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Électr'Hogback

Suite des événements joués ici.



***


- Ah putain elle est belle notre équipe de gardes !

S'étant éclipsé sur Strong World la journée entière en compagnie de son second, le cafard avait donné quartier libre à ses hommes, exigeant néanmoins qu'ils se relaient par équipe de cinq chaque jour pour surveiller le bateau. De retour à quais, ils trouvèrent effectivement cinq membres d'équipage, mais tous lourdement avinés.

- Zujo ! Balance-moi ces cons par dessus bord qu'ils déssaoulent en vitesse !

Ce n'était pas par fénéantise qu'il déléguait une tâche aussi jouissive, mais, blessé par un violent coup de tentacule géant sur l'une des îles flottantes, le cafard avait trop mal aux côtes pour s'adonner à de pareilles joyeusetés. Son second, aussi contrarié que lui par le manque de sérieux des hommes à bord les jeta à la mer sans hésiter. Ceux-ci, dans un état second, n'opposèrent guère de résistance.

- Euh... Tous vos hommes sont aussi fiables ?

L'un des trois gardes de l'île qui les avait accompagné avait osé poser une telle question. Sa seule réponse fut un regard noir que lui adressa le forban. Il s'en contenta.
Alors que les cinq hommes en charge de surveiller le navire commençaient à émerger des eaux froides, Joe vînt se pencher par dessus la rambarde les regardant de haut.

- L'un de vous, pauvres branleurs, a t-il des compétences de médecine ?

Commençant seulement à saisir ce qu'il venait de leur arriver, les cinq hommes se regardèrent les uns les autres ahuris.

- Inutile capitaine, je connais chacun de nos hommes à bord. Pas un n'a la moindre idée de comment guérir quoi que ce soit.

Il allait sans dire qu'il faudrait remédier à cette carence sous peu et recruter un médecin digne de ce nom. Joe avait la fâcheuse tendance de ne pas s'entendre avec les autorités, et il lui arrivait assez souvent d'avoir besoin des services d'un chirurgien.

- Peut-être que....

À bout de nerf, le regard du cafard se porta sur le frêle individu aux cheveux blancs qui venait de prendre la parole. Il était le garde qui, mort de trouille tout à l'heure avait vu ses cheveux se dépigmenter tant il fut effrayé par l'immonde pieuvre géante qui les avaient poursuivi.

- Eh bien ! Parle !

Gêné, le garde chercha le soutien de ses deux camarades du regard.

- On connait une sorte de médecin qui devrait accepter de soigner un pirate sans appeler les autorités.

Zujo tilta en entendant "une sorte". Mais puisque Joe semblait ne se soucier que de sa petite santé, malgré des blessures somme toute superficielles, le plus tôt il serait guérit, le plus tôt tous pourraient repasser aux choses sérieuses et chercher l'origine de ce qui avait pu générer le monstre cadavérique qui les avait attaqué plus tôt.

- Allons-y dans ce cas.

Sortis de l'eau et retournés à quai, grelottant, les cinq hommes d'équipage jetés par dessus bord attendaient qu'on leur donne l'ordre de monter à bord. Ils avaient commis un grave manque de respect envers ls consignes de bord en étant incapable d'assurer la garde du vaisseau durant l'absence du capitaine. Ce genre d'insubordination ne pouvait rester impunie. Heureusement, le cafard connaissait le moyen parfait pour corriger ce problème et s'assurer qu'il ne se reproduise plus jamais à l'avenir.

- Messieurs, je vais penser à un chiffre entre un et cinq, à vous de le deviner.

Bien qu'il s'efforçait de cacher sa rage par un sourire angoissant, tout en se tenant son poignet droit endolori, il les toisa gravement du regard un à un pour leur faire comprendre que sa question n'était pas une plaisanterie.

- Un !

- Cinq !

- Trois !

Pointant du doigt le dernier à s'être exclamé, jovial, le capitaine annonça :

- Trois ! Je pensais au chiffre trois ! Tu as gagné !

Encore légèrement saoul, le vainqueur rigola niaisement.

- Eh capitaine ! J'gagné quoi dites ?!

Le sourire vicieux du forban fit place à une moue grave et hargneuse. De sa main gauche, il dégaina à toute vitesse son mousquet à triple canon et perfora le crâne du gagnant d'une balle sans aucune autre forme de procès devant le regard affolé des quatre saoulards restants.

- Allez attacher son cadavre au mât. Je veux que tout le monde à bord sache ce qu'il arrive quand on n'obéit pas à mes ordres...

Et soudain, sur une intonation plus légère, le cafard reprit s'adressant à Juzo et aux trois gardes qui les avaient suivi.

- Bon ! Montrez moi le chemin à suivre pour que je sois soigné, je souffre le martyr moi !
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Ce fut un trajet bien silencieux que celui du petit groupe. Quelque peu grisés par la capacité du forban à tuer l'un de ses hommes sans même cligner des yeux, les trois gardes comprirent que leur sauveur n'était pas un homme bien. Aussi, Zujo, le second du cafard leur imposa un interrogatoire pour faire la conversation. L'épisode pour le moins impressionnant que fut leur affrontement contre une pieuvre géante capable de combattre même après avoir eut le crâne percé l'avait marqué.

- Quand vos supérieurs vous ont envoyé sur la plateforme où se trouvait la bête, quels étaient vos ordres ?

Encore troublés par le meurtre qu'ils venaient d'observer, les gardes n'osèrent prendre la parole de peur de contrarier Joe d'une manière ou d'une autre. Puisque le chasseur insista après avoir posé cette question, le grand type avec une coupe au bol lui répondit perplexe.

- Ce n'était pas une mission, juste une manoeuvre d'exercice. On nous avait dit que l'île sur laquelle nous serions envoyés avait été réservée pour les entraînements militaires. Seulement, il n'y avait aucun haut gradé qui nous attendait là bas. Nous avons un peu exploré les forêts environnantes pour chercher à comprendre, et c'est là que nous sommes tombés sur cette bête....

Se frottant le menton pensif tout en marchand, Zujo murmura sans la moindre gêne.

- Vous n'étiez donc que des cobayes. Il devait y avoir quelqu'un qui observait pour faire un rapport des capacités de la pieuvre. Si tel est le cas...

Le chasseur regarda son capitaine l'air grave, ce dernier lui adressa juste une grimace dédaigneuse, ne se souciant que de sa malheureuse douleur au poignet.

- Ça veut dire qu'on est surement recherché par les commanditaires.

En annonçant cela, le Blattard eut espéré surprendre son capitaine pour que celui-ci réagisse en conséquence. Toutefois, c'était sans compter le fait qu'il servait un flibustier arrogant et trop sûr de lui même.

- Oulala, les autorités de l'île.....

Du menton, il pointa les trois gardes qu'ils avaient sauvé en début d'après midi.

- Regarde ce qu'elles valent les autorités de l'île. Des Jean foutres, des branquignoles. Rien à craindre de ces cons là.

Devant la mine déconfite des trois malheureux gardes, Zujo ne put s'empêcher d'essuyer un sourire en coin. C'est vrai qu'ils n'avaient pas fière allure. Pour autant, on pouvait imaginer que si ce qu'ils avaient entravé en tuant la pieuvre monstrueuse constituait une expérience secrète du gouvernement local, ce dernier les frapperait sans doute avec l'artillerie lourde pour les corriger.
Ce n'était pas une menace à prendre à la légère. Cependant, Joe étant trop égocentrique, il estimait que le monde ne tournait qu'autour de sa petite personne. Aussi longtemps continuerait-il à avoir mal au poignet et aux côtes qu'il ne se soucierait d'aucune autre problématique.

La nuit était tombée depuis belle lurette. Les trois gardes les avaient amené à une île printanière en empruntant les couloirs aménagés par le gouvernement de l'île afin de voyager d'une plateforme volante à l'autre.
Ici encore, les habitations étaient pittoresques et la vie semblait paisible. Mais on les mena plus loin encore que les agglomérations. En marge d'un village, un manoir sinistre les attendait.

- C'est là.

Le cafard et son second se tenaient respectivement à la droite et à la gauche du gringalet aux cheveux blancs qui les avaient mené jusque là. Tous deux étaient particulièrement sceptiques face à une telle devanture.

- Le docteur Volvota est un peu asocial, mais c'est un type réglo. Il passait pas mal de temps pas loin de la caserne fut un temps, il discutait avec les officiers.

Joe leva un sourcil et regarda le chasseur.

- Et c'est censé me rendre confiant ?

Il est vrai que le profil qui venait de leur être succinctement dressé était assez louche. Mais après avoir fait tout ce chemin ils n'allaient pas faire demi tour. Zujo n'avait qu'une hâte, c'est que son capitaine ne soit soigné de ses égratignures pour repasser aux choses sérieuses.
Bien que l'heure était tardive, il y avait de la lumière. Sans gêne, Joe alla frapper à la porte tambourinant de sa main valide.
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La porte se déroba sous les coups de poing incessants qui s'abattaient sur elle. D'un air ahuri, le cafard observa le maître des lieux. Manifestement, le docteur Volvota ne semblait pas être un joyeux luron. Aurait-on voulu une illustration du mot "austérité" dans le dictionnaire que son portrait eut été suffisant. Sans un mot, sans même un regard quelque peu surpris de voir des visiteurs à une telle heure de la nuit, il se contenta de regarder Joe dans les yeux de manière angoissante.

- D...Docteur... Vous vous souvenez de moi ? Je m'appelle....

On lui coupa la parole.

- Trinis Velvet n'est-ce pas ?

Cela devait faire presque deux ans qu'ils ne s'étaient pas vus. Et le peu qu'ils s'étaient croisés dans le passé, ce ne devait être que pour échanger des banalités. Malgré cela, le docteur se souvenait du nom du garde.

- Qu'est-il arrivé à tes cheveux ?

Question inévitable. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, les cheveux de Trinis étaient aussi sombres que de l'encre et semblaient avoir viré au blanc depuis.

- Vous lui demanderez des conseils capillaires plus tard ! C'est pour moi qu'on est venu, je suis grièvement blessé !

Sans gêne comme à l'accoutumée, le forban mit son poignet engourdi sous le nez du médecin qui loucha dessus sans sembler impressionné. Il eut fallu que Joe lui dise qu'il avait mal au poignet pour qu'il le devine.
Après leur avoir entrouvert la porte pour les inviter à entrer, Volvota s'enfonça dans son salon.

- Montrez moi ça.

Ne se faisait pas prier, le cafard pénétra l'immense demeure, contemplant chaque recoin. Le mobilier était luxueux, nombre de poignées d'armoires ou de tiroirs étaient en or. Levant le nez pour scruter le plafond, Joe afficha un sourire malsain en observant un chandelier en cristal.

- C'est cossu par chez vous dîtes voir...

Lâcha t-il de manière presque anodine.

- Non capitaine...

Surpris, le forban se tourna vers son second qui le voyait venir.

- Quoi non ?

Zujo tînt tête à son supérieur. Piquer le mobilier d'un notable qui se proposait de vous soigner n'était pas une excellente idée quand le gouvernement de l'île vous avait dans la ligne de mire.

- Juste non.

Grommelant, Joe alla déçu s'installer à la table à manger devant laquelle s'était assis le docteur.

- D...Docteur... Est-ce qu'il va rester cassé à jamais ?

"Crac" fit le poignet.

- C'est guéri.

Impassible, le docteur venait effectivement de soigner en un instant une blessure on ne peut plus superficielle. Trop heureux d'être enfin soigné, Joe tourna son poignet dans tous les sens. Plus la moindre douleur n'était à déplorer. Bien qu'heureux, le cafard ne proposa pas de payer pour avoir dérangé un médecin en pleine nuit.
D'ailleurs, à bien y réfléchir, il se demanda pourquoi Volvota était réveillé à une pareille heure. En se rendant chez lui, nombreuses étaient les lampes à huiles allumées.

- Un petit remontant là dessus et on serait bien comme tout ! Vous en pensez quoi Doc ?

Méprisant le pirate, Volvota ne put s'empêcher d'obéir aux règles imposées aux hôtes qui offraient l'hospitalité à leurs invités et ramena une bouteille de vin sur la table. Trinis, discrètement lui avait susurré "désolé", s'excusant du culot dont Joe faisait preuve. Des verres furent servis, mais cela n'empêcha pas le cafard de boire à même la bouteille.
Tandis que Zujo et son capitaine discutaient entre eux à un bout de la longue table du salon, les trois gardes préférèrent tenir compagnie au docteur qu'ils appréciaient malgré son tempérament lugubre.

- Pour répondre à votre question précédente docteur, si mes cheveux ont changé de couleur, c'est du fait de la peur. Vous ne devinerez jamais sur quoi nous sommes tombés il y a quelques heures.

Imperturbable et semblant se foutre du monde qui l'entourait, Volvota détacha son regard de son verre de vin en direction du garde aux cheveux blancs.

- Une pieuvre géante avec un drôle de dispositif sur le crâne.

Souriant mollement, le docteur répondit sur une intonation vaguement intriguée.

- Vous m'en direz tant.
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Ayant la langue bien pendue après avoir vécu tant d'événements riches en émotions dans la journée, Trinis raconta comment ils en étaient venus à se retrouver à fréquenter Joe et son second qui les avaient sauvés, allant jusqu'à dire au docteur qu'ils étaient très probablement recherchés par le gouvernement qui devait être derrière une pareille création.

Son verre en main, Volvota fît tournoyer le contenu tout en écoutant les dires de son invité. On lui avait parlé de poulpe géant qui même mort pouvait encore bouger, d'une éventuelle implication gouvernementale, et pas une fois il n'avait haussé un sourcil. On aurait pu croire qu'il se moquait de ce que lui rapportait Trinis, mais il le prenait bel et bien au sérieux.

- Pardonnez moi messieurs, un besoin pressant. Vous me raconterez la suite à mon retour. Toute cette histoire m'intrigue.

Se levant, il s'enfonça dans un long couloir n'étant pas illuminé par la moindre torche, s'enfonçant dans les ténèbres. Une fois le maître de maison ayant disparu de la vue de ses invités, Joe ne put s'empêcher de s'adonner à ses instincts les plus primaires.

- Et maintenant Zujo ? On peut le voler c'est bon ?!

Pour le coup, le chasseur ne trouva aucun argument à lui opposer. Son capitaine était soigné, Volvota hors de leur vue, et de l'or ainsi que du cristal leur tendait les bras. C'eut été idiot de s'en priver. Après avoir acquiescé, les deux hommes se levèrent de leur chaise respective pour commencer un pillage en règle. Les gardes tentèrent de les tempérer en s'approchant d'eux.

- Joe écoute je...

Le bougre fut violemment saisit à la bouche par la poigne du cafard ayant retrouvé ses forces.

- C'est.... Capitaine Joe.

Il y tenait. De par cette simple démonstration d'agressivité, les autres gardes comprirent qu'il n'était pas le genre d'homme avec lequel on pouvait raisonner en temps normal. Encore moins quand il y avait de l'or en jeu.
Alors que Zujo le plus tranquillement du monde arrachait méthodiquement les poignets de tiroir en or pour les engouffrer dans sa combinaison, Trinis, de sa voix fluette tenta malgré tout de les en dissuader.

- Enfin les gars... Le docteur a été sympa avec nous, vous allez quand même pas le voler.

Le cafard et son second se regardèrent un instant, puis, synchronisés se tournèrent vers celui qui venait d'émettre cette protestation mièvre en lui rigolant au nez. Un pirate selon la doctrine Biutag ne s'embarrassait pas d'un quelconque code de l'honneur. Si il y avait de l'or à portée de bras, quel qu'en soit son possesseur, il fallait le lui prendre.
Des bruits de pas se firent entendre. Ils venaient du couloir. Anxieux, Trinis craignait que Joe ne se montre violent si le docteur opposait de la résistance et s'en voulait d'avoir conduit les deux pirates à sa demeure. Il eut de bonnes raisons de s'inquiéter.

- Zujo, va voir t'occuper du docteur. Quelque chose me dit qu'il risque d'être soupe au lait quand il pourra plus ouvrir ses tiroirs hinhin.

Obéissant, son second s'engouffra dans le couloir sombre. Lorsque la silhouette l'approcha dans la pénombre, il lui mit un violent direct à l'estomac afin de lui faire perdre connaissance. Mais malgré la force qu'il mit dans le coup, il lui sembla frapper un sac de sable.

- Qu'est-ce qu....

N'ayant pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait, il fut propulsé d'un coup de poing jusqu'à s'écraser à travers la porte d'entrée, continuant encore son envol dix mètres dehors. Quelque peu surpris, pour ne pas dire terrifié de voir son bras droit se faire mâter de la sorte, le cafard, l'air de rien remis les poignées qu'il avait volé à leur place.

- On... On regardait juste !

Cependant, ce n'était pas de Volvota dont il devait s'inquiéter, mais plutôt du sinistre personnage qui sortit du couloir à sa place ayant terrassé Zujo d'un bête coup de poing.

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L'homme, ou, si tant est que l'on puisse qualifier l'énergumène comme tel, avançait mollement, semblant par moment désarticulé. Ce n'était clairement pas une démarche typique qu'il arborait. Crâne rasé, peau cramoisie, pupilles divergentes, essuyant de temps à autres des spasmes pour le moins suspects, Joe eut du mal à croire qu'un individu aussi grotesque étale son second d'un simple coup.

- Mais ma parole il s'est perdu gogolito ?

Le cafard se redressa confiant. Ayant la fâcheuse tendance à juger un livre à sa couverture, le forban ne prit pas la peine de s'inquiéter de ce pitoyable personnage qui venait de se présenter à eux. Moins confiants, les trois gardes s'étaient levés de leur chaise et contemplaient ce qui approchait.

- J...Joe je crois qu'il vaut mieux ne......

Peu importe ce que le grand blond estima, l'homme lui fondit dessus et encore une fois usa d'un simple coup de poing, lui perforant la cage thoracique sous les regards terrifiés de l'assistance. Ainsi, ce qui relevait plus de la bête humaine que de l'homme venait de transpercer de son bras le corps d'un des gardes comme si il venait de traverser du beurre.
Alors que la victime encore en vie hoquetait, son agresseur s'acharna sur lui à grands coups de poing, le martelant au sol encore et encore. Il ne lui avait suffit que d'utiliser ses mains nues pour n'en faire qu'une bouillie innommable.

- Fuyez !

Trinis avait su trouver les mots justes, mais le cafard avait une longueur d'avance sur lui. Ainsi, le capitaine pirate avait activé ses Ventio Dials et s'était tiré sans se soucier de ceux qu'il laissait derrière lui. Alors que Trinis et son camarade d'infortune passèrent la porte en hurlant, leur poursuivant qui était resté passif un instant, comme déphasé, leur bondit dessus à leur tour. Si Trinis put sortir, ce ne fut qu'au prix du sacrifice de son ami qui, malgré lui, servit d'appât au bourreau en puissance qui l'avait alpagué.
Joe, flottant à l'extérieur du manoir n'entendit que les cris d'horreur signifiant qu'un autre malheureux était tombé entre les mains du monstre. Il jeta un oeil à Zujo allongé sur le dos toussotant, le chasseur retrouvait à peine son souffle.

- La forme Zujo ?

Après avoir posé cette question ô combien intelligente, son second, fébrile se tâta l'abdomen en grimaçant.

- J'ai au moins trois côtes pétées et mon omoplate doit pas être dans un très bon état...

Trinis venait de courir vers eux alors que son dernier camarade servait encore d'exutoire à la cruauté maladive de leur ennemi qui s'acharnait frénétiquement sur son cadavre.

- Et... Et le docteur ?

Plissant les yeux, entrouvrant la bouche, le cafard eut du mal à comprendre le bien-fondé d'une telle question. Cela l'énerva tellement qu'il mit une grande claque au garde chétif.

- Rien à foutre du docteur ! Il faut dégager d'ici en vitesse, aide moi à porter Zujo.

L'idée même d'affronter ce qui venait de les attaquer ne lui avait pas traversé l'esprit. Un homme capable de faire des confettis à partir de corps humains semblait d'emblée constituer une menace à éviter à tout prix. Mais ils n'iraient nulle part. Éclaboussé des restes de ses deux victimes, l'entité cramoisie sortit tout en se crispant dans un nouveau spasme.
La lumière des lampes à huiles semblaient l'illuminer lui uniquement. Sur le porche de la demeure de Volvota, il restait immobile, ne semblant regarder nulle part en particulier, amorphe.
Alors que Joe et Trinis, penchés sur Zujo restaient eux aussi coi, rien ne sembla se produire jusqu'à ce que quelqu'un jette une bouteille de vin à leurs pieds.
Comme excité par le bruit, ce qui ressemblait vaguement à un homme se rua sur eux en poussant un cri de rage tel une bête sans scrupule. La suite des événements promettait d'être festive et surtout colorée.

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Par élimination, Joe saisit qui les avait visé avec cette bouteille semblant tomber du ciel. Toutefois, il n'eut pas le temps de le communiquer à ses deux compères, trop occupé à sauver sa peau. Propulsé par sa ceinture de Ventio Dials sous sa parka, comme flottant au dessus du sol, le cafard ressentit le besoin physique de mettre quelques distances entre lui et la bête humaine qui le poursuivait en priorité.

- Saloperie de merde ! Va attaquer Trinis fous moi la paix !

Prêt à sacrifier la vie de n'importe qui pour qu'on l'épargne, ainsi se résumait le niveau de bravoure du forban. Mais ses lamentations ne servaient à rien. Zujo, ne pouvant se détacher du sol à cause de ses blessures regarda stoïque son capitaine se faire poursuivre par la bête.

- Pourquoi il ne m'a pas attaqué ?

C'était pour le moins étrange. Le chasseur était allongé, vulnérable, et pourtant, l'être sauvage ne l'avait pas achevé, préférant poursuivre le cafard comme par instinct. Tout en réfléchissant, le second du capitaine continua d'observer la manière dont le monstre agissait. En bon chasseur, Zujo apprenait à analyser ses proies avant de les capturer. Il devait découvrir son point faible.

De son côté, le cafard cherchait désespérément à s'enfuir, tournant en rond autour du manoir. Cependant, malgré tous ses efforts et la propulsion des Ventio Dials lui faisant gagner de la vitesse, aucun espoir de semer son poursuivant ne se profilait.
Se décidant enfin à faire preuve d'un peu de courage, il sortit son mousquet, se tourna tout en se penchant en arrière de sorte à ce que la propulsion des Dials lui permette de faire face à son adversaire tout en s'enfuyant à reculon. Un instant, il sentit son sang se glacer. Dans la nuit noire, la silhouette désarticulée de l'homme cramoisi avait de quoi calmer bien des ardeurs. Mais se ressaisissant assez vite, il pointa son arme et perfora la gorge du monstre.

- Avec les compliments de Joe Bi...

Ses yeux s'écarquillèrent. Non seulement la bête n'avait pas cherché à parer le coup, mais malgré une balle dans la gorge, ayant en principe raison de n'importe qui y étant confronté, la bête humaine poursuivait sa course. Ses cris furent davantage enroués et stridents du fait du projectile ayant perforé ses cordes vocales.

- Mais pourquoi tu crèves pas ?!

Sans réfléchir, paniqué par l'endurance de cet homme invulnérable, il tira à la hâte deux balles dans le corps du malheureux, l'une se logeant dans son coeur, l'autre dans son poumon droit. Malgré ces blessures fatales, le monstre continuait sa course comme si de rien n'était.
Joe se retourna à nouveau, s'inclinant un peu plus en avant pour accélérer sa course grâce à la propulsion de ses Ventio Dials. Il venait de faire un tour complet de la demeure et passa à nouveau devant Zujo qui fut ignoré royalement aussi bien par son capitaine que celui qui cherchait à avoir sa peau.

- ATTAQUE-MOI !

Un instant, l'énergumène douteux se retourna vers Zujo. Mais dès que la phrase de ce dernier fut terminée, il reprit sa course de plus belle après le forban.

- ATTAQUE-MOI ATTAQUE-MOI ATTAQUE-MOI ATTAQUE-MOI....

Sans prendre sa respiration, le chasseur reprit ses cris. Le cafard se demanda pourquoi il cherchait à se point à se faire tuer puis commença à comprendre. Grâce à son bras droit, il venait de saisir une faiblesse du monstre.

- Cette merde ne se repère qu'au son et n'attaque que ce qui fait le plus de bruit ! Bien joué Zujo !

Si il avait été ainsi poursuivi, cela était dû au fait que ses Ventio Dials, soufflant de puissantes quantité d'air, constituaient une source de bruit on ne peut plus facile à repérer. De ce fait, le forban les désactiva tandis que son poursuivant se ruait vers Zujo. Celui-ci avait arrêté de crier, mais l'homme cramoisi s'approchait de là où il avait entendu la dernière source de bruit avant que celle-ci ne s'arrête. Une fois encore, comme lors de l'attaque de la pieuvre géante, le chasseur n'eut d'autres choix que de remettre sa survie entre les mains de son capitaine. Action pour le moins osée et hasardeuse quand on connaissait le très relatif esprit de camaraderie dont le cafard savait faire preuve en situation de crise.


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À la hâte, le cafard rechargea son mousquet à triple canon. N'ayant manifestement pas le temps d'y mettre trois balles, il se contenta d'une seule. Après avoir constaté les réactions de la bête humaine, Joe avait saisi qu'il avait à faire à une autre expérience étrange quelque part semblable à l'immonde poulpe géant qu'ils avaient affronté il y a environ dix heures de cela avec Zujo.
L'expérience devait lui aussi avoir un Thunder Dial placé au niveau de la nuque pour le réactiver d'outre tombe, cependant, il faisait nuit noire, le forban n'y voyait pas à deux mètres devant lui et il ne lui restait qu'une balle. Si il visait mal, le cadavre ambulant se ruerait en direction du bruit de la détonation et ne ferait qu'une bouchée du cafard. Il ne pouvait détruire le Thunder Dial qu'il ne voyait pas de toutes manières.

- Tant pis...

Trinis était resté immobile quelque peu en retrait. Son uniforme blanc était très facile à reconnaître même dans le noir. Aussi, Joe lui tira une balle dans le genou. Comme de bien entendu, le monstre se retourna vers lui, mais fut aussitôt attiré par le son des hurlements du malheureux gardes qui cherchait à s'enfuir en rampant. Ses hurlements plaintifs avaient permis au cafard de gagner du temps pour épargner son second.

- Pourquoi moiaaaAAAAaaaraaArgh !

Et le mort vivant s'en prit à lui à coeur joie, abattant ses points furieux jusqu'à aplatir la boîte crânienne du malheureux garde. Durant ce moment, ni Joe ni Zujo ne bougèrent le moindre muscle. Bien qu'à découvert tous les deux, ils étaient à l'abri de l'expérience humaine ne trouvant aucun son à attaquer et restant debout, immobile, essuyant de temps à autres quelques spasmes induits par le Thunder Dial placé près de sa moelle épinière.
Le tout à présent était de ne pas respirer trop fort.

Une nouvelle bouteille vola en leur direction. Cette fois, le chasseur, ayant une bonne vision, dans un effort ultime se redressa prenant appui sur un bras et attrapa le projectile de son autre main. Cette fois, la bouteille ne s'était pas brisée et n'avait fait aucun bruit susceptible d'attirer la bête humaine. Cependant, l'omoplate de Zujo le faisait souffrir et il ne put s'empêcher de pousser un léger cri de douleur. Toujours là où l'on s'attendait le moins, le cafard se trouvant derrière son second, lui subtilisa la bouteille des mains et l'envoya vingt mètres plus loin pour éloigner leur adversaire.

- Voilà qui nous fera gagner un peu de temps....

Trop faible pour se déplacer, le chasseur dut se reposer sur son capitaine pour pouvoir marcher convenablement.

- Si j'étais vous, je n'irai pas plus loin.

Devant la porte d'entrée de son manoir, deux bouteilles de vin en mains, Volvota les toisait de son regard méprisant.
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Tandis que le monstre attaquait le sol où la bouteille avait été jetée, Volvota et ses convives purent discuter sans l'attirer étant assez loin de lui.

- Je vois que vous vous êtes occupés de ce pauvre Trinis.

En réalité, le cafard s'était simplement servi de Trinis comme d'appât pour sauver Zujo. Le condamner ne fut pas une mesure punitive, juste un choix rationnel pour le sociopathe sans scrupule qu'était le capitaine Joe Biutag.

- C'est compréhensible. Après tout, s'il n'avait pas dévoilé le pot aux roses en parlant d'éventuelles expériences du gouvernement, je n'en serais pas arrivé là.

N'osant lui répondre de peur d'attirer l'expérience monstrueuse se trouvant une vingtaine de mètres derrière eux, le cafard et son second préférèrent laisser causer le scientifique. Après tout, si ce dernier venait à parler un peu trop fort, il ne serait pas à l'abri de sa création. Cependant, il avait l'air de savoir quelle tonalité adopter pour ne pas l'attirer.

- J'ai été dépêché par le conseiller du roi, Balgor Viskeu pour travailler sur des formules afin d'accroître la performance de nos soldats. Une armée performante, c'est le prix à payer pour rester hors du giron du gouvernement mondial.

Ayant établi cela, le docteur croisa les bras un baissa la tête quelque peu contrarié.

- Aucun sérum ne fut efficace. Alors... Je me suis tourné vers des disciplines plus audacieuses afin de trouver un moyen d'améliorer la puissance de nos soldats.

À voix basse, néanmoins suffisamment audible pour être entendu du scientifique, Joe, soutenant toujours son second qui avait un bras enroulé autour de ses épaules prit alors la parole.

- Ce qui explique les ouvrages du Docteur Hogback...

Jusque là impassible froid, Volvota essuya un sourire sincère. Il était de ceux qui aimaient converser avec des interlocuteurs partageant sa passion pour la médecine. Le cafard n'était pas particulièrement intéressé par la médecine. Mais du fait de ses nombreux séjours à la bibliothèque de Torino, il lui était arrivé de lire certains ouvrages scientifiques, notamment ceux du docteur Hogback, célèbre médecin au service de Gecko Moriah, qui aurait fait revenir les morts à la vie.

- Un connaisseur à ce que je vois ! Effectivement, je me suis inspiré de ses travaux. Mais mes expériences finirent par emprunter une issue divergente aux siennes. Voyez vous, moyennant une impulsion électrique pour stimuler le cerveau, on peut encore animer les muscles d'un cadavre entretenu convenablement. En stimulant le cerveau, je suis parvenu à faire revivre en quelque sorte un homme.

Zujo tourna la tête, contemplant  la bête qui s'acharnait derrière eux sur des bouts de verre là où il avait entendu du bruit. Cette entité avait la forme d'un homme, mais en aucun cas ne pouvait être assimilé d'une quelconque manière que ce soit au genre humain.

- Mais, une fois l'âme ayant quitté le corps, on ne peut pas lui rendre sa conscience. Néanmoins ! En stimulant le cerveau reptilien, on peut faire renaître ses instincts et ses pulsions. Ainsi, j'ai pu créer une arme de guerre insensible à la douleur attaquant jusqu'à ce que mort s'ensuive tous ce qui faisait du bruit autour de lui. Stimulé ainsi, la puissance musculaire est décuplée. Voilà de quoi donner du fil à retordre à la marine ou à la révolution si ceux-ci se décident à approcher. Mais hélas, le gouvernement de l'île ne tient pas à ce que ça se sache donc...

S'apprêtant à leur envoyer une nouvelle bouteille pour attirer sa création vers les pirates, Volvota fut pris au dépourvu.

- Boucanier, pourquoi as-tu le pantalon en bas des chevilles ?

Joe se retrouvait effectivement dans une position grotesque. Peut-être une diversion. Mais Zujo le savait, son capitaine avait une idée derrière la tête. Ou alors il avait vraiment pété les plombs.
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Si le pantalon était tombé, ce n'était ni à cause de l'excitation du moment, encore moins à cause de la température. Mais doucement, tandis que le docteur Volvota tenait son discours, le cafard avait enlevé sa ceinture qui, en plus de tenir son pantalon quelque peu épais en place, avait surtout deux Ventio Dials équipés le long de la lanière.

- Volvota... Si Hogback était si sûr de ses expériences, c'était parce qu'il savait qu'elles ne se retourneraient pas contre lui.

D'un coup de pied, il activa l'un des deux Ventio Dials de sa ceinture tombée à terre. Propulsée ainsi par le vent, la ceinture équipée alla se plaquer contre les marches du porche menant à la demeure de Volvota.

- Petit fumier !

Zujo sourit comprenant en quoi consistait le plan.

- C'est capitaine Joe Biutag pour vous vermine !

Tout à l'heure, le cafard avait attiré malgré lui la bête du fait du bruit sourd occasionné par le souffle des Ventio Dials. Le monstre fut à nouveau attiré par ce même bruit, courant dans la direction où se trouvait Volvota. Ce dernier se serait tenu tranquille que le cadavre ambulant se serait contenté d'attaquer les Ventio Dials. Mais terrifié par sa créature, il fit malencontreusement tomber une de ses bouteilles à terre et pesta nerveusement.

- Non... Non... Non... NOOOOOOON !

Soufflant enfin, le cafard laissa son second derrière, remonta son pantalon pour retourner chercher sa ceinture. Il ne craignait rien, le docteur faisait office de diversion en hurlant à la mort tandis que sa création l'éviscérait violemment, motivé par ses pulsions les plus primaires.
L'appât fut si efficace que le plus tranquillement du monde, Joe put entrer dans la demeure en contournant la scène de massacre, s'empara du fusil de Zujo ainsi qu'un dial qui traînait. Retournant au chasseur, il lui remis son arme en mains.
Ce dernier était assis tranquillement, ses côtes lui faisaient un peu moins souffrir. Paisiblement posé en train de se griller une cigarette, il contemplait satisfait le massacre.

- Pas très maline cette bestiole, elle a renversé le whisky de ce con de docteur un peu partout.

Mains dans les poches, Joe se tourna pour regarder le spectacle. Volvota criait de moins en moins alors que la bête humaine s'acharnait sur lui.
En guise d'apothéose, Zujo jeta son mégot sur le porche. Les flammes émergèrent des vapeurs d'éthanol. Le crépitement du feu attira sans cesse le monstre qui frappait dans le vite et s'attaquait à ces mêmes flammes qui le consumaient peu à peu.
Reniflant puis crachant un mollard épais, le forban observa méprisant le spectacle pitoyable qui se jouait devant eux.

- Et dire que cet abruti de Volvota était fier de sa création...

Tendant une main à son second pour l'aider à se relever, celui-ci prit son arme sous le bras et, boitillant aux côtés de son capitaine s'en retourna aux quais. La journée fut assez mouvementée pour eux comme cela. Après un petit massacre en règle, il était l'heure d'aller se coucher.
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