America | Terminé

America est un berger allemand mesurant plus de soixante cinq centimètres au garrot pour un poids d'une quarantaine de kilos. Plutôt grand pour sa race, ce chien est doté d'une musculature développée principalement dû à un entraînement mené par son maître révolutionnaire. Car america a d'abord été choisie pour ça, c'est un chien sélectionné pour ses capacités physiques et la grande facilité à l'éduquer. Il fut plus d'une fois mené dans des opérations où sa puissance et son agilité étaient mises à l'épreuve, favorisant le développement de ces muscles et dessinant son physique actuel. Par-dessus la chair se trouve un pelage classique pour un individu de cette race. Un ton fauve peignant l'entièreté de l'animal et par-dessus lequel a été ajouté de larges tâches foncées couvrant son dos, le haut de sa queue et une partie de sa tête. Son corps est long, mesurant plus d'un mètre du bout du museau à la pointe de la queue. Une queue fine et souple couverte de poils mi-long traînant parfois dans la poussière et dessinant des tracés comme le fait un pinceau. Ses longs pattes se terminent en griffe noir produisant un cliquetis reconnaissable lorsqu'il marche sur des surfaces lisses.

La tête d'America se dessine principalement par un museau fin et une truffe noire. Ses babines recouvrant ses crocs laissent cependant dessiner ses canines en dessous de cette membrane de peau. Ses poils sont plus courts au niveau de l'arête de son museau et montent au- dessus de ses yeux. Ses iris sont d’un brun foncé et rempli d'un désir de toujours faire mieux pour son maître. Ses sourcils bougent au fil de ses émotions et sont les principaux acteurs dévoilant les pensées du chien. Mais en plus de ces derniers, se trouve également ces deux longues et droites oreilles couvertes d’un pelage noir foncé et tournoyant en direction du vent, des bruits ou s'inclinant pour montrer la peur ou l'inquiétude. Car America comme tous les chiens est une éponge et ses émotions sont avant tout guidées par celles des humains l'entourant.

Cependant America reste un chien unique, avant tout car il aborde des traits modifiés par son premier propriétaire. À la base de son cou, à l'endroit même où devrait se trouver, chez un humain, une paire de clavicules, se trouve chez ce chien deux haut-parleurs incrustés au sein même de sa peau et de ses muscles. Des haut-parleurs ont été ajoutés il y a longtemps quand le chien venait à peine de finir sa croissance par son premier maître dans le but de permettre à son animal de communiquer avec plus de facilité. Cet attirail est relié à une partie du cerveau de l'animal, celle dédiée normalement à la parole. Cela permet donc à America de retranscrire ses pensées et sa volonté de s’exprimer au travers d'une voix robotique monotone et plus aiguë qu'on pourrait s'y attendre. En revanche, cela ne l'empêche ni d'aboyer, ni de grogner, ni même de couiner au travers de ses cordes vocales. Cela reste pour le moment les seules traces robotiques portées par America et qui sont elles-mêmes recouvertes par ses poils mais également par un bandana rouge faisant office de collier auprès du chien. Une propriété à la quelle il tient beaucoup et une marque, pour lui, qu'il est et sera toujours à la Révolution. Et cela même s'il n'en comprend pas les fondements de ce mouvement.

America est un chien et comme tous les chiens il est doté d'une très grande fidélité envers son maître. Un maître qui l'a connu depuis toujours, qui l’a sélectionné dans une portée de berger allemand et qui depuis ne l'avait jamais quitté jusqu'à son départ pour un monde meilleur. Cette disparition a grandement affecté America qui vit la mort de son maître comme un abandon et c'est d'autant plus enfoncé dans l'affection que lui ont apporté d'autres humains. America est collant. Il aime rester auprès des gens, les suivre peu importe où ces derniers vont. La solitude le pèse plus qu'un autre, peut-être parce qu'il a calqué sa vie entière sur le fait de suivre des ordres donnés par les humains et que sans eux il n’est plus capable de prendre une décision. Pourtant si la présence des humains l'apaise, il lui arrive parfois de s'amuser dans son coin, de fouiller le sol ou de ronger des morceaux de bois. Ces rares instants où la solitude ne semble plus le peser sont pour lui un retour à ses instincts primaires et animals.

Ce chien est une éponge. Il absorbe toutes les émotions environnantes et les canalisent au point que ce sont ces dernières qui vont dicter sa conduite et son attitude face à une situation. Si les humains qu'il suit sont énervés, America montera de l'agressivité, si les humains qu'il suit sont tristes, alors America sera angoissé. Les émotions des humains le submergent et passent bien souvent au-dessus de ses propres émotions, conditionnant alors son attitude.

Cependant, en temps normal, America reste un chien joyeux et particulièrement affectueux. Très loin d'avoir conscience du but de la Révolution, il a été éduqué à de nombreuses choses comme poser des engins explosifs au milieu de groupe de marine ou voler les armes de ces derniers. Cependant il ne leur témoigne aucune rancune car il est incapable de comprendre les conflits qui guident le mouvement dont il fait partie. On lui a simplement appris que le gouvernement mondial était l’ennemi, la marine et le cipher pôle aussi. Alors il grogne sur n’importe qui prétendant en être par automatisme. America est empli d'une forme d'innocence et n'obéit qu'à des ordres donnés par les humains. Il agit avec naïveté et curiosité. Être un chien le mène bien souvent à adopter une attitude joyeuse, affectueuse et amusante auprès de quiconque lui témoigne de l’attention et des caresses sur la tête. En revanche, America ne s'attache qu'à de rares personnes, mais une fois lié à elle il est incapable de supprimer la relation qui les lit. Il est incapable de passer à autre chose, et rumine sans cesse les mauvais moments qu'il a dû endurer.

America est né au sein du royaume de Luvneel en 1623. Il fut choisi, au milieu de la portée, par un homme nommé Tom. Son premier maître, et non le dernier. La raison qui avait poussé Tom à adopter ce jeune chien n’était pas pour jouer à la balle ou faire des câlins sur le canapé. America était une arme destinée à la révolution. Fidèle et obéissant, il était un outil pratique une fois qu’on lui avait appris quoi faire. Tom, lui, était passionné de technologie et surtout de bombes artisanales. La première année de sa vie, le chien était entraîné à tirer des explosifs au milieu de groupes de marine. Puis à ramasser leur arme, ou à mordre sur commande. Il ne faisait que suivre des mots dont il ne comprenait pas le sens. Il travaillait pour une cause dont il ne cernait pas les objectifs. Mais chaque caresse entre les oreilles, chaque “bon garçon” qu’il entendait faisait battre son coeur et secouer sa queue. Il aimait tant cette reconnaissance apportée par son maître et sa vie ne pouvait pas être plus belle alors qu’il était un instrument de malheurs pour d’autres personnes.

Affilié à l’armée révolutionnaire, Tom ne se déplaçait jamais sans son chien. Et ces déplacements entre les blues pour répondre au besoin de la cause permit à America de découvrir des îles pour lesquelles il n’avait aucun intérêt. Car dans sa vie il n’y avait que le travail, dans ses yeux il n’y avait que son maître. Il ne cherchait qu’à le rendre fier, il ne voulait que suivre les ordres et se sentait perdu lorsque des temps de repos étaient imposés. Tom avait formaté son animal si jeune, qu’America était presque incapable de faire autre chose que ce pourquoi il avait été entrainé. Alors, lorsque l’humain fit un détour par le cimetière d'épaves, il prit quelque temps pour habituer son animal à n'être qu’un chien. Car même si America avait été choisie pour accomplir des missions pour la révolution, il était avant tout un fidèle compagnon pour Tom qui, contrairement à l’amour ou l’amitié, ne lui avait jamais faussé compagnie. C’était donc en 1624 qu’America dû apprendre ce qu’était un chien. Tom lui appris à rapporter la balle, à tirer sur une corde, à attraper un frisbee. Si tout cela lui semblait bien étrange et le faisait fuir au début, il finit par jouer avec son maître, retrouvant dans son regard la même satisfaction lorsqu’il rattrapait une balle que quand il faisait exploser des marines. Ce fut également sur cette période que Tom, aidé d’ingénieur révolutionnaire du chantier naval du cimetière d’épave, modifia pour la première fois le corps d’America pour lui offrir la parole. Cela était simple et rudimentaire mais fonctionnait.

Cependant, la route des deux révolutionnaires continuaient jusqu’à la république de Goa où, en 1625, un coup d'État prit place. Un conflit immense dans lequel Tom perdit la vie. America, lui, suivit à la suite quelques survivants de la révolution jusqu’à l’île d’Alabasta où il resta auprès du groupe de révolutionnaire en place et traînant ses pattes à Emporium Imperium. Il attendait plus que les caresses des passants, le regard dans le vide.