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Nuit blanche à Suna Land

De son mirador, y a l'colonel qui éloigne ses lunettes d'approche de ses lunettes anti-soleil. Sourcils froncés, mine grave, comme l'heure. A sa botte, y a un troufion un peu gradé quand même qui lui demande s'il doit ordonner un tir d'artillerie ou rester éternellement un mec insignifiant. Colonel répond pas, si ce n'est d'un geste de la main qui peut autant dire "pas la peine" que "fous-moi le camp". Dans les reflets argentés des mirettes du gradé, y a un petit navire qui approche, au loin. Droit vers l'île. Et à la place des canons, y a des mecs qui passent par les sabords.

D'ordinaire, z'auraient canardé. C'est la procédure. Mais le 'tit manuel ne spécifie rien quand on se fait attaquer par un brick qui dégueule son équipage par tous les trous. Surtout quand les trois mousses à terre sont allés s'tendre deux mâts. Au centre des linges étendus, un mec, grand comme une basilique, basé comme une barrique, baraqué sec comme une trique. Traquant le spécimen de sa lorgnette, l'colonel, moins pour l'hubris que lubrique, rappelle sa clique et évite le brac-à-bric au brick de laids salement écrémé depuis peu. Traitement à l'ultra haut tempérament. Y a plus un germe qui remue. Que même les voiles, elles se suspendent, des fois que le vent tourne pour elles. Le gouvernail se retient de tourner de l'oeil et le nez de la gueule de bois pique en plein dans la digue, où la base de la Marine s'est avachie depuis pas mal d'années.

Gros bruit de matières pas supposées se galocher à la première rencontre. Rupture directe, puis un navire pirate qui bondit sur le muret pour s'affaler le dernier soubresaut d'orgueil en plein dans la cour de la caserne. Les soldats s'écartent, tandis que la quille peigne la plus belle raie au milieu au terrain d'entraînement des jeunes recrues. Quelques râteliers et épouvantails d'entraînement subissent leur dernier crash test dans la volée, quand l'engin s'arrête, enfin. Le dernier rescapé passe sa bonne tête, sourit et s'annonce, comme s'il était attendu.

Minos ! Le Roi Minos.

Eh ouais, le mec sur le bateau, c'est moi. Je saute du pont sur la terre battue et vérifie que je suis pas garé comme un sagouin. Presque symétrique par rapport aux murs du centre. Petit exploit. Et le public ne le remarque même pas. Z'ont pas l'air reconnaissants pour la tranchée de simulation que je viens de leur offrir. Y a des colisées qui rêvent d'avoir un rafiot pour engrandioser les batailles.  Z'attendent que je précise la gratuité du service pour étirer les zipières ou sont définitivement en cire ? Tu noteras, sont tous fringués comme des mannequins de podium ici. Et ils ont le même sourire. Ambiance marinières et petits bonnets blancs et blancs bonnets de haute couture. Sais pas si je dois saluer de la main ou lever mon petit doigt pour me fondre dans le décor. Une chose est sûre, c'pas ici le RED café, où les serveuses à gros pourboires vivent tellement courbées qu'on pourra les enterrer dans des boîtes à godasses. Nan, ici, c'est la Marine, la vraie. Mais la vraie des Blues. Eh ouais, toujours le même merdier. Tout est bien propre parce que personne n'a jamais servi à rien.

Heureusement, au milieu de cette chiasse à grumeaux de fond d'ambitions de mouettes sous-gradées, une personne me regarde avec le sourire. Un mec solide, aux bras fermes, mâchoire carrée et épaules tannées par le soleil et asséchées par le sel marin et la fonte de la salle de sport. Je m'attendais pas à tomber sur un gaillard, un vrai de vrai.


Nuit blanche à Suna Land Papyru11
Youhouuu ♥

Je le vois trottiner jusqu'à moi, la bouche en coeur. Eh ouais, pourquoi faire les choses en marchant ? C'est ça l'esprit les gars ! Et s'il expire bien par la bouche, c'est pour éviter de se fatiguer pour rien car, quand s'agit d'évaluer les limites de son corps par rapport aux prévisions de son esprit, on sait tous que trop souvent s'user c'est tromper. Bon, il a des seins. Souci de testo ça. Les mecs se piquent pour casser leur limite naturelle en s'envoyant de la testo de synthèse. Le corps a une surdose. Ca permet de pousser plus, de gagner de la masse. Mais ton corps, l'est pas con. Il déteste le désordre. Alors, quand il voit que tu te sers en testo chez la concurrence, il réduit ses stocks, pour pas produire inutile, ou bien il change l'excès d'hormones mâle en hormones femelle. Tu finis stérile et avec des nibards. Mais t'ouvres tous les bocaux de cornichons et tu pètes toujours tes verres en cristal dès le premier lavage, ce qui fait de toi un vrai mec malgré tout. Je jugerai jamais un zig qui va jusqu'à bousiller son corps pour augmenter ses perfs. Personne n'est doté de la génétique naturelle de Minos.  

Salut ! Hmm....Commodore ? Que je fais, au piff.

Oh, vil flatteur ! Je ne suis que Colonelle. Colonelle Chouchou ♥ Et toi mon beau, qu'est-ce qui t'amène ici ?

Mon bateau. Enfin, "mon bateau". C'était le mien à partir du moment où j'étais dernier homme d'équipage à bord. C'est la règle maritime. Que je fais, au piff aussi.

Je vois ça. Il est....terriblement bien charpenté. Mais dis-moi, beau blanc, tu es un pirate ?

Quoi, les mecs qui creusent des trous pour dégoter des coquillages ? Ah non, je me respecte. Suis Roi. J'ai un pays, au Nouveau-Monde. Mais pour l'heure, suis en vacances. On m'avait dit que les femmes ici étaient superbes. Fait bien trois ans que j'en ai plus reluqué une.

Oh, mon pauvre ! Chouchou va arranger tout ça ne t'en fais pas ♥

Je souris, complice de ce gars que je devine être un indécrottable culbuteur de ribaudes.

Ah, vous, vous savez parler aux hommes. On devrait se faire une tite sortie d'ailleurs. Alcool jusqu'à plus savoir ce qu'on fout, histoires dingues et renvoi dans ses pantoufles avec les mirettes bordées de valises quand le soleil est aussi rond que nous.

Je sais exactement ce que tu as en tête. Chouchou va se préparer pour être présentable. Attends-moi au parc d'attractions, près du grand huit et je t'offrirai les meilleures montagnes russes de toute ta vie ♥

Le truc où on s'envoie en l'air là ? Ah, pas sûr que je rentre sous la ceinture de sécurité, mais ça se tente. En attendant, je peux vous offrir le bateau ? Je récupérerai le bordel dedans. Canons, viande séchée, tous les effets personnels quoi. Suffira de l'emmailloter dans la voile. Mais le bâtiment, c'est pour vous, c'est cadeau. Ca me fait plaisir.

Quel homme ♥ Sergent-chef Macho ! Tu vas sortir les affaires de sa Majesté et tu vas passer un coup de chiffon dessus, avec un peu de désinfectant, de l'huile d'oranger ou ce que tu trouveras dans la remise. Fais les briller ! Et remets-moi en place cette tignasse hirsute, on dirait un chien qui vient de s'ébrouer après une promenade par averses. Ce n'est pas sexy !

Non, pas sexy du tout...Ben, merci !  On se dit à plus tard alors.

Ciao bella !

Bella, c'est la guerre. Ce gradé ne pense qu'au combat. Moi qui étais pas loin de dire qu'il n'y avait que des lopettes dans la bande, ce Colonel Shushu m'a fait réviser mes à priori. Je salue la petite monnaie de soldats et filoche vers le coeur de l'île, où la fête au parc semble battre son plein. La journée est impec', sans mauvaise surprise.  Manque plus qu'une rencontre avec une femme bien en formes et avec le bon caractère qui va bien et c'est par-fait. Elle est forcément dans c'te foule et je la trouverai. Ou mieux, c'est elle qui me trouvera.
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Tongues et brochettes :

Il faut peut-être commencer par vous mettre dans le contexte : nous voici en présence d’un spécimen de parfaite vacancière sans aucune responsabilité. Si elle n’avait pas eu de vacances depuis un moment, cette fois, elle pouvait en profiter pleinement. Trois mois de vacances, qui n’en étaient pas vraiment puisqu’elle était entre deux emplois. Elle était pour la première fois libérée de ses obligations en tant que Sergent d’Élite, et n’avait pas encore endossée ses responsabilités d’agent du Cipher Pol. Bref, pas besoin d’aller plus loin, vous l’aurez compris, la voilà qui avait enfin mis les pieds sur la fameuse île « Suna Land ». Ce mot sonnait si doux à ses oreilles qu’elle en frémissait.

Suna Land c’était les vacances, la farniente, la bonne bouffe, les sensations fortes… Quoique pour l’instant elle avait surtout expérimenté la bouffe et les jeux qui lui permettaient de gagner des peluches, des jeux d’adresse. Elle avait dû jeter des anneaux sur des cônes, des balles dans des trous, des sachets de maïs dans des trous… Beaucoup de trous, à croire que l’île était à thème.

Elle jeta un coup d’œil autour d’elle. Elle avait décidé de profiter du soleil et de cette manière, elle avait enfilé avec peu de considération une grande chemise à fleurs roses sur fond noir ouverte sur une bande qui lui servait de t-shirt, un short trop large et une paire de tongs rose fluo, un chapeau de paille avec une grosse fleur, le summum de la classe quoi. Elle n’avait pas oublié de prendre ses armes, et on la regardait un peu de travers, étrange non ? Elle levait le nez de sa barbe à papa et regarda le ciel. Il restait encore du temps avant l’apéro.

Elle était arrivée quelques heures au part avant, et avait pris une chambre dans un petit hôtel. Elle avait tiré une tronche de six pieds de long en voyant les prix, une catastrophe cette île. Heureusement qu’elle n’avait pas dépensé tout son fric dans la boisson pendant son service. Et pourtant ça n’était pas passer loin.

Bref, la voilà, les bras chargés de peluches plus fluorescentes les unes que les autres, à traîner la patte en soupirant d’aise.

« Venez tenter votre chance face à notre prestidigitateur ! Venez… Vous mademoiselle, oui vous là avec… La chemise à fleur, vous m’avez l’air fort connaisseuse ! »

Sohalia avait le doigt pour se désigner pour vérifier qu’on lui parlait bien à elle. Bon, si elle avait été son frère, elle n’aurait pas tenté ne serait-ce que de s’approcher, mais elle était femme de défis. Alors elle s’approcha, jetant son bâton de barbe à papa dans une poubelle non loin.
Y’avait un gars sur une estrade qui appelait d’une voix forte, un costume queue de pie un peu trop grand, un chapeau melon sur le haut du crâne, c’était clairement un forain. Devant, un homme face à une table. Il était grand, maigre comme un clou et il avait un sourire dentifrice sur le visage.
La marine n’aimait pas trop ça, quand les gens avaient l’air trop sympa, mais elle l’interrogea quand même.

« C’est quoi le jeu ? »

Quoi ? Elle était là pour s’amuser.

« Eh bien ma chère demoiselle, il n’y a rien de plus simple, vous devez juste trouver la balle sous les gobelets, je vais les mélanger et vous n’aurez qu’à la trouver pour gagner une peluche premium… »

C’était pas qu’elle en avait quelques choses à faire de son discours pompeux, ni même de la peluche, mais elle claqua des berrys sur la table. Ça ne pouvait pas être si compliqué que ça au final. En plus, ça entraînerait ses réflexes. Ouais, elle avait vraiment du mal à décrocher et à se mettre entièrement en vacances.

Le voilà qui se mettait à mélanger. Elle se planta une fois, mit ça sur le dos de la pina colada qu’elle avait bu plus tôt – ouais c’est pas vraiment de l’alcool… – et remit quelques berrys sur la table. Elle dut se faire une raison au bout de la quatrième fois à se faire rouler. Elle tapait du pied furieusement sur le sol contrarié. Elle n’était pas une professionnelle de ce genre de jeux, mais avait une confiance certaine en ses réflexes, alors, se retrouver perdue comme ça l’agaçait profondément. Elle plissa les yeux et remit quelques berrys en jeux. Cette fois, elle le vit, enfin presque, elle ne comprit pas vraiment comment il avait joué son compte, sûrement beaucoup d’entraînements, mais il la roulait. Elle tapa la main sur la table.

« Eh m’sieur, soulève les gobelets. »
« Voyons ce serait… »

Elle l’attrapa au col et le rapprocha si près d’elle qu’il se retrouvait le front collé au sien. Elle balaya les verres d’un revers de la main. Rien. Elle n’aimait pas trop se faire berner comme une bleue. Elle claqua des dents et le secoua un peu.

« De la crapule, de la racaille, ça vous amuse d’escroquer les honnêtes gens hein ? Non mais j’te jure… Aller j’suis en vacances, j’vais être sympa… Rends-moi mes Berrys et j’dis rien aux officiers, j’suis sûre qu’t’es obligé de laisser la balle là d’sous. »

Il secoua la tête.

« Je ne peux pas faire ça, c’est le jeux et…

Elle le secoua un peu plus et enfonça sa main dans sa poche pour en récupérer ses pièces. Elle vit du coin de l’œil des hommes s’approcher, ce n’était pas qu’ils étaient particulièrement agressifs, enfin… Fallait dire qu’il y en avait deux habillés en clowns, la mafia de Suna Land ? Ah mince. Taper ? Pas taper ? Elle tchipa, lâcha l’homme et parti en courant dans l’autre sens, ses peluches sous le bras. Appelez-la mauvaise perdante, n’empêche qu’elle avait deux clowns et un mec habiller en ourson qui lui couraient après, et apparemment, ce n'était pas encore la période d’affluence parce qu’elle n’avait pas besoin de slalomer entre les gens. Elle tourna la tête pour voir si on la coursait encore et rentra dans un mur. Elle était presque sûre qu’il n’y avait pas de mur là où elle courait.

Elle leva les yeux.

C’était un mollet. Elle s’était attendu à pas mal de choses sur la journée, mais pas à se cogner dans un mollet. Surtout, bordel, le mec était immense, et son pantalon était ROSE Elle loucha un peu et contourna le colosse.

« M’en veux pas j’me fais courser par des clowns… J’ai une peluche de poney rose pour toi si tu bouges pas. »

Elle s’était faufilée derrière lui en guettant ses poursuivants. Ils étaient un peu paumés, et n’osaient pas vraiment s’approcher de l’homme en rose. Elle ne savait pas bien si c’était parce qu’il était rose, ou parce qu’il était grand, peut-être un peu des deux maintenant qu’elle y pensait. Ils partirent dans une autre direction et elle lâcha une flopée de jurons.

« J’ai besoin d’une bière. J’te paie à boire ?

Comment ça, faut pas s’approcher des inconnus ? Tout le monde aime la bière. En plus elle avait personne avec qui boire.
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C'est pas les mioches qui me dérangent. Pour moi, la plupart des humains sont très petits. Et fragiles. Non, le souci, c'est qu'aucun d'entre eux ne sait où est le RED Café. Quand j'ai dit que c'était pour monter au septième ciel, y en a un qui m'a pointé un genre de grande tour qui sert de paratonnerre à des climatologues. C'est une attraction ça ? C'est quoi le but, leur lancer des trucs ? Le gamin ne pense pas et son géniteur vient me l'arracher du champ de vision comme si je lui avais proposé un meitou sucette. J'ai beau tenter de rattraper le coup en hurlant au daron s'il sait où je peux trouver le RED Café, il décampe de plus belle en me traitant de malade. Sont coincés du cul ici. C'est pas mal que je sois venu en éclaireur, parce que le bon Shushu et moi on aurait eu l'air d'un petit ménage en guettant les coins tranquilles pour s'encanailler dans c'te kermesse un poil trop bruyante pour la prudeur qu'elle y dispense.

Je finis de demander à un zig où est le RED, et à le voir se faire engueuler par sa régulière parce qu'il a eu un air coupable avant de feindre l'ignorance, qu'on me percute la guibole. Encore un irresponsable qui laisse trainer ses rejets n'importe où. Je baisse le menton, ce qui est stratégique pour emporter le reste du visage. Petite astuce de baroudeur, ça te sauvra la vie un jour. Et là, je vois une bonhommette à chevelure blanche, mais pas parce qu'elle est vieille. Le petit machin me baragouine un marché un peu zarb, genre le un-deux-trois-soleil où t'as pas à bouger pendant qu'on compte. Doit être une autre attraction. Ou alors, elle fuit ses parents. J'ai la réponse en voyant un couple triparental, avec deux maquillés zappés comme des sacs de frappe et leur animal de compagnie, en tenue d'ours mort. Jamais compris le délire des gens qui mettaient des costumes d'animaux. Ou on capte que t'es pas un ours et t'as l'air con, ou on pense que t'es un ours et on t'abat. Dans les deux cas, l'idée était mauvaise. En voyant Paddington version nudiste lever son museau sur moi, je pige que son costume a encore assez de pif pour capter tous ses ancêtres qui ont fini broyés à la dent et cuits aux sucs gastriques. Faut dire que moi, j'ai des cornes de taureau et pas du même format. Puis c'est du fait maison. J'ai jamais enfilé un truc que j'avais pas tué. Faudra que j'évite cette phrase lors de mon procès.

Comme la petite albinos....albina ? Albie ? Bref, la petite m'a dit de pas bouger, et que je suis payé pour ça, je bouge pas. Par contre, je fixe les trois lascars avec mon air le plus neutre.

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A tous les coups, ils se disent que c'est pas le moment de me faire chier. Puis sans doute qu'ils assimilent la gamine à un membre de ma famille. Et si c'est ma fille, ils doivent se dire que c'est peut-être une fille de six ans qui sera grande comme son père. Ce qui excuse sa conduite. Ce qui excuse à peu près tout avec un géniteur pareil. Au bout d'un moment court, mais pas pour eux, ils font genre on a perdu sa trace et on décarre. Ouais, tirez-vous ouais. C'pas avec des gens qui se maquillent ou se déguisent en oursons qui vont me dire où on plante ses cigognes en berrys entre les deux plus belles collines des environs. L'incident clos, je me baisse un grappin pour choper en une tentative la tête de la peluche entre les pinces. C'est....rose. C'est un peu mignon, donc un peu tarlouze. Bha, si je dois offrir à une serveuse ou faire genre je suis un mec sensible sous sa carapace de massacreur sanguinaire, cette peluche peut me servir. Je range la bestiole dans a besace et réponds à l'invit' inattendue et bienvenue de l'inconnue.

Ouais, allons boire avant qu'on se mette à pisser de la poudre.  

L'idée semble la ravir. On marche un poil, sans trop devoir déambuler pour trouver des stands de restauration. Dans la file d'attente, je causaille un peu.

Au fait, moi c'est le Roi Minos. Mais tu peux m'appeler Minos. Dis, tu sais où c'est le RED Café ?

Je devine à ses courbes qu'elle n'est pas une des employés. Bien gaulée, mais pas chargée au doriki force dans les doudounes. Pour peu qu'elle ne pratique pas la rivalité féminine, aucune raison de ne pas me rancarder.

C'est notre tour. Je salue le commerçant et demande:

Deux bières maxi format. Pas tièdes et pas demain.  

Une biaire-han ? Ah mais on n'a pas ça ici-han ! On vend des smoothies.


Des quoi ?

Des smoothies-han ! C'est un mélange de fruits passés au blendial-han. C'est délicieux.

Non ok, mais c'est bon la petite peut boire des boissons d'homme. Pas besoin de ton menu enfant avec une babiole en plastoc. Juste, file des bières. C'est de la céréale virilisée au champignon.

Hmm...sinon on a des bubble tea-han !

Des beubelti ?

C'est une boisson à base de thé, sucrée, avec des boules de tapioca-han!

Mais bordel ! Je fais pas de l'hypoglycémie, je veux juste boire ! Aboule la bière !

« Je crois qu'on perd notre temps. Viens on va trouver un autre endroit.»

Ouais, on se tire ! Rien à foutre de ton culte du diabète et des suceurs de végétaux. C'pas vrai ça, manger des fruits faisait déjà pas assez tarlais ? Voilà que maintenant on leur prémâche même la besogne et on leur file une paille ? Une paille ! Qui boit avec une paille et peut encore regarder sa femme dans les yeux le soir ? Rhaaaa, cette époque est un ramassis de...

Que je râle tout le long. Faut que ça sorte, au bout d'un moment c'est soit t'étouffes, soit tu craches. Personne n'étouffe Minos. V'la qu'on marche encore, moi qui me calme, elle qui me parle. Je crois que mon caractère ne lui déplait pas. Eh ouais, y a que des morts dans ce monde. Des gens qui acceptent, qui font oui-oui et s'excusent de respirer. Ici, ça vit, ça échange, ça bouge. Ca accepte ou ça rejette, mas ça ne subit pas. Je veux ma bière ! Et peut-être une tite pêche au canards pour me détendre.


Dernière édition par Minos le Dim 23 Jan 2022 - 14:19, édité 1 fois
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Soahlia l’observa un instant. C’était qu’il était quand même sacrément grand le boug. Pratique, on devait lui dire souvent qu’il était hors norme. Quand enfin ses poursuivants semblèrent lâcher l’affaire – et ce n’était pas parce qu’elle les avait semés malheureusement – elle lâcha un soupire et lui balança un petit coup de poing dans le mollet, juste une tape amicale dira-t-on.

Pisser de la poudre, c’était pas la première fois qu’elle entendait ça, la dernière fois, c’était après une journée particulièrement épuisante avec ses anciens camarades, elle eut un petit pincement au cœur à y repenser, son envol loin de son unité lui paraissait encore trop frais pour ne pas y penser avec un peu de tristesse. Eh, elle ne disait pas qu’elle n’était pas ravie, hein mélangeons pas tout, juste qu’elle aimait bien sa p’tite brochette de marines. Bref, il se présenta et lui demanda où se trouvait le Red Café. Elle en avait entendu parler, et de leurs jolies serveuses aussi, c’était Batris, un caporal de son unité qui lui en avait parlé lorsqu’il était parti en permission avec quelques soldats la dernière fois, mais où c’était ça… Elle n’en avait aucune idée. Elle lui tendit la main pour se présenter.

«  Sohalia Niveren, vacancière invertérée. On m’a dit qu’on pouvait bien s’amuser ici. Le Red Café hein ? »

Elle lui serra le doigt lorsqu’il se baissa pour la saluer, calant le reste de ses peluches sous son autre bras.

« Je sais pas où c’est, mais c’est sûr qu’on va trouver si on fouille. »

Il s’arrêta dans la queue d’un petit stand de restauration. Y’avait trop de gosses ici, ça se bousculait et criait. C’était pas qu’elle aimait pas ça les mioches, juste qu’elle les trouvait trop bruyants sans raison. Qu’une bande de gus se mettent à beugler après une bonne cuite la dérangeait moins étonnamment.

Elle tiqua un peu, se rendant compte qu’elle n’avait absolument pas relevé son patronyme. Rois ? Le mec était rois ? Elle fronça les sourcils en l’observant. Ouais, mais rois de quoi ? Elle haussa les épaules, après tout s’il était là aujourd’hui, c’était bien qu’il n’était pas en fonction pour le moment. Elle n’avait pas besoin de s’enfoncer un balai dans le cul pour rester polis, en plus… Eh bien… La scène du smoothie la laissa pantoise.

« Deux bière maxi format, pas tiède et pas demain »
Une biaire-han ? Ah mais on n'a pas ça ici-han ! On vend des smoothies. »

La jeune femme observa la scène ahurie. Est-ce que ce vendeur était débile ?

« J’crois qu’on perd notre temps ici. Viens on va trouver un autre endroit. »

Elle lui tira le pantalon pour le faire la suivre. Elle sentait que le vendeur n’allait pas apprécier s’il commençait à s’énerver. En même, il lui avait demandé deux bières et le gars proposait du thé… Quel demeuré. En plus, elle n’était pas bien sûre de s’il marchait à voile ou à vapeur, ce n'était pas que c’était important, juste que ça la faisait s’interroger. Interrogation qui fut bien vite interrompue par son camarade de beuverie.

« Ouais, on se tire ! Rien à foutre de ton culte du diabète et des suceurs de végétaux. C'pas vrai ça, manger des fruits faisait déjà pas assez tarlais ? Voilà que maintenant on leur prémâche même la besogne et on leur file une paille ? Une paille ! Qui boit avec une paille et peut encore regarder sa femme dans les yeux le soir ? Rhaaaa, cette époque est un ramassis de... »

C’était qu’il était bavard le monsieur. Pas pour lui déplaire. Elle manqua de marcher sur un gosse qui lui arriva tout droit dans les pattes et s’étala de tout son long sur le pavé lustré. Ouais. Mise K.O. par un mioche de quoi… ? Quatre ans ? Cinq ans ? La jeune femme se relève en grognant et attrape la gamine par le bras.

« Eh oh, sont où tes parents ? On court pas comme ça quand y’a des gens partout. »
« Mes pareeeents… Sais pas où ils soooont.»

Sohalia regarde autour d’elle pour trouver quelqu’un qui se sentirait concerné par l’enfant. Personne. L’enfant la regarde avec des grands yeux tristes remplis de larmes. Une tignasse blonde de grands yeux de chiot bleus. Super. Elle se pince l’arête du nez. Elle voit la gamine qui a les larmes aux yeux alors qu’elle se fait houspiller.

« Eh… Minos c’est ça ? Ouais faut qu’on l’emmène à un post, c’est quoi ton nom gamine ? »

La petite renifle alors que de la morve commence à couler sur sa lèvre. Eurk. Elle grimaça et souleva l’enfant dans ses bras. Ça lui rappelait son frère quand il était petit, et ça, ce n'était pas franchement une bonne nouvelle. Elle fronça les sourcils en observant autour d’elle.

« Doit bien y’avoir un poste de garde dans le coin vu la pagaille qu’y’a ici. C’est pas Chouchou qu’est en post ici ? Ah, je sais plus. Tu vois des marines dans le coin ? »

Ça s’appelle optimiser les capacités, le mec faisait la taille d’un immeuble peut-être qu’il y voyait mieux qu’elle. Et puis elle était en vacances merde. Elle se mit à marcher et se retourna vers Minos.

« En plus, y sauront sûrement où est le Red Café. Pis c’est sûr qu’y a de la binouze là-bas. On va finir desséchés. Et toi gamine je t’ai posé une question, c’est quoi ton nom… Ah merde arrête de me morver dessus ! »

La petite renifla de plus belle et murmura d’une voix à peine audible.

« Maya… »
« Plus fort, je t’ai pas entendu ! »
« Mon nom, c’est Maya ! »
« Alors Maya arrête de pleurer. Les grandes filles ça pleure pas, on va retrouver tes parents, enfin pas nous, mais on va t’emmener voir des gens qui vont les retrouver. »

Ouais, sauf s’ils avaient décidé que Suna Land était un lieu parfait pour abandonner une gosse. Y’avait tellement de mioches partout que ça ne l’étonnerait pas plus que ça finalement. Elle soupira et commença à marcher.

« Y’a un poste par là.»

Il avait indiqué l’extérieur de la foule. Pas une mauvaise chose, elle en avait ras le bol des gosses qui gueulaient. Elle qui avait pensé qu’il y avait moins de monde qu’elle ne le pensait, c’était sans compter sur les zones de restaurations. En même temps y avait des glaces, quel parent pouvait empêcher son chiard de courir choper une glace chez Gelalow ? Les voilà qui marchaient vers les marines du coin. Elle lâcha un profond soupir, il leur fallut un p’tit moment quand même pour atteindre la garnison de Suna Land. Ouais, y’avait des mecs à l’entrée et… Eh bah Chouchou qui semblait sortir pour… Eh bien quoi ? C’est pas comme si Sohalia pouvait deviner ce que le Colonel allait faire en dehors de son régiment. En fait, elle se demandait même comment elle avait fait pour se souvenir de ce bonhomme.

Fallait dire qu’on lui avait parlé de la « Grande Tante » le colonel était connu outre-mer pour ses extrenticités… Le voilà qui observa d’un œil complice le grand en rose qui accompagnait la jeune femme.

Tu n’as pas pu m’attendre mon chou

La jeune femme observa tour à tour Chouchou et Minos avec un sourire hilare. Elle qui avait cru que le grand était du genre à mater de la donzelle…

« Colonel… (elle salue maladroitement avec l’enfant dans les bras.) Nous avons trouver cette enfant perdue. On n’a pas trouver ses parents, vous aurez sûrement plus de chance.»

Elle se rapprocha alors que l’homme l’observa d’un œil… Eh bien étrange ? Elle ne savait pas trop comment interpréter son regard sur elle. Pourtant, il s’illumina en tombant sur le visage de l’enfant. Et à mesure que Sohalia s’approchait elle constata qu’il fleurait bon… La fleur ? Il puait la fleur en fait. Il tendit les bras presque excités vers la gosse.

[color:4509=#purple]Oh mon… Quelle petite adorable. Ah non, on ne pleure pas, c’est pas mignon de pleurer… Pas du tout mignon. Aller viens ma chouette… Chouchou va t’aider… Sergent Chef venez… Il faut retrouver ses parents. Quelle adorable petite…»

Il lui avait à moitié arraché l’enfant des bras et après sorti un mouchoir en tissu rose à froufrou de sa poche. Il réagissait comme si ça arrivait tous les jours, et à y réfléchir, c’était sûrement le cas. Sohalia tourna la tête vers Minos.

« Vous aviez rendez-vous ? Ah oui, Colonel, vous savez où est le Red Café ? Ou l’un de vos hommes ? »

Elle tourna la tête vers les soldats en post devant la caserne.

Oh oui bien sûr ! Chouchou va vous accompagner… Et vous êtes… Mademoiselle ?»

Il n’avait pas l’air ravi. Ouais pas ravis du tout de la voir.

« Sohalia, j’suis juste en vacance. C’est sympa de votre part m’sieur. »

Ouais, pas besoin de lui dire qu’elle venait de la 102e, en plus elle ne pouvait pas vraiment dire non plus qu’elle rentrait au Cipher Pol, personne n’avait besoin d’avoir cette information. Elle le regarda, et le vit bouillir. Quoi ? Elle avait fait une boulette ? Pourquoi il avait l’air furax d’un coup ?
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Je croyais que les gamines ne se paumaient que quand il y avait des éboulements, des tirs ou des dinosaures dans une foule. Ben en fait non, des manèges suffisent. Je crois que les parents le font un peu exprès pour que ça arrive aussi souvent. Viens gamine, on va manger des glaces à l'eau de mer. Et hop, logia de la fuite. Petit Poucet a droit à son parcours fléché pour retrouver ses bourreaux ou finir à la Marine. Ou alors, z'ont oublié qu'ils en avaient amené et là je peux comprendre.

T'es un daron de l'ère début de calvos - fin de menton carré. La drague de bar te donne l'air d'un vendeur de pyramides de Ponzi et vaut mieux pas que tu abordes dans le quartier étudiants. Forcément, t'adaptes la méthode. Tu traines ton chiard d'un stand à l'autre et tu veilles bien à lui offrir toutes les attractions et caprices qu'il veut pour que toutes les biches du bosquet flairent tes énormes bois de mâle alpha. Y en a une qui s'approche, sûre que tu travailles beaucoup pour lui assurer l'avenir de ses propres rejetons aux pères absents. Toi, tu vas mettre à profit tes trois semaines de stage à la caserne du coin en lui montrant comme t'es doué au tir à la pipe. Si c'est pas ton dépucelage du coin, le forain, qui na que deux peines de prison d'avance sur toi sur la voie de l'échec de vie, est même dans le coup et te file la seule carabine à détente souple et mire précise. T'éclates les tiges de tes grosses déflagrations, dans un premier temps.

Un moment, tu te prends au jeu de te considérer vraiment au-dessus de la masse et tu libères les hormones du gagnant. Elle, elle te félicite, même si en vrai elle s'en fout un peu de ton exploit de dompteur de craies. Son attention se porte surtout sur le nombre de biffetons qui quittent ton falzar quand tu vas piocher de quoi relancer une partie pour obtenir la bouteille de champagne tape-crâne que le forain te vend comme le dragon céleste du raisin. C'est plutôt du jus de fruit du démon du brûlant et tu peux miser sur le fait que l'alcoolisme de ton complice n'est sûrement pas dû à ce genre de goulot. Mais, sur le moment, il te la faut. Alors, forcément, quand tu tournes le tarin pour vérifier que la gamine que t'as amené avec toi ne s'étouffe pas avec son bâtonnet, tu te rappelles que le stand de glaces où tu lui as payé la course a commencé à faire loin pendant que tu disais à ta Célibertha que t'adorais les mioches. Elle non plus ne l'a pas remarquée parce que seuls ses enfants à elle lui importent. Et qui c'est qui récolte le fruit des étourderies de parents indignes ? Ben c'est nous.

Enfin, nous. Sohalia surtout. Pour la morveuse, la seule raison que j'aurais de trouver sa maman lui assurerait une nouvelle file d'attente aux objets trouvés. On va la jouer sobre ce soir et éviter l'élevage de plein air. Puis je compte pas me retenir de boire pour séduire une mère incapable de surveiller le truc qu'elle a pris en photos et partagé à tout le monde quand elle l'a sorti du four. Avec le poids, l'heure de fin de cuisson et un tas de renseignements dont tu fais semblant d'être satisfait afin qu'on te foute la paix avec ça.

La petite blanche confie le paquet trouvé aux autorités compétentes. Et c'est l'occase pour Colonel Shushu d'entrer en scène. Les présentations se font. Plus qu'à trouver ce fichu bar qu'il semble connaître et la soirée commence. Sauf que Sohalia merde quelque part en s'adressant à Testoboy. C'est là que l'agressivité du pousseur de fonte entre en action.

M'sieur ? MONSIEUR !?! Je ne vous permets pas de dire que je suis un MONSIEUR ! C'est une nuit au poste que vous cherchez "Mademoiselle" ?

Il fait vraiment les guillemets avec ses mains. Il est colère. Susceptible, mais je comprends. Lui sert du mademoiselle, Soha du Monsieur. Fallait peu-être dire mondamoiseau. Ou Colonel. En tant que roi, si un mec que j'ai pas autorisé à faire fit des titres m'appelle "ma couille" je le prendrais mal aussi. Mhaaa, ça va durer des plombes si on cherche à réparer l'incident diplomatique. C'est encore à Minos d'arrondir les angles.

Sohalia  reconnait mal les gens à cause d'une maladie dénegéritrice des yeux. Elle les avaient bruns à la naissance. Eh oui...

On a essayé plusieurs traitements. Des algues, des baumes à la carotte, du pipi de requin citron, sans succès. Seule une opération d'implants bioniques pourraient lui rendre une vue claire, mais ça coûte cher et Sohalia s'épuise déjà à cumuler deux emplois, de commissaire priseur et de vigie.

Parfois, elle s'endort de fatigue sans même avoir le temps de prier. Prier les dieux de veiller sur sa petite soeur, Coralya, encore à l'école et dépendante financièrement de son labeur depuis que sa famille a été tuée par un pirate devenu méchant depuis que la marine avait tué ses parents pirates. Pour la pauvre Sohalia, la nuit et les factures de fin de mois tombent plus vite que pour nous. On dit qu'à la mort d'un sens, les autres se développe. Elle aiguise surtout celui des responsabilités.

C'est pour ça que, quand elle a un demi-jour de congé, elle vient au seul lieu de l'île où les lumières éclatantes lui offrent encore un peu de perception. Mais jusqu'à quand ? Il faudrait être voyant pour le savoir. Non non, moche comme histoire. Vraiment moche! C'est pour ça, je me suis permis de lui servir de guide le temps d'une soirée. Que sa soeur aussi souffle un peu et que Sohalia puisse faire de nouvelles rencontres.

Mais bien sûr, on peut la conduire au poste le temps d'appeler sa famille pour venir la chercher et aller profiter de la fête sans elle. C'est vous qui décidez, Colonel. Sohalia n'a peut-être plus un parfait usage de la vue, ni des usages tout court, mais son coeur demeure intact et elle pardonne ceux qui restent sourds à son malheur.

Shushu a les mirettes en mode pluie sur vitres. Dans sa voix, y a toute la douceur du bonhomme responsable et dans ses mots toute la complaisance du chef magnanime. Ma partenaire obtient l'absolution et l'enfant perdue aura droit à son crochet vers la caserne sans qu'on soit du cortège. En prime, Shushu nous dit de bien nous balader et profiter de la foire tant qu'il ne fait pas trop noir. Affaire réglée. On déserte pour reprendre une gorgée de foule. Merde ! J'ai oublié de lui demander pour le RED. J'étais trop à fond dans mon histoire à huit-cents dorikis. Quand l'idée du champagne dégueux de stand refait surface comme chez tous ceux qui en ont bu. C'est un mauvais début, mais au moins ça contient un peu d'alcool. Le truc, c'est que j'ai pas les pognes pour tenir une carabine. Va falloir compter sur les doigts fuselés de l'albinos. Qui me doit bien ça un peu. Le plan se signe dans ma mijoteuse. On badaude au milieu des attractions quand je demande:



Sohalia, t'es douée pour tirer des pipes ?
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