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Piège de Cristal

Piège de Cristal Wp10

Le navire des chasseurs de prime accosta en début de soirée sur l’île de Whiskey Peak sur un quai à l'écart et le capitaine des Sandstorm Pirates avait finalement choisi d’agir avec prudence et discrétion. Il avait laissé la plupart de ses hommes à bonne distance de l’île à bord du Loup Solitaire et s’était arrangé pour maquiller tant bien que mal le bâtiment volé en navire marchand. Et c’est justement grimé en marchand itinérant, le visage à moitié couvert qu’il mît pied à terre en compagnie du chasseur de prime Borgne, son prisonnier, et de Reyshu. Élan de nostalgie, le jeune homme redécouvrait Cactus Town après des années et rien n’avait pour ainsi dire bougé. Le borgne était l'un des hommes de confiance de sa cible, celui qu’on appelait « le Cristalin » et il comptait bien se servir de lui pour mettre le grappin dessus. La ville était plutôt animée en ce début de soirée et il savait très précisément qui il devrait aller voir afin de glaner des informations : Hearl.

Il s’agissait ni plus ni moins de l’homme qui l’avait recueillit, logé et nourrit lorsque son père avait disparu. C’était un charpentier bourru, sévère, semblable à un véritable ours de prime abord, mais un homme bon, doué d’une incroyable empathie. La dernière fois qu’il l’avait vu c’était juste avant de quitter Whiskey Peak en toute hâte afin d’éviter une confrontation avec la marine. Et depuis ce jour, de l’eau avait coulé sous les ponts, le jeune homme espérait simplement que son ami était toujours là. Il arriva au chantier naval et découvrit avec soulagement que ce dernier était bel et bien toujours en fonction. À peine eut il franchit la porte qu’il fut accueilli par le maître des lieux, assit au comptoir en train de lire un journal. L’homme n’avait pas changé d’un pouce…


Bienvenue au Dac.. que.. Aze.. c’est toi ?! commença Hearl.


Mais le colosse s’interrompît lorsqu’il reconnu son ancien protégé et ce n’est pas sans émotion qu’il se rua sur lui afin de le prendre dans ses bras. Une accolade digne de retrouvailles entre un père et un fils, Azerios était vraiment heureux de revoir son ancien mentor. Tous deux avaient sans doute une montagne de question à se poser et de choses à se raconter, mais ce serait sans doute pour une autre fois. En effet, Kutcham était peut être en danger et le jeune capitaine des Sandstorm Pirates décida rapidement d’en venir au fait.


On a beaucoup à se dire Hearl. Mais le temps presse et j’ai besoin d’un petit service.

Dans quel merdier t’es tu encore fourré… soupira le charpentier.

Je sais que t’as des oreilles partout et que t’es plus ou moins au courant de ce qui rentre et ce qui sort du port. Je cherche quelqu’un qui se ferait appeler le Cristallin. Un chasseur de prime à priori.  

Le Cristallin.. ouais je me suis déjà occupé de son rafiot plusieurs fois. Un navire imposant et un type charmant. Il est arrivé il y a deux jours.

Parfait. J’ai un petit truc à régler avec lui… Et où puis-je le trouver ?

Je sais que son navire est amarré au port, tu ne peux pas le rater, un bois robuste, voilure verdâtre, une harpie en figure de proue… L’indompté.. me semble que c’était comme ça qu’il s’appelait… La plupart du temps je crois que lui et ses gars descendent au "Bécasseau Écarlate", un bar à quelques pas des quais… Je ne sais pas quelles sont vos affaires et je ne veux pas le savoir. Mais sois prudent avec ces gars-là, le Baroque Works n’a pas l’air de rigoler. le mît en garde Hearl.


Mais le jeune pirate était déterminé à sortir son homme de main de ce guêpier et voilà qu’il était déjà en chemin vers les quais. Il ne lui fallut pas plus d’une vingtaine de minutes avant d’identifier "L’indompté", un imposant navire a l’aspect verdoyant et à la figure de proue représentant une harpie. Le borgne acquiesça, il s'agissait bien du navire principal de son équipage. Nombre d’ouvriers et de marins étaient en train de charger le navire en provisions, il se saisit alors d'une petite barre métallique qui était posée là. Il laissa donc leur prisonnier sous bonne garde en compagnie de Reyshu, leur demanda de regagner le navire et décida de faire cavalier seul sur ce coup.

Il s'engagea donc sur les quais parmi les différents ouvriers et ni une ni deux, entreprit de grimper discrètement à son bord. Ramassant une caisse, le quai n’étant que peu surveillé, ce qui lui permit de jouer le rôle d'un ouvrier. Se retrouvant sur le pont en prenant soin d’éviter tout contact direct avec les matelots, il posa la caisse sur le sol, et tirant avantage de l’obscurité de la nuit tombée, se faufila à l’intérieur. Il descendit les escaliers de bois en silence mais tomba nez à nez avec un homme qui semblait remonter de la cale.

L’homme se figea un bref instant, puis réalisant qu’Azerios n’avait rien à faire ici, plongea sa main à sa ceinture, dégaina son sabre et donna un large coup. La lame passa à travers du corps sablonneux du pirate, qui en profita pour plaquer sa main droite sur la bouche du malheureux, utilisant son pouvoir asséchant. L’homme se débâtit un court instant, gémissant de douleur puis se figea, les yeux écarquillés.


Je n’ai aucune intention de te tuer. Vous transportez un prisonnier, un Mink capturé sur Little Garden il y a quelques jours. Conduits-moi à lui en silence et tu vivras. Refuse et je prendrai plaisir à te transformer en raisin sec. Si tu as compris, hoche la tête. lui dit le capitaine des Sandstorm Pirates avec un regard démoniaque.


Le matelot hocha la tête, Azerios lâcha sa bouche toute desséchée. L’homme eut du mal articuler, mais il parvint à expliquer que le prisonnier était quelque part en ville, dans une taverne, je vous le donne en mile : « Le Bécasseau Écarlate ». Il l’invita donc à passer devant pour qu’il le guide jusqu’à son homme de main. Les deux hommes quittèrent alors le navire, remontèrent le quai et s’engagèrent rapidement dans les rues de Cactus Town.

Au terme d’une courte marche, ils arrivèrent devant un bâtiment imposant aux allures de taverne. L’homme désigna le bâtiment comme repaire actuel de son capitaine, le Cristallin. Si le prisonnier était avec lui, alors il était forcément là dedans. Le jeune pirate lui dit alors de disparaître, lui promettant une mort lente et particulièrement douloureuse si d’aventure leur route venait à se croiser de nouveau. L’homme ne se fit pas prier, s’exécuta, et partit en courant, laissant Azerios entrer dans le bâtiment.

L’intérieur était spacieux, bondé et très animé. Sans doute était il essentiellement entouré de chasseurs de prime ce qui pourrait en cas de pépin rendre les choses délicates. Il garda son foulard pour masquer partiellement son visage, se frayant un passage jusqu’au bar. Difficile de dire s’il pourrait trouver son homme de main ou celui qu’on appelait le Cristalin dans une telle foule, de plus, commencer à poser des questions ici et maintenant risquerait de le compromettre. Il décida donc de rester observateur dans un premier temps, scrutant la grande salle et ses occupants les uns après les autres. Une grande majorité de types bourrés et armés, ce qui généralement ne faisait pas bon ménage. Kutcham était ici, quelque part… Mais où ? Après une brève analyse des lieux, il entreprit de ressortir, afin de repasser plus tard quand il y aurait moins de monde. Le jeune pirate se dirigea donc vers les quais pour y retrouver Reyshu et planifier leur plan d’attaque.

Mais sur le chemin, il passa devant une petite ruelle où semblait avoir lieux une exécution sommaire. Un type attaché à l’un des poteaux d’une Grande Arche de bois. Curiosité piquée, il s’arrêta un court instant, qui fut suffisant pour capter l’attention des gaillards. L’un d’eux se tourna et pointa un pistolet à silex en direction d’Azerios.


Regardez par là ! On a un spectateur les gars !


Chasseurs de primes ? Simple truands ? Difficile à dire, le type attaché gardait le silence, un jeune homme qui semblait avoir passé un sale moment en compagnie de ces lascars. Le capitaine des Sandstorm Pirates s’avança de quelques pas, ne quittant pas le prisonnier des yeux, passant devant l’homme qui le tenait en joue.


Qu’est ce que ce pauvre diable a bien pu vous faire pour mériter une telle.. attention ?

Qu’est ce qu’il a fait ? On l’a choppé en train d’preparer un sale coup,?il était planqué dans un navire. C’t’un pirate bien sûr ! Et comme on dit, un bon pirate est un pirate mort rahahah…. pouffa le plus bavard des gaillards.

Je vois… Voyez-vous, je suis également.. un pirate.


Les types se figèrent, et tous pointèrent leur flingue en direction du nouvel arrivant. Sans sommation, le premier fit feu et fut imité par tous ses compagnons. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire Baratie, Azerios fut percé de cinq trous béants. Trous qui se rebouchèrent doucement, déclenchant l’incompréhension générale. Sans attendre, il décida d’offrir la contre attaque de manière immédiate, pointant ses indexes en direction de ses assaillant et, s’en servant comme pistolets, il tira une série de phalanges changées en balles de sables durcit au fluide offensif. Prétendus chasseurs de primes neutralisés, il s’avança vers le pirate attaché et le dévisagea un instant avant de changer sa main en lame de sable pour trancher ses liens.


C’est quoi ton nom ?

Moi c’est Ren. J’avais la situation en main… répondit le jeune homme en se relevant.

Ouais c’est bien ce qui me semblait. Moi c’est Aze. Dis moi Ren, ça te dirait de m’aider à remettre les chasseurs de primes de cette île à leur place ? lui proposa le charpentier avec un sourire.


Difficile pour un pirate de trouver des alliés sur une île pleine de chasseurs de prime, le jeune capitaine le savait et espérait que ce Ren pourrait lui filer un coup de main, ne serait ce que pour semer la pagaille et faire diversion le temps de secourir Kutcham.

Technique(s) utilisée(s):


    Piège de Cristal


    Présent
    ✘Feat. Azeglio (& John McLane)




    Comment je m’étais retrouvé dans un tel pétrin. Pour quelqu’un qui aspire à devenir un pirate, la première île que je visitais sur Grand Line n’était pas la plus adaptée. Whiskey Peak, un lieu où bien des pirates naïfs se sont fait avoir par des chasseurs de primes, ces fourbes prêts à toutes les ruses possibles et imaginables pour vous faire tomber dans leurs filets. Mais, lorsque l’on se considère simplement comme un voleur et non totalement comme un pirate, qui plus est sans prime, on se sent plus en sécurité. Ne pas être connu a ses avantages après tout, surtout dans mon secteur d’activité. Cependant, à avoir trop confiance en soi, on fait des erreurs.

    Ainsi, c’est avec toute l’assurance du monde que j’étais arrivé sur Whiskey Peak le matin même. J’avais laissé Borat vadrouiller dans une crique éloignée de la ville sans oublier de remercier les marchands qui m’avaient guidés jusqu’ici depuis le Cap des Jumeaux. Encore un peu diminué par ma blessure au ventre que j’avais subis de la part de Grégor dans le navire de la Translinéenne, je n’étais pas au top de ma forme. Néanmoins, il en fallait bien plus pour entamer mon excitation de découvrir de nouveaux horizons, ainsi que de nouveaux objectifs. Depuis mon passage au Port des Jumeaux j’avais cette idée que le vieux Vito m’avait mit en tête : devenir pirate. De ce que j’en savais, c’était un style de vie qui semblait correspondre en tout points à mes idéaux de liberté et de richesse, un savant mélange qui me faisait entrevoir des jours heureux. J’étais déjà un criminel aux yeux de la loi, je n’étais plus à ça près.

    « Cactus Town, me voilà ! » m’exclamais-je en arrivant à la ville susmentionnée.

    Les mains dans les poches, sifflotant un air heureux, je parcourais les rues en sentant de nombreux regards se poser sur moi. Je descendis la visière de ma casquette devant mes yeux, comme si le fait de ne pas les voir me cacherait à leurs yeux. Sous la visière, mes yeux rouges à pupille verticale scrutaient les environs. Des boutiques un peu partout, proposant tout le nécessaire de l’aventurier fraîchement arrivé à Grand Line. Cependant, je n’avais pas beaucoup d’argent en poche et généralement, ce qui me faisait envie, je le volais. Mais, l’ambiance générale et tout ces regards me firent me retenir.

    Après une journée à déambuler sans but, en observant chaque détail de la ville et les paysages de l’île, j’arrivais au port de Cactus Town. Là, des dizaines de navires avaient jetés l’ancre, probablement des marchands et des chasseurs de primes. Et l’un d’eux en particulier attirait mon regard, son pont était faiblement éclairé par quelques lanternes dispersées maladroitement, laissant des zones d’ombres trop tentantes pour ne pas être empruntées. Je me retenais de ne pas m’infiltrer subrepticement dans le bâtiment, la tentation d’une cargaison d’un tel navire à la proue sculptée et couverte de feuilles d’or. Ça sentait la richesse à plein nez, et je suis un vrai cochon truffier quand les pièces ne sont pas loin. Lorsque je vis quatre hommes en sortir en emportant deux lanternes, je ne pus me retenir. Qui aurait put résister à l’attrait d’un navire mal gardé et aussi richement pourvu ?

    Ramenant la visière de ma casquette vers l’arrière pour ne pas être surpris par son angle mort, je m’approchais du navire, ancré proche du ponton sur une mer sans vague qui le maintenait immobile. Je me cachais derrière des caisses à l’approche du pont d’entrée du navire, gardé par deux hommes en pleine conversation. Les gardant à l’œil, je sautais depuis le ponton pour m’accrocher à l’arrière du navire, à une fenêtre d’une cabine. Le bois grinça sous mon poids, attirant apparemment l’attention des deux vigies qui s’étaient arrêtées de parler.

    « T’as entendus ? » dit l’un d’eux, leurs pas approchant.

    Je tirais sur le volet entrouvert, poussant ensuite sur la fenêtre qui grinça en me faisant serrer les dents. Décidément, ce navire aurait bien eut besoin d’un décrassage en règle et de huiler les gonds de ses fenêtres. J’entrais alors que les pas s’étaient arrêtés à l’endroit même depuis lequel j’avais sauté plus tôt. J’attendis quelques secondes, les entendant s’éloigner, avant de souffler et de me retourner vers l’intérieur du bateau. Je me trouvais dans les cales du navire des supposés chasseurs de primes, mais à mon grand étonnement il n’y avait personne, pas un garde, rien. Seules des caisses étaient entreposées en vrac, soulignant le peu d’importance et de valeur de leur contenu. J’avançais prudemment, sur le bout des pieds dans un silence impeccable. J’arrivais alors devant une porte que je poussais prudemment, celle-ci grinçant également comme l’avait fait la fenêtre un peu plus tôt. La pièce n’était pas très grande, mais bien plus intéressante car un petit coffre décoré de pierres précieuses trônait en roi en plein milieu. L’agencement d’un tel coffre était étrange, mais tellement tentant. Poussé par mon avidité, je m’en approchais sans prendre la peine de vérifier qu’il n’y avait pas de piège.


    Clic...SHLONK !


    Une douleur aigu, sur le sommet du crâne, comme si quelqu’un venait de m’écraser une masse dessus avec force. Ma vision se brouilla tandis que je me mis à tituber à droite puis à gauche avant de m’écrouler sur le côté. Je regardais au-dessus de moi pour y voir une massue accrochée à une corde au plafond, elle-même attachée à une ficelle reliée au mécanisme dans lequel je m’étais pris les pieds. Le piège était simple, mais sacrément efficace.

    « Gagagaga ce coup fonctionne à chaque fois, je m’étonne moi-même parfois ! » fit la voix d’un homme qui venait d’entrer dans la pièce. « Alors, on est con m’sieur le criminel ? Je m’inquiétais de quoi faire ce soir, mais je crois qu’on a trouvé ! Eh ! T’endors pas ! »

    Ma conscience vacillait, brouillant ma vue, le coup m’avait bien amoché et je commençais à m’évanouir.

    « Allez les gars, emmenez-le ! »

    Des bras m’attrapèrent sous les aisselles puis me tirèrent tandis que je perdais connaissance.


    ______________________________________


    « Allez ! On se réveille enfoiré de voleur ! »

    Une claque me cueillit en pleine joue, me forçant au réveil alors qu’ils me balançaient un seau d’eau au visage. Je me mis à cligner frénétiquement des yeux pour y voir quelque chose, j’avais dû être inconscient une heure à peine. Mes mains et mes pieds étaient attachés à ce qui semblait être un poteau d’une grande arche de bois, c’était dur à dire dans ma position. Les nœuds étaient bien serrés, mais avec un bon coup de force je devrais probablement m’en sortir. Les hommes face à moi dans la ruelle étaient armés et semblaient prêts à se servir de moi comme cible. Dans quel merdier je m’étais foutus moi encore, à tomber dans un piège aussi simple et évident, comme quoi l’appât du gain me perdra un jour. Mais, apparemment, pas ce jour-là. En effet, alors que les chasseurs de primes me braillaient des insultes que je n’écoutais pas, quelqu’un passa devant la ruelle.

    Les hommes qui me tenaient captifs jouèrent les durs avec le passant qui s’approcha d’eux sans crainte en leur demandant des explications. Je restais silencieux, curieux de voir comment allaient se dérouler les évènements. Et, sans grande surprise, les chasseurs de prime attaquèrent les premiers en apprenant que l’homme était un pirate. Ils n’hésitèrent pas, pointèrent leurs armes sur lui et le criblèrent de balle. Enfin, c’est ce qui me sembla aux premiers abords alors que des trous le perçaient comme un gruyère. Cependant, les trous du gruyère ne se referment pas, eux. Car c’est exactement ce qui se passa, l’homme-gruyère-sable répliquant en leur tirant dessus à son tour avec ses doigts. Avec ses doigts ?!

    Dans sa grande bonté, il me délivra de ma position christique, et ça tombait bien car je n’étais pas prêt à mourir pour les péchés de qui que ce soit, même pas les miens. Bien que tête de con, je sais me montrer reconnaissant envers ceux qui m’aident, et je n’aime pas non plus avoir des dettes. C’est pourquoi je me mis à sourire lorsqu’il me demanda de l’aide pour botter des culs de chasseurs de primes, une chance inespérée.

    « Alors toi, tu sais faire ton entrée. » lui répondis-je tout sourire, une lueur ayant traversée mes yeux rouges à la mention de botter des culs. « Je t’en dois une, et à eux aussi je leur en dois une mais dans la gueule. » dis-je alors en donnant un coup de pied dans un corps.

    Ce dernier, ne bougeant pas d’un pouce, je me baissais alors pour l’attraper par le col et le soulever légèrement pour voir son visage fermé, dépourvu de toute vie.

    « Bah mince alors, il est tout mort. » dis-je en secouant légèrement le bonhomme pour m’en assurer. « Tant pis pour lui, j’avais une super punchline. »

    Je me relevais à nouveau pour faire face à Aze, qui pour le coup n’était pas la femelle du lièvre. Un grand sourire sur mon visage, carnassier, de celui qui s’apprête à faire un carnage.

    « Mènes la danse, Aze, je suis chaud bouillant à faire sauter quelques dents ! » m’exclamais-je, impatient.




    © Fiche par Ethylen sur Libre Graph'


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    Ren avait manifestement l’envie d’en découdre, ce qui n’était clairement pas pour déplaire au capitaine des Sandstorm Pirates. Kutcham localisé, tous deux regagnèrent rapidement les quais afin d’aller trouver Reyshu. Ils le retrouvèrent dans le navire volé mais malheureusement, le Borgne avait réussit à filer, ce qui ne présageait rien de bon. Sur le chemin, des chasseurs de prime éméchés avaient cherché des noises à Reyshu qui n’avait pu éviter le combat, son prisonnier en profitant pour prendre la poudre d’escampette. Présentations faites, il faudrait agir le plus rapidement possible.

    Tous trois prirent la route du Bécasseau Ecarlate, et sur le chemin, Reyshu décida de faire un petit détour. Il les mena aux abords d’une cour. Et dans cette cour se trouvaient plusieurs cellules de fortunes. Des cages en bois massif ou s’entassaient esclaves ou prisonniers. Le jeune pirate ne devinait que trop bien les intentions de son homme de main et tous trois prirent position sur une placette surplombant la cour. Il semblait n’y avoir qu’une poignée de gardes, et il se pourrait bien que les prisonniers puissent constituer une bonne diversion, voire d’éventuels alliés de circonstance au même titre que Ren.


    Laisse moi deviner Rey’… Tu te sens d’humeur généreuse et tu voudrais donner une seconde chance à tous ces prisonniers ?

    C’est l’idée ouais… Imagine le bordel pour les chasseurs de prime de l’île si leur gagne pain se révolte et se fait la malle…

    Tu es diabolique bordel… Tu prends les deux du fond, je m’occupe de ceux qui sont devant. Ren, si tu veux bien te donner la peine et neutraliser les trois autres…


    Le jeune homme hocha la tête avec un sourire, l’idée de semer la pagaille lui plaisait sans doute. Le trio de pirate passa à l’action, tous trois se séparèrent pour se faufiler discrètement aux abords des différents postes de surveillance, à la faveur de la nuit. Reyshu ouvra le bal, bondissant sur les deux gardiens avec vitesse. Changeant ses bras en lame de sable, Azerios surgit à l’entrée du camp de confinement et ne laissa pas aux gardiens l’opportunité de sonner l’alarme. Arrivant au milieu des différentes cages de bois, il fut rapidement rejoint par Reyshu et par Ren qui avait sans doute accompli sa mission avec brio. Quantité d’hommes et de femmes se trouvaient dans les grandes cages et ils n’avaient pas l’allure d’esclaves. Sans doute s’agissait il de pirates et autres malfrats capturés.


    Bien le bonsoir. Nous allons tous vous sortir de là. Vous serez libres… Si toutefois certains d’entre vous souhaitent se battre contre ces foutus chasseurs de prime, y’a qu’à nous suivre.


    Ne se faisant pas prier, et toujours le plus silencieusement possible, le capitaine des Sandstorm Pirates détruisit les cadenas, libérant les prisonniers. Certains prirent aussitôt les jambes à leur cou, disparaissant dans Cactus Town, d’autres restèrent, s’armant avec ce qu’ils pouvaient bien trouver, visiblement motivés à se venger. Certains prisonniers belliqueux expliquèrent qu’ils avaient été capturés par le Baroque Works, il était donc temps de gagner le bar où ces salauds se terraient pour y foutre un joyeux bordel. Et très vite, voilà que la petite bande de pirate se retrouva devant le Bécasseau Ecarlate. Sans doute déjà compromis et poussé par son impatience, Azerios enfonça les portes d’entrée d’un violent coup de pied avant d’entrer avec son groupuscule.

    La soirée battait toujours son plein, une multitude de gaillards se tournèrent alors vers l’entrée, dévisageant les nouveaux arrivants, dans un mélange de surprise et d’incompréhension. C’est alors que le jeune capitaine pirate aperçu à l’étage le borgne, accompagné d’un homme à la chevelure blanche. Et à ses côtés, Kutcham, manifestement ligoté. L’homme se mit à sourire et dégaina son sabre, le pointant en direction du groupe d’évadés.


    Mesdames, Messieurs ! Voici Azerios des Sandstorm Pirates ! Je m’engage à offrir une place de Silver du Baroque Works à celui ou celle qui m’apportera sa tête !


    C’est à cet instant précis que les choses dégénérèrent. Les occupants du bar se ruèrent en direction du groupe qui venait d’entrer, et l’établissement fut secoué par une mêlée chaotique. Les prisonniers se jetèrent sur les clients, Reyshu et Ren également dans une véritable tornade de violence. Quand à Azerios, il dégaina Griffon, son meitou et commença à se frayer un chemin à grands coups de sabre, en direction des escaliers, la rage au ventre, bien déterminé à libérer son homme de main.


      Piège de Cristal


      Présent
      ✘Feat. Azeglio (& John McLane)




      Sans perdre une minute, Aze le pirate, visiblement pressé, ouvrit la marche. Je le suivis, n’ayant qu’une hâte : de casser quelques gueules et distribuer les mandales aux chasseurs de primes du coin. Nous rejoignions les quais ainsi qu’un homme du capitaine pirate, enfin un homme-poisson avec des branchies et tout le tintouin. Je n’en avais pas vus beaucoup au cours de ma vie et ces types étaient toujours aussi impressionnants. Trop pressés pour faire ça convenablement, je n’eus pas le temps de me présenter officiellement, le saluant d’un signe de tête. L’homme-poiscaille avait apparemment été attaqué et avait perdu son prisonnier et, déjà il ouvrait la marche pour nous mener jusqu’à une cour où des prisonniers étaient gardés en cage. Pas besoin de plus d’explications que je comprenais déjà où il voulait en venir. Des alliés étaient toujours bons à prendre et je n’étais pas un grand adepte des privations de liberté telles que ces cages, trop peu gardées pour ne pas être attaquées.

      Placés légèrement en hauteur par rapport à la cour, nous observions les gardes et les cages, bien déterminés à agir pour libérer les prisonniers et semer la zizanie dans les rangs des chasseurs. De plus, cet endroit n’était pas notre objectif principal, celui-ci m’ayant été brièvement expliqué par Aze avant de rejoindre les quais. Un de ses hommes était captif aux mains d’un type qui se faisait appeler le Cristallin qui se trouvait actuellement dans une taverne. Le genre d’endroit que j’appréciais tout particulièrement, tant pour la boisson que pour la baston, cela s’y prêtait parfaitement.

      Une fois le plan énoncé par Aze, je lui répondis d’un simple hochement de tête, concentré à observer les trois gus dont j’avais la charge. Aussi silencieux qu’un chat dans la nuit, je me faufilais sur la place surélevée afin de trouver le meilleur endroit depuis lequel attaquer. Je pris un peu d’élan, sautais sur un banc et m’élevais au-dessus de la cour en tombant droit vers les trois gardes. Le premier n’eut pas le temps de réagir ou de me remarquer, mes deux genoux s’écrasant sur son visage qui, déformé sous le choc fut propulsé au sol sans un cri. Je vis le second écarquiller les yeux, sa main droite se portant par réflexe à son sabre et sa bouche s’ouvrant pour s’apprêter à crier. Dans une position accroupie suite à mon saut, je me relevais brusquement en frappant le menton de l’homme du plat de la main, ce qui le projeta en arrière dans un léger vol plané. Enfin, le dernier avait commencé à se retourner pour s’enfuir et demander de l’aide, se rendant malheureusement compte que ses collègues avaient également été éliminés. Un coup de pied sauté le cueillit derrière la nuque, l’envoyant face contre le sol tandis que je glissais en me servant de son corps comme une planche de surf. Ma glissade se termina lorsque la tête de l’homme percuta les barreaux d’une cage devant lesquelles je rejoignais mes deux alliés du soir.

      « Une bonne chose de faite. » dis-je tout sourire en descendant de ma planche de surf improvisée.

      Tandis qu’Aze parlait aux prisonniers pour les rassurer avant de se mettre à briser les cadenas, je fis de même sur une des cages devant moi, me servant de mes talents de crocheteur dont j’étais si fier. Retirant de mon lobe le petit pique métallique qui me servait de crochet, il ne me fallut que trois secondes montre en main pour que le déclic soit audible. Le cadenas tomba au sol en libérant les nombreux prisonniers. Un certain nombre accepta de nous suivre tandis que le reste se dispersa dans la nuit.

      Forts de nos nouveaux alliés, nous gagnions les abords du bar, tous remontés à bloc et prêts à en découdre. Sans plus de cérémonie, Aze défonça la porte tel un spartiate, mais sans la jupette. Suivit par le groupe, j’entrais à mon tour dans l’établissement en jaugeant immédiatement tous ceux présents. L’excitation montait peu à peu, mon cœur accélérant à mesure que mon sourire grandissait. Tous les visages s’étaient tournés vers nous, tout d’abord intrigués et surpris jusqu’à ce qu’un gars aux longs cheveux blancs prenne la parole à l’étage visible de la salle principale. Un borgne se trouvait à ses côtés, probablement le prisonnier évadé dont Aze et Reyshu avaient parlés plus tôt. Un Minks aux allures de chat était ligoté près d’eux, il correspondait à la description que j’avais eus, c’était leur membre d’équipage enlevé par le chasseur de prime.

      Suite à la déclaration du sabreur aux cheveux blancs, qui semblait assez balèze, les sourires malsains et les rires gras secouèrent les clients du bar, probablement tous des chasseurs de primes également. Les sabres se dégainèrent et les armes à feu se mirent à cracher leurs plombs. Nous étions passés de la tension au chaos en un instant et, déjà, je vis trois hommes me foncer dessus toutes armes dehors.

      « Allez, venez danser avec tonton Ren ! » les accueillis-je avec un grand sourire.

      Une balle fut tirée, que j’esquivais en me pliant vers l’avant tandis que je m’élançais sur eux tel une bête. Je freinais brusquement à leur approche, évitant une lame en penchant ma tête du côté opposé, ma légère glissade se terminant par un coup de coude violent dans le ventre du premier sabreur. Prenant appui sur un pied, je fauchais les deux autres dans un coup de pied qui les envoya voler par-dessus la foule pour venir s’écraser sur le bar. N’ayant pas encore terminé mon échauffement, je frappais un gars déjà aux prises avec un ancien prisonnier d’une manchette qui l’envoya compter les moutons. Les coups s’échangeaient de tout côtés dans une ambiance chaotique, les dents volaient et les gerbes de sang tâchaient le parquet. J’attrapais une bouteille sur une table avant de l’écraser sur la tête d’un chasseur de prime qui tituba en arrière, je le finis d’un violent coup de pied droit qui le projeta sur une des poutres qui soutenaient l’étage.

      « Quelle bonne idée ça, t’es vraiment un génie Ren. » me dis-je à moi-même, très fier.

      Une petite idée en tête, je m’élançais vers la poutre, frappant deux hommes au passage qui s’étaient mis sur mon chemin. Je bondis alors à mi-hauteur en effectuant une rotation du bassin et des épaules, mon corps vrilla pour donner à mon attaque le plus de force. Je détendis ma jambe qui frappa violemment la poutre, celle-ci se brisant dans une pluie de copeaux. Un grincement sinistre s’ensuivit alors, l’étage ayant perdu un de ses piliers ne pouvait plus supporter son propre poids et le bois éclatait par endroits en d’inquiétantes fissures dans le plancher.

      Un nouveau grincement et ce fut le drame, une large partie de l’étage se mit à pencher dangereusement au-dessus de moi. Je reculais d’une roulade arrière au moment où un pan de l’étage se fracassait au sol, emportant avec lui le borgne et le Minks qui vinrent s’écraser au sol en se réceptionnant comme ils le pouvaient. Le borgne fut le premier à se relever en dégainant son sabre, une grosse veine battant à sa tempe, signe assez évident de son énervement.

      « Oh ! Me regarde pas comme ça, c’est pas moi le connard dans l’histoire ! » m’exclamais-je, terminant ma tirade en pouffant légèrement pour me moquer de lui. « Allez ramènes-toi, je vais te désépaissir le gras du cul. » dis-je en lui tirant la langue, me mettant en position de combat.





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      L’arrivée des pirates et prisonniers et la déclaration de celui qui se faisait appeler « Le Cristallin » avait fait son effet. L’immense mêlée bâtait son plein et le jeune capitaine continuait d’avancer en direction des escaliers, sans cesse gêné par les types qui convoitaient sa tête. Un homme à la chevelure verte parvint à l’approcher et lui planta son sabre dans le torse. La lame traversa le corps sableux du pirate, sans effet notable, ce dernier contre attaqua d’un coup de Griffon. Mais gêné dans un espace restreint par cette foule, il finit par essuyer sa lame sur le manteau d’un de ses adversaires pour passer à une autre méthode. Bref instant de concentration, ses poings se teintèrent couleur charbon et il commença à user et abuser du fluide offensif, distribuant des mandales à quiconque se mettait en travers de son chemin.

      L’un des clients du bar finit par abattre une espèce de gros kanabo sur la tête d’Azerios qui explosa dans une gerbe de sable. Son corps se figea alors et sa tête se rematérialisa doucement à mesure qu’elle se tournait en direction de son assaillant. Pleinement remit, il lança un regard démoniaque à l’homme qui resta figé un court instant. Court instant qui permit au pirate de lui décrocher un coup de poing rapide dans le thorax afin de lui couper le souffle et toute envie de recommencer. Le temps de réagir, un autre client, un rouquin complètement torché, lui trancha le bras d’un coup maladroit tandis qu’un troisième homme lui tira dans le dos. La balle traversa le corps sableux et alla se loger dans le buffet du rouquin, le tuant sur le coup. Azerios répliqua, utilisant son index tel un pistolet et une phalange de sable durcit fila à la vitesse d’une balle pour aller transpercer le crâne du tireur.

      Cette mêlée bordélique commençait sérieusement à agacer le capitaine des Sandstorm Pirates qui ne cessait d’être tranché, poignardé, criblé de balles. À chaque fois qu’il éliminait un gêneur, d’autres prenaient sa place. Et contre toute attente, c’est Ren qui fit passer les choses à la vitesse supérieure. Le pugiliste brisa l’une des poutres soutenant la mezzanine sur laquelle se trouvaient Kutcham et ses ravisseurs, ce qui eut pour effet de faire s’effondrer toute une partie de l’étage, la mezzanine se fendant. Kutcham et le borgne tombèrent sur le bord, non loin. Sans attendre d’ordres de la part de son capitaine, Reyshu empoigna Kutcham pour le mener à l’écart, laissant le borgne aux bons soins d’un Ren déterminé à en découdre. En y repensant, qu’elle riche idée de lui avoir filé un coup de main…


      Parfait, bien joué les gars… Le Cristallin est à moi ! déclara Azerios en escaladant sur ce qu’il restait de mezzanine.


      Arrivé à l’étage, il se retrouva nez à nez avec le chasseur de prime tant recherché. Comme si c’était une évidence, les deux hommes dégainèrent leur sabre en silence et se jetèrent l’un sur l’autre. L’homme à la chevelure d’albâtre n’employait à première vu pas le fluide offensif, mais c’était un adversaire extrêmement redoutable. Extrêmement habile avec son sabre, il frappait avec vitesse et une précision chirurgicale. Découpant allègrement son adversaire en faisant voler quantité de sable dans tous les sens. Malgré le fait qu’il se considère comme un bretteur aguerri, Azerios ne pouvait ignorer le fossé qui les séparait. Le chasseur de prime était un sabreur d’un tout autre niveau, et sans l’avantage conféré par son fruit du démon, nul doute que l’affrontement aurait bien vite tourné en sa faveur.


      Je m’attendais à mieux. Sincèrement…

      Navré. Mais c’est tout ce que t’auras !


      Le pirate se rua sur son adversaire, Griffon en main, et l’attaqua dans une double estocade. Le Cristallin contra la frappe avec dextérité et glissa sur le parquet pour frapper son adversaire de flanc. L’épée passa au travers du corps sableux, et voyant que ses attaques n’avaient pour ainsi dire aucun effet, l’homme roula sur le côté pour entrer dans une pièce semblable à un bureau. Le pirate lui emboîta le pas et frappa le vide de son sabre avec force à deux reprises, créant deux lames d’air qui se brisèrent sur la lame de son adversaire.


      Un truc me chiffonne… Comment m’as tu trouvé sur Little Garden ?

      Tu as laissé entrer un loup dans la bergerie… Mais je ne vois pas ce que ça pourrait changer que tu en saches plus. Tu vas mourir ici chien de pirate.


      Impossible d’en tirer quoique ce soit, le Cristallin se lança de nouveau dans le duel, frappant avec force et même si Azerios ne s’inquiétait pas vraiment pour les coups qui parvenaient à le toucher, il sentait que son adversaire était quelqu’un de dangereux. Acculé après une série de coups rapides, il n’eut d’autre choix que de se servir de son fruit, créant un énorme poing de sable pour tenter d’aplatir son adversaire mais ne parvint qu’à le repousser au niveau d’un épais bureau en bois. Souhaitant enfoncer le clou, le sableux bondit en direction du bureau et frappa de toutes ses forces. Le Cristallin s’écarte au dernier moment avec l’agilité d’un félin, la lame de Griffon s’abattît sur le bureau, le fendant en deux sur le coup. Pas le temps de réagir que son adversaire lui jeta un verre de vin et frappa aussitôt, parvenant enfin à blesser le pirate, tailladant son torse.

      Pas de doute, les échanges précédents avaient bel et bien servi à jauger et trouver la faiblesse d’Azerios. Reculant de quelques pas, surpris d’avoir été blessé, ce dernier regarda son adversaire avec un sourire amer. Les choses sérieuses allaient sans doute commencer.


        Piège de Cristal


        Présent
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        L’homme qui me faisait face semblait quelque peu énervé par la situation. Il avait été séparé de son chef et avait perdu leur otage, deux bonnes raisons de m’en vouloir. Nous étions tout deux prêts à se jeter l’un sur l’autre, mais le chaos ambiant nous empêcha sur le moment et je dus me frayer un chemin jusqu’à lui. Des poings, des coudes et des genoux, je frappais tout ceux qui passaient à ma portée, évitant autant que je pouvais ceux qui me semblaient être de notre côté. Mais il faut dire que dans cet embrouillamini de lames, de balles et de poings, il n’était pas toujours aisé de différencier les uns des autres. D’un coup d’œil vers l’escalier, je vis Aze les grimper avant de se retrouver face au chasseur de prime aux cheveux plus blancs que les miens.

        « Prends ça ! » s’écria une voix devant moi, tandis que j’étais aux prises avec quelqu’un d’autre.

        Par pur réflexe, je m’écartais en bousculant un sabreur d’un coup d’épaule, sentant une vive douleur au niveau de ma joue. La lame du borgne avait frôlée mon visage en y laissant une estafilade à son passage. Le salopard avait profité que je regarde ailleurs et déjà, il enchaînait avec de nouveaux coups d’estoc. Je reculais de plusieurs pas jusqu’à ce qu’un type derrière moi me bloque et m’oblige à parer. Le dos de ma main vint se poser sur la face intérieure de la lame du borgne, déviant celle-ci pour qu’elle passe sur le côté de mon flanc. Enroulant mon corps vers l’arrière de la hanche à l’épaule, donnant au passage un coup de coude au gars derrière, je dépliais mon buste en envoyant mon poing droit dans sa malaire, contorsionnant son visage à l’impact. Le borgne fit une pirouette en arrière dans un court vol plané, se réceptionnant aussitôt d’un geste expert, il cracha au sol un glaviot teinté de sang et se relança sur moi.

        « Enfoiré ! » s’exclama-t-il dans sa course, commençant à taillader en tout sens en arrivant à ma hauteur.

        « Hahaha essaie toujours n’a-qu’un-œil, toujours se méfier des albinos ! » lui répondis-je en m’esclaffant sous l’adrénaline qui montait peu à peu en moi à mesure que nous échangions des coups.

        Son sabre m’entailla l’épaule, je lui répondis d’un coup de poing au foie, une nouvelle estafilade aux côtes, un chassé le cueillit au même endroit. Il fut repoussé en arrière, me permettant d’observer ce qui se passait à l’étage. Le capitaine pirate était aux prises avec le Cristallin, cependant les étranges capacités du pirate lui permettaient de résister à ses assauts. Quel étrange pouvoir, son corps semblait se changer en sable à chaque fois que la lame perçait son buste ou ses bras, tranchait et arrachait. Ou bien son corps était entièrement composé de sable. Décidément, plus mon aventure avançait et plus je rencontrais des gens aux capacités surnaturelles.

        Cependant, je n’avais pas le temps d’y réfléchir plus longtemps, le borgne revenant à la charge en enchaînant estocs et coups de sabre horizontaux puis verticaux, fouettant l’air tandis que je reculais, me baissais ou évitais de côté. J’envoyais ma jambe frapper son visage, parée par le bord de sa lame, repoussant celle-ci avant que ma jambe ne vienne se poser au sol et que j’envoie la seconde d’un coup de pied sauté en dépliant violemment le genou. Le coup le frappa sous le menton alors qu’il ramenait sa lame sur mon flanc.




        Il fut projeté en l’air sur deux mètres, le sabre s’enfonçant légèrement dans la chair en décrivant une longue estafilade en remontant sur mon torse jusqu’à ce qu’il s’éloigne sous mon attaque.

        « Argh, saloperie de pute borgne ! » jurais-je en affichant une grimace sous la douleur.  

        Mon sweat-shirt avait été déchiré par les nombreuses attaques, le tissu se gorgeant de sang. Tirant sur la partie qui pendait, je déchirais le vêtement pour m’en débarrasser, nouant les manches encore intactes autour de ma taille. Je dévoilais ainsi mon torse et mes bras, bardés de cicatrices accumulées depuis mes dix ans. Dans mon dos, j’arborais fièrement comme tatouage le blason de la troupe Mazino, ce nom trônant en grandes lettres entre mes épaules. Je craquais la tête d’un côté puis de l’autre, grommelant légèrement sous la douleur qui provenait de ma dernière blessure. Ce combat devenait de plus en plus intéressant, mon sourire toujours plus grand à mesure que j’y prenais du plaisir. Le borgne se relevait à quelques mètres, mon attaque précédente lui ayant brisé les deux dents de devant.

        « Tu fas m’le payer ! Je tranferai ta têfe et la planferais fur une pique à l’enfrée de Whifkey Peak ! » s’écria-t-il, s’attirant les regards curieux de ceux autour de lui.

        « Quoi qu’ef’ que tu dif ? » me moquais-je en l’imitant, plaçant ma main ouverte derrière mon oreille dans sa direction.

        Les combats alentours avaient diminués avec le nombre qui s’amenuisait, les corps jonchant le sol. A présent, nous avions tout le loisir de nous déchaîner sans crainte d’être gêné par quelqu’un. Mon sourire plus grand que jamais, j’écrasais mon poing dans ma paume ouverte. En face, le borgne fouettait l’air de son sabre avec rage, annonçant un combat des plus épiques pour moi.




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        Le Cristallin avait mit le doigt sur le point faible du capitaine pirate, continuant de le taillader en tous sens jusqu'à atteindre le minibar présent au fond du bureau. Il empoigna rapidement une bouteille de Gin, la lança en l'air avant de la trancher d'un coup net et puissant, projetant son contenu sur un Azerios trop proche pour esquiver. Aucune chance de se changer en sable sur les parties mouillées, il se prit aussitôt un duo d'attaques rapides, entaillant le haut de son torse, ce qui le fit reculer. Le jeune pirate fit partir deux lames de vent en direction de son adversaire pour tenter de le garder à distance, mais ce dernier les contra à l'aide de son sabre et fondit dessus avec la grâce d'un félin. Explosant cette fois-ci une bouteille de whisky au visage d'Azerios, le Cristallin le frappa en plein visage d'un coup de pied aérien, avec un sourire amusé. Le pirate s'écrasa avec fracas contre une commode, même sa compétence asséchante mettait trop de temps pour pouvoir espérer contrer les attaques du chasseur de prime.


        C'est tout ? Je m'attends vraiment à mieux... J'aurais surement du m'occuper de toi directement sur Little Garden... Une chance que ton ami Mink ait été là...

        Me sous-estime pas non plus...


        Les deux hommes se regardaient en souriant, tous deux appréciant malgré tout à leur manière le duel qu'ils se livraient. Azerios créa un énorme poing de sable qu'il envoya écraser son adversaire. Ce dernier esquiva d'un bond sur le côté et contra de justesse le coup qui suivit. Il contre-attaqua rapidement et frappa le bas ventre du pirate, qui se changea en sable, la plaie se rebouchant rapidement. Le sablonneux gratifia son ennemi d'une double estocade rapide, qu'il put parer avec difficulté, avant de parvenir enfin à le faire reculer d'un rapide coup de pied dans le ventre. Le Cristallin recula de quelques pas et se remit à exploser des bouteilles du minibar pour rendre tangible le corps de sable avant de repasser à l'assaut. Sa technique au sabre était incroyable, rapide, précise et pas évidente à contrer. Mais le capitaine des Sandstorm Pirates faisait de son mieux, il parvenait malgré tout à tenir et même à rendre les coups à son adversaire sans pour autant le blesser. Il parvenait peu à peu à absorber les liquides que son adversaire s’évertuait à lui balancer et décida de lui couper toute source d'approvisionnement en frappant sur le minibar à l'aide d'une lame de vent bien placée. Le petit meuble de bois vola en éclat, déversant son contenu sur le sol et le pirate intensifia son assaut, frappant son adversaire avec toute la hargne possible.


        Hun.. C'est déjà plus intéressant ! hurla le chasseur de prime en riant.


        Malgré tous ses efforts, Azerios ne parvenait pas à toucher ton adversaire, chacune de ses attaques contrées avec efficacité. C'était la première fois qu'il se sentait si impuissant face à quelqu'un, d'autant que le Cristallin ne semblait pas y aller sérieusement. Se pourrait il qu'il puisse être encore plus rapide ? La réponse ne tarda pas à arriver, en effet le chasseur de prime augmenta le rythme et taillada le corps sableux en tous sens. Parvenait à toucher le pirate aux endroits qu'il avait au préalable aspergé d'alcool, il put ainsi blesser d'avantage le pirate afin de le repousser et sans lui donner le loisir de reprendre son souffle, il poursuivit son enchainement de coups. Azerios reculait encore et encore, s’évertuant à contrer les incessants assauts au sabre de son adversaire, qui s'en donnait à cœur joie, tranchant ses membres encore et encore afin d'avoir le champ libre vers les parties de son corps vulnérables.

        Impossible de se laisser submerger comme ça. Le pirate entreprit alors de stopper la lame de son adversaire afin de bloquer momentanément ses attaques. Se laissant transpercer, il saisit l'avant bras de son adversaire dans un mouvement rapide avant de lui coller un coup de tête. Le Cristallin momentanément déstabilisé, il parvint même à taillader ce dernier au niveau de l'épaule avant qu'il ne lui échappe, bondissant en arrière. Premier sang versé par l'homme à la chevelure cendrée, ce qui visiblement tendait à l'énerver. L'expression de son visage changea du tout au tout et il retourna à l'assaut, frappant plus lentement, mais bien plus fort. Azerios fut même forcé de recourir au fluide offensif pour se protéger de certains coups meurtriers. Mais avec la colère, la maladresse commençait à pointer le bout de son nez et le Cristallin commit quelques erreurs, permettant à son adversaire de le toucher encore et encore.


        Ben alors... On dirait bien que quelqu'un est en train de perdre ses moyens...

        Vermine...


        Le pirate continuait à railler son adversaire, le poussant à commettre des fautes, ce qui lui permettait peu à peu d'inverser la tendance et de reprendre l'avantage. L'échange au sabre se poursuivait à un rythme effréné et aucun des deux hommes ne semblait vouloir concéder la victoire à l'autre. Vint alors un moment ou le chasseur de prime cessa de jouer. Sa lame se noircit, ce qui ne manqua pas de surprendre Azerios, et il parvint à le taillader au bras. Alors lui aussi maîtrisait le fluide combatif ? Jusqu'à présent, le Cristallin était donc bel et bien en train de jouer ?


        C'est l'heure de passer aux choses sérieuses.


        L'homme s'élança rapidement en direction de son adversaire, lame noircie par le haki de l'armement. Le rythme était totalement différent, finit de jouer, désormais, il frappait clairement pour tuer. Azerios ne cherchait plus à encaisser ou à contrer les attaques, il savait que son adversaire était meilleur que lui dans le maniement du sabre. La seule option viable était d'esquiver et de reculer en gardant espoir, espoir que le Cristallin finisse par se fatiguer. Ce dernier frappait fort, allant même jusqu’à découper le mur et tout ce qui se trouvait sur sa route, tant qu'il pouvait rester au plus proche de sa cible. Le pirate reculait, roulait, courrait, faisait tout pour éviter une confrontation directe qui probablement se solderait par une défaite dans l'état actuel des choses. Il lui fallait trouver une solution, pour acculer son ennemi et le vaincre. Il rengaina griffon et créa une tornade de sable qu'il projeta sur son adversaire avant de prendre ses jambes à son cou, direction le deuxième étage. Il se retrouva dans une grande pièce, sombre, avec une multitude de caisses et meubles poussiéreux et eut une idée qui potentiellement pourrait fonctionner. Très vite, il se dirigea vers le fond de la salle et commença à transformer le sol sous ses pieds. Asséchant les planches et poutres qui le composaient, le sol commença à se craqueler et se charger en sable. Son adversaire arriva alors, sabre en main, déterminer à mettre fin à ce duel.


        C'est ici que je vais prendre ta tête.

        Tu veux ma tête ? Viens la chercher...


        Azerios leva alors la main droite en l'air et généra une grande quantité de sable, faisant tournoyer le tout afin de créer une petite tempête de sable autour de lui. Ce qui ne sembla pas impressionner son adversaire, qui s'élança dans le sable tournoyant, sabre en main. Vision obstruée par le sable, sa progression était plus lente mais il continuait d'avancer vers sa cible d'un pas assuré. Et lorsqu'il ne fut plus qu'à quelques mètres, il se jeta dans une attaque meurtrière. Attaque que le capitaine pirate eut beaucoup de mal à éviter malgré le handicap du Cristallin, bondissant sur le côté, tranché malgré tout au niveau des côtes. Le sol sous les pieds du Cristallin, changé en sables mouvants, se rompit et l'aspira, le faisant tomber directement au rez de chaussée avec fracas, s'écrasant violemment sur le bar. Le jeune pirate saisit alors sa chance, créa un énorme poing de sable compacté et bondit à travers le trou afin de regagner la salle principale du bar, pour le projeter le plus fort possible sur son adversaire et enfoncer le clou. Le Cristallin fut écraser sur le coup, vaincu en grande partie à cause de sa trop grande confiance en lui.


        Techniques utilisées:


          Piège de Cristal


          Présent
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          Le borgne me fonça dessus pour frapper d’estoc à multiples reprises, sa lame semblant se multiplier par le nombre d’images rémanentes provoquées par sa vitesse d’exécution. Je ne pouvais pas tout parer, bloquant certains coups ou déviant l’arme du dos de la main. Les coupures et estafilades augmentaient au fur et à mesure de ses attaques, sur mes bras, mes épaules et mes côtes. Décidant alors de tenter le tout pour le tout, je passais peu à peu d’un style défensif à offensif. Je déviais alors sa lame pour frapper à mon tour, envoyant une droite qui le cueillit au visage, puis un autre coup au ventre qui fut en partie bloqué. Sans discontinuer, j’envoyais mes poings l’un après l’autre dans un déluge de coup tandis que le borgne faisait de même avec son sabre. Je sentais le métal froid trancher dans ma chair et mes phalanges écraser son corps. Ce serait à présent à celui qui tiendrait le plus longtemps. Les gerbes de sang volaient autour de moi, recouvrant en partie mon corps de la même teinte que mes yeux. Un air sauvage, presque possédé lorsque l’on regardait la scène de l’extérieur. Malgré mes blessures, j’arborais un sourire de plus en plus grand, grisé par ce déchaînement de violence entre moi et le borgne.

          Il évita alors un de mes coups de poing en se baissant, ramenant son sabre à son flanc pour le remonter vers moi en se relevant. La lame fila, déchirant ma peau et ma chair en partant de ma hanche jusqu’à mon pectoral dans une coupure diagonale sanguinolente. Cependant, malgré la violente douleur qui m’assaillit, je refermais mon bras sur la lame toujours légèrement enfoncée sur mon torse pour bloquer le sabreur. Ne lui laissant pas le temps de réagir j’envoyais ma seule main libre en un violent coup de poing qui le frappa en plein visage, faisant jaillir du sang lorsque son nez se brisa sous mes phalanges. Toujours agrippé à son arme, il se mit à tituber d’un pas en arrière, déstabilisé. J’envoyais alors mon pied droit dans son ventre pour le faire lâcher prise, le coup sembla lui couper la respiration alors que ses pieds quittaient le sol. Sa main lâcha son arme, celle-ci glissant au sol lorsque je défis ma prise autour d’elle, tintant lorsque la lame frappa le sol en rebondissant à mes pieds sur quelques centimètres.

          Le borgne était plié en deux à deux mètres de moi, désarmé, c’était le moment idéal pour contre-attaquer et mettre tout ce que j’avais en stock. En quelques enjambées rapides je fus sur lui, bondissant légèrement à hauteur de sa tête en attrapant celle-ci de mes deux mains, repliant une jambe pour que mon genou frappe son visage de plein fouet. Je sentis le nez déjà abîmé se fracturer encore plus sous ma rotule, mes mains amenant plus encore sa tête vers moi pour que le coup ait le maximum d’impact.




          Je relâchais l’arrière de sa tête, laissant son corps partir à la dérive de la puissance du coup de genou. Il exécuta un léger vol plané sur deux nouveaux mètres, s’approchant de plus en plus du mur du fond du rez-de-chaussée. Faisant montre d’une détermination à toute épreuve, le borgne bougeait toujours et réussit même à se relever. Mon avantage ne faisait plus aucun doute, mais j’étais impressionné que l’homme s’accroche autant, qu’il ne soit pas brisé psychologiquement par l’évidence de sa défaite.

          « Allez, lâches l’affaire, t’as perdus mec. » lâchais-je en le toisant, immobile les bras croisés sur mon torse couvert de sang. « Je dois reconnaître que tu m’as bien fais douiller, tu te bats bien, mais accepte juste ta défaite t’aura bien plus de chances de survie. »

          « Fas te faire mettre l’albinos, j’ai pas besoin de ta pitié. » grogna-t-il en se relevant difficilement debout, ainsi désarmé et blessé il me semblait beaucoup moins menaçant. « Je suis pas encore mort, gamin ! »

          J’avais commencé à reculer de quelques pas jusqu’à atteindre l’endroit où était tombé son sabre. Je n’avais aucune vocation pour la maîtrise de l’art du sabre, seulement une idée en tête pour calmer les ardeurs de mon adversaire. Ce n’était pas la première personne que j’affrontais qui refusait la défaite, et c’était également quelque chose que je respectais aussi stupide cela était. Et, généralement, il n’existait qu’une seule fin possible : écraser complètement l’adversaire pour lui faire perdre connaissance ou mettre fin à sa vie. Ce n’était certes pas toujours très plaisant, mais c’était sa volonté après tout.

          Mon pied vint chercher le bord de la lame par le dessous et je la relevais brusquement. Soulevée brusquement le sabre sauta dans les airs devant moi en tournant légèrement sur lui-même. Je ramenais mon pied vers l’arrière, pliant le genou de l’autre jambe pour bondir. Toujours un œil sur l’arme qui tournait devant moi, je pliais mon corps de sorte à effectuer une légère vrille. L’arme finit par se tourner dans la direction désirée et je ramenais violemment mon pied frapper le manche. Le sabre fut alors projeté en ligne droite, sifflant sur son passage jusqu’à toucher sa cible. Le borgne reçut sa propre arme dans l’épaule, le soulevant du sol en le projetant en arrière, l’envoyant jusqu’au mur derrière lui.




          Le borgne fut cloué au mur du bar, comme un trophée de chasse que l’on accroche là par fierté. J’observais mon œuvre d’art avec cet œil et ce sourire, hochant la tête en faisant la moue comme si j’avais douté du résultat lors de mon attaque. Cependant, toujours accroché à son orgueil, le borgne était toujours en état de grommeler et cracher au sol.

          « Espèce d’enfoiré...avec mon propre sabre... » il semblait à la fois choqué et énervé, ayant du mal à réaliser ce qui s’était passé.

          « Sérieusement...tu veux pas juste tomber dans les pommes comme tout tes potes ? » soufflais-je de lassitude, sentant également la fatigue me gagner suite à ma perte de sang abondante. « Finissons-en, veux-tu ? »

          Ancrant mon pied si fort dans le sol à mon accélération qu’une planche craqua, je m’élançais sur le borgne cloué au mur, bien décidé à envoyer un coup au maximum de mes capacités. Je ramenais mon épaule droite devant moi pour une charge puis, juste avant d’arriver sur lui je plaçais mon coude en avant. J’attrapais mon poing fermé de mon autre main pour pousser en envoyant mon coude plus en avant lors de l’impact. Prit en plein ventre, l’œil du borgne roula dans son orbite tandis qu’il me crachait du sang en plein visage.




          Le mur derrière lui grinça puis craqua en de multiples fissures avant de se briser sous la projection du corps du sabreur sans sabre. Il traversa le mur et partit s’écraser dans une pièce derrière qui devait être la cuisine. Ce coup-ci, le borgne ne semblait plus bouger, complètement immobile allongé au sol, je crachais dans sa direction un glaviot mélangé au sang dans ma bouche.

          « Voilà, t’as eus ce que tu voulais. » lâchais-je alors qu’il ne devait plus m’entendre à l’heure actuelle.

          C’est alors qu’un immense fracas survint derrière moi. Je me tournais pour voir quelqu’un écrasé sur le bar, à l’autre bout de la pièce où je me trouvais, vraisemblablement le chasseur aux cheveux d’albâtre. Puis, ce qui ressemblait à un immense poing formé de sable compact tomba à sa suite droit sur sa tronche. Le choc fut d’une violence inouïe, projetant un torrent de sable tout autour en engloutissant les rares combattants encore debout dans le bar. J’avais beau être assez éloigné, je dus placer ma main en visière devant mes yeux pour me protéger du sable. Ce poing de sable appartenait évidemment au mystérieux capitaine pirate qui trônait fièrement au-dessus de son adversaire vaincu. Lui aussi semblait avoir rencontré quelques difficultés lors de son affrontement, bardé de coupures provoquées par le chasseur à présent hors d’état de nous nuire.

          Je m’approchais alors de lui, grimaçant sous les nombreuses blessures dont la douleur se faisait de plus en plus pressante. Je craquais ma tête d’un côté puis de l’autre et défit mon sweat-shirt déchiré pour l’accrocher autour de la blessure la plus importante sur mon torse. Grandement fragilisé par les nombreux affrontements qui avaient eus lieux en très peu de temps, les murs du bâtiment commençaient à grincer dangereusement.

          « Bravo mec, tu l’as bien défoncé. » le congratulais-je à son approche en levant un pouce pour saluer sa victoire. « Il serait peut-être temps de se barrer d’ici, non ? Cet endroit va pas tenir longtemps je sens. » déclarais-je alors au capitaine sablonneux, inquiet que le bar ne s’effondre sur nos mouilles.




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          Le bâtiment ne tarderait pas à tomber et Ren en avait manifestement finit avec son adversaire, le borgne avait en effet lui aussi mordu la poussière. Les deux hommes se retrouvèrent désormais seuls, au milieu des corps mêlant chasseurs de primes et prisonniers. Kutcham libéré, le Cristallin et sa clique hors circuit, il était désormais temps de mettre les voiles. Et le jeune capitaine des Sandstorm Pirates ne comptait pas se faire prier.


          Beau boulot Ren.. on se tire maintenant.


          Les deux hommes sortirent aussitôt du Bécasseau Écarlate où du moins ce qu’il en restait, retrouvant les autres à l’extérieur. Le jeune Mink avait récupéré ses deux lames et était visiblement fin prêt à en découdre. Malheureusement, Reyshu semblait davantage sur la réserve, l’homme poisson était posté en hauteur, les yeux rivés en direction des quais à peine visibles un peu plus bas.


          Cactus Town est en ébullition, ça va être coton de regagner le port. dit il calmement.

          Et pourtant on va y arriver.. et c’est à bord de l’Indompté qu’on quittera l’île.

          Tu veux carrément piquer le navire du Cristallin ? C’est ambitieux, doit y avoir un paquet de chasseurs de primes en ville… argumenta Reyshu.

          J’ai vécu ici.. je connais bien la ville, je pense qu’on a toutes nos chances les gars.


          Azerios grimpa sur la potence pour rejoindre son homme de main et observer Cactus Town. Le soleil se levait tout en douceur et il leur faudrait traverser toute la ville afin de pouvoir rejoindre le navire verdâtre du Cristallin. Mais quitter Whiskey Peak à bord d’un navire appartenant au Baroque Works serait en quelque sorte la cerise sur le gâteau. Restait à régler un détail, et pas des moindres : les hommes. Car si le nombre des pilleurs du nord embarqués de Citadelle étaient suffisant pour manœuvrer le Loup Solitaire, ils ne seraient certainement pas suffisamment nombreux pour manœuvre un second navire. Sans compter le fait que L’indompté était un navire de grande taille. Le jeune capitaine pirate décida donc d’évaluer les options qui s’offraient à eux, il finit par réaliser qu’il serait sans doute possible de libérer les prises des chasseurs de prime comme ils l’avaient fait précédemment pour créer la diversion. Et c’est exactement ce qu’il comptait faire. Il se tourna alors face à Kutcham et Ren pour leur exposer son projet.


          On va quitter Whiskey Peak.. mais ces enfoirés se souviendront de notre passage. Il faut créer plusieurs diversions, disperser les chasseurs de primes.. Et on se rejoindra au navire profitant de la panique.

          Incendies ? Émeutes ?

          La totale, vous avez carte blanche. Le plus important sera de délivrer un maximum d’esclaves et de pirates capturés.. Il va nous falloir des hommes pour manœuvrer l’indompté… Reyshu tu as pu repérer les lieux, tu sais où trouver l’Indompté.. tu iras avec Kutcham. On se retrouve dans une petite heure sur les quais.

          Reçu cap’.


          Les deux pirates prirent alors la direction de la ville pour commencer à créer la diversion. Restait à connaître les intentions de Ren. Jusqu’ici, le jeune homme avait suivi sans vraiment se poser de question, sans doute par volonté de rendre aux chasseurs de prime la monnaie de leur pièce. Mais qu’en serait il de ses objectifs sur le moyen-long terme ? Pas de temps à perdre, Azerios avait besoin de planifier la suite et le courant avait l’air de passer avec Ren.


          On va encore foutre un petit bordel avant de partir… Ça te botte Ren ?

          Vendu. Plus on est de fous.. répondit le jeune homme avec un sourire en coin.

          Parfait.


          Ravi, Azerios jeta un dernier coup d’œil au bâtiment branlant derrière Ren, la structure étant plus faiblarde que prévu, il ne manquait pas grand chose pour que le tout s’écroule. Après un bref soupir, il décida de réduire l’établissement en miettes, fit quelques pas en sa direction et généra une tornade de sable au creux de sa main droite, qu’il fit grandir encore et encore, jusqu’à l’envoyer avec force en direction du bar miteux. La bourrasque de sable entra avec fracas à l’intérieur du Bécasseau Écarlate, ce qui eut pour effet de fragiliser encore plus la structure. C’est ainsi que le duo de pirate fraîchement formé quitta la place, laissant le repère du Cristallin et de ses hommes s’effondrer lentement mais sûrement.