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Rencontre au clair de lune

Rencontre au clair de lune
Le monde est rempli de mythes et de légendes qui ont bercé les nombreuses âmes qui ont foulé ses terres. Des histoire racontés à de petits enfants par leurs parents aimant au moment de les coucher. Des fables que l'on entend dans des tavernes aux rires de clients alcoolisés. Des rêves que partagent des amis à bord de leur navire voguant sur les flots enragés. Tous y vont de leur propre théorie, interprétant celles-ci à leur manière. Certains y croient du plus profond de leur cœur tandis que d'autres n'y voient que des mensonges sans valeur.

Il faut dire qu'au fils des années, ces récits de temps jadis ne trouvèrent plus personne pour en témoigner. Qu'ils soient morts ou disparu, ces derniers avaient emmené avec eux les traces de ce lointain passé. Laissant un vide que personne ne put combler, aujourd'hui, certaines de ces légendes tombèrent dans l'oubli tandis que d'autres continuaient de faire rêver grands et petits.

Le plus connu de tous, restait à ce jour le fabuleux One Piece. Une promesse d'aventure menant au plus beau des trésors. Une promesse menant parfois même jusqu'à la mort. Seulement ce n'est pas cette dernière que les habitants de Parisse contaient le plus. Les citoyens de la capitale des lumières possédaient leur prendre légende urbaine. Un conte qui n'avait rien à voir avec la gloire et le pouvoir. Mais plutôt avec la mort et le désespoir.

Connue sous le nom de la Lune Pourpre, cette histoire remonte a il y a maintenant plus d'un siècle. Un récit au sombre présage que l'on raconte aux enfants pas sages. Celui d'un ange de la mort venant emporté chaque soir de pleine lune l'âme de pauvres innocents. Ne laissant dans son sillage que les traces macabre de son passage dans le sang.

À ce jour, personne n'a réussi à voir distinctement à quoi ressembler ce Croquemitaine. Les descriptions rapportées à ce sujet sont parfois vagues et diffèrent d'une personne à l'autre. Certains relatent avoir vu une ombre vêtue entièrement de noir, le visage dissimulé sous une ample cape. D'autres auraient aperçu de long cheveux flottant au vent parfois blanc comme la neige, rouge comme sang ou encore noir comme l'ébène. Mais il y a un point qui semblait mettre tout le monde d'accord. Cette silhouette qui se déplaçait dans les ténèbres n'était autre que celle d'une femme.

Une femme qui encore ce soir viendrait prendre une vie, au vu de la lune qui apparaissait dans le ciel. Alors que la cité grise voyait ses rues désertées de tous ses habitants qui se cloisonnaient chez eux jusqu'au petit matin, un silence de mort y planait. Pas un bruit ne se faisait entendre. Pas même les miaulements d'un chat ou les aboiements d'un chien. Tout était calme. Beaucoup trop calme pour les Parissiens qui ne trouvaient pas le sommeil en cette heure pourtant si tardive.

Soudain, les douze coups de minuit sonnèrent le glas de cette froide tranquillité. Apportant avec eux, le vent glacial d'une lame qui vint frapper dans la nuit. Dans une petite chaumière, une âme venait d'être prise. Celle d'un homme célibataire qui d'après ce que l'on rapporté pourtant n'avait en rien d'innocent. Un être cruel qui prenait plaisir à torturer sa propre fille alors âgée de huit ans seulement. La fouettant jusqu'à ce qu'elle en perde connaissance à l'aide de son ceinturon. Un acte immonde que celle que l'on prenait pour le fléau de Parisse ne laissa pas impuni. Se trouvant au-dessus de sa dépouille, l'arme du crime encore en main tandis que sa longue chevelure albâtre oscillait au gré du vent qui soufflait à travers la fenêtre ouverte par laquelle elle était rentrée.

- " N'ais pas peur petit ange. " S'exprima la Sœur de lune d'une voix douce et chaleureuse au moment de s'agenouiller auprès de la délicieuse enfant qui était recroquevillée dans un coin. " Il ne te fera plus jamais le moindre mal. "

Les larmes aux yeux, la fillette regardait l'assassin de son bourreau lui sourire. La peur au ventre, elle essayait de disparaître derrière son ours en peluche en espérant que ce dernier la protégerait de l'ange de la mort. En voyant cela, Chang'e poussa un léger soupir de tristesse en sentant son cœur se serrer au moment de réaliser qu'à cet instant, la personne qui l'effrayait le plus n'était plus son père. Mais bel et bien elle. La magnifique nymphe qui avait voulu bien faire en la protégeant de cet horrible individu n'avait pas pensé aux conséquences de que cela engendrerait sur son mental.

Cependant, malgré le traumatisme que cela engendra chez la petite fille, l'albinos ne le regretta nullement. Sans son intervention, son géniteur lui aurait fait subir bien pire, la brisant à jamais. Car poussé par une trop grande consommation d'alcool, celui-ci s'apprêtait à abuser pour la première fois du frêle petit corps de son enfant. Un geste qui ne fit qu'accentuer la voix dans le cœur de Chang'e qui l'avait incité à punir ce monstre.

- " Tout va bien.. " Tenta de la rassure la nonne tout en tendant lentement une main vers elle pour la calmer, ne parvenant qu'à l'intimider davantage.

Crispant ses doigts au creux de sa paume, la jeune femme arrêta son mouvement avant de finalement s'asseoir tout en rabattant sa capuche en arrière. Ne la quittant pas un seul instant du regard, la petite fille vit pour la première fois les yeux de la Sœur. De magnifiques rubis enflammés au milieu d'un visage de poupée. Subjuguée par celui-ci, la fillette qui s'y était plongée se détendit petit à petit. De son côté, Chang'e qui ne disait plus un mot, la fixait tout simplement avec un sourire des plus chaleureux sur ses lèvres pulpeuses. Un sourire que la petite fille lui rendit tandis que de ses grands yeux larmoyant, toute peur s'envola.

En voyant cela, la Sœur de lune retenta sa chance avec succès. De ses doigts parfaitement manucurés, cette dernière qui lui caressait la joue avec l'affection d'une mère gagna finalement la confiance de la douce enfant.

- " Ça te dirait que je t'emmène dans un endroit merveilleux ou plus personne ne cherchera à te faire du mal ? " Lui demanda la demoiselle aux cheveux blancs tout en penchant la tête sur le côté au moment de faire glisser ses doigts dans les cheveux de la petite en continuant de la cajoler.

Aucun son ne franchit les lèvres de la fillette. Seulement un hochement de tête quelque peu hésitant qui lui confirmait son accord. Ravie de la tournure que prenait la situation, Chang'e attrapa ensuite un drap dans lequel elle l'emmitoufla avant de la prendre tendrement dans ses bras. Toujours muette, l'enfant serra une de ses petites mains sur la croix que portait la belle albinos autour du cou sans la quitter de ses immenses yeux violets. Touché par cette âme si pure qu'elle tenait dans ses bras, la sylphide se laissa aller à un moment d'égarement en déposant un tendre baiser dans sa douce et longue chevelure violette.

- " À partir de maintenant, je te protégerai toujours. " Annonça-t-elle à cette petite fille qui se blottit contre elle, reposant sa joue sur son épaule avant que la religieuse ne recouvre sa tête du drap pour qu'elle n'attrape pas froid à cause du froid mordant de l'hiver.

Rabattant à son tour sa capuche sur la sienne, la Sœur de lune s'approcha ensuite de la fenêtre par laquelle elle sortit sans un bruit. Seulement, au moment où elle toucha le sol de ses hauts talons qui claquèrent sur le pavé, une voix se fit entendre de derrière elle.

- " Qui va là ?! " S'exclama de surprise un homme qui pointait un fusil en direction de la nonne qui se redressait tout juste de toute sa hauteur.

Le visage à moitié dissimulé laissant apparaître que ses lèvres couleurs Camélia, elle le regarda sans crainte ni agressivité apparente. Ce qui n'était malheureusement pas le cas de cet inconnu qui lui faisait face. Le doigt tremblotant sur la gâchette de son arme, ce dernier reconnu sans mal la silhouette que les habitants décrivaient comme étant celle de l'esprit frappeur de la Lune Pourpre. Déglutissant de peur à cette idée, le cœur du Parissien battait si fort qu'il le ressentait jusque dans ses tempes. La respiration haletante, il resta là un bon moment à la détailler des pieds à la tête quand soudain.

- " Mais... " S'exprima ce dernier en réalisant que l'Ange de la mort tenait quelque chose dans les bras. Une forme semblable à un enfant caché sous le tissu blanc.

En le réalisant, l'instinct de ce dernier le poussa à faire la première chose qui lui passa par la tête. Pousser un hurlement afin de signaler ce qui était en train de se passer sous ses yeux. Alarmant de ce fait tous les habitants de la rue dans laquelle ils se trouvaient. En voyant les lumières s'allumaient tout autour d'elle, Chang'e détala, une main posée à l'arrière de la tête de la petite fille pour bien lui tenir la nuque. Sous le sifflement d'un coup de feu, la nymphe de la nuit s'enfuit le plus vite possible tout en protégeant de son cops la fillette.

À travers les ruelles sombres de la ville qui commencèrent à s'éclairer par les occupants des habitations qui se réveillèrent à leur passage, une course-poursuite se déroula. Rapidement rejoins par d'autres hommes et femmes, la Sœur de lune commença à paniquer. Pas pour elle-même, car Chang'e n'était pas du genre à craindre pour sa vie. Mais bel et bien pour la petite fille qui pleurait le visage enfoui contre sa poitrine. Pour cette assassin qui se devait pourtant d'avoir le cœur aussi dur que la pierre, elle ne pouvait se résoudre à l'abandonner. Un trait de caractère qui était mal vu de son ordre, mais qui la rendait bien plus humaine que n'importe quelle autre de ses " sœurs ".

Alors qu'elle continuait de fuir, la morsure du métal se fit sentir dans sa chair. Une balle venait de se loger dans son épaule droite, lui arrachant une plainte de douleur. Les dents serrées, elle ne ralentit pas pour autant tandis que le sang qui s'en découlait commençait à imbiber sa robe noire. Serrant davantage la petite fille contre son cœur, elle se faufila dans un dédale où les Parissiens y perdirent sa trace. Devant ce phénomène inexpliqué, les citoyens de la ville des lumières se mirent à imaginer que la femme aux cheveux aussi pure que la neige n'était rien d'autre qu'un fantôme qui venait d'enlever l'un de leur petit.

Ce qui n'en était évidemment rien. Car cette dernière n'avait pas disparu bien loin. Profitant de la confusion que lui avait prodigué ce labyrinthe d'artères, la nymphe était parvenu à se glisser par une fenêtre d'une chambre appartenant à une auberge. Plaquée contre l'un des murs de celle-ci, elle avait regardé passer ses poursuivants en retenant son souffle.

- " On ne risque plus rien... " Laissa-t-elle échapper tout en frottant le dos de la gamine afin de la consoler. " Là... Là... C'est fini petit ange. "

Tandis que les larmes de la fillette se calmèrent, la vue de Chang'e commença à se troubler à cause de tout le sang qu'elle perdait. Passant une main sur son visage, la déesse blanche poussa un profond soupir tout en essayant de garder les esprits clairs. La respiration haletante, la jeune femme pris le risque de ressortir une fois la voie libre. Peu importe la souffrance qu'elle ressentait à cet instant précis. La seule chose qui comptait pour elle, c'était de ramener ce petit ange à l'abri de son cloître afin qu'elle soit en sécurité.

Malheureusement, alors qu'elle retournait à l'air libre, les palpitations de son cœur se mirent à ralentir dangereusement. Déambulant maladroitement dans une ruelle sombre, ses pas se firent de plus en plus lourds. Chacun d'entre eux lui demanda un effort considérable jusqu'au moment où la nymphe n'en eu plus la force. Sentant ses propres jambes céder, Chang'e s'écroula au sol, laissant la petite fille lui échapper des bras et qui sanglota de plus belle alors auprès d'elle.


Dernière édition par Sœur Chang'e le Lun 29 Avr 2024 - 3:01, édité 2 fois
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Rencontre au clair de lune

Parisse. Une république perdue sur la voie calme du Nouveau Monde. Une ville grise, aussi majestueuse que serpentine. Ce week-end-là se tenait un grand coloc de médecine en plein cœur de la capitale. Mon père y avait été invité, important spécialiste de la transplantation cardiaque et en génie génétique. Pourtant ce n’est pas lui qui répondit à l’appel. C’est moi. Alcoolique au dernier degré qu’il pouvait être, il se montrait incapable de faire autre chose que boire sa vinasse.

Bien des lunes avant que la folie ne m’emporte et que je répande la mort comme l’exigera cette psychose qui m’habite, se manifestant sous les traits d’une morbide entité squelettique et encapuchonnée, je n’étais encore que Jessica.

Et malgré à la veille de ma vingtaine, j’étais une médecin émérite, au parcours atypique et spectaculaire. Je n’avais jamais étudié dans une faculté. J’avais tout appris de mon père, de son expertise, aussi bien théorique que pratique, lisant abondamment sur tous les sujets relatifs au soin et tout ce qui gravite autour.

J’avais déjà écrit plusieurs essais reconnus par mes paires, ce fut pour cette raison que personne n’émit d’objection à ce que je remplace mon paternel. Ainsi, j’avais pris le bateau depuis North Blue pour rejoindre la flaque et continuer en train jusqu’ici. Une première pour moi de naviguer et de voyager loin de chez moi. Ce qui me fit l’effet d’une bombe.

Le monde se montrait si vaste. Un besoin irrépressible de l’explorer me gagnait à mesure que le trajet défilait. Mais je devais m’occuper de l’hôpital de ma famille, ainsi que de mon père qui demeurait au plus mal. En mon absence, j’avais laissé les rennes à la sous-directrice, une personne fiable en qui j’avais toute confiance.

Pour en revenir à ce qui m’avait amené ici, le sujet du coloc s'articulait autour de la redynamisation médicale de la république et de sa volonté de donner à nouveau à ses citoyens une aide convenable. Bon nombre de ponte dans leur domaine respectif avait été mandée aux quatre coins du globe.

J’avais reconnu des têtes çà et là. Tantôt du toubib 20, tantôt d’importants centres émérites. Et parfois, les personnes présentes ne me disant absolument rien. Évidemment, un brunch avait été organisé en préambule, permettant que les convives se familiarisent les uns aux autres avant les conférences.

En début de soirée, sous les coups de dix-huit heures, les premiers séminaires débutèrent. Cybernétique, médecine traditionnelle, médecine expérimentale, génétique, cardiaque… Un nombre impressionnant de sujets avait été abordé. J’avais moi-même fait une présentation sur les travaux de mon père en premiers lieux et sur mes propres recherches dans la foulée sur la transformation en aérosol de tout produit médical par nébuliseurs.

Comme après chaque intervention, la mienne reçut des applaudissements idoines. D’aucuns diront que l’intensité s'était révélée plus importante que pour d’autres. Après ces cinq longues heures, qui me parurent interminables, il fallait le reconnaître, tout le monde fut convié à rejoindre l’open-space.

Un deuxième repas fut servi, un consistant celui-ci, et une heure de réseautage fut initiée. Les discussions de haute voltige démarrèrent bon train. Cela parlait de nouvelles techniques de chirurgie, des derniers ustensiles à la mode, et aussi bon nombre de racontars lié à la communauté scientifique. Tout autant intelligents que nous fussions tous, nous n’en demeurions pas pour autant des hommes.

J’avais pris les coordonnées et débattu avec les plus intéressants de mes collègues. Certains vinrent me demander des autographes, certains m’ignorèrent sans vergogne. Moi-même, plusieurs d’entre eux m’indifféraient au plus haut point, ce n’était que de bonne guerre.

Sur les coups de minuit, on nous pria de bien vouloir sortir du site. Il allait fermer ses portes et le tapage nocturne était évidemment interdit. Ainsi, je m’exécutais avec deux de mes homologues, traînant par moment captivé par des conversations animées.

D’ailleurs, sur le chemin de mon hôtel, je ne marchais pas seule. Deux-trois autres médecins m’accompagnaient, toujours empêtrée dans un débat sans fin sur mes théories et celles de mon père.

Arrivée sur le parvis de mon lieu de résidence temporaire, j’atermoyais encore un peu mon départ quand des bruits suspects nous parvinrent. Des coups de feu, assurément. Sans vraiment réfléchir, nous courûmes tous trois à la recherche de l’origine de ces détonations. Alors que nous serpentions dans les rues de la cité, des pleurs qu’on pouvait aisément assimiler à ceux d’un enfant commencèrent à se faire entendre.

Vaille que vaille, nous nous dirigeâmes vers ceux-ci. Et enfin, après avoir tourné à un coude, je l’aperçus. Une gamine apeurée et désorientée, ne pouvant sécher ses larmes au pied d’une femme étendue contre le pavé.

Je m’approchai rapidement d’elle et me mis à genoux pour la regarder avec la plus grande attention. Encore heureux, elle respirait toujours. J’auscultai ensuite sa tête, essayant de desceller un quelconque traumatisme crânien sous ses beaux cheveux d’argent. Bonne nouvelle, rien à signaler. Pourtant du sang en abondance coulait depuis un endroit indéterminé. En palpant ses membres, je découvris une perforation par balle au niveau du deltoïde droit.

— Robert ! Robert ! Bon Dieu, ROBERT ! criais-je pour attirer l’attention de mon collègue, demeuré interdit devant le spectacle. Restez pas planter comme une courge et v’nez m’aider. On peut pas la laisser là. Elle a b’soin d’soin. Dans ma chambre d’hôtel, j’ai tout mon nécessaire. On va la transporter. Et vous, Edmond, occupez-vous de la môme. On la ramène aussi.

Mon homologue finit par émerger à venir me seconder. On ne pouvait guère l'abandonner dans cette situation fâcheuse. Ainsi avec une économie de moyen, nous attachâmes nos mentaux ensembles pour en faire une civière de fortune et la déplacer en relative sécurité.

— La… laissez pas… mourir, la madame elle m’a sauvé, articula la fillette entre deux sanglots

Edmond, qui la tenait dans ses bras alors que nous progressions à une allure raisonnable, la rassurait au mieux, lui promettant qu’on fera tout ce qu’il était en notre pouvoir pour la tirer d’affaire. Elle parut légèrement se calmer. Je n’étais pas aussi confiante sur son sort. Elle avait déjà perdu beaucoup de sang.

Il ne fallut pourtant pas trop de temps pour que nous arrivions à ce qui allait se transformer une salle opératoire improvisée. Une fois dans ma chambre, à la grande surprise du guichetier qui ne sut pas vraiment comment réagir, nous la posâmes sur le lit. Sa respiration était devenue saccadée, La gamine avait été installée sur une chaise dans un coin et mon collègue lui tenait la main.  

— Le sac sur la commode, vite Robert.

Tandis qu’il se retourna pour s’en emparer, j’arrachai la tunique que cette jeune femme portait au niveau de son épaule pour me laisser tout le champ libre pour opérer. Il me tendit mon bien et je l’ouvris sans délicatesse. J’y saisis une pince, un écarteur, ainsi qu’un essuie qui traînait sur ma table de nuit.

Malheureusement, rien ne pouvait être stérilisé, mais il fallait parer au plus presser, sa vie. Alors, sans ménagement, j’épongeai l’hémoglobine qui coulait encore et plongeai dans la plaie l’écarteur. Le plomb avait pénétré le muscule profondément. Cela laissera une belle marque, ainsi que de la réhabilitation.

Avec la pince longue, je triturai en évitant de la blesser davantage sa perforation pour en extraire le corps étranger. Par chance, ce dernier n’avait pas explosé en plusieurs fragments et demeurait une sphère intacte. Avec un mouvement précis et expert, je parvins à la déloger. La jetant sur le par terre, j’épongeai à nouveau le sang sur sa plaie et me munis d’un fil en nylon de calibre 4-0 et commençai à réaliser une suture en points de matelas pour fermer cette blessure profonde.

Je pus souffler seulement à ce moment-là. Il n’eut pas de complication, à mon grand soulagement. Sa respiration était déjà plus régulière, mais toujours importante. Il lui faudra du repos, assurément, et la nuit ne serait pas de trop.

Avec l’assistance de Robert, j’aseptisai grâce à un produit sa lésion pour éviter toute infection et nous bandâmes son épaule. Après un instant, quand la tension environnante retomba, je raccompagnai mes collègues dehors, les remerciant chaleureusement pour leur soutien. En réponse, ils me félicitèrent pour cette performance et ce sang-froid à toute épreuve.

En remontant dans mes appartements, une fatigue lasse s’empara de moi. Je bus un grand verre d’eau pour me soulager et m’appliquai à changer la jeune femme pour qu’elle ne baigne pas dans ses effluves et fermai les couvertures sur elle.

—T’en as réchappé d’peu ma cocotte. Quelques centimètres plus bas et c’était ton artère qui sautait, soupirai-je en m’asseyant sur une chaise non loin d’elle pour la surveiller.

L’enfant, que j’avais oublié accessoirement et qui était resté avec moi, s’approcha de moi et me prit la manche pour attirer mon attention.

— Merci madame de l’avoir sauver…

Elle reniflait encore un peu et dans un réflexe maternel qui ne me ressemblait pas, mais dans cette situation tout le monde serait à coter de ses pompes, je la posai sur mes genoux, son dos contre ma poitrine et passai les bras autour d’elle.

—  C’est mon devoir après tout.

Nous veillâmes un moment, cependant la fatigue nous rattrapa et le sommeil nous gagna.





Moissonneuse et Désespoir/poussière:




Dernière édition par Jessica Hellhound le Dim 28 Avr 2024 - 22:09, édité 1 fois
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Rencontre au clair de lune
Les premiers rayons du soleil passèrent à travers les rideaux tirés pour éclairer la chambre lugubre au moment où la déesse blanche émergea de son sommeil réparateur. Encore affaibli par sa blessure de la veille, Chang'e cligna plusieurs fois des cils pour s'habituer à la luminosité avant de commencer à bouger. Se redressant sur le lit où elle fut déposée, la jeune femme grimaça tandis que les draps glissaient le long de son corps quand elle se mit en position assise.

Toujours un peu légèrement dans les vapes, un long bâillement s'échappa d'entre les lèvres de la Sœur de Lune alors qu'elle s'étirait les mains jointes vers le plafond. Un simple geste quotidien qui la fit grimacer de douleur en sentant les fils tirer de sa plaie à l'épaule. Rapidement, elle rebaissa les bras et porta une main à cette dernière pour se la masser délicatement. La douleur vive passa promptement ne laissant qu'une désagréable sensation de picotement dans son membre.

- " Qu'est-ce qui s'est passé..? " Se demanda-t-elle dans un murmure en regardant ces vêtements qu'elle portait et qui n'étaient pas les siens. " Que c'est moche... " Soupira Chang'e en tirant sur le décolleté de la longue chemise de nuit avant de survoler avec inquiétude la chambre de son regard écarlate. " Et puis où est la... "

S'interrompant soudainement, l'ange de la mort de Parisse aperçu non loin d'elle ce qu'elle cherchait. La petite fille que la nymphe avait secourue se trouvait là, assise sur les genoux d'une femme qui lui était totalement inconnue. Une sublime blonde plantureuse qui somnolait avec l'enfant dans les bras. Surprise de cette découverte, l'albinos plissa les yeux en l'observant.

Sans un bruit, cette dernière dégagea ses jambes de sous les draps pour déposer délicatement ses pieds nus sur le sol. Se relevant en toute discrétion, la Sœur de Lune s'approcha d'elle sur la pointe des pieds. A moins d'un mètre de la demoiselle, la déesse blanche se pencha en avant pour l'analyser en retenant son souffle. Les traits de son visage étaient fins et d'une grande beauté. Mais outre cette apparence angélique, ce qui intrigua le plus la none, ce fut la quiétude qui s'en dégageait.

Au premier abord, Chang'e étant toujours sur ses gardes, prête à frapper à la moindre occasion en conclut qui devait s'agir d'une personne bienveillante. La façon qu'avait cette femme de tenir la petite fille contre elle et le fait que celle-ci ne l'avait pas tué dans son sommeil en était en quelque sorte une preuve. Même si on lui avait toujours appris à se méfier d'autrui, la jeune femme se détendit légèrement.

- " Qui peux-tu bien être ? Et pourquoi m'avoir aidé ? " Souffla d'une voix inaudible la Sœur de Lune en continuant de regarder la belle endormie avant de finalement baisser ses yeux rouges sur la délicieuse fillette qui dormait d'un sommeil paisible. " En-tout-cas, la petite doit avoir toute confiance en toi pour s'être assoupi ainsi après cette horrible nuit qu'elle a vécue. "

Forçant sur les traits de son visage, la demoiselle sourit chaleureusement en regardant sa petite protégée si confortablement installée. Ne sentant pas le moindre danger à s'attarder ici un peu plus longtemps, l'assassin se redressa pour faire le tour des lieux. Sans faire le moindre bruit, elle se dirigea vers l'emplacement où se trouvait sa tunique noire. En la saisissant, Chang'e remarqua la quantité de sang qui l'imbibait et réalisa de ce fait de la chance qu'elle avait d'être encore vivante.

- " Il faut croire que j'ai une dette envers cette femme. " S'exprima-t-elle faiblement en regardant la concernée du coin de l'œil avant de plonger la main dans une des poches de son habit pour en sortir un paquet de cigarette et un briquet. " Je suppose que je devrais l'en remercier une fois qu'elle se sera réveillée. "

Portant une sèche à ses lèvres pulpeuses, l'albinos l'alluma avant d'en inhaler une bonne bouffée qui la fit frémir de plaisir. Le manque de nicotine se faisait dangereusement sentir depuis que Chang'e était revenu à elle et la sensation du tabac pénétrant dans ses poumons la ravivait. Minutieusement, après cela, l'ange aux cheveux blancs scruta les affaires de sa sauveuse. En voyant les nombreux ouvrages de médecines et tout le matériel médical en sa possession, il ne fut pas difficile de comprendre qu'elle était le métier de cette belle inconnue.

- " Hellhound Jessica... " Lu la déesse blanche en découvrant le nom de la doctoresse dans un carnet de notes détaillé sur la transformation en aérosol. Un sujet qui dépassait totalement l'albinos qui ne comprit absolument rien à ce qui y était écrit. " Mademoiselle ne semble pas être n'importe qui à ce que je vois. "

Pendant un petit laps de temps, Chang'e continua de fouiller les affaires de la femme de science sans trouver la moindre chose suspecte pouvant la mener à penser qu'il s'agissait d'une tueuse sanguinaire et ou bien une dangereuse psychopathe. Quelque peu rassurée par ce fait, la Sœur de Lune s'en retourna s'asseoir sur le bord de son lit. Les jambes croisées l'une sur l'autre, elle attendait la clope au bec que la médecin se réveille pour lui apporter les réponses à ses questions.
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