Une journée en enfer

Une journée en enfer Wp10

Whiskey Peak, l’aube pointait le bout de son nez sur une Cactus Town sous pression. Azerios et Ren redescendaient une ruelle en direction d’un baraquement de prisonniers repérés quand une détonation sonore retentit à quelques encablures de leur position. Pas de doute possible, Reyshu et Kutcham étaient passés à l’action et avaient ouvert les hostilités. Plus qu’à espérer qu’ils ne se fassent pas prendre, sans quoi cette petite escapade sur Whiskey Peak n’aurait eu aucun sens et virerait vite au désastre. Mais Azerios croyait en ses hommes, quoiqu’il arrive, il savait qu’ils feraient leur maximum pour accomplir leur mission sans que personne ne puisse les stopper.

Les deux hommes arrivèrent aux abords d’un long bâtiment en bois, semblable à une étable, le genre d’édifice parfait pour démarrer un joli feu de camp. L’idée était de semer le chaos un peu partout en ville pour disperser les chasseurs de primes aux aguets. Il fallait être le plus rapide et le plus efficace possible afin de libérer au maximum l’accès aux docs. Par chance le capitaine des Sandstorm Pirates connaissait les rues de Cactus Town comme sa poche. Peu de choses avaient réellement changé et le jeune homme savait précisément où taper.


Il y a une enclave de chasseurs de prime à deux rues d’ici. Elle est bourrée de geôles de transit, donc moyen de recruter quelques gros bras.

Je vois. Et j’imagine que cette espèce de grange miteuse… c’est la diversion ? réfléchit Ren, amusé.

Précisément.


Azerios se faufila aux abords de l’étable, se pencha dans un amas de foin et attrapa un petit briquet volé sur le corps de l’un des chasseurs de prime précédemment éliminé. Quelques étincelles suffirent pour embraser le foin et les flammes prirent rapidement, se répandant à la vitesse grand V jusqu’à attaquer les poutres. Méfait accompli, le duo de pirate se précipita dans une direction opposée, comptant profiter pleinement de l’incendie fraîchement déclenché. Tous deux arrivèrent aux abords d’une petite tour dont l’entrée était gardée par une poignée d’homme. Première étape de leur petite virée au petit matin et Azerios ne comptait pas y aller par quatre chemin.

S’avançant rapidement en direction des loubards à l’entrée, il ne leur laissa pas le loisir d’agir, les prenant au dépourvu en les balayant à grands coups de poings faits de sable compacté. Son nouveau camarade n’étant pas du genre passif, donna un coup de main et en un instant le groupe de mercenaire gisait au sol, laissant la voie libre vers l’intérieur de la tour. Les pirates entrèrent pour découvrir une multitude de cellules, qui entouraient un grand escalier en colimaçon, permettant de monter tout en haut de la tour. Ils furent accueillis par trois gardiens, n’eurent aucun mal à les éliminer, puis brisèrent ou crochetèrent les serrures, libérant tout ce beau monde au bout de quelques minutes. Il fallait maintenant mobiliser cette nouvelle force pour espérer quitter l’île en un seul morceau.


Mesdames.. Messieurs… nous vous offrons un second souffle. Une voie vers la liberté ! Mais il faudra le mériter. Suivez-nous aujourd’hui et nous quitterons Whiskey Peak tous ensemble.

Et si on refuse.. ? demanda un prisonnier patibulaire.

Ceux qui ne souhaitent pas se joindre à nous sont libre de tracer leur route de leur côté. Je leur souhaite bonne chance.


Certains prisonniers quittèrent la tour avec précipitation, impossible de rallier tout ce beau monde sous la même égide. Mais une bonne poignée d’entre eux restèrent à attendre la suite, manifestement déterminés à survivre. Le capitaine des Sandstorm Pirates eut un léger sourire avant de poursuivre.


L’objectif est simple, écoutez moi attentivement ! Nous allons semer le chaos en ville. Libérez tout prisonnier que vous croiserez, le but étant de provoquer une émeute suffisamment importante pour disperser nos ennemis et nous permettre de nous tirer.

Et si votre révolte est matée, on finira tous pendus à la tombée de la nuit… soupira un prisonnier gringalet.

Si vous préférez retourner en cellule, ça vous regarde. Mais ceux qui veulent tenter le coup avec nous… Suivez-moi.


Une série de détonations retentit alors un peu plus loin, interrompant la conversation et les prisonniers fraîchement libérés s’emparèrent rapidement des armes et effets des gardiens vaincus avant de s’élancer à l’extérieur. La petite troupe ne payait pas de mine, composé de toutes sortes de gars, ils poursuivirent leur route, motivés à semer le chaos dans les rues de Cactus Town. Une épaisse fumée noire s’élevait de plusieurs points au niveau de la ville, de plus en plus de détonations et d’échanges de coups de feu fleurissaient ici et là, sans doute Reyshu et Kutcham poursuivaient leur tâche, avançant vers les quais en semant la discorde.

Le groupe d’Azerios n’était pas en reste, affrontant les quelques chasseurs de prime croisés sur leur chemin, libérant esclaves et prisonniers à chaque baraquement rencontré. À mesure qu’ils avançaient, le groupe grossissait, les évadés de Whiskey Peak s’armaient comme ils le pouvaient, étaient galvanisés par l’enchaînement de victoire qui s’offrait à eux et motivés à la vue de leur nombre grandissant. Ils progressèrent dans les ruelles jusqu’à arriver devant une imposante armurerie, fermée aux premier abord mais qui ne le resta pas bien longtemps. Une fois la grille ouverte, un véritable arsenal s’offrait aux mutins et autres malfrats en cavale. Tout ce beau monde s’équipa nerveusement, récupérant plus d’arme qu’il n’en faut avant de regagner la ruelle, fin prêts pour poursuivre leur avancée jusqu’au port. Et ils ne tarderaient pas à user de leur nouvel arsenal, en effet, un groupe de chasseurs de prime commençait à se rassembler à l’autre extrémité de la rue.


Les gars.. on ne leur laisse pas le temps de s’organiser ! À la charge !


Dans un mouvement collectif, les évadés de Whiskey Peak se mirent à courir, sabres et autres armes brandies, en direction des chasseurs de primes en hurlant et très vite, cette longue avenue fut le théâtre d’un violent affrontement. Même si les chasseurs de primes étaient déterminés à stopper ce mouvement de révolte naissant, les prisonniers et esclaves luttèrent avec une hargne incroyable. Usant et abusant du fluide offensif, Azerios se mit en tête d’en finir le plus rapidement possible, frappant et éliminant les adversaires à tour de bras, secondé par un Ren véritablement déchaîné. Le jeune capitaine songea alors sérieusement à le recruter, un pugiliste de sa trempe serait sûrement un atout non négligeable.


    Une Journée en Enfer


    Présent
    ✘Feat. Azeglio




    Suite à notre attaque sur le Bécasseau Écarlate, le plan était établit. Nous étions bien décidés à foutre un boxon monstre dans Cactus Town, une proposition qui m’était difficile de refuser. Au programme, libérer tous les pirates des geôles des chasseurs de primes pour mettre un maximum de bordel. Cette île était connue pour être une épine dans le pied des nouveaux pirates fraîchement arrivés sur Grand Line. Ce n’était plus un secret et, même moi j’étais au courant. Ce plan était quelque part un cadeau que nous faisions à tous ces rookies, dont je faisais partie, qui s’étaient fais avoir.

    Le soleil commençait son éveil tandis que je suivais le capitaine pirate dans les rues de la ville. Déjà, des détonations se faisaient entendre, annonçant le début des hostilités. L’équipage des Sandstorm Pirates à n’en pas douter, j’étais admiratif de leur travail d’équipe, moi qui avais principalement opéré seul jusqu’ici. L’idée de devenir un pirate à mon tour me trottait déjà dans la tête depuis un petit moment, peut-être étais-ce là une occasion.

    Première étape, la diversion, et Aze semblait connaître assez bien les lieux pour savoir précisément où frapper, nous arrêtant devant un genre d’étable. Ni une ni deux, et le bâtiment prenait feu, un style qui ne saurait me déplaire, moi-même un peu pyromane à mes heures perdues. Pendant ce temps, je faisais le guet dans la rue pour m’assurer que personne ne nous repère. Puis, rejoint par l’homme de sable, nous prîmes la fuite en direction d’une tour où nous attendaient bien gentiment nos premières victimes.

    Fonçant en tandem vers les gardes, légèrement pris de vitesse par Aze, visiblement plus expérimenté. Tandis qu’il les frappait de ses poings ensablés, j’entrais dans le combat en écrasant mes genoux sur deux visages. Jouant des pieds et des poings, nos adversaires ne firent pas long feu et nous entrions dans le bâtiment. Des cellules occupaient tout l’espace au pied d’un escalier, gardées par trois hommes qui n’eurent pas le temps de réagir. D’un coup de pied sauté, pointe en avant, j’en cueillis un en pleine gorge, un tacle clairement illégal, l’envoyant valser inconscient la tête dans les cages. Sans perdre un instant, je sortais mon crochet pour ouvrir les cadenas tandis que le pirate avait une autre approche, plus brutale mais tout aussi efficace.

    Les prisonniers libérés, Aze se lança dans un discours digne d’un capitaine pour haranguer la foule et les convaincre de nous suivre. Aussi convaincant fut-il, certains décidèrent de tracer leur route. C’était dur de leur en vouloir, la confiance ne s’obtient pas si facilement. Certains faisaient valoir leurs arguments ou leurs craintes, de se refaire capturer plutôt que d’avoir fuit, d’avancer leur mise à mort. Je soufflais, désespéré d’entendre ce genre d’arguments lorsque les choses me semblaient si simples.

    « Vivre enfermé, ou mourir libre. » je marquais intentionnellement une pause, ayant pris une voix grave et profonde du plus bel effet. « Personnellement, j’ai fais mon choix. »

    Dernière tentative pour tenter de les convaincre, qui sembla fonctionner sur certains des prisonniers. Des détonations interrompirent les différentes craintes, il était temps de prendre les armes. Bien que, pour mon cas, mes poings me suffisaient amplement. Nous nous élancions alors dans les rues de Cactus Town, nous débarrassant de tout chasseur de prime qui osait nous barrer la route. À chaque nouvelle geôle, je faisais jouer le crochet pour les ouvrir, ajoutant toujours plus d’alliés à notre cause.

    Nos effectifs grandissants, nous gagnions une armurerie assez bien gardée, mais loin d’être suffisante pour notre armée improvisée. Faisant tomber les grilles, les coups s’échangèrent, à grands renforts de coups de pieds rotatifs de ma part, envoyant voler tout ceux qui me faisaient face. J’enfonçais la porte du bâtiment à coup de pied et les anciens prisonniers y entrèrent pour s’armer, galvanisés par les affrontements.

    En sortant, nous nous retrouvions face à un grand nombre de chasseurs de primes qui s’étaient réunis au bout de la rue, se préparant à lancer l’assaut. Les surprenant en lançant les hostilités, nous leur tombions dessus dans un chaos général.

    « Yipikaï bande de cons ! » m’écriais-je en levant le poing.  

    J’envoyais un coup de pied circulaire qui faucha deux hommes, bondissant en tout sens pour frapper tous nos ennemis sans mesurer ma force. Les combats de la soirée m’avaient échauffés les sens et j’abandonnais peu à peu toute retenue. J’en oubliais mes blessures et me contentait de frapper aussi fort que je le pouvais aux côtés du capitaine pirate qui faisait montre de sa puissance en écrasant ses adversaires. Il utilisait un étrange pouvoir, à moins qu’il n’ait enfoncé ses poings dans la suie un peu plus tôt, mais ses avants-bras étaient recouverts de cette couleur charbonnée. Ce recouvrement mystérieux semblait rendre ses coups plus puissants, envoyant valser ses opposants avec une facilité déconcertante. Un sourire aux lèvres, enivré par les affrontements.

    « J’vois que t’as quelques trucs à m’apprendre ! » m’exclamais-je hilare en bondissant sur un ennemi le genou en avant, tentant tant bien que mal de parler malgré le chaos ambiant. « Venez vous battre bande de lâches ! » fis-je à l’attention des chasseurs de primes.

    De tout côtés, les sabres s’entrechoquaient, les balles fusaient et les masses écrasaient. Une véritable scène de guerre entre deux camps bien décidés à vaincre. Mais les prisonniers étaient remontés, débordant de rage et ne souhaitant pas retrouver les barreaux de leur prison. Nous gagnions du terrain et prenions clairement l’avantage. Au loin, de nouvelles détonations retentirent, sûrement les hommes de main du pirate qui créaient un sacré bordel de leur côté. La ville était en branle bas de combat, les cris et les détonations retentissaient tandis que des feux s’allumaient en soulevant d’épaisses fumées.

    En frappant un homme d’un coup de poing magistral, porté par un torsion des hanches aux épaules, je l’envoyais voler droit sur une maison de chaume. Il traversa la porte et une partie du mur qui s’écroula partiellement sur son passage, dévoilant l’intérieur du baraquement. L’endroit s’avérait être une petite prison de fortune, rejoignant les baraquements adjacents et construite en des dizaines de cellules dans lesquelles hommes et femmes s’entassaient en piteux état. Je fonçais sur un chasseur de prime qui gardait les geôles, bondissant pour tourner sur moi-même en un salto avant qui se finit d’un coup de pied sur le sommet du crâne. Je me débarrassais de ses collègues sans plus de difficulté, hormis quelques coupures superficielles de leurs sabres. Je libérais alors de nouveaux alliés, bien qu’un petit nombre était réfractaire à l’idée de combattre et choisirent la fuite par la porte arrière. À leur façon, ils créeraient également le chaos malgré eux.

    Je regagnais la rue où le nombre d’adversaires avait grandement diminué. Mais, il y avait quelque chose qui clochait. Bien que les combats semblaient avoir lieu en de nombreux endroits de la ville, notre groupe plus important en nombre aurait dû attirer plus d’ennemis à notre rencontre. Je cherchais Aze du regard, finissant par le trouver.

    « Je vais jeter un œil là-haut ! » m’exclamais-je assez fort pour être entendu par-dessus le brouahah des combats, pointant un toit un peu plus haut que les autres. « J’ai un mauvais pressentiment. »

    M’élançant vers une charrette abandonnée, remplie de marchandises et boites de toute taille, je bondissais dessus. Je sautais sur plusieurs caisses avant de bondir agilement sur le auvent en tissu d’une boutique, roulant sur le tissu tendu qui me fit rebondir, m’aidant pour mon prochain saut. J’attrapais le rebord d’un toit du bout des doigts et balançais mes jambes pour y grimper plus rapidement. Je passais d’un balcon à un autre, tirant au passage un tireur qui s’était posté là pour nous canarder sans ménagement, l’envoyant dans la rue où il serait joyeusement accueillit. Je finis par atteindre le toit tant convoité, un point d’observation sur les environs. La ville était en proie aux affrontements, aux flammes et au chaos. J’admirais cette vue, y tirant une certaine fierté en me disant que j’y avais participé. Mais je me repris vite, j’avais un rôle à jouer ainsi posté aussi haut.

    « Bordel d’enfoirés. » m’exclamais-je, toujours aussi poli.

    Dans les nombreuses rues qui nous entouraient, des groupes de chasseurs de primes se rapprochaient, de tous les côtés. Certains empruntaient les toits et d’autres passaient par de petites ruelles, tandis que le plus gros des troupes empruntait les grandes avenues en nombre important. Ils refermaient peu à peu leur piège autour de nous. Je me tournais vers la rue où se trouvaient Aze et nos alliés fraîchement libérés.

    « On est dans la merde, ils arrivent de partout, ils seront là dans quelques minutes. » m’écriais-je à leur attention. « Ils sont plus nombreux que nous, va falloir trouver une solution. »

    Je jetais à nouveau un œil à l’avancement des chasseurs de primes, un sourire se dessinant sur mon visage.

    « Enfin, il nous suffit de les défoncer, c’est pas compliqué. »




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    Ren abandonna la rue un bref instant, se hissant sur les toits avec agilité, sûrement dans le but d’évaluer les dangers à venir. Pendant que le jeune pugiliste assurer un rôle provisoire de vigie, les mutins et autres gus continuaient à se battre dans la rue, contre les chasseurs de primes toujours plus nombreux. Et le capitaine des Sandstorm Pirates n’avait aucune intention de reculer ou de s’arrêter en si bon chemin. Poings couleur charbon, il frappait tous ceux qui auraient la mauvaise idée d’arriver à sa portée. Déchaînant au passage les pouvoirs de son fruit, pour trancher les plus chanceux, et assécher ceux qui n’avaient que peu de veine. Le jour se levait sur une Cactus Town en proie au chaos, le mouvement de rébellion fraîchement formé était fort, au loin ca pétaradait encore et encore, et les pirates continuaient d’avancer inexorablement en direction des quais.

    Mais Ren tint soudain compte de la situation, hurlant qu’il en arrivait d’autres. Beaucoup d’autres… Et si ces chasseurs de primes ne tarderaient pas à tomber sur les pirates, ils étaient semble-t-il plus nombreux encore. Azerios songea un bref instant à profiter du chaos ambiant pour se tirer par les égouts avec quelques hommes, puis il se ravisa bien vite. En effet, abandonner la majorité des évadés à une nouvelle capture voire à une mort certaine n’était pas une option envisageable. Non il était déterminé à se battre et à aller jusqu’au bout. Il quitterait cette maudite île en homme libre, avec un maximum d’évadés, où il mourrait avec les autres.


    Amène-toi Ren ! On va leur mettre une branlée qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.


    L’objectif était d’éliminer le plus grand nombre et le plus vite possible. Car s’il en arrivait toujours plus, individuellement, la plupart de ces types ne valaient pas un clou. Azerios gênera une petite bourrasque de sable au creux de sa main, qui grandit rapidement pour devenir une tornade de taille moyenne qu’il envoya avec force en avant. Une quinzaine de chasseurs de prime furent balayés, ouvrant la voie aux mutins qui continuaient d’avancer. Le plus plaisant dans tout ce merdier, c’est que toute personne venant à leur rencontre était un ennemi, le jeune capitaine pirate pouvait donc se déchaîner sans vraiment réfléchir aux conséquences. À ses côtés, Ren continuait à distribuer les coups avec une hargne incroyable, montrant un talent certain pour la castagne, quand tout ceci serait enfin terminé, lui proposer de rejoindre les Sandstorm Pirates serait alors plus qu’indiqué. Mais chaque chose en son temps, le pirate créa d’énormes poings de sable durcit qu’il projeta sur les adversaires en face de lui, les écrasant les uns après les autres et à force d’avancer, le haut des mâts des navires amarrés commençait à être visible.


    On avance ! Ils ne nous arrêteront pas camarades !


    Mais à peine avait il prononcé ces mots qu’une attaque dévastatrice vint balayer un groupe de mutins qui avançait à ses côtés. Une seconde attaque de même envergure fonça alors sur Azerios, qui dégaina aussitôt Griffon. Assaut contré de justesse, le jeune homme fit volte-face afin de voir à qui il s’apprêtait à devoir rendre des coups. Et c’est avec une surprise non dissimulée qu’il l’aperçu, debout sur le rebord d’un toit, à seulement quelques dizaines de mètres : Le Cristalin.


    Celui-là il est pour moi…


    Le chasseur de prime aux cheveux cendrés était donc bel et bien toujours debout. Excédé, il gagna la ruelle d’un bon et taillada quelques mutins, les envoyant en enfer comme s’il s’agissait de vulgaires fourmis. Laissant Ren en tête, Azerios renforça la lame de son meitou à l’aide du fluide offensif et se jeta sur son adversaire, assénant un coup dévastateur. Le Cristallin para l’attaque avec force et lança un regard emplit de haine au jeune capitaine pirate.


    Ça ne pouvait pas être aussi simple.

    Tu veux quitter Whiskey Peak ? Soit ! Je vais t’y aider, mais ce sera entre quatre planches ! hurla le chasseur de prime.

    Quitter l’île entre quatre planches.. ouais c’est l’idée. Mais ce sera les planches de ton navire.


    Le Cristallin pesta et se rua sur son interlocuteur. Lame durcie au haki de l’armement de son côté aussi, il tenta de frapper son adversaire au niveau de la jambe pour le faucher mais Azerios parvint une parade basse. Les lames s’entrechoquèrent dans un bruit strident, le pirate tenta une double estocade rapide afin de transpercer son adversaire, qui esquiva avec grâce avant de contre attaquer d’un coup rapide et précis, qui entailla le pirate à la cuisse. Ce dernier recula d’un bond tout en fendant le vide de sa lame afin de projeter une lame de vent. Lame de vent qui fut brisée sans le moindre mal par le Cristallin, déjà remit en position de garde. Le match retour se profilait et le chasseur de prime semblait plus motivé que jamais à mettre un terme définitif à la carrière du capitaine des Sandstorm Pirates.


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      Présent
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      Le soleil illuminait à présent les rues, étirant les ombres des bâtiments en cette matinée chaotique. En bas, les évadés menés par le pirate de sable continuaient de batailler tandis que je suivais les mouvements des troupes qui s’apprêtaient à nous tomber dessus de tout côtés. Je bondissais de toits en toits avec l’agilité d’un chat, jusqu’à atteindre le bord de l’un d’eux. Surplombant une ruelle assez étroite par laquelle un grand nombre d’hommes armés s’apprêtaient à passer pour discrètement prendre les anciens prisonniers en tenaille. Je les vis y pénétrer, seuls trois ou quatre pouvant passer de front, des dizaines les suivant. Accroupis sur mon toit, j’avançais en même temps qu’eux, les prenant légèrement de vitesse pour atteindre l’embouchure de la ruelle. Je levais alors un pied avant de l’abattre violemment sur le rebord du toit. Sous mon pied, le toit de roche se fissura, celle-ci lézardant sur de longs mètres sur le mur. Je bondissais de côté alors que tout un pan du mur venait s’écraser à la sortie de la ruelle. Les chasseurs de primes malchanceux qui s’étaient retrouvés là se prirent les roches et disparurent dans un nuage de poussière.

      « En haut, il y en a un sur le toit ! » s’écria l’un de ceux restés derrière en pointant son doigt dans ma direction.

      J’avais repris ma course pour revenir à l’entrée de la ruelle par laquelle ils étaient entrés, à présent tous les membres de ce petit groupe y étaient, serrés les uns contre les autres alors qu’ils réalisaient ce que je m’apprêtais à faire. Écrasant de nouveau mon pied sur le rebord du toit, un nouveau pan de mur s’écrasa, ce coup-ci sans victimes. Enfin, toute la troupe se retrouvait coincé dans la ruelle, ils pointaient à présent des armes à feu dans ma direction, parés à tirer.

      « Je vous préviens, si vous tirez, je vous écrase tous sous un tas de gravats ! » m’exclamais-je en les pointant à mon tour d’un doigt menaçant.

      Il y eut un moment de flottement où ils se regardèrent les uns les autres, enfin pour certains car l’homme à leur tête appuyait déjà sur la détente de son fusil, un air rageur au visage. La balle fusa dans ma direction en déclarant leur intention à tous, pressants leurs détentes les uns après les autres. Je bondis en arrière sur le toit, me mettant hors de portée avant de m’avancer vers le milieu du toit en soufflant d’un air dépité.

      « Ils n’apprendront donc jamais. » lâchais-je pour moi-même, levant mon genou en pointant le sol de mon pied.

      J’avais déjà fragilisé deux côtés du mur et, un troisième choc en son centre, suffirait à ce que le reste encore intact s’effondre à son tour. Je leur avais laissé une solution de survie, ils avaient fait leur choix. Mon pied fracassa le sol sous moi, lézardant de nouvelles fissures zigzagant sur une zone bien plus large que précédemment, rejoignant d’autres fissures provoquées par les derniers coups. Je sautais en arrière tandis que le toit se mettait à gronder, des pierres se détachant comme une introduction avant que tout le mur ne s’écrase sur les chasseurs de primes, taisant leurs derniers cris.

      Sans perdre un instant ni prendre la peine de vérifier leur état, je repris ma course sur les toits, détruisant sur mon passage l’entrée des ruelles par lesquelles d’autres groupes tentaient d’entrer. Je sautais sur des toits plus bas, parallèle aux évadés qui bataillaient comme des forcenés, luttant pour leur vie et leur liberté. Aze dégommait tout ce qui passait à sa portée et je le rejoignis alors que l’on débouchait sur un carrefour donnant sur des artères plus grandes desquelles débarquèrent de nombreux chasseurs de primes enragés, levant leurs armes en criants.

      D’un bond depuis les toits, je rejoignais les rues en une pirouette acrobatique de saltos et rotations qui se termina lorsque mon pied s’écrasa sur un ennemi et son groupe. Le pauvre homme fut aplatit sur place tandis que ses comparses étaient projetés en tout sens. Sans perdre une instant, je me mis à distribuer les mandales, jouant du poing et des coudes face à chaque type qui venait à moi. Non loin de là, Aze lançait une tornade qui ouvrit une brèche permettant aux mutins de s’engouffrer dans la rue menant aux quais. Je rejoignis le capitaine pirate en un coup de pied sauté qui faucha trois chasseurs de primes qui s’approchaient de lui par derrière.

      Nous étions si proches des quais que l’on voyait déjà les mâts des navires qui n’attendaient plus que nous pour prendre la mer. Les attaques dévastatrices de l’homme sablonneux nous ouvraient la route tandis que je m’occupais de ceux qui parvenaient à y réchapper, les martelant de coups de poings et pieds puissants. Les forces ennemies diminuaient à vue d’œil, la victoire était assurée. Mais, comme les choses ne sont jamais aussi faciles, une énorme lame de vent vint balayer tout un groupe à quelques mètres de moi tandis qu’une seconde était parée de justesse par le capitaine pirate. À un cheveu, la lame d’air m’aurait assurément tranché un bras voir pire si Aze ne s’était pas interposé. Décidément, plus je le voyais combattre et plus je me rendais compte de ses capacités et de sa puissance. Perché sur un toit, le bretteur aux cheveux étincelants que l’homme de sable avait affronté plus tôt nous toisait. Aze déclara qu’il s’en occupait et heureusement car je m’étais déjà rendu compte de l’écart de puissance qu’il existait entre moi et le sabreur d’albâtre.

      « Allez les gars, suivez moi ! » m’exclamais-je pour les mutins en leur faisant un signe de la main de me suivre. « Toi, Aze, rejoins-nous rapidement et surtout, éclates ce gars comme il le mérite. »

      Menant les prisonniers rescapés, nous continuions de suivre la grande rue, affrontant tous les chasseurs de primes qui restaient encore sur notre passage. Cependant, à mesure que l’on s’approchait du port, leur nombre diminuait mais, au loin, j’entendis les bruits d’une bataille. Nous débouchions alors sur le port en force, frappant les chasseurs de primes qui semblaient plus nombreux par ici. Des bâtiments étaient en proie aux flammes, sûrement le résultat de la diversion des hommes du capitaine pirate. Des groupes conséquents de chasseurs de primes couraient ici et là, certains luttant contre les flammes tandis que d’autres affrontaient les pirates. Les mutins se lancèrent à leur tour sur les chasseurs, frappant de tous côtés alors que je faisais de même en m’approchant des quais. De nombreux navires, épargnés par la bataille qui avait lieu non loin. C’est surtout l’un d’entre eux qui m’attira l’œil, un grand navire paré de riches sculptures et d’une magnifique tête de proue. Un groupe conséquent se tenait devant pour le protéger de toute intrusion et c’est ainsi que je compris à qui appartenait ce navire, le Cristallin en personne.

      « Nickel, pile poil ce qu’il nous fallait. » dis-je en souriant, cognant un type qui passait par là.

      Sans attendre, je m’élançais vers le groupe avec quelques dizaines de prisonniers évadés derrière moi, levant leurs armes en criant pour se donner du courage avant l’assaut. J’accélérais, prenant mes distances avec mes alliés pour ne pas qu’ils soient touchés par l’attaque. Je bondis dans les airs aussi haut que j’en étais capable, vrillant sur moi-même tel un acrobate de cirque, finissant par un salto avant suivi d’un coup de pied si puissant qu’il projeta le malheureux qui se le prit au sol en brisant celui-ci. L’impact fut si violent qu’il fracassa le sol en y créant un cratère, projetant quelques chasseurs alentours. Ceux qui y avaient survécus m’entourèrent pour m’attaquer de tous côtés, m’obligeant à frapper des poings et des pieds, mais qui me valurent quelques coupures et estafilades. Enfin, les anciens prisonniers arrivèrent, frappant comme des forcenés les chasseurs qui passaient à leur portée. Je me frayais ainsi un chemin jusqu’à la coupée qui permettait d’atteindre le pont du navire. Jouant des coudes, je gagnais finalement le navire où les mutins surgirent derrière moi pour affronter les hommes encore à bord. Comme quoi, ça avait du bon de ne pas être seul par moments. Gonflé à bloc, j’avançais calmement sur le pont en frappant à droite et à gauche tout chasseur de prime qui passait à ma portée, aidant les autres dans leurs combats.

      « Hahaha bien joué les gars, encore un dernier effort et ce bâtiment sera à nous ! » m’exclamais-je pour booster le moral de mes alliés alentours. « Dégommez ces hommes jusqu’au dernier ! »

      Soudain, quelque chose siffla dans l’air, attirant mon attention et m’obligeant à bondir de côté lorsque je vis deux dagues qui volaient dans ma direction. Je regardais de tout côtés frénétiquement sans en voir la source.

      « Il n’y a pas que des hommes ici, l’albinos ! » s’exclama une voix féminine au-dessus de ma tête.

      Je levais les yeux pour voir une femme bondir du nid-de-pie, s’accrochant aux cordages pour descendre rapidement jusqu’à ce qu’elle bondisse dans les airs et atterrisse à quelques mètres devant moi dans une agilité et une grâce impressionnante. Des cheveux aussi blancs que les miens, des yeux gris inexpressifs et froids. Elle n’était pas très grande mais semblait incroyablement agile, dans un autre contexte elle aurait été tout à fait mon genre, mais là cela ne s’y prêtait pas vraiment, d’autant plus que ses nombreux couteaux de lancers attachés à sa ceinture ne m’inspiraient pas confiance.




      « Je vois que mon père a encore attiré quelques malheureux pirates. » s’exclama-t-elle en observant les prisonniers évadés qui combattaient ses hommes.

      D’un geste vif, elle attrapa trois couteaux par main et les lança avec une précision remarquable. En un instant, cinq de mes alliés s’effondraient ou passaient par-dessus bord. Le sixième couteau était entre mes deux mains à plat l’une contre l’autre, le bout de la lame du couteau arrêtée à deux centimètres de mon œil.

      «Bien, il n’y a pas que des incapables ici. » remarqua-t-elle en se tournant vers moi, un léger sourire déformant l’impassibilité de ses yeux. « J’espère que tu as une prime sur ta tête, pirate, je déteste travailler gratuitement. »

      « Navré de te décevoir mais, à ma connaissance, je n’ai pas encore épousé cette voie. » dis-je simplement en souriant à mon tour, prenant une posture de combat pour me préparer à un affrontement autrement plus difficile.





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      Le Cristallin ne blaguait plus, cette fois-ci, il se battait comme un diable, frappant pour tuer. Ce dernier ne ménageait pas son adversaire, fendant l’air de son sabre, provoquant quantité de lames d’air, qu’Azerios s’évertuait à contrer ou éviter tant bien que mal. Un peu plus loin, les mutins et évadés, menés par Ren, étaient parvenus pour la plupart à quitter la rue afin de progresser jusqu’au port, c’était déjà ça. Mais finit de jouer, le chasseur de prime à la chevelure albâtre intensifia l’assaut. La lame enduite de fluide offensif, il assena une série d’attaques hautes et énergiques, qu’Azerios eut du mal à parer. Ce dernier, se sentant acculé, tenta d’inverser la tendance en passant à la contre attaque. Lame teintée de noir, il fit légèrement reculer le Cristallin, qui dans un regain d’énergie, enraya la tentative. Les deux hommes semblaient faire jeu égal, bien que le chasseur de prime était tout de même légèrement plus habile sabre en main.


      Je n’ai pas pour habitude de laisser filer une proie. Surtout après le chaos que vous avez provoqué. annonça le Cristallin en jetant un regard en direction de l’extrémité de la ruelle.

      Qui te dis que mes gars ne sont pas déjà partis ?

      Ils auraient abandonné leur capitaine ? Allons bon… Je dois t’avouer que je m’attendais pas à autant de résistance de ta part.

      Et moi je ne m’attendais pas à rencontrer un épéiste de ta trempe sur cette île miteuse… répondit Azerios avec un léger sourire.

      C’est une lame bien prestigieuse que tu as là.. Griffon… Ça m’ennuie de la voir de retour aux mains d’un pirate. soupira le chasseur de prime.

      Pour ce que j’en sais, elle a longtemps été aux mains de la piraterie…

      Et c’est un beau gâchis ! s’écria-t-il avant de se relancer dans le duel.


      D’un geste ample, il profita que la garde de son adversaire soit baissée pour tenter de le frapper sur le haut du torse. Azerios contra l’offensive in extremis dans un geste réflexe avant de donner un coup, contré à son tour. Il surenchérit avec une double estocade rapide, le première esquivée, la seconde entaillant légèrement le bras gauche de sa cible. Mais ne se laissant pas démonter ou surprendre, Nyuh répliqua avec grâce, dans une attaque circulaire pour repousser son adversaire qui n’eut d’autre choix que de reculer. Les deux hommes restèrent un instant à se toiser, et malgré l’aversion qu’avait le chasseur de prime pour les pirates et même si il ne l’admettrait jamais, une sorte de respect commençait à naître tout doucement vis à vis de son partenaire de duel.


      On passe aux choses sérieuses, ou on continue à se jauger ?

      Un bref instant, j’ai cru que t’étais déjà sérieux…

      Ne sois pas si naïf. soupira le Cristallin.

      En tous cas… T’es balèze Le Cristallin… Ça te dirait pas de rejoindre mon équipage plutôt ? railla le pirate.


      Mais cette proposition à demi sérieuse n’eut pour seul effet que de motiver davantage le chasseur de prime, qui eut un léger sourire jaune avant de se jeter sur son adversaire, projetant une nouvelle lame d’air dans sa direction. Azerios renforça Griffon et brisa la lame d’air, mais le temps de réaliser, l’homme à la chevelure albâtre se trouvait déjà sur son flanc gauche et il frappa aussitôt. Prit de vitesse, le capitaine des Sandstorm Pirates eut à peine le temps de se décaler mais ne put éviter l’attaque. Une gerbe de sang jaillit et le Cristallin ne s’arrêta pas en si bon chemin. D’une poussée de son pied gauche, il bondit afin de poursuivre son assaut et le pirate ne parvint pas à contrer l’attaque qui suivit. D’un geste rapide, la lame de Nyuh l’entailla de nouveau, cette fois-ci au niveau du bas ventre. Et comme si ça ne suffisait pas, le pirate fut projeté dans le mur d’un bâtiment à proximité, d’un puissant coup de pied. Se relevant tant bien que mal, il fut aussitôt contraint de parer une nouvelle attaque rapide, les deux lames s’entrechoquant violemment.


      T’es tenace et je dirais même que t’es chanceux… Mais ne m’insulte plus jamais. lui somma le Cristallin avec agressivité.


      L’homme appuya davantage sur la lame du pirate, augmentant la pression, mais le pirate se dégagea d’un coup sec. À seulement quelques mètres de son rival, les choses ne se présentaient pas très bien pour Azerios. Entaillé au deux endroits, son sang perlait et face à un adversaire de cette trempe, l’utilisation de son fruit du démon était relativement limitée. Il faudrait donc se livrer à un duel au sabre, même si le Cristallin semblait de prime abord maîtriser son sujet à la perfection.

      Décidant de ne pas subir la suite, le pirate s’élança en direction de son adversaire et l’échange au sabre reprit, les lames s’entrechoquèrent de nouveau dans un fracas sonore. Véritable symphonie métallique, qui fut interrompue par une explosion derrière le pâté de maison. Un bref instant de distraction qui permit à Azerios de toucher son ennemi à la cuisse, profitant que sa lame soit momentanément plaquée contre la sienne pour le taillader à l’aide d’une lame de sable. Ce qui provoqua un nouvel accès de colère chez le chasseur de prime, qui redoubla d’effort, frappant encore plus vite, faisant reculer le pirate encore et encore en direction du port. Ce dernier s’était volontairement orienté dos à la direction qu’il souhaitait emprunter afin de reculer doucement mais sûrement vers Ren et les autres. Ils passèrent sous un imposant porche de bois, et se disant qu’il était temps de contre attaquer. Ayant un peu récupéré, Azerios se mit soudain à frapper pour cesser sa retraite, jusqu’a stabiliser leur position sous l’édifice de bois. En parallèle il commença à travailler le sol afin de préparer une mare de sable mouvant. Il s’empressa de générer une quantité certaine de sable afin de créer une diversion et généra plusieurs lames de sable durcit qu’il envoya en direction du Cristallin de manière grossière. Ce dernier esquiva ou brisa les différents projectiles avant de devoir se baisser pour éviter une lame de sable plus grande encore que les précédentes.

      Malheureusement pour lui, il n’était pas vraiment la cible des dernières attaques du pirate, qui venait de trancher les différents piliers retenant le porche au dessus d’eux. Dans un grincement terrible, l’édifice commença à tanguer et à s’écrouler sur les deux hommes. Le chasseur de prime soupira et s’apprêta à bondir en arrière pour éviter cette attaque sournoise, mais ne put le faire. Ses pieds se retrouvèrent embourbés dans la mare de sables mouvant et il ne put se soustraire à temps, les énormes poutres s’écroulèrent avec fracas, écrasant tout ce qui se trouvait dessous, provoquant un épais nuage de sable et de poussière. Le sable vola un peu partout, se rassemblant pour reformer le corps d’Azerios. Ce dernier ramassa Griffon et la rengaina en jetant un œil au tas de débris.


      Cette fois.. restes à terre…


      Le capitaine des Sandstorm Pirates, à priori victorieux, continua son chemin en direction du port. Se sentant fébrile, ayant perdu beaucoup de sang, il espérait que la situation soit stabilisée au port. Il ne pourrait de toute façon pas combattre bien longtemps encore avant au vu de ses blessures. Le jeune homme arriva sur une position qui surplombait les quais et c’est devant un soleil montant qu’il aperçu leur ticket de sortie : L’Indompté. Le navire du Cristallin était un imposant galion, sur lequel les combats semblaient encore faire rage. Déterminé à monter à bord et à prêter main forte à Ren et les autres, Azerios ne fit que quelques pas avant d’être brutalement interrompu.

      Une douleur vive le saisit, descendant le regard vers son ventre, il se rendit compte qu’il venait d’être attaqué. Une lame venait de le transpercer et il eut à peine le temps de tourner la tête que son assaillant la retira, pour lui porter un autre coup, le tailladant au niveau de l’omoplate droite. Titubant, le pirate fit quelques pas en direction du navire, tout en faisant volte-face, se sentant partir progressivement suite à ses différentes blessures, il resta cependant debout, tant bien que mal. Son assaillant n’était autre que le Cristallin, couvert de poussière, la moitié du visage scarifié, qui le fixait en silence. Le match retour était bel et bien sûr le point de se terminer et Azerios ne serait en fin de compte pas forcément donné vainqueur.


        Une Journée en Enfer


        Présent
        ✘Feat. Azeglio




        Nous nous faisions face en silence, enfin dans cette cacophonie de combats sur le navire et sur le port autour de nous. Cependant, la concentration qui nous animait dans nos regards, calquant la respiration de l’autre comme pour prévoir sa première attaque, le temps s’était comme interrompu autour de nous, plus rien n’avait d’importance. Puis, au même instant, nous passions à l’attaque. La jeune femme envoya trois dagues dans ma direction avec une adresse surhumaine. La première me frôla l’épaule m’obligeant à un écart d’un pas de côté, la seconde me visait au cœur. J’exécutais un bond assez haut pour passer par-dessus l’arme, passant à l’horizontal juste au-dessus du couteau en faisant un tour complet sur moi-même. Mes pieds retrouvèrent le plancher du navire tandis que le troisième couteau se plantait dans mon épaule. La lame n’était pas très longue, mais la force avec laquelle l’arme avait été lancée suffit à ce qu’elle s’enfonce presque entièrement dans la plaie qu’elle avait créée. La femme aux cheveux d’argent ne me laissa pas le temps de retirer la lame qu’elle était déjà juste devant moi. Elle envoya un coup de pied me visant l’épaule préalablement blessée, levant haut la jambe tandis que je remontais un genou pour la bloquer. J’envoyais alors un coup de poing, mais elle sortit un autre couteau qu’elle fit tourner dans sa main pour l’opposer à mon poing. La petit lame, tournant à toute vitesse, vint dessiner plusieurs coupures sur mes phalanges et ma main jusqu’au poignet. Cependant, je n’arrêtais pas mon attaque pour autant et le poing la cueillit en plein visage.

        Projetée contre le bastingage, je profitais d’une courte accalmie pour retirer la lame plantée dans mon épaule en relâchant un petit écoulement de sang. Mon poing avait été tailladé en de multiples endroits, les coupures étaient certes superficielles mais leur nombre rendaient les mouvements de ma main plus compliqués. Je l’ouvrais puis la refermais pour vérifier ma force de préhension avant de m’avancer vers la jeune femme qui se relevait contre le bastingage.

        « Tu frappes bien, l’albinos. » me lança-t-elle en s’armant de deux couteaux. « Et tu oses frapper les femmes, j’aime ça ! »

        « Oh ! Du calme, c’est pas un rencard meuf ! » répondis-je en lui faisant un clin d’œil. « Pourquoi je ferais une distinction quand tu me balances des couteaux ? »

        Sans attendre la réponse, je m’élançais vers elle pour asséner un coup de pied droit sur elle. Elle évita de côté et tenta de frapper à l’aide d’un de ses couteaux. Je parais à mon tour et, m’aidant de la rambarde sur laquelle je pris appui, je bondissais sur elle avec un genou en avant qu’elle esquiva en se baissant. En se relevant, elle me taillada une jambe qui passait au-dessus d’elle avant de jeter l’un de ses couteaux. Je me réceptionnais en roulade, la lame frôlant mon dos en finissant sa course planté dans le mur d’une cabine. Ne m’étant pas encore relevé sur mes pieds, la joueuse de couteaux en avait profité pour fondre sur moi, bondissant dans mon dos avec la ferme intention de me frapper. Toujours roulant sur le sol, j’avais placé mes mains en avant pour stopper mon mouvement tout en dépliant subitement les deux jambes derrière moi. Prise par surprise, la femme aux cheveux argentés se prit le double coup de pied improvisé, la projetant au sol sur plusieurs mètres. Elle se réceptionna sur ses pieds en plantant son couteau dans le plancher, glissant sur quelques mètres avant de s’arrêter, un regard furibond braqué sur moi.

        « Ben alors, on est colère ? » m’exclamais-je en affichant un sourire moqueur. « Papounet t’a pas offert de poney ? » finis-je ma tirade en lui tirant la langue.

        « Ne parles pas de mon père, enfoiré d’albinos ! » s’écria-t-elle, j’avais apparemment touché un point sensible. « Je vais te buter et lui offrir ta tête. » continua-t-elle en se rééquipant, plaçant trois couteaux entre ses doigts à chaque main. « Finit les conneries. »

        Alors que je voulais surenchérir, elle ne m’en laissa aucune chance et lança un des couteaux d’entre ses doigts sans relâcher les autres. Je fonçais alors sur elle, tombant sur les genoux à l’approche de la lame pour glisser brièvement sur le sol avant de me relever et reprendre ma course. Un autre projectile passa en dessinant un entaille juste sous mes côtes, Je sautais alors dans une nouvelle rotation horizontale pour éviter un énième couteau, mon adversaire ayant prévue le coup m’avait lancé un autre projectile un peu plus haut. Je vis la lame à quelques centimètres de mon œil, esquivant de justesse en bougeant ma tête au dernier moment, sentant la lame m’entailler la joue. Je terminais mon saut d’un coup de pied vrillé, écrasant le plancher alors que l’agile chasseuse de prime évitait d’un bond arrière.

        « Arrêtes de courir partout et viens te battre ! » m’écriais-je, frappant un de ses hommes au passage d’un coup de poing rageur.

        « Hahaha alors, on s’essouffle monsieur le pirate ? » répondit-elle en me faisant un doigt, accentué par le couteau qu’elle tenait.

        « Je t’ai déjà dis que je suis pas un pirate ! » m’exclamais-je en lui rendant sa politesse.

        La jeune femme ouvrit alors une besace à sa ceinture, sortant un tas de papiers. Elle se mit à les feuilleter rapidement, je l’observais faire sans vraiment savoir ce qu’elle me préparait. Je m’attendais à tout, jetant des coups d’oeil autour de moi pour m’assurer que je ne tombais pas dans un piège. Finalement, elle tira un bout de papier de deux doigts victorieux avant de ranger le reste.

        « Voilà, je savais bien que j’avais déjà vus ta tronche ! » s’exclama-t-elle en me jetant le papier qui vola doucement vers moi. « Et après tu viens me dire que t’es pas un pirate, me prends pas pour une conne ! »

        Elle continuait de parler sans que je ne l’écoute, attrapant le bout de papier qui finit par arriver jusqu’à moi. Je retournais alors le papier pour découvrir une photographie de moi, prise je ne sais quand par je ne sais qui. C’était un avis de recherche, à mon nom et qui affichait pas moins de..

        « Onze millions de berrys, c’est pas rien quand même. » continua-t-elle, apparemment inspirée. « T’as fais quoi pour mériter ça, t’as tué quelqu’un ? »  

        J’étais perplexe, ne l’écoutant qu’à demi-mot, réfléchissant au crime qui m’avait valut cette prime. Je ne savais ni depuis quand ma tête était mise à prix ni ce qui l’avait provoquée.

        « Tu devrais voir ta tête, tu savais pas ? » fit-elle surprise en remarquant l’expression de mon visage. « Faut pas réagir comme ça, t’es tout pâle ! Haha. »

        Sur son rire assez gras pour une femme aussi fluette, elle s’élança à toute vitesse vers moi. L’annonce ne m’avait pas tant choqué, mais j’affichais un air dévasté sur mon visage, comme si la nouvelle m’avait profondément décontenancé. Filant à toute allure proche du sol, la jeune femme arrivait proche de moi alors que je venais de lever la jambe. L’abattant violemment sur le pont, celui-ci s’affaissa soudainement en déstabilisant mon adversaire. Des craquement sinistres s’ensuivirent aussitôt accompagné d’une fissure qui partit de dessous mes pieds dans toutes les directions sur quelques mètres. J’eus juste le temps de bondir avant que le sol ne se brise, passant par-dessus la chasseuse de prime à la chevelure argentée qui tombait dans le trou tout juste créé.

        « Bouh ! » m’exclamais-je tout sourire. « Balec’ de ma prime, au contraire, je suis connu ! »

        Dans une énième rotation du corps, je pris de la vitesse pour la cueillir d’un coup de pied en plein vol. Elle plaça ses bras devant elle en accusant le coup et fut violemment projetée dans des caisses dans les cales. Je descendis à mon tour, dans un atterrissage un peu plus contrôlé, sentant une douleur au ventre. En baissant les yeux, je m’aperçus qu’un de ses couteaux était planté là, du sang se mettant à couler de la plaie. Ce n’était pas grand-chose, mais il suffirait de retirer l’arme pour que la perte de sang soit bien plus importante. Trop concentré sur ma blessure, je ne perçus pas la présence de la jeune femme qui me frappa d’un coup de pied sauté magistral qui me prit par surprise à la joue. Projeté à mon tour dans les caisses, la jeune femme se tenait debout en me toisant.

        « Y a pas que toi qui sait te servir de tes poings. De toute façon, j’ai plus de couteaux. » déclara-t-elle en frappant un poing rageur dans sa main ouverte. « Les choses sérieuses commencent maintenant. »




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        Comment ce chasseur de prime pouvait il encore tenir debout. Ce n’est pas comme si il s’était littéralement reçu un bâtiment sur le coin de la figure. Le rythme cardiaque et la respiration d’Azerios commencèrent à s’accélérer à cause de ses blessures. Il ne pouvait pas perdre, pas perdre si près du but, il le refusait au plus profond de lui même. Malheureusement, son corps semblait être d’un tout autre avis. Continuant à perdre du sang, le jeune homme plaqua sa main gauche sur la nouvelle plaie infligée par le Cristallin, qui le regardait d’un air satisfait, sabre en main.


        C’est terminé Azerios le "Sablonneux"… Tu auras bien lutté, mais je te domine.

        Humpf.. c’est ce que j’me disais.. ouais..


        Le capitaine des Sandstorm Pirates sentait ses forces l’abandonner tout doucement. Il songea un instant à dégainer Griffon une nouvelle fois, mais ne se sentait pas capable de rempiler pour un énième échange au sabre. Pas dans son état et pas face à un adversaire de l’envergure du Cristallin. Pour que ce combat se termine à son avantage, le jeune homme ne pouvait que compter sur la ruse, ou alors sur l’intervention inespérée de quelqu’un. Mais personne ne viendrait. Ni Kutcham, ni Reyshu, ni même Ren ou qui que ce soit d’autre. Il finit par se faire une raison, personne ne viendrait l’aider sur ce coup. Évaluant ses options, la plus viable resterait la fuite, après tout, il n’était plus très loin des quais. Un simple escalier à descendre et il serait au port de Cactus Town, non loin de L’Indompté. Mais jamais le chasseur de prime ne le laisserait partir et dans son état impossible de résister à un nouvel assaut soutenu. Il lui fallait donc tenter de ruser.


        Je suppose.. qu’il n’y a aucune chance.. pour que tu me laisse filer..

        Et pourquoi ferais-je une chose aussi stupide ? s’etouffa l’homme à la chevelure albâtre.

        Disons que.. je te propose.. le double de ma prime.. tu me laisse filer.. malencontreusement.. et..


        Mais le Cristallin ne laissa pas à Azerios le temps de répondre. D’un bond rapide, il décrocha un puissant coup de genou renforcé au fluide offensif, directement dans son bas ventre avant de le gratifier d’un coup de coude rapide dans sa mâchoire, l’interrompant sur le champ.


        Je t’ai dit de ne pas m’insulter. Je vais aller m’occuper de tes petits copains à présent.


        Le capitaine pirate, complètement sonné, tomba genoux au sol. Incapable de se relever sur l’instant, il sentait sa rage bouillonner devant l’impuissance qui l’empêchait d’agir, la culpabilité grandissante, de ne pas pouvoir mener son projet d’évasion de Whiskey Peak jusqu’au bout. Que se passerait il s’il tombait aujourd’hui ? Est ce que les autres parviendraient à quitter l’île ? Et le reste de son équipage l’attendant sur Citadelle ? Qu’adviendrait-il de Djaymily ? Tant de questions se bousculant dans sa tête, qui heurta le sol au moment où il s’écroula complètement. Il ferma les yeux, sentant comme une intense fatigue le gagner, la dernière chose qu’il entendit fut un laïus de son adversaire au sujet de l’honneur. Adversaire qui détacha le fourreau de Griffon pour s’en emparer, avant de s’éloigner et de dévaler les marches en direction de son navire dans l’optique d’interpeller Ren et les autres.


          Une Journée en Enfer


          Présent
          ✘Feat. Azerios




          Le combat faisait rage dans les cales, la jeune femme avait délaissée ses couteaux pour frapper de ses poings et de ses pieds. Nous échangions les coups avec une puissance qui faisait trembler les caisses de marchandises autour de nous à chaque impact. Bien que redoutable avec des couteaux, la femme aux cheveux d’argent s’avérait encore plus forte à mains nues. Tout deux, nous adoptions à peu près le même style de combat, des frappes acrobatiques qui renforçaient l’impact grâce à l’énergie cinétique, des coups amples et souples. J’observais ses mouvements, s’il y avait bien quelque chose que j’analysais avec précision c’étaient les mouvements d’un pugiliste.

          Son poing me frôla la joue, le déviant du dos de la main en le repoussant vers l’extérieur, ma jambe vint faucher l’air pour lui répondre, paré par son tibia levé. Poussé par le mouvement de coup de pied, je quittais le sol pour tourner sur moi-même en envoyant ma seconde jambe frapper la jeune femme. Elle para en levant son avant-bras entre elle et ma jambe, mais le choc la projeta en arrière en glissant sur le sol. Je m’élançais à sa poursuite, bondissant légèrement, un genou en avant qui visait son visage. Elle leva ses mains devant elle, attrapant mon genou pour le baisser subitement vers le bas. Descendant brutalement au sol, elle me frappa en pleine mâchoire d’un coup de coude qui m’envoya rouler de côté. Elle n’en avait pas finit avec moi, me réceptionnant d’un violent coup de pied dans le ventre qui me propulsa dans une vrille incontrôlée m’écraser sur des caisses qui se brisèrent sous moi.

          « Bouffes ça, salopard ! » lâcha-t-elle en crachant un petit filet de sang par terre.

          Je me relevais difficilement en craquant ma tête d’un côté, mes nombreuses blessures me tordaient encore de douleur quelques minutes plus tôt mais, étrangement, plus le combat durait, plus je me blessais et moins je ressentais la douleur. La jeune femme avait retiré le couteau planté dans mon ventre, déversant un flot plus important de sang qu’auparavant. Je ne savais pas si c’était la perte de sang ou l’adrénaline du combat, mais j’avais l’impression de flotter dans un gros coton. Cependant, je me sentais de plus en plus fort, comme si chaque blessure qui m’était infligée était convertie en puissance.  

          « Que le spectacle commence. » soufflais-je doucement en affichant un sourire duquel perlait quelques gouttes de sang.

          « Qu’est-ce que tu... » commença-t-elle alors que je me lançais sur elle.

          Remonté à bloc, je l’enchaînais de multiples coups de pieds rapides qui semblèrent comme se multiplier tant la vitesse d’exécution était importante. Plusieurs frappes passèrent sa garde et ses esquives et la jeune femme recula de plusieurs pas en accusant le coup. Sans lui laisser le temps de réagir je reposais mon pied au sol avant d’envoyer l’autre en un coup de genou en avant qui, cette fois-ci, fut trop rapide pour la chasseuse de prime qui, frappée au ventre, fut projetée contre un mur. Je ne ralentis pas pour autant, étendant ma jambe vers l’avant pour écraser mon pied là où elle s’était trouvée un instant plus tôt, fissurant le mur qui grinça en projetant des copeaux de bois. Elle avait esquivée de côté, envoyant un coup de poing qui me frappa en plein visage. Grommelant, je n’avais pas bougé d’un pouce, tournant mon regard carmin dans sa direction, mon sourire s’agrandissant.

          « Raté ! » m’exclamais-je, ma lèvre éclatée sous son coup tâchait son poing de mon sang.

          À mon tour, je lui envoyais une droite qui eut plus d’effet que la sienne, me préparant à continuer jusqu’à ce qu’elle tombe. Cependant, la jeune femme plaça son pied contre mon ventre avant de me pousser en arrière pour lui permettre de quitter le dos au mur. Mon coup de poing semblait l’avoir déstabilisé, titubant sur plusieurs pas en me jetant un regard mauvais. Son sourire avait quitté son visage et son expression avait changée, elle se rendait compte que sa victoire n’était plus si assurée et le doute dominait à présent ses traits.

          Dans un ultime assaut désespéré, elle s’élança sur moi en feintant d’un côté avant de frapper d’un coup de pied horizontal qui me frappa en plein plexus. Je refermais mon bras sur son pied pour le bloquer contre moi, tirant en reculant pour lui faire perdre l’équilibre en lâchant ma prise. Mais, elle n’eut pas le temps de retrouver le sol du bout de son pied que j’attaquais déjà. J’avais ramené mon épaule et mon bras vers l’arrière en ramenant mon pied et mes hanches dans le même mouvement. Puis, je déroulais l’ensemble pour envoyer un coup de poing magistral qui la cueillit juste sous les côtes, la projetant vers le haut.




          La jeune femme repassa par le trou formé dans le pont à quelques mètres au-dessus de ma tête. En bondissant sur des caisses empilées encore intactes, je parvins à la suivre dans sa projection. Je regagnais le pont, fonçais vers un mât à quelques mètres pour prendre appui dessus et, porté par mon élan, je fis plusieurs pas à la verticale avant de me propulser dans une pirouette acrobatique vers l’arrière, mes jambes passant par-dessus ma tête. La jeune femme avait été projetée jusque là et, j’envoyais un coup de pied la tête à l’envers droit sur elle pour la renvoyer en direction du pont.




          L’attaque était si puissante qu’elle envoya la jeune femme s’écraser sur le bastingage, brisant la rambarde. Elle semblait inconsciente, la moitié du corps penchant dangereusement par-dessus bord. Je retombais accroupi sur le pont, crachant un nouveau glaviot de sang en observant brièvement mes blessures. Mon corps entier était recouvert de coupures et estafilades, de longs filets de sang coulant comme de petits ruisseaux maculaient ma peau et mes vêtements. Je sentais mon coeur battre à tout rompre, prenant seulement conscience de mon état déplorable. Peu à peu, mes forces me quittaient, mais il me restait encore du temps.

          J’arrivais aux pieds de la jeune femme, constatant qu’elle était toujours consciente mais peinait à bouger le moindre muscle. Du sang coulait de sa bouche et de son ventre où un morceau de bois de la rambarde s’était planté lorsqu’elle était tombée dessus. Je la toisais un instant avant de remarquer du mouvement dans la cohue chaotique sur les quais. Quelqu’un taillait son chemin à grands coups de sabre habiles et puissants qui découpaient ceux qui lui barraient la route comme si c’était du beurre. Il se dirigeait à toute allure vers ‘L’indompté’, ce navire sur lequel j’étais. Jetant un coup d’œil à la femme à mes pieds, je l’attrapais alors par le col pour la soulever, grimaçant en sentant mes muscles gémir sous l’effort. Je n’étais plus en état de me battre, et certainement pas contre lui, mais le Cristallin n’en savait rien. C’est ainsi que, lorsque l’homme arriva juste devant son navire, je soulevais sa fille, une main sur sa nuque, visage face à lui, au-dessus de l’eau entre le navire et le quai.

          « Arrêtes-toi là Blanche-Fesse ! » tonnais-je en plaçant mon otage un peu de côté pour qu’il puisse me voir. « Rends-toi et lâches tes armes, enfoiré ! Je tiens ta fille et j’hésiterai pas à lui briser la nuque, tu ne serra jamais assez rapide pour m’arrêter aussi fort que tu sois ! »

          J’affichais un visage déterminé, bien que je n’étais pas un tueur de sang-froid. Cependant, si la situation menaçait ma liberté, je n’hésiterais pas à joindre les actions à la parole. Je sentais la jeune femme se débattre faiblement, ouvrant un peu les yeux, c’était parfait pour prouver au Cristallin que mon otage était encore en vie. Désormais, ce qui déciderait de notre sort était la relation entre ces deux là, serait-il prêt à sacrifier sa fille pour nous capturer ?  


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          C’est Reyshu qui réveilla son capitaine à grandes claques, ce dernier rouvrant légèrement les yeux. Ses hommes de main étaient là, à ses côtés, manifestement indemnes. Sans doute avaient ils accompli leur mission, dans le ciel s’élevaient de nombreux nuages de fumée noire, signe que Cactus Town était en proie aux flammes. L’homme poisson aida Azerios à s’asseoir comme il put, regardant les différentes blessures infligées par le Cristallin avec une certaine inquiétude. Le Cristallin… Non seulement ce type avait vaincu le jeune pirate, mais en prime, il s’était payé le luxe d’embarquer son meitou, Griffon.


          C’est pas comme ça que tu pourras partir à la conquête du nouveau monde… Allé debout ! soupira l’homme poisson.

          Ouais.. je me suis laissé.. dépasser…

          Tout cet entrainement sur Little Garden pour te faire bolosser à la première occasion Aze va falloir te ressaisir. ajouta le sabreur Mink, les bras croisés.

          Ce type est.. trop fort pour moi…

          Alors ruse ! Utilise la traîtrise ! T’es un pirate bordel… Tes hommes te suivent parce qu’ils croient en toi. Nous même, on te suit parce qu’on a foi en toi… Parce qu’on sait que tu feras tout ce que tu pourras faire pour atteindre ton objectif ! Prouves nous qu’on a pas tort. s’emporta Reyshu.


          Azerios tenta alors de se lever tant bien que mal, une douleur intense le frappait de toutes parts. Pour parvenir à se tenir sur ses jambes après tout ça, c’est que son métabolisme était peut être plus costaud qu’il ne le croyait. Il fit quelques pas en direction de l’escalier menant aux quais.


          Il faut.. je dois.. avancer putain…

          C’est ça ! Montre à cet enfoiré ce que vaut le capitaine des Sandstorm Pirates ! Montre à tes hommes qu’ils ont raison de placer leur confiance en toi ! encouragea le timonier homme poisson alors que son capitaine descendait doucement l’escalier.

          Vous avez.. raison.. je dois avancer.. allons y les gars..


          Le jeune homme descendit quelques marches et en l’absence de réponse, tourna la tête un bref instant pour chercher Kutcham et Reyshu du regard. Personne. Azerios était seul, dans cet escalier, aucun de ses hommes de main n’était présent. Était il délirant ? Était-ce l’œuvre de son subconscient ? Était il réellement conscient ? La culpabilité était trop grande à l’idée d’abandonner ici et maintenant. En un sens, cette culpabilité qui le ronge, c’était le moteur actuel qui lui permettait d’avancer. Il continua à dévaler péniblement l’escalier jusqu’à la dernière marche, apercevant enfin L’Indompté.

          Caché derrière un amas de caisses de bois, l’homme continuait d’avancer, marchant parmi les corps de mutins, prisonniers et chasseurs de prime. La bataille sur le port semblait terminée. Non. Le Cristallin était juste devant, sur le quai, Griffon grossièrement attachée au niveau de la taille. Toute son attention était dirigée vers le navire et Azerios aperçu alors Ren un peu plus haut, tenant une jeune femme comme s’il s’agissait d’un otage. Une jeune femme à la chevelure cendrée. Qui était elle ? Était-ce un proche du chasseur de prime ? Raison pour laquelle ce dernier n’était pas encore passé à l’action ? Peu importe, il était grand temps d’agir, son adversaire ne semblait pas sur ses gardes et il n’aurait très certainement pas d’autre opportunité comme celle-ci. Profitant de se trouver dans le dos du Cristallin, le pirate bondit hors de sa cachette, changea ses mains en lames de sable compacté, qu’il renforça à l’aide du fluide offensif. Dans un dernier effort, il transperça sa cible de sa « main droite » dans le bas du dos et de sa « main gauche » au niveau de l’omoplate. Attention totalement détournée par la prise d’otage à laquelle il faisait face, Nyuh n’eut pas le réflexe d’éviter.


          Qu.. que.. Toi ?! hurla-t-il en tournant la tête, un filet de sang s’échappant de sa bouche et coulant le long de son menton.

          Comme dirait.. Ren.. Yipikai.. pauvre con…


          Le chasseur de prime, mortellement blessé, se dégagea et tenta de lever son sabre. Mais en vain, il fit quelques pas sur le côté, lâcha son arme et mit genoux à terre. Le capitaine des Sandstorm Pirates tituba également, faisant quelques pas en direction de son ennemi. Il trancha le lien qui rattachait le fourreau de Griffon à la taille de ce dernier et récupéra son meitou. Un bref instant, il songea à donner le coup de grâce au Cristallin, mais se ravisa en le voyant s’écrouler dans une marre de son propre sang. Tournant les talons, Azerios regarda Ren, et hocha la tête en sa direction. Le jeune pugiliste avait donc réussit, il avait mené les évadés restant à L’Indompté et avait prit possession du navire. Restait à attendre Kutcham et Reyshu qui ne devraient en logique plus tarder. S’apprêtant à le rejoindre pour enfin pouvoir mettre les voiles de cette maudite île, il fut interrompu par son adversaire, qui rampait sur le sol avec difficulté.


          Lâche.. finis ce que.. tu as commencé… Espèce de.. sale chien perfide.. articula-t-il.

          Pirate… corrigea Azerios avec un sourire satisfait.


          Mais, saisit par une douleur violente, l’expression de son visage changea du tout au tout et il mit à son tour genoux à terre avant de s’écrouler, épuisé par son duel avec le Cristallin. Victorieux, il ferma alors les yeux doucement, ne pouvant rien faire d’autre que de sombrer…


            Une Journée en Enfer


            Présent
            ✘Feat. Azerios




            Le Cristallin bouillonnait de rage, c’était visible, c’était palpable. Tenant sa fille à bout de bras, il semblerait que j’avais vus juste, que j’avais trouvé le point faible de cet homme à l’air si froid. Jusque là, bien que je ne l’avais croisé qu’à deux reprises, il n’avait eut qu’une expression de dédain sur le visage, marquant son assurance de nous vaincre. Mais, à présent, c’était de l’inquiétude et de la colère mélangées qui se lisaient sur ses traits. Lui qui semblait si froid avait été démis de sa position de chasseur froid et calculateur pour redevenir un père inquiet pour sa fille. Et heureusement pour moi, sans ça j’aurais déjà été découpé en petits cubes sanglants.

            « Je répètes, lâches ton arme. » fis-je sur un ton ferme, luttant contre l’envie de crier à cause de mes blessures. « Tu as deux choix qui s’offrent à toi : tu défends ton navire et te débarrasses de nous au prix de la vie de ta fille, ou tu lâches tes armes et tu ordonnes à tes hommes de faire de même, tu nous laisses fuir à bord de ton navire et tout le monde survit. Alors ? »

            D’ici, je voyais une grosse veine se former sur sa tempe, ses phalanges blanchissant en refermant sa main sur le manche de son sabre. Je le savais, il n’avait qu’une envie : me trancher d’un coup net. Cependant, j’étais en position de force, il tenait à l’otage que je tenais entre mes doigts. Il ne me restait plus beaucoup de force, mais suffisamment pour briser la nuque de la jeune femme à moitié inconsciente.

            « P...Père...je suis désolé. » souffla faiblement la femme aux cheveux cendrés.

            Les sourcils d’albâtre du Cristallin se froncèrent lorsque sa fille s’exprima et il esquissa un mouvement vers l’avant. Je resserrais alors ma prise sur la nuque de sa fille, faisant gémir de douleur celle-ci qui tentait de se débattre en se tortillant faiblement. Mon regard était braqué dans celui du chasseur de prime, lui intimant sans un mot de ne plus faire un seul geste s’il ne voulait pas le regretter.

            « Espèce de sale enf... » commença-t-il, quittant son rôle de chasseur fier, ressemblant soudainement bien plus à un humain à mes yeux. « Bien...tu as gagné, relâches-la. »

            Enfin, le Cristallin commença à relâcher sa prise sur son sabre. C’était pas trop tôt, car je n’aurais pas pu tenir beaucoup plus longtemps et je commençais à relâcher ma prise sur mon otage. Soudainement, Aze réapparut derrière le chasseur de prime en changeant ses mains en grandes lames noircies par son étrange pouvoir. Sans avoir le temps de réagir, le Cristallin fut transpercé dans son dos par deux lames surnaturelles, lui faisant cracher du sang alors qu’il criait sur le capitaine pirate.

            J’étais soulagé de revoir l’homme sablonneux, je m’étais interrogé sur son absence lorsque le Cristallin était apparut, mais le voir toujours debout était rassurant. Je n’étais pas du genre à m’attacher facilement, cependant le pirate m’avait filé un coup de main la veille et j’aimais bien son style. Me battre à ses côtés m’avait peu à peu convaincus que la vie de pirate était quelque chose de fait sur mesure pour moi. C’était là une occasion en or qui s’offrait à moi, et tous ceux que j’avais rencontré jusque là connaissaient mon goût prononcé pour les richesses.

            Le Cristallin s’écroula au sol dans son propre sang, assurément si ce type ne crevait pas il ne pourrait pas se relever avant un bon moment. Soulagé de la tournure qu’avait prit la situation, je ramenais le corps semi-conscient de la jeune femme au-dessus du pont, la reposant au sol en attrapant son col pour la traîner derrière moi, ce qui était bien moins épuisant. Le calme retomba sur le port tandis que les chasseurs de primes survivants, ayant assistés à la chute de leur chef, lâchaient leurs armes. C’est dans ce tintement de sabres percutants le sol que le capitaine des Sandstorm Pirates s’effondra. L’homme avait apparemment atteint ses limites suite à ses affrontements contre le chasseur de primes. D’un bond depuis la coupée côté pont, je m’élançais en direction du pirate de sable pour lui venir en aide. Passant à côté du Cristallin agonisant, je relâchais ma prise sur le col de sa fille pour déposer son corps à ses côtés.

            « Échange de bons procédés. » dis-je bien que plus personne n’était en état pour m’écouter.

            À hauteur du capitaine pirate, je vérifiais brièvement ses blessures pour m’assurer qu’il tiendrait le coup si je le déplaçais. Et, bien que mes connaissances en médecine étaient limitées, je pris la décision de le soulever en le plaçant sur mon épaule. Maintenir mon équilibre était compliqué, manquant de tomber par dessus bord lorsque je remonta la coupée jusqu’au pont de L’indompté.

            « Allez Captain, on prend la mer. » m’exclamais-je, me surprenant moi-même de l’appeler ainsi.

            Les hommes de main du capitaine des Sandstorm Pirates et les prisonniers rescapés nous rejoignirent alors sur le pont du navire, plusieurs manquant de peu de tomber dans le trou que j’avais formé un peu plus tôt. Ne m’y connaissant pas du tout en navigation, je les laissais s’en charger tandis que je trouvais la cabine du capitaine pour y déposer le poids presque mort dans un lit. Des membres d’équipage s’affairèrent alors pour stopper ses saignements et traiter ses blessures. Lui souhaitant un prompt rétablissement, je sortis de la cabine pour gagner la barre. Le navire quittait le port, mais j’avais un détour à faire avant de quitter les eaux territoriales de Whiskey Peak.

            Après avoir indiqué l’emplacement de la crique, le navire contourna l’île pour enfin apercevoir la petite maison qui flottait à la surface de l’eau. Le dos de Borat se devinait lorsque, porté par les vagues, il remontait quelques peu. Je plaçais mes doigts dans ma bouche pour pousser un long sifflement auquel le pachyderme géant amphibie réagit immédiatement. Ses deux grandes oreilles sortirent de l’eau pour s’activer comme des rames, mettant la maison en branle dû à l’accélération soudaine du cochon-poisson. À l’approche de L’indompté, la maison ralentit sa course sur les flots, Borat n’étant pas très à l’aise en public. Il faut dire qu’à la vision de la maison, une bonne partie de l’équipage s’était accoudé au bastingage pour observer le phénomène avec des yeux curieux.

            « Du calme, du calme mon pote. » m’exclamais-je en plaçant mes mains en porte-voix. « Suis ce bateau en restant assez proche, ne t’en fais pas personne ne te fera de mal mon gros cochon ! »

            Sur ces mots, une grosse truffe verte sortit de la mer, découvrant sa tête jusqu’à ses yeux tandis qu’il penchait la maison sur son dos. Avec des secousses pareilles, il y aurait du rangement à faire dans mon humble demeure.

            « Gruiiiiiiiiiik ! Gruik Gruik ! » s’exclama le cochon géant d’un air enthousiaste, surprenant tout l’équipage qui poussa de grands cris et acclamations.

            Le cochon timide replongea sa tête sous l’eau et se mit à suivre le navire qui reprenait la direction que pointait cet instrument de navigation appelé ‘Log Pose’, un des seuls moyens permettant de se déplacer sur Grand Line sans se perdre. Enfin, nous quittions les abords de cette île de chasseurs de primes. Nous y avions laissé une trace dont ils se souviendraient un bon moment. Sur le pont, l’équipage remplaçait le drapeau par l’emblème de la piraterie. Observant ce spectacle, je me mis à sourire, réalisant qu’à présent j’étais officiellement un pirate.




            © Fiche par Ethylen sur Libre Graph'


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