Dans un champ de melons [FB - 1625]

Posté Ven 9 Juin 2023 - 15:57 par Yamiko

Dans un champ de melons - feat Edward Minaro

~ Royaume de la Veine – 1625 ~

Levée au chant du coq pour atterrir dans un champ humide et qui empestait les melons. Une odeur que Yamiko appréciait habituellement mais, après quatre jours à fréquenter des melons, la senteur qu’elle trouvait ordinairement alléchante était devenue écœurante. Fort heureusement, l’odorat finissait par s’adapter même à l’effluve le plus pestilent.

Yamiko était un être attentionné qui appréciait aider les autres mais parfois sa complaisance la menait à regretter certains de ses choix ; comme c’était le cas aujourd’hui alors que, encore à moitié assoupie, elle s’efforçait à ramasser des melons avec une lenteur qui ne lui était point habituelle. Yamiko n’était pas une paresseuse, bien au contraire, c’était une jeune femme débordante d’énergie, seulement, elle n’était pas vraiment matinale. Et, pour ne pas arranger les choses, elle détestait ce qu’elle était en train de faire. Et, il n’y avait rien de plus démotivant que de se forcer à faire quelque chose qu’on n’aimait guère.

« - Yamiko ! A ce rythme, les melons vont pourrir avant d’être ramassés ! Cela fait quatre jours mais j’ai l’impression que tu es de plus en plus lente !
- Désolée Monsieur ! Je fais ce que je peux … et si vous n’êtes pas content, vous n’avez qu’à me virer ! »

Yamiko, qui manquait cruellement de courage pour quitter ce travail dans lequel on l’avait enrôlé, termina sa phrase dans ses pensées car elle n’avait point envie de blesser le gentil fermier. Habituellement, la jeune borgne était audacieuse mais elle avait la hantise de blesser quelqu’un qui ne le méritait pas. Alors, Yamiko préférait se sacrifier plutôt que de prendre le risque de rendre injustement malheureux un autrui. Malgré les reproches, elle savait que le fermier appréciait son aide. Sur cette île où abondaient des fainéants et où donc la main d’œuvre était en perpétuelle carence, les employeurs appréciaient les coups de main même des moins productifs.

Jamais Yamiko n’aurait imaginée se retrouver dans une telle situation. Elle qui s’était rendue au Royaume de la Veine dans l’espoir d’acquérir de l’argent facile - du moins autrement qu’en chassant des têtes - avait l’impression d’avoir atterri à Dastrino, la ville des malchanceux. Elle serait actuellement à Leg's of Rabbit City, la ville de la bonne fortune, s’il n’avait pas croisé ce fermier et sa charrette trop plein de melons dont quelques-uns avaient décidé de s’échapper, lorsqu’une roue de la carriole avait heurté un rocher sur le chemin que la jeune borgne elle-même empruntait. Si seulement, elle ne s’était pas évertuée à ramasser les fruits tombés ! Si seulement, elle ne s’était pas montrée aussi serviable au point que le fermier - en manque de main d’œuvre pour ses récoltes - lui avait sollicité de travailler temporairement dans son champ de melons ! Si seulement, elle avait refusé poliment l’offre d’emploi même si c’était si gentiment proposé !

Après plusieurs heures de labeur - qui paraissait avoir durée une éternité à Yamiko - vint enfin le temps de la pause tant attendue. C’était le milieu de la matinée. Alors que la plupart des travailleurs allèrent discuter joyeusement à l’ombre, Yamiko alla s’isoler derrière un arbre contre lequel elle s’adossa. Bercée par la brise rafraichissante, la jeune femme finit rapidement par s'assoupir mais les craquements des feuilles et branches séchées qu'on piétinait finit par la réveiller.

« - Non, non je ne dors pas ! Lâcha brusquement et machinalement Yamiko, craignant une réprimande, alors qu'elle n'avait même pas encore identifié la personne qui l'avait extirpé de son sommeil … »

Dernière édition par Yamiko le Lun 3 Juil 2023 - 14:54, édité 3 fois

Posté Ven 16 Juin 2023 - 20:56 par Edward Minaro

Comme vous le savez tous, Edward est un pirate. Il est le capitaine de l'équipage de l'Ouroboros, une supernova valant un bon pactole mais il est l'heure de vous faire une révélation ... Il n'a pas toujours été ainsi. Et oui, comme tout le monde, avant de devenir le modèle de réussite et de charisme qu'il est, il a été un humain comme les autres, et c'est donc de cette période de sa vie, souvent synonyme de petites arnaques et de roublardise que ce passe la petite aventure que je m'en vais vous conter.

Dans sa vie, même s'il n'en parle jamais, il y a deux choses qu'il n'aime pas, manquer d'argent et la seconde, son ennemi mortel. Bien pire que le malvoulant, plus cruel qu'Arès, plus terrifiant que Kitsuna en période de déprime, plus inutile que les fonctions respiratoires de Klaus - qui est un cyborg- existait une race. Une race de fruit. Celle encore plus démoniaque que l'arbre du démon qui donna les fruits du même nom ... Les melons. Jamais notre héros n'avait jamais compris l'existence de cette engeance de Satan. Il avait passé des années à s'interroger secrètement sur la raison de l'amour aveugle de la populace moyenne pour ce qu'ils osaient qualifié d'égal à la pastèque, un fruit divin bien plus gouteux, et bien moins calorique que ces fraudes.

C'est avec cette haine au ventre qu'un jour, un mardi, il décida sobrement d'éradiquer, des alentours de son île natale, toutes les plantations de melons. C'est ça que je vais vous raconter aujourd'hui.

Dans les îles du sud, une île était une grande productrice de melon, le royaume de la veine. C'est ici que nous retrouvons le jeune Edward, quelques années de moins, dans la campagne, bien loin de la grande ville de Leg's of Rabbit City, la zone agricole en somme. Ce jour-là, pour mettre au point son plan, c'est en tant qu'inspecteur de l'hygiène agricole que l'homme, arborant déjà son mythique costume blanc, s'était présenté. Bien heureusement, les habitants du village, ayant peu de liens avec le reste de l'île, ne pouvait que très difficilement mettre en doute la véracité du contrôle, surtout à la vision de la fausse carte de la chambre agricole qu'Edward avait fabriquée des vraies à l'identique grâce à ses talents de faussaire déjà bien rodés, même à cette époque. C'est dans ce contexte qu'il se retrouva à sonner chez un premier exploitant au hasard, un vieille homme muni d'un merveilleux et rustique chapeau de paille à l'ancienne.

"- Edward Minaro, chambre agricole du royaume de la veine. Je viens aujourd'hui faire un contrôle de vos champs afin de m'assurer que vous appliquez bien les règles d'hygiène et sécurité. "

"- Un contrôle ?! V'là aut' chose ! "

Après cette raillerie, le vieillard allait prendre sa respiration.

"- YAMIIKKKOOOOOOOOOO !!!! Fait visiter l'champ au m'sieur ! "

Il en avait de la puissance dans la voix pour un homme aussi rabougri. Mais le pire allait quand même être en entendant à l'aide de son sonotone la réponse de son employé, qu'il allait vivement engueuler, faisant complètement fit de la présence du contrôleur pendant quelques instants.

"- Et v'là qu'elle dort celle-là !! Non mais j'les payent à quoi ces gens ! Remue-toi un peu feignante ! Si j'perds mon accréditation à cause de toi, tu vas m'entendre !! "

A vrai dire, Edward explosait de rire intérieurement. Il ne savait pas qui était cette Yamiko mais elle en avait prit pour mille ans de se faire coller la honte comme ça devant un parfait inconnu. Il n'aurait pas aimé vivre ça.

Bon après, on va pas se mentir, le jeune homme allait dans tout les cas profiter du contrôle pour obliger le paysan à détruire sa production et la changer par tout autre chose que ces cucurbitacées du diable. Il ne se décentrerait pas avant. Détruire seulement un rendement de plusieurs millions de berrys pour voir son fruit détesté disparaitre, le jeu en valant clairement la peine. Ses parents n'aurait juste pas dû le forcer à en manger plus petit, c'était tant pis maintenant.

Dernière édition par Edward Minaro le Mar 4 Juil 2023 - 17:43, édité 1 fois

Posté Ven 30 Juin 2023 - 15:44 par Yamiko

Dans un champ de melons - feat Edward Minaro

~ Royaume de la Veine – 1625 ~

Yamiko jeta un œil vers les autres ouvriers qui se reposaient toujours un peu plus loin avant de fixer le fermier, l’incompréhension se lisant sur son faciès.

« - Je pionce durant ma pause et vous devriez me féliciter pour cela au lieu de m’engueuler car au moins je serai en forme pour poursuivre le travail après ! Yamiko regarda d’un air méchant l’inconnu qui accompagnait son employeur de circonstance et qui devait se délecter de la situation. Puis, la jeune borgne se concentra de nouveau sur le vieux fermier. Et pourquoi, moi, simple ouvrière embauchée il y a tout juste quatre jours, dois-je faire visiter votre champ à ce monsieur !? … Ça ne relève pas plutôt de vos fonctions ? »

Ce n’était pas parce qu’elle en avait l’air qu’il fallait la prendre pour une idiote. De prime à abord, Yamiko paraissait naïve mais en vérité elle était peu crédule et avait une fierté qui fallait éviter de froisser. Quand la jeune borgne pensait être dans le juste, elle n’hésitait pas à exprimer le fond de ses pensées quitte à blesser.

« - Mais qu’est-ce que tu peux être agaçante quand tu t’y mets. Tu crois que je t’aurais demandé de lui faire visiter le champ si je pouvais m’en occuper !? Il est venu à l’improviste alors que j’ai quelque chose d’important à faire déjà.
- Donc sa visite n’est pas si importante alors vous n’aviez qu’à lui dire de revenir à un autre jour ... et en prévenant cette fois-ci, sur ces derniers mots, Yamiko fixa le supposé contrôleur, lui faisant comprendre qu’elle s’adressait à lui indirectement.
- Ça ne se passe pas comme ça petite isolante ! C’est un inspecteur de travail. Il vient quand il veut !
- Ok ! Ok ! Je vais lui faire visiter votre champ, finit par abdiquer Yamiko qui en réalité n’appréciait guère les disputes. Vous avez intérêt à bien me récompenser pour faire votre boulot votre place le vieux !

Sans même laisser le temps au fermier de répondre, Yamiko s’éloigna en direction du champ de melons, sans le moindre regard en arrière afin de s’assurer que le contrôleur la suivait.

« - Je vous laisse faire votre travail, Monsieur, fit la jeune femme une fois avoir amené l’importun au milieu de la culture de melons. »

La jeune borgne se demandait ce que cet homme allait faire. En tout cas, elle était au moins certaine de la qualité des produits du vieux grincheux. Non seulement les plantations ne présentaient la moindre maladie, bien que non traitées, les fruits étaient réputés pour leur excellent goût. Yamiko elle-même pouvait le confirmer en ayant mangé, et pas qu'un peu, depuis son arrivée à la ferme. Cette dernière approvisionnait d'ailleurs tout le Royaume de la Veine de ses produits appréciés même des nobles de l'île …

HRP:

Posté Mar 4 Juil 2023 - 18:15 par Edward Minaro

Le plus dur était passé. Edward était rentré sur le champ et c'est à vrai dire non sans mal qu'il retenait ses envies de vomir suites aux effluves innommables de melon. Surtout que le soleil accablant de cette très chaude journée n'aidait vraiment pas.

Cependant, Il ne fallait pas flancher maintenant. C'était qu'un mauvais moment à passer ! C'est d'ailleurs en étant vraiment concentrer sur le fait de trouver le moindre défaut dans le champ, histoire de ne pas trop sentir les odeurs, qu'il ne calculait au passage presque pas son interlocutrice, posant juste des questions bateaux une fois de temps à autre. Histoire de passer pour un contrôleur crédible en somme.

"- Les melons cultivés ici sont des hybrides où de races pures ? Est-ce que vous utilisez un terreau particulier ? Des pesticides ? "

Des interrogations dont le jeune homme n'en avait pour ainsi dire rien à faire. Il examinait plant par plant les cultures qui, à son grand désarroi, présentaient à vrai dire assez peu de défauts. Quelques fruits légèrement abimés, des plantations un peu tordus mais rien d'assez important pour ordonner une fermeture. C'était compliqué cette affaire. il fallait faire preuve d'un peu plus d'inventivité s'il voulait trouver un moyen de détruire tout ça.

Soudain, une idée lumineuse le traversa.

"- Est-ce que vous avez encore les factures de l'achat de vos semis ? Pour voir s'ils sont réglementaires ? "

C'était évidement une question fourbe, surtout vu l'âge du propriétaire qui devait sans doute avoir une gestion un peu plus rudimentaire. Ou probablement plus toute sa tête d'ailleurs. Mais bon, il n'était pas question de faire dans le sentiment. Il aurait la peau de ce champ de melon. D'une manière ou d'une autre.

Posté Mar 11 Juil 2023 - 15:46 par Yamiko

Dans un champ de melons - feat Edward Minaro

~ Royaume de la Veine – 1625 ~

C’est avec une stupéfaction évidente que Yamiko fixa l’homme l’interroger sur des questions qu’elle, simple saisonnière de quelques jours, n’était pas dans l’obligation de savoir. Après tout, elle n’était ici que pour récolter des mêlons. Fort, heureusement, séjournant au domicile du vieux fermier qui, rappelons, l’avait presque forcé à travailler pour lui, Yamiko avait appris moult données sur les cultures du vieux fermier. Les discussions durant les repas étaient les plus fructueuses. Le propriétaire – veuf et sans enfant – prenait plaisir à lui raconter son existence et son amour pour la terre et la culture à Yamiko ; comme si cette dernière allait hériter de sa ferme. Et, sa bienveillance poussait la jeune borgne à devenir la confidente aux oreilles attentives. Yamiko prenait même un certain plaisir à écouter le fermier.

C’était certainement en sachant que Yamiko l’avait écouté avec attention que le vieux fermier lui avait confié cette mission d’inspection. Le propriétaire savait que la jeune borgne saurait répondre aux questions de l’inspecteur. Et, ayant une confiance absolue dans ses méthodes de culture, il n’avait rien à cacher. Yamiko pouvait donc transmettre sans méfiance à l'inspecteur les informations que le fermier lui avait partagées.

« - La totalité de la plantation de la ferme est un hybride connu pour sa succulence et son odeur parfumée sans être agressive. Les hybrides étant très résistants aux maladies, les cultures ne sont donc pas traitées aux pesticides et la terre d’ici étant très fertile, pas d’utilisation de terreau non plus. »

La jeune borgne déballait ses avoirs acquis que très récemment par le propriétaire de la ferme comme si elle-même avait toujours vécue au sein de cette dernière. D’après le fermier, il n’existait presque plus de culture de melon de race puisque peu rentable car sujette aux maladies en tous genres. De ce fait, les mêlons de race n’étaient cultivés que pour des consommations personnelles. N’étaient commercialisés que des melons hybrides dont la naissance était avant tout pour la rentabilité. Des informations qu’un inspecteur en agriculture devrait détenir alors Yamiko ne jugea pas nécessaire d’expliquer ces détails à celui qui se tenait devant elle.

« - Bien sûr, le vieux garde toutes les factures liées à ses exploitations … C’est un homme qui, de prime à bord, parait désordonné mais en réalité, il est très méticuleux, affirma Yamiko avec une certaine fierté. »

Ce n’était pas parce qu’elle se montrait parfois, souvent même, insolente envers le fermer, que Yamiko ne l’appréciait pas. Elle l'admirait même pour cette amour et cette dévotion sont il faisait preuve envers sa ferme et ses récoltes.

« - Désirez-vous que je vous mène au bureau du vieux pour la vérification des factures ? … Après, je vous invite à déguster un melon. Ils sont vraiment délicieux, ajouta Yamiko avec un sourire radieux. » …

Posté Mar 11 Juil 2023 - 18:09 par Edward Minaro

Bon, ok, c'était là qu'Edward avait perdu toute empathie envers cette personne. une insupportable madame je-sais-tout apparemment. Un vrai panneau publicitaire ambulant. Seulement, elle serait probablement l'instrument de son plan à son insu. Car elle allait évidemment dire quelque chose qui allait être une véritable boulette que l'inspecteur n'allait pas se gêner pour l'utiliser.

"- Vraiment ? Aucun terreau ? Ce que vous me dîtes me semble très hautement improbable. Tout les exploitants agricoles au monde utilise forcément du terreau pour enrichir la terre. Aucune zone de South Blue, aussi fertile soit-elle, n'échappe à la règle. Et si c'est le cas, C'est qu'il se passe quelque chose de suspect sur ce sol. "

C'était le B-A-BA de n'importe quel jardinier qui se respectait. Le terreau, derrière ce nom curieux se cachait simplement souvent du composte composé de déchets comme des pelures, des coquilles d'œufs, ou autres résidus nutritifs dont l'utilisation était très souvent encouragé pour entre autre ne pas trop puiser dans les ressources du sol et le dégrader. C'était d'ailleurs une faute assez grave de faire fit de cette recommandation basique.

Prenant des notes, dans son carnet, l'ambiance provoquée par Edward était glaciale, mais c'était voulu. Encore autre chose du genre et il pouvait légitimement mettre toute la parcelle en arrêt pour faire une fausse enquête et détruire par la même occasion toute la production.

Ce fût cependant dommage que la prochaine erreur n'allait pas venir de l'affaire des factures, qui étaient décrites comme bien rangées. Triste. Mais bon, on ne jamais jamais, Le futur Serpent allait tout de même vérifier ça, on ne savait jamais. Même si la proposition de manger un bout de ces horribles fruits allait donner de nouvelles nausées à l'arnaqueur.

"- Je préfère qu'on se concentre un peu plus sur les factures et un peu moins sur les distractions mademoiselle. Il s'agit d'un contrôle et non d'une visite de courtoisie. "

Se dirigeant vers le bureau du vieillard, il trouva effectivement facilement un gros dossier sobrement nommé "Factures". C'est donc sans plus tarder qu'Edward allait reprendre tout ce fatras qui en plus commençait avec les achats d'il y a dix ans. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour détruire les melons sans déconner. En tout cas les autres protagonistes présents devaient sans doute avoir le sang glacé à ce stade.

Posté Ven 21 Juil 2023 - 12:21 par Yamiko

Dans un champ de melons - feat Edward Minaro

~ Royaume de la Veine – 1625 ~

De nature complaisante, Yamiko était restée fidèle à elle-même mais la prévenance dont elle fut preuve envers l'inspecteur de l'agriculture se retourna contre elle. En effet, Monsieur Minaro l’accusa de manquer se sérieux alors qu’elle désirait juste se montrer aimable envers lui. Aucunement vexée, Yamiko tenait pourtant à faire savoir à son interlocuteur ce qu’elle pensait de sa personne. De nature plutôt franche, Yamiko n’osait pas à exprimer le fond de ses pensées, quitte à blesser l’autre parfois. Surtout qu'elle n'avait la moindre envie de lécher les bottes de cet inspecteur, pas même pour le bien du vieux propriétaire.

« - Vous avez un balai dans le derrière ou quoi, Monsieur ? Apprenez donc à vous détendre ! Je voulais juste me montrer gentille mais si cela vous dérange, j’arrête ! »

Sur ces mots, la jeune borgne mena le Minaro vers le bureau du propriétaire mais sans se priver d'ajouter une remarque qui dénotait une certaine suspicion.

« - Je ne suis qu’une saisonnière ici mais je n’ai pas mal voyagé et j’ai vu rarement des champs remplis de terreau, Monsieur. »

Yamiko imagina le coût que quémanderait de remplir tout un champ de terreau. C’était un produit utile pour compenser une terre stérile mais, contrairement à ce qu’avançait Monsieur Minaro, l’utilisation de terreau n’était pas courante pour des exploitations à grande échelle. C’était plutôt une matière utilisée pour des exploitations privées ou bien pour des plantations isolées, comme en bac ou en pot.

Les agriculteurs chevronnés adaptaient leurs plantations aux types de leur sol plutôt que de chercher à le rendre artificiellement propice à une culture particulière car cela reviendrait bien trop cher donc ferait baisser le rendement, voir même entrainer une perte. Si une terre n'était adaptée à aucune culture, il valait mieux l’abandonner. Si besoin, les agriculteurs avaient plutôt recours aux anglais purs, naturels ou pas, pour fertiliser la terre au lieu d’user de terreau qui reviendrait bien plus onéreux et pour un résultat moindre. Moyen qui n’était point nécessaire ici d’après le vieux propriétaire de ce champ de melons car le sol était suffisamment riche pour sa plantation. N’exploitant pas ses terres toute l’année, celles-ci étaient laissées au repos pendant des mois, dont l’hiver entier, et avaient donc le temps de se ressourcer naturellement pour l’année suivante. Voilà était le secret de l’exploitation du vieux mais que l’inspecteur ici présent semblait ignorer et ne paraissait pas vouloir connaître.

Restant à l’écart et silencieuse, Yamiko ne quittait pas de l’œil le Minaro qui consultait les factures. La jeune femme soupçonnait de plus en plus cet homme de ne pas être honnête et si elle relevait un autre point suspect alors elle demandera au vieux de vérifier l’identité de cette personne auprès de la Fédération des agriculteurs avec qui le propriétaire était en liaison via un escargophone dédié …

Posté Dim 23 Juil 2023 - 18:51 par Edward Minaro

Ok, bien loin d'être simplement gênante, la jeune fille en devenait carrément grossière, insultant clairement celui qui se présentait comme un inspecteur. C'était clairement irresponsable car si ça avait vraiment été le cas, il aurait clairement pu faire payer une lourde amende au propriétaire de l'exploitation. C'est seulement avec un regard extrêmement noir que le futur serpent allait la regarder, ce qui n'allait cependant pas être le cas lors de sa seconde réponse, tout aussi irrespectueuse que la première.

"- De l'engrais ! Madame est satisfaite ? Mais continuez votre insolence et vous vous débrouillerez avec votre patron pour lui expliquer pourquoi il aura une plainte sur le dos pour outrage ! "

La tension était à son paroxysme. Au point que lorsqu'il consultait les fameuses factures dans ce bureau puant le melon, il ne pouvait pas s'empêcher de s'imaginer méchamment se venger de cette infâme personne qui était en train de le surveiller. Enlever tout le papier des toilettes pour femme ? Pourquoi pas ! Ou mieux ! Aller dans les vestiaire et lui voler ses affaires ! Ou encore mieux ! Attendre patiemment terré dans un coin qu'elle aille à la douche à la fin de son travail pour lui prendre ses vêtement et la laisser se débrouiller pour survivre à la honte ! Grrr ! Elle lui faisait vraiment dévier de son objectif principal ! C'était infernal !

Soudain, alors que le jeune homme fulminait comme rarement, il allait tomber sur un papier qui devait être là par erreur. Une facture visiblement assez récente de l'hôpital de la ville où la mention " Docteur spécialisé en neurochirurgie " était très visible. C'était ... on va dire assez déboussolant. Passant de la colère à un sentiment de gêne en imaginant les raisons de cette consultation, Edward allait finalement se lever, prendre sa petite mallette et retourner voir le fermier, plutôt empathique de ses éventuelles problèmes de santé.

Et oui, bien que son futur en laisserait douter, à cette époque, le jeune Minaro était assez différent. Taquin, mais malgré tout humain, il n'avait pas envie non plus de jouer un si mauvais tour à un vieil homme malade. Il avait ses limites. C'est donc d'un air assez calme et tranquille qu'il allait simplement dire quelques mots avant de s'en aller.

"- Tout est en ordre. Bonne journée à vous monsieur. "

N'ayant même pas le moindre regard pour Yamiko -dont il ne connu finalement jamais le nom-, il parti donc ensuite pour rentrer sur le bateau qui le ramena ensuite chez lui. Ses limites morale l'empêchèrent ainsi ce jour-là de mettre à exécution son plan d'éradication du melon. Ce n'est ceci-dit pas pour autant qu'il en perdu son dégoût pour ce fruit qui fût d'ailleurs le seul qu'il ne proposa jamais dans sa gamme de bonbons.

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