À la recherche du Bipède doré. Ft. Pandore

Éléonore et Pandore débarquèrent sur l'île brûlante d'El Jezada, accueillies par le souffle chaud du désert et le vacarme animé des cités qui s'élevaient au loin. Leur première étape était qu’Éléonore devait trouver Zahir, le renommé forgeron dont la réputation auprès de la Marine n'était plus à faire. Naviguant habilement à travers les rues animées de la cité malgré son corps de gamine, Éléonore se frayait un chemin, laissant Pandore explorer à sa guise tandis qu'elle se concentrait sur sa mission. Son regard acéré balayait les rues bondées, à la recherche de la forge où séjournait Zahir. Même s’il avait établi sa force sur une petite île tranquille, il avait gardé sa réputation d’âme vagabonde, et les dernières informations qu’elle avait dénichées indiquaient que l’homme séjournait ici. Finalement, après une recherche minutieuse, Éléonore repéra une forge imposante qui correspondait à la description qui lui avait été offerte, située au cœur de l’allée des forges. Sans hésitation, elle entra, son regard déterminé fixé sur le dos de son objectif. À l'intérieur, l'air était chargé de la chaleur des fourneaux et du son des marteaux frappant le métal. Éléonore s'avança avec confiance, adressant un salut respectueux aux forgerons présents qui se tenaient derrière leur enclume, entourés de la lueur rougeoyante de leur feu de forge. Ils la dévisageaient, sans comprendre comment une gamine d’une dizaine d’années, habillée d’un uniforme, pouvait dégager autant de confiance. Ses yeux perçants dévoilaient une expérience de la vie qui jurait avec son apparence. Avec une voix ferme mais respectueuse, elle exposa sa requête à Zahir.

"Sir, je viens chercher votre aide…"

"Que me veut une gamine ? J’ai autre chose à faire que de répondre à des caprices d’enfants. Toi et ton serviteur, retournez voir tes parents et envoie-moi un adulte," marmonna Zahir sans lui jeter un coup d’œil.

Éléonore leva la main d'un geste ferme, interrompant Mars dans son remontage. L'homme se redressa avec un grognement dans sa barbe absente, tandis que les épaules d'Éléonore furent secouées par un léger rire. Elle avait prévu une telle réaction, même si elle avait travaillé dur pour ramener Ada à son état original, elle avait encore du mal avec sa propre transformation. Malgré ses efforts, elle ne parvenait qu'à retrouver temporairement son apparence habituelle. Son rire, bien qu'authentique, dissimulait une pointe de frustration et de résignation envers elle-même. Elle savait que ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne puisse reprendre totalement le contrôle sur sa métamorphose, mais en attendant, elle devait faire avec les hauts et les bas de son état fluctuant. Éléonore fit un signe de tête rassurant à Mars, indiquant qu'elle était prête à continuer malgré ce léger contretemps. Après tout, elle avait toujours été une commandante déterminée. Et bien que sa propre transformation puisse être un défi, elle ne laisserait pas cela l'empêcher d'accomplir sa mission.

"Ne vous méprenez pas devant mon apparence d’enfant, vous voyez j’ai acquis un Fruit du Démon et j’apprends encore à le contrôler. En réalité, je dois approcher de la quarantaine et je suis Commandante d’élite."

"Hmm… Je vois… Et que me vaut une Commandante d’élite ?" demanda Zahir, qui s’était enfin retourné vers elle pour l'observer à travers son protecteur en métal.

"La même chose que beaucoup avant moi, j’aimerais que vous renforciez cette arme," commença-t-elle en faisant signe à Mars de lui montrer sa hache qu’il portait pour le moment.

Son compagnon s'approcha, offrant l'arme qui fut minutieusement étudiée. Il laissa échapper un sifflement entendu, caressant la lame et le manche. Il observa le tranchant particulier, passant son pouce caleux sur le fil de celui-ci.

"C’est une belle arme. Il y a longtemps que je n’ai pas vu le travail de la famille Sephiran. Ce symbole, vous en connaissez la signification ?" demanda Zahir, qui observait curieusement le symbole.

"Malheureusement non, je l’ai hérité de mon père, qui lui-même l'a hérité du sien. J’ai cru comprendre aussi qu'elle était dans notre famille depuis quelques générations. Tout ce que je sais, c’est que le manche est en bois d'Adam et la tête dans un métal de météo plutôt rare. Toutefois, on m'a dit que vous étiez un expert en la matière, alors je vous ai traqué jusqu’ici."

"Et que voulez-vous de plus ?"

"La rendre indestructible avec un équilibre parfait. Je suis une voltigeuse dans l’âme, alors mon style de combat est particulier : je mélange la force brute de mon corps avec la précision chirurgicale, le tout dans une frappe aérienne, tout en utilisant une hache."

Le forgeron leva ses yeux sombres sur elle, la dévisageant un instant pour voir si elle était bien sérieuse. Tout ce qu’elle lui offrit fut un sourire entendu et un regard soutenu. L’homme finit par hocher la tête, avant de lui rendre l’arme. Le sergent rejoignit rapidement le côté d’Éléonore.

"D’accord. J’ai une condition spéciale, mais vous devez le savoir si vous êtes ici."

"Effectivement, dites-moi la cible à chasser et je vous la ramène."

"Un Gune. Prenez ces apprentis avec vous, ils seront de bonne aide pour vous guider, mais ce sera aussi une bonne opportunité pour eux de découvrir des monstres."

"Est-ce qu'ils doivent combattre ?"

"Non, à moins qu'ils ne le souhaitent, mais leur priorité est de récupérer les morceaux de la bête qui seront importants."

Sur ce dernier échange, ils échangèrent un dernier regard et la commandante tourna les talons, allant retrouver son amie qui l’attendait. Elle lui expliqua la situation et lui confirma la chasse qu’elles allaient devoir faire. Une fois d'accord, équipées pour la traversée, elles sautèrent sur les chameaux récupérés pour l'occasion et suivirent l'un des apprentis qui savait où trouver une de ces bêtes. Ce ne fut qu’après une journée et demie de route à s’enfoncer dans le désert qu’elles arrivèrent enfin en vue d’une oasis. L'oasis était un joyau niché au creux des dunes brûlantes, une oasis verdoyante au milieu du désert aride d'El Jezada. Les palmiers s'élevaient majestueusement vers le ciel, leurs feuilles ondulant doucement dans la brise légère, offrant une ombre bienvenue contre le soleil écrasant. Au centre de l'oasis, un bassin d'eau cristalline scintillait sous les rayons du soleil, invitant à la fraîcheur et à la tranquillité. Les rives de l'oasis étaient tapissées de verdure luxuriante, avec des buissons fleuris et des plantes aux couleurs vives qui semblaient défier la sécheresse environnante. Des oiseaux exotiques gazouillaient dans les branches des palmiers, ajoutant une touche de vie à ce havre de paix au cœur du désert. Du haut de leur dune, Éléonore et Pandore avaient une vue imprenable sur l'oasis, mais surtout elles pouvaient voir le Gune, la bête terrifiante qui surveillait son domaine avec vigilance, ses yeux perçants scrutant chaque mouvement autour de l'oasis. Le bipède se tenait debout près des rives de l'eau, sa silhouette imposante se découpant contre le paysage désertique. Ses cornes courbées brillaient au soleil, et sa peau épaisse était recouverte de boue séchée, lui conférant une apparence redoutable.

‘’Essaye de pas le tuer trop rapidement, mais surtout de pas l’empoisonner. Sa chair est comestible et je tiens à y gouter,’’ exprime la gamine en observant d’un air entendu son amie.

L'excitation s'empare d'Éléonore à l'idée de la chasse imminente, son cœur battant plus fort à chaque instant. Ses yeux brillent d'une intensité sauvage lorsqu'elle découvre la silhouette imposante du Gune, la créature qu'elle s'apprête à affronter. La vue de cette bête terrifiante suscite en elle un mélange complexe d'adrénaline, d’excitation et d’anticipation. Son regard dévore la créature, étudiant chaque détail de sa forme massive et redoutable. Un sourire entendu s'étire sur ses lèvres, dévoilant une confiance intrépide mêlée à un stimulus fébrile. Pour Éléonore, ce combat représente bien plus qu'une simple chasse ; c'est un défi à relever, une occasion de tester ses compétences, mais surtout ce corps d’enfant. Serait-elle capable de combattre aussi efficacement ? Il fallait qu’elle le vérifie. Avec sa petite taille, elle avait certains avantages, mais serait-elle capable de bien les utiliser ? Les sens d'Éléonore s'affolent alors qu'elle se prépare à l'affrontement. L'odeur du sable chaud, de l'eau cristalline de l'oasis et de la végétation luxuriante l'environnant enivre ses narines, créant un cocktail sensoriel unique. Mais par-dessus tout, c'est l'odeur puissante et indomptable du Gune qui domine, imprégnant l'air de sa présence menaçante. Cette atmosphère, chargée de tension, électrise, affecte chaque fibre de son être, lui donnant une énergie nouvelle qu’elle n’avait pas ressenti depuis longtemps.

‘’Oh ? Alors tu ne veux pas participer ? Ça en fera plus pour moi alors. De plus, les apprentis sont là pour apprendre, alors ne les surprotège pas trop. Dans tous les cas, si mamie Pandore t’ennuie trop, tu es toujours la bienvenue à me rejoindre.’’ Lui réplique Éléonore qui lui renvoyait un large sourire. ‘’Reste bien hydrater avec ces vilaines migraines.’’

Éléonore saisit sa hache, prête à affronter le Gune. Elle ordonne à Mars de rester sur place, et bien qu'il réplique brièvement avec un mécontentement palpable, il finit par se taire, observant silencieusement sa commandante s'éloigner en direction de l'oasis. Une fois à une distance raisonnable, Mars sort une cigarette et l'allume, laissant la fumée s'élever dans l'air chaud du désert. D'un geste instinctif, il tend son paquet de narcotine à la colonelle d'élite, lui offrant un bâton avant de le ranger soigneusement dans sa veste. Le regard attentif de Mars suit Éléonore alors qu'elle s'éloigne, ses pensées tournées vers la bataille à venir. Il remarque la nervosité qui transparaît dans ses gestes, malgré la nonchalance habituelle de celle-ci. Il connaît bien cette lueur dans ses yeux, celle de la Bloodhound déterminée à traquer sa proie jusqu'à la fin. Mais il sait aussi que derrière cette volonté se cache une lutte intérieure, une bataille contre sa propre nature. Il soupire, conscient que même s'il la connaît depuis longtemps, il ne peut que l'accompagner dans cette épreuve, impuissant à atténuer les effets de son fruit. Le regard de Mars se perd dans le désert brûlant, son esprit en proie à des pensées sombres. Il sait que le combat à venir sera difficile, mais il est prêt à soutenir Éléonore, comme il l'a toujours fait. En attendant son retour, il se contente de fumer sa cigarette, laissant le temps s'écouler lentement dans l'attente de nouvelles de sa commandante.

Éléonore s'approche de l'oasis avec prudence, ses sens aiguisés en alerte à la moindre indication de danger. Le souffle chaud du désert se mêle au parfum encore plus enivrant de la végétation luxuriante qui l'entoure, remplissant ses narines de l'odeur fraîche de l'eau et du feuillage. Ses yeux dévorent chaque détail de l'oasis, captant chaque mouvement et chaque son dans son environnement. Elle se faufile habilement à travers la végétation dense et touffue qui borde les rives de l'oasis, profitant de sa petite taille pour se fondre dans l'ombre des palmiers et des buissons fleuris. Le sol sous ses pieds est doux et humide, imprégné de l'humidité de l'oasis. Ses pas sont légers et silencieux, sa présence presque invisible alors qu'elle avance. La gamine observe attentivement son environnement, cherchant des signes de la présence du Gune. Elle repère des traces de pas, profondes dans le sol meuble, témoignant du passage récent de la créature. Même si elle savait dans quelle direction, il se trouvait, elle voulait l’étudier un peu avant. Des brindilles cassées et des feuilles écrasées indiquent le chemin qu'il a emprunté, menant la Commandante plus près de sa proie. Elle remarque également des excréments épars, des amas de matière organique partiellement digérée qui révèlent le régime alimentaire omnivore du Gune. Ces indices lui donnent un aperçu précieux des habitudes et du comportement de la créature, renforçant sa compréhension de son environnement et de ses dangers potentiels. Malgré l'excitation qui pulse dans ses veines, Éléonore reste concentrée et méthodique, recueillant chaque indice avec soin pour avoir le maximum d’information sur lui.

Éléonore, avec son expertise de pisteuse, découvre des signes révélateurs de l'activité du Gune dans les environs. Les paysages particuliers qu'elle observe, tels que le sol manipulé, les monticules de roche transformés en plateformes, et les piliers de roche brisés par une force puissante, lui fournissent des indices sur les capacités et les habitudes de combat de la créature. Ces découvertes confirment ses soupçons selon lesquels le Gune est un adversaire redoutable, capable d'utiliser à la fois sa force physique et des capacités spéciales pour dominer ses proies et son environnement. En étudiant les indices laissés par le Gune, Éléonore réalise que la créature peut manipuler la pierre, ce qui ajoute une complexité supplémentaire à son combat. En plus de ses griffes et de ses cornes redoutables, le Gune semble être capable de contrôler son environnement, utilisant la roche comme arme ou comme moyen de se protéger. Cette révélation pousse Éléonore à affiner sa stratégie et à se préparer mentalement aux défis à venir. Lorsqu'elle arrive en vue de l'oasis et observe le Gune en train de s'abreuver tranquillement, Éléonore profite de l'occasion pour l'observer attentivement. Elle scrute chaque détail de la créature, cherchant des points faibles dans sa carapace épaisse et prenant en compte les proportions de son corps massif. Elle élabore mentalement un plan de combat, envisageant les techniques qu'elle devra utiliser pour affronter efficacement le monstre redoutable qui se dresse devant elle.

Alors que le Gune s'abreuvait paisiblement à l'oasis, Éléonore observe silencieusement depuis sa cachette, son regard scrutant chaque mouvement de la créature imposante. La chaleur écrasante du désert enveloppait l'air, et le calme de l'oasis semblait presque irréel dans ce paysage aride. Soudain, un bruissement dans les buissons voisins attira l'attention du prédateur, qui tourna la tête avec curiosité, ses yeux jaunes perçants balayant les environs. Profitant de cette distraction providentielle, Éléonore se glisse furtivement hors de sa cachette, sa hache démesurée fermement entre ses mains. Ses sens exacerbés lui permettaient de ressentir chaque détail de son environnement, de l'odeur de la flore à la texture du sable sous ses pieds. Alors que le monstre se penchait pour inspecter les buissons, Éléonore se rapproche silencieusement, ses pas feutrés ne produisant presque aucun bruit audible. Se faufilant derrière la créature massive, elle concentre toute son attention sur sa cible : la queue du monstre, une zone potentiellement moins protégée par son armure naturelle, mais aussi une armes dangereuse.

D'un mouvement fluide et précis, Éléonore lève sa hache et l'abattit avec force, visant un point entre deux plaques d'armure. Le métal tranchant de l'arme glisse avec une précision chirurgicale à travers l'air, découpant l'air avec un sifflement léger avant de frapper sa cible avec une puissance dévastatrice. Le Gune poussa un rugissement de douleur et de surprise alors que la hache de Éléonore entamait sa queue, tranchant à travers les écailles épaisses et la chair robuste. Malgré sa force impressionnante, la créature fut momentanément prise au dépourvu par cette attaque imprévue, sa concentration brisée par la soudaineté de l'assaut. Profitant de l'avantage momentané, Éléonore recule habilement, se préparant à esquiver toute contre-attaque du Gune tout en observant attentivement les effets de son coup audacieux. Son cœur battait avec l'excitation de la bataille imminente, son esprit vif et alerte alors qu'elle se tenait prête à affronter la créature redoutable.

Le Gune, secoué par la douleur de l'attaque surprise, riposte avec férocité, ses yeux jaunes brillant d'une lueur sauvage alors qu'il se tournait vers Éléonore avec une haine farouche. D'un mouvement rapide et puissant, la bête terrifiante se précipite vers elle, ses pattes massives martelant le sol avec une force titanesque. Éléonore, alerte et agile, se déplace avec une grâce féline pour éviter les coups du monstre, se penchant et pivotant avec une adresse surprenante pour son corps de gamine enfantine. Elle esquive habilement les griffes acérées et les cornes menaçantes de la créature, sa silhouette se mouvant avec une fluidité impressionnante alors qu'elle anticipait chacun des mouvements. Cependant, dans un élan soudain, le Gune change de tactique, changeant de position pour essayer de la plaquer. N’aillant pas calculer qu’il pouvait utiliser son corps de la sorte, la gamine juvénile ne s’était pas assez déplacée pour éviter la partie inférieur. Avant qu'Éléonore ne puisse réagir, le fessier du monstre la plaqua brusquement, l'envoyant voler à travers l'air avec une force impitoyable. Éléonore, prise par surprise, se retrouve projetée dans les airs, son corps traversant la végétation luxuriante avec une vitesse vertigineuse. Le vent sifflait à ses oreilles alors qu'elle faisait un vol plané, les feuilles et les branches fouettant son visage et son dos alors qu'elle luttait pour reprendre le contrôle de sa trajectoire.

Finalement, elle atterrit avec un roulement brusque, sa forme se heurtant contre le sol avec une violence assourdissante. Elle glisse sur le sable chaud, sa peau éraflée par l'impact alors qu'elle lutte pour reprendre son souffle après cette chute brutale. Pendant un instant, le monde semble tourner autour d'elle alors qu'elle tentait de retrouver ses esprits. Puis, avec la nouvelle vague d’adrénaline qui traverse son corps, elle se redressa brusquement, ses sens en folie alors qu'elle cherche rapidement une échappatoire. Juste à temps, elle se propulsa vers l'avant, évitant de justesse un pilier de roche qui se dressait sous elle, sa silhouette se penchant gracieusement pour éviter l'obstacle alors qu'elle continuait sa course effrénée à travers le paysage chaotique de pilier. Clairement ce monstre avait une lithomancie différente.

Alors qu'Éléonore se fraye un chemin à travers le désert inhospitalier, chaque mouvement était une danse avec la mort. Les piliers de roche jaillissaient du sable sous ses pieds, menaçant de l’envoyer valser à tout moment. Avec une dextérité remarquable, elle esquivait habilement ces obstacles surgissant du sol, ses sens affûtés lui permettant d'anticiper les tremblement dans le sol à l’approche de la roche mouvante. Sa hache massive, autrefois une arme redoutable, devenait maintenant un outil vital dans cette lutte pour la survie. Elle l'utilisait non seulement comme une arme pour fendre l'air et se frayer un chemin à travers les piliers de roche, mais aussi comme un support pour l'aider à s'accrocher aux surfaces abruptes et à se propulser vers l'avant dans des sauts spectaculaires. À chaque saut, Éléonore utilisait le poids de sa hache pour lui donner l'élan nécessaire, son corps de jeune adolescente se propulsant dans les airs avec une grâce impressionnante. Elle atterrissait avec précision sur les surfaces instables, sa force et son agilité lui permettant de maintenir son équilibre même dans les conditions les plus périlleuses. Pendant ce temps, le Gune guettait depuis les confins de son territoire luxuriant, observant chaque mouvement d'Éléonore avec une attention vigilante. Sa silhouette massive se dressait parmi les palmiers, ses yeux jaunes luisant d'une lueur indomptée alors qu'il traquait sa proie avec une hardiesse implacable. Malgré les obstacles et les dangers qui se dressaient sur son chemin, Éléonore refusait de céder à la peur ou à l'épuisement. Avec une détermination farouche, elle poursuivait sa course effrénée à travers le désert brûlant, ses muscles tendus et ses sens en alerte alors qu'elle luttait pour échapper à l'emprise mortelle du Gune et retrouver la sécurité de la verdure luxuriante au loin…

Éléonore s'approche finalement du Gune, son regard fixé avec obsession sur la créature imposante qui se dressait devant elle. Ses sens en alertes, captant chaque détail de son environnement, chaque mouvement du monstre terrifiant qui se tenait face à elle. La tension électrique imprégnait l'air, envoyant une nouvelle vague d’adrénaline pendant qu’un sourire carnassier se dessine sur ses traits de jeunes adultes. C’était comme si son fruit ne pouvait pas se convaincre sur un âge précis, avançant l’âge de la demoiselle au même rythme que le combat se livrait. Ses cornes courbées luisent d'une lueur menaçante, et ses yeux perçants semblent transpercer l'âme de quiconque osait défier sa présence. Chaque mouvement de ses muscles puissants révèle la force brutale qui habitait cette bête redoutable. Éléonore sent son cœur battre avec force dans sa poitrine, mais elle refuse de fléchir devant le défi qui se dressait devant elle. Son esprit est calme malgré l’excitation, concentré, prêt à dévorer cet ennemi trop puissant pour elle. Elle sait que la bataille à est difficile, voire impossible pour elle de gagner, mais elle est incapable de s’arrêter. Les secondes s'égrenaient lentement pendant son parcours de roches en roches, créant une atmosphère chargée de tension alors qu’elle se rapprochait toujours plus de lui.

Finalement, sur le monstre, Éléonore dans un mouvement habile et calculé, détourne une attaque frontale du Gune en enfonçant sa hache dans le renforcement facial de la créature. Le métal tranchant s'enfonce profondément dans la peau épaisse du monstre, le fendant sous la force de l'impact. Profitant de l'ouverture ainsi créée, elle se propulse vers le haut avec une agilité surhumaine, évitant de justesse l'attaque imminente du Gune qui désirait la happer et l’écraser au sol. Au sommet de sa montée, Éléonore lance sa hache avec une précision chirurgicale, visant le dos massif de la bête. Cependant, la lame ne s'enfonce pas assez profondément pour infliger une blessure sérieuse, et le Gune semble à peine réagir à l'impact. Un sentiment de frustration et de détermination monte en elle alors qu'elle se prépare pour sa prochaine offensive. Mais alors qu'elle se concentre sur son prochain mouvement, Éléonore ressent une étrange sensation parcourir son corps. Une brève douleur la traverse, accompagnée d'une sensation de tiraillement. En un instant, elle sent son corps se métamorphoser, les muscles s'étirant et se renforçant, les vêtements se déchirant sous la pression de son nouveau volume. Son visage semble vieilli de quelques années, son expression devenant plus hardie et plus mature.

Prenant une grande respiration, Éléonore concentre toute sa force et son énergie. La gravité de la situation semble s’intensifier alors qu'elle redescend rapidement vers sa hache, prête à déclencher sa nouvelle technique. Au dernier moment, juste avant l'impact, elle canalise toute sa puissance dans ses pieds qui semblent s’envelopper d’une couche noire, les lançant en avant avec une force explosive. Le cri déchirant de la bête résonne dans l'air alors que ses pieds heurtaient la lame de la hache avec une violence stupéfiante. Celle-ci se retrouve immédiatement enveloppée à son tour. L'onde de choc qui en résulte, déchire l'air, créant une déflagration sonore qui fit trembler le sol sous leurs pieds. Éléonore venait de déclencher une attaque d'une puissance inouïe, utilisant sa propre force pour amplifier l'impact de son arme et infliger un coup dévastateur au Gune.

Sous l'impact de la hache, le Gune rugit de douleur, son rugissement résonnant à travers l'oasis, rempli de rage et de fureur. Ses yeux jaunes brillent d'une lueur sauvage alors qu'il se débat sous la douleur, devenant fou de rage. La créature gigantesque se met à attaquer frénétiquement tout ce qui bouge autour de lui, dévastant la végétation luxuriante de l'oasis dans un accès de rage incontrôlée. Dans un mouvement imprévu, le Gune se précipite vers Éléonore avec une vitesse surprenante, la happant de manière brutale avant même qu'elle puisse réagir. Prise par surprise, Éléonore se retrouve propulsée à travers la végétation dense, son corps heurtant violemment les arbres et les buissons qui se trouvent sur son chemin. La force de l'impact est telle que chaque coup semble arracher la végétation de son passage, créant un sillage de destruction à travers l'oasis. Alors que le Gune charge à nouveau, Éléonore se retrouve piégée entre la bête enragée et un pilier de pierre massif qui surgit soudainement de sous le sol. Son dos frappe durement le pilier, lui coupant le souffle instantanément. Instinctivement, elle lève les bras et les jambes devant elle dans une position du fœtus, utilisant un bouclier de haki comme une barrière protectrice alors que le Gune se précipite vers elle avec une force implacable. La collision est brutale, arrachant une giclée de bave et de sang qui éclabousse le visage des deux personnes. Le son de ses côtés qui craquent sous la pression est étouffé par les rugissements qui emplissent l’air. Tandis que ses oreilles offrent un son sourd et que ses yeux explose d’étoiles à cause de la douleur, pour la première fois Éléonore regrette de ne pas avoir été plus prudente…

Alors qu'elle est projetée contre le pilier de pierre, Éléonore ressent une douleur lancinante traversée tout son corps. Chaque partie de son être semble vibrer de la force de l'impact, et elle peine à reprendre son souffle alors que la douleur se propage dans chacun de ses membres. Malgré la violence de la collision, elle reste étrangement calme, presque détachée de la douleur physique qui l'envahit. Dans les profondeurs de son esprit, Éléonore se sent étrangement déconnectée de la notion de danger. C'est comme si les récepteurs qui devraient normalement lui envoyer des signaux d'alarme étaient éteints, laissant place à un sentiment de tranquillité presque troublant. Elle n'éprouve aucune peur face à la perspective de la mort imminente qui pourrait découler de cette confrontation avec le Gune. Cette absence de réaction face au danger était le résultat d'un traumatisme profond, enraciné dans les souvenirs douloureux de son passé. L'annihilation de son village par des pirates, laissant derrière eux un paysage de désolation et de mort, a laissé des cicatrices émotionnelles profondes dans l'âme d'Éléonore. Les abus physiques qu'elle a elle-même subis ont également contribué à éroder son sens de la peur et de la douleur.

Lorsque Éléonore sourit faiblement, ses lèvres peintes d'un rouge sanguin, c'est comme si elle avait déjà accepté son destin depuis longtemps. Cette résignation tranquille, qui émane d'elle, qui est à la fois fascinante et troublante. Ses yeux, fixés sur un point à l'horizon, semblent refléter une sérénité étrange, presque déconcertante face à l'imminence de la mort. En haut de leur position, Mars retient difficilement son impulsion de se précipiter pour aider sa commandante. Il sait que toute tentative d'intervention précipitée pourrait non seulement mettre sa vie en danger, mais aussi compromettre la sécurité de tous les membres de leur équipe. Les apprentis, témoins de la scène, semblent horrifiés par la vision de la marine confrontée à un adversaire aussi redoutable. Cette confrontation leur offre un aperçu brutal et réaliste des dangers inhérents à la chasse de créatures aussi majestueuses que terrifiantes… Et tout ce qu’elle fait, c’est qu’elle sourit face au monstre qui veut s’abattre une dernière fois sur elle.

Dans un geste impulsif, Mars s'apprêtait à s'élancer vers Éléonore, ne pouvant plus supporter de la voir en danger. Son visage est crispé par l'inquiétude et la frustration, prêt à risquer sa propre vie pour protéger sa commandante. Cependant, avant qu'il ne puisse passer à l'action, Pandore intervient. Jusqu'alors en retrait, une observatrice, décide de prendre la pertinence de secourir Éléonore. Dans un mouvement rapide, Pandore dévie le Gune avec brusquerie, attirant son regard et sa colère vers elle-même. Sa présence soudaine et sa posture qui défient la bête sauvage, lui offrant une distraction précieuse. Mars, surpris par l'intervention de Pandore, s'arrête dans son élan, observant la scène avec admiration et soulagement. Bien que son instinct le pousse toujours à protéger Éléonore, il remercie mentalement la Colonelle. Il se précipite à nouveau, rejoignant avec les autres acolytes le lieu. Le temps que Mars prenne pour arriver aux côtés de sa commandante, celle-ci termine de boire de l’eau offerte par celle aux cheveux sel et poivre. Elle semble lui offrir un rire étouffé avec un gargouillis sanguin, ses yeux brillants d’une joie mal placée au vu de la situation. Qu’elle avait été l’échange entre elles avant son arrivé pour qu’elle soit heureuse malgré son état ?

Mars pose un genou sur le sable à côté d'Éléonore, son expression mêlant inquiétude et soulagement alors qu'il inspecte son amie. Avec précaution, il dépose une trousse de premiers secours à ses côtés, prêt à administrer les soins nécessaires pour apaiser sa douleur et favoriser sa guérison. Avec habileté, Mars sort le matériel nécessaire de la trousse, choisissant avec soin les bandages et les onguents adaptés pour traiter les blessures. Il veille à ce que chaque geste soit effectué avec précision, veillant à ne pas causer plus de douleur à Éléonore. Pendant ce temps, il prend également soin de lui fournir de l'eau fraîche et de la nourriture protéinée de haute qualité, conscient de l'importance de maintenir ses forces et de favoriser sa récupération. Lui et Roy étaient depuis bien longtemps au courant de l’organisme particulier de leur commande. Il l'aide doucement à se redresser, soutenant son corps fatigué tout en lui offrant encore un peu d'eau.

‘’En espérant qu’elle soit bonne sa viande…’’ Marmonne Mars peu convaincu.
‘’J’suis sûr… Que oui…’’ Souffle Éléonore dans un gargouillement souriant.
‘’Commandante, je vous interdis de dire quoi que ce soit. Économiser vos forces.’’

Le Gune se redresse avec une puissance titanesque malgré l'attaque de Pandore, ses muscles tendus et sa silhouette imposante projetant une ombre menaçante sur le sable brûlant du désert. Sa respiration lourde résonne dans l'air alors qu'il se prépare à riposter, ses yeux remplit d’une haine sauvage. La panique saisit les acolytes alors qu'ils observent le monstre se redresser, réalisant la menace directe qui plane sur eux. Leurs cœurs battent la chamade alors qu'ils prennent conscience de la dangerosité de la situation, cherchant désespérément une échappatoire face à la puissance dévastatrice du monstre. Mars, quant à lui, ressent une pointe d'inquiétude alors qu'il observe la scène se dérouler devant lui, se demandant comment ils pourraient vaincre un adversaire aussi redoutable. Cependant, son inquiétude est rapidement dissipée lorsque Pandore intervient avec une aisance déconcertante. D'un mouvement rapide et précis, Pandore tranche la tête du bipède doré comme si c'était un geste anodin, son arme glissant à travers l'air avec une efficacité impressionnante. L'exploit semble si naturel pour elle, comme si elle avait exécuté cette action un millier de fois auparavant. La tête du monstre roule sur le sol, mettant fin à sa menace une fois pour toutes, tandis que Pandore reste debout, impassible, comme si elle avait simplement jeté une pierre dans l'eau. Sa réplique arrache un rire franc à la blanche qui couine en même temps à cause de la douleur occasionnée.

Après la dernière phrase de Pandore, les acolytes se précipitent immédiatement sur la bête, dépeçant l'animal pour en récupérer toutes les parties utiles. Chacun sait exactement quoi faire, agissant avec une efficacité impressionnante pour extraire les parties les plus ciblées de la créature. Les parties vitales sont soigneusement emballées dans des feuilles de matériaux spéciaux pour les protéger pendant le transport. Chaque acolyte charge ensuite les morceaux sur leurs montures, s'assurant que tout est solidement attaché avant de prendre le chemin du retour. Le voyage de retour se déroule sans problème majeur, les chameaux avançant d'un pas régulier à travers le désert aride. Éléonore passe la majeure partie du temps à dormir et à manger, suivant les instructions de Mars qui la surveille de près pour s'assurer qu'elle récupère correctement.