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[1622] Tire-m'en deux, c'est pour offrir


Logue Town, Port, un début de soirée comme un autre,

-Alors c'est elle ?
-C'est elle oui. Sergent Sohalia Niveren. Elle vient d’être mutée dans la 102eme.
-Que dit son dossier ?
-Et bien je... Je vous l'ai transmis non ?
-C'est vrai, mais je l'ai pas lu. Parce que moi je suis un agent très occupé dont le temps est cher et précieux alors que toi t'es qu'un pauvre sous fifre qui bosse pour moi. Alors tu me l'as transmis, et maintenant tu vas me dire ce qu'il y a dedans. On est d'accord ?
-Désolé m'sieur Red, on est d'accord.
-Alors je t'écoute...
-C'est une orpheline venant de Sanders, parents tués par des révolutionnaires, un frère jumeau dans la marine, elle est sortie major de sa promo avec d'excellentes références et a tout de suite demandé sa mutation dans la 102eme d'élite.
-Un vrai bon petit soldat hein ?
-Je suppose qu'on peut dire ça comme ça oui. Elle a fait beaucoup d'efforts pour arriver à ce poste.
-Ouais bon, on s'en fout, la seule chose importante c'est sa date de mutation.
-Comment ça  ?
-Il me fallait un sous off arrivé la depuis peu, le reste est tout à fait secondaire, alors major ou dinde de l'année c'est pareil, elle fera l'affaire.
-L'affaire pour quoi ?
-Toi t'as toujours pas compris qui de nous deux était l'agent hein ? J'ai pas l'impression que tu te rendes bien compte que quand je quitterai cette ruelle toi tu sortiras de l'histoire et ensuite personne te reverra jamais...
-Un jour je serais un vrai agent !
-Ben voyons. Moi je crois que ça te fera surtout une belle épitaphe.
-Alors vous voulez rien lâcher ? Je pourrais peut être vous être encore utile ! S'il vous plait..
-T'es trop mignon, je crois que je vais chialer putain. Bon, dans le fond c'est simple, je cherche des ripoux de la marine qui font du trafic de reliques...
-De reliques ?
-Ouais, des reliques macabres, genre la corde qui a pendu bob le pirate célèbre, le billot taché du sang de Gold Roger, ce genre de conneries..
-Oh, dans la 102eme alors ! Et comme elle vient d'arriver on peut être sur qu'elle est pas dans le coup !
-Mais c'est que t'es malin en plus...
-Du coup vous me gardez ?
-Ouais, je crois que je t'ais sous estimé, en fait t'es un bon et tu peux encore te rendre utile.
-Super !
-Alors voila ce que tu vas faire. Tu vois notre nouvelle copine la bas ? Vu ce qu'elle est en train de descendre elle va nous faire un parcours de troufion classique, boire, boire, se battre, changer de bar, et recommencer jusqu'a qu'elle retrouve le chemin de la caserne. On va la suivre un peu, et dans un ou deux bars, on la chopera dans un coin sombre et on lui tombera dessus sauvagement.
-Sauvagement ! Ouais ! Mais euh, pourquoi ?
-Pour l'obliger à bosser pour nous évidemment, ces blaireaux de la marine d'élite détestent les agents, on va être obligé de lui forcer la main...
-Vous êtes sur que...
-Hé ? C'est qui l'agent ici ?
-C'est vous chef !
-Voila... ça c'est un bon sbire, allez on y va.

Et alors qu'au bout de la rue, une jeune sous off de la marine rentre dans un bar en commandant une tournée générale, deux agents du Cipher Pol se lancent avec entrain dans ce qui est le cœur du métier d'espion. Attendre sans rien faire en se fondant dans le décor local.

Et quelques heures plus tard...

-Vas y, c'est ton moment ! Et t'oublie pas hein ? Sauvage !
-Sauvage !


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"Tire m'en deux c'est pour offrir"

Vous devez connaître la chanson, jeune recrue de la Marine d’Elite, Sohalia avait enfilé une tenue civile et avait rejoint ses camarades, troquant son sabre d’apparat qui n’avait rien de fonctionnel, contre ses propres armes, et son costume rouge qui, elle devait le reconnaître était bien pratique pour cacher les taches de sang, mais n’était pas vraiment discret contre un pantalon ample et une chemise nouée. Il n’avait pas fallu attendre longtemps pour qu’ils se rendent dans leur Q.G. à savoir un bar qui avait tout d’une taverne.

L’univers masculin correspondait bien à la jeune femme qui n’avait jamais fait preuve d’une grande délicatesse, et donc l’odeur d’Houblon et de transpiration alcoolisée ne la dérangeait pas le moins du monde. Si ça avait été le cas, elle n’aurait pas tenu une seconde au BAN. Elle eut un frisson à y repenser. Le souvenir de ce camp d’entraînement de l’enfer aurait dû s’effacer après quelque temps, mais après quelques mois, il restait bien vif. On lui balança une grosse Paluche dans le dos la faisant sortir de ses pensées.

Ils s’étaient rendus au « Cap’tain », qui n’avait de gradé que le nom, on n’avait pas dû y voir au-dessus d’un Caporal depuis son ouverture. Le patron était un grand bourru qui, si on le lançait un peu trop commençait à parler pendant des heures de son passé glorieux dans la Marine. D’ailleurs ironiquement l’ancêtre non plus n’avait jamais dépasser le grade de Caporal, et loin de le déranger, il en parlait avec nostalgie jusqu’à se faire botter le cul par sa femme qui était aussi charmante que redoutable. Et comme dans leur corps de métier il n’y avait pas beaucoup de femmes, la patronne avait pris la Soldat d’une certaine affection tant elle était heureuse sûrement d’avoir un peu d’œstrogène dans l’établissement où rires gras et tapes virils régnaient. Cela étant, elle ne devait pas vraiment détester ça, après tout, elle l’avait créé avec son cher époux cet établissement ; et avec un coup dans le nez elle ne se privait pas de tâter les jeunes recrues sous l’œil amusé de son cher et tendre et les visages rouge écarlate des jeunes hommes gênés et – ou – flattés.

En dehors de cette population assez bruyante, on y voyait débarquer des voyageurs qui s’installaient aux tables de bois massif et, souvent enorgueillis par l’ambiance chaleureuse et la bonne bière (oh et soyons fous un peu de rhum les jours de fête), se voyaient chanter avec les militaires des chants dont ils ne saisissaient pas les paroles. Et pour les plus téméraires et les moins habitués, on les voyait parfois se risquer à aller aborder la jeune femme qui s’attablait dans le fond avec ses bouquins, et malheureusement pour eux, c’était souvent en l’embêtant trop qu’ils se prenaient toute la section de Sohalia sur le coin du nez. Fallait pas emmerder la fille des patrons, et la jeune femme soupçonnait ses camarades de tous être amoureux de la jeune demoiselle.

Bref, ce soir, c’était un soir de semaine et les jeunes étaient venus pour boire une bière après le service. Aucune raison que ça dégénère, en plus ils étaient tous de service le lendemain.

« Eh Niveren ! C’est ta tournée. »

Ouais, c’était sa tournée.

La soirée se déroula simplement, enfin au début au moins. Elle but quelques bières, pas de quoi rouler sous la table, mais assez pour être joyeuse. Il lui restait assez de son esprit pour qu’elle décide que c'était une  heure raisonnable pour rentrer, lorsqu’ils sortirent le rhum.

« Oh aller, une de plus ! »
« M’oblige pas à te rappeler le dernier salut matinal après ta cuite la s’maine passée ! T’as repeint le champ d’entraînement, heureusement que Mura t’avait caché tu serai mort sinon ! »



Les rires furent gras, elle se leva et passa ses armes dans son dos, les salua d’un geste répété plusieurs centaines de fois, salua les patrons et sorti de la taverne en s’étirant. Une bonne nuit de sommeil ne lui ferai pas de mal, elle devait se lever aux aurores pour s’entraîner.

C’était sûrement sans compter sur ce gars qui sortit de l’ombre comme un… Bah comme une ombre. Elle ne fut pas alertée jusqu’à ce qu’il lui tombe dessus comme un animal. Wow. Elle n’esquiva pas le premier coup tant c’était étrange comme situation et se prit son poing dans le nez. Après tout, les seules situations qui avaient tendance à lui attirer des ennuis, c’était quand elle ouvrait sa bouche pour dire une connerie, et ce pingouin en costard bah elle ne le connaissait ni d’Eve ni d’Adam.

Elle dut son mouvement de recul un peu chancelant à une forme de chance et au très noble art du Poing Ivre et assez rapidement en constatant qu’il n’avait aucune intention d’arrêter de lui sauter dessus, elle baissa ses épaules, ses hanches, et releva mollement les bras dans une position qui aurait pu paraître ridicule puisqu’elle tanguait comme Ivre morte, jusqu’à ce qu’elle esquive d’une rotation un quatrième, ou cinquième coup – elle n’avait pas compté – et finisse par lui balancer après quelques mouvements presque inutiles, son pied dans la tempe. et finisse par lui balancer après quelques mouvements presque inutiles, son pied dans la tempe. Elle l’envoya valser à deux mètres et avant même de vérifier s’il se relavait tâta son nez.

« Ah putain, je saigne. Bordel mais tu sais comment c’est galère de nettoyer du sang sur une chemise blanche ?! »



Elle parlait un peu trop fort, et voulant essuyer le sang l’étala un peu sur son visage et finit par se rapprocher et s’accroupir à côté du pingouin. Elle l’attrapa au col pour l’aider à se relever, sauf qu’elle l’avait visiblement assommé. Elle eut un profond soupir et le souleva un peu, lui mettant des petites baffes pour le réveiller.

« Oh, aller réveille-toi Pingouin, je vais devoir te porter jusqu’à la caserne sinon »


La question principale étant surtout « mais bordel, c’est quoi ton problème ? ». Qu’elle ne se gênerait pas pour lui poser, plus tard, quand elle aurait nettoyé sa chemise. Elle savait aussi qu’elle avait eu de la chance qu’il soit… Eh bien nul, parce qu’un gars qui lui tombe dessus sans rien demander, ça aurait pu assez mal se passer pour elle…

Il finit par rouvrir les yeux assez rapidement.

« T’es qui toi ? »




Dernière édition par Sohalia Niveren le Jeu 22 Avr 2021 - 12:32, édité 1 fois
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Autant pour le sbire contre la jeune louve de la marine. Pas vraiment une surprise cela dit, mais je m'attendais quand même pas à ce qu'elle dessoule si vite. Je suppose que ça fait partie de l'entrainement de la 102eme et qu'il doit y avoir un paquet de cirrhose chez les retraités de la division. Mais bon, détails, il y a de toute façon un moment que j'ai assimilé que le cœur d'une stratégie fonctionnelle ce n'est pas de chercher une voie vers la victoire mais de faire en sorte que toutes les voies y mènent. Les seuls perdants ici sont mes deux acolytes, moi, je gagne toujours.

-ARgggh ! Je crois qu'elle m'a pété le bras !

J'allume mon briquet le temps d'allumer la clope vissé au coin de mes lèvres et qui attendait sagement ce moment, et la flamme révèle soudain mon visage au moment ou je semble littéralement apparaitre dans le coin d'ombre ou j'ai observé toute la scène.

-Ouais, je crois bien qu'il est cassé.
-Vous deviez m'aider ! Sob ! ça fait super mal !

Un poil titubante mais étonnamment vive et stable, notre nouvelle copine s'est écarté d'un bond en entendant le briquet, et se tient maintenant dans une garde approximative en nous surveillant alternativement tous les deux.

-Vous êtes qui ?!
-Je m'appelle Corbeau, et je suis un agent du Cipher Pol 5. Et si on se fout du nom du type dont tu viens de casser le bras, c'est aussi un agent gouvernemental. Et manque de bol pour toi, tu viens de l'agresser sauvagement et sans aucune raison...
-Ah putain mais c'était votre plan ! Vous m'avez envoyé me faire casser la gueule !
-Agression d'un agent dans l'exercice de ses fonctions...
-C'est dégueulasse ! Je vous faisais confiance !
-Blessure grave...
-Finalement ça va en fait, je crois que je peux le bouger...

Et après on s'étonne que les agents du Cipher Pol 5 préfèrent travailler en solo hein ? Je déteste les gens. Je soupire, tire une longue bouffée de ma clope en regardant la marines qui ne bouge pas, hésitant visiblement sur la conduite à tenir ou luttant contre les brumes d'alcool dans sa tête. Et en deux enjambées je rejoins mon acolyte, lui saisissant le bras pour le lui faire tendre avant de lui casser d'un coup de pied.

-Putain ! Vous m'avez pété le bras !
-Blessure grave sur un agent du gouvernement. Avec l'ivresse pendant vos heures de services...
-Je ne suis pas en service !
-Hum, ce n'est pas ce que dit ce tableau de service du jour que j'ai moi même modifié et copié.. Désolé soldate, mais votre carrière dans la marine s’arrête la !
-Et c'est la que vous lui proposez une échappatoire ? Vous êtes diabolique !
-Ce serait peut être encore plus crédible si elle te pétait aussi les deux jambes non ?

Règle 217 du Cipher Pol, ne jamais travailler avec quelqu'un sur qui vous n'avez pas de moyen de pression, sans moyen de pression, pas de confiance possible.


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"Tire m’en deux c’est pour offrir"


Un bruit de briquet la fait reculer d’un bon, sur ses gardes. Le visage peu avenant d’un gars en costume rouge. Elle plisse les yeux alors que sa vision s’adapte à la pénombre de la ruelle et que le bout rougeoyant de la cigarette l’ébloui presque.

Sohalia n’a jamais été bien maligne, mais il ne lui fallut pas longtemps pour constater que les deux étaient de mèche, et que le pingouin en costume rouge n’avait pas l’intention de l’attaquer. Il vint même appuyer sur la blessure de l’autre dans un craquement sonore. Ouais, il était bien pété cette fois son bras. Elle se détendit, mais juste un peu. D’une part, parce que l’autre braillard ne voulait pas la fermer, d’autre part parce qu’elle s’était fait avoir comme la bleue qu’elle était.

Son explication la fit frémir, pas tant parce qu’elle était tombée dans son piège, mais plus parce que même si elle pouvait tout à fait rentrer chez elle au lieu de subir les foudres de la hiérarchie, elle n’en avait aucune envie. Elle soupira un peu et croisa ses bras sur sa poitrine. Elle n’était qu’une soldate d’élite, ok le titre était prestigieux, mais n’avait rien d’un passe-droit quand il s’agissait des agents du Cipher Pol. En plus, il n’avait sûrement pas monté un plan comme ça juste pour qu’elle prenne cher. Ses pensées tourbillonnaient. Et puis l’autre continuait à geindre comme un agneau qui aurait perdu sa mère. Elle se rapprocha de lui.

CRACK

Elle abattit son pied avec force sur la jambe de celui qui lui avait sauté dessus. Quitte à chialer, il allait chialer pour quelques choses. En plus, ce n’était visiblement pas lui le cerveau de l’opération.

«Ah bordel mais ça la ferme jamais ces trucs, vous les entraînez pas ou quoi ? Peu importe, je ne suis pas très sûre de ce en quoi je pourrai vous être utile mais soyez civilisé et payez-moi une bière au moins »


Si le pétage de jambe de l’agent n’avait rien de nécessaire il lui permettrait au moins de décharger un peu sa frustration, ce n’était peut-être pas le mouvement le plus intelligent de la soirée, mais si elle ne le faisait c’était peut-être l’autre… Euh Corbeau qui le ferait, en plus elle avait encore un petit coup dans le nez et la frustration était plus dure à gérer dans ces cas-là. Corbeau… Peut-être que ses parents ne voulaient pas de lui, ou c’était un faux nom. Après tout, ça ne la regardait pas s’il avait décidé d’avoir l’air plus idiot que juste en portant un costume rouge. Elle eut un sourire de coin, elle pouvait bien parler, elle n’était pas plus finaude quand elle enfilait ce foutu uniforme de la Marine d’Elite, et elle comprenait l’utilité de dissimuler les taches de sang, mais leur arme n’avait rien de pratique.

Elle fit signe au Corbeau de la suivre, il était hors de question qu’elle le traîne au Cap’tain, elle entendait les chants grivois s’élever et elle aurait bien du mal à expliquer pourquoi elle revenait avec un agent du gouvernement. En plus, il n’avait sûrement pas envie d’avoir une quinzaine de paires d’oreilles qui écoutaient ce qu’il avait à dire. Eh, elle n’était peut-être pas le couteau le plus aiguisé du tiroir, mais elle avait bien appris de sa mère et de sa tante ce que « priver et confidentiel » voulaient dire. Elle se dirigea sans vraiment vérifier qu’il la suivait – il devait la suivre, c’était lui qui lui avait fait du chantage après tout – et sortit de la ruelle pour se diriger vers un autre bar qu’elle n’avait fréquenté que quelques fois durant sa formation fois parce que trop mal famé. Au moins, elle était sûre de ne pas y croiser de collègues.

Elle entra, elle avait gardé ses manières militaires, mais elle boudait un peu, et en conséquence traînait un peu les pieds pour aller s’asseoir, fouillant dans ses poches pour y trouver un mouchoir. Comme si elle avait ce genre de trucs sur elle. Où était son frère quand elle avait besoin de lui bordel ? Ah ouais… Sur St Uréa.

Bon, il pouvait paraître qu’elle avait bien vite accepter la situation, mais ses deux possibles échappatoires lui promettaient un avenir bien sombre, que ce soit rentrer sur Sanderr ou s’en prendre plein la tronche par ses supérieurs, elle préférait encore coopérer sans poser de question. En plus, elle n’était pas vraiment douée pour faire autre chose qu’obéir. Il allait falloir travailler là-dessus.

Elle déposa son Katana et son Nodachi sur le bord de la table puisque les chaises – au summum du luxe – possédaient des dossiers. Elle observa un peu la salle. Les personnes présentes semblaient occupées à parier, si on les avait vaguement observés à leur entrée, il n’en était plus rien maintenant. Elle soupira et s’adossa à son siège.

«Vous savez que je n’ai pas vraiment le pouvoir de vous aider hein ? Je ne suis qu’un petit soldat pour l’instant, en plus j’ai pas vraiment toutes les connaissances je suis arrivée y’a à peine quelques mois… Enfin je vous dis ça, mais vu que vous avez même pu changer mes heures de services vous devez bien le savoir pas vrai ? Bon bref faudra peut-être me détailler un peu votre problème j’suis pas franchement une lumière vous voyez. »


Ça, c’était sûr, il aurait fallu s’adresser à son frère pour ça. Mais peut-être que ça aussi, il le savait après tout… Ah bordel. Elle le laissa commander sans rajouter une parole, après tout ce n’était pas elle qui avait des choses à dire. Elle constata qu’elle avait froncé les sourcils durant toute la durée de leur rencontre. Elle posa un doigt sur son front pour se forcer à se décrisper, s’il voulait lui faire du mal, ce serait sûrement déjà fait. Et puis ce n’était pas tous les jours qu’on pouvait être utile au Gouvernement mondial quand on est un petit soldat, ça avait quelques choses de grisant. Alors elle lâcha un soupir suivi d’un petit rire qui illumina son visage. Après tout, la situation était quand même assez drôle. Bon il était flippant, mais c’était drôle.
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-Hey chef ? Vous me laissez pas la hein ? Vous allez pas m'abandonner comme ça dans la rue hein?
-Mais non t’inquiète. On va se caler à l'auberge et on te fera livrer un chocolat.
-Vraiment ?
-Non. Tu veux boire un coup, t'as qu'a ramper...

En tout cas la gamine m'étonne agréablement, elle a une sacré résilience, ou alors elle est encore tellement bourrée qu'elle n'a pas réalisé ce qui se passe vraiment. Ouais, c'est nettement plus vraisemblable. Mais du moment que ça fait gagner du temps et que ça m'évite de devoir expliquer a un blaireau en uniforme a quel point c'est une erreur d'emmerder un agent du gouvernement, je prends...

Je commande une bière pour moi et un cocktail maison pour dessouler la môme, une recette amazonienne capable de réveiller un mort, à base de lait caillé, d’œuf cru et de piment, c'est chez nous qu'on dit que tout ce qui ne tue pas vous rend plus fort, et quand elle recrache la boisson infecte que je lui ai conseillé d'avaler cul sec, elle est normalement en état pour repartir pour une nouvelle nuit de beuverie, ou écouter avec attention ce que j'attends d'elle...

-C'est moi qui dit qui est capable de quoi. Si je te dis que tu peux m'aider, ce que tu dois demander c'est comment tu peux faire. Moi qui croyais qu'obéir et fermer sa gueule était l'apprentissage de base de la marine, je suis un peu déçu... Bon. On va faire simple. Il y a des types dans ta division qui se livrent à un trafic de marchandises illégales, et je suis chargé de m'occuper d'eux. Et toi, comme tu as la chance d’être arrivé dans le coin tout récemment, tu es la seule qui n'est clairement pas encore mouillée dans ce merdier. Tu captes ?

Alors tu vas me servir de cheval de Troie, et si t'es sage et efficace, t'auras droit à une prime. Ok ? Non ne répond pas, c'est une question rhétorique. Donc tu as des potes qui revendent en douce des affaires appartenant à des pirates qu'ils ont exécutés, tu vois le genre ? Drapeau taché de sang, bout de corde de pendus, y'a un marché pour ça. L'idée c'est que tu m'aides a trouver les clients, et qu'a partir de ceux la on remonte jusqu'aux coupables...


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"Tire m’en deux, c’est pour offrir"


Sohalia observa l’homme. Il était plutôt classe, enfin si on omettait qu’il était habillé en rouge de la tête aux pieds. Il était plus grand qu’elle, et avait la mine fermée. Ouais, elle n’allait pas s’en formaliser… Si vous voyiez la tronche de certains de ses supérieurs… En plus, il avait l’air d’avoir le même genre de caractère à la con. Elle renifla bruyamment avec classe et distinction lorsqu’il lui ramena une mixture qui n’avait rien à voir avec de l’alcool. Elle renifla, plissa le nez, et pour ne pas vexer celui qui payait en prit une gorgée qu’elle recracha aussitôt. Elle n’était pas une personne à recracher, mais ça, c’était un truc pour dessaouler. Elle lui lança un regard mauvais, rien de personnel, elle avait demandé une bière.
«J’suis pas assez bourrée pour avoir besoin de dé…»

Elle ne put pas vraiment finir sa phrase. Il n’avait pas seulement la même dégaine que ses supérieurs taciturnes, il en avait l’attitude. Parfait. Elle fronça un peu plus les sourcils en l’écoutant. Pendant son discours, et sans en perdre une miette, elle demanda une bière à la serveuse. Ouais écouter et fermer sa gueule… Blablabla… Trafic… Blablabla… Cheval de Troie… Oui oui, elle avait capté. Elle n’aimait pas trop ça, mais elle l’écouta sans broncher. Sauf que le bougre parlait pas mal. Aussi, elle reçut assez rapidement sa bière.
«Eh M’sieur… Je sais que je suis pas la plus maligne, en même temps, on m’paye pas pour réfléchir… Cela dit, vous méprenez pas j’suis pas d’accord avec la contrebande tout ce bordel, c’est vraiment pas bien… Mais c’que vous m’avez demandé de trouver des clients. Pis j’ai aucune confirmation que vous êtes qui vous dites que vous êtes. Vous avez pas un papier ? Une carte ? Un truc, je veux dire. Pour l’instant j’vous ai juste vu casser la gueule à votre subordonné, et vous m’avez demandé de trouver des clients. Je fais comment pour savoir que vous n’êtes pas le méchant de l’histoire ? Et sauf vot’ respect m’sieur, j’ferme ma gueule devant mes supérieurs, même si vous êtes qui vous dites, je vous êtes, j’ai pas de raison de vous lécher le cul pour le moment.»

Ça n’était pas vraiment l’alcool qui la faisait parler, plutôt un attachement déjà bien présent avec le temps qu’elle avait passé au Ban à sa section, mais ce n’était pas vraiment par patriotisme qu’elle faisait ça. Elle avait bien compris qu’il avait du pouvoir, mais vu sa tronche ça pouvait tout aussi bien être parce qu’il était du mauvais côté de la barrière. Bon, elle prenait tout de même le risque de se faire botter le cul par ses supérieurs s’il prenait la mouche. On lui ramena sa bière et elle en bue une gorgée. Elle avait attendu de savoir ce qu’il lui voulait. Elle se mit à réfléchir un peu, ce qu’il disait n’était pas indécent. Elle comprenait bien qu’il pouvait y avoir des dérives, d’autant qu’elle n’avait pas vraiment rencontré tout le monde. Quant à savoir si elle allait pouvoir être utile… Elle leva le doigt.
«Bon, imaginons que je vous crois, comment vous voulez vous y prendre ? J’peux bien traquer quelques personnes, et laisser traîner mes oreilles, mais si vous avez un plan ça sera p’t’être plus rapide. »

Elle but une gorgée de bière en plus et l’observa un instant. Elle haussa les épaules. Elle était arrivée dans ce système bien trop récemment pour en comprendre les enjeux. Ah pratique, pour la première fois de sa vie elle regrettait de ne pas avoir suivi les cours qu’elle aurait dû, avec l’assiduité dont elle aurait dû faire montre. Elle soupira un peu et sirota un peu plus de sa bière. Il était quand même flippant, et puis elle n’était pas tout à fait en règle. S’il était vraiment un agent du gouvernement mondial et qu’il décidait qu’elle se rebellait trop, et de faire un peu plus pression sur elle en faisant des recherches, elle allait peut-être mettre son frère en danger.

En somme, même si elle préférait être sûre qu’il n’était pas du côté délinquant de la force, bah elle préférait quand même éviter de trop jouer les héroïnes au risque de creuser toute seule sa tombe. Elle lâcha un soupire. Ouais, ça n’arrivait qu’à elle ce genre de galère. La voilà qui débarquait tout juste et qui se retrouvait à gérer des soucis qui semblaient intrinsèques à son régiment depuis un bon moment. Enfin les régler… Servir d’outils, et puis si jamais il n’était pas un agent du gouvernement, bah il partirait juste, l’un dans l’autre personne ne serait au courant. Et si la prime tombait… Elle se ressaisit pour ne pas se mettre à baver.
«En espèce la prime ?»


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Ma carte d'agent officiel du Cipher Pol apparait brièvement dans ma main avant de disparaitre tout aussi vite. Un tour que je pratique surtout avec des couteaux mais qui marche avec tout, et qui me permet de montrer à la môme que je suis un type sérieux tout en évitant de la laisser faire le point sur mon niveau d'accréditation.

Je suis du Cipher Pol gamine, un agent secret. Tu crois que je vais te faire un chèque ? Évidemment que ce sera en liquide...

Duel de regard intense par dessus la table du bar, la miss ne baisse pas les yeux, et je ne vais pas quand même pas aller jusqu’à lui coller un coup de latte sous la table, tant pis, j'enchaine.

Ce qui m’intéresse vraiment chez toi c'est ton uniforme. Bon, et un minimum de débrouillardise évidemment, mais si tu arrives à picoler comme ça sans te faire lourder de la 102eme, c'est que tu sais au moins te montrer un minimum maligne, espérons que ça suffise...

En tout cas si ça ne suffit pas ce n'est certainement pas moi qui finirait coulé au fond du port de Logue avec des souliers de plomb. C'est l'avantage qu'il y a toujours a avancer masqué en poussant un pauvre type devant soi. Comme disait l'instructeur, privilégiez toujours le travail d'équipe, au minimum ça augmente le nombre de cibles sur lesquelles l'ennemi va tirer. Et l'un des rôles de ma nouvelle copine, c'est justement de jouer les cibles, les cibles rouges, bien voyantes, pendant que je reste tapi dans l'ombre.

J'ai localisé des types qui pourraient être client du genre de babioles que les mecs qu'on cherche peuvent vendre, et j'ai aussi de quoi les appâter. Ton rôle ça va être d'aller les voir et de leur faire l'article. Tu vas jouer la nouvelle qui veut se faire un peu de blé en douce, et qui débute très mal dans le métier. Je vais te donner quelques adresses sur le port et tu vas aller y trainer en parlant aux gens louche, laisser entendre pas trop discrètement que tu vends des choses intéressantes, et continuer jusqu’à ce qu'ils te contactent. Et ce que tu vas vendre, c'est ça.  

J'attrape mon sac de marin et le dépose sur la table avant de l'ouvrir pour en déballer une tête momifiée absolument superbe, souriante, de la taille d'une grosse balle de golf.

-Adorable non ? La collection de tête réduite de l’équarrisseur de Saint Uréa ! On l'a décapité la semaine dernière et tout ses trucs sont censés avoir étés brulés avec son corps. Normalement ça devrait attirer tout ce qui se fait de tordues dans le domaine du recel du macabre...

Je renvoie la tête rouler au fond du sac avant de le fermer soigneusement pour le pousser en direction de la demoiselle, jsuqu'a ce qu'elle sente les têtes venir buter contre son coude appuyée sur la table.

-Tu as compris ? Tu es une gentille sous off en mal de pognon qui essayes de fourguer ces trucs la que tu as volés à la garnison, a toi de trouver une histoire, maman malade, dette de jeu, tu choisis... Tu te balades de bar en bar sans trop boire en te faisant jeter par tout le monde jusqu’à ce que des types sérieux te contactent, et la, tu leur vends. Hésite pas à négocier pour être crédible, demande 5 millions, et fourgue pas le sac a moins de cinq cent mille. Et une fois que c'est fait, tu reviens ici et je t'explique la suite.

C'est clair ?

Alors au boulot, le gouvernement compte sur toi !


Et l'agent Red a bien besoin d'une mission réussie pour revenir un peu en grâce à Marijoa.


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En voyant la carte glisser habilement entre ses doigts, elle se dit qu’elle devait apprendre à faire pareil. Bon, elle n’avait pas de carte à faire rouler, mais ça avait de la gueule. Bon ok, il avait de la gueule le vieux. Elle avait à peine eu le temps de voir l’emblème du Gouvernement Mondial et « Cipher Pol » sur le petit objet ce qui la fit s’interroger. Ouais, évidemment qu’y’avait des choses que personne ne pouvait savoir, c’était sûrement de cette manière que le Gouvernement avait une main mise partout, avec des agents de l’ombre dont pas grand monde ne connaissait l’existence, ou au moins le but précis, mais c’était plutôt logique. Quoiqu’elle n’y ait jamais réfléchi, voir les choses de cette manière était plutôt grisant. On prenait souvent l’Elite comme l’élite parmi les forces de l’ordre, mais elle n’était pas dupe, et avait le nez dedans, elle voyait bien que grosso modo c’était une bande de picolards en uniforme bien défroissés qui bombait le torse comme une bande de paons. Bon, elle devait avouer qu’elle avait une certaine fierté à avoir été repérée et envoyer en BAN même si ça n’avait pas été une sinécure, ça non. Elle était d’autant plus heureuse qu’elle en était revenue et pouvait se pavaner avec une certaine fierté dans l’uniforme rouge… Bon ok, le rouge n’était pas sa couleur, mais il était quand même bien pratique pour qu’on ne repère pas les tâches de sang.

C’était là qu’on voyait que la régulière c’était une belle bande de branleurs, toujours impeccables en bleu. C’est à cette pensée qu’elle réalisa qu’elle devait être endoctrinée bien plus qu’elle ne l’imaginait, le pire étant que ça ne la dérangeait pas. Puis c’était à elle que l’agent était venu demander de l’aide. Bon, elle n’avait pas inventé la poudre mais elle ne se faisait pas grande illusion, s’il avait pu défoncer son subordonné sans sourcilier c’était bien qu’il n’en avait pas grand-chose à carrer de la Soldate. Sohalia se dit alors que sa survie dans cette entreprise – à laquelle elle n’avait d’autre choix que de prendre part – se définirait uniquement par sa capacité à se faire passer pour la pire raclure qui trahirait avec joie son tout nouveau régiment. De la bleusaille bien intrépide quoi. Elle devait bien avouer, en plus de jouer sa survie, qu’elle était curieuse de savoir lequel de ses supérieurs, tirés à quatre épingles par leur fierté mal placée, était impliqué dans cette histoire.

Elle s’adossa plus confortablement sur son siège alors que relevant les yeux des mains de l’homme, elle les fixa dans les siens. Ouais, jouer les raclures, elle devait avoir ça en magasin. Elle se garderait bien de lui expliquer d’où lui venait sa certitude et se contenta de le fixer avec un sourire en coin alors qu’il continuait son explication.

Elle était prise au piège comme un lapin par un grand méchant – et vilain – loup et elle n’était pas bien sûre d’apprécier cette situation. Il sortit un recel bien macabre sous son nez, elle plissa le nez, un peu contrariée à la vue des têtes miniatures, et toutes rabougries.

« Et elles appartenaient à qui ces têtes… ? Non tu sais quoi ? Laisse tomber j’ai pas envie de savoir. »

Elle l’observa un moment et il lui dit qu’elle allait devoir se la jouer maligne. Jouer la comédie ça elle savait faire. Elle n’avait jamais bien compris comment, mais les mâles de son espèce se la jouaient souvent machos protecteurs avec elles, d’ailleurs quand elle ne portait pas son uniforme, et malgré ses armes, on lui avait déjà proposer de la débarrasser de ces objets « trop dangereux » pour une « jolie demoiselle comme elle ». Elle n’avait aucune idée de ce qui pouvait leur donner cette idée farfelue qu’elle était sans défense et fragile, elle ne faisait pas vraiment montre de féminité la plupart du temps et n’avait pas l’impression d’agir comme si elle avait besoin d’aide. Son âge ? Peut-être… Peu importait finalement c’était pratique pour obtenir ce qu’elle voulait, il fallait au moins que son… Acolyte ? Employeur ? Elle chipoterait sur les détails techniques plus tard.  Lui fasse confiance. Ou au moins assez confiance pour remplir le job comme il lui demandait et qu’il ne la prenne pas pour épine dans sa pompe cirée. Quand il eut fini de parler, elle s’approcha d’un coup de la table, enfonçant un ongle dans sa paume pour que les larmes lui montent aux yeux, son visage se décomposa. L’exercice de la fausse crise de larme elle l’avait souvent exécuté.

« Comment vous… Je… La prime… Elle me permettra de soigner ma mère… Depuis que… Les révolutionnaires nous ont attaqués… Sur Sanderr. »

Sa phrase, entrecoupée de lourds sanglots, était vraiment trop grosse pour qu’il la gobe comme si elle était vraiment sérieuse. Déjà, parce qu’il l’avait vu agir avant, et aussi, parce que franchement elle en faisait des tonnes sur ce coup-là. Son visage reprit sa composition et elle s’appuya de nouveau dans sa chaise, essuyant de la phalange une larme qui roulait sur sa joue. Elle n’était plus à ça près vu qu’elle était barbouillée de sang mais bon. Elle attrapa sa bière et mis le sac rempli de tête à ses pieds.

Si son attitude était aussi détendue ce n’était pas franchement parce que le gars ne lui foutait pas les jetons, plutôt qu’elle était dans une position si délicate qu’elle prit parti de ne pas s’inquiéter outre mesure pour lui en plus du reste. Lui il n’était qu’un détail. Elle eut une pensée pour son frère qui risquait de péter un plomb s’il n’avait plus de nouvelles d’elle pendant plus d’une semaine. D’autant qu’il ne goberait pas les bobards qu’on balancerait sur son compte, il savait qu’elle était bien trop heureuse de s’être soustraite à l’emprise de sa mère pour faire quoique ce soit de trop débile. Quoique les actions débiles c’était sa spécialité, mais elle avait espoir qu’il lui fasse assez confiance pour ne pas croire, si on la retrouvait les pieds devant, que c’était entièrement sa faute. Et elle savait que son frangin, bien qu’un peu trop taciturne, était malin comme pas deux. Elle se pinça l’arrête du nez. Aussi flattée qu’elle puisse l’être d’avoir été choisie pour une mission comme ça… Elle n’avait pas intérêt à foirer sur ce coup-là. Et comme son frère le disait souvent « si tu réfléchis trop, ton cerveau va fondre ».

Alors elle attrapa sa choppe de bière et la vida d’un trait, s’essuyant la bouche du revers de la manche – de toute façon sa chemise était foutue – et se leva.

« Ok boss, on se retrouve ici dans une semaine ? Faut que j’aille pioncer je suis de service demain. J’ai les adresses, et j’ai pas envie de crever. Je serai là. Merci pour la bière. »

Elle lui envoya un baiser en même temps qu’un clin d’œil et fila, ses armes et le sac sous le bras et bien entendu sans lui laisser le temps de répondre. Elle rentra rapidement pour se débarbouiller et évidemment, dormir.

***


En fait, ce n’était que le lendemain qu’elle se rendit compte de la merde dans laquelle elle s’était fourrée. Elle avait regardé les têtes, sûrement des pirates, ou des mendiants, en fait elle ne savait pas, mais ces toutes petites têtes étaient d’un glauque absolu. Elle avait lâcher un floppée de jurons inventifs et s’était préparer à partir. Autant vous dire que d’un point de vue professionnel, cette semaine ne fut pas glorieuse, elle tentait tant bien que mal de se plonger dans l’entraînement pour oublier ce bordel, mais ne pouvait parler à personne de tout cette affaire. Sans compter qu’elle n’avait jamais fait de recel, ni de transaction de ce genre avant.

Oh, oui, pour la première fois elle regretta de ne pas avoir suivis avec assiduité les cours de sa mère qui avait tenté de lui inculquer la beauté du monde des arnaques en tous genres. Bref. Elle avait plusieurs adresses, un prix, et des têtes dans un sac. Qu’est-ce qui pouvait mal se passer ?
Elle était sortie les deux premiers soirs sans aucune avancée. On lui riait au nez, ou on la regardait avec dégoût. Elle parlait trop fort dans les bars qu’elle fréquentait pour l’occasion, on la regardait de travers – comment leur en vouloir c’était si infâme comme transaction – et n’avait pas encore trouver un pigeon à la hauteur de l’évènement.

Le troisième soir elle enfila une robe plus légère, se disant que par miracle ça attirerait peut-être plus de personnes, et la ferait passer pour plus crédule qu’elle ne l’était. Elle décider de retenter sa chance dans un des bars qu’elle avait déjà écumés. Après tout peut-être que la nouvelle s’était rependue. Elle entra dans le bar. Souvent, les établissements au bord du port ne faisaient pas exception à la règle universelle du « là où il y a du poisson, ça pue », et non, si vous vous posez la question, La sirène bleue ne faisait pas exception non plus. Elle lâcha un soupir dramatique en s’asseyant au bar. Le tenancier de l’établissement eut l’œil brillant en la voyant. Elle l’avait déjà vue, et avait bien fait en sorte qu’il la voit bien, ça causait sacrément ces trucs-là. Et de tout et n’importe quoi avec n’importe qui. Alors quand elle vit son œil alerte elle leva la main pour qu’il la rejoigne.

« Je voudrai une bière s’il vous plaît. »
Il l’observa un instant, acquiesça et sortit un choppe.

« Au fait petite, tu ne cherchais pas des acheteurs ? »

Il parlait sur le ton de la conversation, comme si ce n’était pas de mini tête momifiée dont il parlait. Eh oui, elle avait montré la marchandise, qui l’aurait cru sinon ?
Alors la jeune femme se pencha en avant de grands yeux plein d’espoir.

« Oui, en effet… C’est pour payer les soins de ma maman… Ça vous intéresse monsieur ? »

L’homme ne put dissimuler une grimace de dégoût lorsqu’elle le lui demanda. Visiblement non. Cela étant il se serait montré intéressé dès le début s’il avait une étrange collection de cheveux ou de sang en bouteille. Elle ne savait pas exactement ce qui pouvait être récupérer et vendu dans sa filière, et elle n’était pas très sûre d’avoir envie de connaître les détails de toutes la transaction morbide qui avaient pu se faire au fil des ans.
Le jeune homme secoua la tête avec énergie pour nier son intérêt dans cette histoire.

« Moi ? Non. Mais j’ai des clients qui semblent intéressés. Tu demandais bien 5Millions de Berrys ? »

La jeune femme acquiesça avec énergie. Alors l’homme soupira et fit un signe à la table derrière la soldate. Un homme, une bonne trentaine d’année, un sourire désagréable sur le visage. Il avait une barbe assez longue, et bien entretenue. La jeune femme regarda le barman avec un petit sourire presque timide. Il avait fait ça, comme si c’était quelque chose d’habituel. Bingo. Comme quoi les sources du Cipher Pol c’étaient quand même quelques choses. La jeune femme fit un petit sourire timide.

« Echanté. Je suis Gaspard. »
« Sohalia. »

L’homme tapota la table, le barman sembla comprendre rapidement et lui servit une bière. Parfait. La jeune femme pouvait sans aucun doute dire qu’elle pourrait plus facilement le convaincre s’il avait un coup dans le nez. Elle lui avait donner son vrai nom, non pas parce qu’elle lui faisait confiance, plutôt parce qu’il serait plus simple de le convaincre. S’il avait fait ça plusieurs fois, il devait avoir des contacts dans sa section, et si c’était le cas, il pourrait rapidement vérifier la véracité de son identité.

« Tu es une soldate de la 102e d’Elite c’est ça ?

Elle acquiesça, et but une gorgée de sa bière avant de répondre.

« Oui monsieur, je suis arrivée en ville il y a moins d’un an. »
« C’est donc pour ça que je ne t’avais jamais vu. Tu vois, il y a pas mal de tes collègues qui viennent ici de temps à autre. Et alors, Sohalia, où est-ce que tu t’es procuré de pareils objets ? »

La jeune femme lâcha un sourire fier.

« Ces objets monsieur, faisaient parti jusqu’à il y a peu, de la collection privée de l’équarrisseur de notre régiment. »

Il sembla réfléchir un instant. Elle but de nouveau une gorgée de bière alors que l’autre sembla la suivre par mimétisme.

« Et qu’est-ce qui t’a pris de les prendre ? »
« J’avais besoin d’argent. C’est pour ça que je suis entrée dans la marine. Mais l’état de ma maman s’est agravée… Vous voyez… Quand les révolutionnaires ont attaqués ils l’ont laissé diminuée… Et malade… Alors, un ami dans ma section m’a parler de… Ces transactions. J’ai vraiment besoin d’argent…

Bon ça n’allait pas faire pleurer dans les chaumières, mais les larmes qui bordaient ses cils avaient au moins l’avantage d’avoir l’air réelles. Elle renifla bruyamment se redressant pour ravaler ses larmes avec un semblant de dignité. Il la scruta et se mit à boire sa bière. Mais avant qu’il ne porte la choppe à ses lèvres, elle put y voir un sourire tordu qu’il dissimula bien rapidement. Si ce n’était pas trop facile alors elle ne savait pas ce que c’était. D’ailleurs, elle n’y croyait pas, ça ne pouvait pas être aussi simple. Ou alors la situation était bien plus répandue qu’elle l’avait imaginé. Si jamais c’étaient quelques choses d’aussi banale pour un soldat de son régiment de vendre au marché noir, elle en aurait la nausée. Quelles fiertés pouvaient-ils en tirer ? Leurs paies n’étaient pas dégueulasses, et le statut assez prestigieux. Elle ne verrait pas une foutue raison de faire ça alors que leur rôle était très clairement la protection au service du Gouvernement Mondiale. Elle lança un sourire contrit alors qu’il lui adressait un regard de nouveau.

« Je te propose 250 000 milles. »

La jeune femme faillit s’étouffer avec son breuvage, mais repris sa composition. Vraiment, aussi simplement que ça ? Elle le regarda l’air contrit.

« Monsieur… Je croyais que vous étiez un acheteur sérieux, si ce n’est pas le cas je ferai bien d’aller… »
« 500 000, ce ne sont que des têtes momifiées.

Une flamme s’était allumée dans l’œil de Gaspard. Sohalia l’observa. Il aimait ça, quand c’était glaucque. Ou alors était-ce les enchères qui allumait son instinct ? Dans tous les cas elle ne l’aimait pas du tout. Mais elle lui offrit un sourire contrit presque timide.

« Des têtes d’enfants monsieur. 4.5 Millions. »

Elle avait du mal à croire ce qu’elle voyait. Elle eut envie de lui arracher la gorge lorsque l’étincelle dans ses yeux se transforma en flamme. Il voulait ces objets, et ce n’était pas pour la revente. Il allait les garder, et les exposer comme trophée dans son salon. Peut-être au-dessus de la cheminée. Elle but une nouvelle fois dans sa choppe.

« Sûrement des mendiants. 1.5Million. »

Visiblement il avait compris qu’elle ne descendrait pas assez bas. Si ce n’était qu’elle, elle lui enfoncerait son poing dans le fondement jusqu’à ce qu’il ressorte en chatouillant sa glotte, au lieu de quoi, elle lui offrit un sourire déjà un peu plus satisfait.

« Des voleurs à la tire. 3.5Millions.

Il grinça des dents, tant d’agacement devant son air sûr d’elle que de s’être tromper devant la jeune femme qui avait eu l’air d’une biche effrayée. Sans doute réalisait-il enfin qu’elle pouvait avoir une histoire triste, elle n’en restait pas moins une soldate.

« 2.5 Millions. C’est ma dernière offre. »

Le visage de la jeune femme se fendit d’un sourire. Elle tendit sa main, et lorsqu’il la saisit et la serra avec un poigne légèrement trop épaisse, elle comprit qu’il était à la fois excité et agacé.

« Je suis content que nous ayons réussi à nous entendre. Retrouvons-nous après-demain à la même heure pour procéder à l’échange. »

Il fit un signe de tête au barman, vida sa choppe et partit sans demander son reste. La jeune femme lâcha un profond soupire et commanda une nouvelle bière. Si elle avait discuté quelques fois avec des personnes intriguées mais dégoûtées une fois qu’elles comprenaient qu’elle vendait vraiment ce qu’elle prétendait vendre, eh bien ce type là… C’était un sacré tordu. Il devait torturer des chiots dans son enfance, elle ne voyait que ça. Il y avait plusieurs cas de violences, les gens qui étaient des connards de base, sans foi ni lois. Mais lui il faisait partis de ces connards avec des délires tordues qui devait bander à étrangler des nanas jusqu’à ce qu’elle tourne de l’oeil ou à torturer des chatons. Ce n’était pas qu’elle s’y connaissait particulièrement dans ces trucs-là, juste qu’elle avait entendu des gens parler. Bref, elle finit une bière de plus et remerciant le barman et s’en alla.

Elle passa les deux jours suivants à essayer de comprendre ce que ce gars pouvait bien trouver d’aussi excitant dans des têtes d’enfant, mais elle avait beau chercher elle n’arrivait pas à se faire une raison. C’était dégueulasse. Alors après avoir pu trouver un acheteur, elle fut ravie de pouvoir enfin se concentrer sur son entraînement.


***


Le temps passa vite. Elle put faire la transaction échangeant les têtes avec Gaspard. Et non, rien n’indiqua qu’il y avait le moindre souci. En fait tout se déroula sans accroc. En un sens elle en fut bien contente parce qu’elle était sûre que ça ne serait pas le cas tout le temps. Alors quand elle rejoignit Corbeau avec les 2 Millions et quelques Berrys dans un sac, elle en fut presque soulagée. Elle posa le sac sur la table, le poussant vers lui.

« Salut… J’ai pu faire ce que tu m’as demander.

Elle lâcha un profond soupire en commandant une bière.

« La sirène bleue était une bonne pioche. Je pense que le barman est dans le coup. Il doit toucher une commission ou un truc comme ça de la part des clients qu’il met en relation avec des vendeurs. Il n’achète et ne vend rien cependant. Je ne crois pas que ce soit le patron. Peut-être que le patron a quelques-chose à voir là-dedans mais je n’ai pas d’informations en plus là-dessus. »

Elle remercia la serveuse qui leur apporta leurs boissons et fixa son regard dans celui de l’agent en attendant la suite.
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