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Bon, on n'a pas été terribles, mais on va peut-être pouvoir se rattraper


Ce qui s'est passé juste avant

Suite à l’arrivée de son équipage sur l’île de Drum, Ange a été envoyé à la tête d’un petit groupe d’éclaireurs, avec pour but de se renseigner sur la situation de l’île et d’atteindre le château. Avec la tombée de la nuit, ils se font attaquer en même temps qu'un petit groupe de révolutionnaires par une meute de lapins carnivores, et s’échappent après un rapide combat en compagnie des survivants révolutionnaires, dont ils se font passer pour leurs camarades en retour de patrouille. En fuyant dans les galeries, ils font la rencontre d’Ylvikel Strauer, un médecin en vadrouille qui se joint à leur groupe. Ils sont finalement retrouvés par Rafaelo di Auditore, qui croit avoir affaire aux véritables révolutionnaires disparus.
Alors qu’ils sortent un peu précipitamment des souterrains, les pirates tombent dans une rivière. A cause de la malédiction de son fruit du démon, Ange coule à pic et est porté disparu. Pendant ce temps, Rafaelo démasque les pirates, et les massacre, à l’exception de Juusei qu’il capture, et d’Ylvikel qui s’échappe.

***

Dans un pays où bon nombre d’animaux semblent atteints de gigantisme, il n’est pas surprennent de retrouver, au milieu des lapins géants des ours géants, et des hippopotames poilus géants, des poissons géants.
Nous nous intéressons à l’un d’entre eux. C’est un saumon de belle taille, même pour ses congénères de l’île, et avec ses trois mètres de long la bête aurait fait la joie de n’importe pêcheur qui se respecte ! Si celui-ci avait une canne à pêche assez solide, bien sûr.

Notre saumon (inutile de lui donner un nom : tout le monde s’en fiche des noms des poissons. Non ? Eh bien moi je m’en fiche, en tout cas), suivait le courant d’une des rivières glacées qui descendent de la montagne. La gueule grande ouverte, il raclait le fond en quête de nourriture. A la place de son menu habituel, il avala une forme sombre et allongée, qui dérivait lentement en trainant dans la vase.
Constatant que sa prise était trop lourde, le cerveau du poisson lui fit savoir que ce serait peut-être une bonne idée de s’en débarrasser. Machin le poisson commença donc à agiter sa tête dans tous les sens, mais la chose était déjà à moitié rentrée dans son gosier, et tenait bon ! Alourdi par sa charge, le saumon continua de dériver tout en agitant la mâchoire.

Puisque nous parlions de pêcheur qui se respecte, celui-ci se trouvait justement à quelques mètres en aval. Là, à la surface, pêchait Boniface, l’ours randonneur. Grand, blanc, poilu, avec un piolet posé à côté de lui, il avait tout de l’ours randonneur classique. Mais celui-ci, avec son œil avisé et son coup de griffe rapide, était particulièrement doué pour pêcher. Lorsque l’énorme saumon passa à sa portée, l’ours projeta sa grosse patte griffue, toucha le poisson, et l’envoya d’un revers sur la rive, ou la pauvre bête se mit à frétiller lamentablement. Boniface mit tout de suite fin à ses souffrances d’un coup sec sur la tête. C’est alors que l’ours remarqua la paire de jambes qui dépassaient de la gueule de sa proie.

***

Tiens, on dirait qu’il n’y a plus d’eau.

Ça serait quand même plus pratique pour vérifier si tu pouvais ouvrir les yeux.

Dis, tu écoutes quand tu penses ?

Bon, forcément, avec de l’eau plein les poumons…


***

Boniface souleva le saumon par la queue, et le secoua. Ce qui en tomba ressemblait à un humain. Un humain tout trempé. Et assez moche aussi. Quoique comme tous les humains en fait. Mais celui-ci avait de jolies dents. Et des cheveux… bizarres.
Comme tout ours randonneur digne de ce nom, le nôtre obéissait aux règles de savoir-vivre des montagnards. Entre autres, ces règles stipulaient qu’on ne pouvait pas décemment laisser un être vivant mourir sans essayer de l’aider. Sauf s’il était notre proie, bien sûr. Après un instant de réflexion, sans quitter l’air tranquille que, comme tous ses congénères, il affichait en permanence, Boniface commença à effectuer des mouvements de réanimation sur le corps de l’humain.

Quelques litres d’eau dégurgités plus tard, Ange Del Flo reprenait connaissance.

Ah, enfin ! ‘Pas qu’on s’ennuie, mais…
Il fait trop froid, et j’ai l’impression de ne plus sentir mes extrémités. Je ne dois pas être au paradis.
Il y a peu de chances. D’ailleurs, il n’y a surement pas de neige, là-bas. Hm, tu devrais quand même vérifier si tes jambes sont là.
Euh… je… je crois.
Et, dis, tu devrais aussi essayer de savoir pourquoi tu n’es plus en train de te noyer.
Je me noyais ? Ah, ça explique pourquoi je suis tout mouillé, et je ne me souviens plus de rien !
Tout à fait. Sauf que normalement, tu aurais dû couler comme une vieille pierre, et rester au fond.
Ah. Et ça n’a pas été le cas, donc…
Bien sur que non, crétin ! Sinon, tu serais en train de respirer de l’eau. On dirait quel quelqu’un t’as tiré de la rivière. Ou… quelque chose.
Hum… finalement, je crois que je vais garder les yeux fermés !
Ce n’est pas ça qui empêchera ton "sauveteur" de te faire quoi que ce soit, tu le sais, ça ?
Bon, bon… mais juste un petit coup d’œil, alors.


Le sauvage entrouvrit les yeux. Debout devant lui, le pelage banc comme la neige qui l’entourait, se détachant dans le ciel du petit matin, se tenait un immense ours. Le cambrioleur faillit s’étrangler de terreur. D’un sursaut, il se recroquevilla sur lui-même. Sans quitter les yeux, il porta ses mains à sa ceinture pour y prendre ses dagues. Malheur ! Elles n’y étaient plus ! Sans doute étaient-elles tombées pendant qu’il dérivait dans la rivière. Quant à son pistolet, il avait pris l’eau, et devait être inutilisable.

***

Ce qui intrigua Ange, c’était que tandis qu’il paniquait, misérablement recroquevillé dans la neige, l’ours géant ne bronchait pas. Il se contentait de le dévisager avec un regard sans émotion. Il ne donnait même pas au pirate l’impression d’être une proie sur le point d’être dévorée par son prédateur ; il avait la sensation d’être aussi peu intéressant pour lui qu’un misérable flocon de neige comme il y en avait une infinité sur l’île !
Soudain, l’ours inclina le buste. Imaginant que la bête se penchait pour le manger, le sauvage eut un mouvement de recul, et s’apprêta à hurler ; pourtant, l’autre n’en fit rien, se contentant de le fixer avec insistance, toujours penché.

Il attend quelque chose, on dirait.
Du genre… que je lui dise si je suis meilleur cru, ou avec de l’oignon ? Ou que j’essaie de lui faire croire que je ne suis pas comestible ?
De l’humain à l’oignon ?! Quelle drôle d’idée ! Non, tant qu’à faire, essaie de ne pas lui faire penser que tu pourrais faire partie de son menu.
Bah… je m’échappe alors ? Ou… je le remercie ?
Oui, par exemple. Ça n’a pas l’air trop mal comme idée.


- Hum ! Euh… Je… a….atchoum ! Je… m-merci.

Pas de réaction.

- … Merci…. monsieur l’ours ?

Toujours pas de réaction.

Il me comprend, ou pas ?
Essayes un sourire, des fois que ça marche…
Tu crois que ça sait reconnaitre un sourire, les animaux ?
Eh bien tu nous diras ça !
Bon… je vais essayer.


En dépit du magnifique sourire d’Ange, il n’y eut aucun signe encourageant de la part de l’ours. Celui-ci commença même à montrer des signes d’impatience.

Argh, je ne sais pas trop ce que je suis sensé faire, mais je la sens mal cette histoire !
Tu pourrais… lui offrir un cadeau ? Pour le remercier.
Mais je n’ai rien à lui donner !
Refile-lui ton pistolet mouillé, ou ta veste. Ou n’importe quoi ! C’est l’intention qui compte !
Mais…
Et inclines-toi bien bas pour le faire, ça fera meilleur effet.
Et…et s’il en profitait pour me flanquer un coup de patte ?
Tant pis !
Ce n’est qu’un animal, il risque de ne pas comprendre !
Un animal avec un piolet, et qui vient probablement de te sauver ! Alors exécution !


Tout en tenant son vieux pistolet mouillé à deux mains, à la manière d’un présent, Ange posa un genou à terre. Tout en éternuant et en reniflant, il s’inclina avec appréhension. Il s’attendait à ce que, d’un instant à l’autre l’ours approche sa patte ; pour prendre le "cadeau",… ou pour l’assommer ?
Boniface n’en fit rien. De son point de vue, le simulacre d’inclinaison du sauvage avait fait office de salut. Les règles de politesse étant respectées, il pouvait retourner à ses affaires. L’ours randonneur tourna le dos au pirate, empoigna le saumon géant, le jeta sur son épaule, ramassa son piolet, et passa son chemin.

Ange lâcha un "aargh" ébahi. Il resta planté un long moment dans la neige, l’esprit dans le vague, à tousser et à renifler, sans vraiment comprendre ce qui venait d’arriver. Au bout d’un moment, il finirait bien par se dire qu’il aurait peut-être intérêt à se bouger d’ici.
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« Sapin, sapin, sapin, pin, sapin, sapin … »

Cela faisait un bon moment qu'il marchait maintenant. Et toujours le même paysage à perte de vue, des sapins, quelques pins et de la neige. Beaucoup de neige … Où était-il ? Dans quelle galère venait-il de se fourrer ? Il n’en avait aucune idée. Mais au moins, il savait pourquoi il était là. C'était la faute de ce smoke-man ! Et de ces lapins. Et aussi de la sienne, mais ça, il ne préférait pas y penser. Pourtant, lui il voulait aider. Certes, il a des manières plutôt spéciales, mais c'est ce qui fait son charme. Hum, ou pas …. En tout cas, il s'était retrouvé dans un beau pétrin. Heureusement qu'il avait un but. Quelque chose afin de ne pas le déprimer et le faire aller de l'avant : les vingt de renoms . Ils se trouvaient là dans le château. Ce qui séparait la connaissance de l'ignorance était une simple montagne et … beaucoup de neige. D'un pas décidé, il s’élança dans cette direction tout en se motivant.

« Vive la neige, vive la neige d'hiver ! »

Ok, ok, la chanson est ridicule, mais que voulez-vous ? Il faut bien se motiver et des fois la motivation passe par des chansons débiles. Si, si je vous assure. Quoi qu'il en soit, Ylvikel fredonnait cet air simplet quand tout à coup, il aperçut au loin une silhouette imposante. Il s'approcha lentement mais sûrement vers cette dernière. Qu'elle ne fut pas sa stupéfaction quand il vit un ours géant. Visiblement, ce dernier regardait un truc, mais quoi ? N'écoutant que son courage ou plutôt sa curiosité, Ylvikel se pencha. Ce fut là qu'il vit Mercredi-après-midi. Le pauvre ! Il allait passer un sale quart d'heure. Il joignit ses mains et regarda vers le ciel. Puis dit en chuchotant :

« Paix à son âme. »

Voilà, il venait de prier pour son salut. Maintenant, il devait se mettre en route. Il avait perdu assez de temps entre les lapins, les ours et les galeries. Ylvikel sortit de sa cachette et ferma les yeux pour ne pas regarder le pauvre corps de mercredi-après-midi en lambeau. Mais durant sa petite marche en terre inconnue, il trébucha sur quelque chose et tomba la tête la première par terre. Il ouvrit les yeux et se releva furieux.

« Bordel ! Qui laisse traîner ses pieds par terre ? Franchement, on se croit ou là ?? 
Des pieds ? »


Il arrêta aussitôt sa jérémiade et prit un air désemparé. C'était certainement les restes de mercredi. Lui qui ne voulait pas regarder, c'était raté. Il releva son regard vers le tronc de l'homme. Il s'attendait à voir un corps mutilé et déchiqueté. Une flaque de sang importante et les organes vitaux de partout. Mais rien. Il n'y avait rien. Il avait survécu comme par miracle. Il se mit au niveau de mercredi et le toucha de son doigt.

« Mercredi, t'es vivant ? »

Son doigt s'enfonça lentement dans le bide de mercredi. Eh bien, eh bien, il mangeait bien lui. Un petit sourire apparut sur le visage d'Ylvikel. Son camarade ouvrit alors les yeux et le fixa. Il était vraiment en vie. Ylvikel s'assit en tailleur à côté de lui et le fixa.

« Je sais que tu n'es pas un révolutionnaire. Tu dois être un pirate, tout comme moi. Enfin, je ne le suis pas encore, car je n'ai pas d'équipage. Mais je ne perds pas espoir. Par contre, des camarades se sont fait buter et Juusei s'est fait capturer par smoke-man. Sinon comment t'as survécu toi ? »

Les yeux tout émerveillés, Ylvikel attendait une réaction de mercredi. Et une chose était sure, c'est que sa réponse allait être intéressante. Comment avait-il survécu à l'ours randonneur ? Il espérait qu'une chose, que ce ne soit pas une connerie dans le genre : je lui ai donné un bonbon ou je lui ai dit merci.
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Ange avait du perdre connaissance ; certainement. Sinon, il n’aurait pas pu se faire réveiller par un doigt sournoisement enfoncé dans le creux de son ventre par Ylvikel.
Comme il n’avait pas pu se sécher, tous ses vêtements mais aussi ses cheveux avaient commencé à geler, les recouvrant d’une pellicule blanche qui les rendait aussi durs que du carton. Le sauvage eut toutes les peines du mode à tourner son cou raidi et ankylosé, pour dévisager son… peut-être pas son "sauveur", mais au moins son "réveilleur". Et il eut encore d’avantage de mal encore à ouvrir la bouche.

- B…Barbie ? C’est toi ?

Bien sûr que c’est lui, abruti ! Tu as rencontré beaucoup de monde sur l’île avec une tête pareille ?
Bah… tous les habitants de l’île se ressemblent peut-être ?
Arrêtes de raconter des bêtises !
N’empêche, qu’il soit venu me chercher exprès, ça fait vraiment plaisir.


L’homme aux cheveux blonds avait une drôle d’allure, recouvert d’une peau de bête apparemment fraîchement dépecée pour remplacer ses vêtements humides. Sa tenue contrastait violemment avec son visage de charmeur –ou de poupée pour fille, selon le point de vue-, mais le cambrioleur commençait à se demander si elle ne correspondait pas mieux à son caractère, car pour ce qu’il avait pu en voir le médecin avait tout de même de sérieuses tendances psychopathes !

***

Au fur et à mesure du récit de son interlocuteur, lui expliquant ce qu’il était advenu du reste du groupe, le visage d’Ange pâlit. Enfin aurait pâli si ça avait été possible, vu la couleur de départ. S’il n’avait pas déjà été allongé, il aurait sans doute même ressenti le besoin de s’assoir.

Attends,… qu’est-ce qu’il raconte ?! Tous les gars sont morts ?!
Mais pourtant,… je ne comprends pas : on avait un super déguisement !
Apparemment, ça n’a pas suffi à berner l’homme-fumée.
Ça craint ! C… c’est… Je… Qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter à Satoshi pour expliquer ça ?!
La vérité. Enfin peut-être. On verra. Ce n’est pas le plus important. Allons dans l’ordre : il faut d’abord régler le cas d’Ylvl…Ykliv… de Barbie.
Je sais : je le remercie de m’avoir réveillé, et après je file d’ici.
Non ! Tu ne vas pas faire ça car 1) c’est un médecin, 2) un pirate, et 3) vous êtes à peu près dans la même galère car vous êtes tous les deux perdus au milieu de nulle part, avec de la neige, des montagnes, et des ennemis partout ; et 4) vous vous rendez tous les deux au château.
Hein ?! Au château ?!! Mais surement pas !
Ben tiens… on verra ça… commence-donc par lui raconter une histoire pas trop naze pour expliquer comment tu es arrivé ici.
Par exemple, je lui dis que l’ours m’a repêché, mais qu’en fait ils ne sont pas méchants, et qu’il faut juste les saluer et ils partent ?
Surement pas, idiot ! Déjà que ta réputation ne doit pas voler haut…
Bah… je raconte quoi alors ?
Invente une histoire ! Mais héroïque de préférence !


- Comment j’ai survécu ? Hum ! Euh… ça n’a pas été facile…
Une idée, une idée, vite !
Ça commence mal.

- En fait,… comme tu as pu le voir, je ne sais pas nager. Ou plutôt, je ne peux plus depuis que j’ai mangé un fruit du démon.
Là, c’est le moment de faire un petit sourire mystique et de prendre un air avantageux.
Euh… ok.

- Et donc, -ahem-, c’est l’ours qui m’a repêché, pour… pour me manger. Sauf que j’ai repris conaissance à temps, et qu’on s’est battus. Ça n’était pas évident car je n’avais pas d’armes, et on a lutté durement, avec acharnement, et tout ça tout ça, mais… mais j’ai réussi à le faire tomber dans la rivière !

Ange jeta un œil aux alentours, mais la silhouette de l’ours n’y apparaissait nulle part. Tant mieux. Il ignorait s’il était réellement capable de terrasser un ours randonneur, mais il ne tenait pas à vérifier ! Et si l’ours pêcheur trainait encore dans le coin, cela compromettrait son alibi !

Et maintenant, je fais quoi ? Je retourne au bateau ?
Tu ne peux pas rentrer comme ça, en ayant perdu tout ton groupe et sans avoir terminé ta mission.
Mais… de toute façon, ils sont morts ! Barbie l’a dit, et il doit s’y connaitre, c’est un médecin ! Quant au château, il y a neuf chances sur dix qu’il grouille de soldats ennemis !
Sauf que Juusei, lui, n’est pas mort, et tu ne peux pas l’abandonner.
Je ne vais quand même pas me mettre à jouer au héros pour de vrai ! Ça ne m’a jamais réussi ! Raconter que je fais des trucs dangereux pour épater la galerie, c’est un truc, mais les faire vraiment…
Tu sais, en y mettant du tien tu devrais arriver à faire un truc potable. Et au point ou tu en es, tu te trouves surement beaucoup plus près du château que du bateau. Si tu fais demi-tour, tout seul, tu as de grandes chances de te perdre ou de finir dévoré, capturé, ou tout ça à la fois. Barbie a pratiquement dit qu’il cherchait des compagnons : vas-y avec lui !
Pratiquement ?
Vas-y !!


- Bon, déjà, je ne m’appelle pas Mercredi. Je suis Ange. Ange Del Flo, et je suis le second de Satoshi Norriyaki, le capitaine des Truands.
Haha, la classe comme présentation ! Ajouté à ce que j’ai dit tout à l’heure, avec mon fruit du démon et tout, ça en jette !
Arrêtes de délirer, et continues !
Mais enfin, je gère non ?!
Et arrêtes de penser, tu vas finir par avoir mal à la tête.

- Tout à l’heure, tu as dit que tu allais au château, c’est ça ? Je vais y aller aussi : même si ça ne m’enchante vraiment pas, il faut que j’essaie de récupérer Juusei. Vu que tu as survécu à … Raditore, ou un nom comme ça… tu dois être plutôt bon, non ? Moi, avec mon fruit, je ne devrais pas avoir trop de mal à m’infiltrer. Si tu me donnes un coup de main, je pourrais en retour t’aider à trouver ce que tu cherches. Les Tout bible 21, enfin ton machin, là…
Au fait, tu n’aurais pas un pouvoir du genre invisibilité ? Non ? Tant pis.

- Ah, et si tu pouvais m’aider à me relever… Euh… parce que je n’arrive plus du tout à bouger, à cause de tout le gel que j’ai sur moi… hum…
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    Vous en êtes aux préliminaires quand une tête énorme surgit soudain entre deux arbres. Une tête aussi grande que vous et qui doit culminer a au moins dix mètres au dessus des vôtres... Et qui vous à vu !

    Bon, on n'a pas été terribles, mais on va peut-être pouvoir se rattraper Artax210_imagesia-com_3gud_large

    -Qu'est ce que vous faites la ? Si vous vous perdez vous allez geler et on ne vous retrouvera qu'a la fonte des neiges... Sauf que sur Drum ça ne fond jamais ! ARFARFARF !

    Et sans vous laisser le temps de réagir le géant balance ses deux énormes mains pour vous attraper chacun par le col et vous hisser sans aucune difficulté à sa hauteur, puis à bout de bras jusqu’à la cime des arbres.

    -Regardez la bas. Le reste de l'équipage a commencé à gonfler les pieuvres ballons, vous les voyez ? La commandante Taemi a eu une riche idée en les gardant sous la main...

    Et effectivement, la bas, dans la pente à l'orée du bois, une centaine d'hommes sont en train de s'agiter autour d'une série de grosses flammes et d'étranges ballons munis de tentacules qui s'agitent au vent. Les ballons gonflent à vue d’œil et commencent à s'élever doucement dans l'air pendant que les types autour s'échinent à les maintenir au sol avec des cordes...
    Et, c'est vrai qu'on dirait de grosses pieuvres... Des pieuvres qui flotterait dans l'air...

    -Elles ont l'air bientôt prêtes à décoller et le vent à l'air de souffler droit vers le pilier, alorsbougez vous de les rejoindre, Kraab aime pas les tires au flanc... Et moi je vais continuer à vérifier que personne s'est paumé...

    Et pendant que vous comprenez que vous venez d’être recrutés de force par l'un des équipages pirates les plus redoutés de cette premiére voie de Grand Line le géant vous indique une derniére fois la direction a suivre et s'éloigne avec une discrétion tout à fait surnaturelle pour un type de sa taille...

    -C'est tout droit, vous pouvez plus vous perdre...
    Mercredi lui racontait ses exploits qu'il essayait de rendre héroïques, mais qui au final était plutôt ridicule. Enfin, au moins il avait essayé de ne pas perdre la face. Pour ne pas trop le déprimer, Ylvikel prit un air tout ébahi devant son récit. Il écoutait attentivement tout ce qu'il lui disait. Rien d'intéressant pour l'instant jusqu'à ce qu'il se dévoile. C'était donc lui aussi un pirate. Mais ça, il le savait. Par contre, il appartenait à un équipage nommé les truands et était le capitaine en second. Un tel poste devait être occupé par quelqu'un de puissant dans l'équipage. Son expression changea du tout au rien. Il n'avait plus besoin de jouer les gentils. Il n'avait jamais été bon pour ça. Mais pour l'heure, il devait aider son camarade à se relever. Il se baissa et lui tendit la main. Mais lorsqu'Ange alla pour la lui attraper il la retira et se releva.

    « Tu sais, je n'aime pas beaucoup les menteurs. Ton récit pseudohéroïque, c'est des couilles. Mais bon, je vais laisser passer pour cette fois. »

    Ylvikel tendit alors sa main qu'Ange agrippa. Les deux hommes se fixèrent. Ils avaient tous deux besoin de l'un comme de l'autre. Pourquoi ? Ils avaient la même destination. Cependant, devait-il faire équipe avec lui ? Il avait été démasqué par l'autre guignol. Et a priori, les révolutionnaires ne pouvaient pas blairer les pirates vu le massacre effectué un peu plus tôt. Rien qu'en y pensant, Ylvikel eut un petit sourire. Il aurait aimé rester un peu plus longtemps pour admirer ce fabuleux spectacle. La neige devait être teinte d'une formidable couleur rouge qui tendrait vers le rose. Voir les dernières heures de certains survivants, admirer les chairs déchiquetées et les organes abimés. Il aimait se perdre dans ce genre de réflexion. Mais le froid le fit vite revenir sur terre. Pour l'heure, Ange était en face de lui. Ylvikel regarda autour de lui puis prit la parole.

    « Je vais te dire pourquoi tu es un menteur. Tu m'as parlé d'une bataille acharnée contre l'ours, mais regardes autour de toi. Rien. Pas la moindre trace de sang. Et ça, ça ne colle pas avec ton récit. Le sang ne ment jamais. Vous êtes tous comme ça dans votre équipage ? Des menteurs ? Est-ce que l'autre abruti de Juusei est avec vous ? »

    Sans vraiment attendre de réponse, Ylvikel se mit en route suivie d'Ange. Il n'espérait qu'une chose : ne pas tomber à nouveau sur ces maudits lapins. Par chance, ils n'étaient pas vraiment loin du château. Ils traversèrent la rivière afin de pénétrer dans un bois. Les deux hommes étaient sur leurs gardes, mais rien. Aucun lapin. Ils ne devaient pas être sur leur territoire. C'était une bonne chose. Ça leur éviterait un combat long et laborieux. Mais devait-il se méfier de quelque chose de plus redoutable que les lapins ? Ylvikel secoua la tête de droite à gauche. Non ! Mieux ne valait pas être pessimiste. Après quelques minutes de marche intensives, ils se retrouvèrent au pied de la montagne. La question était de savoir comment y accéder. Impossible pour Ylvikel de l'escalader. Il ne pouvait se permettre d’abîmer ses mains. Ils devaient trouver un moyen de transport. Mais quoi ? Il ne savait pas voler et a priori, Ange non plus. Les solutions étaient limitées et ça, ça le frustrait. Et quand un fou furieux et frustré, il n'y a qu'un moyen de le détendre : le meurtre. Il chercha du regard quelque chose sur lequel se défouler. Mais rien, pas un animal dans le coin, mis à part Ange ….

    Un petit sourire apparut sur son visage. La folie était en train de l'emporter sur la raison. Mais qu'importe, rien ne peut détourner un psychopathe de sa proie. Il s'avança lentement vers Ange qui ne se doutait de rien. Lui, il continuait de chercher un moyen d'y accéder. Il mit alors sa main dans sa poche et empoigna son scalpel. Comment allait-il le tuer ? En général, sa marque distinctive c'était de trancher la carotide ou la jugulaire. C'était selon ces envies. Mais là, il allait opter pour une carotide. Le sang allait pouvoir gicler et exprimer toute sa beauté. Il allait bientôt passer à l'acte quand soudain, un géant fit son apparition. Voila la raison pour laquelle cette partie de la forêt était dépourvue de faune. Les deux hommes essayèrent bien de s'enfuir, mais en vain. Le géant était trop rapide et d'un simple geste, il les attrapa. Leur dernière heure était arrivée. Si près du but ! Non impossible !! Mais quand Ylvikel rouvrit les yeux, il se trouvait sur les épaules du géant. La vue était tout simplement magnifique. Il voyait tout à des kilomètres à la ronde. Mais le géant attira leur attention vers un endroit particulier. Des petits êtres s'agitaient un peu plus bas. Ils gonflaient des sortes de ballons, ou plutôt de pieuvre. Enfin, ils gonflaient un truc. C'était donc ça leur moyen de transport. Ylvikel ne comprit pas tout, mais il allait demander quelques éclaircissements à Ange. Puis, le géant les reposa aussitôt au sol et s'en alla. Quel drôle d'homme. Il leur avait indiqué le chemin puis s'était barré. Ylvikel et Ange se regardèrent tous deux stupéfaits.


    « Tu penses à ce que je pense ? Et si l'on se faisait passer pour des pirates de ce Crabes, ou kraps, bref de l'autre ? On atteindrait le château sans aucune difficulté. Qu'en dis-tu ? »

    Et une nouvelle fois, sans vraiment attendre la réponse d'Ange, Ylvikel se mit en route vers les hommes aperçus en contre bas. Il jeta un dernier regard à Ange. Qu'allait-il décider ?
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    Après le départ du géant, d’un commun accord, les deux pirates décidèrent d’aller voir de plus près les pieuvres gonflables, et suivirent la direction indiquée. C’était assez particulier de voyager avec Ylvikel, qui ne pouvait s’empêcher de chanter tout haut des chansons ridicules tout en marchant. Ce gars avait l’air d’être lunatique au possible : d’abord à peu près normal, l’instant d’après psychopathe qui tue les petits lapins, puis médecin qui sauve les gens, lâche qui les abandonne –mais sur se point la Ange n’avait rien à redire-, taré qui dépèce une bête pour se couvrir, puis malin qui devine les mensonges –le sauvage était d’ailleurs assez vexé : d’habitude, les gens faisaient au moins semblant d’y croire !-, et pour finir chanteur de comptines ! A l’écouter parler de sapins et de neige d’hiver, Ange fut conforté dans l’idée, déjà bien ancrée dans sa tête, selon laquelle il était le seul type sain d’esprit dans ce monde de civilisés aux idées et habitudes étranges.

    ***

    Quand Ange et Ylvikel rejoignirent les autres pirates, les quatre pieuvres-montgolfières flottaient fièrement dans les airs. Déjà, les hommes étaient regroupés en files, et montaient dans les nacelles disposées à leurs pieds. Chacune d’entre elles était en fait un navire démâté et tiré au sol, et reconverti pour l’occasion. Il y avait la des hommes de toutes sortes, le plus souvent à la mine patibulaire, mais aussi des gars qui ne ressemblaient vraiment pas à des humains.

    On ne faisait pas vraiment attention aux deux nouveaux venus, et il était très probable que dans un équipage aussi vaste tout le monde ne se connaisse pas. Alors qu’ils hésitaient sur la décision à prendre, un type trapu et mal rasé s’adressa à eux en criant :

    - Hé, vous deux ! Oui, vous, l’espèce d’homme poisson blanc et le blondinet, venez par ici ! …Comment ça, t’es pas un homme poisson ?! Avec ta tête de méduse, moi j’suis sûr que t’en es un ! Vous allez dans nacelle trois. Et on se dépêche ! On a déjà assez perdu de temps avec cette fiche neige, et tous les retardataires comme vous !

    Le cambrioleur et le médecin échangèrent un regard, et obtempérèrent en s’intégrant à l’une des file qui attendait pour monter dans la grande nacelle accrochée aux tentacules d’une l’immense pieuvre des airs. Ange se plaça juste derrière devant une montagne de muscles armée de deux épées presque aussi grandes que lui, et qui poussait toutes les trente secondes un juron, insultant tout haut les « abrutis de devant qui ne pouvaient pas se dépêcher de monter ». Plus le temps passait, et moins le cambrioleur aimait la tournure que prenaient les évènements…

    On ne va quand même pas…voler dans ces machins ?
    Tu préfèrerais peut-être aller dans l’eau avec ces pieuvres ?! Au moins dans l’air tu ne te noieras pas.
    Et…et on va faire quoi dans ces pieuvres ? On ne va quand même pas… ?
    Ce qu’on va faire ? Un gentil petit tour de l’île bien sûr ! Et on s’arrêtera de temps en temps pour cueillir des fleurs.
    Ah. Bon, alors ça va.
    Bien sûr que non abruti ! Ces pirates vont monter au château pour attaquer les révolutionnaires… et ils nous emmènent avec eux !
    Quoiii ? Mais…mais non ! Je ne veux pas ! C’est dangereux une bataille, et je ne veux pas me mêler de tout ça !


    ***

    Après un temps d’attente digne des meilleurs parcs d’attraction, les derniers pirates étaient montés dans la nacelle. On tira la passerelle de celle-ci, et les pirates commencèrent à attendre le décollage dans une atmosphère saturée d’un mélange d’appréhension et d’excitation.
    Ange s’accroupit dans un coin, à côté d’Ylvikel : à l’idée de voler, il n’en menait pas large.

    Soudain, le sol trembla, et le sauvage ressentit l’étrange sensation de perdre du poids… apparemment, ils venaient de décoller ! Maintenant, les pirates de Krabbs, accompagnés de quelques intrus, volaient vers le champ de bataille sans aucun moyen de retour !
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      Y'a pas à dire cette promenade en ballon, même entouré d'ennemis c'est quand même quelque chose... Il fait plutot frais en altitude mais des pirates bien intentionnés vous fournissent une pair de couverture et vous laisse même vous rapprocher des braseros qui permettent de fournir la chaleur qui fait gonfler la pieuvre.

      Et dans ce matin enfin dépourvu de tempête de neige et illuminé d'un soleil hivernal mais radieux, l'ile que vous survolez est superbe. De grandes étendues blanches, puis de grandes étendues vertes. Puis cet énorme pilier et ces deux châteaux de glaces et cette étrange cité a ses pieds qui semble faite uniquement d'igloo... Impressionnant...

      Dans une pieuvre proche de la votre vous apercevez votre presque pote le géant, dans une autre un monstre écailleux qui ne peut être que le terrible Kraab, ce pirate qui possède la lettre du Gouvernement Mondial que vous voulez voler...

      Pirate qui pour l'instant beugle des ordres a tout le monde, ordre qui d'aprés ce que vous comprenez consistent globalement à débarquer et a filer vers l'académie pour y capturer tout ce qui ressemble à un médecin et y tuer tout ce qui ressemble à un révo. Il est clair qu'au vu de ses ordres il parait évident a tout le monde que les révos comme les médecins sont facilement identifiable, et qu'on ne saurait étre à la fois l'un et l'autre...

      Vous continuez à avancer vers le pilier et les ordres changent légèrement. Kraab est maintenant en train de vous ordonner de revenir immédiatement dans la formation, et vous découvrez avec intérêt la différence entre un simple ballon et un ballon dirigeable. Et comme vous le constatez très vite, vous êtes incapable de faire quoi que ce soit pour expliquer a votre pieuvre que si elle continue à dériver vous allez passer trop à gauche et louper complétement le pilier...

      Les gens s'agitent, proposent de faire une voile avec des habits, on attrape des grappins, on tente de faire pencher la pieuvre du bon coté.. Et le temps de réaliser que c'est fait l'assaut a commencé.. Pendant que votre pieuvre dérive en bonne derniére les autres touchent terre et déversent sur le terrain plat au sommet du pilier une véritable marée humaine qui se lance a l'assaut de l'académie. Marée humaine aussitôt prise à partie par deux bateaux volants, volants et surement dirigeables qui surgissent en dépit de toutes les lois de la physique juste derriére le pilier pour débarquer gens et appui feu...

      Et pendant qu'une vraie guerre éclate a cent métres de vous votre pieuvre finit enfin par se rapprocher du pilier, mais pas assez... Le stupide animal tend les tentacules juste un poil trop tard et ne réussit que se maintenir dans le vide a quelques mètres du pilier, et juste au plus proche des troupes révos, vous laissant aussi vulnérables et impuissants que des jeunes oiseaux dans un nid de coucou, et aussi loin que possible des autres pirates et de l'académie...

      La bataille pour le pilier a commencé, et pour vous c'est déjà mal parti. C'est à croire qu'un type dans le coin porte la poisse...

      La suite si vous voulez ?

      Plan: