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I want to jammin'!

-Argh… Je veux mourir !

Après m’être vidé l’estomac par-dessus bord pour la huitième fois en une matinée, je commençais à vraiment devoir l’admettre. J’avais pas le pied marin… Quel est le con qui a inventé la mer, franchement ? On était tellement mieux sur un bon petit nuage… C’était moelleux, ça rebondissait et c’était stable ! Parfait pour marcher, faire une sieste, se coincer une petite mignonette… Bon, okay des fois avec le vent tu te retrouvais à des kilomètres de ton point de départ sans t’en rendre compte et tu galérais pour rentrer. Mais ça valait toujours mieux que cette flotte glacée, où tu t’enfonçais, au goût dégueulasse et qui me provoquait des haut-le-cœur à réveiller les morts !

Enfin, c’était juste un mauvais moment à passer, j’allais retourner tranquillement sur Cette fameuse île « Tanuki » où m’attendais probablement Sören, le petit humain sympa et sa bestiole toute douce. Mais c’était loin d’après ce que m’avait dit l’autre humain. J’avais pas finit d’en chier en gros. Je pigeais rien à leurs histoires de « North Blue », « South Blue » tout ça. Je voulais juste qu’on me dépose où je voulais, mais j’allais pas tenir à ce rythme. Ça faisait déjà cinq jours que je passais mes journées à gerber ce que je mangeais. Au niveau du goût, difficile de déterminer si c’était meilleur en entrant qu’en sortant, mais la faim me tiraillait méchamment.

Mes yeux se posèrent sur ma batte. Elles roulaient sur le pont au rythme des vagues, se trempant dans les différentes flaques de vomi que j’avais faites sur le pont. Je me sentais tellement impuissant… Si j’avais pu taper la mer, je l’aurais fait mais je pouvais pas. Enfin si, mais ça aurait servit à rien. Quand j’étais encore sur Skypiea, si j’avais un problème, je le tapais et puis je n’avais plus de problème. Dans ce monde, c’était jamais aussi simple. Insupportable, ce monde !

-Hé ! Le dirigeur du bateau ! On est encore loin ?
-Pour la dix-huitième fois, oui ! Alors ta gueule où je t’arrache les ailes !

Argh !!! Si seulement je pouvais me lever, si seulement je n’étais pas victime de ce maléfice naval, et si seulement je n’avais pas un nouveau… Bleeeuuurrrrkkk !!! Ho la vache… Bref, si je le pouvais, je lui éclaterais la tronche à celui-là ! Mais là…. Je pouvais pas….

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

-Hey ! L’homme piaf ! C’est là que tu descends !!
-Enfin !!!

Je retrouvai un semblant d’énergie et me précipitai sur la passerelle. Mais j’avais surestimé mes forces et je m’étalai de tout mon long, fis des roulés boulés sur la planche de bois avant de m’immobiliser, dos contre la pierre froide, sonné. J’avais plus les yeux en face des trous. Enfin si, mais ils voyaient flous.

-Allez, à la prochaine ! Imbécile ! T’as finit de dégueulasser mon bateau !
-Ouais ! Ouais ! C’est ça, casse toi !

Je me relevai en grimaçant et entendit les mecs de l’équipage se marrer derrière moi, mais j’en avais rien à foutre. J’étais enfin arrivé sur Tanuki et c’était tout ce qui comptait pour le moment. Je regardais autour de moi, mais je ne reconnaissais rien. Y avait des bateaux un peu partout, une immense ville au milieu, plein d’humains qui marchaient vite et parlaient fort ! L’enfer ! C’était donc ça l’enfer ! Ma mère me disait tout le temps quand j’étais petit, que si je continuais à faire des bêtises, je finirais en enfer, entouré de plein d’humains moches et difformes. Ben voilà, j’ai jamais arrêté de faire des conneries.

En tout cas, c’était pas le même endroit, j’en étais sûr ! Cet enfoiré de bateauiste m’avais largué sur la mauvaise île ! Je me précipitai vers le premier humain venu et l’empoignai par le col.

-Hey ! On est où là ?
-Hein ? Ba euh… sur la place de la fontaine.
-Le nom de l’île, bordel, je m’en fout de ça !
-Ha ! C’est le royaume de Bliss ici.

Je le jetai derrière moi et le bruit me confirma qu’il y avait effectivement une fontaine à proximité. C’était une blague, bordel !?!? J’allais devoir faire combien d’îles avant de pouvoir rentrer ? C’était la troisième fois qu’on me débarquait sur la mauvaise île !! J’en avais marre !!! Submergé par une furieuse avant de me défouler sur tous les humains que je croisais, je me mis à avancer dans la ville. Si je le retrouvai, cet enfoiré, je lui ferais la grâce de mon meilleur Home-run !

Mais il fallait que je vois si je pouvais me trouver une meilleur batte. La mienne avait déjà pas mal morflé depuis mon atterrissage. Elle ne tiendrait pas encore super longtemps. Les humains connaissent plein de matière après tout. Le fer, ou même la pierre ! Un bon coup de batte en pierre, ce serait génial ! Cette ville était bizarre, malgré ma mauvaise humeur, je sentais que les gens étaient plutôt aimables et sympathiques. Certes, ils étaient tous aussi laids, sans leurs ailes ou leurs antennes, que je ne le pensais, mais tout de même pas méchants.

Je trouvais enfin ce que je cherchais. Une sorte d’armurerie. En tout cas, un mec tapait sur une épée avec un gros marteau. Il pourrait sûrement me faire une batte en fer celui-là. Pour le payer, il suffisait que je tabasse un mec d’une des petites affichettes qu’on venait de me donner. Quel métier génial je m’étais trouvé, quand même ! Chasseur de prime ! Je tape des mecs et on me paye super cher ! Alors que frapper de l’humain, je le ferais gratuitement, moi !

Bref, je m’approchai du mec et lui fit un signe de la main, quand un mec me passa devant, me bouscula et me piqua ma place ! Je tombai sur le cul, encore affaiblit par le mauvais sort du bateau et me retint de gueuler ! Il allait voir, celui-là ! Je pris ma batte et me relevai tout doucement, sans faire de bruit. Je m’approchai sur la pointe des pieds, levai ma batte et lui assenai mon plus puissant coup sur le haut du crâne !

-Yaaaahhhhh !!!! Enfoiré !

Mais là, j’ai vraiment pas tout compris. Ma batte l’a traversé, je me suis retrouvé avec tout un tas de fumée dans la gueule qui m’a fait tousser comme jamais et ma batte à rebondit contre le sol pour me frapper de plein fouet. Ça m’a fait hyper mal !!! Je reculai en titubant et regardai le mec qui était pourtant bel et bien là. Il semblait à peine m’avoir remarqué, ce con !

-Putain… Ça fait mal ! Mais comment t’as fait ça ? T’as un impact dial couplé à un milky dial, hein ? C’est ça ?!


    Débarqué sur une île miteuse, au beau milieu du moins hospitalier des océans. Il s'était écoulé trois semaines depuis que l'annonce de l'échec de l'assaut de la Révolution sur le QG de South Blue s'était faite entendre. Des jours que les fuyards avaient occupés à se planquer, à voler d'une île à l'autre sans jamais s'attarder, craignant le courroux tardif de la Marine restée en faction ça et là. Bien assez vite, ils s'étaient séparés, mais avec la volonté de repartir bien assez vite. Le temps pour les leaders d'assumer leurs erreurs, le temps pour les blessés de récupérer de leurs maux. Quittant la frégate dès les premiers jours de beau temps, l'assassin s'était fait la malle par un petit navire de commerce, marchandant sa place contre une poignée de pièces, masqué sous un manteau noir. Il s'était pris de fièvre durant les quelques jours suivant son combat contre le traître, mais grâce aux soins de Mandrake, il était encore de ce monde. Il avait depuis lors épié les émissions de radio de la Marine, guettant avec rancœur le nom des disparus, des morts et des prisonniers. Des hommes qu'il connaissait, des hommes dont il ignorait le nom, peu importait. Les siens étaient dans la catégorie des criminels, mais sur les ondes de la Révolution ils étaient targués de héros, pour qui le combat valait la peine d'être poursuivi. Même s'il n'osait se l'avouer, Rafael ne guettait en priorité qu'un seul nom, un nom avec lequel résonnait terreur et haine pour lui. Un homme qui l'avait atteint dans sa chair, un assassin pour lequel une main fantomatique se dressait à la seule mention, dont les griffes translucides cherchaient à s'emparer. Rafael n'entendit jamais le nom de Yusuf Tazim sur les ondes de la Marine, ce qui ne pouvait signifier qu'une seule chose : il était encore vivant. Et alors, il lui faudrait prendre des dispositions. Disparaître, guérir et devenir encore plus fort. La première tâche était peu aisée, mais réalisable. La seconde, plus facile mais psychologiquement c'était une autre histoire. Quant à la troisième ...

    L'assassin fouilla sous sa tunique, plus maladroit de sa seule main restante qu'il ne l'aurait pensé. Il sentait depuis l'avant-veille un étrange sentiment de démangeaison sur la paume de sa main absente, comme si quelqu'un s'amusait à jouer avec ses nerfs. Il s'était réveillé dans la nuit, cherchant à se gratter un bras qui n'existait plus et s'était retrouvé, perplexe, à contempler une main de fumée, réplique exacte de ce qu'était autrefois son membre mutilé. L'espoir s'était à nouveau mût en lui, une possibilité de récupérer ce qu'il avait perdu. Il consacra sa deuxième journée à Bliss enfermé dans sa chambre, à essayer de reformer sa main. Il arriva bien vite à la conclusion que ce qu'il pouvait faire de mieux était encore d'enfiler un gant et de le remplir de fumée, ça faisait tout comme. Ainsi, à l'aube du troisième jour après la mort du Christ il se retrouvait là, à contempler les badauds passer devant lui, la ville s'éveiller. Il avait passé sa nuit à envisager un moyen de juguler son handicap de manière durable, de gommer cette défaite. Ce fut donc tout naturellement qu'il se dirigea vers le forgeron, en grande hâte. De sa main tangible, il tira sur le haut de son capuchon, masquant son visage encore bariolé d'entailles. Sa barbe prenait le pas sur ses traits, masquant le teint encore jaune de sa peau. Il avait maigri, mais il restait toujours au fond de son regard le feu calcinant qui l'animait autrefois, tel une fièvre inextinguible. Il semblait bien plus vieux qu'il ne l'avait jamais été, portant sur ses épaules le fardeau d'un combat qui l'avait détruit. Paradoxalement, il en paraissait plus grand, façonné par l'expérience d'une vie trop active. L'assassin écarta les passants de sa main valide, insista un peu devant la langueur matinale, donna de l'épaule pour finalement arriver devant l'étal du forgeron. Un violent coup dans l'épaule droite le fit alors chanceler, l'obligeant à se rattraper à la poutre en bois qui soutenait la devanture de la boutique. L'assassin pesta, darda un regard incendiaire sur l'homme qu'il venait de bousculer puis se redressa. Il ne prit pas la peine de s'excuser, personne ne le faisait.

    "Salut l'ami, je ..." commença-t-il, d'une voix grave.

    Ce qui lui mit la puce à l'oreille ne fut pas le reflet bombé et trouble de l'individu qui leva sa batte au dessus de son crâne sur le bouclier de bronze qui pendait là, ni le silence soudain de ceux qui assistaient à la scène. Non, ce fut simplement le regard écarquillé du vendeur qui le dévisageait sans lui répondre, suivit de la première syllabe du mot attention. L'assassin haussa un sourcil et sentit soudain le doux contact d'un objet contondant s'engouffrer dans son crâne, fendre sa mâchoire en deux et glisser au milieu de son anatomie. Il entendit le bruit sourd du bois contre le sol, frapper et rebondir puis le son d'un impact contre une chair molle. Il se retourna, emberlificoté dans le tissu de sa cape, qui avait inexorablement suivi la batte de son agresseur. Ses réflexes avaient fait leur apparition un poil trop tard, juste assez tôt pour le protéger, mais pas assez pour cacher son visage. Une gerbe de fumée explosa, entourant le blond à la batte et la foule s'écarta rapidement, dans un murmure apeuré. Rafael se retrouva là, visage exposé, en parfaite tenue d'assassin. Et, comme de par hasard, une magnifique affiche prônant les 45 millions exposait une imitation quasi parfaite de son expression contrite et offusquée à deux mètres de là. La célébrité, ça n'avait pas de prix, enfin en l'occurrence si, mais ... bref. Comment oser le "heu ... pas de panique ?" après ça ... L'assassin se mit en garde, s'écartant de son adversaire de l'instant. Difficile de faire le tri dans les priorités : la foule qui pointait du doit son affiche, murmurait son nom où l'homme à ailes de piaf en face de lui. Chose qui fut rapidement tranchée après la constatation du simple fait que ce type venait d'essayer de le frapper. Et ça, ça ne se faisait pas. Il tira sa lame de sa ceinture et jeta sa cape à terre.

    "Dial ?" lâcha-t-il, interloqué.

    Mais devant la mine peu loquace de son opposant, il ne chercha pas à en savoir plus. D'un pas, il se mit à sa portée et lui imprima un coup de talon en direction de son torse. La foule se délita encore plus, mettant de la distance entre le meurtrier qu'il était et ses attaques rageuses. La propagande de la Marine faisait belle affaire, voilà qu'on le prenait pour un ennemi du peuple.

    "D'où tu sors, toi ? Et c'est quoi ces ... pfffbwahahahah !!" demanda-t-il, se laissant emporter par un éclat de rire improbable.

    Il venait de remarquer les deux appendices plumeux qui saillaient hors des épaules de son agresseur. Il se teint l'abdoment en ceinture, avec son bras mutilé et tapa du pied. Non mais c'était quoi cette dégaine ? Et non, il ne connaissait pas les anges de Skypeia. Puis lui vint l'idée incongrue que ces ailes n'étaient pas forcément une décoration, enfin, surtout parce qu'elles bougeaient un peu. Non, mais sans blague ?

    "Attends, c'est des vraies ? Toi aussi, tu es un détenteur de fruit du démon ? Je sais ... c'est le fruit de la mouette !" lâcha-t-il, reprenant son sérieux, et Dieu savait qu'il l'était.

    "Je vois, tu es ici pour tenter de me capturer ... je ne me laisserai pas faire, mais sache que tu as affaire au détenteur du fruit fumigène, un pauvre Zoan n'a aucune chance face à un logia." le menaça-t-il, sans se rendre compte qu'il faisait fausse route.
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    L’enfoiré ! Il se foutait royalement de ma gueule en plus ! Il faisait semblant de ne pas comprendre ce qu’étais un dial. Impossible, c’était la seule explication au fait que ce soit moi qui ai eu mal alors que j’étais celui qui avait tapé. Et puis cette fumée qui m’avait emplit les poumons… Qu’est ce que ça pouvait être d’autre ? A moins que les humains aient d’autres techniques que je ne connaissais pas. En tout cas, là, je l‘avais à l’œil ce sale humain ! Il pouvait toujours essayer de me… OUMPF ! Un violent coup de talon me coupa le souffle avant de m’envoyer valser contre la maison derrière moi.

    Les badauds se mirent à courir en criant. « Un logia ! Un logia ! » qu’ils disaient. C’était quoi un logia ? Aucune idée, mais j’allais bien lui péter la tronche pour ce coup de pied. Je brandis ma batte et m’apprêtai à frapper quand il se mit à rire. S’il se moquait juste une seule seconde de mes ailes, je le tuais. C’était sûr et certain ! Et s’il ne se moquait pas, j’aurais repris mon intention initiale ; le buter. Mais il m’a alors dit un truc qui m’a fait bizarre.

    "Attends, c'est des vraies ? Toi aussi, tu es un détenteur de fruit du démon ? Je sais ... c'est le fruit de la mouette !"
    -Un quoi ? Tu crois vraiment que je vais me laisser amadouer par un simple fruit ? Ton coup et ta bousculade ne méritent qu’une chose selon la loi des anges, c’est un bon coup de batte dans la tronche ! Et puis c’est tout ! HOME-RUN !

    Ma batte fendit les airs et le frappa en plein visage ! Alors que je pensais avoir enfin atteint ma cible, le manche de bois traversa sa tête en faisant gicler des volutes de fumées. Et PAF, je l’ai traversé sans lui causer le moindre dommage tandis que son visage se reformait juste après mon passage. Incroyable ce truc ! Je recommençai, mais ça faisait toujours la même chose. On aurait presque dit qu’il était pas réel. Avec ma main, je tentais de le toucher, mais rien à faire, il était impalpable. A chaque fois, il se transformait en fumée. Ça m’a vite énervé, je me mis à lui infliger des dizaines et des dizaines de coups de battes sans jamais m’arrêter, le traversant encore et encore. Mais jamais je ne le touchais… C’était vraiment très triste.

    C’était vraiment super cool, ce qu’il faisait. Tous les humains pouvaient faire ça ? Je tendis mon bras et frappait en plein dans la mâchoire d’un mec qui courrait derrière moi. L’os se craqua et l’homme fit un salto arrière tout en hurlant de douleur. Normal, quoi. Alors pourquoi ça marchait pas sur celui-là ? En tout cas, ne pas pouvoir taper quelqu’un, ça me perturbait grandement ! Surtout un mec qui me traite de Zoan ! Je sais pas ce que c’est, mais c’est moche comme mot ! Essoufflé à force de frapper dans le vide, je tendis mon doigt vers lui, haletant.

    -Hey toi ! Haa… Haa… Comment tu... Haa… Haa… Fais ça ?!


      Cet espèce d'olibrius s'entêta à frapper sans cesse, brassant l'air et par la même occasion la fumée qui entourait l'assassin. Il ne lui laissait aucune occasion de se recomposer, l'obligeant à subir ses coups sans pouvoir rien faire : une tactique impitoyable qui l'empêchait d'attaquer. Plusieurs fois, l'assassin tenta de lui coller un coup d'une de ses armes, mais il tardait trop à reprendre sa forme initiale. Et un nouveau coup de batte venait l'éparpiller. Il voulut se replier, mais le constat était le même. Cette étrange créature ne cessait de le maintenir à distance, en brassant continuellement l'air avec son morceau de bois. Si bien que Rafael se retrouva littéralement sans dessus dessous et se recomposa la tête en bas au moment où il termina son incroyable session de home run. L'assassin s'écrasa à terre, pathétique, mais se releva comme si de rien n'était, pris de légers vertiges. Hurg. En plus, il avait dit ange, un ange ? C'était quoi ça ? Encore un truc du même genre que les homme-chèvres. Mais sauf que là, il possédait des ailes et pas d'odeur atypique. Hmm, était-il né ainsi ? C'était fort possible, le nom de cette peuplade lui disait quelque chose, mais lui évoquait plutôt une tripotée de créatures aux penchants sanctifiés et aux auréoles enflammées. Peu importait, il venait de cesser de l'attaquer, c'était le moment de riposter, à moins que ...

      "Je te l'ai dit je ... oh ... ça tourne ... hurg ..." se plaignit-il, s'appuyant contre une poutre, son visage tournant au blanc verdâtre.

      Il se serra la poitrine, réprimant un haut le coeur, puis refit face à son adversaire. Hum. C'était plutôt humiliant. L'assassin se ressaisit puis dégaina sa rapière. Il allait payer ça ! On ne l'humiliait pas publiquement sans en subir les conséquences, et en temps qu'assassin, il tenait énormément à son image de marque.

      "Hpf. Je te l'ai dit, je suis un détenteur d'un logia, le fruit fumigène. Je suis un être constitué de fumée. Et je vais te fumer." se reprit-il, une lueur mauvaise au fond du regard.

      L'étrange être l'avait d'autant plus énervé qu'il venait de frapper gratuitement un homme au visage, hérissant les poils de l'assassin. Il le menaça de sa rapière et décrivit un arc de cercle autour de lui. Puis, sans crier gare, il ouvrit les hostilités. L'homme n'était pas un meurtrier ou quoi que ce soit, il n'allait certes pas le tuer, mais le rosser de coups serait une punition parfaite pour lui ! Il usa donc de son fruit, démonstration oblige, et passa derrière lui, lui collant un coup de coude derrière les omoplates, profitant de l'effet de surprise. Il se recomposa comme s'il n'avait pas bougé. Il se trouvait ainsi face à la foule, qui voyait son visage, exposé au grand jour. Il tournait volontairement le dos à son adversaire. Il savait que les tours de ce genre faisaient une forte impression et rien n'était mieux qu'une forte impression après une étape un peu dégradante pour faire oublier la chose. Les badauds reculèrent devant son apparition, pour ceux qui n'avaient pas déjà mis une distance de sécurité entre le batteur et eux, du fait de l'état de la mâchoire du type qui se tenait le menton. Rapière en main, l'assassin se retourna lentement vers son adversaire, se tenant prêt à toute éventualité. Si ce type voulait le cogner, il allait devoir faire mieux que ça, sans compter que l'assassin avait d'autres tours dans sa manche. Enfin, dans la manche qu'il lui restait.
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      J’étais à bout de souffle, mais lui, il faisait pas son fier non plus. Il était tout déformé, avec la tête au niveau des parties génitales, son corps se barrait dans tous les sens et il pouvait à peine bouger. A un moment, j’ai même cru qu’il allait me gerber dessus. En tout cas, j’ai même réussi à le foutre par terre, même si j’ai pas bien compris pourquoi. Après tout, je l’avais pas touché une seule fois, ce salopard. Mais à chaque fois que j’essayais, il se transformait en fumée et moi je me mangé une bonne bouffée d’air dégueulasse dans les poumons. Résultat, j’étais complètement à bout de souffle, en train de tousser à me décrocher les poumons. La tête me tournait et je dus prendre appui sur ma batte pour ne pas vaciller.

      Ça me faisait bizarre, je délirais légèrement, comme après un accès de fièvre. Je sentais mes yeux me piquer et les gens me regardaient bizarrement. L’autre continuait de me parler de fruit de fumée. Comme quoi c’était un logia, qu’il pouvait fumer et faire de la fumée. Comme si j’avais pas remarqué.

      -Mais tu vas pas me faire chier jusqu’à demain avec ta fumée ! Moi j’ai faim…

      Et c’était vrai, j’avais une fringalle de tous les diables. Et puis, bizarrement, la situation me faisait un peu rire. Vachement même. Je regardai le gars et me mit à rire à gorge déployée. Il était vraiment trop drôle avec sa capuche sur les épaules, sa barbe mal rasée et son bras qui manquait. Hey ! Mais oui ! Il lui manquait un bras ! C’était moi qui lui avait fait ça ? Mais oui, sûrement ! A force de le taper et de disperser sa fumée, je lui avais fait partir un bras ! Haha ! J’étais trop balèze. Il fallait absolument que je continue à le fracasser comme ça !

      -Mais… Il est passé où ?

      Je vis les regards des badauds qui étaient fixés derrière moi, voire même des doigts pointés dans mon dos. Et BIM, une violente douleur au milieu du dos ! Cet enfoiré s’était quasiment téléporté derrière moi pour me frapper par surprise. Je fus propulsé vers l’avant, n’ayant plus le moindre équilibre. Alors que j’allais m’éclater sur le sol, mon estomac gargouilla et cela me fit rire. Ce hoquet de rire me fit remonter un peu et mes pieds suivirent instinctivement. Titubant vers l’avant, je fis quelques mètres avant de me retrouver nez à nez avec l’homme-fumée.

      Il avait réussi à se retrouver au même endroit qu’au début. Comme si il avait pas bougé, sauf que cette fois il était de dos. Pas trop compris le principe, mais vu comment j’étais lancé, je pouvais pas m’arrêter. Avec mon élan, je lui mis un coup d’épaule, le traversa mollement et m’éclatai dans l’atelier du forgeron. Les épées valdinguèrent dans un fracas métallique qui m’explosa les tympans. En me tortillant, je parvins à éviter de me faire empaler par les lames qui retombèrent au sol et me relevai en me tenant avec douleur le coccyx. Mes yeux tombèrent alors sur le grand soufflet de la forge. La voilà, la solution ! Armé de ce grand soufflet, je me remis face à mon adversaire qui se recomposait.

      -Ha ouais ? Tu veux me fumer ? Et bien mon style va te souffler !

      Je me mis à activer l’instrument et la fumée qui composait son corps s’éloigna. Petit à petit, il disparaissait et bientôt, il ne resta plus qu’un gros nuage à l’endroit où il se trouvait précédemment. Lorsque son corps eut totalement disparu, je me retrouvai face à un mur où trônait une affiche. C’était une de ces affiches qui montrent les gens qui valent des sous. Son visage me rappelait vaguement quelqu’un, mais j’aurais pas su dire qui. Boarf, c’était pas le moment de se soucier de ça.
        Amusant. L'être ailé venait de lui passer à travers le corps, pendant que l'assassin le toisait de toute sa morgue. Un grand fracas s'ensuivit et Rafael esquissa un léger sourire. Il redécouvrait avec plaisir les avantages procurés par son fruit, en terrain propice à cela. Il en avait soupé des champs de bataille, soupé de ces combats incessants contre des types plus forts qui sortaient de leurs manches des milliers d'artifices destinés à le confondre. Il avait besoin de reprendre confiance, de se retrouver. Il était un des hommes les plus recherchés des blues, parmi la Révolution. La défaite était une chose inenvisageable pour lui. Fort heureusement, il ne se considérait pas vaincu tant qu'il respirait. Et vu le nombre de choses auxquelles il avait survécu, il serait victorieux pendant encore longtemps. Au jeu de la Révolution, on gagnait ou on mourrait. Il se retourna lentement, pensant que sa démonstration avait fait taire les revendications de cet énergumène. Le type ricanait pour un rien et semblait à peine conscient de ce qui l'entourait, comme s'il n'était entouré que de sa propre personne. Il agissait par folie pure, si ce n'était par inconscience, l'assassin n'aurait su trancher. Rafael rengaina son arme et masqua son bras mutilé sous sa cape. C'était déjà chose assez peu agréable à supporter, alors à montrer ... Mais s'il ne maîtrisait pas assez son fruit pour arriver à reproduire son membre disparu, il en avait bien d'autres utilités, prêtes à en faire voire de toutes les couleurs à ses ennemis. L'ange, puisqu'il se présentait ainsi, se rua alors sur le soufflet de la forge, tirant un léger rire de gorge à l'assassin. Celui-ci soupira en secouant la tête alors que son adversaire appuyait de toutes ses forces sur l'engin. Le souffle généré le frappa de plein fouet mais il n'en parut pas déstabilisé pour autant. Son image s'effaça peu à peu, comme si son corps n'était qu'un fantôme de cendres. La fumée s'étala aux pieds des passants, qui se tenaient les vêtements face au puissant vent de la forge. Mais fort de ses expériences, Rafael avait pensé depuis longtemps à palier à ses points faibles ...

        La fumée disparut un temps, mais face au souffle généré par l'étrange homme à la batte, elle sembla revenir petit à petit. D'une couleur bien plus sombre, elle semblait tenir face à la force du vent. Un pied se reforma alors, suivit rapidement par le reste de son corps. Son image se troubla une dernière fois avant de reprendre sa couleur. Un sourire victorieux se dessina alors sur les traits de l'assassin. Lorsqu'il avait été contacté par Mandrake à propos du projet "Ecran de fumée" pour couvrir l'assaut sur South Blue, il avait pensé à cette éventualité. Il savait que sa fumée possédait différents degrés de densité, témoignant une couleur plus ou moins prononcée en fonction de la grandeur de cette dernière. Il avait appris à maîtriser cela grâce à la préhension et à présent il ne faisait qu'étendre le phénomène. Chaque souffle faisait légèrement bouger sa substance mais la forte densité du nuage de fumée empêchait que celui-ci ne bouge trop, ce qui permettait à l'assassin de se rassembler en une fraction de seconde. Il paraissait ainsi résister admirablement au vent, et quiconque aurait essayé de le frapper à cet instant se serait littéralement englué dans ce miasme obscur qui émanait de lui. C'était ainsi qu'il capturait la majorité de ses proies, au sein d'un brouillard meurtrier. Il avança d'un pas, fronçant les sourcils sous l'effort demandé. S'il résistait sans peine au soufflet, déployer cette force était assez épuisant. C'était le prix demandé pour lutter contre le vent et les explosions. Tout ça avait commencé à partir de sa rencontre avec Sharp Jones, à vrai dire. Le jour où il avait compris où résidait la faiblesse physique de son fruit. Bien que depuis, il ait été confronté aux faiblesses pratiques des fruits du démon dans leur généralité : haki et kairouseki.

        "Ingénieux ... mais peine perdue : il y a longtemps que j'ai comblé mes lacunes l'ami."
        gronda Rafael, découvrant un sourire carnassier.

        Explosant de nouveau dans une gerbe de fumée, il éclata d'un rire à en faire frémir les plus téméraires. Un trait plus sombre de fumée s'échappa du brouillard ambiant, qui commençait à monter de plus en plus haut et s'engouffra dans la forge. Un poing émergea de ce faisceau couleur cendres. Le poing prit une forme plus effilée, s'allongeant en une lame grossière. Se recomposant à côté du soufflet, Rafael perfora le soufflet, privant son adversaire de son avantage de fortune. Même s'il avait pallié à cette lacune, mieux valait ne pas trop s'y exposer durablement. Il retira brutalement son bras droit des replis du soufflet détérioré et planta son regard océan dans les yeux de son adversaire. Il n'avait pas envie de devoir sortir l'artillerie lourde, mais s'il continuait à le pousser à bout, ça ne tarderait pas ... et il avait une nouvelle technique tout à fait disposée pour ce genre de traitement. Une technique qu'il n'avait pas encore eu le loisir de tester en conditions réelles, à vrai dire.
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        Haaaaaaa !!!!!! J’avais mal au bras et ce salaud continuait d’essayer de reprendre une forme humaine. Le soufflet était lourd et pour maintenir une cadence de soufflage, j’étais en train de cramer mes réserves d’énergie. Mais il n’y avait rien à faire, le souffle le ralentissait mais ne le faisait pas disparaître. C’était vraiment la première fois que je me faisais autant emmerder par un simple nuage. Et puis un nuage en forme d’humain, c’était du jamais vu ça !

        Je commençais vraiment à en avoir marre, j’étais en train de passer pour un con devant tout le monde là ! Le nuage se reforma petit à petit, malgré tous mes efforts, mais d’une couleur foncée, presque noire. Un nuage d’orage ça, ma petite dame, ça annonce rien de bon ! Tout le monde sait ça, il faut jamais aller se promener sur un nuage noir, c’est un coup à se prendre une décharge électrique dans les pieds ! Mon estomac se serra et je sentis la peur monter du fin fond de mes entrailles. Si ce mec était un nuage d’orage, il pouvait jeter des éclairs.

        Un gros morceau de sa substance me frôla et vint transpercer le soufflet qui se dégonfla dans un misérable « Poüet ! ». J’étais désarmé, face à la pire chose qui pouvait m’arriver. On m’en avait parlé depuis tout petit, tous les anges connaissaient la légende du jeteur d’éclair, le tyran qui tyrannisa tyranniquement Skypiea de façon tyrannique ! Il m’avait toujours fait peur, je m’étais persuadé que c’était juste une fable, mais il était là !

        Je lui jetai le reste inutilisable du soufflet à la tronche et me mit à courir dans tous les sens en hurlant.

        -HHHAAAAAA !!!! C’est Eneru !!!! Au secours ! Poussez-vous !

        Je me mis à bousculer tous les passants, les jetant contre la réincarnation d’Eneru pour le ralentir. Il était hors de question que je reste une minute de plus en présence de celui qui était à l’origine du « grand cratère » sur la place principale de Skypiea. Ce mec était un monstre, un Dieu ! Je ne pouvais pas lutter !

        A force de bousculer tout le monde, je finis par me prendre un pain dans la gueule d’un mec un peu plus balèze que les autres. Je fis deux tours sur moi-même et me cognai face contre le mur de brique. Je rouvris les yeux et vis que je me tenais face à face avec mon ennemi. Lâchant un cri de peur, je reculai vivement et me rendis compte que ce n’était que l’affiche de tout à l’heure. Hey ! Mais c’était lui ! Je savais bien que je l’avais déjà vu ! Je lu le nom.

        -R…Ra…Rafael… Rafaelo. Di. Ao… Non, Au… di…tore. Rafaelo Di Auditore ! Mais t’es pas du tout Eneru ! T’es qu’un pauvre imposteur ! Tu vas voir un peu de quel bois je me chauffe ! Swinging Bullet !

        Je pris une balle de ma cartouchière, soulagé de savoir que j’affrontais un simple péquenaud. Les nuages, ça me connaissait ! Je savais mieux que personne disperser un nuage ! Je lançai la balle en l’air, la frappai de ma batte de toutes mes forces de façon à la faire tourner sur elle-même à très très grande vitesse, puis la refrappai une seconde fois. La balle fonça vers l’ennemi et se planta dans son ventre. La rotation de la balle faisait l’effet d’un véritable ventilateur et la densité de la fumée l’empêchait de le traverser complètement.

        Peut-être que si le souffle venait directement de l’intérieur, ce serait plus efficace. En tout cas, elle était pas prête de s’arrêter de tourner celle-là !

        -Allez! Envoie là ton artillerie lourde! Hahaha!
          Un sourcil s'arqua sur l'arcade de l'assassin. Il resta quelques secondes interdit, pantois même. Son adversaire fuyait en déblatérant des propos incohérents. Jamais ses entrées en scène n'avaient eu pareil résultat. S'améliorait-il, ou il affrontait un fêlé ? La seconde solution semblait la plus logique ... mais il préférait quand même la première. Il esquiva d'un pas les restes du soufflet et haussa les épaules à l'attention de la foule qui murmurait son incompréhension. C'était perturbant. Enfin, on ne pouvait pas s'enfuir d'un combat comme ça ! C'était un manque cruel de savoir-vivre. Un type dans la foule répondit en haussant les épaules, lui aussi, puis écrasa son poing dans le visage de l'adversaire de Rafael, qui percuta le mur avec douleur. L'assassin profita du répit pour enjamber le muret de la forge et se remit en visu de son adversaire. Ce dernier semblait comme interdit, stoppé net par le mur d'affiches. Rafael fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'il venait de comprendre ? Il articula péniblement son nom, révélant à l'assemblée ce qu'ils savaient déjà, pour la plupart. Etonnant, d'ailleurs, que la Marine ne se soit pas encore rameutée. Ou le temps de se rassembler en masse ... Peu importait. Rafael observa dans sa main indemne le gant qu'il venait de subtiliser à l'intérieur de la forge. Un gantelet d'arme impeccable, rattaché à une armure aux allures menaçantes, digne d'un des grands Cavaliers noirs. Qui maniait encore ça, de nos jours ? Bah, il s'en moquait. Il glissa sa main de fumée dans le gantelet et l'actionna avec précaution, pendant que son adversaire commençait à comprendre ce qu'il se passait.

          Il le regarda saisir sa batte, de nouveau. Ne comprenait-il donc rien ? Rafael soupira et renforça la densité de son fruit, tout en faisant cliqueter les jointures de son nouveau gant. Voilà qui lui siérait à merveille, histoire de masquer son membre mutilé. Il ne savait pas ce que signifiait le 'Eneru' que criait l'ange à tout bout de champ, et il s'en moquait un peu à vrai dire. Il avait ce pour quoi il était venu ici, le temps d'un petit voyage, et espérait ne pas perdre plus de temps que ça. Il était sensé avoir disparu suite à l'attaque du QG de South Blue, mieux valait que la Marine ne soit pas au courant que la Révolution traînait pas ici. L'assassin soupira en regardant son adversaire lancer sa balle en l'air et reculer sa batte.

          "Quand vas-tu comprendre que tes attaques ne ..."
          lui fit-il, las de ses efforts, lorsque le projectile vint le cueillir au creux de la poitrine.

          La balle creusa son torse, grâce à la vitesse de sa rotation, mais son avancée fut stoppée au milieu de son être. Creusant de plus en plus l'assassin, elle commença à disperser quelque peu la fumée, bloquée par la densité de cette dernière. Rafael en eut le souffle coupé, et glissa une main tremblante vers le trou creusé dans sa poitrine. Le soufflé généré commença à faire disparaître ses doigts et il chancela. L'effort que cela lui coûtait de maintenir cet état était démesuré. Puis, l'idée la plus logique au monde lui traversa l'esprit. Il relâcha ses efforts et redevint intangible. La balle fusa alors plus loin et alla percuter trois personnes dans la foule. Rafael reprit sa forme, essoufflé, un genou à terre. Il posa la main sur son torse recomposé et darda un regard incendiaire sur l'impudent qui avait osé le faire flancher un instant. Il se releva et recula d'un pas. Les choses sérieuses commençaient. Et il allait le fumer. Encore.

          "Imbécile ... il va falloir que je fasse rentrer les choses avec un peu plus de démesure pour être sûr que ça reste dans ton crâne de piaf." grogna-t-il, levant la main gauche au dessus de son épaule.

          La fumée éparpillée commença alors à revenir vers lui, formant une légère boule dans le creux de sa main. Le flux, tout d'abord léger, s'intensifia au fur et à mesure des secondes. Un sourire mauvais s'empara des lèvres de l'assassin.

          "De l'artillerie lourde ... en veux-tu, en voilà ."
          poursuivit-il, écartant sa main droite, la plaçant à hauteur de hanche.

          Le même phénomène se produisit alors, gagnant petit à petit en force. La zone fut alors vidée de la fumée qui avait envahit la forge et les alentours. L'assassin ferma les poings, puis écarta les bras en plus grand, avant de se ramasser légèrement.

          "Caaaaaa ..." commença-t-il, de la fumée s'exhalant de son corps.

          La foule recula d'un pas, l'air sembla pulser un instant autour de l'assassin. Nul n'avait déjà vu cette technique. Il en avait eu l'idée en faisant face à un géant, il y avait bien longtemps de cela. Obligé de compenser la force de ce dernier en grossissant la taille de ses bras par l'utilisation de son fruit. Il avait alors pris conscience de l'étendue des choses qu'il pouvait faire. Il avait réservé cette attaque dans un but essentiellement destructeur et démonstratif. Le temps était venu de leur montrer à tous l'étendue de sa force !

          " ... Mééééééé ..." continua l'assassin, générant de plus en plus de fumée.

          Il rassembla alors ses mains du côté de sa hanche droite. Une petite boule de fumée était à présent visible entre ses doigts. Elle semblait s'y concentrer, laissant de temps à autre échapper quelques volutes. Un bruit sourd s'échappa alors de l'assassin, engendré par la vitesse de rotation de la fumée entre ses mains - non, ce n'étaient pas ses intestins. Ses pupilles prirent soudain une teinte grisâtre. C'était là son attaque ultime, et son corps devait fournir la plupart de l'énergie nécessaire à l'attaque. Ses capacités passives avaient tendance à se relâcher en premier et il perdait ainsi légèrement consistance. Et tout le monde savait que sa transformation commençait par le changement de couleur de ses pupilles.

          " ... Aaaaaaaa ..." poursuivit-il, ramenant ses mains derrière sa hanche.

          La boule de fumée gagna soudain en taille et Rafael fut obligé d'écarter les mains pour pouvoir la contenir. Un léger vent commença à faire bouger ses vêtements, ajoutant un peu d'emphase. Son sourire s'étira, tandis que la fumée commençait à pulser de plus en plus régulièrement autour de lui. Comme une sorte d'aura d'énergie sortie d'un quelconque manga.

          " ... Méééééé ..." maintint Rafael, suant à grosses gouttes sous l'effort demandé.

          Concentrer autant de fumée dans un si petit espace était chose ardue, mais même si cela lui coûtait une grande partie des ses forces, il devait tenir bon, et faire entrer la leçon dans le crâne de cet indolent ! Il prit une profonde inspiration et gonfla ses muscles. La phase suivante était cruciale !

          " ... Aaaaaaaah !!!" termina-t-il, ramenant ses deux mains vers l'avant.

          Il colla ses deux poignets, visant avec précaution son adversaire. La boule de fumée s'échappa alors de ses mains et gagna une taille incroyable. Elle fracassa le sol sur son passage, y traçant un large sillon et alla se perdre dans le port, creusant les bâtisses d'un large trou. Aussi large que les poings réunis d'un géant, le coup en semblait tout autant meurtrier : un rayon de fumée dévastateur et contondant - en lieu et place de désintégrateur. La foule s'écarta sous le trajet de l'attaque, l'assassin ayant relevé les mains au dernier moment pour éviter de toucher le public. Un homme, cependant, fut frôlé par le tir et envoyé à terre, sonné. Le silence se fit soudain dans le port, et même les mouettes se turent. Seul le vacarme du bois se fracassant et des cris alarmés retentirent. Rafael baissa alors les bras, soupirant sous l'effort que son attaque lui avait demandé. Il posa sa main au gant de fer sur l'établis de la forge et s'essuya la sueur qui maculait son front de l'autre. Pfiou. Au moins, l'autre avait son compte maintenant. Du moins, il l'espérait ...
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          Bwéhéhé ! Il avait pas trop apprécié ma balle le petit nuage ! Elle était restée pendant quelques secondes à le défoncer avant de finir par passer au travers pour shooter la tête de trois passants. C’était fou cette façon qu’avaient les humains de rester là, à regarder sans rien faire, attendant simplement de se faire éclater. Parce que concrètement, soit tu as peur et tu te casses, soit tu rentres dans la baston. Rester là, en spectateur, c’était inutile et dangereux. Face à un nuage aussi noir que celui-là, un coup de foudre est vite arrivé ! Et pas celui des contes fées ! En tout cas, si c’était vraiment un nuage, j’allais le faire pleuvoir !

          Il avait un genou au sol et commençait à fatiguer. Moi aussi, mais ma fierté m’empêchait de le montrer. Je me contentais donc simplement de respirer fort et de transpirer l’équivalent d’une petite bassine par minute. A part ça, ma fatigue était indiscernable. Le fameux Rafaelo se releva et se mit dans une position très étrange. C’était bizarre, on avait l’impression qu‘il aspirait toute la crasse, les poussières et autres saletés des alentours. Je vis de la poussière se détacher de ma veste pour aller se coller à lui et pénétrer en lui comme pour le grossir. Cool, ça me fera ça de moins à laver !

          "Caaaaaa ..."

          Qua ? Mince, il se préparait à me lancer une attaque assez puissante ! Je sentais que cette énergie qu’il dégageait ne présageait rien de bon ! La caméra se fixait sur moi, puis zoomait sur mes yeux ébahit. Le public commençait à se disperser, criant et se bousculant pour évacuer la place le plus rapidement possible. De mon coté, je ne bougeais pas. Pourtant, il avait parlé d’artillerie lourde, il aurait été plus sage pour moi de me mettre à l’abri.

          " ... Mééééééé ..."

          Mé ? Mais quoi ? Et pourquoi il criait comme ça ? Une petite boule se forma au creux de ses mains qu’il avait placé au niveau de sa hanche. Celle-ci tournoyait à une vitesse folle, aspirant tout ce qui se trouvait aux alentours. Pourtant, elle ne grossissait pas, elle se concentrait, devenant de plus en plus foncée. Même s’il ne s’agissait que d’air et de poussière, nul doute que cela aurait piquotté un peu de mettre son doigt au milieu. Enfin, je dis ça, j’en sais rien, j’ai pas essayé. La foule avait quasiment déserté la place, fuyant enfin devant ce combat qui les dépassait de loin. Pourtant, pas de traces de la Marine. C’était bizarre, ces mecs en blanc étaient toujours là pour m’emmerder d’habitude quand j’essayais de tabasser quelqu’un. Mais là, rien. En attendant, je n’avais toujours pas bougé. La caméra se fixa sur Rafaelo qui se mit à crier.

          " ... Aaaaaaaa ..."

          Bon sang, mais qu’est ce qui lui arrivait à la fin ? Il commençait vraiment à me faire flipper léger. Son cri se poursuivit pendant plusieurs secondes qui me parurent durer une éternité. Le sol se mit à vibrer légèrement, les cailloux se mettant à léviter tout autour de lui, ce que la caméra ne manqua pas de souligner par un « grand angle ». La boule avait fortement grossit, dépassant largement le diamètre d’une bonne pastèque bien mûre du marché de Kage Berg ! Aucun doute que si je me le prenais, ça allait faire plutôt bobo. Pour autant, je ne fis pas un pas de coté, me contentant de maugréer et de rester effaré devant cette technique inconnue.

          " ... Méééééé ..."

          Là, la tension était vraiment palpable, tout l’air semblait résonner au rythme des palpitations de la boule de nuage qui ne s’arrêtait pas de grossir en tourbillonnant comme une tarée ! La caméra faisait des allers retours entre moi et Rafaelo, soulignant le regard déterminé du mec-nuage et mon regard intrigué et un peu apeuré. Les va et vient se firent de plus en plus rapide, se stoppant pile au moment où je sentais la nausée monter en moi. La puissance de la technique était à son paroxysme, ça menaçait de donner un sacré orage ce nuage tout noir ! Mon instinct de survie me dit de me barrer et je fis un pas sur le coté, mais il était trop tard ! Ce filou m’avait pris au dépourvu !

          " ... Aaaaaaaah !!!"

          Collant ses deux poignets ensemble, il me lança la boule dessus ! Cette technique était diablement trop rapide ! Une colonne de nuage se rua vers moi en ligne droite, dégageant les rares passants qui avaient eu les coui***lles de rester pour assister à l’affrontement. Le sol se fissurait sur le passage de la fumée et je n’eus que le temps de placer ma batte devant moi pour me protéger. Mon impact dial absorba une partie de la violence du choc, mais sa capacité de stockage fut vite dépassée et je me pris le reste de la frappe, avec en plus, ma batte dans la tête en prime. Bon sang, j’aurais du l’éviter ! Je le savais pourtant…

          -ZZ….ZZZUUUUTTTT !!!!

          La fumée environnante était tellement dense que je ne voyais plus rien. J’étais au sol et j’avais mal partout. Bordel, il m’avait pas loupé ce con ! Me redressant sur un coude, je regardai vers l’atelier. Après quelques secondes, je finis par distinguer la silhouette de cet enfoiré. Il me tournait le dos, pensant sûrement que j’étais mort ! Pas encore mon gaillard ! Je pris une balle de ma cartouchière et la lui lançai sur la tête. La balle rebondit dans un petit « poc ! » et je me rallongeai rapidement, faignant d’être mort.

          °°Hihihi ! J’ai eu le dernier coup !°°

          Les yeux fermés, la joue contre la pierre, je tentai de ne pas me faire remarquer. J’étais vraiment out, là… Punaise, mais pourquoi j'ai pas pensé à l'esquiver?
            L'assassin posa une genou à terre, soufflant comme un beau diable. Il sépara ses mains et contempla la scène désastreuse qui lui faisait face. Les rares civils touchés étaient à peine secoué, ce qui lui tira un soupir de soulagement. Emporté par la colère, il avait usé de ce coup sans la maîtrise totale à laquelle il se devait, mais le but n'était que de donner une leçon à cet impudent, pas de le tuer : il était 'innocent', après tout. Posant une main au sol, Rafael parcourut la scène du regard. La fumée trônait partout sur le port, et l'atelier du forgeron était bien endommagé. De plus il était maculé de sueur et tremblait légèrement, à tel point qu'il redoutait de flancher en se relevant. Prenant son courage à deux mains, il inspira profondément puis se releva, se tenant au mur. Il lui fallut quelques secondes pour rassembler ses esprits, puis il fouilla dans ses frusques pour en tirer une bourse replète. Il se faufila dans l'établi du forgeron et la déposa au creux de ses outils, peut-être cela compenserait un peu les dégâts occasionnés par leur bataille ? Son but premier n'était pas de mettre à sac les établis des artisans, mais là, et bien cela faisait partie des dommages collatéraux. Le gantelet et le soufflet, ainsi que la devanture, seraient ainsi compensés.

            Soudain, une balle le frappa, ou plutôt le toucha, sur l'arrière du crâne. Elle rebondit avec un 'poc' sonore puis alla se perdre dans l'étal. Se retournant, l'assassin vit l'homme qu'il avait mis à terre jouer au mort. Il secoua la tête, puis ramassa la balle avant de se diriger vers la silhouette de l'ange. Il passa juste à côté de lui, sans s'arrêter. Autant lui laisser ça. Il glissa l'objet dans sa poche et s'avança vers le corps d'un des types que son attaque avait frôlé. Il s'accroupit à côté, faisant fuir le gamin qui lui tirait la chemise. Pas évident de jouer les bons samaritains lorsqu'on venait de faire frémir une foule entière. Il fit signe à l'enfant de s'approcher, tout en touchant la carotide du civil. Il vivait, et ne s'en tirerait qu'avec un bon mal de crâne. Tant mieux. Il sortit la balle de sa poche et l'envoya dans les mains du gamin.


            "Ne t'inquiète pas, petit. Personne n'est blessé, et ton papa fait juste un gros dodo." fit l'assassin, plein de bonnes intentions.

            "C'est pas mon papaaa." le reprit le gosse, la morve au nez.

            "Heu ... oui. Bref. Et le type allongé là-bas, tu pourras lui trouver un endroit où dormir et un repas pour ce soir ? Il risque de mettre du temps à émerger complètement." lui demanda Rafael, lui envoyant trois pièces.

            L'enfant lâcha la balle et perdit aussi tôt son gros chagrin en attrapant les berries. L'assassin resta perplexe quant au fait que le gosse était la meilleure personne à qui confier cette tâche, mais c'était nécessaire. Il entendait au loin les sifflets de la marine - il était temps. Ce qui voulait dire qu'ils n'allaient pas tarder à rappliquer. Ils chercheraient un responsable à tout ça, et cuisinerait le type allongé pour le savoir. Autant éviter que ce dernier n'en raconte trop à son sujet, déjà que la populace en avait vu pas mal. Et puis il lui avait fourni un bel affrontement, pour un type n'ayant ni fruit du démon, ni haki donc c'était la meilleure chose qu'il pouvait faire pour lui. Rafael ne lâcha pas d'argent pour les civils qu'il avait malencontreusement assommé, il n'était pas assez riche pour tout cela. Il ne fallait pas oublier que la Révolution n'était pas une chose qui rapportait beaucoup, en effet.

            L'assassin se releva et tourna les talons, marchant en direction des ruelles sombres qui s'éloignaient du port. Faire couler le sang était inutile, autant disparaître en douceur et laisser la Marine s'inquiéter le temps qu'il prenne un autre navire en destination du large. Il lui faudrait au moins une bonne nuit de repos pour reprendre assez de forces pour réutiliser ses pouvoirs. Et il connaissait assez de repaires de ripoux pour y passer une nuit au calme. Auberges mal famées et repas crasseux. La Révolution ne payait pas, on ne vous le dira jamais assez.
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