kelt était déchaîné, ici parlait la fureur qui était en lui depuis maintenant des semaines, tout ce temps a passé sous les ordres de Gluttony. Il avait courbé l’échine, écoutée ce qu’on lui disait sans rien dire, tentant vainement de faire sortir Blast de son lavage de cerveau, il n’avait pas réussi. Il devait évacuer cette frustration et pour ça rien de tel qu’un bon bain de sang, il était doué pour ça, ça le calmerait. ecrasant le cœur du pacifista qu’il avait en main et utilisant la mâchoire du caporal tel un boomerang, il fit sauter une tête de plus d’un soldat avec l’impact de l’os infusé de fluide.

      Aller ! Venez, bande de nazes ! J’ai pas que ça à foutre que de vous attendre pendant quinze ans ! Si c’est pas vous qui venez à moi, c’est moi qui viendrais à vous !

      Mêlant les gestes à la parole, le Roux prit un puissant appui sur sa jambe et bondit sur la masse de marines qui s précipitaient vers lui, tout en essayant de le garder à distance, utilisant les pacifistas comme bouclier. L’homme était beaucoup trop puissant pour cette partie du monde, il aurait dû se trouver plus loin, sur le Nouveau Monde, à tenter de récupérer son trône perdu. Au lieu de cela, un ancien corsaire en avait fait son pantin, malheureusement pour lui, la marionnette venait de briser ses fils et elle arrivait à marcher toute seule.

      Les explosions de poudre se multiplièrent autour de lui, les balles le percutant, le chatouillant à peine dans son armure intégrale de fluide, il se fichait complètement de ces moucherons. La colère d’avoir tout perdu restait présente néanmoins, il ne pourrait jamais retrouver son équipage, ses amis, ses compagnons, même s’il sortait d’ici. Il était mort, et il ne savait pas combien de temps il resterait en vie sans le contrôle de son nouveau maître.

      C’est tout ce que vous savez faire ?!

      Il appelait à quelque chose de plus gros, de plus puissant, quelqu’un qui pourrait le stopper dans sa folie, qui pourrait le vaincre, pour qu’il arrête d’être enchaîné. Il continua son chemin, le couloir tournait vers la gauche, un laser de pacifista voulut le stopper, mais d’une frappe du tranchant de la main, il dévia l’attaque, comme si elle n’existait pas. Il attrapa la gueule du cyborg avec les mains avant de la brouiller d’une simple pression, le nombre était là, mais pas la force de frappe. Il en voulait plus, il lui fallait plus, plus de morts, plus de sang, de son sang et du leur, pour finir dans un grand feu d’artifice.

      *
      *     *
      *
      Rebecca Lindberg, dite Blast, entendit de nouveau le Roux, son ancien capitaine, celle qui lui avait montré une voie vers la grandeur, devenir empereur, avec elle en tant que bras droit. Il se trouvait à des centaines de mètres d’elle, pourtant, elle pouvait l’entendre comme s’il était à côté, sa rage résonnait sur l’île entière. Elle frappait en chœur avec quelque chose à l’intérieur d’elle, elle aussi une rage vrombissait, comme un essaim d’abeilles qui ne s’arrêtait jamais. L’écho de la rage du Roux fit remonter celle de sa seconde, la perte de leur liberté, les semaines d’effort de Kelt à essayer de la ramener à la raison.

      Le nombre de fois, où ils avaient failli se faire prendre, l’homme était loin d’être un parangon de patience, pourtant pour elle, il avait tenté tout ce qu’il pouvait pendant un long moment, malheureusement, rien n’y avait fait. Et de découvrir cela, d’ouvrir les yeux sur ce qu’il avait fait pour elle, malgré son tempérament, lui fit comme un déclic, son capitaine avait besoin d’elle, elle ne devait pas le laisser en arrière.

      -Olivette, c’est l’heure d’aller donner un coup de main à ce gros bêta de Kelt. Et de lui dire merci, je crois bien que pour une fois, c’est moi qui lui en dois une.

      Elle enfonça son chapeau sur sa tête, passant derrière la cuisinière alors que l’homme au bouclier tentait de l’avoir au creux des reins par une frappe vicieuse. Le disque d’acier fut paré par la sabreuse, qui se défendait plutôt bien, si le combat avait duré plus longtemps, il aurait été en désavantage, mais ici, un repli tactique s’imposait.

      -Désolé mes chéris, mais je vais devoir vous laisser. Le devoir m’appelle.

      Sans laisser le temps aux deux chasseurs de primes qui se battaient contre elle jusque-là, elle sauta du brick pour suivre les traces de pas dans la neige qui commençaient déjà à s’effacer. Elle devait retrouver son abruti de capitaine pour lui dire merci de lui avoir rendu son libre arbitre, parfois la rage, ça avait du bon après tout.
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      Douleur, voilà le maître mot de cet assaut qui aura très vite tourné au fiasco. Pour la première fois de ma vie, je me retrouve face à un adversaire qui m'est tellement supérieur qu'il joue carrément avec moi. Entaillé de toutes parts, je me retrouve à chercher la faille sans pouvoir la trouver, appuyant Robina comme je le peux, haletant comme une vache qui rend ses derniers soupirs à l'abattoir. Les hommes de l'ex Corsaire sont d'un tout autre niveau.. alors c'est ça la Route de Tous les Périls ? Pas le choix mon bon Wes, va falloir t'accrocher, puisqu'il est absolument hors de question de crever ici. Je me relance à l'assaut, éliminant les deux sbires sur mon passage d'un puisse coup de bouclier, mais à l'instant même ou je m'apprête à porter une attaque à ma cible, cette dernière esquive avec vitesse, là encore comme si elle devinait la moindre de mes intentions, puis elle me surine le mollet droit. Je recule pour me placer non loin de mon capitaine, bouclier vers l'avant pour me protéger d'un éventuel jet de couteau. C'est alors qu'un truc nous file en pleine poire à vive allure, je ne réalise que trop tard de quoi il s'agit. L'objet explose alors et j'ai tout juste le temps de faire un mouvement qui relève du réflexe surhumain et qui me surprend moi même pour me protéger de l’Égide du Juste. Malheureusement, la détonation est trop forte...

      Genoux à terre, je ne vois plus rien.. je n'entends plus rien... Juste ce sifflement qui me tabasse les tympans. Juste cette sensation de froid mordant sur ma peau, cette odeur nauséabonde, mélange de poudre et de cadavre pourrissant. Je continue de souffler, essayant de tenir et de garder la tête haute malgré notre cuisant revers, malgré la douleur lancinante qui provient de chacune des blessures infligées par notre ennemie. Ma vision revient peu à peu, mais c'est pas encore ça... J'arrive à apercevoir Robina qui me demande quelque chose, qui semble demander si ça va... Difficile à dire. Je la vois alors agiter son sabre d'abordage. Est-elle en train d'ordonner d'intensifier l'attaque ? Très peu probable, même si elle semble avoir certaines capacités pour le combat, cette fois-ci, l'adversaire est d'un tout autre calibre que ces bouseux d'Avengers. Non, son geste ne peut signifier qu'une seule chose : la retraite. J'hoche alors la tête dans sa direction pour tenter de lui dire que j'ai compris son intention. Mon regard se tourne alors vers notre ennemie. Le semblant de raison qui me reste me hurle de fuir pour ma vie... Mais mon honneur, lui, est d'un tout autre avis. Au fond, est-ce qu'il s'agit vraiment d'honneur ? Est-ce qu'on ne serait pas sur une bonne dose de bêtise plutôt... Yuzu est derrière, en lieux sur, le plan du capitaine semble être la seule option viable et pourtant j'ai quelques doutes sur nos chances du succès. La tireuse ne nous laissera pas nous échapper comme ça, elle qui se joue de nous depuis tout à l'heure. Oh et d'ailleurs, je meurs soudain d'envie d'aller effacer le sourire satisfait du visage de cette pétasse.


      - "Et puis merde... Ça s'tente..."


      Au fond, si c'est mon heure... Ben c'est mon heure. Au moins je ne mourrai pas abattu comme un chien en courant vers le navire pour m'échapper. Non, si l'aventure s'achève ici pour moi, alors je mourrai en guerrier. Grand soupir en songeant à mes probabilités de succès... Je m'élance alors, Égide du Juste en avant, fracassant le crane des quelques malheureux qui se trouvent sur mon chemin avant de frapper de toutes mes forces en direction de leur lieutenant. Sans surprise, cette dernière esquive d'un bond majestueux, avant de se jeter sur moi avec un sourire malicieux. Nouvelle entaille à la cuisse gauche qui me fait grimacer de douleur, mais ma rage et ma honte parviennent à estomper ma souffrance un court instant. J'arrive même à lui porter une attaque, la frappant aux côtes d'un coup de poing bien placé. Léger regain de confiance, je tente alors de lui porter une seconde attaque avec mon bouclier, mais elle me prend de vitesse et me plante un coutelas dans le bas ventre, ce qui me stoppe net. Le retirant d'un trait, elle tente alors de me porter une attaque au niveau du torse, mais je parvient à contrer avec mon bouclier avant qu'elle ne m'envoie un coup de pied qui me mets au sol. Je m'attendais à recevoir le coup salvateur et au lieu de ça, voila qu'elle tire sa révérence, invoquant je ne sais quel devoir qui l'appelle ailleurs. Enfin une once de chance dans tout ce merdier.

      Je me relève tant bien que mal, les yeux rivés sur le paysage enneigé par lequel notre adversaire vient de disparaitre. La suivre dans cet enfer pour tenter de l'arrêter ? Même si j'en crèverais d'envie, je sais que nos chances de succès sont assez minces. Je regarde alors Robina et devine qu'elle aussi à baissé les bras quand à l'arrestation des gros bonnets envoyés par l'ex-Glutonny. Le retraite semble être notre seul coup jouable, je tourne les talons pour me diriger vers le navire et quitter cet enfer, tout autour de nous continuent à s’amasser ces espèces de zombis difformes et je prends un malin plaisir à évacuer ma frustration en les envoyant en enfer à grand renfort de bouclier. Me vient alors une petite idée lorsque j’aperçois l'un des canons du navire à travers une brèche dans le pont. On ne peut certainement pas gagner contre eux, mais si on peut les handicaper ne serait-ce qu'un peu... Je me dirige alors vers ladite brèche et passe un court instant sur le pont d'artillerie inférieur. Bien entendu je suis accueilli par quelques uns des charmants lurons avec leur plante sur le front, et une fois éliminés (du moins jusqu'à ce qu'ils se relèvent encore et encore...), j'essaie de tourner le canon vers le fond du pont d'artillerie. Mais la douleur est trop grande, je peine déjà à me mouvoir et à me battre, alors déplacer un canon... Je saisis alors une lampe à huile à proximité, et sans attendre que les sbires se relèvent pour demander un match retour, je lance mon projectile un peu plus loin au niveau des caisses de munitions...


      - "Tirez-vous ! Vite !"


      Je remonte sur le pont avec beaucoup de difficulté et me mets à courir en direction de L'Iceberg, croisant le regard interrogateur de mon capitaine, qui comprend immédiatement ce qui se passe quand une série de détonation raisonne depuis le cœur du navire adverse. Éperon dégagé, je m'écroule d’épuisement contre le bastingage, regardant le vaisseau ennemi prendre feu, ses quelques réserves de poudre explosant. En parlant de poudre, au vu du merdier dans lequel les navires pirates se sont enchevêtrés, alors l'incendie ne tardera probablement pas à se répandre et à envoyer leurs embarcations par le fond. Et c'est avec un sourire faussement satisfait que je tire à mon tour ma révérence, fermant les yeux doucement, sur une dernière vision de l'île de Bulgemore et le fiasco monumental qu'elle représentera pour moi à l'avenir... J'entends alors la voix de Robina raisonner derrière, le capitaine n'a pas dit son dernier mot et ne compte pas baisser les bras tout de suite. Je rassemble ce qu'il me reste de forces pour me retourner, Égide du Juste en main, résolu de me battre tant que je tiendrai debout.
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      Emi en voyant cette pluie de cocottes ne put s'empêcher d'afficher un petit rictus satisfait.

      EMI: FEU !

      Et voilà encore une poule qui venait de prendre son envol en jacassant de peur, les larmes aux yeux et ne sachant comment atterrir... Légèrement fâchée, la cadette du trio vint lui donner une petite tape sur son épaule pour attirer l'espace d'un court instant son intention.

      EME: Emi Niwatori ! Si vous ne cessez d'user d'un stratagème aussi nocif pour vos animaux de compagnies, je ne vais avoir d'autres choix que de vous coller un procès !

      EMI: Oh t'inquiète pas ma soeur ! Y'en a plus de toute façon, elles sont toutes éparpillées sur le navire.

      Rétorquait la poulette téméraire comme si tout cela était normal. Au moins, à l'aide de la deuxième de la portée - Ema - elle réussissait à donner un coup de patte au reste de l'équipage. Mais, n'ayant plus de munitions et voyant sa capitaine et Wes en grand danger, l'éleveuse de poules ne put s'empêcher d'avoir une autre idée...

      Bon, on a fait tomber la pluie de poulets, maintenant place au boulet humain !

      Soupirante et exaspérée, cette fois-ci c'était la commis de cuisine qui reprenait le flambeau de la femme de loi.

      EMA: Non mais t'es pas sérieuse !? C'est pas le moment pour tes conneries !

      EMI: Regarde mieux sista ! Tu vois bien qu'ils ont besoin de mains supplémentaires.

      Surenchérissait-elle toujours en mode peace and love. Alors, la poule mania numéro une ne laissa pas le choix à ses deux autres soeurs. Elle s'installa confortable dans le canon avant d'hurler pour la énième fois de faire feu ! La voilà qui pratiquait le vol, mais comme ses petites camarades l'atterrissage était un problème encore non résolu. M'enfin, c'était Emi, sans aucun soucis. Ca passe ou ca casse.


      Pendant le temps que la plus téméraire du lot jouait à être un boulet de canon en chantonnant "I believe I can fly" afin de venir en soutiens le plus rapidement possible à sa capitaine et au samurai, les deux autres cocottes sa hâtaient pour aller récupérer les blesser tout en défiant les quelques zombies du bateau. Eme servait de bouclier avec son gros livre sur les droits des défenses de la cause animal, tandis qu'Ema renvoyait les assauts à coup de sa grand cuillère fait de métaux. Avec les évènements passés les trois filles s'équipaient déjà un peu mieux pour pouvoir voguer à travers les mers.

      Mais, une drôle de sensation continuait à leur donner des frissons dans le dos. Les Supers Cocottes à court de temps pour en discuter entre elles, pensaient chacune dans leur coin que cela devait être le fruit de leur imagination. Un pressentiment qui n'annonçait rien de bon et elles étaient très douées pour ça.


      Emi finissait par atterrir sauvagement sur un pauvre zombie non loin de Wes. Au moment où elle rejoignait la bataille, la snipeuse adverse mettait fin au combat sous prétexte qu'elle avait mieux à faire. Elle n'osait surtout pas avouer qu'elle avait eu peur de l'éleveuse de poules et préférait s'enfuir face à sa charisme légendaire. Elle qui pensait enfin pouvoir avoir usage de son fouet de dressage face à un adversaire à sa taille, elle était déçue de la voir fuir. Emi assénait encore un bon coup de pied à se truc à moitié mort histoire d'être sûre qu'il ne se relève pas de si tôt avant de demander:

      EMI: Vous allez bien tout les deux !?

      Robina comme le samurai semblaient tout deux un peu sonnés. Rien d'étonnant au vu de la petite explosion précédente...

      EMI: Emi Niwatori au rapport capitaine ! Mes soeurs s'occupent des blessés et des zombies restant. Quant à moi je suis venue en renfort !

      Elle se mettait au garde à vous prête à recevoir les prochains ordres, bientôt suivit par sa petite armée de poules qui imitaient leur maitresse favorite. Elles aussi étaient légèrement sonnées, mais la raison était tout autre !
        Jetant un dernier regard à la chèvre des enfers qui avait été créé ici et à son maitre, son fermier, je repris ma marche dans les couloirs. Soudain un cri, un grognement de bête féroce retentit en provenance de l’autre côté du couloir. Celui que je n’avais pas pris. C’était le genre de son émit par des créatures que l’on préférait éviter. Sans doute ma perception avait-elle remarqué le danger sans que je m’en rendisse réellement compte. Une chose était sûre, je n’avais vraiment plus envie de changer de direction.

        Je révisai mon jugement quelque instant plus tard, en découvrant des Pacifista détruits et d’autres soldats morts. Une vague de soif de sang me parvint de nouveau de là bête et je me remis à marcher d’un bon pas.

        Soudain, j’aperçus un groupe relativement nombreux qui stationnait devant moi. Je fus assez surpris, car mon empathie m’indiquait seulement trois personnes. Je ne comprenais pas. Ce que mes yeux et mon observation me disait était totalement différent. Je vérifiai deux fois en fermant et rouvrant les yeux pour voir si mes deux visions concordaient, mais hélas non. Je n’avais pas temps à perdre en veine réflexion. Le monde était plein de chose incompréhensible, comme les fruits du démon, ou encore cette chèvre de combat.

        En me rapprochant je me rendis compte que leur mouvement était bizarrement lent. Je mis ça sur le compte de nouveaux prototypes. Enfin pour des prototypes, ils étaient relativement nombreux.

        A deux mètres d’eux, je remarquai, qu’ils avaient tous une plante qui leurs sortait du crane. Cependant, eux ne semblèrent pas réagir à ma présence. Au culot, je décidai de me faufiler. Faisant appel à ma marche la plus discrète, je tentai de réduire ma présence. Puis je commençai à marcher au travers du groupe. D’abord nerveusement, puis de plus en plus tranquillement plus j’avançais. J’étais une véritable ombre, aucun de ses humains, plus humains ne réagit à mon passage. Soit, ils ne me voyaient pas, soit, ils n’avaient pas reçu l’ordre de m’attaquer. Ou alors, j’étais vraiment devenu le fantôme No-Body, que personne ne voit arriver et personne ne peut toucher.

        - … chemin ?
        - Seulement si vous me libérez, pour que j’aille aider mes hommes !
        - Mais tu es chiant à la fin. C’est non !
        - Dis par où il faut aller. Si tu ne veux pas aggraver ta situation !
        - Non !
        - Raaaaah !
        « Vous cherchez le chemin pour aller où ? Je vous avoue que moi aussi je suis perdu. Huhuh ! »
        - Mais depuis quand il est là celui-là ?
        « Bo pas très longtemps vous savez. »
        - Tu es qui d’abord ?
        « Je ne suis personne. Enfin, no-body plutôt. C’est la même chose, ‘fin pas vraiment. »
        - Ok petit comique, tu vas faire ce que je te dis et tout ira bien ! Rentre chez toi et laisse nous tranquille !

        Je ressentis une vague d’énergie provenant de celle qui semblait être la cheffe. Celle qui avait un sabre, des cheveux rouges et un charisme fou. A cette distance, il me sembla reconnaitre une aura semblable à celle de Ragnar.

        « Ha, mais justement. Je suis ici, car depuis tantôt je sens que tout va bien se passer. Je crois que je suivais la source de ce sentiment…
        Je suis confus, je n’ai pas fait spécialement attention au chemin que je suivais, obnubilé par votre présence. Du coup, je ne saurai pas rentrer chez moi. Désolé. Je pourrais à la place vous aider à trouver ce que vous cherchez ? »


        Bien que la situation soit bizarre, j’avais envie d’aider cette femme. Une partie de moi savait que son aura y était pour quelque chose, car une autre partie de moi sentait qu’elle était redoutable. Mais la curiosité l’emporta. J’étais dans la base de Bulgemore berceaux de la technologie. J’avais envie de voir ce qu’elle renfermait, de voir les projets secrets de la marine. Peut-être même de voler quelque chose d’utile à la cause. Tout cela fit que bien qu’étant dans une base de la marine, en pleine attaque, que le danger était partout. J’avais proposé mon aide à ce drôle de trio.

        - Hahaha ! Tu sais qui je suis ?
        « Nope ! »
        - Tu sais où tu es ?
        « Ça oui, dans les entrailles de la base de la marine sur Bulgemore. »
        - Aide moi à me libérer et je ferai oublier que tu as commis une grave infraction.
        « Nope ! J’aide pas les mouettes, moi. »
        - Quelle drôle de bonhomme tu fais, Nobody.


        Etnapalm 229f206b0ad68563dc50c5d95741feb2Etnapalm Kuroko.no.Basuke.600.1903798 Etnapalm Steamp10
        "C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"
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        -Bon alors si c’est pour jouer aux cons on va éviter, s’énerva Etna. Dis moi qui tu es et ce que tu viens faire ici. Ou rentre chez toi et ne nous traîne pas dans les pattes. Au cas où tu n’as pas remarqué, je n’ai pas de temps à perdre.
        -D’accord, d’accord. Je suis un révolutionnaire. Et je suis là totalement par hasard. Vraiment. Mais je vois ce que vous faîtes, je me dis que j’ai une chance d’en profiter pour entrer dans le berceau de la technologie de pointe de la scientifique. Et je jetterais bien un coup d’œil à leurs petits secrets. Je peux ?
        -Et tu es là par hasard.
        -Oui et non ? Je suis venu sur l’île pour récupérer du matériel. Pour le reste, Mantra. Ca aide à se retrouver au bon endroit au bon moment sans trop savoir pourquoi. Quand je disais que je sens que tout va bien se passer, c’est de ça que je parle.
        -Et tu veux nous aider.
        -Vous avez l’air d’être quelqu’un de bien ?
        -Evidemment, articula Etna.

        Son regard se détacha de l’intrus pour se porter tour à tour sur sa troupe de pirates zombis, le masque de diable enturbanné qui l’accompagnait, et aux Denden-alarmes rouges fluos qui clignotaient en hurlant comme des sirènes, sans discontinuer.

        Avant de se poser à nouveau sur le révolutionnaire, plus sceptique que jamais quant à son ingénuité.

        -Si vous voulez que je fasse mes preuves, je sens que vous agissez à contrecoeur et que vous… n’êtes pas fière du tout de ce que vous êtes en train de faire, on va dire. Même si vous avez une bonne raison. Je ne sais pas quoi par contre. Mais c’est déjà bon signe. Alors moi, je vous propose de remonter votre karma en aidant un gentil révo’ à faire une bonne action.  Et je vous aide en retour, puisque votre gros bras a décidé de n’en faire qu’à sa tête. Premier exemple, l’entrepôt, là : il y a une dizaine de personnes derrière cette porte qui se tiennent en embuscade mais qui sont absolument terrorisées. Ils tireront à vue mais se rendront immédiatement si ça ne marche pas. Et je sais que vous voulez rentrer dedans. On essaie ?

        A sa propre surprise, la capitaine se retrouva à considérer sa proposition, quand bien même son instinct lui disait de refuser sur le champ. Il s’était approché d’elles sans qu’elles ne le perçoivent, avait pu se glisser dans les rangs de ses hommes sans que personne n’y prenne garde, et rien que ça, c’était déjà mauvais signe. Pourtant, il avait lui-même trahi sa présence, alors qu’il aurait pu s’en prendre à elles et les tuer par surprise.

        C’était la deuxième fois en à peine dix minutes qu’elle se faisait surprendre, bon sang. Et que ça aurait pu mal tourner. Eva lui avait sauvé la mise la première fois, et maintenant, c’était le danger lui-même qui avait la délicatesse de dire bonjour. Mais qu’est-ce qui lui arrivait ? Ca n’était même pas comme si elle péchait par excès de confiance.

        -Eva, laisse tomber le commandant. Tu prends le révo avec toi. Et tu le surveilles.
        -Hein ?
        -Si ce con n’a toujours pas décidé de se rendre, il ne le fera. Et l’autre peut nous aider. Mais je ne peux pas prendre le risque de le garder auprès de moi. Si c’est un Cipher Pol ou un membre de l’élite qui pourrait nous extorquer des informations avant de nous assassiner, je ne le garde pas près de moi. Alors c’est toi qui le prends.
        -…

        Hors de question, songea Haylor. Et pourtant, elle se retrouva absolument incapable de formuler la moindre opposition à ce qu’on lui imposa. Elle comprenait le choix de l’autre, mais n’était pas pour autant prête à…

        C’était quoi, encore le haki qui la faisait plier comme une poupée docile ? Elle ne le ressentit pas, mais ça devait forcément être ça. En bien plus insidieux.

        -Quant à vous commandant, ce fut un non-plaisir. J’espère ne plus jamais vous revoir. Bonne nuit.

        Elle tendit la main tandis que la carcasse de l’homme fut portée jusqu’à elle par les rubans de son bras droit. Et St Borough, avant même d’avoir quoi que ce soit à objecter, fut projeté contre la paroi la plus proche avec une force telle qu’il y enfonça la paroi. Sonné comme il l’était, Etna pu facilement l’achever d’une impulsion de haki pour qu’il perde connaissance, s’écrasant ventre à terre, les yeux écarquillés, la bave aux lèvres.

        Cette fois, les deux autres perçurent clairement son aura agressive creuser comme un gouffre dans l’atmosphère, même s’ils n’en étaient pas la cible.

        -D’accord. Donc les présentations. Je suis Etna Pandora. Elle, c’est Eva, même si ce n’est qu’un faux nom. Et toi, Nobody, c’est ça ?

        Yukikurai failli la rectifier pour que ce soit No-body, mais se ravisa. Peu importe, après tout. Alors il acquiesça.

        -Bienvenue à bord, j’espère que je ne regretterai pas ce que je fais. Tu peux encore partir, sinon tu peux rester. Je préviens : à la moindre suspicion, je te tue.
        -Oui M’dame. Et bonjour, adressa-t-il en souriant à Haylor, qui trembla à son approche.

        Même si elle portait un masque, et qu’elle était suffisamment grimée pour en devenir méconnaissable, et qu’elle avait littéralement laissé un doppleganger dans son village natal pour avoir un alibi si le hasard faisait qu’on puisse la soupçonner de quoi que ce soit…

        Elle savait que ça n’était pas aussi prononcé que ça, mais avoir quelqu’un capable d’effleurer ses pensées ne l’enchantait absolument pas. Et ça, c’était un problème de seconde catégorie. Se trimballer un officier de la marine momifié par ses soins, c’était une chose. Un prétendu révolutionnaire qui était un fantôme ? Eeeerk.

        -Euh, je ne vais rien te faire, tu n’as pas à t’en faire.

        Elle ne répondit toujours pas. A ce stade, elle envisageait même de garder le silence pour tester le nouveau venu et constater s’il était télépathe. Mais l’autre était simplement capable de sentir sa méfiance, sa détresse et l’état de pelote de nerfs qu’elle était devenue à son approche.

        -Tu veux peut-être que je m’éloigne un peu ? Cinq mètres ? Dix ?

        Ce qui signifiait donc qu’il pouvait la tuer sur dix mètres de distance sans s’inquiéter, comprit aussitôt le diable. A tort ou à raison, peu importe, sa paranoïa avait pris le relai.

        -Bon, euh… et je vais rester devant toi, comme ça tu m’auras toujours dans ton champ de vision. Ca te va ?

        Et il n’avait même pas besoin de la regarder pour lui ôter la vie.

        Oh mon dieu, ça allait être dur.

        Nerveusement, elle empoigna le tas de nuage qu’elle portait sur son dos comme un sac, au sein duquel était dissimulé son balai volant. Prête à s’en servir pour s’éloigner aussi vite que possible si Nobody faisait signe de vouloir l’attaquer.


        *
        *     *
        *


        Yukikurai avait vu juste, les marines qui gardaient l’entrepôt adjacent aux laboratoires FLUE s’étaient rendus immédiatement. Ils ne faisaient pas le poids, tout simplement. Dans le labo lui-même, la troupe était venue à bout des défenseurs sans rencontre la moindre opposition digne de ce nom. L’occasion pour les pirates de constater les talents martiaux de leur nouvel allié : il était souple, et diablement agile. Son expertise pour se mouvoir, se défendre et attaquer était évidente, et il démontrait un style clairement établi, capable à la fois de manier un sabre d’une main en conjonction avec son poing de l’autre. C’était inhabituel.

        A le voir se mouvoir, l’idée qu’Haylor s’était faîte de lui, un fantôme, se consolidait rapidement. Nobody, ça lui allait bien. Même quand il parcourait les rangs des marines pour les neutraliser, tous avaient la tentation de la prendre elle pour cible, la forçant à se concentrer sur ses propres problèmes. Ce qui était bien dommage, parce que le révolutionnaire était intéressant dans sa façon de faire, alors qu’elle n’y connaissait rien : l’œil d’un expert aurait su s’émerveiller de l’étendu des talents du révo, et de tous les petits détails qu’on pouvait voir dans son style et qui s’agglutinaient pour donner ce résultat bien ficelé.

        Et maintenant, ils avaient pris possession du laboratoire où chacun oeuvrait à sa besogne. Haylor supervisait les forbans tandis qu’ils commençaient la récolte des cœurs présents dans l’entrepôt, Etna avait rebroussé chemin pour aller à la rencontre d’un Pacifista accompagné par quelques chimères et un sous-officier signalés par Nobody, et ce dernier… vivait sa meilleure vie en picorant allègrement dans les installations de la scientifique. De ce qu’il avait pu voir, ce labo en particulier semblait être dédié à la confection d’armes et d’équipements divers, tant à destinations des chimères que des Pacifistas.

        Au début, il s’était mordu les doigts d’être venu tout seul : il n’avait que ses deux mains pour piocher dans la foultitude de trésors qui s’amoncelaient devant lui. Mais il lui avait suffi de demander gentiment pour que sa gardienne accepte de lui confier une dizaine de zombis pour l’assister dans son joyeux pillage : elle se méfiait toujours de lui, mais le fait qu’il les aie véritablement aidés dans la dernière confrontation avait partiellement apaisé ses craintes. Partiellement, parce que ça pouvait très bien être une manœuvre pour gagner leur confiance.

        Mais à le voir se comporter avec l’enthousiasme d’un gamin en visite dans un magasin de jouets à l’approche de Nowel, sa méfiance s’endormi de plusieurs crans. Il suffisait de le voir, tout hésitant, lorsqu’il s’approchait d’elle en désignant l’un des cœurs de Pacifistas que manipulaient les zombis :

        -Je peux en prendre un s’il vous plaît ?

        Incroyable. Maintenant, il la voyait, tiens. Et les pépites qu’il avait dans le regard, ces yeux de biche qu’il lui adressait…

        D’autant plus qu’un cœur de plus ou de moins, ça ne changerait pas grand-chose. Elle-même avait l’intention d’en garder quelques-uns pour les faire étudier. Ca resterait un cœur de moins aux mains de la marine, et un cœur en possession des révolutionnaires valait mieux que son équivalent en possession de Gluttony. Vraisemblablement. D’autant plus que les révos en avaient déjà forcément collecté par le passé, même si laborieusement.

        -C’est bon pour moi, accepta-t-elle alors. Vous pourrez en avoir un pour à chaque laboratoire où nous trouverons des cœurs. Il y en a trois en tout. Mais ne multipliez pas les requêtes, parce que je devrai en parler à Etna si vous exagérez. Et elle fera son travail.
        -Aucun problème, M’dame, merci, M’dame.

        Pour un peu, dans un tout autre contexte, elle l’aurait probablement trouvé amusant. Dommage qu’ici, ça ne soit pas le bon jour.
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        Elle suait à grosses gouttes, l’homme à l’écu courait pour la rejoindre, elle ainsi que l’Iceberg, l'explosion était imminente. Le temps passa, mais rien ne changea, peut-être y avait-il eu un souci avec la mèche de poudre ? Ca n’était le cas, une première détonation rendit sourds tous ceux qui se trouvaient sur les lieux. Le souffle des barils de l’embarcation la plus lointaine créa une brèche dans la coque du deuxième, celui qui se trouvait au milieu de tout, qui commença à prendre l’eau rapidement, la poudre n’exploserait pas, mais le mal était fait.

        Nous commençons à bouger, capitaine ! Dans quelques minutes nous serons dégagés !

        Parfait Fang ! Vous avez entendu tous ? Il faut résister encore un moment pour ne plus avoir à se battre contre ces hommes plantes immortels.

        Chaque homme et femme des Glaciers se battait pour sa vie, mais surtout pour gagner du temps, ils avaient tous compris qu’ils ne pouvaient pas gagner. L’ennemi était infatigable, dès que l’un tombait, il revenait, tout aussi fort, sans blessures, la guerre était déjà à leur désavantage avec le nombre, ils avaient aussi la résistance à rajouter à cela. Chacun haletait alors que les combats se faisaient plus mous, les blessures se multipliaient, certains perdaient un doigt, ou deux, d’autres justes des coupures, pour certains, c’était plus grave, Apolo allait avoir du travail, beaucoup trop pour un seul homme, il allait devoir faire des choix, et cela brisait le cœur de la jeune femme.

        Secouant la tête pour ne pas penser à ça, la chasseresse de primes passa le nez d’un des matelots zombifiés de Glutonny qui partit à la renverse, elle virevoltait à droite comme à gauche, jouant de son sabre d’abordage ainsi que de son wakizashi pour mettre hors d’état les pirates, sans les tuer.

        Capitaine ! Nous sommes dégagés, vous devriez revenir sur l’Iceberg !

        Dans son élan, la femme aux longs cheveux blancs avait fait une percée dans les rangs ennemis, se trouvant maintenant sur le brick ennemi qui prenait l’eau à grande vitesse. En entendant le cri d’alerte du navigateur du galion de Sanderr, elle prit appui sur le banc de cordages qui se trouvait près du mât où elle était et attrapa une corde qu’elle trancha. La force la tirant vers le haut, ainsi que les gréements du navire pirate, elle lâcha prise quand elle se trouva assez haute pour revenir sur son bâtiment. Elle atterrit sur un amas de personnes, sans aucune grâce, les fesses sur la tête de quelqu’un qui se retrouva le nez sur le plancher. Elle se releva le plus vite possible, se frotta les fesses et vit que les personnes sur qui elle avait posé ses fesses étaient un mélange de pirates ainsi que de soldats de Sanderr.

        Déblayez moi ces pirates de là, nous mettons de la distance entre eux et nous, faites les réparations qu’il faut pour que nous puissions repartir le plus vite possible après que nous ayons finis !

        Finis ? Mais finir quoi ? Nous avons déjà détruit leurs trois navires !

        Il reste la femme qui vient de s’enfuir, je ne la laisserai pas faire comme ça ! Je vais faire mon travail jusqu’au bout !

        Sautant au-dessus de la rambarde, elle attrapa une échelle de corde qui pendait pour normalement atteindre les canots que l’on jetait à la mer. Elle était plus en chute libre que véritablement en train de descendre les barreaux, pourtant, arriver à la dernière, elle sauta en arrière, faisant une roulade sur son épaule gauche et se releva. La douleur dans son côté droit explosa, le sang ne goûtait pas trop, encore un bon côté du froid, la blessure n’avait pas eu le temps de faire perdre son liquide vital à Robina, le fluide s’était figé presque instantanément.

        *
        *     *
        *

        Rebecca Lindberg marchait sur les pas de la procession de zombies qui étaient venus plus tôt par ce même chemin, elle se laissait guider par ce qu’elle voyait autant que ce que le mantra lui disait. Elle pouvait voir les endroits où il y avait eu des combats, du temps de gagner sur le groupe qu’elle poursuivait, mais si peu. Avec son ancien capitaine qui avait suivi Etna, ainsi que la mystérieuse alliée de Glutonny, elle doutait que les marines fassent le poids.

        Déjà le couloir s’ouvrant pour entrer dans les laboratoires de la marine se montrait au loin, il ne restait plus que quelques instants avant qu’elle y arrive. Personne devant elle, elle pouvait déjà le sentir, elle avait le champ libre.

        - Je crois que c’est notre jour de chance, ma petite.

        Olivette couina sur l’épaule de la jeune femme, avait de se cacher sous la couche de vêtements qu’elle portait, même elle n’appréciait pas spécialement le froid de Bulgemore. Sans perdre un instant, les deux complices s’engouffrèrent derrière la porte d’acier qui cachait les locaux au commun des mortels et s’aventurer dans les couloirs métalliques de la fabrique à Pacifista.

        *
        *     *
        *

        La capitaine des Glaciers courrait dans la neige, elle peinait à lever les jambes pour continuer son chemin, les traces de Blast étaient cependant encore fraiche, elle n’allait pas la perdre. Elle entendit un bruit derrière elle, sûrement le vent, ou un rat, elle ne se retourna pas, elle avait d’autres choses en tête. Pourtant, cela se reproduisit, elle n’en doutait pas, il y avait quelqu’un avec elle, derrière elle, elle regarda derrière son épaule pour voir l’homme au bouclier, Wes courir pour finir le travail, tout comme elle.

        Wes ! Retournez au navire ! C’est trop dangereux !

        Pour vous aussi, je ne vous laisserai pas faire seule, il en va de mon honneur !

        La cuisinière souffla, elle ne pouvait rien répliquer à ça, parce que c’était aussi son honneur qui la faisait continuer le combat.

        Alors, continuons !

        Ce que la chasseuse de primes et Wes ne savaient pas, c’est que quelques sœurs Niwatori les avaient suivis, pour rejoindre la capitaine des Glaciers et ainsi leur prêter main-forte.

        *
        *     *
        *

        Toujours plus loin, Rebecca prenait de l’avance, elle était à la jonction où s’étaient séparés Kelt et le groupe d’Etna, un dilemme la tiraillait maintenant. Elle pouvait aller sur la droite, vers sa cheffe, vers Glutonny, pour le servir, pour répondre à cet appel si puissant. Et la gauche, son ancien capitaine, celui qui lui avait rendu la raison, qui lui permettaient de réfléchir sans être un légume en ce moment. Elle fit son choix, même si sa raison lui dictait d’aller à droite, les ordres étaient claire sur le sujet, elle prit à gauche, elle s’était mise à la place de son capitaine, si elle le sauvait, Glutonny gardait un allié en vie, donc aider Kelt était aidé son nouveau capitaine par effet de ricochet.

        Tordu, et pourtant, cela marchait, le hurlement dans sa tête qui lui disait de suivre les pas d’Etna se fit moins impérieux, jusqu’à diminuer et s’arrêter, elle avait encore des sueurs froides. Combattre le lavage de cerveau de l’ancien corsaire demandait beaucoup d’énergie, elle devait bien reconnaître à Kelt qu’il avait réussi à le faire seul et sans l’aide de personne, une vraie force de la nature. Un sourire sur le visage, elle fit ses premiers pas dans le couloir, entendant les cris de rage et de frustration de Kelt, ainsi que ses rires emplis de folie.


        Dernière édition par Robina Erwolf le Dim 14 Aoû 2022 - 14:39, édité 1 fois
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        Ce gel était épuisant. Mais était-ce seulement le froid mordant de Bulgemore, où les affrontements avaient ils eu raison de tout mon énergie ? Fraîchement débarqué, je suivais Robina de près. Qu’est ce que j’aurais bien pu faire à poireauter à bord de L’Iceberg sérieusement… Restzr aux côtés de ma camarade blessée ? Oui j’aurais pu. Mais j’ai le sentiment que je saurais me montrer plus utile ici. Nous finissons par quitter la neige pour un décor un peu moins naturel. Me voilà à coller au train de la Sanderienne, m’engageant avec elle dans de longs tunnels malgré ses quelques manifestations de désapprobation.


        - "Laissez tomber Erwolf, y’a pas moyen que je vous laisse…"


        Paupières lourdes, je fais le fier à coller mon nouveau capitaine telle une ombre, mais je sens que mon corps hurle que j’en ai trop fait. C’est donc ça la route de tous les périls… J’ai déjà bien bourlingué depuis le départ de mon cher pays des Wa, et pourtant j’ai toujours cette impression de baigner et naviguer dans l’inconnue. Une chance d’être tombé sur cet équipage quand j’y pense, fatalement j’en reviens à me dire que j’ai besoin d’un repère. Je pense alors à Yuzu… Sa vie n’est plus en danger, mais bon sang c’est moi qui l’air entraîné dans ce merdier… Si je ne suis pas Robina jusqu’au bout, si je me défile… J’arriverai sûrement plus jamais à regarder Yuzu en face.

        On arrive alors à un embranchement. Fallait qu’il y ait un fichu embranchement… Droite ? Gauche ? Bon sang… La Sanderienne tourne la tête vers moi après un instant de silence géné. S’il y a bien un domaine où je suis mauvais, en réalité y’en a un paquet c’est l’orientation. Que faire ? Droite ? Gauche ? Oh et puis merde.


        - "Je dirais droite."


        Robina jette alors un coup d’œil à gauche, puis à droite avant d’hocher la tête et de s’engager à droite. Nous voilà en route vers une potentielle énième erreur d’orientation de ma part. Pourvu que ça ne nous mène pas vers une mort certaine. Et la réponse arrive plutôt rapidement, puisqu’on finit par déboucher sur une pièce où on a le plaisir de tomber nez à nez avec une nana, qui a mon humble avis, ne devrait pas être ici. Je reconnais Etna Pandora, pour avoir vu son avis de recherche à maintes reprises dans les bureaux du Baroque Works. À peine sortis des problèmes, voilà qu’on y replonge directement à pieds joints…
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        EMI: Capitaine ! Attendez moi !

        Robina et Wes n'avaient certainement pas entendu le cri désespéré de la poulette... Heureusement que ses poules lui tenaient compagnie dans cette course plus qu'effrénée ! Et quel froid de canard pardi ! Mais ce n'était pas pour autant qu'Emi se défilerait, elle aussi elle voulait jouer à chasser des pirates ! Enfin... Elle ne savait pas vraiment si c'était bien le cas, mais le simple faite de courir après une cible l'amusait, c'est tout ce qui comptait.

        EME: Oh non ! Ema ! Emi vient de sauter du navire elle aussi !

        Emé tapotait sur l'épaule de sa soeur pour avoir son attention tout en prononçant cette phrase. Elle interrompait temporairement l'action de secourir les blessés...

        EMA: Mais c'est pas possible celle-là ! C'est vraiment à se demander qui est l'ainée dans cette famille... Emé, tu ne bouges pas du bateau et continue d'aider Apolo pour les blesser !

        EME: Mais...

        EMA: J'ai entièrement confiance en toi moi soeur.

        Lui disait-elle en apposant sa main sur son épaule. La femme de loi souriait légèrement en posant sa main aussi sur l'épaule de la plus vénère des cocottes.

        EME: Fonce.

        À peine finissait-elle d'encourager la commis de cuisine que cette dernière se défaisait de ce lien avant d'entamer sa course.

        EMA: Pas le temps de rêvasser ma cocotte, je file ! Et crois moi que je vais lui voler dans les plumes à cette imbécile !

        EME: Ne lui fait pas trop mal non plus, hein...

        Poursuivaient-elles brièvement leur conversation en vacant chacune à leur occupation. Ema courant et sautant à son tour hors du navire de l'Iceberg et Emé en s'occupant d'évacuer les blessés !

        Emi courait après Robina et Wes, Ema courait après Emi, mais elle était trop éloignée pour que cette dernière ne l'entende.

        ***

        Bientôt le premier duo se trouvait face à un terrible dilemme ! Quel choix feront-ils ? Wes prit la peine de choisir l'allée de droite. D'une manière pas très certaine et hésitante, mais au moins le verdict était dit !

        Je dirais droite.

        Robina le suivait, lui faisant confiance en tant que membre à part entière de l'équipage de l'Iceberg, appréciant le courage que cet homme avait pour la suivre jusqu'ici.

        ***

        Quelques secondes à peine ce fut Emi qui se trouvait face à ce choix qui pouvait paraître compliqué. La poulette se fichait pas mal de choisir entre la droite ou la gauche et continuait de courir en empruntant le chemin de gauche.

        EMI: Ca a l'air sympa par là ! Tayo !

        S'enjouait-elle toute seule suivit de ses petites poules qui n'en pouvaient plus du froid et restaient en groupe pour se réchauffer entre elles. Seule Sybéripoul résistait au froid étant son élément d'habitat naturel.

        ***

        Encore quelques secondes passées et ce fut Ema qui se confrontait au problème...

        EMA: Mais c'est pas vrai...

        Sa tête tournait de droite à gauche et de gauche à droite. Elle ne savait pas vraiment quel chemin prendre, mais il fallait faire un choix et rapidement se disait-elle. La cuistot finissait par opter pour le chemin de droite !

        EMA: J'espère la retrouver au plus vite c'est tête d'œuf...

        Malheureusement, l'une comme l'autre ne s'attendait pas à rencontrer les personnes qu'elles allaient croiser.

        EMI et EMA (pas dans la même pièce): Hein !?

        Malgré leur séparation et ayant un lien de sang, les deux jeunes femmes eurent la même réaction au même moment.

        ***

        EMI: Je ne m'attendais pas à ça.

        La snipeuse que chassait Robina et Wes se trouvait ici en compagnie d'un autre drôle de bonhomme. Emi ne se sentait pas menacée, mais pas non plus en sécurité. Bon au moins elle avait de la chance d'avoir ses copines avec elle et son précieux fouet. Outil indispensable du dresseur de bête, testé, approuvé et recommandé par les plus grands marchands des blues ! Alors que les jeunes gens eurent à peine le temps de se juger du regard et de commencer à changer, un bruit étrange et d'un intonation métallique se faisait retentir dans le fond de cette grande pièce. Si la cocotte se demandait ce que cela pouvait être, les yeux rouges qui apparaissaient au fond de la pièce plongée dans l'obscurité ne rassuraient aucunement Rebecca qui se mettait en position de garde.

        EMI: Sérieux ? On dirait un jacassement de poule trop mal codé. C'est bizarre ce que je dis, non ?

        En fronçant les sourcils et se concentrant au maximum Emi pensait à peine apercevoir des silhouettes d'animaux, alors qu'il s'agissait bel et bien de l'arrivée des cyberpoules !  

        ***

        EMA: Capitaine ! Emi n'est pas avec vous ?

        Ema se trouvait dans une autre drôle de situation... Elle venait d'arriver sur les lieux, trouvant Robina, Wes et la fameuse capitaine des pirates, Etna Pandora. Elle n'apercevait ni la fameuse fuyarde, ni sa sœur ainée. Son inquiétude montait en elle et il y avait de quoi ! Emi était beaucoup trop imprudente et insouciante ! Il ne restait plus qu'à prier la sainte poule pour qu'il ne lui arrive rien...

        [À suivre...]
          Je ne n’étais pas sûr qu’ils m’aient fait confiance tout de suite. D’ailleurs qui était ce ils, bien qu’ils m’aient donné leur nom, je ne les connaissais. Je supposais que c’était des pirates, des alliés de circonstance comme bien souvent. Du moment qu’ils m’aidaient, je n’en demandais pas plus.

          Je crois qu’Eva se détendit quelque peu après que je l’aie prévenu de l’embuscade et aidé à faire place nette dans la pièce. Et quelle pièce c’était. Il me fallut du temps pour comprendre ce que je voyais. Dans un premier temps ça ressemblait à un fouillis de câble, de métal, de vis. En y regardant de plus près, je reconnu le genre de montages avec lesquelles jouaient Viktor et Krishna. De la technologie de pointe. Ça y était, j’avais trouvé un des laboratoires de pointe de Bulgemore. Lorsque je réalisai cela, je devins comme un petit enfant avec des étoiles dans les yeux.

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          A la différence d’Eva qui semblait savoir ce qu’elle était venue chercher, je regardais tout, je soulevais tout en imaginant à quoi ça pouvait bien servir. Il y avait des choses plutôt évidentes comme les énormes prothèses munies de canon, mais d’autre était bien plus abstraite comme les espèces de cube d’une dizaine de centimètre qui semblait être ce qu’étaient venu chercher les hommes avec une plante sur le crâne.

          J’eus très vite un problème, je n’avais que deux mains et mes poches étaient bien trop petite. J’aurais bien tout pris, mais comment tout transporter ? Je prenais un prototype, puis je le déposais plus loin, pour repartir avec un autre, changeant mille fois d’avis. Je n’arrivais pas à choisir ce que je voulais ramener aux copains. Tout était si beau, si excitant, si brillant. Je ne saurai sans doute jamais pourquoi, mais Eva me prêta dix de ses hommes pour faire mes emplettes. Elle consentit même à me donner un de leur cube que je trouvais si joli. En posant les mains dessus, un sentiment de puissance m’envahit. Je vidai aussitôt une de mes poches pour y faire rentrer tant bien que mal le cœur.

          Je me remis à faire mes emplettes avec une énergie dédoublée. Je lançais aux hommes qui me suivaient tout ce qui me semblait bien. Je remplis bien vite les bras de cinq personnes. Soudain, je fus intrigué par un œuf métallique. Oui, ça avait la forme d’un œuf, la taille d’un œuf classique, sauf qu’il était métallique. Je le regardai, le soupesai et le mis tentai de le glisser dans une de mes poches, mais je n’avais plus place. Tant pis, je me décidai à ne pas le garder. Je le jetai nonchalamment par-dessus mon épaule.

          Booouuum !

          « On nous attaque ! »
          « Heu, non désolé, je crois que c’est moi qui vient d faire exploser quelque chose. » Répondis-je penaud.

          L’explosion avait eu lieu à l’endroit où l’œuf avait toucher le mur. J’étais vraiment confus. D’autant plus que je vis trois paires de jambes couchées dans la fumée. Merde, je venais d’exploser trois personnes.

          Quand la fumée et la poussière retombèrent, je vis deux des victimes se relever. Elles n’auraient clairement pas dû. Il manquait un bras à l’un et la tête de l’autre faisait un angle anormal. Pourtant, ils se relevèrent comme si de rien n’était. Je ne pus m’empêcher d’aller voir de plus près les victimes de l’explosion. Ils semblaient ne rien ressentir. Étrange, vraiment étrange.

          Je fus sorti de mes réflexions quand je me rendis compte que l’explosion avait ouvert une brèche dans le mur et que ça avait l’air de donner sur une autre grande pièce.

          « Je crois que j’ai trouver un autre laboratoire. Viens voir Eva ! »

          Je pénétrai le premier dans le nouveau laboratoire. Si le précédent était un laboratoire de robotique, cybernétique et armes diverses où tout avait la brillance du chrome, celui-ci était sombre avec des substances gluantes dans des pots. C’était déjà nettement moins mon kiffe. Je ne savais pas trop quelle type de recherche on pouvait faire ici et pas sûr que j’ai envie de le savoir.


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