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Haki l’est beau

Réparations du pont enfin terminées, provisions faites, équipage remonté à bloc, le départ de Banaro ne tarderait pas. Prochaine destination ? Le Royaume de Drum et ses promesses de trésor. La carte de Megumi devrait probablement nous mener à joli petit tas de Berrys. Pleine matinée, le soleil pointe le bout de son nez et me voilà sur le pont de L’Intrépide, à méditer. Mais cette journée sera plutôt particulière, puisque je suis censé endosser un rôle que je n’ai encore jamais joué, celui du vieux maître. Ren est un vrai pro du pugilat, et je lui ai proposé d’ajouter une corde à son arc, en prévision des dangers que nous pourrions bientôt rencontrer sur la route de tous les périls. Au programme ? Le fluide offensif. Une telle capacité entre les mains d’un virtuose de la mandale comme Ren.. j’ose à peine imaginer les prouesses dont il serait capable. Je ne serai certainement pas le maître de danse dont on pourrait rêver, mais s’il s’agit d’enseigner les bases de l’initiation au haki de l’armement, quelque chose me dit que je devrais pouvoir faire l’affaire.


Matinal Ren..


Mon jeune compagnon d’infortune arrive sur le pont, les mains dans les poches avec un léger sourire en coin. C’est dingue, il a beau être de mon côté, j’ai toujours cette désagréable sensation que je pourrais bien passer un mauvais moment si on en venait aux mains.


Comme je le disais.. je pourrais bien t’enseigner un petit truc pour que tes coups soient encore plus.. percutants.


Pas besoin d’y aller par quatre chemins notre ami est là pour ça. Je bondit du bastingage et l’invite à me suivre, descendant du navire sur le petit ponton de fortune fabriqué à la sauvage à notre arrivée dans la crique, et nous voilà sur la plage avant même d’avoir eu le temps de crier « Banaro ». Il n’y aura pas de pastèque ou autre connerie ici, l’épreuve de la concentration se fera de la manière la plus rudimentaire qu’il soit. Une fois arrivés à destination choisie, un petit recoin de la scierie éphémère que nous avions créé pour les réparations du navire, ramassant un petit sceau plein d’eau de mer, je propose à mon compagnon d’aventure de commencer sans perdre une seule seconde.


La base de l’éveil au fluide offensif est la concentration… On va la jouer simple et en étape. Tu vas te hisser sur cette souche morte là.. Y rester fixement avec.. ça sur la tête. Le but sera de garder l’équilibre.


Je fais mon maximum pour rester sérieux, vraiment… Si l’exercice semble plutôt simple, à la limite du ridicule, il n’en demeurera pas moins efficace. Après tout, ça fait parti du processus qui m’a permit de toucher du doigt cet art. Se concentrer sur un point précis pendant une durée précise est l’un des fondamentaux permettant de frapper à l’aide du haki de l’armement. Contre toute attente, Ren s’exécute sans rien ajouter, me prends des mains le petit sceau rempli d’eau de mer. Sans doute trouve t il mon exercice un tantinet idiot, je suis d’ailleurs le premier à le trouver idiot. Mais si ça a fonctionné pour moi, il n’y a aucune raison pour que ça ne fonctionne pas pour lui. Charge sur le sommet du crâne, Ren garde l’équilibre tant bien que mal et tâche de rester fixe, les yeux rivés sur l’horizon, prêt à passer une ou plusieurs journées qui s’annonceront plutôt longues…


    Haki l’est beau


    Présent
    ✘Feat. Azerios




    Un réveil difficile, bien trop matinal pour moi, aveuglé par les jeunes rayons du soleil. Baillant à m’en rompre la mâchoire, je me préparais en vitesse, les yeux à moitié collés. Le capitaine Azerios m’avait demandé de me lever tôt pour l’accompagner. Je n’avais pas d’idée précise de ce qu’il me voulait, hormis quelques suspicions. Il souhaitait m’apprendre quelque chose, et j’espérais que ce soit une technique en particulier que je l’avais vus employer à Whiskey Peak.

    Vêtu de mon habituel sweat-shirt noir, l’emblème de ma famille dans le dos, je sortais de la maison flottante accueillis par les embruns marins. Je vissais ma casquette fétiche sur la tête et bondissais depuis le dos de Borat pour gagner le pont de L’indompté, navire sur lequel m’attendait Aze. Les mains dans les poches, affichant un sourire taquin en apercevant le capitaine, je m’approchais de lui en le saluant d’un mouvement de tête. C’était plus fort que moi, à chaque fois que je le voyais j’avais envie de le combattre. On aurait dit un fan un peu trop gênant qui souhaite à tout prix prouver sa valeur à son idole, même si c’était en lui collant des beignes. Pour moi, c’était un signe d’affection.

    « Yo Cap’tain ! Alors, c’est quoi le programme ? » lui demandais-je tout sourire, espérant sincèrement que c’était cette énergie noire que je l’avais vus utiliser, écoutant attentivement sa réponse. « Hm, percutant hein ? »

    Azerios ouvrit la voie et bondit depuis le pont du navire, je le suivis sans me faire prier, pressé d’en venir à l’entraînement et apprendre de nouvelles façons de faire mal. Atterrissant sur le ponton, nous le remontions jusqu’à la plage, apparemment le cap’tain était aussi pressé de m’enseigner que moi d’apprendre.

    Gagnant finalement la scierie éphémère créée le temps de réparer le navire, Aze me mena jusqu’à un recoin reculé où nous serions tranquilles. Sans trop comprendre pourquoi, il saisit alors un sceau qu’il me tendit avant de m’expliquer son exercice. Les yeux ronds suite aux explications, je hochais la tête sans trop savoir s’il se moquait de moi ou non. Décidant finalement de jouer le jeu, je saisis le sceau d’eau et gagnais la souche d’arbre. Je grimpais alors dessus et posais le sceau sur ma tête en équilibre, les pieds joints pour occuper le moins d’espace tout en restant stable. J’étais agile et j’avais confiance dans mon équilibre, pour la concentration cependant, c’était une autre paire de manche. Du coin de l’œil, je voyais mon maître du jour qui se retenait de rire, il faut dire qu’il y avait de quoi avec le sceau posé sur ma tête.

    « T’es sûr de ton exercice ? » commnçais-je, sceptique. « Histoire de ne pas passer pour un con pour rien. »

    En équilibre parfait, l’exercice me semblait des plus simples, encore un entraînement que j’allais torcher en quatrième vitesse comme le génie que je suis. Mais, ça c’était pour la première heure. Le temps passait et le soleil commençait à taper sur ma peau d’albâtre. En effet, l’albinisme c’est très sympa esthétiquement parlant, mais le soleil ça tape vite. De plus, le poids en équilibre sur ma tête commençait à peser sur ma nuque, m’obligeant à contracter en permanence les muscles de mes trapèzes qui commençaient à s’engourdir. Toutefois, serrant les dents, je me maintenais parfaitement immobile, le regard droit devant à me focaliser sur un point précis.

    Le temps passait, mon regard toujours rivé sur ce rocher moussu un peu plus loin. Mais, bien que je tentais de rester concentré, mes pensées finissaient toujours par partir à la dérive. Après tout, depuis quand ce rocher était là pour être ainsi couvert de mousse, et pourquoi lui l’était alors que les autres à côté ne l’étaient pas ? Tant de questions sans réponses, et voulais-je la connaître cette réponse ? Je n’osais pas regarder Aze, de peur qu’il n’éclate de rire et me déconcentre soudainement. Mais, à trop penser, j’en oubliais ma condition précaire et perdis l’équilibre une seconde, manquant de tomber avant de le regagner. L’eau dans le sceau bascula d’un côté avant qu’une trombe ne me trempe le visage. Affichant un visage dédaigneux, je regardais Aze en me retenant de craquer.

    « C’est tout ce que t’as en stock ? Je peux tenir toute la journée comme ça ! » m’exclamais-je pour garder la face.





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    Plus les minutes passent et plus je me dis que je devais avoir l’air con sur Little Garden, avec un énorme fruit logé sur la tête… Mais je fais au mieux pour rester impassible, luttant de toutes mes forces pour ne pas sourire. Ren a l’air concentré, je le vois trembloter légèrement, faut dire que le sceau doit commencer à peser sur sa nuque, doucement mais sûrement. Son regard s’est posé au loin, peut être sur ce rocher là bas, ce qui lui permet de gainer correctement et d’assurer un certain équilibre. Peu à peu il vacille tout de même, renversant un peu d’eau au bout d’une quarantaine de minutes. Pas question cependant de perdre la face, il m’informe même qu’il peut tenir toute la journée.. Je m’assoit alors avec un léger sourire, amusé par la situation.


    Toute la journée hein.. Voyons ça !


    Il garde les yeux rivés vers l’horizon, l’air sérieux et tente de rester impassible. Mais je vois bien que le poids se fait ressentir sur son crâne.


    —————————



    Sept heures se sont écoulées depuis le début de ce petit exercice d’équilibre et de concentration. Sept putain d’heures durant lesquelles j’ai tué le temps comme j’ai pu. Et Ren a tenu bon, rougit par le soleil, endolori par le poids de l’épais sceau en bois, je dirais même qu’il est totalement engourdi lorsque je l’observe plus attentivement… Il a tenu bon. Lorsqu’il s’agit de se dépasser, ce type est un modèle de volonté, il sait qu’à l’issue de ce petit entraînement il obtiendra quelque chose de plus. J’interromps alors l’exercice, balayant le sceau d’une phalange de sable durcit que je tire à l’image d’une balle. Je n’aurai certainement pas le temps de pousser l’entraînement comme Shuntomaru l’a fait avec moi, puisqu’il ne va pas falloir trop tarder à reprendre la mer. De plus, la concentration ne semble pas poser problème à Ren donc autant enchaîner rapidement. Le jeune musicien descend donc de la souche, faisant craquer sa nuque et le voilà déjà bien motivé à poursuivre.


    J’ai pas l’impression que tu aies de soucis particulier avec la concentration.. On va passer à la suite directement. Je vais te demander de rediriger toute cette concentration dans ton poing.. ça peut paraître évident, mais ça ne l’est pas tant que ça.

    Dans mon poing.. et après ? dit il en se mettant en garde.

    Tu vas me frapper. Du moins tu vas ess..


    Pas le temps de finir ma phrase que mon cher camarade, plein d’entrain, me décroche un rapide coup de poing dans la mâchoire. Mâchoire qui se change en sable et qui vole en éclat avant de reprendre forme doucement. Un exercice qui ne sera définitivement pas si simple…


    Tu dois aller au delà de cette concentration.. tu dois penser plus loin que ton coups, plus loin que l’impact.. difficile à expliquer, mais il faut que tu sois le coup.

    Hum.. Reçu !


    Le festival des torgnoles peut commencer, rapidement, voila que Ren me martèle de coups. Il enchaîne coups de poings, de coudes, coups de pieds, de genoux, le tout dans un rythme endiablé. Mais à l’impact, mon corps se change en sable pour rendre les attaques in efficaces de manière systématique. Quand on y pense, ce fruit du démon est quand même prodigieux… Au terme de plusieurs assauts frénétiques, je remarque alors que Ren commence à cogiter. Il se met à frapper en réduisant le rythme de manière considérable, privilégiant la précision avant la vitesse. Les quelques coups qui suivent ne m’atteignent pas pour autant, mais je sens qu’il tient quelque chose lorsque je remarque que sa cadence ralentit encore plus. Les tentatives s’enchaînent et je ne vois pas le temps passer. La journée touche d’ailleurs à sa fin et je pense qu’on a suffisamment bossé pour aujourd’hui.


    C’est bon pour aujourd’hui.. t’es pas loin. Mais il faut que tu te concentres encore plus…


    Les gars nous amènent de quoi nous désaltérer et j’en profite pour demander quand serons nous prêts à appareiller. D’ici quelques jours, nous quitterons donc Banaro pour entamer la remontée de Grand Line, ce qui ne laisse que très peu de temps pour toucher du doigt cet éveil au fluide offensif. Mais pour une obscure raison, j’ai foi en Ren et je sais qu’il fera tout ce qui est en son pouvoir pour saisir le truc.



    —————————




    Le lendemain, même topo. Le surlendemain ? Même topo… Le jour d’après ? On remet ça. Et ainsi de suite pendant une bonne dizaine de jours, chargée en exercices répétitifs, alternant entre la concentration et la castagne. Les jours se succèdent et se ressemblent, jusqu’ici on était sur des journées de bon charpentier, à la découpe et à l’assemblage… Mais désormais on est sur un type de journée un peu plus.. musclé. Pas de cadeau, un semblant de rigueur, au plus vite Ren aura choppé le truc, au plus vite on pourra prendre la large.

    Levés aux aurores, l’exercice de concentration ne dure que deux heures pour laisser place aux choses sérieuses. Ren se lance alors à l’assaut, frappant avec précision, mon visage vole littéralement en poussière sous ses coups, reprenant sa forme entre chaque enchaînement. Pour ajouter un peu de difficulté, je noircit régulièrement le point d’impact de ses attaques pour les repousser à l’aide de mon propre fluide offensif.


    Allons Ren.. tu peux faire mieux j’en suis sûr…


    Sourire moqueur aux lèvres, je le taquine un peu, le pousse à se dépasser toujours un peu plus. De son côté, ne reculant pas devant ce défi, il continue à cogner, sans relâche, mais ne parvient toujours pas à faire mouche. Je reste pourtant convaincu qu’il n’est plus très loin du déclic, qu’il n’est plus très loin de piger le truc.


      Haki l’est beau


      Présent
      ✘Feat. Azerios




      Merde, encore une fois, j’avais parlé trop vite. Il ne fallait pas lui en promettre à celui-là car, Aze m’avait prit au mot, à m’observer pendant que je peinais à garder l’équilibre. Mais, j’avais ma fierté d’équilibriste et ce désir d’avancer. Ce pouvoir, je l’obtiendrais pas tous les moyens et ce n’était pas un exercice d’équilibre qui aurait raison de moi. Ainsi concentré, je restais immobile autant que faire se peut, le regard toujours fixé sur ce rocher.

      Sept heures c’est long, très long, trop long. Toujours en équilibre, la concentration était devenue plus compliquée et l’équilibre sur ma tête trempée de sueur était précaire. Heureusement que je ne m’étais pas mis torse nu, ou j’aurais cramé sur place, sentant la chaleur intense sur ma nuque, n’aidant clairement pas à la concentration. Mes épaules étaient en bouillie, pas tant par le poids du sceau de bois que par la contraction de mes muscles, maintenus ainsi pendant bien trop longtemps sans discontinuer. Mais, je savais que ces souffrances en valaient la peine, l’obtention d’un pouvoir qui marquerait mon entrée dans la piraterie.

      Ma vision du rocher commençait à se brouiller, peinant à garder les yeux ouverts, sentant de légers tics musculaires au bord des yeux. Des abdos aux épaules, mes muscles s’engourdissaient tout comme mes sens, à rester concentrer sur le même point ma vision périphérique s’était assombrie. Je commençais à faiblir, ma respiration perdant son rythme et faisant quelques ratés qui faillirent me faire tomber.

      Soudain, un projectile vint percuter le sceau qui tomba au sol, me sortant de ma torpeur. Clignant frénétiquement des yeux, je bougeais enfin après un immobilisme beaucoup trop long. Délassant les muscles de mon corps engourdit, je descendis de la souche en roulant des épaules avant de craquer ma nuque de chaque côté.

      Et, bien que l’entraînement précédent demandait une patience de fou et était d’un ennui profond, la seconde partie s’avérait bien plus amusante. Au mot « frapper », je m’étais lancé sur Aze, grimaçant un sourire d’excitation mêlée à la douleur de mon corps encore endolorit par mon immobilisme prolongé. D’une droite rapide et puissante, je le cueillis sur le côté de la mâchoire, fou de joie de pouvoir enfin me mesurer au capitaine, entraînement ou non. Cependant, comme je m’y attendais, mon poing s’enfonça dans une couche de sable épais tandis que le visage de l’homme se transformait.

      Ses explications n’étaient pas si claires, mais je tentais tout de même de les suivre, bien que je voulais juste continuer de le frapper comme un sac de frappe. Tout d’abord porté par ma ferveur à me battre, je me contentais de frapper le plus fort possible, de toutes les parties de mon corps qui pouvaient faire mal. Enfin, ça c’était si son corps n’était pas composé entièrement de sable. En tant que fier pugiliste, c’était rageant de faire face à l’inefficacité de mes coups. D’une vrille sautée, je le frappais d’un coup de pied, ma jambe traversant son buste qui se reconstitua aussitôt. J’enchaînais d’un coup de poing qui traversait son visage puis d’un coup de coude qui rogna la moitié de son cou. Cependant, il n’y avait rien à faire, et aucune de mes attaques n’était effective. Mais, abandonner était mal me connaître.

      Je repensais alors à ses paroles, bien que je n’avais pas tout compris, sur le fait de rediriger ma concentration dans mon poing. En effet, je n’avais pas trop de mal à me concentrer sur un point précis, mais la logique voulait que l’on se concentre sur son adversaire lors d’un combat, que l’on visualise son corps mais de là à se concentrer dessus. Toutefois, malgré mes doutes, je m’essayais à l’exercice, marquant une courte pause au milieu de mes assauts. Je repris une posture de combat, fermement ancré sur mes appuis, garde en avant, un poing en avant, l’autre plus proche du visage. Puis, je focalisais mon attention sur mon poing, tout d’abord du regard avant de garder l’image dans mon esprit, tentant de rester bloqué sur cette image tandis que mon regard se reportait sur Aze.

      Sautillant sur place, je repartis à l’assaut, pliant les genoux à mon approche pour envoyer un violent uppercut qui fit disparaître le visage du capitaine pirate dans une nuée de sable. Mon esprit commença à soulever quelques questions sur le pouvoir d’Azerios, est-ce qu’il voyait toujours sous forme de sable ? Mais, effaçant cette question, j’en revins à la visualisation de mes poings, et je sentais que j’étais proche de la solution, du moins je le pensais. Plus focalisé sur mes coups, je prenais plus mon temps et ralentissais le rythme de mes enchaînements. J’avais commencé par les poings, mais je m’essayais également à l’exercice à l’aide de mes pieds, genoux ou coudes, dans le doute que l’une de ces parties de mon corps seraient plus simples et me donneraient un indice.

      Le soleil descendait rapidement dans le ciel derrière nous, la journée s’était écoulée à un rythme frénétique et tant de concentration commençait à me vriller le cerveau. Cependant, trop fier pour abandonner, je continuais de frapper inlassablement, plus précis dans mes coups. Je sentais que je touchais la réponse du doigt, si proche et pourtant si éloigné. Mais, malgré toutes mes tentatives, je ne parvins pas à infliger le moindre dommage à Aze. Finalement, le capitaine marqua la fin de l’entraînement pour la journée. Trop fier pour reconnaître que j’étais à la limite de m’écrouler, je tombais sur le cul en soufflant un gros coup, exténué.

      « Je savais pas que c’était si fatigant de se concentrer. » soufflais-je de fatigue, les bras en arrière à deux doigts de m’allonger par terre. « Et tu disais que je pourrai enfin te taper si j’apprends ce truc ? » demandais-je en affichant un grand sourire, impatient à l’idée de l’affronter à armes égales.

      Des gars de l’équipage vinrent nous amener à boire, de l’eau et de la bière. Et, pour une fois, je commençais par boire de l’eau, à grandes gorgées alors que j’avais l’impression qu’un désert habitait ma gorge. C’était miraculeux, la plus bonne eau que j’avais jamais bus, je me sentis comme renaître. Et la bière aida à combler mon ventre qui faisait des bruits bizarres.


      ________________________________________


      Rebelote le lendemain, et le jour d’après, et ainsi de suite pendant une dizaine de jours, et me revoilà à jouer au punching-ball avec mon capitaine. Mon poing traversait son corps qui se régénérait aussitôt après, j’avais beau frapper rien ne semblait fonctionner. Bondissant dans les airs, je me préparais à envoyer un coup de pied, visualisant aussi bien que je le pouvais tout ce qui constituait mon pied. De la peau à la chaire, les os et les tendons, les muscles que je contractais, être un pied était plus facile à dire qu’à faire et pourtant, je m’y essayais du mieux que je pouvais. Une nouvelle fois, mon pied traversa son corps, l’éventrant de sable avant qu’il ne se reforme.

      « Bordel, t’as pas d’autres indices que de devenir un poing ou un pied ? » m’exclamais-je rageur, comme un mauvais joueur qui perd pour la énième fois. « Tu vas voir si je peux pas faire mieux ! »

      Serrant les dents, ramenant mon épaule en arrière, mon pied creusant fermement dans le sol avant de me projeter en avant. Je dépliais mon épaule, mon bras ramené préalablement proche du corps fut balancé en avant dans une patate de forain, mon coup fétiche, simple et efficace. Une attaque que j’avais répété un nombre incalculable de fois, j’avais confiance en ce coup de poing et le visualisais probablement bien mieux que toutes mes autres techniques. Toutefois, il en fallait plus pour réveiller ce pouvoir endormi, de plus la joue de Aze se noircie soudainement, mon poing s’écrasant dessus en faisant grincer mes os.

      « Il m’en faut plus que ça pour que je baisse les bras. » dis-je en serrant les dents par-dessous un grand sourire.

      J’avais bien morflé, à frapper de toutes mes forces sur cette carapace noire. Je sentais encore le choc dans tout mon bras jusqu’à l’épaule, bougeant frénétiquement des doigts pour la détendre tandis que je frappais de l’autre poing puis d’un coup de pied levé jusqu’à son visage que je balayais dans un nuage de sable.

      Les minutes passèrent, puis les heures, sous un soleil de plomb qui me faisait suer abondamment, en plus de l’effort déployé à frapper le capitaine pirate. Tout de même, il devait s’ennuyer à recevoir mes coups sans plus réagir que de les bloquer brièvement de son armure d’ébène. Enfin, même comme ça je m’amusais comme un fou, c’était juste un peu frustrant de le voir n’opposer aucune résistance. Je pris alors soudainement mes distances, retirant mon sweat-shirt pour le nouer à ma taille. L’attrapant à deux doigts, je tournais ma casquette à l’envers comme un célèbre dresseur d’étranges bestioles.

      « Bon, on passe aux choses sérieuses ? » lançais-je dans un sourire de défi comme un addict au combat, ce qui dans mon cas n’était pas forcément faux.

      Mon torse nu laissait apercevoir les dizaines voir centaines de cicatrices, stigmates de tout les combats de ma vie, comme une carte de mes affrontements. Dans mon dos, le tatouage de sept paire d’ailes nouées entre elles le long de ma colonne vertébrale, surplombées par le nom « Mazino » en lettres capitales. C’était là toute ma fierté, et aussi mon habitude à l’exhibitionnisme en plein combat, comme une provocation.

      M’élançant encore une fois, je bondis d’une vrille horizontale qui se termina d’un coup de pied sur l’épaule du capitaine, traversant son bras qui se reforma en un instant une fois que ma jambe atteignit le sol. Je montais l’autre jambe en un coup de genou sauté, écrasant mon coude à la redescente avant de tourner au sol en fauchant ses jambes. J’enchaînais dans tous les sens, bondissant de saltos acrobatiques qui frappaient de l’avant ou l’arrière du pied, du tibia puis des poings, coudes et même d’un coup de tête qui s’écrasa sur une plaque noircie.

      À force de s’opposer à la défense de cette force d’ébène, je me blessais moi-même, ce qui ne m’empêchait pas de continuer inlassablement. Malgré le temps qui passait et la fatigue ainsi que la douleur qui s’accumulaient, je continuais, tentant de visualiser chaque attaque, de ressentir au millimètre près chaque partie de mon corps. Tous mes sens en alerte, je mesurais chaque coup que j’envoyais, martelant encore et encore sans m’arrêter, à un rythme mesuré.

      Ramenant une nouvelle fois mon épaule en arrière, le poing au niveau des côtes, je dépliais l’ensemble dans une droite de toute beauté. Filant dans l’air à pleine balle, les yeux fixés sur le point d’impact, tout mon esprit focalisé sur la visualisation de mon poing. Ressentant chaque micro-mouvement avec une clarté jamais ressentie, j’avais comme l’impression que le temps s’était figé un instant tant mon esprit travaillait à plein régime. Je sentais le tendon partant de l’avant-bras contracté jusqu’à mon poing, chaque articulation pliée, se blanchissant sous la force employée, le vent et le soleil contre la peau de ma main.

      « Manges-toi ça! » m’écriais-je, y mettant tout ce que j’avais tandis que mon poing atteignait sa cible.





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      Il continua à frapper encore et encore, jusqu’à ce coup en particulier. Un coup de poing différent des précédents, rapide, précis et surtout percutant. J’eus tout juste le temps de lever mes avant bras, qui noircirent aussitôt sous l’effet du haki de l’armement, lorsque le coup de poing m’atteignit avec fracas. Et même si l’armure noire me protégeait des attaques de ce niveau, je ressentit alors une vive douleur. Outrepassant la capacité défensive conférée par le haki de l’armement, aussi légèrement qu’il soit, Ren venait de donner son tout premier coup enduit. Je ne pu m’empêcher de sourire, satisfait de voir à quel point mon camarade imprimait rapidement. Peu étonnant, il suffit de l’examiner de plus près, de voir toutes ses cicatrices et autres marques pour comprendre que ce type est née pour le combat. Un pugiliste de talent tel que lui ne pouvait que chopper le coup en un temps record.


      La on tient vraiment quelque chose !

      C’est parti !


      Ni une ni deux, voilà que ça reprend ! D’un bond, Ren me décroche un uppercut qui me ravale la façade. Par chance, aucune trace de fluide offensif et mon visage explose dans une gerbe de sable. Ne perdant pas plus de temps, il me donne un puissant coup de genou que je contre d’un geste ample alors que mon visage reprend forme. L’impact est violent et percutant, haki de l’armement contre haki de l’armement. S’il ne parvient pas à maintenir cette noirceur sur toutes ses tentatives, je constate rapidement qu’il est en train de prendre le truc.


      Je crois que j’ai pigé ! me lance-t-il plein d’entrain.


      Et effectivement, les deux coups de poings suivant sont successivement renforcés à l’aide du fluide offensif. Je les contre tant bien que mal à l’aide de mes avant bras, mais mon adversaire me prend de vitesse, glissant sur le côté, il essaie de me balayer de sa jambe gauche. Dans un ultime réflexe j’évite cette assaut vicieux et le coup de coude qui allait avec. L’heure vint alors de répliquer, sourire aux lèvres, je dois avouer que cet échange est grisant. Depuis que je l’ai vu à l’œuvre sur Whiskey Peak, j’étais bien curieux à l’idée de me mesurer à lui, voilà donc l’occasion rêvée. À l’initiative des pas de danse suivants, bondissant dans un coup de pied sauté noircit, je me rapproche de lui avec vitesse afin de le frapper au niveau du bas ventre. Mais Ren est coutumier des combats de ce genre, et en quelques secondes, il se désengage afin d’éviter mon coup de pied, y répondant à la vitesse de l’éclair. J’esquive son coup de poing de justesse et lui délivre une copie conforme chargée en fluide offensif directement dans le ventre au passage.


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        Ce coup était splendide, résultant d’une concentration intense et de tout l’entraînement qui m’avait mené jusqu’ici. Et Aze l’avait sentit aussi, recouvrant ses avants-bras de cette matière noire pour parer le coup de poing, je sentis la différence. Mes doigts ne craquèrent pas ce coup-ci et je sentis le  corps de mon adversaire bien plus tangible qu’auparavant. Je venais de l’utiliser, cette capacité nommée haki de l’armement. Je rendis son sourire au capitaine, fier comme un pape de ma première utilisation de l’aspect offensif du haki.

        « C’est parti ! » m’exclamais-je, impatient de réitérer l’expérience.

        Un uppercut qui traversa son visage, non-recouvert de haki ce coup-ci, apparemment je n’avais pas encore parfaitement pigé le truc. Trop excité par mon succès précédent, ma concentration avait flanchée, mais j’avais choppé le truc et je savais que je pouvais recommencer. Ma rotule comme une sphère en tête, visualisant l’action des muscles et articulation alors que je le bougeais, je remontais mon genou pour frapper Aze avec puissance. Une nouvelle réussite, l’utilisation du fluide  offensif fut un succès et, une nouvelle fois, mon maître du jour para l’attaque en se servant également du haki. Bien que sur la voie du succès, je sentais la différence qu’il existait entre moi et le cap’tain, mais c’était un premier pas pour le rattraper ou, au moins, combattre à ses côtés.

        Enchaînant les coups de poings, je parvenais à maintenir le fluide offensif à plusieurs reprises. Dans un déchaînement d’attaque, je faisais pleuvoir les coups, parés ou évités. Comme un balayage de la jambe suivit d’un coup de coude, qu’il évitait pour une fois. Commençait-il à redouter mes assauts ? À présent que je pouvais utiliser le haki, le balbutiant à peine et, la plupart du temps, par chance, mes coups pouvaient à présent passer l’intangibilité octroyée par son fruit du démon. En me renseignant, j’avais appris que ce type de fruit était appelé logia, transformant le corps de l’utilisateur en l’élément qu’il contrôlait. J’étais persuadé que ma route croiserait celle d’autres utilisateurs de ces fruits du démon et que j’aurais à les combattre. Ainsi, l’utilisation du haki de l’armement revêtait une importance capitale pour la suite de nos aventures.

        Enfin, Aze passa à la contre-attaque, probablement las de servir de punching-ball depuis la veille et de ne faire que se défendre, il était temps de passer à l’attaque. Tous deux euphoriques, l’entraînement se fondait peu à peu en combat comme je l’avais souhaité depuis notre rencontre. Il était temps de se déchaîner et de laisser parler les poings. Bondissant dans les airs, la jambe d’Aze se recouvrit d’une carapace noire, tombant dans ma direction dans un coup de pied sauté qui m’aurait probablement broyé. Mais, fort de mes réflexes de combattant, je bondis en arrière d’un salto prodigieux, me réceptionnant à quatre pattes dans une posture similaire à un animal, agrippant le sol des mains et des pieds pour me propulser en avant. J’envoyais un coup de poing, visualisant et ressentant chaque poil qui se hérissait sur mon avant-bras, suivant les muscles, les tendons et le sang qui pulsait dans mes veines. Une nouvelle fois, je parvins à utiliser le fluide offensif qui vint recouvrir mon poing l’espace de frapper avant de s’évanouir aussi vite qu’il était venu. Malheureusement pour moi, le capitaine l’évita et contre-attaqua d’un coup monstrueux qui me cueillit au ventre.

        Crachant un filet de bave au passage, je fus projeté en arrière sous l’impact brutal du poing renforcé du pirate expérimenté. Mes pieds quittèrent le sol et je fis un vol plané qui ma parut durer une éternité. Je parvins tout de même à me réceptionner correctement, tournant en arrière sur moi-même avant de tomber au sol, les genoux pliés, les deux mains au sol. La douleur était vive, et encore j’avais sentis qu’il s’était retenu. Il faut dire que, s’il y allait à fond, j’étais bon pour un aller sans retour pour le cimetière.

        « Sacrée patate, t’y vas pas de main-morte. » crachais-je avant d’afficher un sourire carnassier, surexcité par le combat, ce côté maso qui augmentait ma ferveur et ma brutalité au combat à mesure que je prenais des beignes. « J’adore ça ! »

        Repartis pour un tour, je bondissais tel un chat en me poussant des mains et des pieds. J’atteignis une hauteur respectable, suffisante pour retomber en me tenant en boule, tournant sur moi-même avant de décrocher un coup de pied destructeur. Je parvins à recouvrir le talon de mon pied, sentant comme un changement de température tandis qu’une petite couche noire se formait sur quelques centimètres. Ayant joint ses bras au-dessus de lui, recouverts jusqu’aux coudes d’une carapace d’ébène, il accusa le coup le sourire aux lèvres avant de me repousser en délassant ses bras. Je me réceptionnais suite à une pirouette en arrière. Et, sans attendre, je retournais à l’assaut, frappant encore et encore des poings, pieds, coudes, tout ce qui pouvait faire mal tout en ne recouvrant qu’une partie précise et petite comme les articulations. Je m’étais rendu compte que je parvenais plus facilement à utiliser le haki de l’armement sur mes poings et mes pieds, mes principales armes.

        Tournant autour de mon adversaire en faisant pleuvoir des coups au fluide aléatoire, deux sur cinq environs se recouvraient d’une fine et brève carapace noire qui, en s’opposant à celui du maître en ce domaine, se brisait à l’impact. J’étais en bonne voie, mais la marge de progression semblait lente et me demanderait probablement beaucoup de temps avant de réussir à le faire apparaître intentionnellement et à le maintenir plus de quelques secondes. Toutefois, la découverte de cette capacité rendait cet entraînement jouissif, me permettant enfin de m déchaîner, et pas contre de faibles rataupes cette fois-ci. Décidément, Banaro avait été témoin de bien des entraînements ces derniers temps et saurait resté marqué des nombreux cratères formés par nos attaques, réussies ou ratées.

        J’évitais un coup de poing en me baissant soudainement, pliant les genoux avant de remonter aussi brusquement en envoyant un autre uppercut qui se recouvrit d’une fine couche noire qui se dissipa à l’impact à mon grand dam. La défense noire d’un Aze amusé me blessa le poing, rougit à l’impact, mais ça ne m’arrêtait pas et je m’y remis aussitôt, me concentrant autant que je le pouvais. J’en oubliais même ce qui nous entourait, focalisant toute mon attention sur mon adversaire et sur mes propres mouvements. Glissant de côté pour éviter une attaque, je tentais un fauchage renforcé au haki sur tout le tibia, reçu par les avants-bras relevés du capitaine pirate. Je parvins ainsi à le faire légèrement reculer, mais toujours aucun dégât reçu. Bien décidé à lui montrer ce dont j’étais capable, je m’approchais avant de freiner en restant hors de portée à deux mètres, levant ma jambe avant de l’écraser brutalement sous moi.


        BROKEN

        STEP



        Mon pied s’enfonça dans le sol en le brisant sur plusieurs mètres, commençant par de petites fissures avant d’affaisser le sol en un petit cratère. Visant à déstabiliser l’équilibre de Aze, j’enchaînais en parcourant la petite distance qui nous séparait. Ramenant mon poing et mon épaule en arrière, porté par mes pas je l’envoyais à pleine puissance en maintenant ma concentration à son paroxysme, visualisant chaque pore de la peau sur mon poing. Encore la même attaque, comme une signature mais, alors qu’une couche noire recouvrait ma main du bout des doigts au poignet, je me rendais compte que cette attaque était particulièrement bien adaptée à cet entraînement comme un mouvement que je connaissais par cœur.






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        Le combat se poursuit, les assauts s’enchaînent et Ren a l’air.. ravi. Il ne peut s’empêcher d’afficher ce sourire carnassier et je dois avouer que j’apprécie moi aussi l’exercice. Soudain j’ai cette impression de déjà vu, l’impression que la posture qu’il est en train de prendre ne présage rien de bon pour moi. Il est clairement en train de me rejouer le même coup qui lui a permis pour la première fois de toucher le haki de l’armement du bout des doigts. Et si je ne me trompe pas, y’a plutôt intérêt à ce que je l’esquive ou le contre. Trop tard, je n’y ai pas prêté attention, mais il a sabordé le sol pour me déstabiliser et m’empêcher de me dérober. Faut le reconnaître, pour ce qui est de la baston, c’est un véritable maître en la matière. Impossible d’esquiver, je vais être obligé d’encaisser ça… Me prenant de vitesse, il s’exécute, ramenant aussitôt son poing et son épaule vers l’arrière, j’ai tout juste le temps de remarquer que tout son avant bras a désormais prit la teinte du charbon. Le coup part et c’est dur de le reconnaître, mais j’ai énormément de mal à le contrer efficacement. Poussé par un élan de fierté mal placé et n’ayant pas le temps de faire autre chose, j’infuse ma tête toute entière de fluide offensif et grimace en anticipation de ce qui arrive quelques millisecondes plus tard.


        BAAM



        Le haki de l’armement me permet d’absorber le choc. Ma tête part en arrière et je titube tout de même un court instant alors que mon crâne reprend sa couleur initiale. Bien joué. C’était rapide, percutant… Si j’avais pris ce coup sans fluide offensive, certainement qu’il m’aurait juste littéralement arraché la tête et mon aventure aurait prit fin ici sur Banaro. Et il le sait, un sourire satisfait se dessine sur son visage, sourire que je lui rends bien volontiers, impressionné par sa capacité d’assimilation et son répondant. Après tout, la castagne, ça reste son domaine de prédilection. Je suis vraiment impressionné de voir à quel point il apprend vite, ce type a une capacité d’adaptation vraiment peu commune… Il m’aura fallut plusieurs semaines pour atteindre un résultat qu’il aura touché en dix jours seulement. Ren Aoncan, ton potentiel est énorme.


        C’était.. vraiment pas mal du tout.. et je pense que j’suis pas passé bien loin d’une bonne grosse sieste forcée…


        Parvenant à user du haki de l’armement de plus en plus fréquemment et de façon moins éphémère à mesure que les coups sont portés, je sens que je n’aurai très bientôt plus grand chose à lui « apprendre ». Si tant est qu’il ait réellement eu besoin de moi pour avoir ce déclic. Le reste viendra avec le temps et avec la pratique, je m’assois sur une petite pile de planche pour souffler un instant. Je ne le montre pas spécialement, sûrement par orgueil, mais le coup que Ren vient de me porter m’a un peu sonné. Il s’assoit à mes côtés, ramassant une petite chope d’eau pour se désaltérer.


        La route de tous les périls est vaste et périlleuse.. mais je me dis qu’entouré de compagnons comme toi.. rien n’est impossible.


        Nous pourrions très bien poursuivre l’entraînement, pousser l’affrontement encore un peu plus. Mais ces derniers jours n’auront pas été de tous repos, sans cesse contraint à une concentration absolue, donnant et recevant des coups… Et puis le trésor qu’indiquait la carte de Megumi n’attendrait sûrement pas après nous. Je me lève donc pour signifier que l’entraînement est terminé pour aujourd’hui, contemplant le soleil qui entame doucement mais sûrement sa redescente. Tout comme moi, il aura tout le temps de parfaire sa maîtrise du haki à mesure que nous avancerons vers le Nouveau Monde. Qui sait le nombre de dangers et d’adversaires que nous serons amenés à affronter ensemble par la suite ?


        Il est ptet temps qu’on mette les voiles Ren. Y’a un tas de Berrys qui ne demandent qu’à être saisies tu sais. Alors qu’est ce qu’on attend.. on y va camarade ?


        Je souris, songeant aux aventures qui nous attendent, songeant à ce nouveau départ sur Banaro. Si l’avenir est incertain, il y a une chose qui ne fait plus aucun doute, j’ai bien l’intention de croquer dans ce monde à pleine dent et de prendre tout ce que mes gars et moi on voudra. Jetant un coup d’œil à Ren, j’attends de voir s’il est motivé à l’idée d’embrasser cette vie de forban.


          Haki l’est beau


          Présent
          ✘Feat. Azerios




          Un coup magistral, travaillé depuis tout jeune et, à présent, il déchaînait toute la fureur dont j’étais capable au combat. Couplé à la puissance octroyée par le fluide offensif, mon poing était devenu un instrument de destruction. Filant dans l’air, recouvert de ce revêtement couleur charbon, mon poing toucha sa cible, en plein visage lui aussi recouvert d’une carapace noire. Mon attaque le percuta de plein fouet, l’envoyant tituber en arrière, la tête repoussée dans le même sens. Le sourire carnassier, affiché en grand sur mon visage, était devenu victorieux. Enfin, je sentais que mon coup de poing, affectueusement nommé ‘Patate de Forain’, avait enfin eut de l’effet.

          J’avais tout mis dans ce coup, de ma force à l’énergie qui me restait, me sentant soudainement lessivé par l’utilisation excessive de ce pouvoir encore incomplet entre mes mains. Je tombais à genoux, crachant par terre un peu de sang, vestige du coup de poing que je m’étais pris plus tôt. Me relevant avec difficulté, mon regard se fixa sur le ciel, un sourire toujours sur le visage. J’avais enfin pus frapper le capitaine et, à son air sonné, je pouvais dire que ça avait été efficace.

          Moi qui souhaitais tant prouver ma valeur, pas encore bien habitué au concept d’équipage.  Je débordais de fierté, et me sentais plus légitime de faire partie des Sandstorm Pirates. Prouver ma valeur, voilà un objectif que j’avais enfin atteins avec succès, il ne manquait plus qu’à se sociabiliser avec le reste de l’équipage. Mais, à présent, je sentais que j’étais devenu un véritable pirate et que je méritais ma place parmi eux.

          « Héhéhé j’y ai mis tout ce que j’avais en stock, content que t’aies apprécié. » ricanais-je en me relevant. « La prochaine fois, inutile de te retenir, enfin tant que tu me tranches pas en deux. »

          Soufflant de fatigue, musculaire surtout, je m’asseyais à côté de Aze qui avait également besoin d’une pause apparemment. J’attrapais une choppe remplie d’eau, posée là plus tôt, et la vidais d’une traite, fermant les yeux en sentant le liquide couler dans ma gorge, rafraîchissant un corps entièrement endolorit. Les coudes posés sur les cuisses, la tête entre mes mains, j’observais mon capitaine et l’écoutais faire mon éloge avec un sourire en coin.

          « Tu verra Cap’tain, dans peu de temps on parlera de nous dans le monde entier. » répondis-je en ricanant, impatient de vivre la vie de pirate, libre et riche, à ne laisser personne se dresser sur ma route. « On leur montrera ce que c’est d’être pirate. » fis-je rêveur en regardant le ciel.

          À l’atmosphère qui s’installait, je devinais que l’entraînement était terminé, et heureusement car j’étais arrivé à mes limites, à enchaîner les exercices et combats pendant dix jours intenses. Aze semblait fier de ma performance, même si je ne savais pas que je venais d’accomplir un exploit en éveillant cette capacité si rapidement. Je m’étais battus quasiment tous les jours depuis mes dix ans où j’avais dus me débrouiller seul et sans le sou. Le combat était dans mon sang, inscrit dans ma chaire et dans mes muscles. Mes poings, mes pieds et toutes les partis de mon corps étaient devenues mes alliées au combat. C’était se battre ou mourir dans le caniveau et j’avais fais mon choix.

          Seul pendant si longtemps, à ne pas trouver de compagnons qui sauraient me pousser vers l’avant, j’avais finalement trouvé ma place dans ce monde. Il ne nous manquait plus qu’à le terroriser à présent, lui apprendre à nous craindre et à ne pas emmerder l’équipage des Sandstorm. Soudainement, tous mes objectifs me semblaient réalisables. Aze avait raison, l’impossible n’existait pas, plus à présent tout du moins.

          « Allons-y dans ce cas, on ne fait pas attendre les berrys ! » m’exclamais-je hilare, la fatigue me faisant rire pour un rien, moi qui étais déjà bon public de base. « Et si on se dépêche pas, Megumi va encore nous piquer une crise. » me plaignis-je en ricanant en tapant dans le dos du capitaine avant de me lever. « En avant, mon capitaine, la fortune n’attend plus que nous ! »




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