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Bienvenue chez nous

Il est dix heures du matin, Shoga est derrière son bureau en train de faire sa paperasse. Il boit son café, tout en mangeant des croissants. Le Minks regarde l’heure sur une pendule accrochée au mur, il finit de lire le dernier dossier de la matinée avant de se lever et de s’étirer. Il prend sa tasse de café, puis il enfile sa cape de colonel sur laquelle est inscrit « Justice » au dos. Il boit sa tasse et la pose sur le bureau. Son kimono noir est froissé, il a encore passé la nuit à étudier les dossiers, cet homme canin finira par se tuer à la tâche.

Il est temps.

Shoga sort du bureau, il arbore l’épée Damoclès à son turban blanc. Ses soldats le saluent, Shoga leur fait un sourire. Il sort de la base, il se promène dans les rues d’Orange, les habitants font coucou au gradé, il est apprécié dans le coin. Shoga discute avec les habitants, il caresse les cheveux d’une petite fille qui lui demande pourquoi il est couvert de poils, puis il se dirige vers sa destination. Il arrive au port, une nouvelle recrue doit arriver en début d’après-midi, et le Minks tient à être présent pour l’accueillir.
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Bienvenue chez nous

« Merci pour vos bons et loyaux services Enra, mais vous allez maintenant être transférée ! »

C'est à peu près ce que j'ai compris de la dernière cérémonie à laquelle j'ai assistée et dans laquelle j'étais un peu la vedette, il faut dire que ce n'est pas tous les jours qu'on passe commandant chez la Marine ! En fait, logiquement on est même censé le passer qu'une seule fois mais bon, sait-on jamais. La cérémonie était agréable, tout comme les félicitations et la fierté de mes supérieurs en me voyant atteindre le rang le plus élevé chez les officiers subalternes. J'étais aussi vachement fière mais mon objectif était plus élevé. Beaucoup plus élevé. Tellement plus élevé que ma première pensée en recevant mon nouvel écusson était "plus que huit". Plus que huit grades de plus pour atteindre l'état-major. Enfin, je suis plutôt terre-à-terre et je vis au jour-le-jour alors aujourd'hui, être une Commandante est déjà une grande satisfaction.

J'ai appris au même moment que j'allais être transférée dans un nouvel équipage : le Gladius. D'après les informations que j'ai récupérée dessus pendant mon voyage vers Orange Town pour mon transfert, c'est chez eux que se trouve la fameuse unité Katana avec pas moins d'une centaine de soldats maniant parfaitement cette arme. Qu'est-ce que je viens faire dans cette équation avec mes chakrams ? Je n'en ai pas la moindre idée, mais celà dit c'est la meilleure affectation que je pouvais recevoir vu la diversité de leurs interventions, rien de mieux pour gagner du galon et de l'expérience. Ah oui, j'ai aussi appris que le capitaine est un Minks, mais aucune idée de ce que c'est, de toute façon ce n'était qu'une question de temps avant de le voir en personne et de comprendre puisque je voyais enfin l'île se dessiner à l'horizon. Me redressant à ce moment, mes deux mains vinrent détacher le nœud fait autour de ma taille avec les manches de ma veste blanche pour venir ensuite enfiler celle-ci et recouvrir mon débardeur noir et être ainsi un peu formelle lors des présentations. On va éviter de les choquer tout de suite avec mes habitudes de gosse des rues !

Jusqu'à que notre navire amarre, j'étais un peu triste de quitter mon équipage actuel mais curieuse de voir ceux que j'allais rejoindre. Disons que la vie c'est avant tout des rencontres alors pourquoi s'en priver ? Surtout que celle-ci était plutôt... Impressionnante. Debout sur le pont du navire en observant brièvement les quais, j'ai en effet tout de suite compris ce qu'était un Minks. Un... Renard ? Bipède ? Portant une épée, un kimono et une cape de la Marine ? Si quelqu'un m'avait dit ça j'aurais pensée à un mensonge pour me bizuter, rien de plus. J'avais au moins l'avantage de ne pas avoir à chercher bêtement à qui me présenter, alors une fois le navire à l'arrêt, j'entamais une marche grâcieuse mais à la fois confiante et déterminée sans quitter le renard des yeux pour venir le rejoindre. Plus je m'en approchais, plus je le trouvais impressionnant, surtout par sa taille qui ne cessait de croître à chaque pas que je faisais, jusqu'à devoir lever la tête pour devoir le regarder dans les yeux une fois en face de lui. Un Minks haut d'au moins trois mètres si ma déduction était bonne. Même avec ma corne qui me faisait gagner quelques centimètres, je n'étais clairement pas à la hauteur ! La main gauche derrière le dos, ma main droite vint elle rejoindre mon front, la paume cachée pour saluer mon nouveau supérieur comme il se doit.

« Colonel Shoga ? Je suis la nouvelle recrue du Gladius, Commandante Raubahn D. Enra. »
Codage par Libella sur Graphiorum
    Shoga regarde la cornue arrivée, ce qui fait sourire le colonel. Il pose délicatement sa patte gauche sur le pommeau de son épée Damoclès, ce n’est pas par provocation, mais plus pour être à l’aise. Shoga regarde le commandant se présenter, elle semble débordée d’énergie, Shoga lui attrape la main droite et lui serre la main, il l’agite dans tous les sens.

    — Bienvenue à la 473 ᵉ division de la marine, vous êtes ici chez vous !

    Dit-il avec un grand sourire.

    — Si vous voulez bien me suivre jusqu’à vos appartements, c’est par ici.

    Shoga marche dans les rues d’Orange Town, il en profite pour poser quelques questions à Enra.

    — Le voyage s’est bien passé, il n’y a pas eu de problème ?

    Le colonel et le commandant marchent dans les rues, les civils regardent les marines avec admiration, Shoga fait coucou aux habitants.

    — Bonjour, comment ça va ?

    Les habitants d’Orange lui rendent sa salutation. Le Minks se tourne vers son commandant, il remarque qu’elle fait partie de la race des cornues.

    — Dites-moi, j’ai lu votre dossier, et je dois dire que votre profil correspond à notre division. Vous aurez sûrement l’occasion de croiser l’unité Katana, qui aujourd’hui compte parmi elle plus de 700 bretteurs. Sans vouloir me vanter ou dénigrer les autres divisions, la 473 ᵉ est la plus à même de vous enseigner la discipline, mais aussi de vous former au combat. Le problème avec la régulière, c’est qu’elle a tendance à privilégier la quantité à la qualité de leur effectif, je ne dis pas que les soldats de la régulière sont mauvais, mais si on les compare à ceux de l’élite, ce n’est même pas un match équilibré. Notre division propose une formation et un entraînement que même l’élite nous envie, vous pourrez apprendre auprès des meilleurs bretteurs de la région.

    Ils arrivent devant le dortoir des femmes, c’est ici que les femmes soldats vivent.

    — Si vous avez besoin de conseil ou autre, n’hésitez pas à venir me voir. Je passe la plupart de mon temps dans mon bureau, et quand je n’y suis pas, vous me trouverez dans le Dojo Seigi. D’ailleurs, j’aimerais vous y emmener après vous avoir fait la visite de la ville, c’est une très belle ville, vous allez voir qu’elle n’a rien à envier à Logue Town ou encore Shell Town.

    Pendant que Shoga discute, il se baisse de plus en plus pour se cacher derrière l’un des murs du quartier des femmes, tout en regardant Enra.

    — Déposez vos affaires dans l’une des chambres que la responsable, qui est très charmante, vous indiquera… Elle est là, non ? Elle me regarde, je sens son regard accusateur.

    La responsable du dortoir pointe le bout de son nez. Elle est en robe de chambre de couleur blanche, en plus de fumer sa clope. Shoga regarde dans sa direction, et il remarque son chignon, il la reconnaît immédiatement. Il se cache, il rase les murs. La responsable se met à hurler sur Enra.

    — Hé vous, vous êtes nouvelle ici ?! Amenez-vous, j’ai pas que ça affaire, j’aimerais bien aller me couper les ongles de pied avant de dormir ! Votre chambre est prête. Allez, on se bouge ! Hop, hop, hop !

    La femme stricte remarque deux oreilles de renard qui dépasse d’un des murs, ses yeux se mettent à briller.

    — Ah ! Je le savais, il est là ! Il est planqué, je me disais aussi que ça sentait le pervers ! Alors, Colonel vicieux, on est revenu reluquer les filles ?!

    Shoga devient tout pâle, il ne bouge plus, il ne cligne même pas des yeux.

    — Je sais que vous êtes là, sortez si vous êtes un homme !

    Le colonel soupire, il fait semblant de chercher quelque chose par terre, puis il se lève.

    — Mais où ai-je bien pu perdre ses lunettes… Oh, mademoiselle Mikon, comment allez-vous ? Je ne vous avais pas vu.

    Mademoiselle Mikon est la seule personne au monde qui arrive à faire perdre ses moyens à Shoga, lui qui d’ordinaire reste digne et honnête en toute circonstance, lorsqu’il est en présence du lieutenant Mikon, le voilà qui déraille. La demoiselle se met à courir vers Shoga, elle arrive devant lui, puis elle met ses bras sur ses hanches. Elle plisse le regard, tout en tirant plusieurs taffes sur sa cigarette.

    — Hum…

    Shoga transpire, il sifflote, il regarde ailleurs.

    — Hum… Vous n’êtes pas clair, vous avez quelque chose à cacher ?

    Shoga regarde Mikon.

    — Non, mais vous n’avez pas honte d’espionner de jeunes femmes, est-ce que c’est le comportement d’un colonel ?! Je ne crois pas, je ne crois pas !!!

    — Mais, je…

    Mikon tend l’oreille droite.

    — Nani ?!

    Shoga baisse la tête, ses oreilles tombent en arrière, il regarde par terre.

    — Je suis désolé, mademoiselle Mikon.

    La tortionnaire gonfle le torse, puis elle pose ses mains sur ses reins.

    — J’aime mieux ça, comportez-vous comme un colonel, colonel !

    Elle jette un coup d’œil à Enra.

     Bon, elle me suit la copine, ou elle prend racine ?

    Shoga se redresse.

    — Ah, ne tardez pas, matelot. N’oubliez pas notre visite de la ville, déposez vos affaires et on y va.

    Mikon regarde l’homme-renard.

    — Bah, vous l’attendrez loin de ce mur !

    Shoga se décale, il attend que son commandant revienne.
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    Bienvenue chez nous

    Ma présentation était des plus formelles, et il faut dire que c'est quand-même une chose encore assez difficile à faire pour moi, malgré le temps passé avec la Marine. Rien que le fait de m'habiller convenablement est un peu difficile, alors exécuter un salut parfait tout en déclinant mon identité, c'est quelque chose qui ne me semblera probablement jamais naturel. Seulement, en général mes supérieurs acquiesent et c'est terminé... Mais pas cette fois. Un fin sourire se dessinait d'abord sur mes lèvres quand le Colonel vint me serrer la main, c'est beaucoup plus familier qu'un salut même pas rendu par un interlocuteur. Mais ce qui est beaucoup plus familier, c'est quand il vient agiter ma main dans tous les sens en guise de salutations. Venant d'un Colonel, j'étais un peu surprise. C'est comme ça que saluent les Minks ? Rien de désagréable, juste surprenant venant d'un supérieur comme pouvait en témoigner la mine un peu confuse qui se dessinait sur mon visage. Quoi qu'il en soit, Shoga semblait dynamique et absolument pas imbu de sa personne malgré son grade supérieur. Dans un sens ça me rappelait un peu Mobbs, mon meilleur ami du Cimetière d'Épaves, alors ça ne pouvait apporter que du bon.

    « Bienvenue à la 473 ᵉ division de la marine, vous êtes ici chez vous ! Si vous voulez bien me suivre jusqu’à vos appartements, c’est par ici. »

    Un accueil chaleureux de la part du Minks, dont résultait presque immédiatement une Cornue bien plus détractée qu'à son arrivée seulement quelques minutes plus tôt. Avec la poignée de main que m'a accordé le Colonel et l'annonce de mes appartements, je ne pouvait que me sentir mieux dans cette ville ! Ce qui eu l'effet de me surprendre un peu, par ailleurs. De ce j'en sait, le Gladius est plus souvent en mer que sur la terre ferme, ça me semblait presque évident qu'ils n'auraient qu'un vieux bureau dans leur base et qu'on leur dise d'aller roupiller dans la cale de leur navire sans faire d'histoire. Après tout, ils peuvent aussi bien se retrouver sur n'importe quelle Blue que sur Grand Line du jour au lendemain, alors bon... Leur accorder une vraie base est une audace plus qu'appréciable. C'est donc plutôt enjouée que je me suis mise à suivre le Colonel à travers les rues d'Orange Town, une ville méconnue, probablement banale, mais en tant qu'enfant du Cimetière je ne pouvais pas m'empêcher d'être émerveillée par la beauté des lieux. Tout est sublime quand on a vécu dans une telle misère.

    « Le voyage s’est bien passé, il n’y a pas eu de problème ?
    Aucun. J'étais déjà sur East Blue, alors le voyage s'est déroulé sans accroc. Pas le moindre pirate ou monstre marin venu se pointer à l'horizon. »

    Je répondait du tac au tac sans vraiment y réfléchir en adressant un rapide regard à Shoga par respect lors de cette discussion. Autrement j'aurais très bien pu passer tout le trajet à observer les environs mais bon, répondre à un supérieur en ayant la tête ailleurs ce n'est pas très respectueux. Surtout à un supérieur qui l'est autant, la scène devait être plutôt impressionnante pour les civils, deux Marines, dont un Minks et une Cornue, c'est quelque chose de très peu anodin. Pour ma part, je me contentais de saluer à mon tour les civils d'un regard plus discret mais tout aussi expressif.

    « Dites-moi, j’ai lu votre dossier, et je dois dire que votre profil correspond à notre division. Vous aurez sûrement l’occasion de croiser l’unité Katana, qui aujourd’hui compte parmi elle plus de 700 bretteurs. Sans vouloir me vanter ou dénigrer les autres divisions, la 473 ᵉ est la plus à même de vous enseigner la discipline, mais aussi de vous former au combat. Le problème avec la régulière, c’est qu’elle a tendance à privilégier la quantité à la qualité de leur effectif, je ne dis pas que les soldats de la régulière sont mauvais, mais si on les compare à ceux de l’élite, ce n’est même pas un match équilibré. Notre division propose une formation et un entraînement que même l’élite nous envie, vous pourrez apprendre auprès des meilleurs bretteurs de la région.
    J'ai eu vent de l'unité Katana, à vrai dire je me suis un peu informée sur la division pendant mon transfert. Ceci dit, j'ai entendu parler d'une centaine de soldats, mes infos devaient être un peu à la traîne. »

    C'était aussi là le seul doute qui se posait quant à ma nouvelle affectation. Que vient faire quelqu'un comme moi au milieu de tous ces soldats armés de katanas ? Peut-être une idée d'ajouter des éléments plus à l'aise en combat à distance pour soutenir tout ce beau monde ? Pour illustrer mes prochains propos, ma main gauche vint se glisser sous ma veste au niveau de mes hanches pour détacher l'un de mes chakrams et lever un peu le bras pour la montrer ainsi au Minks.

    « Cependant j'utilise une arme un petit peu différente du katana. Je pense en avoir une assez bonne maîtrise, mais si je peux y adapter quelques techniques de bretteurs ça pourrait donner quelque chose d'intéressant. Et puis je mentirais si je disais n'avoir jamais eu l'idée d'intégrer l'élite plutôt que la régulière mais je n'y étais pas trop favorable. Si vous avez un tel entraînement je compte bien le suivre. »

    Quoi de mieux pour progresser qu'une division agissant sur toutes les mers du globe et disposant d'un entraînement similaire, voir mieux que celui de l'élite ? Finalement, tout ce que j'apprenais dans ce transfert me montrait que c'était l'une des meilleures choses qui auraient pu m'arriver. Une étape inégalable pour l'ascension d'une Commandante jusqu'au rang d'Amirale en Chef ! Enfin, dans l'immédiat, la seule ascension allait être celle jusqu'au dortoir devant lequel on venait d'arriver. Et si les informations du Minks étaient des plus intéressantes jusque là, son comportement devint soudain... Étrange.

    « Déposez vos affaires dans l’une des chambres que la responsable, qui est très charmante, vous indiquera… Elle est là, non ? Elle me regarde, je sens son regard accusateur.
    Qu'est-ce que...
    Hé vous, vous êtes nouvelle ici ?! Amenez-vous, j’ai pas que ça affaire, j’aimerais bien aller me couper les ongles de pied avant de dormir ! Votre chambre est prête. Allez, on se bouge ! Hop, hop, hop ! »

    Je n'ai même pas eu le temps d'y répondre. De toute façon qu'est-ce que je pouvais répondre à ça ? Est-ce que je devrais même y répondre ? Bouche bée, un sourcil levé, le nez froncé, j'étais interloquée par cette situation complètement loufoque. Le pire n'étant pas que cette dame est une furie, mais bien que le Colonel semblait effrayé et chercher à tout prix à éviter de la croiser ! Un regard sur la dame, un autre sur Shoga, puis sur la dame, puis sur Shoga... Le renard transpirant la confiance jusqu'ici ne ressemblait plus qu'à un petit canidé battu devant cette femme. Tout pâle, en sueur, les oreilles en arrière et la tête basse... Je n'étais pas du genre à montrer ma peur mais en voyant la façon dont elle vint de dresser mon supérieur avant de me crier dessus à mon tour, je ne pouvais que la regarder avec de grands yeux en gardant la bouche fermée pour acuiescer. Sacrée réputation pour un Colonel, et sacré contraste entre elle et les civils d'Orange Town. Soit ils ont un passif entre eux, soit la dame est totalement dérangée. Et vu à quel point elle est terrifiante, mon avis penche un peu plus vers cette seconde option. C'est donc toute silencieuse que je l'ai suivie dans le quartier des femmes jusqu'à ma chambre, l'hôte des lieux m'indiquant celle qui m'était réservée non sans sa déja habituelle violence dans les propos. En temps normal ça m'aurait probablement énervée mais mon instinct de survie me criait de rester sage. Un rapide tour du propriétaire, mes affaires déposées sur le lit pour les ranger plus tard et un petit sourire devant mon nouveau toît avant de fermer les clés, prendre les clés et mettre les voiles. C'est d'une marche à la fois confiante et précipitée que je quittais rapidement les lieux en sentant, tout comme le Colonel, la présence terrifiante de la dame comme si elle m'épiait et me jugeait sans même être devant moi. Peut-être le pouvoir d'un fruit du démon ? Si c'est le cas, c'est sûrement le plus puissant qui soit ! C'est comme si elle était à deux doigts de dévorer nos âmes ! Une fois hors de ces lieux et dans un semblant de sécurité avec le Minks, je vint me gratter la tête sans cacher ma mine choquée par les événements pour m'exprimer.

    « Colonel... Qu'est-ce qui vient de se passer ? C'était quoi, ça ? »
    Codage par Libella sur Graphiorum
      Shoga entend la question d’Enra, le renard se met à se gratter l’arrière du crâne, et il rougit.

      Je ne sais pas, cette femme n’est portante pas plus puissant qu’un de mes lieutenants, mais lorsqu’elle me regarde, je me sens tout bizarre. J’ai mal au ventre, je transpire, et j’ai même la bouche sèche. C’est étrange, non ?

      Shoga est amoureux de cette femme, mais son enfance est compliquée. Je vais tenter de vous la résumer. Shoga n’a jamais connu ses parents, il a été élevé par un maître de Dojo sur Shimotsuki, il considère son Senseï comme son père. Il a grandi avec les enseignements du Bushido, en plus d’être entouré par une multitude d’élèves du Dojo principalement masculin. Il y avait des filles, mais elles étaient encore plus masculines que les mecs, c’est pour dire le niveau de relation que Shoga entretient avec la gent féminine. Soit il considère les femmes de son entourage comme des amis, par exemple Anima en est un bon exemple, soit il ignore tout simplement les femmes. Mais ça ne veut pas dire qu’il les dénigre, mais si par exemple une femme lui fait des avances, Shoga ne saura pas faire la différence entre Anima qui lui propose une pinte et une femme qui l’invite au restaurant pour le séduire. De ce fait, le Minks ne connaît rien à l’amour.

      - Ahem... Passons à la suite, je vais vous conduire dans le Dojo où nos soldats ainsi que nos civils sont formés pour lutter contre le crime. Les soldats et les civils ne payent rien, car les taxes entretiennent le Dojo, les soldats bénéficient gratuitement aux avantages du Dojo grâce à leur statu quo. En soi, c’est gratuit.

      Le Minks part avec la cornue, il conduit Enra à travers la ville. Shoga fait coucou une énième fois à des enfants qui le saluent, les petits disent bonjour à la nouvelle recrue. Le Minks regarde la réaction de son commandant, tout en restant discret. Une petite fille avec une robe rose qui suce une sucette vient questionner la marine.

      — Hey, madame ! Pourquoi, tu as des cornes ?

      Dit-elle en léchant la sucette. Pendant qu’Enra répond à la petite, Shoga jette un léger coup d’œil dans la rue, il aperçoit deux énergumènes qui ne sont pas d’ici. Les gars semblent être des sortes de mercenaires, d’artistes martiaux, de vagabonds… Bref, des gens à garder à l’œil. Le Minks se méfie de ce genre de types, on ne sait jamais ce qu’ils peuvent faire.

      Enra, allons-y.

      Dit-il sur un ton sympathique. L’homme-renard marche pendant quelques minutes dans la ville, puis il sort de cette dernière. Il marche dans la campagne, tout en discutant avec son amie.

      Le Dojo Seigi n’est pas très loin de la ville, mais comme je préfère de loin le calme et la tranquillité de la campagne, c’est ici qu’il se trouve. Qu’en penses-tu, la nature ne te fait pas peur ? Je te pose cette question, car j’ai déjà amené une autre recrue au Dojo, elle était allergique à l’herbe fraîchement coupée… On a dû annuler la visite du Dojo, on a fini par pêcher à la ligne au port.

      Pendant que Shoga taille le bout de gras, le voilà qu’il arrive devant le Dojo.

      Voilà le Dojo Seigi. Sais-tu pourquoi je t’ai amené ici ?

      Il ouvre la porte principale du Dojo.

      J’ai envie de tester tes capacités au combat, et pour cela, j’ai besoin que nous nous affrontions dans un lieu approprié pour ne pas créer de confusion dans l’esprit de ceux qui pourraient nous voir. Un Dojo, c’est fait pour l’entraînement.

      Shoga invite Enra à le rejoindre dans l’une des salles de Seigi. Il n’y va pas par quatre chemins, il prend un Katana en bois parmi des centaines d’autres qui sont accrochés à un mur. Le Minks se place au milieu de la pièce, puis il se met en garde.

      Ne vous retenez pas, commandant. Je suis votre adversaire, et je veux vous tuer. Si vous voulez vivre, vous devrez vous battre à fond. Ok ?

      Ceci est un exercice, Shoga va se retenir, mais il espère que son amie ne se retiendra pas. Pendant que Shoga et Enra sont dans le Dojo, les deux étrangers se dirigent vers celui-ci. Si vous voulez mon avis sur les deux gars, je vais vous le donner. L’un est légèrement plus grand que son ami, mais il est plus fin. L’autre est plus petit de quelques centimètres, mais il est plus imposant. Comme l’a remarqué le Minks, ils ressemblent à des vagabonds, c’est à cause de leurs vêtements troués, en plus d’être sales. Leur tête n’est pas rassurante, ce sont typiquement des fauteurs de troubles venus chercher la merde.

      Hey, tu crois qu’on pourra trouver des paysans à escroquer ?

      Demande le plus grand.

      Pff… C’est une île de péquenots, ici. Il y a forcément des cul-terreux, et tous les paysans sont cons comme des meules. Ce sera facile de leur proposer notre protection en échange d’une rémunération, si tu vois ce que je veux dire.

      Réponds le plus trapu. Les deux hommes sont spécialisés dans l’escroquerie, leur méthode est efficace. Généralement, ils arrivent dans un trou paumé, puis ils proposent leur protection aux villageois. Ces derniers refusent, et c’est là que les escrocs agissent. Ils se font passer pour des brigands, ensuite ils attaquent le village. Ils reviennent en « civil » quelques jours plus tard en jouant la stupéfaction en apprenant ce qui est arrivé pendant leur absence. Les villageois craignent le retour des bandits payant les mercenaires pour assurer la protection de leur village, et miraculeusement, il n’y a plus d’attaque. Cette comédie ne fonctionne qu’avec des idiots, car n’importe quelle personne sensée verrait un lien entre l’arrivée des mercenaires et celui des bandits. Ils restent un bon mois, après avoir récolté assez de liquide et autres bien, ils partent pour escroquer d’autres naïfs. Les deux idiots arrivent devant le Dojo.

      Hey, Hiryou… c’est quoi ça ?

      Demande la girafe (Shinteki ressemble physiquement à une girafe).

      Bah, c’est une maison, Shinteki.

      Réponds le sanglier (Hiryou ressemble à un Sanglier).

      Les deux hommes décident d’aller visiter la « maison », et d’apporter leur protection à ceux qui se trouvent à l’intérieur.
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      Bienvenue chez nous

      « Je ne sais pas, cette femme n’est portante pas plus puissant qu’un de mes lieutenants, mais lorsqu’elle me regarde, je me sens tout bizarre. J’ai mal au ventre, je transpire, et j’ai même la bouche sèche. C’est étrange, non ?
      C'est terrifiant... C'est sûrement un fruit du démon ! »

      Par ces mots, Enra montrait parfaitement qu'elle n'était pas beaucoup plus rôdée que son Colonel en ce qui concerne l'amour. Pour elle, tous les symptomes que le Minks a décrit ne peuvent venir que d'une maladie, et pour qu'une personne provoque ces mêmes symptomes, elle doit forcément utiliser les pouvoirs d'un fruit du démon ! Il faut dire qu'elle vient tout droit du Cimetière d'Épaves, où elle a grandit sans parents et avec de l'attirance fraternelle envers tous les hommes qu'elle a côtoyé, alors elle s'y connaît bien plus en fruits du démons qu'en amour. En tout cas, sa conclusion était de faire en sorte de ne jamais énerver cette femme. Elle attendait donc de passer à la suite et c'est heureusement ce que son colonel vint annoncer, acquiescant quand son supérieur lui décrit le dojo, tout en suivant ce dernier.

      « Les civils sont formés aussi ? C'est assez curieux mais ça m'a l'air d'être une très bon chose. »

      Une plutôt bonne initiative dans cette ville, permettre un accès au dojo gratuitement aux civils ne peut qu'amener du positif. Malheureusement, même avec la meilleure volonté au monde, le point faible de la Marine c'est qu'ils ne peuvent pas forcément prévoir l'avenir à 100%, bien que les agissements de certains criminels puissent mettre la puce à l'oreille et préparer des plans à l'avance pour les interventions les plus importantes. Mais globalement, le temps qu'ils arrivent, les crimes ont déjà commencés. Ça enjouait plutôt la Cornue d'apprendre une telle chose, peut-être que la simple existence d'un tel dojo aurait pu inculquer un peu de discipline sur ses terres d'origines. Ou alors cela aurait été un fiasco total. Avec une hâte non cachée de découvrir cet endroit, Enra suivait Shoga, toujours impressionnée par la popularité de celui-ci. C'est ça la bonne Marine. Et elle était bien sûr enchantée de servir sous les ordres d'une telle personne. Pour sa part, elle se contentait de rendre assez calmement les salutations des civils, non pas sans sourire, jusqu'à ce qu'une gamine ne s'en approche pour lui poser une question plutôt directe.

      « Hey, madame ! Pourquoi, tu as des cornes ? »

      Vachement directe, même. Généralement les enfants n'osent pas la question ou alors ne voient pas de problème chez une femme avec une corne sur le front. Alors comment pouvait-elle y répondre, sans prendre la tête à la petite en lui expliquant le système de races et de différences à travers ce vaste monde ? Un cours de biologie n'était pas des plus intéressant dans ces conditions, de ce fait, elle se contentait d'adresser un sourire à l'enfant en venant toucher sa corne d'une main.

      « Elle a pousée parce-que j'étais pas sage quand j'étais petite. Alors ne fait pas de bêtises si tu ne veux pas avoir la même, d'accord ? »

      Et une leçon toute gentille en prime, que demander de plus ? Elle reprit donc ensuite sa marche jusqu'en dehors de la ville pour aller rejoindre le dojo avec Shoga, trouvant sur le chemin la discussion du Minks relativement agréable. Même si elle haussait en premier lieu un sourcil perplexe quand il vint lui poser une première question.

      « Le Dojo Seigi n’est pas très loin de la ville, mais comme je préfère de loin le calme et la tranquillité de la campagne, c’est ici qu’il se trouve. Qu’en penses-tu, la nature ne te fait pas peur ?
      Euh... La nature peut faire peur ? Je veux dire, les animaux sauvages peuvent être dangereux éventuellement, mais...
      Je te pose cette question, car j’ai déjà amené une autre recrue au Dojo, elle était allergique à l’herbe fraîchement coupée… On a dû annuler la visite du Dojo, on a fini par pêcher à la ligne au port.
      Ah... Euh... Je... Non, j'ai pas de peur ni d'allergies. »

      Que répondre d'autre dans une situation si absurde ? Elle était rendue encore plus perplexe par l'affirmation d'une situation plutôt cocasse. La discussion continuait sur cette belle lancée jusqu'à ce qu'ils coupent court en atteignant le dojo, assez imposant et avec une très belle allure dans cet environnement naturel.

      « Voilà le Dojo Seigi. Sais-tu pourquoi je t’ai amené ici ?
      J'en ai ma petite idée.
      J’ai envie de tester tes capacités au combat, et pour cela, j’ai besoin que nous nous affrontions dans un lieu approprié pour ne pas créer de confusion dans l’esprit de ceux qui pourraient nous voir. Un Dojo, c’est fait pour l’entraînement. »

      Comme elle s'y attendait. Un entraînement directement sous forme d'affrontement c'est une belle entrée en matière pour découvrir les capacités d'un allié et le jauger. Entrant tous les deux dans la salle qui accueillerait leur combat, Enra se contentait d'observer la pièce avec émerveillement le temps que Shoga prenne son arme. Elle serait bien allé en chercher une aussi mais elle ne s'est jamais battue avec un katana, et le but d'un test de capacités c'est de ne pas se brider avec une arme qu'on ne maîtrise pas. La Cornue vint donc prendre position vers le centre de la pièce le temps que son adversaire la rejoigne, profitant de ce laps de temps pour retirer son manteau de la Marine et être plus à l'aise pendant l'affrontement.

      « Ne vous retenez pas, commandant. Je suis votre adversaire, et je veux vous tuer. Si vous voulez vivre, vous devrez vous battre à fond. Ok ?
      Je prendrais mes armes dans ce cas. À moins que vous ayez des chakrams en bois ? Autrement, si je peux me permettre de vous proposer de prendre une véritable arme, par soucis d'équité. »

      Elle était partie pour se défendre sans armes en premier lieu, mais elle ne pouvai pas se permettre de refuser un ordre de son supérieur, même s'il venait à lui demander de se battre à fond. Le but d'un entraînement n'est cependant pas de se blesser mais la femme part du principe que les deux sont assez expérimentés pour utiliser leurs armes de sorte à ne pas délivrer un coup fatal. Elle vint donc prendre sa position plutôt particulière en commençant par faire un mouvement à la fois discret mais primordial, se mettre sur la pointe des pieds dans une posture assez droite malgré son dos légèrement cambré. Ses mains vinrent au même moment rejoindre ses armes attachées à ses hanches pour se saisir chacune de deux d'entre elles, les tenant à bout de doigts grâce à ses indexs et majeurs pour le premier d'une main, et ses annulaires et auriculaires pour le second. Son corps se mit alors en mouvement pour être prête à agir, sautillant légèrement de la pointe des pieds dans un mouvement fluide.

      « Je suis prête, c'est quand vous voulez Colonel ! »
      Codage par Libella sur Graphiorum
        Shoga regarde Enra qui le propose de se battre avec un vrai sabre, ce qui fait sourire le renard. Ce dernier range son Katana en bois dans un pot spécialement prévu à cet effet. Le Minks sort son Meitou, la fameuse épée « Damoclès », Enra a de la chance. Shoga se met en position, puis il salue son « adversaire ».

        Bonne chance.

        Shoga envoie un coup simple, mais efficace. Sa lame s’abat à la verticale du côté droit de la cornue, le Minks y va doucement, car il ne veut pas tuer son matelot. Ce coup de base a pour but de tester les réflexes de son commandant, parce que si elle n’est pas assez vive pour esquiver ou parer un coup aussi standard, Shoga devra la remettre à niveau, et se poser des questions sur un potentiel pistonnage. Juste après, le Minks accélère le mouvement. Il envoie une dizaine d’attaques à divers endroits, principalement le torse. Ses coups de sabre sont donnés avec la pointe de l’épée, Enra n’aura aucun mal à les parer si elle fait suffisamment attention à la trajectoire. Shoga souhaite tester son sens de l’analyse en plein combat, car ce genre de chose n’est pas inné chez tout le monde, peu savent lire une trajectoire.

        Alors, ce n’est pas trop dur, commandant ?

        Shoga lui pose une question avec sourire aimable sur un ton amical, comme s’il était en train de boire un café avec ses amis. Il a la même attitude, une décontraction sans pareil. Le Minks termine l’enchaînement par un coup un peu plus dur que les précédents. Il saute en arrière, puis en retombant, il prend appui sur le sol. Le renard se projette sur la cornue, et il lui envoie un coup direct avec la pointe de sa lame. Si Enra parvient à parer ou à esquiver, Shoga la considérera comme compétente, et il ira même jusqu’à lui confier ses arrières lors d’une bataille.

        Du côté des deux brigands, ces derniers se rapprochent du Dojo.

        Bienvenue chez nous  8ymh

        Hé, Hiryou.

        Son pote se retourne.

        Bienvenue chez nous  Vsa8

        Quoi, qu’est-ce que tu as Shinteki ?

        Celui qui ressemble à une girafe ramasse quelque chose par terre, et il le montre à son ami.

        À ton avis, c’est de la terre ou une crotte ?

        L’autre écarquille les yeux.

        Mais jette ça, c’est dégueulasse !

        Celui qui ressemble à un sanglier tape dans la main du grand, la crotte (oui, c’est une crotte.) tombe par terre.

        Va te laver les mains, je ne veux pas que tu salisses les objets à l’intérieur.

        D'accord, Hiryou.

        Ce n’est pas possible, c'est pire qu'un gamin.

        Une fois les mains propres (il les a essuyés en crachant dessus, et en les frottant sur l’herbe.), les deux brigands sont prêts à cambrioler le Dojo.
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        Un sourire. Faire sourire son supérieur direct en proposant un entraînement à arme réelle c'est une bonne chose aux yeux de la Cornue qui ne peut s'empêcher de rendre son sourire au Minks. Elle garde ses chakrams en main tandis que Shoga range l'épée en bois à sa place avant de dégainer son arme véritable. Un sabre semblant mesurer dans les deux mètres à vue d'œil, en tout cas c'est ce que la femme déduisait au loin par le fait qu'elle semblait être plus grande qu'elle. Est-ce que ses armes de jet allaient faire l'affaire ? Une question qui lui traversait brièvement l'esprit face à ce sabre qui semblait être hors du commun de par son apparence et la fierté qu'elle pouvait lire sur le visage de son supérieur lorsqu'il la dégainait.

        « Bonne chance.
        Je n'ai pas l'habitude de miser là dessus. »

        Enra est seulement du genre à miser sur ses compétences, sur quelque chose sur laquelle elle a un minimum d'emprise, pas simplement de la chance ! Et elle avait encore moins envie de vouloir parier sur la chance en voyant la fameuse Damoclès s'abattre à toute vitesse non loin d'elle. Usant donc de son agilité à l'approche de l'arme, Enra prit appui sur sa jambe gauche après avoir légèrement sautillé afin de se décaler sur la gauche dans un mouvement parfaitement fluide, laissant ainsi la lame s'écraser à côté d'elle. Au moins le colonel n'allait pas la ménager, et la Cornue ne pouvait que sourire à cette idée alors qu'elle fit un second déplacement pour reculer un peu en voyant son adversaire s'apprêter à continuer son assaut. Elle profitait de ce bref écart pour saisir plus fortement ses armes tout en s'élançant vers l'avant quand le Minks commençait son enchaînement, suivant des yeux l'arme de ce dernier sans relâche pour ne pas lui donner la moindre ouverture. Telle une danseuse usant de mouvements remplis de grâce, les chakrams aux mains de la Cornue frappaient fortement la lame de Shoga, repoussant ainsi chacun de ses coups dans des chocs métalliques se répandant dans l'ensemble du dojo.

        « Alors, ce n’est pas trop dur, commandant ?
        Je m'en sort ! »

        Malgré ces petites interactions, un enchaînement doit toujours se conclure avec une attaque finale, n'est-ce pas ? En voyant le Minks bondir soudainement vers l'arrière, elle fit de même avec un bond plus léger pour mettre un peu plus de distance entre eux deux tout en desserrant son emprise autour de l'un des chakrams à sa main droite. Ce dernier se faisant seulement maintenir par la dernière phalange de son index et son majeur, Enra changeait fréquemment ses appuis pour s'apprêter à se déplacer. Après tout elle n'allait pas rester là à bêtement esquiver sans jamais rien faire ! Shoga se projetant sur elle, Enra s'élançait rapidement sur la droite tout en jetant son projectile dans un mouvement en arc partant sur le côté droit du colonel. Son lancer était précis. Elle ne cherchait pas à toucher son adversaire mais bien à le contourner, laissant ainsi le fil attaché au chakram s'enrouler autour de lui s'il ne remarquait rien. Auquel cas, à moins d'avoir des réflèxes explosifs lui permettant d'arrêter soudainement sa course pour réagir, elle espérait qu'il se fasse trahir par sa propre vitesse pour se prendre dans sa toile quoi qu'il advienne.

        « Alors, ce n’est pas trop dur, colonel ? »

        Est-ce qqu'elle prenait un peu trop ses aises en se mettant déjà à le charier alors qu'il pouvait potentiellement s'en sortir à tout moment et la mettre au tapis ? Peut-être. Mais dans le feu de l'action elle se permettait de le faire, d'autant plus qu'elle semblait apprécier cet entraînement.
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          Shoga aime cet entraînement, Enra fait preuve d’imagination et surtout de combativité. La cornue lance son Chakram sur la droite de son ennemi, celui-ci voit l’arme passer à côté de lui. Il regarde la commandante qui commence déjà à charrier son supérieur, celui-ci ne remarque pas le fil qui s’enroule autour de son corps. Il finit par le voir, mais il ne fait rien.

          — Le combat est très intéressant, mais je crois qu'il est terminé.

          Dit-il sur un ton posé et modéré. Il lève son index droit, et une plaie est visible à l’extrémité de l’index.

          — La première goutte de sang a été versée, votre Chakram m’a éraflé le doigt sans que je ne m'en rende compte, félicitations.

          Le combat est terminé, Enra remporte ce match. Shoga sourit une fois de plus à sa commandante. Le poilu bloque le Chakram s’enroulant autour du renard une énième fois de plus, il tient l’arme dans sa paume droite, et par son tranchant. Aucune goutte de sang ne coule, aucune plaie n’est ouverte, aucun poil n’est coupé.

          — J’ai beaucoup aimé vos enchaînements, le dernier était admirable, surtout qu’il s’agissait d’une manœuvre stratégique. Cela va peut-être vous étonner, mais il est rare de tomber sur une personne qui privilégie la stratégie à la place de l’offensive. Si le combat avait continué, ce fil aurait restreint mes mouvements, vous auriez bénéficié d’un sérieux avantage. Mais retenez cette leçon, commandante…

          Shoga gonfle ses muscles, et en écartant les bras, il déchire le fil qui l’entoure. Les morceaux de celui-ci tombent au sol, et le Minks ne souffre d’aucuns sévices.

          — Ne criez jamais victoire trop vite, voilà la leçon que vous devez retenir.

          La cornue doit probablement se demander comment est-ce qu’il a fait pour ne pas subir de dégâts, c’est grâce à l’utilisation du Tekkai. Mais c’est une variante de cette technique qui lui a permis de réaliser ce tour de force, d’ordinaire, il est impossible de se mouvoir en utilisant le Tekkai de base, sauf si l’utilisateur maîtrise son art.

          — Bon, cela m’a donné une petite faim, ça ne vous dirait pas de boire un bon Mikshake au chocolat ?

          Shoga s’approche d’Enra, et il lui donne son arme. Au même moment, deux hommes débarquent dans le Dojo. Ils sont surpris de voir du monde à cette heure, mais peu importe, car ils supprimeront tous les témoins de leurs cambriolages.

          — Hé, les monstres. Vous avez vu notre visage, et je vais être direct, je ne retournerai pas en taule. Donc, avec mon pote, on va vous faire la peau. En plus, cette baraque a l’air pas mal, je pense qu’il doit y avoir des objets de valeur, pas toi, Shinteki ?

          Le plus maigre des deux, celui avec le physique d’une girafe, met un doigt dans sa bouche, puis il regarde le plafond avec un air hébété.

          — Heu… Si tu le dis, tu as toujours raison. Hé, Hiryou, j’ai faim.

          Celui qui ressemble à un sanglier sort un poignard.

          — Ça tombe bien, on va manger du renard !

          Shinteki prend une pose martiale digne d’un Karatéka.

          — Je vais frapper la fille aux cornes, et je me servirai de ces cornes pour me gratter les fesses quand on voyage !

          Le « sanglier » approuve l’idée de la « girafe ». Shoga sourcille.

          — Je ne sais pas qui vous êtes, mais en nous menaçant, et en voulant cambrioler ce Dojo, vous êtes devenus nos ennemis.

          Le Minks regarde Enra, puis il lui sourit une fois de plus.

          — Ne t’inquiète pas, ça va bien se passer. Je me charge du petit colérique, Enra, occupe-toi du grand maigre.

          Shoga disparaît soudainement avec son Soru, puis il réapparaît devant Hiryou. Le bandit serre son poignard, et il le place au niveau de son torse.

          — C’est quoi ça ?!

          Le colonel lui envoie un coup de pied dans le ventre, le couteau se brise lors de l’impact. Le pauvre cambrioleur crache du sang, et perd connaissance. Il s’envole hors du Dojo pour s’écraser dans les hautes herbes devant le bâtiment. Au même moment, Shinteki saute sur la cornue en tournant à 360 degrés sur lui-même, et en tendant le pied droit.

          — Tornado kick !

          Est-ce qu’Enra a les capacités d’esquiver ce coup ?

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          Peut-être est-elle allée trop loin en se mettant à charrier son supérieur ? Il faut dire que lorsqu'elle se bat, Enra est une tout autre personne dans son mélange de hargne et de grâce dont elle fait preuve. Le fait est qu'elle éprouve tout de même du respect envers le colonel, bien que celui-ci ne soit sans doute pas visible à cet instant. Un sourire aux lèvres lorsqu'elle voit le fil passer autour du Minks alors qu'elle s'apprête à rattraper le chakram, la cornue commençait à élancer ses bras pour enchaîner quand la voix de Shoga retentit.

          « Le combat est très intéressant, mais je crois qu'il est terminé. La première goutte de sang a été versée, votre Chakram m’a éraflé le doigt sans que je ne m'en rende compte, félicitations. »

          En effet, un filet de sang sur le doigts du Minks vint imbiber les poils de ce dernier d'une légère teinte rouge. Le chakram l'a en effet touché, mais c'est là toute l'essence du combat d'Enra. Harceler l'adversaire par de petites entailles à tout-va lorsqu'elle ne porte pas de coups puissants. Ce premier sang peut certes être symbolique dans ce type d'entraînement mais elle ne considérait pas cela comme suffisant.

          « Je ne pense pas que le moindre ennemi mettrait fin au combat après une simple entaille mais on s'en contentera. À moins d'imbiber mes chakrams d'une substance paralysante, mais ce serait bien trop lâche à mon goût. »

          Cela dit elle ne manque pas de constater que son adversaire rattrape ensuite son arme sans la moindre petite coupure, ce qui extirpe un petit soupir chez Enra. En plus il l'a ménagé et n'a pas tout donné... Son niveau réel doit être impressionnant. À un point tel qu'elle affiche ensuite un fin sourire sur ses lèvres, qui s'agrandit face aux éloges qu'elle reçoit ensuite. Son sourire ne se brise même pas lorsque le Minks gonfle soudainement pour détruire complètement le fil attaché au projectile, comme si elle s'attendait à ce qu'il se passe quelque chose comme ça.

          « Ne criez jamais victoire trop vite, voilà la leçon que vous devez retenir.
          Bien sûr, j'étais prête à continuer, pour ma part. Mes armes ne servent à rien si elles sont juste bêtement jetées sur les méchants, sans un peu de stratégie pour affaiblir ou ralentir l'adversaire je ne pourrais pas faire grand chose à part régler ça aux poings. »

          Si ça peut sembler étonnant, la femme prononce la fin de sa phrase avec énormément d'assurance. Son corps svelte n'en donne pas l'air, mais elle a un sacré coup de poing en plus d'avoir pas mal d'expérience en combat de rue, même si c'est un autre style de danse qu'elle utilise moins régulièrement malgré la forte dose de sensations qu'elle procure. Le colonel lui rend ensuite son arme en lui proposant un Milkshake, quoi de mieux après un entraînement ? Pas grand chose, si ce n'est un repas entier en plus du milkshake. En prenant le chakram en main, elle s'apprête à répondre quand deux voix viennent les interrompre et les menacer. Posant une main sur sa hanche en se retournant pour les regarder littéralement de haut, Enra s'exprime à son tour d'une voix satisfaite.

          « Ça tombe bien, j'étais un peu frustrée de ne pas être allée au bout du combat pour être honnête. »

          En plus elle devait s'occuper du grand maigre sous les ordres de son supérieur. Celui-là même qui vient d'exprimer une envie louche d'utiliser sa corne pour se gratter les fesses, et cette idée même là répugne au plus haut point alors elle est bien contente de pouvoir lui coller une raclée. Alors qu'elle range ses armes en voyant que sa cible n'en sort aucune, Enra prend une profonde inspiration pour passer en mode sauvage. Après tout le but de sa présence dans ce dojo était de montrer ses compétences à son supérieur, non ? Alors après son style de combat avec des chakrams, c'est maintenant au tour de son style de rue. L'homme aux allures de girafe sautant soudainement sur elle en tournoyant sur lui-même avec une jambe tendue tout en criant le nom peu original de sa technique, il se rendait inconsciemment à la merci de la cornue.

          « Vous ne valez pas grand chose. »

          Prononcé avec tout son mépris envers ces petites frappes même pas capable de réfléchir correctement à la puissance des personnes qu'ils ont en face d'eux, l'insulte d'Enra était suivie de sa main gauche venant attraper la jambe de l'homme dans son élan. Tout de suite après, elle pris un appui rapide pour s'élancer à son tour vers la petite frappe malgré la faible distance qui les séparait, tout en tirant sur la jambe qu'elle maintenait pour l'attirer lui aussi vers elle. Les deux forces cinétiques vinrent se rejoindre lors qu'Enra portait un coup puissant avec son coude tout droit dans le plexus solaire de la girafe. L'impact n'était pas aussi puissant que celui du Minks mais la cornue était tout de même très satisfaite de voir son adversaire s'étaler quelques mètres plus loin sans donner signe de conscience.

          « On en fait quoi ? »

          Demanda-t-elle à son supérieur. À ce niveau catastrophique, elle ne se donnerait même pas la peine de les livrer à la justice pour sa part, cette rixe fracassante devrait leur avoir servi de leçon pour savoir à qui s'en prendre, et au mieux, comprendre qu'ils ne sont pas à la hauteur pour cette vie de bandit. Quoi qu'il en soit elle se plierai à la volonté de son supérieur qu'elle observait du coin de l'œil en gardant une main posée sur sa hanche.
          Codage par Libella sur Graphiorum
            Shoga regarde les deux brigands ficelés, Enra lui conseille de les laisser en paix… Shoga n’est pas d’accord, un crime a été commis, et il est du devoir de la marine de punir les infractions.

            — Commandante, nous devons mettre fin à notre entraînement, nous avons le devoir de conduire ces hommes en cellule.

            Shoga agrippe les deux agresseurs, et ils les soulèvent du sol à la force d’un seul de ses bras. Les deux gars sont soulevés par le colonel, qui les tient par la corde. Il sort du Dojo, et il conseille à Enra de le suivre pour voir où se trouvent les cellules. Le Minks est heureux d’accueillir la cornue, et après avoir déposé les criminels, le travaille doit reprendre, car le colonel à beaucoup de dossiers à finir.
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