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[Mission] Le renard débusque le Terrier

North Blue

Wolt n'avait jamais voyagé au-delà de la mer de l'Ouest jusqu'à présent, il y trouvait des eaux suffisamment poissonneuses, lors de son ancienne vie de pêcheur sur Poiscaille. Désormais, alors que son étincelle de vie s'était éteinte, qu'il avait viré complètement de cap en devenant agent du Gouvernement Mondial, il voyageait bien plus. Son trajet fut long, un peu trop pour lui, mais il ne s'en plaignit pas. Il fut transporté par un navire de la Marine, l'un des fiers cuirassés du bras armés des cinq étoiles, jusqu'à la Flaque lui permettant alors de rejoindre cette mer du Nord. Jusqu'à présent, ses déplacements étaient souvent permis par des navires de la Marine, mais rarement par d'aussi puissants bâtiments. Il ne s'extasia pas, son détachement étant trop profondément ancré, mais il reconnu qu'il naviguait là sur un véritable symbole de ce monde. A bord, l'équipage de soldats était en effervescence, ils courait dans tous les sens pour qu'un tel navire puisse garder le cap. Lui, il se contenta de sa cabine, modeste mais largement suffisante pour lui qui s'accommode de peu. 

Une missive envoyé par Escargoscanner lui était parvenue, émanent du Directeur du Cipher Pol Deux, lui-même. Un véritable honneur que d'être contacté par Henry Stemper avait-il pensé alors. Il se rendit compte, à la lecture des premières lignes, qu'il n'avait pas été le premier choix, ce qui aurait pu le décevoir, mais lui tira un léger sourire.

Henry Stemper - Directeur du Cipher Pol Deux a écrit:
Agent Delta, 

La mission du Cipher Pol Deux étant d'accaparer les richesses de ce monde au profit du Gouvernement Mondial, ma politique s'est intensifié. Inu Town sera le premier jalon du renouveau de notre section. 
Là-bas, une fabrique de Dance Powder se terre, prenant le nom de "Le Terrier". Débusquez-la, démantelez-la, écrouez ses propriétaires et exploitez les richesses de cette ancienne mine, les cristaux d'Inu Town. 

Au dos de celle-ci, était rajouté au stylo "En souvenir de l'Archipel Vert", faisant alors référence à la précédente mission qui réunit ces deux agents, ainsi que le défunt OURS qui les accompagnait alors. Il remercia intérieurement son homologue, qui lui déléguait alors une mission de haute importance, sa toute première. Auparavant, Wolt avait déjà entendu parler du renouveau du Pol, cherchant alors à intensifier son activité pour ne pas tomber dans le collimateur du Cipher Pol Zéro. Les coupes budgétaires touchaient tous les services et ceux jugés trop peu, voir inefficaces, finiraient par disparaître. Or, certains agents, les meilleurs, seraient sûrement réorienter vers d'autres Pol, mais le reste serait alors simplement démis. Malheureusement, être démis, signifiait sûrement finir assassiné par les membres du Cipher Pol Neuf, les chasseurs de têtes du Gouvernement Mondial. L'ex-bureaucrate compris alors qu'au-delà de se faire bien voir par sa hiérarchie, chose qui le motivait déjà grandement, sa survie était clairement en jeu. Car en ce jour, il n'était clairement qu'un parmi tant d'autres aux yeux du gouvernement. Il passa alors les quelques jours de son trajet à imaginer des plans, comment approcher cette entreprise, s'y infiltrer pour ensuite réussir à accomplir sa mission. Les idées fusaient, beaucoup étaient réfutées, d'autres méritaient d'être étoffées, mais peu étaient réellement convaincantes. Il fallait dire que cette ordre là n'était pas une mince affaire. Le trentenaire retourna des milliers de scénarios, encore et encore, jusqu'à en tomber d'épuisement. Finalement, il accepta qu'avoir un plan parfaitement rodé était simplement impossible, du moins tant qu'il n'était pas sur le terrain. Cédant alors, il profita moins d'une demi-journée de la traversée, car il était alors en vue de ladite île.

Déposé à terre, il n'était équipé que d'une petite mallette, remplie de vêtements et du maigre pécule qu'était le sien, car il ne possédait rien d'autre. Il sortie la montre à gousset de la poche intérieur de sa veste anthracite, il jugea qu'onze heure était satisfaisant. Il pris la température de l'île, s'imprégnant alors des lieux. Arrivé par la ville de Karnute, la plus grande d'Inu Town, il lui fallait trouver des informations. Les habitations étaient assez ternes, les murs grisâtres, les façades en décrépitudes, il en déduisit que les gens d'ici vivaient assez chichement. Cette ville minière, vivant de l'exploitation de gisements de fer et de l'agriculture, n'était pas bien riche. Le sol de la ville était couvert d'un vieux pavage, d'où de nombreux blocs manquaient, laissant alors place à une terre boueuse. Loin des belles terres qu'avait eu l'occasion de visiter Wolt sur West Blue, cette île était déprimante. Ceci ne dérangeant pas vraiment l'agent gouvernemental, n'étant lui-même pas connu pour sa joie de vivre. 

Il pris la direction d'une petite taverne d'où il aperçut deux chambres à l'étage. Heureusement pour lui, la tenancière n'avait pas de réservation pour la nuit, ce qui lui permis d'avoir une chambre, miteuse certes, mais lui permettant alors d'être son point d'ancrage. Wolt fut surpris de la bonhommie de la propriétaire, étonnement chaleureuse et contrastant totalement avec la grise mine de Karnute. Après avoir déposé son unique bagage, il s'affaira à sa mission. Ponctuel, essayant d'être le plus efficace possible, il n'avait pas une minute à perdre. Il passa ainsi de nombreuses heures dans la taverne, cherchant à recueillir quelques commérage qui lui seraient utiles. Les clients discutaient de tout, de rien et surtout de banalités qui ne lui laissèrent aucun souvenirs. Le soir même il décida de changer de lieu, trouvant alors une placette où quelques mineurs avalaient de grandes pintes de bières, les mains et le visage encore noire de leur labeur. Il n'en retira rien de bon non plus, car à part quelques histoires de comptoir et d'autres qu'aucun enfant ne devrait entendre, ces travailleurs n'avaient rien d'intéressant à confier. 

Delta a eu du nez, pensa Wolt, s'imaginant alors que son collègue avait anticipé le bourbier qu'aurait pu être cette mission.


Dernière édition par Wolt Hender le Sam 15 Juin 2024 - 14:36, édité 2 fois
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Le lendemain ne fut qu'une réplique de sa première journée, longue et harassante par l'inefficacité de ses investigations. Il écoutait beaucoup, parlait peu, mais n'obtenait rien. Alors que l'aiguille de l'horloge de sa montre à gousset marquait sept heure du soir, la frustration était à son paroxysme. Il se devait de prendre le taureau par les cornes, car à ce rythme-ci, sa mission n'avancerait jamais et sa direction saurait lui faire savoir son mécontentement. Dos au mur, il décida de questionner l'aubergiste qui l'hébergeait. La salle était loin d'être pleine, quelques verres étaient encore servit aux derniers soulards qui noyaient leur solitude dans l'alcool. Elle, une femme approchant la soixantaine, paraissait fatiguée. Ni trop fine, ni trop forte, des cheveux coiffées en chignon, de longue mèches grises courant dans sa chevelure noire de jais. Vêtue d'une robe aux couleurs passées qu'un tablier tâchés recouvrait, elle nettoyait des verres à l'aide d'un chiffon sans âge. Lorsque l'agent poussa la porte de la taverne, elle ne leva qu'un œil, sans arrêter son affaire. L'agent s'avança, mais n'emprunta pas les escaliers pour se rendre à sa chambre, il continua jusqu'au comptoir où elle se trouvait.

> Ce soir, not'e Suzanne fait un bouillon d'légumes avec un morceau de porc, vous en prenez ? Lança-t-elle sèchement, en friction énergétiquement son verre qui semblait toujours aussi sale que lorsqu'elle l'avait pris dans son évier.
> Bien entendu, merci à vous, commença Wolt sobrement. Puis-je vous demander quels sont les lieux animés de votre ville ? S'enquit-il. La tenancière arqua un sourcil.
> Eh bien, j'dirais qu'les thermes sont l'lieu qui faut voir ici. Z'êtes pas d'ici vous, fit-elle comme une évidence. Vous v'nez faire quoi dans ce pat'lin ? 
> Les thermes, très intéressant. Effectivement je ne suis pas d'ici, je viens d'assez loin pour affaires, laissa-t-il en suspend, tandis que la dame arrêta son projet voué à l'échec.
> Oh, z'êtes un homme d'affaires alors, fit-elle en ricanant, vous êtes plutôt dans l'fer ou dans les cristaux ? Lui demanda-t-elle avec beaucoup de curiosité, pour une fois qu'elle parlait avec quelqu'un d'intriguant.
> Je cherche à investir dans les cristaux, j'ai cru comprendre qu'il y avait ici d'importantes mines qui, malheureusement, ne tournent plus comme jadis. 
> C'est peu d'le dire ! Par contre, z'êtes pas du bon côté, ici c'est les mineurs de fer qu'vous verrez, si vous chercher des cristaux faut voir du côté d'Chom. 
> Oh je vois, c'est donc à Chom que j'aurais dû me rendre, mes contacts m'ont peu renseignés et n'étant jamais venu du côté de North Blue auparavant, je n'en avais aucune idée, fit-il comme s'il regrettait réellement cette confusion. 
> C't'a quelques heures, plus dans les terres, en pleine campagne y'a une petite bourgade. Ils sont moins nombreux qu'ici, mais ils ont les mines qui vous intéressent, par contre, y'a presque plus de cristaux. J'crois bien que ce sont surtout des fonderies maint'nant, dévoila-t-elle. Franch'ment si j'avais des sous, j'viendrais pas les mettre ici.. 
> Décidément, je n'aurais peut-être pas dû venir alors, mes informations semblaient assez mauvaises.. J'ai déjà perdu pas mal d'argent sur un précédent investissement et il ne faudrait pas que cela se reproduise à nouveau, disait-il avec conviction, tissant sa toile lentement. Vous m'avez parlé de fonderies, c'est bien ça ? 
> Oui, fin une forge quoi, y'a quelques années un forgeron s'est installé parce qu'y a plus d'cristaux. Du coup il bosse un peu, mais c'pas non plus incroyable. Franchement, l'île se meurt un peu.. confia-t-elle en désignant du regard des pochetrons qui cuvaient leur gnôle en baragouinant des phrases dénuées de sens.
> Il n'y a plus de cristaux ? Mais on m'avait dit que votre île était pourtant reconnue pour leur qualité, semblait s'inquiétait Wolt.
> A l'époque oui, maint'nant y'a plus qu'la bijouterie d'Inu Town qui exploite les dernières veines de cristaux. Elle est r'nommée, mais c'est plus c'que c'était.. fit-elle presque nostalgique.
> Eh bien, j'aurais vraiment dû être plus prudent, je pense que je vais chercher à reprendre la route vers West Blue demain, je ne vois pas ce que j'ai d'autre à faire ici, répondit Wolt qui avait réussi à l'attirer dans ses filets, obtenant de précieuses informations. 
> Après... peut-être que vous pourriez rester un jour de plus, lui glissa l'aubergiste en lui posant la main sur la sienne. Je peux vous offrir une nuit supplémentaire, fit-elle en se courbant contre son comptoir, si ça vous dit, minauda-t-elle. Laissant alors l'agent gouvernemental complètement circonspect. Il fit un pas un arrière, laissant glisser sa main hors de celle de la dame, qui chercha à la rattraper. Il ne ressentait rien, mais n'était clairement pas venu pour ça. D'autant plus que sa mission ne l'exigent pas, il n'avait aucun intérêt à partager les draps de cette femme visiblement terriblement seule. 
> Je vous en remercie, mais je vais plutôt m'en aller demain au matin, votre franchise a fait voler en éclat les raisons de ma présence ici, fit-il simplement. Je n'ai plus très faim, confia-t-il, ne me gardez pas de quoi manger ce soir, conclu-t-il en tournant les talons et rejoignant sa chambre. 

Déçue, la femme repris le verre qu'elle avait posé et y versa une grande rasade de whisky, qu'elle s'enfila d'une seule traite, comme pour s'anesthésier.

> Pas c'soir qu'tu vas dépoussiérer l'terrier, fit-elle pour elle-même, se resservant alors une second verre.
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La nuit fut courte pour l'agent Wolt, consciencieux, il pris le soin de noter chaque information qu'il avait obtenu de son interlocutrice. Rapidement après être entrée dans sa chambre, il avait calé la chaise de sa chambre contre la poignée, s'assurant ainsi que l'aubergiste n'insiste pas plus lourdement quant à ses avances. Dès lors, il pu mettre de l'ordre dans ses idées. 

Les mines de cristaux sont en perte de vitesse, les ressources s'amenuisent. Seule l'une d'elle reste à flot, ayant sa propre boutique. L'autre, s'est essoufflée, si bien qu'une forge a investi les lieux, sûrement était-elle laissées à l'abandon par ses anciens propriétaires. La forge, elle, ne semble pas très productive non plus, pourtant, le fer lui ne semble pas se tarir, sinon l'aubergiste l'aurait mentionné. 

Les pensées de l'agent gouvernemental déliaient petit à petit le mystère autour de la fabrique de Dance Powder. La suite de ses actions lui apparaissaient donc clairement, il devait impérativement se renseigner sur cette forge. Cependant, s'il s'avérait qu'elle couvrait effectivement la confection de cette arme diplomatique, elle devrait être gardée sous haute surveillance. Ainsi, l'infiltrer ne serait pas aisé. Se triturant l'esprit, Wolt cherchait la méthode la plus avantageuse pour s'y rendre, sans éveiller les moindres soupçons. Car forcément, au moindre danger, les propriétaires feraient le nécessaire pour couvrir leurs traces. Or, les documents concernant les clients et fournisseurs de la fabrique étaient d'une importance capitale, si ce n'était la motivation même de cette opération. Concrètement, l'ex-bureaucrate n'avait jamais vu de Dance Powder, cependant, en tant qu'analyste il avait déjà épluché de nombreux dossiers relatant des trafiques de cette denrée. Jusqu'alors, ce n'était pour lui que des lignes de comptes, des informations glanées par des agents de terrain, désormais, il était au cœur de l'action. Il comprenait l'intérêt particulier qu'avait le Gouvernement Mondial pour ce type de production, obtenir le pouvoir de créer la pluie avait tout de divin, pourtant, les conséquences n'en étaient que plus désastreuses. Car cela impliquait de sacrifier les territoires adjacents. Un siècle plus tôt, le Royaume pluri-millénaire d'Alabasta en avait fait les frais, menant ainsi le peuple à un soulèvement qui avait failli mener à la destitution de la famille Nefertari, sans l'intervention salvatrice de Smoker, une légende de la Marine qui n'était alors que Colonel. Ce type de pouvoir ne devait pas être laissé entre toutes les mains et le célèbre Henry Stemper, avait ordonné à ce que ce trafic soit enrayé, sans délai.

Sur tous ces songes, l'agent dormi quelques heures avant que le soleil rougeoyant du matin de pointe à l'Est. Il rangea ses affaires, se changea et s'en alla, mallette sous le bras. Au passage, il laissa quelques berrys au bar, qu'il calla sous un verre. Il évita ainsi toute rencontre gênante avec la femme qui, la veille, n'avait pas masqué ses intentions. 

La ville s'éveillant doucement au son de la cloche appelant les mineurs à entamer leur longue journée de labeur, il s'en alla dans le froid matinal. Après avoir demandé à un passant dans quelle direction se trouvait Chom, il emprunta le chemin de terre qui y conduisit. Cependant, on l'avertit qu'une calèche était préférable pour s'y rendre et, préférant ne pas suivre ce conseil, il y alla à pieds. 
Il en usa la semelle de ses chaussures, les maculant d'une boue collante. Son périple, qui en temps normal prendrait seulement deux heures et demi lui en coûta en réalité quatre. Il dû éviter les flaques trop profondes, celles qui souilleraient son pantalon entier et noieraient ses souliers, le tout en portant sa mallette à l'horizontal au dessus de sa tête, cherchant vainement à protéger son visage d'une pluie fine mais incessante. Il arriva dans la seconde ville d'Inu Town trempé jusqu'à l'os, ses mèches dorées lui collant au visage et ses lunettes parsemées de gouttelettes ruisselantes. Il fut néanmoins surpris, constatant l'incroyable fossé séparant Chom de Karnute. Car alors que la seconde était terne et triste, la seconde émanait l'inverse. Colorée, fleurie et décorée, elle inspirait la joie là où la capitale n'était que dépression. Rapidement, il remarqua la base de la Marine, légèrement excentrée et donnant dans la direction de la rive la plus proche. Le milieu de la matinée étant arrivé, il ne pourrait se rendre dans la garnison pour récolter des informations, car il serait alors repéré. Il le savait très bien, car si une fabrique de Dance Powder était implantée aussi près d'une base, c'était que son réseau d'information et de surveillance étaient des plus performants. Embêté, il compris qu'il lui faudrait encore se débrouiller seul, pour ne pas éveiller les soupçons.


Dernière édition par Wolt Hender le Jeu 9 Mai 2024 - 23:27, édité 1 fois
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Trois jours plus tard, dans le Terrier

> Pas d'intrusion m'sieur Horacio, dit l'un des sbires du Terrier à son patron, assis derrière son bureau.
> Et au niveau des allées et venues, comment ça se passe en ville ? Lui répondit alors l'homme, qui se tenait droit, malgré le plafonds presque trop bas de la pièce creusée dans la roche.
> Rien de particulier, les soldats ne bougent pas vraiment... chercha-t-il, Ah si, Bill m'a dit qu'il y aurait des manœuvres en mer dans deux semaines, se souvint-il bien heureusement.
> D'accord, fait-lui reconfirmer la date, que nous puissions nous arranger pour qu'aucun détail ne nous trahisse, file-lui quelques billets au passage. Nous assurer de la fidélité de nos informateurs est absolument essentiel.
> J'vais le voir demain alors, et je vais lui donner ça, dit le sbire en récupérant une liasse auprès de son interlocuteur. J'crois que sa femme en aura bien besoin, elle va bientôt accoucher.
> Un moyen de pression supplémentaire alors, c'est idéal, conclu Horacio. Tu peux y aller, dit aux autres qu'il est l'heure de la relève de garde, lui dit-il pour le remercier. 

L'homme s'en alla en tirant la porte derrière lui, laissant alors Horacio seul dans son bureau. Chef de la sécurité du Terrier, il était l'homme qu'avait choisi Loth pour assurer la pérennité de son entreprise. Preuve, s'il en fallait une, qu'il était un homme d'expérience. Les chaudrons de la jeune Myléna Matryona Mendelievs chauffaient, laissant s'échapper d'épaisses volutes toxiques, que de larges conduits menaient jusqu'à la mer, à plusieurs centaines de mètres de là. Le carnet de commande de Maurice, son chargé de clientèle, était plein, regorgeant de nom célèbres. Tyrans, révolutionnaires et gouvernements se fournissaient au Terrier, fleuron dissimulé du marché noir sur North Blue. Les machines vrombissaient dans un vacarme épuisant, menant la demoiselle chimiste, à multiplier les pauses dans ses journées. Cela faisait maintenant plusieurs années qu'elle opérait ici, dans ces galeries souterraines qu'avait acheté celui que l'on nommait le Moine Hérétique. Sa santé, dans ces conditions déclinait lentement, mais sûrement. Elle en était consciente, loin d'être bête, mais n'avait que ça pour elle. Sans famille, sans autre but, elle ne pouvait que produire pour exister, alors elle le faisait qu'importe ce qu'en seraient les conséquences. 

> Il est l'heure de votre thé demoiselle, fit une colosse, celle que tous appelaient Nanie. Cette femme, bodybuldée, était la nounou et protectrice de la jeune chimiste.
> Oh déjà, fit Myléna faussement suprise en se retournant vers la seule personne dont elle pouvait garder souvenir. Allons-y alors, reprit-elle en esquissant un sourire forcé, comme pour masqué son état de mental. 

Les deux femmes s'en allèrent alors, prenant alors la direction des appartements de la demoiselle, communément appelés "Candy Wold". Richement décorés, il s'agissait de quelques alcôves dont les plus fortunés habitants d'Inu Town envieraient l'opulence s'ils en avaient connaissance.


___

Le soir même, Wolt s'introduisit dans le garnison après avoir escaladé le mur d'enceinte de la cour extérieur. Deux soldats faisaient le pied de grue, les yeux rivés sur l'obscurité que quelques torches tentaient de disperser par leur lumière. Ils ne virent pas l'agent qui agit à l'endroit où la pénombre était la plus profonde. Néanmoins, ils entendirent des graviers crisser sous ses pieds lorsqu'il se réceptionna et, alertés, se mirent en branle. Ils récupérèrent des torches, puis tentèrent de retrouver la trace de ce qui avait pu faire ce bruit. Ne trouvant rien, l'un d'eux hypothétisa qu'il s'agissait d'un chat ou d'un furet, ils retournèrent alors à leur poste, pour ne pas se faire taper sur les doigts. 

L'agent s'engouffra dans la base, déserte à cette heure-ci. Les soldats patrouillaient surtout à l'extérieur et dans la cour, l'intérieur même du bâtiment n'ayant, normalement, pas grand chose à craindre. Cependant, ces précautions valaient pour prévenir l'assaut de pirates ou de brigands, mais pas l'infiltration d'un espion du Gouvernement Mondial. La discrétion de Wolt était impressionnante, ses pas étaient ceux d'un chat, il parcourait les couloirs avec une légèreté insoupçonnée. Il passa devant les dortoirs sans réveiller un seul soldat, ni un seul gradé. Il arriva enfin, après presque une demi-heure, devant l'ultime porte. Il s'agissait du bureau du Colonel, le très respecté Orgaryan Mortimer. Surnommé "Le Juste" de part son évident sens de la justice, il était un homme admiré par ses subalternes, apprécié par ses pairs et craints par ses ennemis. Wolt lui, n'en avait que faire. Une lettre dans sa poche, il avait un simple mot à faire passer, pour le bien de sa mission. Souhaitant agir à couvert, il avait donc choisi le milieu de la nuit à cette fin. 

Lentement, il posa la main sur la poignée, il pivota la main vers la gauche et, avec de grandes précautions, pu ouvrir la porte qui n'était étonnamment pas fermée à clé. 

Imprudent, pensa l'agent. Il referma la porte derrière lui, s'assurant qu'elle reste légèrement entrouverte. de sa main gauche, il tâtonna jusqu'à trouver l'interrupteur et alluma enfin la lumière. Ses yeux mirent quelques secondes à s'en accommoder et lorsqu'enfin il y vit clair, il fit un léger bon en arrière. Merde. Face à lui, le Colonel dormait à poings fermés, avachis sur son fauteuil, une tasse de thé à la main. La tête partant en arrière, il respirait fort et profondément, trahissant un sommeil lourd. Une goutte de sueur perla sur le front de l'ex-bureaucrate, il espérait ne pas avoir à expliquer cette intrusion, car le Colonel pourrait sentir sa vie menacer et décider de l'exécuter. A pas de velours, il avança jusqu'au bureau ou il déposa son mot, écrit sur un morceau de papier. Il senti les effluves de camomille, émanant de l'eau désormais froide de la boisson favorite de Mortimer. Il rebroussa chemin encore plus discrètement, jusqu'à ce qu'il pose la main sur la poignée, prêt à la tirer pour sortir du bureau.

> Qui êtes-vous donc, vous ne semblez pas être un ennemi, sinon vous m'auriez attaqué, tonna une voix dans le dos de Wolt. Celui-ci soupira, sans pour autant se retourner.
> Mes excuses Colonel, mais vous avez raison, fit-il alors que la pression s'intensifiait. Je vous laisse prendre connaissance de ce mot, tout y est inscrit.
> N'espérez pas sortir de mon bureau sans me dire pour qui vous travaillez, répondit sobrement le Colonel, d'une voix ferme et charismatique.
> Cipher Pol 2, sur ordre du Directeur Henry Stemper, indiqua simplement Wolt, qui ne s'était toujours pas retourné.
> Très bien, alors à très vite agent... attendit Mortimer.
> Agent W, conclu l'ex-bureaucrate avant de refermer la porte derrière lui, puis de repartir comme il était venu.
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Le lendemain, à Chom


Les mèches blondes de Wolt virevoltaient au grès de la brise marine, fraîche, de North Blue. Il était assis sur un banc, où de nombreuses grand-mères ressassaient le temps d'avant. L'une d'elles tricotait, usant de sa pelote de laine vert sapin, pour confectionner les mailles d'un petit pull, qui irait sûrement à l'un de ses petits-enfants. Elles jacassaient, de leur voix chevrotante et agréable, emmitouflés dans d'épais manteaux. L'espion ne faisait rien d'autre que contempler l'eau s'écoulant de la fontaine de la place où ils se trouvaient. L'oreille attentive, il cherchait à déceler le moindre ragot qui ferait son affaire, mais visiblement, ce n'était toujours pas efficace. Comme à Karnute, il gaspilla son temps, n'obtenant rien d'intéressant. Il se leva après quelques heures, prêt à se rendre à a l'auberge qu'il avait repéré la veille. Il y trouverait sûrement pitance. Seulement, alors qu'il s'apprêtait à partir, il entendit que l'une de ces femme s'inquiétait au sujet d'une certaine Odette, une femme tombée affreusement malade. Il cru d'abord que cela n'était rien, mais par conscience professionnel s'arrêta malgré tout. Selon les rumeurs, le médecin n'aurait pas trouvé d'où viendrait son attaque pulmonaire, une âpre et sanglante. Les détails l'alertèrent définitivement et il s'avança vers elles.

> Veuillez m'excuser, je ne veux pas être indiscret, mais je suis médecin, dit-il pour se présenter. J'ai été envoyé par la section médicale du QG de North Blue, Lieutenant Wermouth, raconta-t-il alors que les yeux des grands-mères s'ouvrirent en grand.
> Quel charmant homme, fit l'une d'elles, enchanté docteur.
> On m'a envoyé ici car un signalement d'infection inquiétante nous est parvenu, pourriez-vous me dire où se trouve l'habitation de cette dame dont vous parliez, mentit-il habilement. Les femmes parurent d'abord assez surprises, avant de se laisser porter.
> Odette, elle vit à l'extérieur de la ville sur la rive qui s'étend par le Nord, y'a plus personne là-bas, à part elle, lui expliqua la dame qui tricotait, tout en lui indiquant la direction du doigt.
> Son fils s'occupe d'elle je crois, mais elle il paraît que ses jours sont comptés, confia une autre.
> Peut-être que vous pourriez d'abord regarder, j'ai un affreux champign... reprit une autre en se déchaussant pour montrer l'infection de son pieds.
> Mes excuses, mais je suis pressé, il me faut me rendre auprès d'elle pour tenter d'en savoir plus sur les causes de sa maladie, s'esquiva Wolt, lui intimant de remettre son soulier. 
> Range-nous ça Gisèle, on n'a pas tous perdu l'odorat comme toi, la taquina une autre, avant d'emporter dans le rire toutes ses copines.
> Je vous remercie mille fois, mesdames, conclu l'agent avant de s'en aller dans la direction indiquée. Peut-être n'était-ce rien, mais il devait vérifier les causes de cette maladie. 

Bien qu'il n'était pas chimiste, Wolt savait pertinemment que la production d'une substance chimique, qu'importe sa nature, engendrait des vapeurs toxiques. Peut-être en savait-elle plus qu'elle n'en disait à ses connaissances. Elle était peut-être même la chimiste derrière la Dance Powder, car il fallait pas mal d'expérience pour manier ce genre de produit. L'agent marcha alors dans la direction indiquée, s'éloignant de la ville, sur un petit chemin de terre sec, ce qui le ravit. Les dernières maisons laissées presque un kilomètre derrière lui, il ne restait plus qu'un terrain vague abritant une ultime et vieille chaumière. Dernière habitante de cette zone, Odette semblait être une irréductible. Sa maison était rongée par le sel, une légère odeur dérangea Wolt qui retroussa le nez avant de toquer à la porte délabrée. 

Il toqua une seconde fois. Toujours rien. 

Une femme malade, si elle n'était pas chez elle, les dames le lui auraient dit, il en était sûr. Il tenta une troisième fois et tendit l'oreille. C'est alors qu'il entendit une voix faible, lointaine, l'invitant à entrer. Il poussa la porte grinçante, manquant presque de la briser tant elle souffrait. Il vit alors un lit au milieu de la pièce à vivre où une vieille dame était allongée. Emmitouflée dans une épaisse couverture, elle semblait presque morte. Les rides de son visage trahissait les années passées, ses cheveux blancs également. Mais sa toux, elle, disait tout autre chose. 

> Bonjour, Odette, c'est bien ça ? Demanda-t-il d'une voix presque chuchotante.
> Raymond, peina-t-elle à dire.
> Non, je suis le Lieutenant-Médecin Wermouth, envoyé par le QG de North Blue, je suis venu pour chercher à comprendre ce qu'il vous arrive, fit-il en s'agenouillant pour se mettre à la hauteur de la vieille dame dont les yeux étaient ternes.
> Un docteur ? Le docteur Hilto m'a ausculté, mais... kof kof... toussa-t-elle douloureusement, il n'a rien trouvé.
> Eh bien justement, c'est la raison de ma venue, je suis là pour trouver. Pourriez-vous me dire depuis quand est-ce que vous toussez comme ça ? 
> Je sais plus bien... hum.. kof kof reprit-elle de plus belle alors que sa toux dégénéra rapidement. Les crachait un sang foncé, nauséabond. La quinte ne s'estompa plus, semblant lui arracher les poumons à chaque soubresaut. Exc... excusez-moi docteur, c'est tellement fatiguant, se lamenta-t-elle, respirant fort comme pour récupérer l'air perdu.
> Je m'en doute, on va essayer de se calmer, que vous puissiez respirer normalement, fit Wolt. Pourriez-vous reprendre doucement ? Questionna-t-il.
> Je dirais.. il y a trois ans environ, mais c'était rien avant, ça ne fait qu'un an que ça empire vraiment, confia-t-elle de manière hachée, obligée de prendre de grandes respirations au cours de sa phrase.
> D'accord, avez-vous remarqué un quelconque événement à ce momen.. commença-t-il avant se faire interrompre par une autre quinte de toux, plus forte encore que la précédente. Cette fois-ci, c'était une véritable hémorragie, les spasmes douloureux parcouraient le corps d'Odette qui se tordait de souffrance. 

Cela ne faisait que s'empirer, elle devenait incontrôlable si bien que l'espion, eut à faire un choix. D'une main, il boucha le nez d'Odette, de l'autre il lui masqua la bouche. Ce fut encore pire, enfin, seulement quelques minutes. Son cri étouffé par la main de Wolt, ses bras gesticulant pour échapper à l'étreinte mortelle de l'espion, elle s'éteignit dans le silence. Il ne lui referma pas les yeux, mais s'inquiéta de masquer toute possible intervention extérieur à cette mort avant de s'en aller. Il avait de précieuses informations et seul ça avait de l'importance, la vie d'Odette était insignifiante à son égard.
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Lorsqu'il claqua la porte de la chaumière d'Odette, il se rendit compte de la solitude dans laquelle elle vivait. Isolée, aucune maison ne se trouvait autour, comme si les habitants du coin avaient fuit les lieux. Enfin, cela était sans compter sur le fils de la vieille dame, qui s'occupait d'elle selon les informations qu'avait su obtenir Wolt. D'ailleurs, cela était un sérieux problème pour lui, cet homme ne tarderait pas à dévoiler la mort de sa mère aux autorités. Qu'importe qu'il croit à une mort naturelle, ou non, l'agent souhaitait éviter le moindre soupçon d'une enquête. Bien qu'il avait prévu d'inspecter les alentours de la propriété, il se ravisa. Il opta alors pour une approche plus sûre, mais clairement moins propice à la découverte d'indices. Ainsi, il s'enferma à l'intérieur de la vieille bicoque délabrée.

S'adapter, c'est survivre... pensa-t-il, se remémorant les paroles du défunt agent OURS, qui l'avait quelque peu pris sous son aile sur l'Archipel Vert avant de passer l'arme à gauche.

Il se saisit d'une chaise dont l'un des pieds, plus court que les autres, la rendait branlante et déposa sur l'assise un vase filiforme, dont les fleurs fanaient irrémédiablement. Puis, il installa son montage derrière la porte d'entrée. Juste à la bonne distance pour que son fils, lorsqu'il arriverai, déséquilibre la chaise et fasse tomber le vase. Le bris du verre faisant alors office d'alarme à Wolt, qui pourrait réagir en temps et en heure. Cette astuce, il ne l'avait pas appris lors de sa formation d'agent, mais plutôt de sa vie de père. Sa fille, grâce aux jouets disséminés dans sa chambre, était alertée de l'intrusion de son pêcheur de père, qui lui faisait un bisou avant de partir affronter les éléments pour quelques berrys. Tout ça était du passé, un passé à la fois douloureux et lointain. Un passé qui avait forgé une carapace hermétique au monde et aux sentiments à l'agent du Cipher Pol Deux.

Son piège réalisé, il entama les investigations, profitant d'être enfermé ici pour fouiller et trouver d'éventuelles indices. Son instinct lui disait d'aller chercher à l'extérieur, mais il ne pouvait pas, tant qu'il n'avait pas eu la visite du fils. Il fouilla alors chaque tiroir, les placards et tous les recoins qu'il pouvait, sans pour autant trouver quoi que ce soit de concret. Il ne savait l'expliquer, mais son nez le grattait un peu, il chercha alors des mouchoirs et s'en servit bruyamment. Ses recherches étant peu fructueuses, il stoppa cette quête à laquelle lui-même ne croyait pas réellement. Soudain, une idée lui vint.

L'eau...

Peut-être que c'était l'eau, polluée par des déchets toxiques, qui l'avait empoisonnée. Il lui fallait vérifier son hypothèse, pourtant, le fils n'était toujours pas passé et cela impliquait de chercher un puit dans l'immense jardin de la maison. Il hésita alors. Devait-il rester sur sa première idée et rester confiner, ou plutôt suivre l'idée lumineuse qu'il venait d'avoir et se risquer à l'extérieur. Il y avait des "pours" et des "contres" pour chacune de ces deux possibilités. Il soupira, puis décala la chaise et sortie, l'esprit dans la tempête dans ce dilemme.

___

Comme tous les jours, Raymond s'était couvert de son épais manteau marron et avait enfilé un béret gris pour masquer sa couronne, qui le complexait terriblement. En un mot, il était "ordinaire". Son travail de boulanger était ordinaire, son faciès l'était tout autant. Sa vie aussi d'ailleurs, il avait une femme ordinaire qui s'occupait de ses deux enfants ordinaires. Chaque jour, il rendait visite à sa vieille mère, à qui il apportait soin et réconfort. Aujourd'hui, il lui avait pris un morceau de tarte aux myrtilles, la préférée d'Odette. Après sa longue matinée de travaille, il était épuisé, mais marchait, tel un automate, vers l'extérieur de Chom. Il emprunta le sentier qui menait jusque chez sa mère, le bras gauche ballant. Ses bras étaient en en feu après avoir pétri et roulé depuis trois heures du matin. Alors qu'il arriva à proximité de sa maison d'enfance, il remarqua au loin une tâche sombre dans le jardin. A part lui et le médecin, personne ne rendait jamais visite à Odette, il en lâcha de surprise la tarte, qui s'écrasa sur le sol. Il pensa à un brigand, quelqu'un venu pour la voler. Loin d'être un bagarreur, il couru comme il ne l'avait plus fait depuis bien des années, jusqu'à une maison en contrebas, celle de l'un de ces voisins.

> Jean, Jean ! Hurla-t-il alors qu'il se tenait derrière le portail. Michel, vous êtes là, reprit-il de plus belle.
> Oui, oui... on a plus l'âge de v'nir jouet, se moqua un quinquagénaire, qui sorti de la maison en en slip.
> Non, il y a un cambriolage, chez ma mère, aidez-moi, lui dit-il affolé.

Alors, l'homme, trapu, héla d'un cri et un second sorti sur le perron, deux gusses taillés dans le même arbre. Ils étaient frères et bûcherons de leur Etat. Ils fournissaient le bois servant à fabriquer le bois du manche des pioches des mineurs, exploitant une petite parcelle de forêt. Amis d'enfance de Raymond, ils ne remirent pas son affolement en question et partirent s'équiper. Le plus vieux des deux, plus dégarni que l'autre, avait pris un fusil qu'il apporta au boulanger, son frère le suivi avec deux haches dont le tranchant plus aiguisé qu'un rasoir. Ainsi armés, ils remontèrent jusqu'à la bâtisse d'Odette, où ils ne virent personne. Restant d'abord à distance, ils questionnèrent le fils alarmé sur ce qu'il avait vu, mais face à ses certitudes, ils plièrent en décidèrent d'entrer dans la maison. La porte vola d'un coup, puis le bris de verre cingla dans toute la chaumière. Les trois hommes avancèrent en formation, ne voyant personne. Il empruntèrent le couloir qui les mena jusqu'au salon. Là, Raymond eu à peine le temps de voir sa mère, inerte, qu'ils tombèrent un à un, inconscient.
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> Merde.. Qu'est-ce que.. râla le plus jeune des bûcherons, alors qu'il reprit conscience. Il ne voyait rien, son visage étant masqué par un tissu aux effluves de renfermé. Il s'agita, mais se rendit bien compte que les liens qui l'étreignaient pieds et poings étaient trop bien serrés. Oh les gars, vous êtes là, s'inquiéta-t-il.
> Ta gueule, j'ai mal au crâne, fit son grand-frère, à qui le coup qui avait servit à la mettre ko résonnait encore dans le crâne.
> Maman, maman t'es là ? Hurla Raymond angoissé et paniqué.
> Taisez-vous, fit fermement Wolt qui se tenait en face d'eux, assis sur la quatrième chaise. L'eau du puit, est-elle étrange ? Demanda-t-il froidement.
> Quoi ?
> Qu'est-ce qu'il raconte ?
> Je pose les questions, vous répondez et vous vivez, vous n'obéissez pas et vous mourrez, menaça Wolt avec un calme impressionnant.
> C'est un malade, fit le plus vieux des bûcherons.
> Ma mère, elle va bien, chouina Raymond.
> Je ne me répéterai pas, le prochain qui parle pour autre chose que répondre à ma question en subira les conséquences.
> Merde.. c'est quoi ce bordel, fit Michel, complètement terrorisé par la situation dans laquelle ils se trouvaient. Arrghhhh, hurla-t-il alors qu'un bruit sec et sinistre venait de fendre l'air. Il s'agissait de la hache, que l'agent gouvernemental avait abattu, comme un bourreau l'aurait fait, tranchant nette la chair et l'os du captif au niveau poignet. Un bruit sourd, celui d'un objet tombant au sol s'ensuivit. Le sang giclait abondamment, ses hurlements de douleur se mêlaient à ceux de la peur qui saisit Raymond et Jean.
> L'eau, est-elle étrange ?
> J'crois pas, fit Raymond hésitant.
> J'habite à quelques centaines de mètres, y'a pas de problèmes, pleura Jean ne pouvait qu'imaginer ce qu'avait pu subir son cadet.
> Laissez-nous tranquille, je vous en supplie, parvint à brailler le manchot entre deux cris. Contrarié par ses hurlements qui a force, parviendraient peut-être à l'oreille de voisins, l'ex-bureaucrate enfonça le visage de l'amputé, d'un violent coup de talon. Il lui écrasa le nez, le faisant basculer en arrière et tomber, inconscient à nouveau.
> Maintenant, plus un mot à part des réponses, ok ? Reprit-il sévère.
> Ok... pleura Jean.
> Êtes-vous malade ?
> Non, non j'ai rien, repris Jean.
> Moi non plus..
> Menteur, tu tousses comme un mineur qu'é trop aller au charbon ! L'accusa Jean, espérant que cette délation pourrait lui permettre de sauver sa vie.
> Comme Odette ? Demanda Wolt.
> Moins qu'elle, avoua Raymond en se raclant la gorge. Puis une quinte de toux se saisit de lui, bien moins alarmante que celles dont était affectée Odette.
> Je vois, ne dites plus un mot, clôtura l'agent qui leur enfonça à chacun une paire de chaussette, sûrement sales, de la veille dame dans la bouche.

Ayant enfin la paix, l'espion du Cipher Pol Deux s'isola dans la cuisine, la pièce adjacente. L'encadrement de la porte lui permettait d'avoir un visuel sur ses trois otages, tout en lui permettant de prendre un peu de recul. Il récupéra ses notes et fit l'inventaire des informations qu'il avait récolté. Les voisins buvant l'eau de leur puit, provenant certainement de la même source que celle d'Odette, n'étaient pas affectés. Raymond lui l'était, mais dans une moindre mesure. Si la maladie avait été contagieuse, le fils aurait sûrement contaminé d'autres habitants de Chom, ne serait-ce qu'un. Or, ça ne semblait pas être le cas, car personne n'en avait fait mention. Il lui sembla qu'il ne s'agissait alors pas d'une maladie mais bien d'une contamination par un agent chimique. Seulement, si ce n'était pas l'eau qui était touchée et que seul Raymond se rendait dans cette maison, alors il en déduisit que la source de ce mal était ici. Il cru un instant que la dame aurait pu être l'une des contrebandières, mais il la réfuta rapidement. Wolt éternua. 

Tout d'un coup, il réalisa l'étrangeté de cette réaction de son corps. Quelques effluves lui avaient déplu, ci et là, il s'en souvenait maintenant. Alors, il se mis à chercher frénétiquement. Il scruta le sol de chaque pièce de la maison, déplaça les meubles à la hâte jusqu'à enfin avoir le fin mot de l'histoire. Lorsqu'il traina le canapé sur lequel le corps de la défunte gisait encore, il remarqua un éclat dans le parquet. En s'approchant, il vit un légère fumée verdâtre s'en échapper. Celle-ci devenait totalement incolore quelques centimètres plus haut, lorsqu'elle se mélangeait à l'air ambiant. Il serra le poing, vainqueur. D'un coup de talon il brisa la planche endommagée et découvrit une crevasse dans le sol, sous la maison. Celle-ci ne faisait qu'une vingtaine de centimètre de large, loin d'être assez grande pour qu'il ne s'y glisse, mais semblait assez profonde. Pour le bien de sa mission, il risqua de mettre son visage juste au-dessus de celle-ci, inhalant les fumerolles toxiques et pu déceler, peut-être à deux ou trois mètres, une sorte de tuyau percé. Il tapa du poing sur le parquet, victorieux et, se redressant, regarda les trois otages qu'il avait fait. Michel tremblait de tout son être à cause de l'hémorragie qui menaçait sa vie. 

Je préviens les forces de l'ordre de manière anonyme ? Je brûle la maison entière ? Si les vapeurs sont inflammables, je risque d'étendre la déflagration à l'ensemble de l'entrepôt de fabrication.. Non, je dois être plus fin.. conclu-t-il après avoir revu les différentes options qui se présentaient à lui.
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Le soir même, Wolt se trouvait dans un bar, jouant aux fléchettes avec quelques locaux. Il n'était pas très bon, se faisant totalement surclassé par quelques autres poivrots qui, visiblement, passaient des nuits entière à s'y entrainer. Il saisit l'une d'elle, la plaçant entre son pouce et son index. La rapprochant de son œil il jaugeait, se trouvant à environ cinq pas de la cible. Il visait le centre, cherchant ainsi à rattraper tout son retard sur ses deux opposants plus qu'imbibés d'alcool. Il fit un premier mouvement vers l'avant, simulant un lancé, puis répéta se geste quatre ou cinq fois avant de lancer le projectile d'un geste sec et court. La fléchette alla à toute vitesse, fendit l'air en une fraction de seconde et vint se planter dans le cercle noir le plus excentré de la cible. Son tir, ne valait rien. Il accusa alors les railleries de ses camarades de jeux, qui y allèrent tous de leur blague. Ses deux opposants s'enchainèrent l'un après l'autre par de brillants tirs qui, malgré toute sa bonne volonté, le clouèrent comme bon dernier. Il paya alors une pinte à chacun de ses adversaires, puis retourna s'asseoir un peu plus loin, comme s'il déprimait. Les alcooliques reprirent une partie, enchainant les flèches les unes après les autres, avec une dextérité folle. Alors, la nuit étant déjà bien avancée, un homme entra dans la taverne et s'arrêta au comptoir. Il glissa un mot au barman qui acquiesça en lui servant de l'eau bouillante. Un simple thé. Voici quelque chose d'inhabituel dans ce genre d'endroit, enfin inhabituel pour qui ne vit pas à Chom. Car lorsqu'il se retourna pour chercher de quoi s'asseoir, Wolt découvrit qu'il s'agissait du Colonel. L'agent, caché par l'épais manteau brun qui appartenait à Raymond, tapa discrètement avec l'une des phalanges de son majeur sur sa table et le gradé bifurqua aussitôt pour s'asseoir sur la table juste derrière. Dos, à dos, les deux hommes entamèrent une discussion que le brouhaha de la beuverie masqua à la perfection.

> Originale comme méthode, s'introduire dans mon bureau pour me donner rendez-vous ici.. lui fit remarquer Mortimer légèrement sarcastique.
> Le Terrier, cela vous parle-t-il ?
> Une rumeur, rien n'a jamais été trouvé.
> Vous balayez donc la potentielle existence d'une fabrique de Dance Powder du revers de la main ? Sous quel prétexte ?
> Nous avons mené de nombreuses investigations, rien n'a été trouvé, remettez-vous en doute mes dires ? Se fit légèrement menaçant le Colonel, n'aimant pas du tout le ton glacial de l'agent.
> Disons que j'ai mes raisons d'être méfiant, répondit sobrement Wolt, replaçant ses lunettes sur son nez.
> Je n'ai rien à me reprocher agent W, suis-je sous le regard menaçant du CP4 ? Demanda Mortimer d'un ton à la fois calme et menaçant.
> Aucunement, ou pas à ma connaissance, je m'excuse de mes mots maladroits, je vais essayer de mieux les choisir, fit l'ex-bureaucrate.
> Bien, alors qu'avez-vous à me dire ?
> Selon nos informations Le Terrier existe bel et bien, mes investigations tendent à étayer cette hypothèse. Seulement, si vous n'avez jamais rien trouvé c'est qu'il y a un informateur, ils ont placés des pions dans vos rangs Colonel.
> Hum... râla-t-il en buvant une gorgée de son thé qui avait juste assez refroidit. Je ne peux contredire cette possibilité, avoua-t-il.
> J'ai effectué des recherches et remarqué des fumerolles étranges à l'extérieur de la ville, n'auriez-vous jamais fait ce type d'observation ? 
> Je dois dire que non, les seules fumées que nous voyons sont celles émanent des différentes forges et mines de l'île. Nous les voyons d'ailleurs parfaitement lorsque nous patrouillons depuis la mer, souhaitez-vous participer à l'une de ces patrouilles ?
> Sans façon, je vois. Je suppose donc que cela renforce mes craintes. Les fumées toxiques que j'ai vu sont réelles, je pense que la taupe doit informer les contrebandiers des itinéraires, dates et horaires des patrouilles, permettant aux chimistes d'arrêter la production au bon moment.
> Perspicace, le félicita Mortimer, mais il reste à savoir où cela est-il fabriqué, car nous avons inspecté chaque mine. 
> L'informateur, affirma Wolt.
> Les soldats ne sont au courant des missions qu'au matin même, il serait impossible de déménager une machinerie servant à produire cette substance aussi simplement, je me trompe ?
> Effectivement, mais si l'informateur est un officier subalterne, se pourrait-il que cela change la donne ? Hypothétisa l'agent.
> Agent W... dit le Colonel en faisant "non" de la tête. Je ne peux croire en la culpabilité de l'un de mes officiers subalternes, reprit-il alors que les accusations de l'espion l'irritaient.
> Je m'en doute, mais l'argent, le pouvoir ou les menaces peuvent avoir un grand pouvoir de persuasion, je ne m'en réjouis pas non plus, croyez moi, s'excusa-t-il presque. C'est à cause de cette crainte que j'ai choisi ce mode de discussion, une fabrique de Dance Powder dans la ville même d'une garnison, je ne pouvais croire à l'innocence de tous les soldats. J'ai repéré un conduit usé, acheminant les fumées toxiques vers la mer, mais je n'en ai pas trouvé l'ouverture, la falaise n'étant pas vraiment praticable. 
> Alors que faisons-nous ? Questionna Mortimer, qui avait d'ores et déjà des idées à l'esprit.
> J'aurais besoin d'une carte des différentes mines de la ville, faites la moi parvenir demain et je pourrais sûrement étayer mes hypothèses. Aussi, je vous propose de me repentir de mes accusations envers vos hommes en vous laissant l'entière gestion de l'action de la Marine dans cette enquête, si cela peut me faire pardonner, glissa Wolt qui cherchait à apaiser les tensions.
> Je tâcherai de démêler le vrai du faux, concernant la taupe qui gangrénerai mes rangs, une boîte de thé vous sera offerte demain, si vous êtes à la fontaine de la place principale à dix heures. N'ayez crainte, vous pourrez écarter ce facteur de votre liste de suspect, il s'agira de ma propre femme.
> Et..
> Choisissez bien vos mots agent W, je ne tolérerai aucune allégation contre elle, est-ce entendu ? 
> Bien évidemment Colonel, fit Wolt qui compris que le point de non-retour était affreusement proche. Je suis ravi que nous soyons du même camps, réglons cette histoire au plus vite, afin que vous puissiez à nouveau dormir sur vos deux oreilles.
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Cette fois-ci, la nuit fut reposante car l'agent gouvernemental s'accorda une nuit complète. Il avait réservé sa nuitée dans une chambre au-dessus d'une auberge près de la place principale de Chom, ce qui lui permis d'avoir un lit correct. Vérifiant régulièrement sa montre à gousset, il pris le temps d'écrire un mot qu'il plia en de si nombreuses fois qu'il n'était pas plus gros qu'un carreau de sucre. Puis, il descendit de sa chambre, l'heure était venue. Il pris place sur le rebord de la fontaine et devina la femme du Colonel à son attitude. Celle-ci avait le pas hésitant, elle cherchait du regard. Une amatrice, mais un pigeon voyageur correct. Car il reçut effectivement la boîte de thé, sans oublier de transmettre le mot dans la poche de la dame qui pris congé immédiatement. Grâce à ce nouvel atout, il savait qu'il se rapprochait de son but, cependant, il lui fallait s'éloigner de tous les yeux indiscrets. Alors, il regagna la maison délabrée d'Odette, lieu qu'il savait sûr, pour le moment. Lorsqu'il passa la porte, il fut agréablement surpris. Pour l'heure, il ne fit état d'aucune odeur mortuaire, cela l'arrangeait bien. Par contre, il remarqua que les quatre cadavres étaient morbidement tonique, les pointes de pieds tirées vers l'avant. C'était là, la rigidité cadavérique, processus d'environ quarante-huit heures, précédent la phase de décomposition. Pour l'heure, il avait encore une bonne douzaine d'heures avant que les premières effluves émanant de la vieille dame ne s'échappent. Il s'installa donc dans la cuisine, comme s'il était chez lui, puis déplia la carte des mines de la ville. Il la déposa à plat sur la table et du bout du doigt commença à investiguer. Il murmurait pour lui même, retraçant son trajet jusqu'à la chaumière. Il l'avait. D'un coup de crayon, il dessina un cercle là où il pensait se trouver à l'heure actuelle. Il n'avait plus qu'à inspecter les boyaux les plus proches et dû se rendre à l'évidence, La Forge était sans aucun doute la source de la production de Dance Powder. Il traça un trait entre l'entrée de la mine, à quelques centaines de mètres à l'Ouest et son actuelle position, indiquant ainsi grossièrement le conduit d'évacuation. S'il n'avait pas dû récupérer les documents comptables relatif à ce commerce, il n'aurait eu qu'à allumer un feu dans ledit conduit et sa mission aurait été un succès. Malheureusement, il allait devoir la jouer plus fine.

L'agent Wolt se remémora l'ordre de mission "exploitez les richesses de cette mine" tourna en boucle dans son esprit. Il lui fallait donc démanteler ce réseau, préserver les lieux, arrêter le personnel et récupérer les documents comptables. La mission était donc bien moins simple qu'il ne l'avait imaginé. Pour réussir ce tour de force, il lui faudrait à la fois compter sur une discrétion de tous instants et agir rapidement. Cependant, il devait prendre en compte la présence d'une taupe qui trahirait les mouvements de la Marine. Il ne devait alors compter sur eux qu'avec parcimonie, ou bien, pouvait-il se servir d'eux pour donner de fausses informations aux criminels. Tout cela était complexe, mais il pris le temps, réfléchissant à de nombreux scénarios. Finalement, tous menaient à la découverte de son opération et la fuite des trafiquants. Les heures furent longues et fastidieuses, mais il se devait de trouver une solution. Il jeta un coup d'œil sur les cadavres, leur nuque brisée les faisaient ressembler à des pantins désarticulés. Il se plongea dans le vague, cherchant une solution miracle à son épineuse problématique.

___

> Smith, il va falloir que tu rattrapes un peu ton retard là, commença Sean, l'argentier du Terrier. 
> Hum, grommela le forgeron qui faisait sa sieste dans une alcôve de la mine. Il leva un œil, voyant alors le responsable des finances, dans son costume plein de poussière. Me prends pas la tête, fit-il en se retournant sur sa couche, cherchant un moyen de retrouver le chemin de ses doux rêves de femmes, séduisantes et plutôt coquines.
> On a dit qu'un ou deux trucs par mois, mais là va falloir justifier l'activité, tu te laisses aller, repris Sean de manière plus ferme. Devant le baragouinage de l'homme de paille du Terrier, il s'emporta. Alors il saisit son acolyte par les chevilles, puis tira d'un coup sec, le faisant tomber face contre terre. 
> 'foiré, fit Smith qui se releva comme une furie, posant son front contre celui du comptable. J'vais te briser en deux, enrageait-il, alors que le financier dévoilait un courage inattendu face à cette bête sauvage.

Prêt à dégainer une droite anthologique, Smith fut stoppé dans son élan par Nanie. L'immense main d'ex-lutteuse professionnelle de la garde du corps de Myléna engloba toute entière celle du forgeron. Son biceps, prêt à explosé tant il était développé à l'extrême, l'intimida. Il était pourtant un ancien criminel de Zaun, mais il savait combien Nanie pouvait être terrible, alors il s'assagit, rongeant son frein. Il contint la fureur qui l'animait, retirant d'un coup sec sa main caleuse de celle de la colosse et s'en allant jusqu'à sa forge. Là, il usa du soufflet pour raviver les flammes de ses fours. Il se saisit d'un morceau de métal et l'y jeta, le laissant rougeoyer jusqu'à presque blanchir. Puis, il le sorti et attrapa son fidèle marteau. Après avoir placé la longue tige métallique, il martela l'aluminium avec un rythme lent mais régulier. Il tapait, faisant jaillir des étincelles incandescentes à chaque fois que le métal tintait. Son corps ruisselait de sueur, à cause de la chaleur que d'aucun aurait trouvé insoutenable. Ainsi, il forgea, longtemps et sans discontinué, maudissant Sean de tout son être.

De son côté, Maurice le chargé de clientèle de la cellule de production de Dance Powder venait de rentrer. Satisfait, un sourire de requin aux lèvres, son dernier rendez-vous avait été plus que fructueux. Le contrat qu'il avait dans sa mallette comptait bien assez de zéros pour faire perdre la tête à n'importe quel habitant d'Inu Town. Grâce à ses contacts, il venait de signer un contrat à plus de cinquante millions auprès des autorités de Suna Land, sujettes à une situation de sécheresse plus rude qu'à l'accoutumée. Il s'en frottait déjà les mains, sachant qu'il empocherait nécessairement une belle prime, car tel était son accord. Il alla ensuite jusqu'aux salles de fabrication, là où se trouvait la chimiste d'exception, lui faisant part de cette bonne nouvelle. Elle l'en remercia, déterminée à redoubler d'efforts pour produit plus. De toute manière, elle ne savait faire que cela. 


Dernière édition par Wolt Hender le Mar 21 Mai 2024 - 10:40, édité 2 fois
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La nuit fut extrêmement courte pour Wolt, les yeux fatigués, il se dirigea vers Chom. Habillé de la veste marron du défunt Raymond, les cheveux peignés de part et d'autre de son visage, en laissant une raie parfaitement tracée au milieu, il attacha l'arrière en une queue de cheval, donnant naissance à une coupe inhabituelle pour lui. Les cernes de son visage l'arrangeaient bien, lui donner un air quelque peu différent, moins propre et lisse comme il en avait l'habitude. Il se mêla à un groupe de travailleurs qui s'étaient retrouvés pour discuter avant d'entamer leur longue journée. Il prétendit être un homme à la recherche d'un travail, principalement dans le domaine de la forge. Il assista à quelques blagues qui n'étaient pas à son goût, entendit des histoires qui ne l'intéressaient pas, mais fut également renseigné sur deux potentiels employeurs. On lui parla alors de l'enseigne Muramasabre, une institution présente sur plusieurs îles à travers les Blues, mais également d'un certain Smith, forgeron et propriétaire de la fameuse forge suspectée d'abriter la production de Dance Powder. Son aptitude à générer de la sympathie était limitée à la froideur qu'il dégageait. Ce qui provoqua le rapide départ des travailleurs, qui s'éclipsèrent après avoir donné l'info dont l'agent avait besoin. Il capta quelques messes basses alors qu'ils s'en allaient, et s'en félicita, les premières briques de son plan s'emboîtaient.

Il poursuivit sa journée en écumant la ville, marchant au gré des allées pavées et visitant boutiques et échoppe. Aux alentours de dix heures, il retrouva les trois vieilles dames assises à la fontaine, commérant sur les histoires de la ville. Il les salua puis rendit compte de la santé d'Odette à leur demande. Il leur indiqua donc qu'elle semblait affectée par une bactérie, peut-être venue de la consommation de légumes ou de fruits infestés. Cependant, il ne manqua pas de les rassurer sur son état, allant vers un mieux encourageant. Le mensonge était bien ficelé et, au vu de la compassion qu'exprimaient les femmes, Wolt su qu'il avait performé. Puis, il les écouta parler, raconter quelques ragots qui, là encore, ne l'intéressaient pas. Alors, il pris la parole ce qui ravit ces dames, avides d'informations croustillantes. Il raconta donc qu'au QG de North Blue, il avait entendu qu'un important homme d'affaires cherchait à investir dans de nouveaux business. Il s'attachait à l'extraction de ressources, mais aussi aux transformations de celles-ci, pour en tirer de menus bénéfices. Elles étaient toutes ouïes, cherchant à en savoir plus sur cet homme apparemment fortuné. L'espion su les manipuler avec adresse, donnant assez de détails pour qu'elles y croient, mais juste assez pour qu'elles n'aient pas la possibilité d'en réfuter la véracité. Alors, il expliqua que l'entrepreneur viendrait sûrement d'ici quelques semaines, pour prospecter en personne les diverses possibilités offertes par Inu Town. Habilement, il mentionna les mines de métaux de Kanutes, tout comme les forges de Muramasabre ainsi que du forgeron indépendant Smith. A ce nom, les espionnes amatrices étouffèrent un rire. Elles l'affublèrent de goujat, de "merdeux" et de fainéant, ne produisant presque rien. Toutes avaient des casseroles, marmites et ustensiles de cuisines venant de sa forge et, elles en déploraient la piètre qualité. Wolt usa de l'infaillible "ce n'est plus ce que c'était, avant on avait de la qualité", qui fit mouche aussitôt, éveillant la nostalgie de ces dames, qui râlèrent allègrement sur le progrès et ses régressions. Finalement, la discussion s'allongea, l'agent cherchant à noyer le poisson en discutant d'autres banalités avant d'enfin prendre congé. Il était déjà presque treize heure, il était harassé devant leur incroyable capacité à parler sans arrêt. Lui n'était plus habitué à autant d'interaction, cet exercice lui fut particulièrement désagréable.

Maintenant, je dois m'attaquer au coeur du problème, pensa-t-il avec une certaine détermination. Il emprunta un chemin parallèle à celui menant à la maison d'Odette, bifurquant au dernier embranchement et l'éloignant du rivage vers l'Ouest. Le ciel était d'un gris sombre, menaçant. Les nuages, gorgés d'eau s'apprêtaient à se déverser abondamment sur l'île quand un vent venant du Sud déferla. Il chassa les nuages gonflés à bloc, de ses puissantes bourrasques. Le vent sifflait dans les oreilles de l'agent, qui marchait toujours en direction de la forge de Smith. Le chemin était clairement tracé, bien que la pluie avait sacrément abimé la route, creusant d'impressionnant nids de poules. 
Finalement, après une vingtaine de minutes de marche, il se trouva face à une échoppe adossée à un énorme amoncellement rocheux. Il s'agissait d'un simple comptoir, couvert d'un toit à l'allure approximative et barré de lettres forgées en aluminium écrivant "La forge de Smith". Un homme d'une trentaine d'année s'y trouvait, une barbe de trois jours, vêtu d'un tablier de forgeron et d'un foulard lui couvrant les cheveux. 

> Bonjour monsieur Smith, fit sobrement Wolt qui arriva jusqu'au comptoir.
> Salut, je ne suis pas Smith, il s'agit du patron moi je ne suis que son apprentis, s'excusa-t-il. Si vous cherchez des marmites, ustensiles de cuisine ou autres pièces forgées, vous êtes au bon endr...
> Je vous remercie, mais je ne suis pas ici pour vous acheter quoi que ce soit, le coupa Wolt. Je suis moi-même forgeron et je suis à la recherche de travail, fit innocemment l'agent du Cipher Pol.
> Oh, je vois mais j'ai peur qu'on ai pas b'soin d'aide ici, répondit aussitôt le collègue du forgeron, qui se saisit d'une tenaille et tritura une pièce métallique.
> Vous êtes sûr ? Questionna Wolt suspicieux.
> On n'peut plus sûr, on fabrique peu de pièces ici, réaffirma l'assistant de Smith.
> Pourtant, vous avez là une belle mine, fit l'agent en s'avançant jusqu'à poser l'une de ses mains sur le comptoir. Il dominait alors son interlocuteur, qui lui était assis sur un tabouret usé par le temps. Appelez monsieur Smith je vous pris, lui glissa-t-il fermement.
> Qu'est-ce que vous m'voulez, reculez, non mais c'est quoi ça ? S'emporta l'homme, qui se redressa pour contrer l'intimidation de son opposant.
> J'ai besoin de ce travail, vous comprenez ? Dit Wolt en serrant les dents de manière agressive, alors appelez votre boss.
> Merde, t'es bizarre, recule, ordonna l'homme en pointant sa tenaille dans la direction du blond. Recule je t'ai dis, paniqua-t-il, voyant la détermination de l'espion.
> Je ne dirais pas un mot de plus, mais si vous ne voulez pas être blessé, vous devriez m'écouter, réitéra Wolt.

Soudain, deux hommes sortirent d'une porte qui se trouvait derrière l'assistant. Ils étaient plutôt bien habillés, l'air sérieux et plutôt costaud. Comme deux automates, ils traversèrent l'espace qui les séparèrent du comptoir, l'un d'eux passa par-dessus et posa sa main sur l'épaule de l'agent gouvernemental.

> Tu devrais partir l'ami, c'est un conseil.
> J'ai simplement demandé une entrevue avec le propriétaire des lieux, pourriez-vous me conduire à lui ?
> Impossible, fit le second. Il est actuellement entrain de forger.
> Alors qui êtes-vous ? Demanda Wolt.
> P'tain c'est qui ce gars, ragea l'assistant qui jeta sa tenaille au sol. Prenez-le, on va voir Smith, reprit-il avant de disparaître par la porte du fond.

Les deux gardes se positionnèrent de part et d'autres du blond, avant de le conduire vers l'intérieur. La porte s'ouvrit, dévoilant un chemin creusé à même la roche et descendant vers les boyaux de la mine. Une faible lumière émanant de précieux cristaux éclairait chaque parois, servant alors de guide. Ils descendirent quelques minutes jusqu'à se retrouver dans une grande salle, basse de plafond mais plate, d'où se dispersaient les divers chemins du Terrier. Des portes de bois, sertis d'acier, bloquaient certains de ces chemins, menant aux pièces qu'avaient aménagées les contrebandiers. Puis, d'une pression dans le dos ils invitèrent l'agent à entrer dans l'une d'elles, une pièce vide ornée d'une seule chaise, comme plantée en plein milieu. Il s'y installa, puis la porte se ferma derrière lui. Il entendit le mécanisme du verrou et ne pu alors qu'attendre. Assis parfaitement droit, il attendait que l'on vienne à lui. Il avait anticipé ce comportement, car après s'être découvert en envoyant leur sécurité, ils ne pouvaient laisser Wolt s'en aller simplement. Ce coup de poker, allait soit permettre la réussite de sa mission, soit la tuer dans l'œuf. Cette prise de risque, quoique voulue, pouvait s'avérer lui être fatale. Désormais, une part de hasard prenait place dans l'équation.


Dernière édition par Wolt Hender le Mar 21 Mai 2024 - 10:39, édité 1 fois
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Des minutes paraissant des heures se décomptèrent au bruit d'une goutte suintant du plafond, puis tombant sur le sol boueux. Wolt connaissait la moindre des aspérités de ces quatre murs, les ayant scrutées de fond en comble pendant son attente interminable. Il était laissé là, un faible halo provenant d'un cristal comme seule source de lumière. L'agent s'attarda sur le minerai, l'observant sous tous les angles possibles. Cette construction géologique était belle, luminescente et semblait se trouver en masse dans la mine. Pourtant, lorsqu'il se trouvait à Kanutes, l'ex-bureaucrate avait entendu dire que cette manne naturelle s'était tarit avec le temps. Visiblement, il s'agissait là d'un mensonge, destiné à justifier la prise de la mine par les trafiquants. Le Terrier, fondé par Le Moine Hérétique, un nom aussi célèbre que redouté sur le marché noir, s'était alors fait infiltré. Bien qu'après l'avoir déniché, il ne semblait pas être très difficile d'entrer dans cet antre, restait encore à en ressortir vivant et victorieux. Wolt compta un peu plus d'une heure à sa montre à gousset, lorsqu'il entendit des pas se dirigeant vers lui. Le mécanisme du verrou grinça, puis la porte s'ouvrit. Se trouvait alors face à lui Horacio, le chef de la sécurité du repaire clandestin. Une paire de lunette noire repliée reposait dans la poche de son costume, il était impeccable. Sans dire un mot, il s'avança, dévoilant quatre hommes à l'air patibulaire dans son dos, empêchant toute fuite. L'espion ne bougea pas d'un cil, laissant alors l'homme en charge de la protection des lieux l'inspecter. Il lui tourna autour, le scrutant sous toutes les coutures, puis s'approcha à moins d'un mètre de Wolt. 

> Bonjour monsieur... vous êtes ? Fit-il froidement.
> Je m'appelle Warren monsieur, répondit Wolt du tac au tac.
> Bien Warren, que fais-tu ici ?
> Je cherche un travail, je suis forgeron.
> D'accord.. commença Horacio avant de sortir ses lunettes de sa poche, puis d'en déplier une branche qu'il glissa entre ses dents. Ne serais-tu pas armé, nous ne lésinons pas sur la sécurité, reprit-il, voyant d'expérience que son interlocuteur n'était pas armé.
> Aucunement, je viens pour travailler, mais disons que votre employé là-haut n'était pas enclin à m'aider, je me suis peut-être un peu emporté, fit-il en s'excusant. Monsieur Smith, sach..
> Je ne suis pas monsieur Smith, pourquoi donc s'emporter ? Questionna Horacio, qui s'installa à l'envers sur la chaise, tout en fixant Wolt, s'appuyant sur le dossier en bois avec ses coudes.
> J'ai.. comme qui dirait, quelques problèmes.. débuta l'agent. Horacio lui fit signe de poursuivre, d'un moulinet du poignet. J'étais forgeron sur Zaun, mais j'ai contracté des dettes, j'ai donc dû m'enfuir pour pas qu'ils ne me tuent. C'est pour ça que j'aimerai travailler ici, ça me permettrait de marteler l'acier, tout en étant dissimulé de mes créanciers, se confia-t-il.
> Drôle d'histoire Warren, mais qui nous dit qu'ils ne sont pas à tes trousses et ne débarqueront pas ici dans un jour ou deux, prêt à nous faire la peau, à nous aussi ? 
> J'ai été le plus discret possible, je n'ai donné mon nom à personne en chemin, je suis monté à bord d'un navire caché dans un tonneau. Impossible qu'ils ne me retrouvent, plaida Wolt.
> Pourtant, on fini toujours par retrouver ceux que l'on cherche, crois-moi, confia Horacio laissant planer comme un doute. Donc, si je comprend bien, tu viens ici chercher une planque, c'est bien ça ?!
> Non monsieur, je veux travailler et me faire oublier, c'est tout ! 
> Mais ta famille ? Reprit-il soupçonneux.
> Ils sont sur mon île natale, je suis du Royaume de Sanderr à l'origine, il n'y a que mes parents et ma femme, nous n'avons jamais eu d'enfant. Je travaillais sur Zaun pour un salaire confortable, que je pouvais envoyer aux miens, mais ça s'est mal terminé, semblait-il regretter.
> Comme te l'a dit mon collègue, nous n'embauchons pas ici. Qu'as-tu vu en descendant ? 
> Heu.. la question avait quelque peu déconcerté Wolt, une première depuis le début de la conversation. De superbes cristaux, ils brillent d'une couleur incroyable.
> D'accord, alors je vais te laisser ici encore un peu, j'ai à discuter avec mes collaborateurs, conclu Horacio qui se leva et s'en alla aussitôt, un garde claquant la porte derrière lui.

___

A l'entrée du garnison d'Inu Town, deux femmes s'affolaient. Elles négociaient pour qu'un soldat les laissent entrer, ce qu'il refusait d'abord au vu de leur comportement qu'il jugeait hystérique. Devant leur caractère de cochon et l'énergie qu'elles déployaient, il ne pu que leur ouvrir le passage, se décalant d'un pas et soupirant profondément. Il n'aimait même pas ce travail, mais quand c'était pour affronter ce type de personne, il le détestait bien plus encore. 

Les deux quinquagénaires se firent accueillir par l'un des Caporaux de la 316ème Division. Sans lui laisser en placer une, elles enchainèrent en se coupant la parole, débitant à un rythme effréné que lui-même ne su pas suivre. Il fit venir l'un de ses confrères, pour essayer de les comprendre. Lorsqu'elles se calmèrent un peu, criant légèrement moins fort, il pu enfin déchiffrer leur plainte. Elles habitaient hors de la ville et cela faisait plus de trente-six heures que leurs maris avaient disparus. Les soldats pensèrent, sans se concerter, qu'ils avaient bien fait de prendre la fuite, mais ne purent qu'acquiescer à leurs inquiétudes. Après une courte phase de négociation, le premier Caporal leur assura qu'il s'investissait dès à présent à les rechercher. Il leur demanda le nom de leur employeur et les remercia, s'essuyant le front de soulagement lorsqu'elles s'en allèrent. 
Ainsi, une équipe d'une dizaine de soldat fut constituée pour enquêter sur cette disparition. L'information fut également remontée par les voies hiérarchiques habituelles, culminant aux oreilles de Mortimer, toujours affairé à passer au crible ses effectifs.
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Dans la salle de repos, une pièce d'une trentaine de mètres carrés, une gerbe de cristaux aussi grande qu'un tonneau illuminait de sa lueur phosphorescente. Le halo tamisait la pièce où autour d'une table d'aluminium, fabriqué par le marteau de Smith, le personnel réfléchissait. Enfin, il ne s'agissait que des têtes pensantes, car les hommes de main ainsi que Myléna et Nanie ne prenaient pas part à ce genre de discussion. Ainsi, sur leurs chaises se trouvaient Horacio, qui avait convoqué ce concile, Sean, le financier et Maurice, le commercial sur son petit nuage depuis la signature de son dernier contrat. 

> Bon, on fait quoi de ce gars ? Demanda Horacio, qui avait rapidement dépeint la situation à ses confrères.
> Il a vu trop de choses étranges pour une simple forge, fit Sean, fidèle au trait prudent que l'on prête aux comptables. Il faudrait s'en débarrasser, dit-il en faisant le signe d'une décapitation.
> Je suis assez dubitatif, on m'a rapporté la venue d'un Lieutenant-Médecin depuis le QG de North Blue, je n'ai pas l'exacte raison de sa venue, mais c'est ce qu'il se dit en ville, confia Horacio. Un œil neuf de plus, ça fait une chance de plus de se faire choper, d'autant que si un problème est détecté alors que ce Lieutenant est là, le QG se penchera sur notre cas d'un peu plus près.
> Moi je pense qu'il faut inverser la pression, si vous avez peur qu'il raconte quoi que ce soit, alors jouez sur ses faiblesses, commença Maurice dont les convictions étaient plus manipulatrices. C'est facile, tu m'as dis qu'il avait une mafia de Zaun au cul, c'est un sacré Joker. Propose-lui un marché, s'il échappe la moindre information alors tu prends contact avec ses créanciers et tu leur donne l'adresse de ses proches, de l'autre côté, tu lui offres un travail. Vous n'avez pas besoin de qui que ce soit pour miner des cristaux ? Expliqua le chargé de clientèle du Terrier.
> T'es un requin Maurice, a trop joué on se brûle les ailes, le réprima Sean, qui craignait pour la discrétion des contrebandiers.
> C'est pas con, affirma Horacio, mais faut être sûr qu'il ne nous la mettes pas à l'envers quand même, dit-il en réfléchissant. On est comment au niveau des ressources Sean ?
> On était pas trop mal, on restait à niveau par rapport aux commandes, mais avec celle pour Suna Land on va être beaucoup trop juste. 
> Alors on ne sera pas de trop si ce gars nous rejoint, si ?
> De ce point de vue là, oui c'est clair que ça peut nous filer un coup de main, sinon on assurera jamais la commande, encore toi Sean, t'es trop gourmand ! 
> C'est le panache des gagnants, se vanta-t-il allègrement.
> La sécurité, j'en fais mon affaire ! Je vais découvrir à qui il doit de l'argent, leur donner la localisation de sa famille et je m'en servirai d'otages pour qu'il se tienne à carreau. En contrepartie, j'assure à ses créanciers qu'on leur fournira ce gars vivant, dès lors qu'on aura honoré notre commande, au moins, on est gagnant partout et ce con se fait entuber sans pouvoir nous mettre en péril, ça vous convient ?
> T'es largement pire que moi, s'inclina Maurice qui riait devant la sournoiserie de la machination.
> Pareil, ça me semble bon si tu procèdes ainsi, acquiesça l'argentier.
> Vendu, on est bon, conclu Horacio tout souriant. Il tapa du plat de la main sur la table qui lui répondit d'un cri métallique, puis ils se vaquèrent à leurs occupations.

Le chef de la sécurité appela deux de ses hommes, leur confiant ainsi l'importante mission de se rendre sur Zaun, située à seulement trois ou quatre jour de navigation selon la météo. Ils restaient bien évidemment en contact par escargophone, afin d'aviser en cas de besoin. Aussi, les deux sbires firent leur sac immédiatement en s'en allèrent dans la foulée, direction le port pour se rendre sur le lieu de leur mission. Il ne resta donc plus qu'à Horacio d'expliquer les tenants et aboutissants au dénommé Warren, à qui il dissimula bien évidemment la supercherie qui le promettait à un sombre destin, lorsque devenu inutile il serait remis à ses créanciers, prêt à subir leur courroux. Il renvoya alors Wolt sans rien lui montrer du Terrier, lui disant simplement qu'il l'attendait le lendemain pour huit heures. L'agent s'en alla, satisfait d'avoir réussi à tromper l'apparente confiance lui étant accordé. Il avait donc infiltré l'usine de fabrication en ne mettant en jeu qu'une famille inexistante, à cause d'une dette toute aussi fausse.
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Sur le chemin de retour à Chom, Wolt pensait déjà à la suite des événements. Il empruntait le même chemin cabossé qu'à l'aller, le conduisant droit vers la ville. Son infiltration réussie, il ne lui restait donc plus qu'à trouver le moyen de coordonner un sabotage ainsi qu'une intervention de la Marine, qui se ferait discrète au possible. Pour cela, l'agent devait prendre contact avec le Colonel, mais cela comportait des risques. Si la taupe n'était pas mise en lumière rapidement, alors planait un risque de fuite d'information perpétuel. Car l'ex-bureaucrate le savait bien, devant l'appât du gain, même le plus droit des Hommes peut trahir ses principes. Il pensait alors à ses diverses options, lorsqu'il passa à l'embranchement qui ralliait la maison d'Odette. Soudain, son cœur se serra.

Merde...

Après avoir guetté à droite puis à gauche, s'assurant ainsi qu'il n'était pas suivi, il fonça dans la direction de cette ultime maison avant la falaise. Sa réaction empressée trahissait l'inquiétude qui émergeait en lui. Les événements s'étaient enchainés si vite, il avait dû se concentrer sur tellement d'éléments qu'il en avait oublié la décomposition des trois cadavres. Les heures passant, l'odeur avait dû se développer et embaumer un large périmètre. Une maison presque hermétique n'aurait pas connu se genre de problème, mais vu l'état de délabrement de celle-ci, les effluves morbides se diffusaient allègrement. Il dépassa les dernières maisons avant celle d'Odette et, enfin, arriva au niveau de son portail. Là, deux femmes faisaient mine de l'escalader, cherchant à voir quelque chose, un chiffon leur masquant le nez.

> C'est une horreur, se plaignit l'une d'elles.
> On dirait un animal mort, reprit l'autre.
> Excusez-moi, bonjour, fit Wolt. Je suis médecin, que ce passe-t-il.
> Médecin ? Vous êtes pas du coin vous, se méfia la première.
> Non effectivement, je suis Lieutenant-Médecin, envoyé par le QG de North Blue, j'ai rendu visite à Odette hier.
> Ce qu'il se passe c'est cette odeur, c'est atroce, râla la seconde.
> Vous avez raison, c'est très incommodant, fit-il calmement. Elle a eu un problème d'infestation, lorsque je l'ai soigné hier j'ai pu voir qu'un champignon attaquait sa maison et pourrissait la charpente, ce doit être un gaz qu'ils émanent, tenta-t-il. Je vais voir avec son fils, afin qu'il fasse intervenir quelqu'un pour régler ce problème.
> Son fils ? Mais je suis sa femme et je peux vous dire qu'il est introuvable. 
> Introuvable vous dites ? Répondit-il inquiet.
> Oui, mon mari aussi d'ailleurs, reprit l'autre dame.
> C'est surprenant, ne seraient-ils pas partie ensemble ? Pour une virée en mer ou quelque chose de la sorte ?
> Y'a pas intérêt, je peux vous assurer qu'il lui passera l'envie de recommencer si c'est le cas, s'emporta la plus grande des deux.
> Je m'excuse, mais je vais au chevet d'Odette de ce pas, j'ai quelques traitements à lui administrer. Je vais me renseigner auprès de mes confrères de la Marine pour l'odeur.
> Bien merci docteur, reprit la seconde femme qui descendit du portail. 

Ayant évité un drame qui aurait sûrement coûté la vie aux deux femmes, Wolt s'assura qu'elles repartent bel et bien avant d'entrer dans la maison. L'odeur de mort était insoutenable, presque toxique. Il s'en voulait, car il n'avait pas su gérer cette donnée en plus des autres. Désormais, il lui fallait trouver une solution rapidement. Il pris l'ensemble du linge de maison, draps, serviettes et nappes et s'en servit pour boucher les trous dans les murs, dans les fenêtres ainsi que les jours sous les portes. Il respirait par la bouche, un haut le cœur failli lui faire vomir tout son repas, mais il tint bon. Par sa méthode, il s'assurait une diffusion bien plus lente des odeurs vers l'extérieur. Alors, il gagnait du temps. Mais ce n'était pas suffisant. Car malgré tout, la disparition des deux maris semblait avoir été annoncée. Une course contre-la-montre se jouait maintenant. Il était presque dix-huit heures, il réfléchit sans discontinuer, jusqu'à trouver enfin l'idée. Il alla dans le jardin et arracha les branches les plus vertes des arbres, pris des morceaux de pelouse, encore humide de la boue qui la recouvrait partiellement. Il déposa le tout dans un grand bac, dont se servait sûrement Odette pour faire sa lessive. Il la remplit très abondamment puis la déposa au centre de la maison, déposant autour les derniers draps qu'il lui restait de sa précédente opération. Ensuite, il déplaça les corps dans la cuisine, les enfermant au mieux pour éviter que trop de gaz ne parvienne au salon. Enfin, il suspendit au vieux lustre qui pendait, juste au-dessus du bac d'aluminium débordant de végétaux, une grande serviette sèche dans laquelle il plaça un grand plat en terre cuite. Puis, il craqua une allumette qu'il jeta dans les végétaux bien verts. Il s'assura qu'il ne s'essouffle pas, puis s'en alla comme il était venu.

Son plan était simple, il espérait que les flammes prendraient leur temps pour grossir, puis finiraient par causer un incendie qui ravagerait la maison, faisant disparaître les corps alors carbonisés.

Satisfait, il arriva enfin à Chom et se chercha une auberge pour l'accueillir, qu'il trouva dans une rue parallèle à la place principale. Il reçu la clé d'une chambre au deuxième étages, juste sous les combles. Elle était exigüe, mais suffisante pour ce qu'il allait en faire. Car, la mission allait sur sa fin. Il pris une douche, chassant l'odeur nauséabonde qu'il avait encore dans les narines, puis nettoyant ses mains pleines de terre. Propre, il se changea, enfila une chemise et noua sa cravate. Il vit, par la fenêtre qui lui donnait un visuel sur la rue, qu'un homme était resté planté là depuis son arrivé, jusque-là.

Alors tu me fais suivre, bien, c'est ce qu'on va voir, se dit Wolt confiant.
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L'agent avait reconnu l'homme qui le surveillait, il s'agissait de l'un des hommes de mains d'Horacio, le chef de la sécurité du Terrier. La nuit était tombée, le froid mordait la chair et une fine pluie se déversait sur Inu Town. Wolt quitta sa chambre, mais n'emprunta pas la porte de sortie habituelle, attendant que l'aubergiste soit occupé à répondre aux exigences d'un client, il se faufila derrière le comptoir, puis chercha une porte de secours. Après avoir vagabondé dans un dédale de pièces et de couloirs, il parvint à trouver une porte donnant sur une cours arrière, où étaient entreposées les poubelles. Là, il s'échappa en grimpant un muret puis disparaissant sur le toit d'un bâtiment voisin. Habile, sa condition physique était excellente. Ses bras puissants le hissaient où il le voulait et ses solides jambes lui permettaient des sauts audacieux. Il contourna alors la position de son chaperon, prenant quelques minutes de plus qu'il ne l'avait prévu, mais s'assurant ainsi de ne pas trahir son projet. Un frisson lui parcourut le dos, à cause de la fraîcheur de la nuit, mais son entraînement d'agent gouvernemental lui permis de ne pas se laisser déconcentrer. Parvenu enfin sur le toit, à quelques mètres au-dessus de l'envoyé du Terrier, Wolt fondit comme un rapace sur sa proie. Se jetant du toit, il tomba sur l'homme qu'il écrasa, sans la moindre pitié. Ce dernier perdit connaissance sous la puissance de l'impact, s'affalant comme un mollusque sur le sol, face contre terre. La première pierre de l'opération posée, il entama la suite. La ruelle était sombre, il n'y avait presque aucun passants aux alentours à cette heure-ci, il en profita donc pour déshabiller, le mettant à moitié nu, puis le posant contre un mur, dans un renfoncement qu'il le masquait de la vue d'éventuels Chomien. Puis, il se dirigea, l'air de rien, vers un bar ou il commanda deux bouteilles de bière, qu'il paya avant de disparaître. Ainsi équipé, il aspergea l'homme d'alcool, lui collant une odeur embaumante. Réveillé par la sensation de froid plus intense que provoqua le liquide, l'homme tenta un cri, étouffé aussitôt par un coup bien placé que lui asséna Wolt, l'endormissant à nouveau. 

Lui, c'est fait, se félicita-t-il en s'époussetant les mains.

Satisfait, il se rendit alors au bureau du Colonel , qu'il infiltra une nouvelle fois. Cette fois-ci, ce dernier n'y était pas, mais cela lui était égal. Il saisit un crayon et une feuille, puis laissa un mot au gradé. Il rédigea longuement, faisant attention au choix de chaque mot et détaillant convenablement les étapes de son plan. Bien évidemment, il ne le laissa pas simplement en vue sur le bureau, mais le cacha sous le bureau. Puis, il glissa un petit morceau de papier dans la tasse de thé de Mortimer, indiquant la présence d'une lettre. L'ex-bureaucrate quitta l'endroit avec la discrétion d'un oiseau de nuit. Son cœur s'accélérait, car la mission prenait un nouveau tournant. Passant à la vitesse supérieur, il voulait y mettre un termes définitif. Sa prochaine destination fut le quartier où vivait Odette. Il inspecta la maison, se rendit compte que son feu n'avait pas encore pris. S'étant étouffé de lui-même. Alors il entra, le ralluma et mais rajouta cette fois-ci quelques vêtements, qu'il trouva dans la chambre de la défunte. Le feu les consuma rapidement et s'en servit de combustible pour attaquer plus efficacement le bois encore vert et peu inflammable qu'il avait disposé dans le bac d'aluminium. Il vérifia son installation, jaugea la porte menant à la cuisine et décida finalement de l'ouvrir, tout en changeant ses plans. Il compris que sa stratégie initiale n'était pas assez efficace, alors il utilisa l'huile qu'il trouva dans un placard de la cuisine, pour dessiner un chemin menant aux cadavres. Sur ceux-ci, il déposa tout le bois qu'il trouva, cherchant ainsi à favoriser leur prochaine combustion. 

Il sortit et, pour ne pas que le feu n'alarme les deux femmes qu'il avait rencontré plus tôt, écrivit un mot, en lettres bâtons. Dessus, il inscrivit ce qui suit : "je te quitte, je m'installa à Karnute avec ma nouvelle compagne". Le plan était machiavélique. Puis, il lança un petit caillou sur la fenêtre de la femme Jean, déposa le papier et s'en alla pour ne pas se faire prendre. Le plan était en marche. 

Wolt regagna, par les toits, sa chambre de bonne dont les fenêtres laissées ouvertes, avaient permis à la pluie de s'infiltrer. Il se dévêtit alors, se blottissant dans ses draps pour chercher quelques heures de sommeil, avant que ne débute, officiellement sa journée. Une journée qui serait ô combien décisive.
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> Heureusement que j'avais laissé la porte ouverte, agent W.. murmura le Colonel Mortimer, pour lui-même.

Effectivement, prévenant une potentielle prise de contact son contact du Cipher Pol, le gradé laissais sa porte ouverte chaque nuit depuis la précédente intrusion. Assis sur sa chaise, adossé sur le siège et la jambe gauche croisée sur la droite, il dégustait son thé matinal rituel. Il avait immédiatement remarqué le morceau de papier chiffonné qu'elle recueillait et avait trouvé la lettre de l'espion. Elle était appuyée contre le bois du bureau, posée en travers. Ancienne légende au sein de la Marine, Mortimer avait vu de nombreuses méthodes de travail, supervisé des hommes des plus loufoques et vécus des situations plus que cocasses, mais un agent s'infiltrant par deux fois dans son bureau, ça jamais. Qui plus est, un homme qui lui donnait des ordres avec un détachement déconcertant, c'est inédit. Mais il ne s'en vexa pas, ce comportement traduisait l'absence de volonté de domination de la part du blond. Il laissait donc faire, suivant les consignes et recommandations pour voir où cela pouvait mener. Bien entendu, fort d'une expérience de vétéran, il avait sa propre capacité d'analyse et se laissait l'opportunité de changer les plans à tout instant, selon ce que lui indiquerait son instinct. 

La veille, il avait passé les dossiers de ses gradés au peigne fin, puis s'était attardé à discuter avec eux, un à un. Le prétexte était on ne peut plus banal, il évita ainsi d'attirer la suspicion de la taupe, mais il les jaugea ainsi au cas par cas. Il avait du flair et ses doutes portaient sur un Adjudant, un Sergent-Chef et un Sous-Lieutenant. Il les sentaient plus faibles. Cette fragilité psychologique qu'il détecta lui indiqua qu'ils étaient plus enclin à se faire manipuler, puis il les sentit très observateurs, ce qui pourrait dénoncer leur rôle d'informateur. Son choix ne parvenant pas à en désigner un seul, il hésita longuement avant de partir du principe qu'ils l'étaient tous trois. 

Puis, décidé, il se calqua sur les recommandations de Wolt, qui lui demandait de disperser les troupes, le plus possible. Il se demandait bien ce que l'agent pouvait avoir en tête, mais resta fidèle à sa position. Ainsi, il sonna le branle-bas de combat, ordonnant des patrouilles improvisées, en mer et vers la ville de Kanute. Les hommes n'y étant pas préparés furent surpris, mais devant l'autorité de leur leader, se plièrent à sa volonté. Ainsi, les navires furent affrétés à la hâte avant de lever les voiles, tandis qu'une autre grande partie de la 316ème Division fut envoyé, à pieds, sur les routes menant à la plus grande ville de l'île. Pour ne pas éveiller les soupçons, Mortimer commanda lui-même quelques essais militaires dans une zone située entre les deux villes, laissant croire à de simples exercices surprises. A Chom, restèrent une unité d'une cinquantaine de personne, tous soigneusement choisis car ils n'avaient, en général, accès à aucune information réellement utile, supervisés par Lyn Edmundson, l'Infirmière en Chef. Celle-ci avait pour mission de se rendre à l'entrée de la mine, sur les coups dix heures heures, pour supporter l'agent du Gouvernement Mondial. 

Tout était décidé et les troupes de la Marine s'étaient dispersées à la hâte, avant neuf heure.

___ 

L'agent Wolt, toujours coiffés selon la couverture qu'il s'était choisis pour se présenter au Terrier la veille, arriva comme convenu à huit heure trente, se présentant à Horacio qui l'accueilli vers les tréfonds de l'ancienne mine. Il croisa Smith le forgeron, à qui il serra la main vigoureusement, lui rendant sa poigne solide, puis Maurice qui refusait qu'on lui parle avant son premier café. Une grande porte à double-battant l'intrigua, mais lorsqu'il avança pour l'ouvrir, son hôte l'en empêcha, lui indiquant plutôt de se rendre vers les boyaux les plus lointains. Après quelques minutes de marche, les deux hommes se trouvèrent face à une paroi rocailleuse, pleine d'aspérités. Un cristal unique, pointant comme un tournesol au soleil, donnait un peu de clarté à l'endroit. Une pioche était appuyé contre la roche, laissant entrevoir la mission qu'allait devoir entreprendre l'espion.

> Je croyais que j'allais forger monsieur, fit Wolt feignant d'être surpris.
> Comme te l'as dis mon collaborateur hier, nous n'avons pas grande chose à forger dans l'immédiat. Nous aimerions que tu creuses dans cette direction, expliqua-t-il en pointant la paroi du doigt. Nous y avons trouvé une veine d'aluminium et nous en manquons cruellement.
> Oh je vois, avez vous de quoi ramasser les gravats ? 
> Bien entendu, je te fais descendre une brouette, lorsqu'elle sera pleine, remonte jusqu'à la salle principal, nous t'expliquerons où la vider, reprit Horacio en tapant sur l'épaule de son nouvel employé.
> Très bien, merci alors je vais piocher, reculez un peu, que je ne vous blesse pas, conclu Wolt avant d'entamer son dur labeur.

Il fracassait la roche du métal robuste de sa pioche, ses mouvements étaient ceux d'un novice, mais sa force comblait son manque de connaissance. S'il avait su comment faire, il aurait mieux basculé son centre de gravité juste avant l'impact, afin d'accentuer l'inertie de son mouvement et d'accroître l'efficacité de ses coups. Mais ne sachant comme faire, il tapait simplement au jugé, usant ses puissants muscles dans cette rude entreprise.

Plus haut, revenu à son bureau Horacio avait envoyé l'un de ses sbires rapporter la brouette à Wolt, tandis qu'il appelait l'homme qu'il avait envoyé le surveiller la veille, sans cesse. Ce dernier avait rendez-vous à neuf heure, mais ne répondit qu'à neuf heures trente alors que c'était la panique chez les cadre du Terrier. Il se pris alors une soufflante démentielle, mais ce n'était encore rien par rapport à ce qui l'attendait. Horacio lui ordonna de rentrer immédiatement à la mine, car ses deux informateurs au sein de la Marine l'avait avertit qu'une session de patrouille improvisée était en cours. Qui plus est, avec deux hommes de mains partis pour Zaun, son effectif était trop serré. Il alla lui-même frapper aux battants de la plus grande des salles, qui s'ouvrir sous la traction des puissants muscles de Nanny.

> Qui a-t-il ? Lui demanda-t-elle, alors que derrière se profilait le laboratoire où Myléna confectionnait la précieuse denrée illégale.
> Un problème, les mouettes procèdes à des patrouilles en mer et vers Kanute, nous devons stopper la production, débita Horacio dont le stress était communication.
> C'est qui Nanny ? Questionna Myléna avec innocence.
> C'est Horacio mademoiselle, vous savez, c'est le chef de la sécurité, fit-elle avec une grande pédagogie.
> Oh d'accord, que veut-il ?
> Il demande à ce que vous interrompiez la production..
> Juste quelques heures, lui murmura Horacio.
> Ce n'est que pour quelques heures, reprit Nanny.
> Non, j'ai encore ma préparation sur le feu, dites-lui que c'est pas possible ! 
> Il le faut, démerdez-vous, ragea Horacio.
> Mademoiselle, nous ne pouvons faire autrement, la Marine nous recherche, alarma la garde de la jeune chimiste. 
> C'est fou, on va pouvoir tout jeter, il n'avait qu'à me prévenir plus tôt, c'est pas lui le chef de la sécurité ? Disait-elle provocatrice alors que l'homme qui suivit autrefois Loth ne rêvait que de corriger l'insolente.
> Mademoiselle, allons à Candy World, nous y trouverons une occupation toute aussi divertissante.
> Bon d'accord, lâcha finalement Myléna qui coupa les feux de ses fourneaux, déposa la spatule qu'elle avait et s'en alla rejoindre ses quartiers, sans même regarder Horacio.
> Je suis désolée, s'excusa Nanny compatissante envers son camarade, avant de suivre la demoiselle. Alors, à quoi avez-vous envie de jouer, reprit-elle d'une voix plus joyeuse.

Bien que grandement frustré, Horacio fut soulagé que la chimiste de génie soit mise sous clé. Il avait ainsi le champs libre pour dissimuler à la vue de l'extérieur, l'activité de la mine. Ainsi, il entra dans le laboratoire de fabrication et tourna les vannes gérant le degré d'ouverture des conduits envoyant les fumées toxiques vers la mer. Il ne les ferma pas tout à fait, laissant ainsi aux dernières vapeurs l'occasion de s'échapper, sans quoi la pression monterait et pour provoquer une explosion. Les laissant ainsi à moitié fermé, il retourna à la pièce principale, s'occupant avec son sbire de déplacer des caisses, pour masquer l'activité liée à la Dance Powder. Il savait qu'il n'avait désormais besoin que d'une heure avant de pouvoir fermer définitivement les conduits, ce qu'il délégueraient alors au moment voulu. Les minutes avançaient, des gouttes de sueur perlaient sur son front. Il entra en trombes dans le bureau de Maurice qui venait de finir son café bien noir. Après lui avait expliqué le niveau d'urgence, il le sollicita pour l'aider à masquer les portes menant aux salles clés. Le fin négociateur lui raconta quand même une ou deux histoires, qu'Horacio écourta, bien que trop tard. Lorsqu'il sortit du bureau, accompagné du chargé d'affaires, il vit que son homme de main n'était plus là, ne s'affairant plus à la tâche qu'il lui avait donné. 

> Il est où ce con, s'emporta-t-il.
> Relax, il doit être allé fumer une clope, d'ailleurs j'en prendrais bien une moi aussi..
> La ferme, t'as pas intérêt à partir, je vais lui faire regretter d'avoir quitté son poste lorsqu'il reviendra, expédia Horacio, pressé par le temps. 

Il était si pressé, qu'il ne vit pas le paquet de cigarette de son sbire, qui trainait à ses pieds et qu'il dégagea en marchant, l'envoyant sous un amoncellement de caisses. Avec son acolyte, ils s'empressèrent de dresser le tentures d'illusions, reproduisant les reliefs de la roches pour masquer les portes à condamner.
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Le Terrier, 9h50

Habillé à la va-vite, une démarche hasardeuse et une odeur à faire replonger n'importe quel alcoolique en sevrage, l'homme de main qui avait pour mission d'espionner Wolt pour la nuit arrivait enfin au Terrier. Il n'avait plus qu'une chaussure et les lèvres bleuit par l'hypothermie qu'il subit pendant son inconscience. Il Héla à l'entrée, mais personne ne lui répondant, il passa derrière le comptoir et entra. Le tunnel menant à la pièce principal n'était pas loin, mais suffisamment pour qu'on n'en voit pas le bout depuis l'entrée. Il avança alors, râlant de douleur quand sa voute plantaire s'encastrait sur un caillou aux arrêtes pointues. C'est alors qu'il entendit la voix d'Horacio, s'élever à cause de son agacement. Bien qu'encore groggy, il fit mine d'arriver en courant, espérant que cela apaise légèrement son supérieur. Une tentative bien vaine.

> Qu'est-ce que tu fous là, toi ! Enragea Horacio en le voyant. Tu foutais quoi putain ! Le sermonna-t-il tout en s'approchant de lui, alors que Smith aidait désormais Maurice.
> Dé.. désolé boss, il s'est passé quelque chose..
> Tu m'étonnes, tu pues la bière, on dirait un caniveau après une beuverie, continua Horacio. Je t'avais dis de surveiller le nouveau et toi, tu te la coule douce au comptoir ? Tu te fous de ma gueule ? 
> Tu devrais parler un peu moins fort, le calma Maurice, le nouveau risque d'entendre, même si tu l'as foutu plutôt loin.
> Désolé boss, je vous jure que je l'ai surveillé, mais j'ai perdu connaissance et je me suis réveillé comme ça, couvert de bière, expliquait-il en tremblant encore du froid de la nuit.
> Et ma soeur c'est Vegapunk aussi, nan ?
> Risque pas, elle est con comme un balai, marmonna Smith à qui Maurice tapa dans la main, mort de rire.
> Fermez-la les gars, putain, allez bouges-toi l'cul, lui ordonna-t-il. Sean il est où ?
> Dans son bureau je crois, fit le forgeron.
> Il doit ranger ses dossiers, ça fait partie de la procédure en cas de danger.
> Va le voir et dit lui de se grouiller, hurla Horacio qui ne contenait plus sa colère.

L'homme chancelant arriva devant la porte, tourna la poignée d'un quart de tour vers la gauche et la porte s'ouvrit brusquement, l'expulsant en arrière. Quelques jurons fusèrent et, avant qu'il n'ai le temps de réagir un coup de pieds vint lui faucher la tête. Elle partie d'un coup dans le sens de la frappe et il sombra, une fois de plus dans les méandres de son inconscient. Horacio sortie son pistolet, qu'il cachait dans sa veste et, dans un geste fluide tira, alors qu'il ordonna à ses collègues de protéger la porte de Myléna, la clé de leur business. Il ne voyait rien dans la pénombre, ne discernant qu'une vague ombre hostile, prête à lui sauter dessus. Dans un cliquetis métallique, il entendit les deux balles tomber au sol, comme si elles avaient été stoppé par une plaque d'acier. L'ombre était toujours là, immobile. Puis elle s'avança, lentement, se dévoilant de bas en haut grâce à la lumière de l'un des cristaux. 

> Enfoiré, tu bosses pour qui Warren ? L'interpella  le chef de la sécurité, qui ne reçut aucune réponse. 

L'agent se jeta sur Horacio, qui fit un bond sur la gauche pour éviter la charge. D'un coup de poing dans les côtes, Wolt lui arracha un râle de douleur. 

> Fais chier, va à Candy World et protège les, merde, fit Smith en désignant la porte à Maurice. Convainc Nanny que tu te charges de la gamine, finit-il avant d'aller chercher son marteau de forge pour rejoindre le combat.

Le chef de la sécurité faisait pleuvoir les balles sur celui qui cherchait à l'éliminer, mais aucune ne parvenait à toucher sa cible. Il ne comprenait pas, à moins de dix mètres de distance, aucun réflexe ne pouvait éviter ses projectiles. Enfin, aucun réflexe humain. Faisant éclater sa frustration, il vida son chargeur avant de finalement se jeter sur l'homme, prêt à en découdre aux poings. La dernière balle esquivée, Wolt désactiva la technique du Kami-E pour pouvoir contre-attaquer mais se fit cueillir par une droite qu'il bloqua tant bien que mal. Les deux hommes s'échangèrent des coups d'une violence inouïe, sans pour autant que l'un d'eux ne prenne vraiment le dessus. Enfin, c'était le cas au début. Car après une habile feinte de crochet, qui entraîna un geste de recule d'Horacio, l'agent gouvernemental lui écrasa son pieds d'appui, le bloquant dans son retrait. Retenu, cela créa une ouverture dans laquelle l'ex-bureaucrate s'engouffra aussitôt, brandissant son index qui perça l'abdomen du chef de la sécurité. Crachant du sang, Horacio gazouilla quelques mots, mais ne s'avoua pas vaincu. Presque héroïquement, il saisit l'agent, l'empêchant de se mouvoir. Wolt pris alors de plein fouet un coup du marteau de Smith, qu'il n'avait pas vu se glisser dans son dos. Envoyé valsé au sol, le blond replaça ses lunettes, se redressant alors qu'il se plaignit d'une bosse au crâne. Horacio avait du mal à se mouvoir, le sang suintant abondamment de sa blessure. 

> Recule, lui ordonna Smith. 
> Arrête t'es pas d'tail..
> Dégage je te dis, tu vas pas crever non, lui hurla le forgeron.

Bourru, le forgeron s'élança sur Wolt pour l'écraser de son arme. Il mit toute ses forces dans un coup qu'il voulait être le plus puissant qu'il avait en stock. L'agent se raidit, l'avant-bras droit mis en opposition devant lui.

> Dis aurevoir à ton bras connard ! 

L'impact fut bruyant, un éclat métallique et un déchirement du bois résonnèrent dans toute la mine. Le marteau vola en éclat, la tête rebondissant puis se figeant dans le mur. Smith n'avait alors plus qu'un manche brisé au creux de ses paumes. Ses jambes tremblèrent. L'uppercut qu'il pris lui fit décoller les pieds, sa tête bascula en arrière et deux dents jaillirent de sa bouche qui se gorgea de sang. Il retomba sur le dos, avec des vertiges et la sensation de s'être fait roulé dessus par la Translinéenne. Wolt sauta sur la droite quand il entendit le bruit distinctif d'un chargeur enclanché dans une armée de poing. Il fit bien, car deux balles fusèrent là où il se trouvait, manquant de peu de le trouer sur place. L'espace restreint et la pénombre n'avantageaient pas vraiment le chef de la sécurité qui, lourdement blessé, avait la vision troublée de temps à autre. Il parvint à mettre un coup de crosse au visage de l'agent du Cipher Pol, lui ouvrant la pommette, mais l'enchaînement des coups fut trop rude et il tomba au sol, trop mal en point. Il haletait, grimaçant de douleur à chaque inspiration. Soudain, la chaussure de celui qu'il pensait exploiter sournoisement lui arriva de face, écrasant sa trachée. Wolt ne le regardait même plus, fixant la porte des appartements de Myléna, sachant que les derniers membres du Terrier s'y cachaient. Le chef de la sécurité se débattait, essayant de retirer la jambe de l'agent, mais en vain. Petit à petit, son cerveau perdait l'air dont il avait besoin. Les vertiges se multipliaient, sa vision se réduisit à un tunnel, il suffoquait.
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Le chef de la sécurité ne se débattit plus, économisant ses dernières secondes de conscience avant de sombrer dans les abysses et, il en était désormais sûr, mourir, comme il en avait vu tant d'autres auparavant. L'espace d'une seconde, qui dura pour lui des minutes entières, sa vie défila dans son esprit. Il se vit jeune garçon, puis homme et embrasser la vie de malfrat. Rencontrer le Moine Hérétique, puis échouer ici à faire de la contrebande de Dance Powder. Que se serait-il passer s'il avait fait quelques choix différents, toutes ces possibilités se mêlaient dans son esprit déclinant. 

Soudain, la porte vola en éclat et Nanny se présenta face à l'envahisseur. Les muscles gonflés, les veines apparentes pompant son sang à vive allure pour alimenter sa rage, son visage était fermé, ses mâchoires serrées comme des portes de prison. Elle n'engagea aucun dialogue, ne voulait pas savoir qu'elles étaient les raisons du blond, ni même négocier. La vie de Myléna était en danger et, en vertu du serment fait à la mère de la chimiste, elle n'avait d'autre choix que d'écraser la menace. Elle s'élança alors, bougeant son énorme masse avec une vélocité surprenante. Le bras droite tendu comme une faux, elle exécuta un lariat puissant. Logiquement, Wolt s'empressa d'activer son Tekkai pour l'encaisser. Il ne ressentit aucune douleur lorsque l'avant-bras vint lui faucher le torse, mais il se sentit basculer légèrement vers l'arrière, avant d'être propulsé dans le mur qui se trouvait à quelques mètres dans son dos. S'enfonçant d'un ou deux centimètres dans la roche, il fut complètement abasourdi. Sortant de la trace parfaite qu'il avait laissé dans la paroi rocheuse, il ne constata aucune douleur. Mais la puissance du coup était suffisante pour le bouger, lui qui en utilisant cette technique était tel un bloc d'acier imperturbable. 

L'affrontement repris, les deux opposants s'élançant l'un sur l'autre, prêt à en découdre. L'ex-lutteuse envoyait des coups larges et destructeurs que l'agent esquivait ou bloquait non sans peine. Lui, bien moins impressionnant physiquement, jouait plutôt sur la vitesse. Il envoya un coup de poing qui s'enfonça dans les abdominaux en béton de la garde du corps, qui expira simplement à l'impact. Elle sourit. Elle saisit alors Wolt au cou d'une main, puis de l'autre l'attrapa dans le bas du dos, par la ceinture de son pantalon. Criant comme un animal, elle le souleva du sol jusqu'au-dessus de sa propre tête avant de l'abattre furieusement vers le bas, cherchant à l'empaler contre son genou. Un classique de la lutte qu'elle avait pratiqué tant d'années, mais qui effectué avec l'envie d'en découdre, avait largement le potentiel de le réduire à une vie assise dans un fauteuil. Une nouvelle fois, le Tekkai sauva la vie de l'ex-bureaucrate, qui rebondit contre l'articulation de Nanny.

> Coriace, râla-t-il en direction de son adversaire.
> Crève, hurla-t-elle en s'élançant à nouveau. 

Elle envoya un coup de poing qui passa juste à droite du visage de l'agent qui arma son index et, d'un coup sec et rapide, le planta le trapèze de la bodybuldée. Il fendit la chair, mais ne pu que constater que son Shigan n'avait aucunement dissipé les ardeurs de la femme. Le sang suintait de la blessure, mais elle bougeait comme si de rien n'était, enchaînant les coups que le blond évitait soigneusement. Malgré tout, le combat semblait pencher en la faveur de Wolt, qui limitait les dégâts subies grâce aux arcanes du Cipher Pol. Mais les blessures de Nanny ne l'handicapait pas, ce qui posait problème.

Un coup de feu retentit.

Une légère volute de fumée s'échappait du canon de l'arme d'Horacio, le buste légèrement relevé et la main tremblante. Sa présence effacée par celle de la lutteuse, il avait pu reprendre ses esprits et trouver la lucidité de tirer sur l'assaillant. Wolt n'eut pas le temps de réagir, pensant alors que le chef de la sécurité avait déjà succombé. La balle, tirée maladroitement, se figea dans sa cuisse gauche dans une gerbe de sang. Il grimaça et manqua de tomber un genou au sol, se maintenant debout avec grande peine. Sans crier gare, la colosse lui fonça dessus et le chargea à l'épaule, le propulsant à nouveau contre la paroi. Il rebondit contre la pierre, puis se fit à nouveau charger de la même épaule par Nanny dont la force semblait s'être décuplé. Compressé entre le mur et cette masse de muscle, il cracha du sang, la pression fut telle qu'ils brisèrent la paroi et se trouvèrent dans la pièce adjacente. Il s'agissait d'une pièce bien plus vaste que toutes les autres, truffée de cristaux phosphorescents et comportant une importante machinerie. Dans des cuves, un liquide verdâtre stagnait.

Voici la fabrique, résonna dans le for intérieur de l'agent gouvernemental.

___

L'entrée du tunnel menant à la mine avait été scruté sous tous les angles, par les soldats menés par Lyn. Elle avait eu pour ordre d'attendre le signal de la part de l'agent qui se trouvait à l'intérieur, mais elle stressait. Infirmière en cheffe, elle était d'une poigne et d'un charisme sans équivalent dans un hôpital de camp ou dans une infirmerie, mais sur le champs de bataille, elle ne trouvait pas sa place. Tapotant nerveusement son doigt contre son coude opposé, elle luttait contre elle-même. Les quelques soldats qui restèrent n'étaient pas des hauts-gradés, mais de vieux soldats qui avaient refusés la mise à la retraite, non par manque d'argent, mais par peur de l'ennui. Ils n'étaient plus ce qu'ils furent jadis, mais leur dévotion en la Marine était inébranlable, Mortimer les confia à sa protégée, sachant qu'ils n'étaient pas les taupes du Terrier. Les minutes défilaient, les bruits du combat résonnaient jusqu'à l'extérieur, faisant naître un énième dilemme au sein de l'esprit de Lyn. Devait-elle intervenir, se conformer aux ordres ? Le coup de feu la décida. Au bloc, elle savait réagir au bon moment, elle se fit alors confiance et fonça avec ses vétérans, vers les entrailles de l'île. 

Horacio peinait à se relever, respirant bruyamment. Il avait vu Nanny et Wolt s'engouffrer dans le laboratoire de Myléna et s'en inquiétait. Il regardait face à lui, où se trouvait la porte entr'ouverte du bureau de Sean. Réalisant ce qu'il pouvait en être, il se précipita vers celle-ci et l'ouvrit d'un coup sec. Le mur était maculé de sang, un puissant jet avec dessiné une peinture macabre, sous laquelle gisait le corps sans vie de l'Argentier. 

> Vous êtes en état d'arrestation, cria une voix féminine derrière lui.

Le canon d'un fusil lui chatouillant les reins, il s'arrêta net et leva les mains, pestant contre lui-même. L'épaisse porte à double-battant fut ouverte par les soldats, qui découvrirent la jeune chimiste au milieu de ses peluches et Maurice, caché sous le lit. Tous furent mis aux arrêts et conduits vers l'extérieur. Le chef de la sécurité fut allongé et soigné par Lyn elle-même, une fois que son arme de poing fut retirée de sa main.

> Où est l'agent ? Questionna l'infirmière en cheffe, à destination de ses hommes.

Soudain, une énorme masse sombre traversa le mur puis s'effondra au milieu de la pièce où tous se trouvaient, face contre terre. Sur son dos, était accroupi le blond, couverts de blessures. Les vêtements sales et en partie déchirés, la main couverte de sang. Il se releva, puis s'épousseta en regardant Lyn. 

> Beau travail Mademoiselle, fit-il en reprenant son souffle. 
> Infirmière en cheffe Edmundson, le coupa-t-elle sèchement. Y'a-t-il d'autres personnes ? 
> Non, Infirmière en cheffe Edmundson, se reprit l'agent. La pièce où vous avez trouvé celui-là, dit-il en pointant Horacio, recèle les documents comptables de leur contrebande, derrière-moi se trouve la machinerie qui leur a permis de produire la Dance Powder, expliqua-t-il. Vous devriez appeler le Colonel, débarrasser cet endroit nécessite quelques bras supplémentaires.
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Suite à l'appel de Lyn au Colonel, celui-ci mis en ordre de marche les troupes qui répétaient des exercices militaire sous son regard. Il s'agissait d'une centaine de soldats, qui rallièrent la mine du Terrier en moins de deux heures. Pendant ce temps, l'Infirmière se radoucit, étant parvenue à endiguer les blessures d'Horacio. Le chef de la sécurité de l'organisation criminelle se reposait alors, sous la surveillance de quatre soldats, trop expérimentés pour se faire berner par un quelconque subterfuge. Wolt, lui, écumait le bureau du comptable du groupuscule, récupérant à son compte l'ensemble des documents qu'il jugeait intéressant. Il entendit les pas innombrables des soldats sous la coupe de Mortimer et se hâta de s'approprier les derniers dossiers croustillants. Il entendit une toux, de celles que l'on émet lorsque l'on cherche à attirer l'attention, puis la porte derrière lui s'ouvrit.

> Agent W, quelle magouille faites-vous là ? Questionna le Colonel. J'espère que vous nous laissez quelques informations pour que ce genre d'entreprise ne réapparaisse pas de sitôt, fit-il sarcastique. En effet, Mortimer était bien au fait des procédures du Cipher Pol et détestait cette fâcheuse tendance qu'avaient les espions à ne rien communiquer à la Marine.
> Je transmet l'ensemble des informations nécessaires à ma hiérarchie, le reste est à vous, répondit-il sobrement.
> L'affrontement a été rude ?
> Rien qui n'aurait pu vous causer problème, Colonel.
> Eheh, vous avez sûrement raison, cependant, votre sagacité vous a permis de trouver ce qui n'était qu'une rumeur, je ne ferais pas l'ingrat à dénigrer vos actions.
> Il me semble effectivement que vous êtes un homme aussi raisonnable que respectable, votre expérience n'y est sûrement étrangère.
> Agent W, mon intuition me dicte régulièrement à qui faire confiance et semble-t-il que cela ait porté ses fruits.
> Pas tout à fait, au regard de la ou les taupes qui gangrènent vos rangs, se moqua Wolt.
> Il est plus simple de jauger l'homme qui s'introduit dans mon bureau, que celui qui passe tous les jours sous mes yeux, rit Mortimer. J'ai ordonné à mes hommes de mettre hors d'état de nuire la machinerie, je reste à votre disposition dans la pièce principale, je supervise les opérations, conclu le Colonel avant de s'exécuter aussitôt. 

L'agent du Cipher Pol Deux, une fois les informations sensibles récupérées, sortie l'escargophone qu'il avait dissimulé dans ses parties génitales, pour ne pas se faire repérer ce matin, par Horacio. L'animal, dégoûté affichait une mine déconfite, toutefois plus que satisfait de sortir enfin de cet antre transpirant à cause du combat. Il appela, la ligne le menant directement à monsieur Stemper, le Directeur du Pol économique du Gouvernement.

> Allô ? Fit l'explorateur mondialement connu.
> Monsieur Stemper, je suis Wolt Hender, agent de IIIème Catégorie, la mission du Terrier est un succès, s'empressa d'annoncer l'ex-bureaucrate, qui parlait alors pour la première fois à son Directeur.
> Wolt ? Aucune idée de qui vous êtes, mais soit. Cette mission a été confié à l'agent Delta, je suppose qu'il vous l'a délégué ? Soupira Henry, connaissant le tempérament de son agent le plus ambivalent, autant intenable par ses frasques, qu'efficace dans ses missions.
> Affirmatif, le Terrier est mis à sac, je suis avec le Colonel Orgaryan Mortimer. La machinerie est entrain d'être détruire, dois-je superviser la mise en place de l'exploitation des cristaux ? Ou une équipe vient-elle prendre la relève ?
> Menez votre mission jusqu'au bout, j'envoie une équipe vous porter les fonds nécessaires à cette entreprise, ils arriveront d'ici trois jours, faites-en sorte que l'extraction puisse reprendre le plus vite possible, tonna le directeur d'une voix ferme.
> C'est compris Directeur, je vais trouver le personnel, les outils sont déjà sur place. Dois-je négocier avec un commerçant pour qu'il prenne les rennes de l'exploitation ? 
> Sans façon, le CP2 doit recouvrer ses lettres de noblesses et aucune ingérence de l'extérieur ne doit se produire. Prenez vous-même la tête de l'entreprise, nommez-là à votre guise, du moment qu'elle est lancée rapidement cela suffit. Vous avez à faire agent, les fonds seront escortés et rallieront la garnison du Colonel d'ici trois jours, d'ici là, remplissez votre devoir, fit-il avant de raccrocher aussitôt.

Wolt était abasourdi, il n'avait pas envisagé la possibilité de prendre ces responsabilités, cependant, il ne pouvait contrevenir aux ordres du Directeur. Pendant une journée entière, il s'occupa de prendre connaissance de chaque recoin du Terrier, d'inventorier les outils et machines restants à sa disposition. Puis, le deuxième jour, il fit naître la rumeur qu'un repreneur allait relancer l'exploitation de cristaux. Bien obligé de se montrer au grand jour, il opta pour une fausse identité, qu'il se choisit pour passer incognito. Si bien que le matin du troisième jour, il fit installer une tante de campagne par les soldats de la Marine, directement sur la place principale de Chom, juste à côté de la fontaine. Installé ici, sur un fauteuil légèrement rembourré, il faisait passer les entretiens pour ses futurs employés, avec le Colonel à ses côtés. Ainsi, il marqua les esprits, montrant que son entreprise nouait déjà des liens forts avec les autorités locales. Le bien-aimé Mortimer, loué par ses concitoyens était un gage de confiance et de légitimité pour Wolt. 

Sur la tante, une enseigne en bois présentait le nom de l'entreprise : Buffete Exploitation.
Eponyme à l'homme d'affaires qu'il se vantait d'être, un certain Warh N. Buffete, magnat originaire de West Blue.

Sa nouvelle identité prise, les fonds qu'il reçut lui permirent d'investir dans de nouvelles machines, une équipe d'extraction, des comptables, des commerciaux, ingénieurs autres fonctions nécessaires au bon fonctionnement d'une telle société. La sécurité fut directement déléguée à la Marine, qui affecta une équipe à la surveillance de l'entreprise. Un lien fut également fait entre le Colonel et le Cipher Pol Deux, pour mettre en place un système de sécurité maritime autour de la livraison des produits de la Buffete Exploitation.

Aux agents venus apportés lesdits fonds, le stock de Dance Powder fut rendus, ainsi que les documents classés secret défense, qui accompagnaient le compte-rendu de mission de l'agent Wolt. Un dossier mis automatiquement sous scellé, qui serait alors confié en main propre à Henry Stemper, dans son bureau d'Ennies Lobby, quelques jours plus tard.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t27751-dossier-de-l-agent-wolt#
  • https://www.onepiece-requiem.net/t27723-wolt-hender-l-ombre-des-etoiles