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On « réquisitionne » ce « bâtiment », termes nautiques.

Rappel du premier message :

Je suis le maitre de mon destin, le capitaine de mon âme.

Dans une étendue de verre brisé, la fenêtre éclate sous l'impact des salves de balles que je tire en direction du malotru importunant un peu plus tôt une jeune damoiselle au corps pur. Les pauvres villageois passant dans la ruelle ont tout juste le temps de se précipiter au sol afin de ne pas trinquer avec ces projectiles. Roulé en boule sous la fenêtre, il semblerait que le jeune impoli s'excuse de son affront. Malgré ça, une bonne action ne permet pas de racheter toute une vie de perversion et de malhonnêteté, par contre, comme la vie est injuste, cela suffit amplement pour condamner quelqu’un à mort.

Mais bon, moi aussi je suis malhonnête. Et on sait qu’un homme malhonnête le restera quoi qu’il arrive... Honnêtement, ce sont des hommes honnêtes dont il faut se méfier, parce qu’on peut jamais prévoir à quel moment il feront un truc incroyablement... stupide. Alors que moi, on me sait sans doute pirate, mais on me sait aussi Gentleman, donc au fond, les femmes se sentent en sécurité, mais les hommes eux...Me fuient ! C'est bon de se savoir reconnu par une flopée de gens, mais, même si je décide un jour de me retirer, mon nom sera immortel et condamné à être trempé dans la boue jusqu’aux trompettes de jugement dernier.

Mon petit numéro étant fini, un peu plus d'une dizaine de regards me jugent sans retenue, analysant chacun de mes détails lorsque j'arrête de tirer à tout va. Être un un pirate vous apporte pas mal de pré-jugés, même si ils sont atténué par votre comportement, on vous catalogue quand même. Ce qu'il faudrait à ce monde, ce sont des sous catégories dans les catégories. Par exemple moi, je ne suis pas un pirate sanguinaire, je pille, je vole, je magouille, mais je ne tue que rarement des civils, et jamais des femmes.

Je vous avouerais malgré tout que j'ai déjà tué des civils, mais c'était pas voulu et nécessaire ; quand on me vole de l'argent, ou quand on commence à frapper une damoiselle devant moi, ça ne pardonne pas, j'aimerais que ça soit clair une bonne fois pour toute, quand je passe, les mauvais hommes trépassent. Après toute cette mise en scène, je me tourne vers la jeune femme en lui disant qu'il n'importunerait surement plus personne.

Je m'assois à une table, journal à la main et avec une certaine once d'ennuis et d'exaspération que j'essaye de commencer à lire les nouvelles sans qu'on m’interrompe cette fois. Maintenant plongé dans ma lecture, je tombe sur un paragraphe que je relis deux fois. Apparemment, les caisses d'Inu Town sont depuis peu remplis. Ce qui veut dire qu'ils ont du fric ici. Ce qui veut dire qu'ici, on peut piquer des trucs. Ce qui veut dire que c'est cool ici. Résumons... Ici il y a beaucoup de marine, si je veux réussir ce à quoi je pense, il ne faudra pas y aller à l’arrache sans plan et qui plus est tout seul. Il faut que je me trouve des alliés. De bons alliés. Capable d'écouter et de ne pas faire foirer.



Dernière édition par Satoshi Noriyaki le Mer 23 Nov 2011 - 12:57, édité 8 fois
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    Le coup des feuilles, c'est lâche ; peut-être pas très efficace, mais vraiment lâche. Bon, il n'était pas exclu que Rachel ait agi de la sorte dans un cas similaire, mais en être victime était vraiment une situation bien plus dévalorisante qu'en être l'auteur. S'y faire prendre est encore pire. Voilà, vous avez une petite idée de l'état d'esprit de notre faucheuse. Croyant à une véritable réplique, elle s'était abritée derrière ses bras, et ce avant même qu'il aie fini son mouvement. C'est ça que d'être méfiante et preuve était qu'elle avait eu raison de l'être. Donc en clair et pour revenir à ce que nous intéresse, la feinte avec les feuilles d'arbre n'eut pas l'effet escompté. Par contre, ce fut tout comme. Isolée derrière ses bras, elle entendit juste l'homme en costard prendre la fuite... et ne vit pas le coup venir. Ce fut aussi expéditif d'une balle de révolver dans le ventre et sûrement aussi douloureux. Venait-elle de se faire percer trouer ? Parce que ce qu'elle n'avait absolument pas prévu, c'est que la feinte soit en réalité une attaque combinée. Le premier coup qui lui fut porté fut une cuisante douleur à l'aine. Elle n'eut pas le temps de sentir la chaude moiteur couler de la taille qu'un nouveau coup violent lui coupa les respiration, lui fêlant au passage une côté ou deux ; le plexus n'est pas la partie du corps la plus solide. Rachel suffoqua, prête à s'effondrer et à ses côtés, elle entendait la fille jubiler comme si elle prenait son pied dans un bordel du port. Un fauchage plus tard, Rachel était immobilisée, la colonne vertébrale profondément enfoncée dans la terre molle et l'herbe grasse. Pourquoi n'y avait-il pas eu un tapis de feuilles mortes à cet endroit ? C'était tout sauf agréable. Respirant avec une grande difficulté, sifflant et crachotant, le pied qui reposait sur sa gorge ne l'aidait pas. Puis il y eut un reflux et, hésitante, la fille désormais rangée dans le tiroir « dangereux » s'éloigna avec regret du corps tremblant de notre faucheuse.

    Juste le temps pour elle de reprendre sa respiration normale que des flammes apparurent dans son champ de vision. Combien de temps était-elle restée immobile à fixer la trouée des arbres et le ciel bleu au-dessus d'elle ? Cette chaleur, une nouvelle fois, lui portait préjudice. La forêt alentours s'embrassait comme un fétus de paille. Avec difficulté, grimaçant méthodiquement, la poupée de porcelaine se redressa, plus fragile que jamais, talonnée par l'urgence certaine de la situation.

    Collante et persévérante, oui, elle l'était. Mais actuellement, elle n'avait pas le couple en vue tandis que le feu qui lui se propageait tout autour d'elle était bien en vue. Elle rangea instantanément les flammes dans le tiroir « dangereux » et se remit debout. Elle eut cependant plus de mal à se pencher et à récupérer sa faux. Pourtant, autour d'elle, la fumée montait ; la température également. En moins noire. Maudissant intérieurement ce couple mystérieux, elle fit demi-tour à une allure raisonnable. Entendez pas raisonnable qui ne fasse pas trop souffrir. Juste assez rapidement pour distancer les flammes jaunes. Une main sur la hanche blessée et l'autre tenant fermement sa faux, notre faucheuse aux émeraudes flamboyantes remonta la piste qu'elle avait suivi plus tôt. Au revoir oiseau, papillons, renards et autres bûcherons. Elle ne rencontra que des émigrants. Rapidement, le craquement du feu se fit plus tenu. Certes elle s'en éloignait, mais les flammes diminuaient d'intensité petit à petit. Une chance pour la ville, il y aurait sûrement peu d'ennuis dans les rues d'Inu Town. Supplémentaires j'entends... à cause des flammes... Vous m'avez compris. Une fois les rues pavés plus proches et sécurisantes que l'incendie de sous-bois dans son dos, elle s'autorisa enfin à souffler un peu et à se recoiffer. Ça faisait trop longtemps que ses cheveux noirs voletaient devant ses yeux. Baissant le regard, elle se lamenta de l'état de son uniforme, coupé par la fille aux cheveux rouges et maintenant souillé de sang encore frais.

    Dans un soupir, elle tâta ensuite ses côtes et sa cage thoracique. Un peu moins douloureux qu'elle ne l'aurait cru. Rien de cassé, visiblement. Elle sentait son plexus la démanger horriblement lorsqu'elle respirait, certes, mais elle pouvait encore en faire abstraction. Notre faucheuse releva alors son visage aux yeux verts vers la ville qui se dessinait devant elle. Où devait-elle aller maintenant ? Parce qu'elle avait beau ne toujours pas savoir ce que redoutaient les autorités, ces personnes étaient catégorisées dangereuses. Et plus vite elle aurait mis la main dessus, plus rapidement elle en serait débarrassée. Rachel allongea la jambe, faux à l'épaule et marcha délibérément en direction du centre ville. Où s'étaient-ils enfuis ? Dans l'autre direction peut-être. Se cacher dans une auberge ou fuir de l'autre côté du mur de flammes... Elle fut tentée d'abandonner, pensant impossible de les retrouver. Et puis que ferait-elle une fois face à eux ? Sans y réfléchir, elle marcha d'un pas rapide et assuré vers le port, sans cesser de se demander à quoi ces deux forbans pourraient bien porter préjudice. Bon technique du déploiement.

    Elle bifurqua soudainement et erra une bonne dizaine de minute dans des ruelles toutes identiques avant de tomber sur le centre de la marine locale. Il ne fut pas difficile pour elle, Lieutenant, d'obtenir rapidement une brève entrevue avec un Lieutenant-Colonel. Pour faire simple, deux individus étranges auraient investi la ville pour une raison inconnue et risqueraient de cause de sévères damages à l'île. Officiellement fourbes et violents, ils sont un risque pour les affaires et la population. Et une petite troupe d'une centaine de marine ne serait pas de trop pour épauler Rachel... oui, elle avait perdu leurs trace à cause de l'incendie de la forêt derrière... oui du bois si vous voulez... Oui l'incendie. Vous voyez cette fumée là-bas ? Voilà. Et s'il pouvait aussi dépêcher un groupe pour éteindre les flammes, ils pourraient trouver avec un peu de chance un troisième corps... Oui, bien sûr que c'était elle qui lavait défait. Eh ! Lieutenant ou pas Lieutenant ? Oh, et quant à la raison de son abandon en pleine forêt, deux fugitifs et un feu de brousse semblèrent satisfaire le Lieutenant-Colonel qui l'écoutait depuis quelques minutes. En comparaison, ils avaient pu s'échapper une bonne dizaine de fois maintenant.

    Deux minutes supplémentaires furent nécessaires pour que l'ordre de se déployer fut donné à tous. Chaque auberge devint une planque possible et fut fouillée. Les thermes de l'île furent vidées et le port sécurisé. C'est d'ailleurs là que le Lieutenant à la faux avançait précautionneusement, une poche de glace salvatrice prêtée par un Commandant maintenue sur sa poitrine. Sa faux à la main et le regard sévère scrutant la foule, la poupée au teint blafard et aux yeux brillant se déhanchait volontairement pour soulager sa hanche, avisant chaque passant qu'elle croisait.

    Avec un peu -beaucoup- de chance, elle les retrouverait. Sinon... eh bien il y aurait cent marins de mois à se faire chier à des positions stratégiques. Et peut-être un Colonel savamment agacé d'avoir joué ses pions pour rien. Continue à prier, Rachel. Tu en auras peut-être besoin.

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Ne trouvez vous pas paradoxale cette situation ? Que deux pirates n'ayant encore commis aucuns actes de piraterie reconnus soient pris en chasse par une damoiselle qui n'a à ce jour aucune preuve de leur implication dans une affaire de banditisme ? Alors que celle-ci possède un grade respectable dans l'organisation militaire de la marine ? Cette fille qui les poursuivait un peu plus tôt a-t-elle donc une preuve de ce qu'elle avance ? Les deux poursuivis ont en effet commis un acte très grave qui les a trahis. Fuir face à quelqu'un qui ne peut rien vous faire est quelque chose qui peut facilement vous faire inculper dans n'importe quel délit. Sachant que Noriyaki avait déjà tiré à feu no(u)rris, tel un homme invincible, inbattable et introuvable sur un mauvais homme ayant importuné une jeune damoiselle. Mais en dépit de cette situation très douteuse, il avait pu rencontré cette charmante et ténébreuse marine qui d'ailleurs, a disparu de son champ de vision depuis un bout de temps maintenant. Après s'être retourner, les deux "collaborateurs" apercoivent les flammes qui se dressent tel le roi de la forêt. Léchant la moindre parcelle de bois par leur ondulation affamées. La forêt allait bientôt se retrouver à l'état de simple tas de débrit. Soupirant, Satoshi se retourne et continue de courrir vers un endroit sur où ils pourraient se reposer sans avoir l'angoisse permanante que la marine rapplique et les arrête pour une durée indéterminée pour avoir brûler une forêt et fuit un soldat. Se battre contre une dame n'a jamais été son fort, car ses coups sont toujours retenus instinctivement, qu'il soit en colère ou non, mais Shippû peut, quant à elle, s'occuper de cette marine pendant que Noriyaki trouve un moyen de s'en aller.

Alors qu'ils prennent une petite ruelle au hasard, ils se retrouvent face à un endroit malfamé. Parsemé de morts, bourré vieilles dames qui leur demande quatre petits sous. Oui oui, elles demandent quatre sous à Satoshi Noriyaki, l'homme qui vallait cent Harpagon. Ce qui d'ailleurs peut, dans un avenir proche, devenir son surnom le plus répandu. Harpagon, capitaine pirate. Mais cela ne peut se produire uniquement si celui ci survit à cette journée qui pourrait se prolonger sur une durée indéterminé. Au passage, lorsque Noriyaki à sorti un froid "Non" à la vieille femme qui lui a fait l'omone, la pauvre a compris quelque chose comme "Vas te faire voir". Bref. Enfin sorti de la ruelle, les deux personnages ne semblent plus sûr de l'issu de la journée. Des patrouilles dans toute la ville, les mouettes ont recouvert toutes les rues d'Inu Town, laissant à peine de la place aux passants pour marcher. D'ailleurs, lorsque Satoshi passe la tête pour regarder si la voie est libre -et elle ne l'était pas- c'est bien la première fois qu'il voie un enfant attraper un marine sans qu'il ne s'envole. .. ... Les deux fuyards profitent d'un instant décisif. Le moment où tous les chiens du gouvernements tournent la tête vers un autre endroit. D'une traite, ils se ruent vers la ruelle d'en face. Ni vu ni connu, ils tombent dans un cul de sac. Shippû se sert de son crâne et commence à monter sur le toit. Qui a dit que le sexe féminin était faible ?
Faisant de même, Noriyaki trébuche la première fois. Ces dames sont vraiment très agiles. Telle des félines prêts à bondir pour attraper leur proie.

L'homme au chapeau prend de l'élan. Il veut tenter quelque chose que personne n'a jamais fait, à part le Prince de Pser, mais c'était il y a au moins un millénaire et il avait manger le fruit du déplacement sur les murs. Le genre de types qui arrivent à faire des choses bizarres. Genre grimper sur des murs sans prises, courir dessus, sauter sur quinze mètres, surhumain.
Enfin. Satoshi commence à courir à la verticale sur le mur de gauche, prends appuie, bondit vers la direction opposée et fait de même de l'autre côté, et ce jusqu'en haut. Maintenant posté sur le toit, observant toutes les rues de la ville d'un oeil d'aigle, ils aperçoivent un navire de l'autre côté de l'île. Un petit navire de trois mètres de long, doté d'une seule voile. La seule voie pour s'en sortir, les navires du ports étant trop grands et maintenant contrôlés.
Vous me direz qu'ils sont bien arrivé avec des petits bateau non ? Et bien en fait...
La chaloupe de Satoshi a coulé en arrivant, c'est pour cela que ça fait maintenant plusieurs jours qu'il est ici, à ne rien faire. La mairie n'était qu'un moyen pour pouvoir se payer un navire et quitter ce bout de terre... Courrant de toits en toits, Noriyaki et Kurushimi semblent garder espoir quant à leur fuite, mais tout cela fut rendu à néant.

« Madame madame ! C'pas eux qu'vous cherchez ? Un gars et une fille qui courrent sur les toits avec un air pressé ! »


Un gamin, encore ignorant, pensant que la marine vise à protéger les gentils et arrêter les méchant, beugle à toute voie en tenant la jambe de la marine. De plus, ce n'est pas le pire. Le pire c'est que cette marine c'est... Blacrow L. Rachel, la lieutenante qui avait croisé les deux forbans quelques heures plus tôt.
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    Un regard émeraude embrasa les toits. Si seulement elle avait réellement pu le faire. Ça lui aurait certes coûté que la vie de dizaines de civils, mais ça lui aurait aussi et sûrement épargné une dure course poursuite sur des tuiles glissantes et le soleil en plein dans les yeux. Y'avait pas idée aussi d'être aussi brillant. Le Soleil évidemment. Avec un soupir à mi-chemin entre le soulagement et le dépit, Rachel glissa sa faux au creux de son coude pour remercier l'enfant, le congratulant d'une caresse ébouriffante en règle. Il était mignon et gentil. La perfection. Si elle le revoyait, elle lui offrirait une pomme. Elle releva la tête et fixa froidement deux officiers qui l'accompagnaient. Non pas qu'elle soit foncièrement méchante, mais elle était trop crispée pour chercher à se montrer gentille avec quelqu'un d'autre qu'un gamin. Un gamin qui, rappelons-le, vient de lui offrir une nouvelle chance de réussir sa mission. Elle reprit sa faux en main et fit face aux deux hommes, visiblement craintif. Sa poche de glace reposait au bout de son bras, négligemment, comme si sa douleur avait disparue.

-Ça ne va pas vous plaire, mais vous allez jouer les chiens de courre. Prenez le plus d'hommes possibles et talonnez-les. Par les toits, depuis les hauteurs, suivez-les depuis les rues, comme vous le voulez, mais coursez-les. Je prends cinq marins avec moi, ceux que vous me conseillez. Mettez tout en œuvre pour les rabattre vers la place boisée, au centre de la ville. Si vous agissez-bien, je vous donnerais même la Curée...

    Les deux hommes, après un rapide salut auquel le Lieutenant Blacrow ne porta pas attention, rompirent et disparurent dans une foule assez suspicieuse. Elle ne connaissait même pas leur grade. Elle aurait l'air fine si elle donnait des ordres à des Commandants ou même des Lieutenants. Assurée que plus personne ne la regardait avec cet air que venaient de lui servir ces hommes, elle soupira et reposa la glace sur son thorax. Chaque respiration était douloureuse, mais elle se savait encore capable d'aller au devant. Ce n'était rien comparé à la morsure de froid que leur réservait la Mort. Puis, elle passa la main dans ses cheveux pour les recoiffer sommairement. Ses mèches allaient encore une fois la gêner. Mais elle n'arrivait pas à se décider à les attacher. Sa coiffure était bien moins belle sinon.

    Elle était en train de vérifier l'état de sa hanche lorsqu'une troupe de huit marins vinrent à elle. Il leur avait fallu trois minutes. C'était bien trop. Heureusement qu'elle entendait les tirs et les explosions synonymes d'une traque savamment orchestrée qui se jouait à leurs balcons. Tels les coups précédent le début des scènes de théâtre. Il fallait maintenant se hâter pour ne pas manquer le lever de rideau. Elle détailla les marins un instant et envoya à la figure d'un sa poche de glace avec désinvolture. Ils étaient plus que ce qu'elle n'avait espéré, mais ça ne serait sûrement pas de trop. C'était à elle de jouer, et les atout étaient entre ses mains. Une jeune fille attira tout particulièrement son attention. Longs cheveux noirs, fine, petite et visiblement timide baissait les yeux devant la Faucheuse. Les yeux de cette dernière errèrent sur cette silhouette fragile et cette peau claire. Et elle sourit. Elle fit un pas en avant et sourit avec malice.

-Petite ? Avance, on va improviser...

    Et sans plus d'explications ni de mots inutiles, elle dégrafa subitement sa veste d'officier et ôta rapidement son haut noir, la laissant à moitié nue devant des officiers choqués et une jeune fille plus pivoine qu'humaine.

-Mets-ça. Plus vite, on n'a pas que ça à faire. Détournez-vous vous autres ! Vous ne voyez pas que vous la gênez ? Attends, tiens, mon nœud, et fais-y attention. Maintenant, tu vas t'élancer et courir comme si ta vie en dépendait après ces deux fugitifs. Ne les lâche jamais des yeux, ne te laisse distancer sous aucun prétextes... Une explosion se fit entendre et un bâtiment vacilla. C'est accompagné d'un grondement sourd qu'il s'écroula. Ta vie est sûrement en jeu finalement. Surtout si tu échoues. Et surtout, ne sois pas en retard pour le lever de rideau... parce que tu pars également avec ma faux.

    Pour accompagner ses paroles, elle mit l'arme gigantesque dans les mains frêles de l'une des rares femmes marins qui peuplaient cette île. Elle lui intima de manière impérieuse de filer plus vite que sa propre ombre et elle s'en fut sans demander son reste, vacillant légèrement sous le poids de l'arme. Avec un sourire satisfait, notre poupée de porcelaine darda son regard vert pénétrant sur l'un des marins subjugué par la vue plongeante sur ses dessous. Avec un soupir irrité, elle lui arracha sa veste qu'il portait sur lui et la revêtit instantanément, laissant ce marin torse nu à son tour. Un nouvel ordre, et ils furent tous élancés vers le centre boisés de la ville, contournant le lieu de chasse.


*****

    Au milieu d'un quartet d'arbres disséminés avec ordre sur la place, Rachel se préoccupait plus de ses ongles que de ce qui se passait devant elle. Les bruits de lutte, les tirs, les cris effrayés, tout ça ne semblait pas l'atteindre. Ne semblaient, en vérité, car elle était plus perturbée qu'elle ne le laissait voir. Elle n'était pas aussi impassible. Elle avait sciemment laissé sa faux à quelqu'un d'autre et attendait immobile que d'autres fassent le travail qu'elle se devait de mener à bien. Et ce n'étaient ni les quatre hommes dissimulés dans chaque arbre, ni les trois à ses côtés -dont un torse nu, ni le vacarme se rapprochant qui l'empêcheraient de douter. A ses pieds, les graviers grinçant pouvaient témoigner de sa fébrilité comme elle dansait une énième fois d'un pied sur l'autre. Et son entaille à la hanche ne faisait que prouver que cette opération n'était pas sans risques.


*Venez par là. Je vous attend de pied ferme.*

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La Lieutenante à la faux a plus d'un tour dans son sac, elle ne s'avoue pas vaincu face aux deux pirates en cavale. Bondissant de toit en toit, les deux fugitifs ne font pas attention à ce qui se déroule plus bas. La stratégie de la marine est diabolique. Derrière eux, tapis dans l'ombre, quelqu'un les suit, ils ne se doutent de rien et continuent vers le centre ville. De l'autre côté de l'île se trouve leur échappatoire, un navire sur lequel ils pourront s'en aller sans jamais revenir. Mais ce ne sera pas facile. On entend maintenant les tirs de la marine se dirigeant vers Noriyaki et sa comparse. Arrivant bientôt à la place boisée, ils bondirent et arrivent à terre. Pour le moment ils ne sentent pas le danger qui pèse, mais à force de courir et d'entendre des feuilles, branches et autres éléments d'arbres chuter, le doute commence à faire surface. En levant les yeux, on pouvait apercevoir de petites tâches bleues et blanches derrière l'étendue verdâtre des chênes. C'est une certitude, ils sont cernés, il faut se battre. Mais où est Blacrow ? Ils ne le savent point. Ils font signe à tout le monde de descendre.

Un long silence se fait, puis plusieurs actions s'enchaînent. D'abord l'arrivée du vent. Féroce, lourd, ne ressemblant en rien aux petites bourrasques qui n'arrivent qu'à faire voltiger votre chevelure. Non, celui ci vous heurte avec une hargne, poussant votre corps sans scrupule, vous empêchant de bouger librement. Un homme tombe, puis un autre, c'est l'arrivée d'un bruit assourdissant. Tels des pommes, les marines tombent des arbres en vous lançant un sourire machiavélique qui vous empêche de détourner vos yeux des leurs. Vous avez envie de les croquer, des les craquer. Le bruit devient bientôt aussi enragé que celui d'un ouragan, le vent se lève de plus en plus, ils approchent, ils sont nombreux, ils accélère. Bientôt, les deux camps vont se rencontrer, la marine court vers ses ennemis. Le regard de chacun d'eux est plongé dans ceux des pirates. Huit mètres avant impact. Le Dandy et le Tortionnaire se mettent en garde... Et c'est le clash.

Le vent se met à souffler plus fort à mesure que les coups sont portés, tous les marines se jettent sur les deux partenaires, bientôt un dôme se forme et on ne peut apercevoir les hors-la-loi, mais quelques secondes plus tard, les marines commencent à jouer aux satellites, envoyés en orbite un à un. Des cris retentissent. Ce n'est pas le nombre qui compte. Après avoir repoussé tous les ennemis, Noriyaki se redresse et prend la parole, devant tous les marines à terre.

« Que vous soyez dix, cinquante ou cent, rien y fera, vous perdrez, car votre niveau ne s'approche pas d'un dixième du mien. Si vous voulez espérer nous battre, qu'approche votre supérieure, Blacrow L. Rac* »

Le bruit d'une faux traversant une épaule plus tard, l'homme s'arrête de parler, il se retourne et voit apparaître le visage furieux d'un marine, ce n'est point Rachel, mais elle porte son arme. Aussi choqué qu'il soit, Noriyaki n'a pas le temps de réfléchir à quoi que ce soit. Il donne un coup de pied dans le ventre de son adversaire puis retire la faux qu'il envoi au loin. Le sang coule, des frissons se font ressentir. Il tremble. Son bras est foutu. Il observe d'un regard panoramique la place, puis aperçoit une petite ruelle vers laquelle il se rue littéralement, y mettant toutes ses jambes pour y arriver le plus vite possible.
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    Ça s'active et ça tourbillonne. C'est pas bon. Rachel danse de plus en plus rapidement d'un pied sur l'autre. Ça s'emballe. Les bruits des combats se rapprochent inexorablement, mais elle n'est pas rassurée, comme à chaque fois qu'elle restait dépendant des actions d'autres. Elle savait qu'elle pouvait faire confiance en de nombreuses personnes. Les deux grands colonels qui l'avaient dirigée, par exemple. Mais là, faisant confiance à des hommes qu'elle n'avait jamais vu, qu'elle ne connaissait ni d’Ève ni d'Adam (sauf le voyeur mais qui ne semblait pas avoir prit part aux festivités), elle était démunie. Elle avait joué tous ses atouts, mais maintenant, elle était désarmée face à l'avenir. Et elle le redoutait. Comme à chaque fois. Et petit à petit, les bruits de combat se firent moins persistants, jusqu'à ce que l'on ne puisse plus dire si le plan fonctionnait et qu'il venait dans leur direction ou s'il avait échoué et que tous venaient d'être descendus. Tout ça pour un simple voleur...

    Un voleur dont la complice avait troué un officier de la marine...

°Par ici... Par ici. Par ici !°

    Puis soudain, les tirs cessèrent, le grondement de centaines de pas sur les pavés s'interrompirent. Les hommes dans le dos de Rachel échangèrent des regards inquiets. Et Rachel devenait livide. Elle se mordait la lèvre sous le coup du stress. Ca n'allait pas. C'était sûr, ça n'allait pas. Ses pas crissèrent sur les graviers comme elle se retourna brusquement vers les quatre hommes qu'elle avait réquisitionné. Elle tiqua une seconde sur celui qui était torse nu avant de se rappeler que c'était elle qui portait sa veste. Elle s'accorda un sourire puis oublia tout ça. Malheureusement, quoiqu'elle voulut dire, ses mots moururent dans sa gorge comme, tout à coup, dans son dos, des dizaines de cris résonnèrent, remplaçant les bruits précédents. Des cris de douleur, peut-être d'agonie. Elle avait merdé.

-On y va ! Hurla-t-elle en tournant les talons une nouvelle fois.

    Lorsque Rachel parlait, en règle général, c'était soi pour donner un ordre que son grade exigeait d'elle, soit pour lancer une pique bien sentie et tout aussi rare. Cette fois, l'ordre fut bref et clair. Sans attendre de réponse, elle passa entre les deux arbres et s'élança vers l'endroit où les sons se turent lentement. Tssss ! Trop lente ! Elle allait les rater. Surtout cette dame aux cheveux rouges. Saleté ! Elle voulait lui enfoncer à son tour son poignard entre les côtes. Instinctivement, alors qu'elle courait, elle comprima sa blessure qui la lançait comme une brûlure. Et malgré ça, elle distança les pauvre bougres qui tentaient vainement de la suivre. De la suivre entre les rues qu'elle ne connaissait pas plus que lesdits bougres. Mais bigre, qu'elles paraissaient longues ces allées ! Elle passait de l'une à l'autre, d'un coude à l'autre, sans ralentir l'allure, certaine de la direction qu'elle prenait. Et ils étaient là. Tous les marins dépêchés pour l'intercepter. En tas et dispersés aux quatre coins de la place vide. Mais de Costard Cravate, aucune trace. De rage contre elle-même, Rachel se mordit la lèvre jusqu'au sang. Elle poussa un grognement de hargne et courut vers l'homme allongé qui se trouvait le plus près. Il respirait. Il était même conscient en fait. Le Lieutenant Blacrow jeta un regard à la ronde. Comme à peu près tous. Elle ordonna aux hommes dans son dos dont elle avait déjà oublié nom, grade et nombre d'aider les blessés les plus grave. Mais à part quelques fractures, il n'y avait rien de bien grave.

-"Comment vouliez-vous qu'on l'arrête ? C'était Noriyaki !"

    Elle n'y porta pas plus attention, et voyant qu'il était assez réveillé pour lui faire des reproches, elle l'abandonna à sa douleur. Elle sera ouverte pour celui-ci. La fracture. Notre faucheuse ramassa sa faux plantée dans un arbre. Puis c'est la gamine qu'elle avait embauchée pour être sa doublure qu'elle alla ramasser. Cheville foulée et côtes fêlées pour celle-ci. Avec en prime l'empreinte de Satoshi imprimée juste au-dessous de son plexus. Un beau souvenir que voilà. Un regard placide vers la ruelle qu'il avait emprunté dans sa fuite plus tard, notre poupée retourna vers les blessés. Combien de temps avaient-ils d'avance ? Peut-être trois minutes. Satoshi, hein ? Elle ne le rattraperait jamais. Et même si elle le rattrapait... On n'échappe pas à la faucheuse ? Haha. C'est qu'elle savait choisir ses cibles, la Lieutenant. Mais elle eut beau interroger les marins en présence, personne n'avait jamais vu la jeune femme qui l'accompagnait. Elle n'était même pas sur les registres de Inu Town.

    Que dire de plus sur les événements de ce jour ? Rachel ne revit pas Ryuuku. Et vu la pointure de Satoshi (en relief sur la gamine aux cheveux noirs), il n'y eut aucune sanction envers le Lieutenant Blacrow qui avait mobilisé toute la ville pour rien. A part des blessés. Alors une fois qu'elle eut participé plus que de raisons aux réparations, vint le temps où elle dut repartir avec le navire qui l'avait emmené. Bientôt elle aurait son propre navire...

    Au large, Rachel observa une dernière fois depuis la poupe la côte qui s'éloignait. Cette histoire s'était finie en eau de boudin. Bien trop rapidement. Elle n'avait pas vu passer les actions. Elle n'avait plus que sa mémoire et ses blessures pour lui rappeler cet épisode. Elle se détourna, faux sur l'épaule avec le souvenir du sang de Noriyaki sur sa lame, et cheveux au vent. Adieu Inu Town.


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Ploc. Ploc. Ploc.

Ploc. Ploc.

Ploc.

Un personnage sombre se déplace dans les ruelles de la ville, cravate enroulé avec force autour de son épaule. Il fut poursuivi par les hommes de la marine. Il du se battre contre l'une de leur escouade. Portant un costume, il laisse des traces qui peuvent être de groupe A, B ou O et pourra être retrouvé facilement par n'importe quelle personne qui aurait la volonté de l'arrêter. Son pas est lourd, il progresse lentement, il serait impossible pour l'homme possédant le fruit de celui que l'on nommait autrefois Foxy de le ralentir. Son coéquipier l'aurait même laissé tombé il y a peu pour ces motifs. Bientôt il rampera. On ne peut guérir lorsque l'on est frappé par la faucheuse.

Les chances d'en sortir sont minces, voire inexistante. L'ombre de Noriyaki progresse donc lentement vers un endroit où il pourrait embarquer facilement dans un navire, à savoir le port. Certes il y est déjà passé, mais il ne pouvait pas emprunter de bâtiment lorsqu'il était suivit par Blacrow, maintenant qu'il semble donc ne plus être suivi - à moins que les marines avancent à la vitesse qui est inférieure ou égale à celle d'un escargot au plus bas de sa forme - il peut s'y rendre plus facilement et plus discrètement. C'est donc seul que Satoshi se rend vers le port qui est sa seule échappatoire, ne sachant évidemment pas que toute menace qui pesait sur lui s'étaient en allé à bord d'un navire de guerre. Le sang dégouline de son épaule à travers le fin tissu de sa cravate, il ôte sa veste et garrote son bras avec celle ci. Le chemin risque d'être long.

[...]

Un bâton à la main lui servant de troisième jambe, le Dandy arrive sur l'emplacement réservé aux navires en boitant, les vêtements imbibés d'un liquide servant à diffuser l'oxygène nécessaire aux processus vitaux parmi tous les tissus du corps, et à y enlever les déchets produits. Il s'approche d'un navire marchand. Dans son état il ne pourra pas être transporter dans un tonneau, il risquerait de ne pas s'en sortir...

« D'un autre côté je ne veux pas m'éterniser ici »

Mais d'un autre côté s'éterniser ici serait une erreur de sa part. Il rentre donc discrètement à l'intérieur d'une caisse qui sera transporter dans la cale de ce navire jusqu'à une destination qui lui est actuellement inconnue.
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