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Une belle poignée de Berrys

Une longue nuit venait de s’écouler. Longue nuit durant laquelle la flotte des Sandstorm Pirates s’était organisé conformément au plan. Djaymily avait attendu l’appel de son capitaine des heures durant, et d’âpres ses calculs, ce dernier devrait logiquement apparaître de façon imminente, à bord du Loup Solitaire, alourdit d’un fameux butin. Quatre jours. Voilà quatre jours que la jeune femme à la chevelure cendrée n’avait pas eu de nouvelles du sablonneux. Quatre jours, c’était également le délais estimé par Anton Finzz entre le début du braquage du casino « Le Crocoalia » et l’arrivée d’Azerios à l’embouchure du canal. Autant dire que les opérations ne tarderaient pas à être déclenchées. Profitant du récent passage des troupes de l’ex Corsaire Glutonny et du chaos qui en avait résulté, la jeune femme avait donné les directives et une partie de l’équipage s’était mêlé à la population de Nanohana avec pour objectif de semer le chaos à l’instant propice. L’autre partie se trouvant avec elle au large, non loin des quais de Nanohana, prêts à faire parler les canons. Plus tôt dans la journée, passage en revue des défenses côtières, quelques batteries de canons postés sur différents bâtiments, des cibles prioritaires lorsque l’assaut débuterait. Également quelques navires de patrouille, faiblement armés, rien que les Ailerons Perfides ne puissent saboter, profitant de l’obscurité latente les hommes poissons étaient d’ailleurs déjà à la manœuvre, prêts à intervenir au signal. Tout le monde semblait en position, même L’Iron Fleet, qui devrait débarquer en masse par voie terrestre dès lors que les premiers coups de canons seraient tirés. L’objectif ? S’en mettre plein les poches bien sûr, mais surtout couvrir l’embouchure du canal et la fuite du Capitaine des Sandstorm pirates.

Perchée à la proue de L’Indompté, Djaymily patientait, immobile, concentrée, la main sur sa petite montre à gousset, l’œil attentif à la petite aiguille qui ne cessait de tourner. Même si l’attaque se voulait soudaine et que l’effet de surprise semblait garanti, ils ne pourraient pas tenir le siège de la ville bien longtemps, le timing demeurait donc plus qu’important. Rompant le silence pesant, Elio arriva alors.


Tout le monde est prêt Djay’.. plus que prêt même… annonça le jeune navigateur.

Bien. Pas le droit à l’erreur aujourd’hui, vraiment pas le droit à l’erreur. Les Mad Guys sont en place ?

On a répété encore et encore… Ils sauront quoi faire.

Parfait. Hé bien allons-y ! répondit Djaymily en rangeant sa montre à gousset.


La jeune femme aux cheveux cendrés tourna les talons et traversa le pont jusqu’à la barre en silence. Scrutant les alentours, tout semblait effectivement en ordre. Le Noirsillage, L’Impardonable, L’Etincelle et Le Démolisseur, pavillon noir dissimulé, se trouvaient parmi d’autres navires marchands dans la baie. Dégainant sa montre à gousset, elle jeta un nouveau regard à l’heure avant de pester. L’Iron Fleet aurait déjà dû lancer les festivités, empoignant la longue vue elle la dirigea en direction des navires d’Izumi qui semblaient inertes. C’est alors que les premiers coups de canons furent tirés, les échos retentissant à quelques encablures de L’Indompté. Repliant la longue vue, Djaymily se tourna alors vers les hommes présents sur le pont.


Mesdames ! Messieurs ! Hissez nos couleurs et préparez vous à faire parler les canons !!


Et tout le monde s’activa, le pavillon noir flotta bien vite au dessus des navires, les écoutilles s’ouvrirent à la volée, laissant apparaître les canons. Et avant même que Djaymily n’ait le temps de donner ses directives, certains navires avoisinants prirent feu : les Ailerons perfides venaient d’entrer en scène. Les bateaux Sandstorm Pirates déchaînèrent les enfers sans attendre, faisant feu à volonté sur le port de Nanohana, visant en priorité les bâtiments où se trouvaient l’armement de défense du port. En quelques instants, la baie s’embrasera et les quais de la ville se mirent à trembler sous les explosions.

Prenant le commandement de troupes destinées à débarquer pour se joindre à la fête, Djaymily, accompagnée de Nox, grimpa à bord d’une chaloupe et les hommes se mirent à ramer sans perdre une seule seconde, couverts par le feu nourrit de L’Indompté et du reste de la flotte. Les défenses du port se mirent à riposter, tirant à leur tour, emportant l’une des chaloupes avec fracas. Mais malheureusement, ils ne semblaient pas faire le poids face à la coalition des Sandstorm pirates et de l’Iron Fleet. Terre ferme atteinte, Djaymily s’empressa de débarquer avec des troupes et se joignit au combat. Les canons changèrent leur orientation afin de viser la ville dans sa globalité mais surtout la cime des bâtiments les plus hauts. La jeune sniper rassembla alors ses hommes.


En avant ! Servez-vous et surtout.. pas de quartier !


Se déversant dans les rues, les Sandstorm pirates se heurtèrent bien aux premières poches de résistance. Si les défenses côtières du Royaume d’Alabasta n’étaient pas très importantes, leur armée elle était titanesque. Dégainant sa carabine, la jeune femme lança les hostilités et la ruelle sombra dans le chaos, l’assaut sur Nanohana était bel et bien lancé. Un peu plus haut en ville, les Mad Guys passèrent à leur tour à l’action, faisant exploser différents points de la ville afin d’accentuer la terreur et de laisser le champ libre aux autres pour le pillage. S’attaquant aux comptoirs commerciaux, bijouteries et autres cibles de valeurs, les Sandstorm pirates s’adonnèrent au pillage le plus primaire, chose promise par leur capitaine, chose due. Et plus les minutes passaient, plus les soldats continuaient d’affluer pour se joindre au combat et Djaymily poursuivait sa progression aux côtés de Kutcham. Submergé par le nombre, ce dernier finit par disparaître du champ de vision de la jeune femme qui fut contrainte de reculer puisque débordée à son tour.

À mesure que l’assaut gagnait en intensité, les soldats continuaient d’affluer en grand nombre. Les tirs de canons pleuvaient, causant de lourds dégâts aux bâtiments. La partie portuaire de la ville était désormais changée en véritable zone de guerre. Djaymily s’était retranchée sur une placette, éliminant chaque soldat qui commettait l’erreur de tenter un passage en force. Munitions de sa carabine bientôt épuisées, la jeune femme se mit à maudire son capitaine avant de reculer d’avantage en direction des quais. C’est alors qu’une explosion souffla un bâtiment, emportant toute la façade et la jeune sniper en même temps. Complètement sonnée, se relevant tant bien que mal et privée de son arme, elle fut rapidement neutralisée par un soldat. Ce dernier écrasa son bras de son pied, leva sa lame pour porter un coup meurtrier à la jeune femme mais il n’en fit rien, retombant soudainement inerte juste à côté d’elle. Djaymily remarqua alors que son agresseur venait fraîchement d’être gratifié d’une balle entre les deux yeux, faisant volte face, c’est à cet instant qu’elle comprit ce qui se passait avec soulagement : Azerios venait d’arriver.


T’as faillit te faire attendre… soupira la jeune femme en ramassant sa carabine.

Tu plaisantes j’espère… On est pile dans les temps. rétorqua le sablonneux, son corps granuleux se rematerialisant aux côtés de son quartier maître.

Rainbase ? Ça à donné quoi ?

Aussi bordélique qu’ici je dirais… Mais on a réussi. précisa Azerios avec un sourire.


Leur escapade sur Rainbase avait bien entendu mal tourné, mais ils étaient parvenus à s’échapper avec le magot avant de redescendre le canal comme prévu. Épaule gauche en charpie et fatigué d’avoir livré bataille deux jours plus tôt et peu dormi, le sablonneux dégaina Griffon et la pointa vers les rues de Nanohana.


Le Loup Solitaire est en passe de prendre le large, Reyshu veille sur Finzz. Allons prendre ce qu’on peut avant de sonner la retraite.

Entendu.


Tous deux s’élancèrent dans une ville à feu et à sang. Première étape de leur pillage derrière eux, ils n’auraient certainement que peu de temps avant que les forces du Royaume ne les submergent, le capitaine des Sandstorm Pirates ne se dégonfla pas pour autant lorsqu’il tomba nez à nez avec un régiment de soldats et malgré ses blessures, il se lança dans la mêlée prêt pour un deuxième round.
    Le soleil avait à peine pointé le bout de son nez, que c’était déjà l’effervescence sur le pont principal ! La nouvelle s’était propagée à toute vitesse, chacun voulant voir de ses propres yeux le fameux joyau du désert. J’avais eu l’occasion depuis notre départ d’entendre plusieurs histoires au sujet de ce royaume et notamment sa superficie. Mais je ne m’attendais certainement pas à un si grand pays. Les côtes s’étendaient de part et d’autre à perte de vue.

    « Ce n’est pas une île avec cette taille putain, je vais me perdre pour toujours dans ce bordel... »

    Mon regard fut soudainement attiré par un attroupement qui se formait juste en dessous de notre point d’observation, il ne me fallut pas bien longtemps pour comprendre qu’il s’agissait de ce trou de bal d’Hannibal et sa bande de bras cassés. Le mec avait mauvaise mine, mais rien d’étonnant, il n’était quasiment pas sortie de son trou depuis notre départ. Son regard croisa par inadvertance ou non le mien, je fus pris d’une soudaine pulsion meurtrière. Je serrer la rambarde de toutes mes forces, je sentais l’acier se tordre sous mes doigts. Pendant plusieurs secondes ne regards restèrent fixer vers l’un et l’autre, puis il esquissa un petit sourire avant de détourner le regard.

    « Je vais me le faire ! Je vais me le faire ! »

    Trembol à mes côtés avait déjà positionné sa main sur son katana paré à toutes éventualités. Je ne sais pas ce qu’il me retenait de ne pas me jeter dans le vide pour aller rejoindre le Rouge afin de lui arracher les yeux. 

    Soudainement je ressentis comme le reste des passagers une secousse, nous venions de prendre de la vitesse alors que le port était à présent parfaitement visible devant nous. Un nombre incalculable de navires de toutes tailles étaient amarrés le long des quais.

    « A quoi il joue ?! »

    « Je ne sais pas… Mais cela ne m’inspire rien de bon, pourquoi accélère-t-il soudainement ? »

    Ce changement de vitesse intrigua tout le monde à bord, au début une rumeur circula comme quoi la Marine nous avait pris en chasse, mais au final cela s’était avéré totalement faux.

    Le navire du Commandant de Ravrak a filé donc toute voile dehors nous amenant avec lui droit sur le port, mais dans quel but ? A cette vitesse il ne faudrait pas dix minutes pour toucher terre.. Mais comment comptait-il nous freiner ? À moins ..

    « Les enfoirés ! Ils veulent nous projeter dans le quai … IL FAUT COUPER LES AMARRES !! »

    Je sautais par-dessus la rambarde pour retomber lourdement sur le pont principal à la surprise générale. Je courais droit vers la proue du navire où justement Hannibal et ses hommes se dirigeaient. Mais mon intention n’était absolument pas d’en découdre avec lui, pourtant ma course effrénée sonna l’alerte dans ses rangs. Voyant l’Amiral Jack du haut de ses trois mètres courant vers eux tout en beuglant, ils se mirent en ordre de bataille prête à me recevoir.

    « BANDE DE CONS ! ON VA TOUS Y PASSER ! DÉGAGEZ DE MON CHEMIN LES CAFARDS  ! »

    J’empoignais sans ménagement les pauvres bougres qui me bloquèrent pour les envoyer valser hors de mon chemin sans la moindre considération. Je n’avais ni le temps et encore moins l’envie de leur expliquer le pourquoi du comment je déboulais ainsi vers eux. Mais cette action fut prise comme une véritable déclaration de guerre à bord ! 

    En l’espace d’un instant, le pont principal venait de se transformer en véritable champ de bataille où s’affrontait d’un côté les hommes d’Hannibal le Rouge et de l’autre les hommes de l’Amiral Jack. 

    Complètement happé par ma soif de violence, enfin je pouvais fracasser leurs sales gueules, j’en mourrais d’envie depuis notre première rencontre. Rien ni personne n’allait pouvoir me gâcher ce plaisir à présent. Malheureusement, je venais aussi de perdre totalement de vue mon objectif premier, à savoir nous sauver les miches d’une mort certaine...

    Mais dans la vie il y a des priorités, et la castagne en faisant partie, à tel point que je la plaçais même devant les femmes, c’est dire.

    Pour le plus grand regret de mes nouveaux compagnons d’infortune, je n’étais pas physionomiste pour un sou, et totalement galvaniser par cette aura de violence qui m’étais à présent coutumière, j’ai peut être fait par mégarde deux ou trois victimes dans mon propre camp, mais qu’importe ! C’était un véritable régale, de pouvoir exploser des os à tour de bras, rien de tel pour revigorer son homme. Toutefois, aussi jouissif que cela puisse paraitre, ce menu fretin n’était pas à la hauteur de mes attentes. Non pour étancher ma soif de violence, j’avais besoin d’attaquer maintenant le plat de résistance. Lâchant le pauvre bougre avec le crâne fendu en deux que je tenais dans mes mains, je hurlais à l’attention de mon seul adversaire : 

    « HANNIBAL ! RAMÈNES-TOI SAC A FOUTRE ! »

    Dans la cohue ambiante, il m’était quasiment impossible de pouvoir l’identifier. J’espère donc qu’il possède assez de baloches dans son slip pour répondre à mon appel, lui la terreur de South Blue, il n’allait surement pas s’aplatir devant un pirate primé seulement 15 millions tout de même ! Mais rien, les minutes défilèrent et ma frustration ne faisait qu’augmenter. Pourquoi refusait-il mon appel ? ! Avait-il peur ? Aucune idée ! Je me mettais donc en tête d’aller le chercher en écartant sans ménagement les combattants face à moi qu’ils soient dans mon camp ou non. Cela n’avait pas la moindre importance, je ne voulais qu’une chose, c’était la tête d’Hannibal. Finalement je tombais sur sa tête de con, il était en train de se carapater en direction des entrailles du vaisseau.

    « ESPÈCE DE GROS LÂCHE !! VIENS VOIR L’AMIRAL JACK !!!! »

    Je me lançais à sa poursuite comme un buffle, bousculant tout sur mon passage pour finalement enfin lui mettre le grappin dessus ! Débuta alors une lutte acharnée entre lui et moi au sol, c’était un client le gaillard !  Je ne m’étais pas trompé à ce sujet et tant mieux, le combat s’annonçait épique entre nous deux.

    Mais autour de nous les hommes s’arrêtèrent brusquement de se battre, ils venaient de réaliser la véritable intention du commandant de Ravrak L’immortel… Nous utiliser comme navire-bélier pour une raison totalement inconnue. Les amarres venaient d’être coupées sans crier gare et le vaisseau de L’Ange noire a effectué une manœuvre de dernière minute pour changer subitement de cap.

    « JACK !! » 

    Je levais à mon tour la tête pour voir notre remorqueur perpendiculaire à nous se faire la malle.

    « MERDE ! J’AVAIS TOTALEMENT OUBLIÉ !! »

    Je me dégageais de mon adversaire pour me remettre debout, mais il était trop tard à présent. Notre cuirassé filé tout droit dans les bateaux amarrés au port. Il n’était plus question de se battre entre deux groupes de pirates à présent, mais de sauver sa peau coute que coute ! Certains sautèrent directement à l’eau tandis que d’autres se précipiter à l’intérieur du navire. Profitant de cette confusion, Hannibal se fit la malle sans demander son reste.

    Suivant Trembol et les derniers fidèles, je me précipitais à mon tour à l’intérieur de la cabine de commandement où se trouvait Timothée qui s’agrippait de toutes ses forces à une barre métallique.

    Notre vaisseau percuta plusieurs bateaux à quais sans que cela le fasse ralentir pour autant. L’énorme embarcation d’acier ne fit qu’une bouchée des autres navires composée en grande majorité de bois. Le rapport de force était totalement inégal… Je m’attendais à un choc plus rude que ça au final la chose la plus notable était le bruit impressionnant que produisait la destruction des navires les uns après les autres.

    Parfaitement conscient que nous n’étions que de pauvres spectateurs, je me cramponnais de toutes mes forces à la barre principale convaincues que le pire était encore à venir. Car, non content d’avoir coulé plusieurs embarcations, notre cuirassé avait décidé de continuer sa lente, mais inarrêtable course dans le quai à présent. 
    Cette fois-ci, le choc fût réellement rude pour ses occupants, envoyant tout ce petit monde valser en arrière.  Le bruit était tellement assourdissant que je ne comprenais même plus ce que me disaient les gens présents à mes côtés. Bien que ralenti je sentais toujours cette sensation de mouvement, jamais je n’avais autant hais un rafiot de ma vie.

    « IL EST ENCORE EN MOUVEMENT LE CON  !! »

    Chiotte, il comptait traverser l’île de part en part ce couillon ou quoi ?! Devant nous la proue commença à se redresser petit à petit, il était à présent en train de sortir de l’eau avec la plus grande des difficultés. Finalement sa course s’arrêta quelques mètres plus loin dans la façade d’un bâtiment situé juste en face du port. Je suppose que ses occupants n’avaient pas vraiment envisagé cette situation en s’installant là-dedans.

    « C’est bon ?! »

    « Il semblerait que oui ... »

    « Ah, c’est bizarre j’ai l’impression qu’on penche d’un côté ?! »

    Un gémissement métallique retentit alors que nous pensions cette aventure enfin terminée, le bâtiment de guerre avait finalement décidé d’arrêter son périple ici .. Mais ce n’était pas pour autant la fin du voyage pour nous. Non seulement l’immeuble face menaçait de s’écrouler à tout moment, mais pour ne rien arranger, l’épave se maintenait à présent en équilibre. 

    Dans un mouvement aussi lent qu’inévitablement, l’épave se laisser tomber sur tribord. Du fait de la lenteur de l’opération, cela donnait l’impression de vivre les éventements aux ralentis. Puis, dans un dernier râle, tout s’arrêta.

    « Je crois qu’il ne bouge plus maintenant amiral! »

    « Attends, ne te réjouis pas trop vite... »

    De longues minutes passèrent à attendre le moindre signe de vie, mais finalement rien. La bête était finalement bel et bien morte !

    Pas mécontent d’être encore en vie, je me redressais pour voir l'entendue des dégâts en m'aidant d'un immense levier métallique positionné juste devant moi. La tige en métal recula brutalement sous l'effet de mon poids, pour finalement céder sous la pression. Un bruit d'engrenage se fit entendre au-dessus de notre tête, comme si une poulie s'était mise soudainement à tourner. Nous levions tous les yeux vers le plafond en essayant de suivre le mouvement à la trace.

    * Clic clic clac clac *

    Qu'est-ce que pouvait bien être ce raffut au-dessus de nous ? On aurait dit que les engrenages étaient tout d'un coup bloqués...

    * Clac clac CRAC * 

    Quelque chose de lourd se décrocha au-dessus de nous, pour venir s'écraser juste devant notre poste de pilotage sur l'un des principaux canons.

    « [size=36]BOOOOM[/size] » !

    « AH ! C’EST QUOI CA ?! ON NOUS ATTAQUE ?! »

    « MAIS NON ABRUTI ! C’EST TA CONNERIE ! TU VIENS DE RÉDUIRE EN MIETTES L’IMMEUBLE DEVANT NOUS !!

    Le canon qui venait de recevoir la charge fit feu sans qu'on lui demande quoi que ce soit.. Un énorme nuage de fumée et de poussière s’éleva devant la proue, l’immeuble déjà mal en point venait de recevoir son coup de grâce… Le nuage se dirigea tout droit sur nous, les vitres de notre embarcation étaient réduites en miettes depuis sa rencontre avec l’Ange Noir. Nous étions bons pour un voyage dans l'obscurité la plus totale.

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    Une Belle Poignée de Berrys


    Présent
    ✘ Feat. Aze & Jack




    Plus tôt dans la journée


    Une longue et éreintante traversée, descendant ce fleuve en nous heurtant à chaque obstacle Alabastien en y répondant par nos forces maudites. Nous avions semés le chaos, à mon grand plaisir, à Rainbase et sur notre route jusqu’ici, retournant Alabasta à la mode Sandstorms. L’environnement était idéal pour le capitaine, et pour le nom de l’équipage qui prenait tout son sens. Le sable avait volé de tous côtés, tant sous l’influence du logia que sous la versatilité de mon paramécia.

    Et à présent, nous arrivions à l’embouchure du fleuve après plusieurs jours de navigation. Les forces navales d’Alabasta s’étaient massées pour nous accueillir, des dizaines de petits navires rapides se profilant à l’horizon. Toutefois, ces bateaux étaient faiblement armés et ce que j’avais prévu pour les accueillir devrait suffire.

    « Maintenant. » déclarais-je simplement dans mon escargophone, les yeux rivés sur la dizaine de navires petits mais rapides qui formaient un barrage pour stopper notre fuite à l’embouchure du fleuve.

    Seul le Loup Solitaire était armé de canons, contrairement à Borat à ses côtés qui était dépourvu de tout armement, hormis pour les inventions loufoques des tontattas. Cependant, en ce jour il n’y avait que moi à bord du pachyderme géant, le reste des troupes ainsi que ‘Liquor’ Jack s’étant massé sur les ponts du navire d’Azerios. Plus tôt dans la journée nous nous étions mis d’accord sur la stratégie à aborder, le capitaine dirigerait son navire jusqu’à Nanohana pour prêter main forte au plus gros de nos troupes ainsi que nos alliés de circonstance, et moi je m’occuperais de tenir les forces navales en respect à l’aide de L’Amadeus. Ce navire de quatre-vingt dix mètres de long que j’avais récupéré à la suite de nos aventures à Water Seven, ou à la fuite plutôt. Un fleuron naval, fierté du dock deux de la cité des charpentiers, et j’allais enfin pouvoir le tester en condition de bataille navale.

    L’œil vissé à ma longue-vue, perché sur le balcon de mon navire, j’observais méticuleusement les forces ennemies, devinant d’autres navires derrière la première ligne. Les forces navales d’Alabasta s’étaient préparées à notre arrivée mais, sans les ordres de leur commandant que le capitaine avait sérieusement dérouillé à Rainbase, ils ne seraient pas aussi bien organisés qu’à leur habitude. À leur bord, les soldats s’activaient en préparant des protections légères pour parer une partie des dégâts que pourraient provoquer des boulets, ils faisaient rouler des canons sur leur pont supérieur, ouvrant leurs quelques sabords pour faire apparaître les bouches de leurs armes à feu.

    « Eh Ren ! Tout est prêt de ton côté ? » fit la voix du sablonneux depuis le  pont de son navire, penché sur le bastingage.

    « Pas de soucis, ça devrait plus tarder. » répondis-je en lui adressant mon plus beau sourire carnassier. « Préparez vous à passer en force, je m’occupe de leurs petits rafiots. » agrippant la balustrade, je passais par-dessus pour atterrir sur le dos moelleux de Borat. « Sur ce, il est temps de passer aux choses sérieuses, on se rejoint sur Nanohana cap’tain ! »

    Je m’avançais alors sur le dos de l’animal géant, me plaçant entre ses deux yeux. Un doigt tendu vers la ligne de bateau-barrage, l’ordre était donné au cochon qui sortit ses grandes oreilles de l’eau avant de s’y enfoncer de nouveau en ramant à grandes brasses. Le changement de vitesse fut soudain et drastique, dépassant le Loup Solitaire pour nous placer devant et ainsi le couvrir en cas de tir. Borat accéléra, m’obligeant à mettre un genou dans ses poils et à m’agripper fermement dedans.

    Face à nous à quelques centaines de mètres, les soldats à bord de leurs navires réagirent aussitôt, chargeant les canons et s’apprêtant à faire feu de tout bois. Ils avaient sûrement été mis au courant de mes capacités, et pourtant ils continuaient d’avoir recours à ces armes contre moi. Et ce furent les détonations, déchirantes explosions qui crachèrent des dizaines de boulets dans notre direction de concert. Ma main gantée d’une aura violette déjà prête à agir, j’enclenchais mon fameux bouclier gravitationnel, se dessinant dans l’air de multiples cercles concentriques délimitant une large et longue zone qui entreprit de renvoyer tous les projectiles qui étaient envoyés à notre encontre. Et, alors que les premiers boulets étaient renvoyés à l’envoyeur, de nouvelles détonations suivirent. Cachés derrière la ligne de navire, sur chaque rive du fleuve à l’endroit le plus étroit, s’alignaient des dizaines de canons plus longs orientés vers le haut afin de nous bombarder dans un angle de cloche. Les projectiles s’élevèrent haut dans le ciel, parvenant à passer au-dessus de mon couloir de gravité maudite pour retomber dans notre direction. Je ne pouvais pas annuler la première zone pour en créer une nouvelle car les petits navires vers lesquels nous nous rapprochions continuaient de tirer, alternant en deux salves pour laisser le temps aux premiers de recharger.

    « Borat ! Vire de bord ! »

    ~Gruiik !~ grogna-t-il en enfonçant complètement l’une de ses oreilles dans l’eau en se penchant de côté, brassant puissamment les flots de son autre rame-oreille ce qui eut pour effet de nous faire brusquement tourner, évitant une dizaine de boulets qui crachèrent des geysers au contact de l’eau.

    Poings et pieds renforcés au haki, je m’employais à renvoyer tout boulet malencontreux qui risquait de blesser mon ami pachyderme. Toutefois, comme je ne pouvais pas couvrir toute sa longueur comme largeur, l’animal subit quelques chocs qui le firent glapir. Deux boulets s’écrasèrent sur le toit biscornu de la taverne, le traversant en partant se perdre dans les pièces de la maison. Le tir en cloche avait eut l’avantage de me prendre par surprise mais les projectiles perdaient en vitesse de pénétration de cette façon et ne faisaient que peu de dégâts. Cependant, alternant d’une rive à l’autre la pluie de boulets semblait ne pas discontinuer. En créant une nouvelle zone de gravité légèrement en biais, je parvins à renvoyer un plus grand nombre de boulets, ceux-ci repartant avec le même effet de cloche. Les projectiles s’écrasaient sur les rafiots, déchirant les voiles et les mâts, perçant le pont et la coque, faisant voler les soldats assez malheureux pour s’être trouvés sur le passage.

    Plus que deux cent mètres nous séparaient à présent du barrage, mais Borat devait ralentir sa course pour éviter les boulets qui tombaient de tous côtés, zigzaguant avec habileté d’un côté puis de l’autre en grognant de rage. Lui aussi souhaitait se battre comme tous les Sandstorms dans cette affaire, il n’était pas qu’un simple moyen de transport, mais un véritable guerrier.

    « Feu » fit brièvement une voix depuis l’escargophone resté décroché dans ma poche, la voix du Minks déclarant l’ouverture des hostilités.

    De nouvelles détonations retentirent, plus lointaines, de derrière la ligne de barrage naval. Et soudain, une volée de canon vint les percuter, déchirant le bois des ponts et coques qui se retrouvaient éventrés dès la première salve. De nouvelles détonations plus lourdes suivirent, moins nombreuses, mais tirées de tourelles plus précises et orientables. Cinq boulets volèrent haut dans le ciel avant de s’écraser sur une des rives où se trouvaient les longs canons de mortier. Et ce furent les explosions, tonitruantes et englobant les pièces d’artillerie de boules de feu qui mirent le feu au poudre. À partir de là, les explosions s’enchaînèrent, d’un canon à l’autre alors que les soldats avaient eus la mauvaise idée de les placer trop proches les uns des autres. Certains avaient survécus, mais les soldats se retrouvaient dans le chaos le plus total, les désorganisant suffisamment pour les mettre hors d’état de nous nuire, il ne restait que leurs camarades sur l’autre rive. Mais, alors qu’ils tiraient une dernière salve à notre encontre, ce fut la dernière pour eux alors qu’ils subissaient le même sort que sur la rive opposée.

    Il en était de même pour le barrage à présent troué, trois navires coulant rapidement en leur centre alors que la dizaine d’autre qui formaient la première ligne tentaient de se réorienter pour faire face au nouvel arrivant.

    « Juste à temps mon con. » ricanais-je dans l’outil de communication que j’avais sortis de ma poche.

    L’Amadeus était passé à l’action, grâce à ses quarante deux canons sur chaque bord, ses cinq tourelles orientables et son grand canon de proue surnommé le ‘Kitty Cannon’. Une puissance de feu incontestable face aux frêles esquifs des soldats du désert, minuscules en comparaison de la grandiose grandeur de ce qui se faisait de mieux à Water Seven. Placé en biais derrière les deux lignes de navires qui formaient le barrage du fleuve, le grand trois-ponts pouvait ainsi couvrir ses deux bords où les trois cent membres d’équipage s’affairaient pour faire fonctionner chaque canon que possédait le bâtiment.

    En plus de ses nombreuses pièces d’artillerie, les munitions diverses et variées formaient un autre point fort de la puissance de frappe du navire. Ainsi, les bombes volaient de ci de là en explosant peu après l’impact, suivis de boulets et demi-boulets chaînés ou barrés qui arrachaient mâts et voiles, ainsi que les boîtes à mitraille utilisées sur les ponts inférieurs lorsque les Alabastiens, plus prompts à l’abordage pour faire face à un tel titan, s’approchaient un peu trop. Sans oublier les shrapnels qui survolaient les ponts avant d’exploser en crachant de multiples projectiles en tous genres qui décimaient les troupes. Un spectacle bien distrayant qui nous ouvrait la voie pour sortir du fleuve. Un côté était encore occupé de cinq petits navires qui avaient survécus au chaos ambiant jusque là. Deux d’entre eux se dirigèrent vers moi et Borat tandis que les trois autres viraient de bord pour filer sur L’Amadeus.

    C’était le moment parfait pour entrer dans la danse et, sans tous ces canons, Borat retrouvait sa vitesse maximale, fendant les flots en rugissant. Avancé sur son groin, fermement sur mes appuis, je tendis une main en direction du premier navire. Il ne devait pas faire plus de vingt mètres de long, effilé pour une prise au vent maximale avec une trentaine de soldats pour seul équipage. Ganté d’une aura violette, je créais une zone de gravité ascendante qui se referma autour du navire le plus proche. Il se mit à grimper jusqu’à ce que sa coque quitte les flots, continuant d’avancer en lévitant de plus en plus haut. Il perdit en vitesse et le second navire qui le suivait passa en-dessous au moment où j’interrompis mes pouvoirs, le laissant retomber. Les deux navires entrèrent violemment en contact, les mâts éclatants sur leurs ponts, et le bois se brisant comme des brindilles. Les soldats sautaient à l’eau en criant, des flammes apparaissant avant qu’un baril de poudre ne prenne feu et explose en emportant une partie des deux navires qui coulaient. Pour en rajouter une couche, Borat n’arrêta pas sa course et bondit hors de l’eau pour s’écraser sur les débris qui n’avaient pas encore sombré, les poussant sous l’eau pour mettre fin à l’agonie des bateaux mourants.

    « Wouuhouu t’es en forme mon cochon ! » m’exclamais-je, surpris par l’entrain du pachyderme.

    ~Gruiiik!~

    À notre droite, trois autres navires fusaient dans notre direction, entamant un changement de bord pour nous accueillir perpendiculairement à notre approche. Ils tirèrent une volée en chœur, s’opposant de nouveau à ma gravité qui leur renvoya leurs jouets, déchirant tout le flanc de l’un d’eux. Les deux survivants se séparèrent, passant chacun d’un côté pour nous prendre en tenaille. Ils rechargèrent leurs canons et s’apprêtèrent à tirer alors que ma main brillait de nouveau. Je ne pouvais pas couvrir deux côtés en même temps, mais il suffisait que je dégage Borat qui accélérait déjà droit devant aussi vite qu’il le pouvait en comprenant où je voulais en venir. Un grand anneau violet se forma juste devant lui et, dès qu’il y passa la truffe il fut propulsé en avant par la puissante gravité qui le dégagea de la tenaille menaçante des deux navires ennemis. Les détonations suivirent, deux boulets s’écrasant sur une patte de l’animal qui rugit de douleur, sa peau était épaisse mais il n’avait aucune autre protection. Le reste des projectiles passa derrière lui en se croisant et s’écrasèrent sur le navire opposé. Ainsi, ils provoquèrent leur propre chute et leurs bateaux sombrèrent rapidement.

    Enfin, nous atteignions l’embouchure du fleuve, gagnant ce passage en entonnoir, s’agrandissant à mesure que nous avancions en direction de L’Amadeus. En l’espace de quelques minutes, la sortie du canal d’où débouchaient plusieurs autres bras de rivière, s’était transformée en véritable bataille navale, des épaves de tous côtés entouraient le grand navire rouge, bleu et doré, arborant fièrement une tête de chat en figure de proue, la bouche d’un imposant canon dépassant d’entre ses dents. Un des vaisseaux rapides Alabastien tenta de nous approcher mais, à portée du massif bâtiment, il fut simplement fauché d’une volée de canons, l’éventrant sans aucune pitié.

    Borat se plaça contre la coque du majestueux navire, se cachant du feu des canons qui tiraient de l’autre côté. Lui flattant l’encolure, je rentrais dans ma taverne, constatant les quelques dégâts provoqués par les boulets qui l’avaient percuté plus tôt. Rien que les charpentiers ne sauraient pas réparer, mais j’avais bien fais de faire monter ‘Liquor’ Jack sur le Loup Solitaire, un boulet étant tombé droit dans sa petite chambre derrière le bar. Je remontais l’escalier jusqu’au second étag où je gagnais le balcon. De là, j’escaladais le toit avant de bondir en direction du navire où une échelle de corde était lancée. Je remontais jusqu’au pont où l’équipage s’affairait de tous côtés pour bombarder les forces adverses sans discontinuer.

    Et, de l’autre côté, le spectacle était grandiose. Des dizaines de navires à l’état d’épaves ou suffisamment détruits pour ne plus pouvoir naviguer. Les planches jonchaient la mer, enflammées pour certaines qui avaient subies les bombes ou les boulets chauffés au four. L’Amadeus avait subit de menus dégâts, rien d’irréparable ou de réellement handicapant heureusement. À distance, les petits navires des forces navales d’Alabasta étaient peu efficaces et n’avaient pas une portée suffisante pour représenter une réelle menace face aux trois ponts armés de mon majestueux quatre mats.

    M’avançant sur le pont, je me dirigeais vers l’arrière du navire en saluant les hommes qui s’affairaient de tous côtés. Mais, contrairement à eux, j’avançais dans le calme, les mains dans les poches à siffloter en observant la bataille. Finalement, je rejoignis mes lieutenants, Roy, Norbert et Eve qui étaient accoudés au bastingage à surveiller les environs.

    « Bien joué les potes. » les félicitais-je en m’approchant dans leur dos. « C’est pas passé loin que je me fasse écraser la tronche sous une pluie de métal, vous savez vous faire désirer. » ricanais-je, fier et reconnaissant envers mon équipage et ces trois là en particulier.

    « On se doutait qu’il en faudrait plus pour te faire caner. » railla la femme des bois, un léger sourire pincé aux lèvres alors qu’elle posait son regard émeraude sur moi.

    « Héhéhé ce serait mal connaître notre capitaine, mais rien n’aurait été possible sans ce magnifique navire, aussi beau que destructeur. » déclara Norbert, réajustant son chapeau marron à bords longs avant de sauter au bas de la balustrade pour se diriger vers moi, m’escalader en quelques bonds successifs et grimper sur mon épaule. « T’as une sale gueule patron. »

    « M’en parle pas, ça fait quatre jours que je dors seulement quand j’ai le temps, autant dire pas souvent. » me plaignis-je en esquissant un demi-sourire.

    « Je pensais pas qu’on pouvait être aussi blanc. » blagua Roy, le minks canin également pourvu d’une casquette, il pointa un pouce derrière-lui. « Ça fait plaisir de te revoir, mais on se sort comment de tout ce bordel ? »

    Derrière lui, un véritable chaos naval, où les épaves jonchaient les eaux, les soldats tombés par-dessus bord nageant frénétiquement pour regagner les côtes. Les canons continuaient de tirer à intervalles, un pont après l’autre à cracher leurs munitions diverses et variées. Et pourtant, un peu plus loin, sur toute la largeur de l’entonnoir que formaient les côtes, des dizaines de navires se profilaient, identiques à ceux que nous avions affrontés jusque là.

    « On fonce dans le tas et on ouvre la voie ! » m’exclamais-je tout sourire, carnassier.

    « J’aime pas du tout ce sourire. » remarqua-t-elle, les deux autres confirmant en hochant la tête, penauds.

    Sur ces mots, Roy nous salua en tirant sur la visière de sa casquette et descendit les marches l’escalier derrière lui pour gagner le pont principal. Les ordres furent donnés à l’équipage et la seconde phase du plan pu débuter. Derrière L’Amadeus, le navire sur lequel Azerios et ses hommes se trouvaient arriva enfin. Le plan était simple, le Loup Solitaire devait rejoindre au plus vite Nanohana, sans avoir à se soucier des navires adverses. Là-bas, les troupes des Sandstorms et de l’Iron Fleet avaient déjà commencés leur attaque et pillage de la ville. Il ne manquait plus que nous pour nous joindre à la fête. Enfin, pour ma part, je devais d’abord m’occuper de protéger le Loup Solitaire jusqu’au débarquement puis prêter main-forte aux Ailerons perfides pour repousser les éventuels contrevenants en mer.

    Ainsi, le navire changea cap, parallèle à la côte le long de laquelle passait le bateau sur lequel le capitaine se tenait. L’Amadeus continuait de canarder les petits vaisseaux qui s’approchaient d’un peu trop, un grand nombre restant hors de portée intentionnellement à observer la situation afin d’en venir à la meilleure stratégie. Cinq navires parvinrent à éviter une volée de canons qui eut raison de deux de leurs collègues. Je me trouvais à la proue, assis sur la grosse tête de chat doré, analysant minutieusement les mouvements de nos adversaires. Ils étaient rapides, et ceux qui les manœuvraient n’étaient pas des amateurs, restant dans l’angle mort avant du grand bâtiment, en biais avec l’intention de passer par devant pour éviter les canons de bord. Maintenant que la surprise était passée, ils profitaient de leur avantage, des cibles plus petites et rapides. Ainsi, ils passèrent dans l’angle de la proue alors que je tapais des talons sur les côtés de sa figure, donnant le signal à mes hommes. La tête de chat ouvrit sa bouche en laissant passer celle d’un canon, plus grand que ceux qui se trouvaient sur chaque bord. Le ‘Kitty Cannon’, déjà chargé prêt à faire feu. Et il tira, un large boulet plein chauffé au rouge qui fila à toute vitesse droit vers les navires ennemis. Le boulet chaud traversa un pont supérieur, déchirant les planches en y mettant le feu, terminant sa course contre un second navire où il traversa un sabord pour partir se perdre dans les ponts inférieurs, probablement remplis de barils de poudre. Le métal chauffé fit rapidement son office et mit le feu aux poudres qui détonèrent en explosant le navire, projetant soldats et débris enflammés en tous sens. Le premier vaisseau touché avait sa voile en feu, ralentissant l’embarcation. Les trois autres passèrent alors dans l’angle mort bâbord, virant brutalement pour faire face au Loup Solitaire. La stratégie était ingénieuse, bien que hautement risquée, mais ils avaient visiblement remarqués que je le protégeais et ainsi orienté, je ne pourrais pas me servir des canons bâbord sans toucher mes alliés. Enfin, ils avaient juste oubliés un léger détail : à qui ils avaient affaire.

    « Tire à nouveau Roy. » ordonnais-je calmement au minks chien.

    « Mais Ren, on les touchera jamais orientés comme ça, on vire pas à tribord pour les déchirer avec les canons bâbord ? » proposa-t-il, ne voyant apparemment pas où je voulais en venir.

    « Fais ce que je dis, t’en fais pas ça va toucher. » ricanais-je en tendant une main au-dessus de la proue, me relevant pour avoir un meilleur point de vue sur la scène sous mes yeux.

    L’homme-canidé s’exécuta alors, rechargeant le canon avec un boulet normal, n’ayant pas le temps de le chauffer cette fois-ci. L’objet était si lourd qu’ils durent s’y mettre à deux malgré la force du minks. Je descendis alors mon autre main pour donner le signal, celle brillant s’occupant de créer une zone entre la sortie du canon et la direction des rapides vaisseaux qui s’approchaient dangereusement de celui que je protégeais. Le canon détonna, crachant son boulet qui fut aussitôt happé dans mon couloir maudit, l’envoyant droit vers nos adversaires, avec tant de force et de vitesse que l’objet siffla avant de faire son office. Poussé par ma gravité, il s’écrasa dans le premier navire en traversant son mât, le brisant net, continuant sa course dans le pont supérieur du second, déchirant le navire jusqu’à la coque qui éclata sous l’impact, basculant soudainement le navire alors qu’il se remplissait d’eau. Le troisième n’avait pas été touché, mais seul il ne représentait plus une grande menace et, à une cinquantaine de mètres de son objectif, une première lame de sable surgie de la proue du Loup Solitaire tranchant le mât et la voile en biais, fauchant quelques marins au passage. Puis la seconde vint, achevant l’agonie en déchirant le navire du bastingage à la coque, l’éventrant violemment. Une nouvelle épave qui rencontrerait bientôt les côtes d’Alabasta.

    L’Amadeus passa juste à côté d’un des navires sans mâts, tirant une batterie de boîte à mitraille qui déchira le bois et les corps avec une violence inouïe, c’était comme voir le résultat d’un fusil à pompe de la taille d’un bateau. Le second n’eut pas plus de chance, déserté de tout équipage lorsqu’il le virent approcher droit sur eux, le petit navire ne résista pas et fut écrasé par l’avant du majestueux bâtiment. Toutefois, nous étions suivis de près et cette croisière ne serait pas de tout repos.  


    Quelques heures plus tard


    Le capitaine avait débarqué sur Nanohana, laissant son navire sous la surveillance de Reyshu et ma protection d’en haut de mon majestueux bateau. Au passage, nous ne manquions pas de bombarder une partie de la ville d’où débarquait une partie des renforts. Les tourelles crachaient des boulets explosifs qui faisaient mortellement bondir des groupes de soldats. Cependant, il fallait poursuivre le plan et mettre Anton Finzz à l’abri, au loin de l’agitation côtière de l’île, à bord du Loup Solitaire qui déjà repartait en direction du large.

    Les détonations allaient sans discontinuer, un pont à la fois pour mon quatre mâts, sans oublier tous les moustiques navals qui nous gravitaient autour. Jouer de mes pouvoirs à tour de bras m’avait laissé sur les rotules et j’avais passé les deux dernières heures à me reposer, donnant les ordres en m’en remettant à mon équipage et à ce navire pour nous ouvrir la voie. Mais, à présent, j’avais repris mon souffle et j’étais fin prêt à remettre le couvert. Quelques boulets de canon s’essayèrent à nous atteindre, filant en direction des sabords du milieu tribord avant d’être retournés à l’envoyeur grâce à un champ de gravité. Ce grand bijou naval était bien trop précieux à mes yeux pour risquer sa perte. Les dernières heures l’avaient bien assez abîmées comme ça et je prenais à présent le relai pour le protéger. À la proue, Roy et Eve s’occupaient de manœuvrer l’équipage et les canons tandis que j’empêchais nos poursuivants de nous rattraper avec l’aide de Norbert et ses tontattas. Les petits bonhommes me rassemblaient des munitions pour bombarder les navires Alabastiens à l’ancienne, à la force de mes bras et de mes pouvoirs de maudit.  

    Tout autour, c’était une véritable mer enflammée. Le nombre de navires pirates était impressionnant entre ceux des Sandstorms et de l’Iron Fleet. Il y avait même un grand bâtiment métallique qui s’était écrasé contre le port. La fumée emplissait le ciel de nuages noirs, le chaos régnait en maître et moi je m’éloignais de Nanohana pour ouvrir une route sécurisée au Loup Solitaire. Une fois cela fait, je n’aurais plus qu’à rejoindre le reste de l’équipage pour profiter de la fin des pillages, mais chaque chose en son temps.






    © Fiche par Ethylen sur Libre Graph'


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    Un chaos indescriptible régnait dans les rues de Nanohana, une véritable pluie de boulets de canon s’abattait de tous côtés, défigurant les bâtiments environnants. Les soldats de l'armée royale courraient en tous sens, tentant de contenir la marée de pirates mais en vain. Épaulés par l'Iron Fleet, les Sandstorm Pirates se déchainaient, s'adonnant au pillage le plus primaire qui soit. Si cette attaque visait avant tout à récompenser l'équipage de ces longues semaines de navigation, il s'agissait aussi de prouver au Gouvernement Mondial que le sablonneux serait un allié redoutable. Car si la fin de la Corsair Race était imminente, ce dernier n'avait pas encore l'assurance de la remporter. Azerios arriva d'ailleurs aux côtés de Djaymily sur une grande place en proie aux flammes face à un régiment de soldat qui se rassemblait et préparait une contre attaque. Sans crier gare, les hommes d'Alabasta se mirent à tirer dans sa direction, privée de munitions son quartier maitre se mit à l’abri pendant que lui était changé en passoire. Certains téméraires tentèrent même de s'en prendre directement au capitaine des Sandstorm Pirates, le transperçant de sabres et de piques. Malheureusement pour eux, ce genre d'attaque n'avait aucun impact sur le corps granuleux du maudit. Sourire sadique aux lèvres, il leva les deux mains vers le ciel et commença à créer une grande quantité de sable qu'il fit tournoyer autour de lui. Favorisée par les éléments comme pour Rainbase, la tempête gagna rapidement en intensité, emportant la plupart des soldats, certains parvenant à fuir à toutes jambes, ceux qui ne purent s'échapper en revanche, se virent déshydratés et tombèrent les uns après les autres. Lorsque la bourrasque granuleuse retomba au sol, un silence de mort régnait sur la place, Djaymily sortit prudemment de sa cachette et son capitaine se tourna rapidement vers elle.


    Il en arrivera toujours plus. Il va nous falloir amorcer notre départ, reprends la route des quais, regagner l'Indompté et fais réduire le feu.

    Les hommes doivent ils commencer leur retraite ?

    La priorité est Le Loup Solitaire. Veilles à ce qu'il parviennent à prendre le large et nous serons tous riches à la fin de cette journée.

    Ce sera fait Aze.


    La jeune femme hocha la tête, ramassa un fusil sur le corps desséché d'un soldat et tourna les talons pour reprendre le chemin des quais. Leur objectif sur Nanohana était simple, cet assaut devait couvrir la fuite du butin en embouchure de fleuve, attirer une attention suffisante pour que les quelques navires de patrouilles rappliquent. Malheureusement, les troupes au sol était bien trop nombreuses pour être contenues si longtemps et Azerios le savait pertinemment. Traversant la place en toute hâte, le jeune homme continua à progresser dans les rues, cherchant un bâtiment suffisamment haut qui lui donnerait une vue d'ensemble. Il jeta son dévolu sur une tour colorée, qui ne semblait pas encore avoir subit de dommage lié aux tirs incessants provenant de la baie. Se dématérialisant en une nuée de sable, il s'envola littéralement pour réapparaître sur le toi, s'offrant une vue dégagée sur la baie. Atour de lui, le chaos était grandiose, les flammes avalaient des bâtiments entier ici et là, les tirs de canon continuaient de frapper tout autour de lui, de nombreux navires étaient en feu dans la baie, il se demanda même ce qu'un cuirassé de la marine faisait échoué sur les quais. Dégainant sa longue vue, le jeune homme chercha du regard le Loup Solitaire et finit par le trouver, en train de glisser en direction du grand large. Un détail retint alors son attention à quelques encablures de lui.


    Oh merde... soupira Azerios.


    Un cuirassé de la marine venait de s'ajouter à l'équation, et si les navires de patrouille de l'armée royale d'Alabasta ne constituaient à priori pas de réelle menace, un bâtiment de guerre de cette envergure pourrait bien tout changer. Rangeant sa longue vue, il sortit son escargophone pour tenter de contacter Reyshu sur Le Loup Solitaire mais en vain. Pestant, il redescendit rapidement du bâtiment, il fallait absolument trouver le moyen de dégager le navire de la route du cuirassé, si ce dernier venait à faire feu et si Finzz venait à mourir, alors ils pourraient dire adieu à leur précieux butin. Se hâtant en direction des quais à son tour, il passa devant d’innombrables boutiques à la devanture enfoncée, des bijouteries, des débits de boisson, vendeurs d’étoffes et commerces en tous genre. L'inquiétude commença à le gagner lorsqu'il réalisa que la présence de la marine pourrait bien totalement compromettre cette opération. Un assaut frontal du Royaume d'Alabasta n'était possible qu'avec la perspective d'avoir suffisamment de navires et de puissance de feu pour tenir en respect les navires de patrouille de leur "flotte", ce qui impliquerait qu'en cas de revers trop important sur terre, la possibilité de repartir par la mer en toute sérénité existait. Ajoutez des navires de guerre de la marine et l'opération pourrait prendre une toute autre tournure. Au détour d'une rue, il tomba face à un autre régiment de soldats, qui engagèrent aussitôt le combat, lames sorties, se ruant les uns après les autres sur le pirate. Vaillance ? Désespoir ? Difficile à dire, le sablonneux les écartant à grand renforts de masses granuleuses. Tout ce qui lui importait à présent était de regagner les quais et de capter le signal de Reyshu afin de lui ordonner de faire machine arrière.

    Tranchant à tous va, après un bon quart d'heure de lutte acharnée face aux forces de l'armée royale, Azerios parvint enfin aux quais, tombant devant un imposant cuirassé de la marine qui s'était échoué dans un bâtiment. Son premier réflexe aurait été d'attaquer ses occupants, mais les types qui en sortaient avaient l'air de tout sauf de soldats de la marine. Des prisonniers ? Des alliés de l'Iron Fleet ? Des alliés tout court d'ailleurs ? Certains gaillards marquèrent un temps d'absence en tombant nez à nez avec le capitaine des Sandstorm Pirates, probablement à cause de ses derniers "exploits" dans le cadre de la Corsair Race. Aucune inquiétude à avoir, tout primé que puisse être le moindre de ces vauriens, la seule chose qui importait au sablonneux était de mettre son magot en lieux sur. Les canons de ses navires avaient réduit leur feu, sans doute que Djaymily avait pu atteindre l'Indompté. Un type d'au moins trois mètre sortit du lot, face à lui, beuglant sur ses hommes qui semblaient être là dans l'optique de profiter du chaos pour piller. Sans doute le responsable de ce bordel-ci, il s'arrêta un temps en voyant Azerios, avec de le toiser d'un air dédaigneux. Les deux hommes n'eurent pas le temps de faire connaissance qu'une marche sonore retentit derrière le sablonneux, un gros régiment de soldats s'amassait, sans doute attiré par le spectacle d'un cuirassé de la Marine s'écrasant sur leur port. En tête, deux officier, un homme en armure bouclier et épée en main qui semblait galvaniser le reste du groupe, et une femme en armure qui dégaina deux lames.


    Vous n'irez pas plus loin Sandstorm Pirates. vociféra la jeune femme.

    Et vous êtes.. ?

    Commandant El-Azîm de Nanohana. Rendez-vous sur le champ.

    Commandant Al-Mansûr de Katoréa et j'aurai votre tête.

    Al-Mansûr hein.. ? J'ai croisé un certain Nazîm il y a quelques jours lors d'une visite sur Rainbase.. une connaissance ?


    La jeune femme lança au sablonneux un regard emplit de haine et les deux officiers pointèrent leurs armes en direction des pirates, sonnant le début des réjouissances. Une marée de soldats se rua alors en direction de l'épave du cuirassé, bien décidés à éliminer les pirates. L'occasion pour Azerios de découvrir si lesdits pirates devaient être considérés comme amis ou ennemis. Malheureusement le temps était compté et le jeune capitaine pirate, encore épuisé de son excursion sur Rainbase et de ses récents échanges dans les rues de Nanohana, commençait à espérer que d'autres viennent lui prêter main forte.
      Un énorme nuage de poussière rendait l’air irrespirable, il fallait quitter les lieux au plus vite sous peine de crever étouffé. D’autant plus, que je soupçonnais le navire de vouloir nous embarquer avec lui dans l’autre monde, le bordel était certainement rempli à raz bord de minutions qui n’attendaient qu’une seule chose.. Exploser ! Ce serait plutôt con de mourir maintenant après avoir traversé tout ça..

      J’ouvrais la porte en acier du poste de pilotage d’un grand coup de pied, dehors l’air était à pleine plus respirable et la vision tout aussi obstruée. Nous étions dorénavant recouverts de la tête au pied par cette pluie de particules mélangeant poussière et sable. J’avançais en tête de colonne utilisant ma main comme seul écran face à l’hostilité des éléments ambiants. 
       
      Je croisais ici et là quelques silhouettes qui semblaient surgir d’un autre monde, certainement des ex-taulards en perdition eux aussi. Sur les deux-cents occupants, je me demandais combien avaient survécu à présent ? J’espère seulement qu’Hannibal soit quelque part par là en train d’agoniser la bouche ouverte et les poumons chargés de sable. Ce fumier avait profité de la confusion pour détaler comme un rat, lâche !
       
      L’épais nuage commençait petit à petit à se disperser, laissant apparaitre un paysage totalement chaotique autour de nous. Mais l’heure n’était pas à la contemplation, ce que je prenais depuis le début pour des hallucinations auditives à cause des gémissements du cuirassé, était en réalité le bruit de canons qui faisaient rage ! Improbable que tout ce ramdam soit causé uniquement par notre arrivée sur cette île… Dans quel bordel je m’étais encore fourré...
      Trembol déboula à mes côtés, me faisant de grands signes.

      « Jack ! Ce n’est pas une ville, mais un véritable champ de bataille ! » 

      Il pointait du doigt plusieurs silhouettes de navire placées derrière nous qui pilonnaient la ville sans interruption. Au départ je ne voyais absolument rien à cause du manque de visibilité, mais à un rythme saccadé, j’observais des gerbes de feux surgirent de cette mélasse. Combien étaient-ils et surtout que visaient-ils ?

      « Sans trop vouloir m’avancer, je pense que cette histoire pue sacrément du cul ! Va falloir qu’on se casse rapidement d’ici. »
       
      « En voilà une excellente idée, mais je crois que notre embarcation à décidé de couler toute la concurrence… »

       
      L’air encore bien chargé de poussière, ils nous étaient encore impossibles de pouvoir distingué qui était ces mystérieux agresseurs. Quoiqu’il en soit, pour le moment du moins, ils nous avaient épargnés. Je n’avais pas le temps ni l’envie d’essayer comprendre le pourquoi du comment, je ne voulais alors qu’une seule chose pouvoir enfin fouler le plancher des vaches. J’en avais plein de dos de la mer et toutes ces conneries, je voulais pouvoir poser mon arrière-train dans une taverne et boire jusqu’à en crever. Accompagné par un petit groupe d’une trentaine de survivants, je me dirigeais donc vers la proue du navire qui semblait être le seul chemin pour sortir d’ici.
      Mais une fois arrivées à destination, nous nous sommes retrouvées, face à un immense monticule de gravats, c’était tout ce qu’il restait de l’immeuble qui avait reçu un boulet en pleine poire. Sauter depuis le pont principal revenait à un aller simple vers les enfers au vu de la hauteur, et la coque du navire n’offrait pas la moindre prise. Comment les autres avaient-ils fait pour s’en sortir ?

       
      Heureusement, j’avais avec moi des mecs ayant un peu plus de jugeote, un éclaireur était revenu nous expliquer que les décombres du bâtiment formaient une sorte de rampe qui permettait de descendre jusqu’aux quais sans trop de difficultés apparentes.

       
      Alors que les premiers commençaient la descente avec plus ou moins de prudence, je jetais un coup d’œil aux environs grâce à ce point en hauteur. Je découvrais une ville qui n’était plus qu’un amas de flammes et de fumée. Mes rêves de rhum et de femmes commencèrent à être sérieusement remis en question..

      « Dans quel bourbier nous a envoyés cette pourriture de Francesco ? »
       
      Je descendais à mon tour la colline en me laissant glisser dans un premier temps, avant de me faire rapidement surprendre par la vitesse, je ne tardai pas à me prendre les pieds dans un débris métallique, plongeant la tête la première dans le vide.
      « BOR »
      ...
      « DEL »
      ...
      « DE »
      ...
      « MERDE ! »
      ...
      J’étais en train d’enchainer les roulé-boulé hurlant de fureur et de rage sur ma maladresse.

       
      Essayant tant bien que mal de m’accrocher à quelque chose pour freiner ma chute, j’agrippais finalement une lourde chaine qui freina ma chute, mais ne l’arrêta pas pour autant. Je continuais à dévaler les derniers mètres avant de m’écraser la gueule la première dans des pavés recouverts de sable.

      « FAIS CHIER… C’EST VRAIMENT UNE JOURNÉE DE MERDE. »

      Tenant toujours fermement le bout d’acier qui m’avait sauvé la mise, je me relevais non sans grimacer et constate que j’avais flingué mon beau manteau d’officier supérieur de la Marine. Je n’avais plus qu’à trouver un couturier dans le coin capable de me rafistoler tout ça.. Ou alors espérer tomber de nouveau sur un cadavre tout frais.
       
      Mais du mouvement attira mon attention, en relevant les yeux, je compris immédiatement que les emmerdes ne faisaient que commencer. J’étais tombé dans le dos d’un groupe d’ex-taulards, pas compliqué à reconnaitre au vu de leurs accoutrements pour le moins sommaire. Face à eux se tenait un bataillon entier de gardes en armures. Je n’avais jamais eu l’occasion de croiser des soldats revêtus ainsi, ils n’avaient pas l’air tellement enchantés de notre présence à première vue. Je me frayais un chemin en écartant cette bande de chiens de la casse, leur gueulant dessus pour me planter en première ligne. J’avais compris comment m’y prendre avec eux, ils avaient besoin d’être managers avec poigne sinon cela pouvait rapidement se transformer en un cirque géant. Cette fois-ci ce n’était pas une question d’une poignée de gardes en sous-nombre, mais d’une véritable armée. Je trainais à l’aide de ma main gauche mon nouveau joujou, cette satanée ancre devait bien faire deux-cents kilos. Mais c’était ça ou devoir me battre à main nue contre une armée, très peu pour moi.

       Je remarquais soudainement la présence d’intrus dans mon champ de vision et plus particulièrement un type qui avait l’air assez puissant malgré sa taille d’avorton. Ce n’était pas un des passagers du cuirassé et il n’avait pas l’air d’être avec la garde locale. Je préférais partir du postulat qu’il s’agissait d’un ennemi lui aussi, je n’aime pas trop ce genre d’alliance improvisée. Car tôt ou tard, cela se retourne contre soi. Mais chaque chose en son temps, je n’avais pas les ressources nécessaires pour m’engager sur deux fronts.
       
      Jack le gamin de la rue, se retrouvait maintenant à devoir jouer les stratèges militaires, pourquoi la vie rendait les choses si compliquées ? Je n’avais jamais signé pour me retrouver là, dans une guerre qui n’était pas la mienne.

      Une femme qui semblait être à la tête du bataillon prit la parole d’une voix bien trop autoritaire à mon gout.

      « Vous n'irez pas plus loin Sandstorm Pirates »

       
      * Hein ? *

       
      « Et vous êtes.. ? »

       
      « Commandant El-Azîm de Nanohana. Rendez-vous sur le champ. »

       
      « Commandant Al-Mansûr de Katoréa et j'aurai votre tête. »

       
      « Al-Mansûr hein.. ? J'ai croisé un certain Nazîm il y a quelques jours lors d'une visite sur Rainbase.. une connaissance ? »

       
      « OLA ! OLA ! Doucement les guerriers du désert et pirates de la tempête de Sable… Je n’ai rien à voir avec vos conneries moi. Je vous laisse vous entretuer, j’ai eu mon compte aujourd’hui et.. »

      « SILENCE ! VOS MENSONGES NE PRENNENT PAS ! VOUS N’IREZ NULLE PART ! RENDEZ-VOUS  SUR LE CHAMP ! »
       
      * Elle est totalement ravagée celle-là.*

      « JE VIENS DE PASSER UNE JOURNÉE POUR LE MOINS COMPLIQUÉE ! ALORS, AUTANT VOUS DIRE QUE JE SUIS DE MAUVAIS POIL ! ALORS LA GROGNASSE ELLE VA BAISSER D’UN TON ! »

      La bonne femme en armure gesticula de plus belle, j’en avais déjà ma claque de tout ça. 

      « ET PUIS MERDE TIENS ! FAUT BUTER QUI POUR SE BARRER D’ICI ? ! »

       Je n’avais jamais cru en la diplomatie, et de toute façon j’ai toujours été un piètre orateur. J’ai toujours trouvé ça chiant les personnes qui perdent des heures entières à blablater pour tout et rien. Alors qu’au final c’est souvent la manière forte qui l’emporte, donc par souci de temps et afin d’économiser ma salive je décidais d’aller exploser quelques soldats histoire de mettre un peu d’ambiance. De toute façon foutu pour foutu, autant que ce soit dans la joie et la bonne humeur en fracassant quelques crânes.
       
      Hors de question dans tous les cas de me rendre, je l’avais encore bien mauvaise d’avoir perdu contre les deux officiers de la Marine. Ce n’était surement pas pour déposer les armes devant la première bonne femme qui me gueule dessus. Puis au vu de l’état de sa ville, cela ne devait pas être un cador dans son domaine. Certes, elle avait une belle armure scintillante et une grosse épée, mais j’en avais vu d’autres. Généralement c’est comme les chiens plus cela aboie moins cela mord.

      Tirant brusquement sur ma chaine pour ramener l’ancre à mon niveau, je entrepris la délicate opération de m’en servir comme projectile en la faisant tourner grâce à sa chaine afin de lui donner de la puissance.

      Je ne m’attendais pas à ce que cela soit aussi difficile, je n’étais pas le dernier question puissance physique, mais cette saloperie pesait le poids d’un cheval mort. Un immense nuage de poussière s’éleva autour de moi, ce qui rajoutait clairement un effet de puissance démentiel.

      Même au sein de mes propres compagnons, cette idée semblait pour le moins hasardeuse, car tous avaient pris de soin de prendre leurs distances avec le Jack.

      Devant moi, l’officier en charge du régiment hurlait certainement des ordres à ses hommes, mais ils étaient totalement inaudibles pour moi, car totalement masqués par le bruit que provoquer mon ancre en pleine rotation.

      Voir cette officière pile en face de moi hurlant des choses inaudibles me faisant monter ma pression sanguine, je n’avais qu’un seul but à présent, lui faire fermer son clapet. J’avais appris à mes dépens à me méfier des bonnes femmes en armure, je gardais encore un souvenir cuisant de ma rencontre avec une Commandante D’élite. 

      Alors qu’elle s’apprêtait à lancer la charge en pointant son épée dans notre direction, j’envoyais mon ancre voler dans le tas.

      Hurlant à m’arracher les cordes vocales, soulagées de ne plus avoir ce fardeau lourd et encombrant entre mes mains. Le projectile s’envola droit sur elle, j’étais stupéfait de ce lancer parfaitement millimétré. J’étais persuadé que mon arme allait littéralement la faire exploser elle, et son armure rutilante. Mais alors que l’impact semblait inévitable, mon gros morceau d’acier dévia subitement de sa trajectoire pour s’écraser sur plusieurs mètres au-dessus de la cible dans un bâtiment en pierre.

      «  QUOI ?! »

      Comment une demi-portion comme elle avait-elle réussi à dévier la trajectoire de mon ancre ? Elle devait au moins faire 200 kilos, alors lancés à pleine vitesse, non j’avais du me foirer quelque part. Et pourtant .. La guerrière se tenait face à moi, essoufflée par ce qu’elle venait de réaliser. Je ne sais comment, mais elle était parvenue à dévier mon attaque….

       
      Tenant la chaine à bout de bras, je décidais de renouveler mon attaque pendant que j’avais encore le temps. Je tirais un coup sec sur cette dernière pour faire venir le reste, mais rien ne se produisit. Cette saleté s’était bloquée dans la structure….

       
      « Chiotte.. je suis coincé.. »

       
      Devant moi une nuée de soldats chargeaient droit dans ma direction ...

       
      « Euh TREMBOL ?! Y’A UN SOUCI JE SUIS BLOQUÉ !! »


      Je tirais de toutes mes forces sur les maillons en acier pour pouvoir la récupérer.


      Trembol et plusieurs hommes se positionnèrent devant moi pour accueillir la première vague d’ennemies. Enroulant la chaine autour de mes bras, je tirais de toutes mes forces, j’avais le sang qui montait au cerveau tellement je forçais. 

       
      Brutalement, je suis partie en arrière et tomba à la renverse, l’ancre venait de se libérer de son piège, entraina avec elle une partie de la face de l’immeuble qui s’écroula sur les malheureux soldats qui se trouvaient juste en dessous. De son côté, le grappin tomba quelques mètres plus en avant, je me remettais de nouveau sur pieds et ramena mon petit présent vers moi aussi vite que possible. Je voyais depuis ma position les soldats se faire faucher les uns après les autres, ne se doutant pas qu’un énorme bloc d’acier allait venir leur percuter leurs mollets.

       
      Mais j’avais d’autres chats à fouetter que la plèbe, j’étais convaincu que cette officière n’avait pas dévié mon grappin par hasard, elle devait en avoir sous le coude. De toute façon, elle se dirigeait droit sur moi, nous étions donc faits l’un pour l’autre. À défaut de pouvoir boire une bonne bouteille de rhum, j’allais me satisfaire de ça.
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      Une Belle Poignée de Berrys


      Présent
      ✘ Feat. Aze & Jack




      Le temps passait sans que les canons se taisent ne serait-ce qu’une seconde, les détonations provenant d’un peu partout autour de moi. Je me déplaçais d’un bord à l’autre, de la proue à la poupe dès qu’un nouveau danger pointait le bout de son nez. Personne ne lambinait, chacun à son poste à repousser les forces ennemies. Petits vaisseaux rapides à mât unique, certains sortaient même les rames pour accélérer la cadence. Toutefois, leur équipage réduit et leur faible armement les rendaient assez peu efficaces face à L’Amadeus.

      Après un nettoyage méthodique de chaque navire assez imprudent pour nous couper la route, le Loup Solitaire était passé devant, le laissant partir au large tandis que je m’occupais d’intercepter ses éventuels poursuivants. Par dizaines, ils convergeaient dans sa direction en ayant sentis le traquenard. Il faut dire qu’à l’escorter de la sorte, cela avait attiré l’attention. Le trois-ponts cracha des volées de boulets, un bord faisant écho à l’autre. Ils firent voler le bois en tous sens, brisant les mâts et trouant les coques. Les cinq tourelles tiraient des boulets-chaînés, avec une plus grande portée et une meilleure précision, déchirant les voiles et éclatant les gréements des navires qui avaient fait le choix de nous ignorer pour poursuivre le Loup Solitaire. Ils n’étaient pas détruits, mais leur vitesse chuta drastiquement jusqu’à se stopper, laissant leur sort au gré des vagues.

      Plusieurs salves d’un groupe de navire à bâbord se dirigèrent droit vers L’Amadeus, ma main tendue paume vers le haut brilla de cette lueur signifiante de ma malédiction. Un mal pour un bien, réorientant les projectiles vers le haut à une distance suffisante pour qu’ils passent au-dessus, le survolent et partent s’écraser en pluie éparse de l’autre côté. Les canons rechargés, une volée à bâbord suffit à chasser définitivement les navires importuns. Et à l’autre bord, en plus de la pluie métallique meurtrière, les canons du trois-ponts s’y joignirent, faisant rebondir les boulets les uns contre les autres dans un tir désorganisé mais imprévisible. Moins précis également, comme le prouvaient plusieurs navires habilement pilotés. D’autres cependant n’eurent pas cette chance, éventrés et troués, même certains dans l’angle mort tribord à la poupe qui furent surpris par les rebonds des projectiles.

      « Fumez-moi ces fumiers, les gars ! » m’exclamais-je pour encourager les troupes, bondissant sur la figure de proue pour observer les environs. « Bordel à cul.. »

      À l’horizon, gros point noir de plus en plus proche, une silhouette s’approchait. Celle d’un navire, celle d’un menace qui filait droit à la rencontre du Loup Solitaire. Et nous, trop loin, devions à présent prendre une décision. Je sortis une longue-vue pour y coller mon œil, observant  attentivement pour confirmer l’évidence. Qui d’autre que la marine aurait pu venir mettre des bâtons dans les roues de notre plan. Un cuirassé, rien que ça, armé jusqu’aux dents, large bâtiment métallique et menaçant qui se trouvait à présent à quelques encâblures du navire sur lequel notre ‘porteur de trésor’ se trouvait.

      « Cap sur ces chiures de mouette ! » m’écriais-je assez fort pour que le mot soit passé rapidement au sein de l’équipage. « On va les défonc.. » commençais-je plus bas, interrompu par les détonations, et surtout par la scène qui se produisit sous mes yeux.

      À portée, le cuirassé fit feu sur le navire qui revêtait le plein sens funeste de son nom, un loup acculé, seul face à un plus grand prédateur. Nous avions beau avoir repris le cap sur eux, nous étions toujours en retard, bien plus loin du navire que je connaissais d’aussi loin que j’avais rencontré le capitaine, par rapport à celui de la marine qui faisait cracher ses innombrables canons et ses lourdes tourelles.

      Le Loup Solitaire en esquiva un bon nombre, zigzagant d’un côte puis de l’autre , j’aperçus même Reyshu renvoyer plusieurs projectiles dans des gerbes aqueuses. L’homme-poisson était balèze, maniant cet art martial typique de son peuple. Toutefois, ce à quoi il faisait face était un cuirassé de la marine et il ne put parer tous les tirs. La proue vola en éclat, en même temps qu’un groupe des pilleurs du grand nord. Puis ce fut l’avant du pont supérieur, et le carnage continua. Une volée de canons de la part de la bête blessée parvint à atteindre partiellement le cuirassé, s’opposant à ses lourdes plaques métalliques d’un côté tandis qu’elles étaient contrées d’un grande lame d’air de l’autre. Dans la lunette de la longue-vue se dessinèrent deux silhouettes que j’avais déjà croisé.

      « Ces salopards... » soufflais-je, quittant l’objet de mon œil. « Bombardez moi ces enfoirés avec les tourelles, chargez les bombes et ne vous souciez pas de la portée, ça je m’en occupe ! » m’écriais-je en me tournant vers l’équipage, sautant au bas de la figure de proue pour marcher parmi eux.

      Le loup, glapissant sous ses nombreuses planches arrachées, s’évertuait à s’échapper des serres de la mouette enragée. J’avais reconnus les deux officiers à la proue du cuirassé, le Contre-Amiral Mölky et la Lieutenant-colonel Magda armée de ses deux haches que j’avais déjà vaincus par le passé. Et voilà qu’ils venaient pour la belle, profitant du chaos pour s’approcher discrètement et frapper au moment opportun. Et ils avaient visés juste, le Loup Solitaire transportant le commanditaire de toute cette opération qui avait eut lieu sur Rainbase, Anton Finzz et l’intégralité de notre butin qu’il transportait à l’aide de ses pouvoirs de maudit. S’il y a un navire qui ne devait pas couler aujourd’hui, c’était bien celui-là.

      Je levais alors mes deux mains au-dessus de ma tête, me concentrant pour créer une zone assez puissante pour qu’elle en devienne visible, tout comme ma technique ‘wonderwall’. De la même manière, des cercles concentriques violets se formèrent dans les airs, indiquant clairement à mes hommes l’endroit à viser à l’aide des tourelles, assez haut pour qu’ils l’atteignent tous. Les canons pétaradèrent, crachant de gros boulet creux remplis de poudre, munis d’une mèche crépitante, assez longue pour soutenir le voyage sans exploser avant de l’avoir atteint. Passant dans les cercles, les projectiles s’élevèrent dans les airs pour filer droit vers le cuirassé à une distance supposément trop grande pour des canons lambda. Mais, à l’aide de ma gravité cette portée était comblée et les bombes atteignirent leur cible. Enfin, une partie tout du moins, le contre-amiral et sa seconde parant chacun un projectile alors que les trois autres explosaient tantôt sur le pont tantôt contre son flanc tribord, engloutissant de larges parties dans des boules de feu qui se propageaient aux cordes et aux voiles.

      Cependant, malgré mon intervention, il était déjà trop tard et une nouvelle volée de canons accompagnée des tourelles vint percuter brutalement le navire sous ma protection, déchirant son pont et l’éventrant sur tout sa hauteur. La voile fut soufflée, trouée, chutant à la mer en même temps que le mât était arraché. La coque s’ouvrait sur un gouffre que l’eau emplissait avec gloutonnerie, faisant pencher le navire de côté alors que l’équipage passait par-dessus bord en hurlant. Une épaisse fumée noire m’empêchait d’y distinguer quoi que ce soit, hormis une partie du navire qui sombrait de plus en plus rapidement.

      « Ces fils de pute, j’vais les massacrer. » grognais-je en fixant le cuirassé, momentanément ralentit par un équipage qui se concentrait sur l’arrêt du feu qui rongeait leurs gréements. « Changez de cap ! Droit sur le Loup Solitaire, allons secourir nos camarades ! »

      Roy à la barre, il fit prendre un nouveau changement de bord brutal à L’Amadeus, obligeant tout l’équipage à se tenir un instant aux cordes et balustres ou tout ce qui pouvait nous retenir. Bâbord orienté vers le cuirassé, les artilleurs firent jouer les canons, du boulet plein pour les deux ponts inférieurs armés, et des chaînés pour le supérieur qui possédait une meilleure portée par sa position haute. Une partie des projectiles furent pris dans une nouvelle zone qui leur permit d’atteindre sa cible, la gravité augmentant à la fois leur vitesse et par extension la force de l’impact. Toutefois, le contre-amiral faisait pleuvoir myriades de lames de vent qui en repoussait la plupart, aidé par Magda qui tranchait et gelait les boulets à l’aide de ses haches.

      Cette couverture de projectiles les occupa suffisamment pour les empêcher de reprendre leur pleine vitesse, nous permettant d’atteindre le Loup Solitaire avant eux, du moins ce qu’il en restait. Brisé en deux, la plus grosse partie du navire avait déjà sombré, mais la poupe dépassait encore de la surface en s’enfonçant petit à petit dans les flots. À leur approche, j’aperçus Reyshu surgir de dessous les eaux en portant quelqu’un avec lui, et difficile de ne pas reconnaître le commanditaire qui nous avait menés dans cette situation. Anton Finzz, et son embonpoint qui semblait poser quelques soucis à l’homme-poisson qui peinait à nager dans notre direction. Je tendis la main, faisant appel à mes pouvoirs pour les englober d’une zone qui les souleva hors de l’eau jusqu’au pont de mon navire.

      Cependant, nous étions à présent à portée de canon du cuirassé qui ne manqua pas de nous présenter ses salutations distinguées. Plus lourdement équipé que mon majestueux bâtiment, il tira une volée imposante de boulets qui s’élevèrent en véritable pluie métallique nous tombant droit dessus. À l’aide de mes capacités maudites je parvins à en renvoyer une partie, tandis que Eve munie de ses lance-graines sous forme de pistolets, tirait systématiquement sur chaque projectile à sa portée, ses graines recouvrant les boulets d’une épaisse couche mousseuse qui alourdissait les objets pour les laisser choir ou rendre leur impact bien moins important. Le minks canidé jouait de ses marteaux en ayant laissé la barre à un de ses collègues. Et Norbert accompagné de ses tontattas, tranchait et renvoyaient les boulets dans la mer à l’aide d’ensemble de slips cousus et noués à des cordages pour servir de trampoline, encore un arsenal étrange qui trouvait son utilité. Toutefois, malgré tous nos efforts, plusieurs projectiles passèrent nos défenses, s’écrasant en de multiples endroits du navire.

      « On bouge les gars ! On rejoint le capitaine et l’équipage sur Nanohana, toutes voiles dehors et réparez-moi ces trous ! » m’écriais-je en grimpant sur des caisses pour être entendu de tous dans ce chaos cacophonique.

      Un boulet passa juste sous mon nez, arrachant une partie d’un mât à son passage. Celui-ci, déstabilisé, se mit à grincer alors que des fissures partant de la partie arrachée faisant éclater le bois. M’y précipitant, je fis montre de toute ma force en maintenant le mât bien droit alors que trois charpentiers des Sweet Carpenters se précipitaient dessus munis d’outils et de planches. En une minute, les dégâts étaient réparés, grossièrement en apparence mais l’important était la solidité et les gars n’avaient pas le temps de s’attarder sur ces réparations pour le moment.

      Nous avions repris le cap vers les côtes, le cuirassé sur nos talons à faire grogner ses canons. Je m’étais placé à la poupe afin de nous couvrir, renvoyant les projectiles qui volaient d’un peu trop près. Mes lieutenants se trouvaient tous à la proue, faisant sonner le ‘Kitty Cannon’ à l’avant ainsi que chaque canons de bord pour nous débarrasser des navires Alabastien qui s’y étaient massés. Profitant d’une courte accalmie, je sortis l’escargophone dans ma poche pour contacter le capitaine.

      « Cap’tain on a un gros soucis ! Le Loup Solitaire a été coulé, on a réussit à récupérer Reyshu et Finzz ainsi qu’une partie de l’équipage, mais le putain de cuirassé de cet enfoiré de contre-amiral Mölky est à nos trousses, on va avoir besoin d’un coup de main sur ce coup-là, préviens les autres navires de protéger leurs arrières et d’organiser une riposte ! » j’avais parlé dans la précipitation, ne perdant pas un instant à attendre une réponse alors que je raccrochais l’appareil pour de nouveau lever mes mains et créer une zone de répulsion pour défendre L’Amadeus.






      © Fiche par Ethylen sur Libre Graph'


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      Et tandis que l’énergumène, manieur d’ancre se lançait dans une valse avec la fille de Nazim, le Sablonneux se mit à pouffer en regardant les soldats qui le chargeaient. Bondissant sur le toit d’un petit bâtiment à proximité, il créa une grande quantité de sable, qu’il abattit sous forme de grêle sur ses adversaires, les neutralisant massivement. Profitant de sa position en hauteur, Azerios dégaina sa longue vue afin de chercher du regard Le Loup Solitaire et ce qu’il vit ne lui plu guère. Son navire en train de se faire littéralement débiter par le cuirassé de la marine. Son sang ne fit qu’un tour, lorsqu’il comprit, impuissant, que le navire n’en réchapperait probablement pas. Outre le fait que tout le butin de leur pillage de Rainbase était exclusivement sur ce bâtiment, « dans » les entrailles d’un maudit, il s’agissait là du tout premier navire de l’équipage Sandstorm Pirates. Le Loup Solitaire avait été dérobé au père du sablonneux, lors de sa fuite de Boréa, le voir défaillir aujourd’hui et peut être même couler venait de provoquer en lui une certaine mélancolie. Baissant sa longue vue, il tourna son regard vers la ville de Nanohana, toujours sous le feu des autres navires, peut être était il temps de lever le camp finalement. L’escargophone sonna soudainement, Ren de l’autre côté lui expliqua qu’il était parvenu à repêcher Finzz à l’aide de Reyshu ainsi que d’autres membres d’équipage, mais qu’il n’avait malheureusement d’autre choix que de se diriger en direction du port. Une décision judicieuse, car si L’Amadeus venait à couler à son tour, les chances de perdre le butin deviendraient sérieuses. De plus, le cuirassé de la marine n’oserait jamais faire feu en direction du port de Nanohana. Appelant L’Indompté, Azerios se ressaisit afin d’aviser suite à l’imprévu.


      Djaymily. À la manœuvre, je veux que vous laissiez place nette au cuirassé qui approche.. rien de stupide.

      … shhhhhh …. Reçu. Et s’il nous prend en chasse ? …. shhhhh …

      Alors il faudra être prêts à livrer une bataille navale musclée.


      La jeune femme acquiesça et il ne fallut pas bien longtemps pour apercevoir la voilure des navires se déployer et ces derniers commencer à bouger, sans pour autant cesser le feu, parmi les épaves fumantes des navires de patrouille en train de partir par le fond. Poursuivit par le cuirassé de la marine, [i]L’Amadeus
      continuait à se diriger vers le port, harcelé par les tirs de tourelle, le sablonneux se tourna en direction de la bataille qui se livrait sur les quais devant l’autre cuirassé échoué et une salve de canon le balaya soudain.

      Se rematérialisant un peu plus bas, le capitaine des Sandstorm Pirates se retrouva encerclé par de nombreux soldats pointant leur lance en sa direction. Levant la main vers le ciel, il généra une importante quantité de sable qu’il fit tournoyer autour de lui, emportant ses adversaires dans une tempête de sable, dont l’envergure fut bien vite gonflée par le sable présent au sol. Pouvoir déshydratant en marche, les soldats tombèrent doucement, épuisés, assoiffés et Azerios en profita pour se disperser dans le nuage granuleux pour réapparaître un peu plus loin face à une mêlée opposant les soldats de l’armée royale aux mutins fraîchement évadés du cuirassé. Sourire sadique aux lèvres, il craqua ses doigts, lorgnant la jeune femme qui se battait avec le meneur des prisonniers.


      J’sais pas du tout qui t’es toi.. mais tu tombes à point nommé.


      Bientôt la marine serait là, s’ils venaient à s’ajouter aux troupes déjà présentes, la situation pourrait bien être pénible. Il fallait en quelque sorte purger les quais… Dégainant Griffon, le sablonneux se rua en direction des soldats, parant leurs lames, tranchant à tout va avec un air dément. Malgré la bravoure et la détermination des troupes royales, sa maîtrise du sabre et son intangibilité parvenaient à semer le chaos dans leur rang. Pire que ça, à mesure que le jeune pirate avançait et neutralisait ses adversaires, c’est une véritable panique qui commençait à germer dans leurs esprits, forçant certains d’entre eux à s’enfuir. Une lame noircie au fluide offensif passa alors à quelques centimètres de la joue d’Azerios. Esquivant de justesse, ce dernier empoigna un soldat et le projeta contre son assaillant pour mettre de la distance. L’officier au bouclier repoussa le pauvre homme et tenta un nouveau coup de sabre cette fois-ci paré et écarté par Griffon. Le sablonneux en profita pour charger son nouvel adversaire et lui asséner un violent coup de genou dans la mâchoire le renvoyant au sol. Plusieurs balles traversèrent alors le corps granuleux d’Azerios, les soldats s’entretuant, il se retourna pour répliquer d’un rapide coup d’estoc sur son assaillant. C’est alors qu’un puissant coup contondant le frappa de plein fouet dans le dos, le projetant au sol dans la mêlée. Se relevant d’un bond, il constata que l’officier au bouclier était prêt pour un deuxième round.


      T’en redemandes ?

      Jamais Nanohana ne ploiera le genou face à des pirates.. jamais !


      Une imposante masse surgit alors derrière l’homme pour lui porter un coup. Un loup gigantesque qui le saisit en sa gueule et le projeta a quelques mètres, l’homme s’écrasa avec fracas. Voyant ses hommes apparaître et se joindre au combat, le jeune homme compris que la créature était un allié. Plongeant son regard dans le siens il comprit alors de qui il s’agissait : Méria venait de se joindre au combat. et elle semblait déterminer à affronter l’officier. Intervention inopinée qui tombait là encore à pic, le sablonneux hocha la tête avec un sourire dans la direction de son acolyte puis il repoussa les quelques soldats qui approchaient d’un peu trop près tout droit dans la baie à l’aide d’une bourrasque de sable. Chargés de sacs contenant le butin de leur pillage, les premiers forbans se ruèrent par le chemin dégagé pour mettre leurs précieuses marchandises à bord de chaloupes. Mais le sablonneux savait que tout ceci n’était pas encore terminé. Il serait bientôt temps d’accueillir les forces de la marine venues en renfort…
        Une belle poignée de Berrys 1664800120-meria-opr-rp

        海 賊

        ∆ Feat. SandStorm Pirates ∆


        Après sa déconvenue au Royaume de Drum, Méria avait été très heureuse que son capitaine revienne la chercher. Ce brave homme était serviable avec les siens, cela ne faisait aucun doute. Dorénavant, il était acté pour la Peste que les Sandstorm étaient pour elle le meilleur des marchepieds vers la gloire. Continuer de graviter autour d'eux ne serait jamais une mauvaise idée. Avait-elle pour autant enfin un peu de sympathie à leur égard ? Bien sûr que non. Ils n'étaient que des marionnettes pour l'étoile montante, qu'ils l'ignorent rendait le tout simplement plus amusant. Malgré tout, la confiance de Méria avait été légèrement ébranlée. Par deux fois elle avait été en piteuse situation sur l'île de glace. D'abord cet idiot d'albinos l'avait aidé et puis cet enfoiré de géant avait manqué de l'envoyer ad patres. La haute opinion que la pirate avait d'elle-même n'était pas ébréchée le moins du monde, mais elle réalisait cependant qu'elle était bien moins forte qu'elle ne le pensait, et ce constat lui laissait un horrible goût dans la bouche. Comment pourrait-il tuer la Reine Rouge avec son niveau actuel ? En dépit de sa haine immense, elle n'était pas idiote et connaissait ses limites, ce qui l'énervait bien plus encore. Ne pas être à la hauteur de ses propres espérances la faisait enrager. Une seule chose arrivait à lui faire plaisir cependant: la récente acquisition de son fruit du démon. Dorénavant en possession des pouvoirs du loup de Honshu, elle savait qu'elle venait d'entrer dans la Cour des grands. Il ne lui restait plus maintenant qu'à en gravir les échelons le plus rapidement possible.


        Comme à son habitude, la rouquine embarquée sur le Loup Solitaire, au grand dam de Reyshu, restait seule dans son coin. Pansant ses blessures grâce aux soins prodigués par les très utiles autres membres des Sandstorm, la jeune femme était étonnement silencieuse. Pensive, elle ruminait les événements récents, fort heureusement, la perspective des immenses richesses sur lesquelles l'équipage allait bientôt mettre la main lui mit du baume au cœur. Azerios ayant décidé de mener deux offensives d'ampleur sur Alabasta, il était évident que l'argent allait couler à flots. Méria apprit qu'elle ferait partie, comme presque tout le monde d'ailleurs, des pirates qui attaqueraient directement la ville côtière de Nanohana. Si elle comprenait bien, l'idée était, suite au cambriolage de casinos à Rainbase, de faire diversion pour permettre la fuite de l'équipage restreinte chargée du casse tout en volant encore plus de trésors. Pour être honnête, tout cela la dépassait et elle se moquait bien des plans, tout ce qu'il l'intéressait était la possibilité très simple de s'en mettre plein les poches en déchaînant sa folie sanguinaire au passage. Mieux encore, Nanohana allait lui servir de terrain d’entraînement pour déchaîner ses pouvoirs et en apprendre plus sur ses nouvelles limites. La Peste étant une femme à la dent particulièrement dure, elle se devait de venger l'affront qui lui avait été fait sur Drum. Certes, les victimes à venir s'y seraient pour rien, mais cela n'avait guère d'importance à ses yeux.


        Quelques jours après le départ du capitaine et de ses comparses, les navires des Sandstorm furent rejoints par ceux d'autres forbans. Jouant les choses avec diplomatie, Azerios avait visiblement rassemblé quelques alliés pour accroître ses chances de réussite. Ce n'était pas idiot, mais Méria déplorait le fait que la part qui lui reviendrait serait donc plus maigre. Dans son coin en train d'aiguiser ses lames, la rouquine était aux premières loges quand un tonnerre de feu se déclencha. Tous les navires pirates se mirent à bombarder les côtes. Un tel déchaînement de puissance rappelait, en bien moins puissant, le principe bien connu du buster call. Se relevant lentement, l'étoile montante observa la ville au loin. Ce spectacle était impressionnant, c'était un fait, mais elle n'y voyait aucun intérêt. Les armes à distance étaient l'apanage des faibles et des lâches, elle préférait voir les gens mourir face à elle. Soupirant, elle tourna le dos et sortit une belle pomme rouge de sa poche. Tout en montant à bord de la chaloupe qui la conduirait à terre, elle commença à déguster le fruit. Les cheveux au vent et ballottée par les vagues, elle était aux premières loges et voyait face à elle les ravages du bombardement. Nombre de bâtiments étaient déjà en feu ou en ruine et les défenseurs semblaient affolés. Pour autant, en dépit d'un manque certain de confiance, ils étaient prêts à se battre, ce qui n'était pas pour déplaire à la jeune femme. Grâce à la diversion offerte par l'important barrage d'artillerie, les pirates n'eurent pas grand mal à arriver à terre malgré quelques pertes.


        Au moment où la jeune femme posa le pied à terre et qu'il s'enfonça dans le sable chaud et humide d'Alabasta, elle dégaina ses deux épées. Avant d'y aller plus sérieusement, elle voulait s'échauffer en peu. Avançant sans mal, elle trancha la chair des quidams assez stupides pour lui faire face. Se couvrant rapidement de sang comme elle l'aimait tant, la pirate s'estima finalement satisfaite. Tandis qu'elle s'offrait un court répit, un soldat plus grand et musclé que les autres lui fonça dans le dos. Agile comme un chat sauvage, la rouquine bondit et voltigea derrière l'homme. De ses lames, elle lui taillada le torse mais ce ne fut pas assez pour en venir à bout. Armé d'un marteau de guerre, l'homme était fort mais lent, trop lent pour vraiment mettre son adversaire en danger. Décidant de jouer avec lui, la Peste se laissa aller au sadisme qui la caractérisait si bien. Encore et encore, elle tranchait dans les chairs du soldat, mais sans y aller trop fort, sans le faire trop saigner. Petit à petit, l'homme se retrouva couvert de son propre sang et le seul fait de manier son arme devint un supplice. Rendu presque incapable de combattre, il titubait face à la pirate qui lui offrit un sourire mauvais avant de laisser ses cheveux s'allonger pour venir immobiliser ses membres. Après avoir essuyé ses lames sur les habits de l'homme, elle les rangea. Fermant les yeux, elle laissa son corps se transformer pour prendre sa forme hybride. Avançant d'un pas lent, elle acheva finalement l'homme en lui arrachant la gorge de ses crocs acérés.


        Admirant ses paumes poilues, la Peste s'étira longuement avant de poser les mains à terre pour devenir un loup. Se concentrant, elle réorganisa les molécules de son corps pour grossir et devenir un loup géant, pas à sa taille maximale, mais tout de même longue de six mètres pour trois de haut. Devenue un véritable monstre digne des pires contes pour enfants, la pirate commença à avancer dans les rues en tuant tout ce qui passait devant elle. Avançant le long de la côte en semant la mort et la destruction, la Peste dont le sublime pelage blanc était parsemé de rouge, ne mit pas longtemps à arriver à proximité du lieu où un cuirassé venait de s'échouer. Ce fut là qu'elle retrouva son capitaine. Le sablonneux se battait comme un beau diable face à des adversaires bien plus nombreux, mais également terriblement moins puissants. Malheureusement pour lui, un homme lourdement armuré et portant un épais bouclier déboula depuis un angle mort et frappa le maudit. Son coup, renforcé au haki, ne laissa pas le capitaine indifférent. Ne pouvant pas laisser quelqu'un s'en prendre à Azerios, d'autant plus qu'elle savait qu'elle marquerait des points en l'aidant ostensiblement, la Peste se décida de l'aider. Bondissant en grognant, la louve géante agrippa l'homme entre ses crocs et l'envoya voler quelques mètres plus loin contre une maison. Son corps recouvert d'acier fit un bruit sourd en retombant mais il se releva assez rapidement, bien que difficilement. Voyant que les soldats sous les ordres de cet inconnu étaient un peu trop confiant à son goût, la rouquine sortit ses griffes et hurla à la manière des loups dans la nuit. Vu sa taille, son cri était largement amplifié par rapport aux autres canidés. En tant que maudite ayant mangé un zoan, la pirate pouvait bien sûr parler normalement si elle en avait envie, mais ce n'était pas le cas. Elle trouvait en effet bien plus drôle de se faire passer pour un monstre venu des enfers que comme une simple maudite. Obtenant l'effet escompté, elle se mit à grogner en prenant une posture d'attaque mais le chef s'avança et rassura par sa seule présence les soldats à ses côtés. Bien, c'était donc lui qui périrait en premier.




        © ciitroon



        Liberté, Liberté Chérie !


        Dernière édition par Méria D. Marianne le Jeu 6 Oct 2022 - 14:30, édité 1 fois
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        ***
        - Vous avez bien tous compris ?
        - Oui, cap'tain.
        firent en chœur les hommes d'Azerios.
        - Vous attendez le signal, vous commencez les hostilités, et surtout, pas de quartiers ni de prisonniers.
        - Le Signal ? C'est quoi ce signal qu'on doit attendre ?
        - Oh... Ne vous inquiétez pas, vous pourrez pas le rater.

        Bishop, mêlé aux hommes de bords, simple matelot pirate, acquiesça de la tête. Les autres, râlèrent un peu dans leur barbe, mais personne ne doutait d'Azerios depuis bien longtemps. Des succès, il en avait à son palmarès. On atteint pas 285k de primes en essuyant des échecs. Ni en faisant du tricot.

        ***

        Divisés par groupe d'une dizaine d'hommes, dans des planques trouvés par Azeglio durant son repérage, les hommes des Sandstorm pirate, attendez patiemment, sans faire de grabuge. Ce qui fut assez difficile, tellement les égos pouvaient parfois se froisser avec la promiscuité et par la proportion de mauvais gars dans une aussi grande ville. Plusieurs fois il faillit y avoir des dérapages, et certains quiproquo qu'on ne démêleraient jamais. Ou bien autours d'une mousse, après la bataille, pour le festin rituel qu'aucun pirate ne voulait rater. Le pillage serait un sport, on pourrait l'appeler la troisième mi-temps. Il y' a toujours trois phases dans un bataille ; L'attente et l'observation, pour savoir à qui on a faire et parce que l'élément de surprise est super important. La bataille en elle même, le sang et la sueur qui coulaient abondamment. Et vous connaissez la suite. Descendant d'une lignée fier de ses guerriers, Bishop savait déjà tout ça. En revanche, les couleurs, les odeurs, toute cette vie qui lui semblait si simple par rapport à son île natale... La chaleur aussi, l'étouffait comme une main prédatrice qui tentait de le retenir, de le fatiguer, et parfois même de lui enserrer la tête. Il suait comme quatre, et les seuls moment de fraicheur, il les passait en solitaire, sur les quai, rafraichi par les embruns de la mer. On les avait prévenu de dormir par quart, et de toujours se tenir sur le qui vive.

        Sortir se balader était un luxe rare, le reste du temps on misait sur des tirages de cartes, sur la petite table en bois au milieu  de la petite pièce ou ils s'entassaient. Mobilier sommaire, et hamac de rigueur. De toute façon ils n'allaient pas s'attarder ici. Tout ça était provisoire, et le Thunderbolt avait vécu à la dure de ses six à ses seize ans, avec son maître. Le genre de personne qui considère que l'on doit chasser ou cueillir ce que l'on mange, sinon on aurait rien dans son assiette. Traditions, honneur, et famille. Trois valeurs qu'il lui avait enseigné ... Il lui avait aussi appris à respecter la vie, avant la mort.

        Aujourd'hui, il n'aurait pas le choix. Ce serait tuer ou être tuer, puis son maître avait peut être raison, n'empêche que le capitaine l'avait bien aidé, et il devait lui rendre la pareille. Advienne que pourra, il resterait a ses côtés, jusqu'au jour ou il serait déçu, ou que leur objectifs divergeraient. Pour le moment, c'était son tour de garde, et il se posta sur les quais, admirant l'infinité de l'horizon, qui le rendait si mélancolique et nostalgique. Perdu dans ses pensées, il ne vit pas tout de suite les navires alliés arriver, ce ne fut qu'un sifflement strident qui déchira le silence de l'aube ; Qui le rappela dans le présent.

        Il se mit sur ses deux pieds en moins d'une seconde et sprinta jusqu'à la planque, tandis qu'une pluie de boulets canardait les alentours. Il en pleuvait à pierre fendre. Ouvrant la porte, il trouva tous les hommes levé, soit qu'ils soient sur le qui-vive, prêt à partir, soit qu'ils s'habillaient à la va vite. Pas le temps de vous refaire une beauté mes loups, c'est l'heure de faire parler le sang et le métal. Fit-il en reprenant la direction de la sortie, persuadé que chacun le suivait.

        Il attrapa son masque blanc qui couvrait le haut de son visage, et Bishop Thunderbolt laissa sa place à l'illuminé. Un être plus froid, plus dur, plus vindicatif. Tous, même dans l'équipage, ressentait une sorte de pression, tandis que Bishop ne vérifiait que ses armes coulissait bien dans les ceintures qu'ils portaient ; Une autours de sa taille, l'autre passée en travers de ses épaule, en bandoulière. Remontant la rue en cassant toutes les vitrines, Bishop laissa la les hommes avides de pillage, lui ne cherchait qu'à se battre contre des adversaires intéressants. Les vitres, c'est trop facile, alors que les hommes, pour les briser ; C'était plus compliqué.

        D'ailleurs, un groupe de la garde d'Albasta venait à leur encontre. Bishop plaignit silencieusement cette ville, qui était la au mauvais endroit, au mauvais moment.

        - Là, des Pirates, éliminez moi toute cette racaille ! FIt un gars avec un casque ridicule sur la tête, et des galons sur ses épaules. Surement le chef. Le plus fort aussi. Bishop renifla, et pouffa de rire : Bonne chance, mes petits poulets. Ce qui énerva d'autant plus le groupe, qui mit encore plus d'ardeur dans leur charge. Bishop les attendait de pied ferme, c'était le cas de le dire, puisqu'il chargea dans leur direction, feinta un coup de poignard pour que son adversaire tente de se protéger, ce qu'il fit instinctivement. S'appuyant sur le bouclier, comme une sorte de plateforme, Bishop vrilla dans les airs en se jetant en avant. Utilise la force de l'adversaire contre lui. Entendait-il encore résonner les conseils de son mentor, son deuxième père, dans ses oreilles.

        Comme les chats, il se réceptionna sur ses deux pieds en faisant une roulade pour amortir le choc. Il se porta directement au contact du plus balaise de la fine équipe. Prends le plus fort, le plus grand, celui qui parle le plus, et détruits le. Lui avait dit Ajax quand Bishop lui demanda ce qu'il fallait faire contre un ennemi en surnombre. Cela les démoralisera et peut être même qu'ils déposeront leur armes après ça.

        Il dégaina son poignard dans le même mouvement, et asséna un coup classique. Cible ? La carotide. Mais l'autre ne se laissa pas faire et para avec le grand bouclier encombrant et l'empêchant de riposter en touchant autre chose que de l'air. Bishop était passé derrière lui au moment même ou il comprit que son adversaire aller contrer plutôt que d'esquiver. Habile coup de bassin, son mouvement fut continué par un nouveau, porté entre les plaques d'armures que portait l'officier de la garde. La lame pénétra comme dans du beurre, et le sang tâcha l'acier poli, et affûtés de très nombreuses fois. On eut dit que Bishop avait cela facilement, dans un seul et unique mouvement, mais cela li avait couté son enfance, et une partie de son adolescence également.

        Tombant au sol, dans un gargouillis incompréhensible, Bishop se tournait déjà vers le reste des hommes en faction, qui regardaient la scène avec horreur et stupéfaction. Attrapant un deuxième couteau, il pointa le reste des hommes et dit :

        - Attention, derrière vous ! Et ce n'était pas une blague. Arrivant comme un tsunami devastant les côtes, le reste des neuf hommes ayant finit le pillage, se lançaient enfin dans la bataille. *C'est pas trop tôt, putain *

        Pas de reddition, pas de pitié, pas de sentiments ... Déjà une autre troupe, se dirigeait dans leur direction.





          Une Belle Poignée de Berrys


          Présent
          ✘ Feat. Aze & Jack





          L’Amadeus fendait les flots, faisant tonner ses canons de tous bords pour s’ouvrir un passage parmi les navires d’Alabasta, jusqu’à Nanohana. Les cinq tourelles continuaient de cracher des boulets chaînés pour ralentir le cuirassé qui nous collait au train. À quelques encâblures, la machine de guerre de la marine tirait allègrement de ses lourdes tourelles droits vers la poupe de notre bateau, là où je me trouvais. J’interceptais chaque projectile qui nous menaçait d’un peu trop près, tantôt de mes pouvoirs de maudit, tantôt de mes poings et pieds.

          Deux vaisseaux rapides des soldats du désert tentèrent une approche par la poupe mais furent aussitôt pris dans une tempête de métal, une volée de canons du cuirassé qui furent réorientés droit sur eux. Et rapidement, les autres comprirent que ce n’était pas une bonne idée de se mettre entre nous et la route se dégagea devant nous. Des cibles, ils n’en manquaient pas et avec l’apparition de la marine, le moral plus bas que terre des soldats Alabastiens avait reprit du poil de la bête. Toutefois, le capitaine avait passé l’information au reste de la flotte et avait distribué ses ordres en nous envoyant du renfort. Ainsi, l’escadron de petits navires rapides qui s’était désormais désintéressé de L’Amadeus se retrouva face au reste de nos forces navales.

          L’équipage réorienta légèrement le navire pour que les canons tribord soient dans l’axe idéal pour bombarder d’une nouvelle volée l’escadron par l’arrière tandis que les forces navales des Sandstorms mettaient en place un pilonnage méthodique par l’avant. Les planches volèrent en éclat, les barils de poudre dans les cales explosèrent, les voiles arrachées des mâts s’envolaient en transportant quelques flammèches qui se perdaient dans les voiles des navires voisins.

          Mais, derrière-nous, le cuirassé continuait son avancée, nous rattrapant petit à petit en continuant de nous harceler. Ils étaient à présent assez proches pour que je les vois distinctement sans l’aide de ma longue-vue. Le Contre-Amiral et sa seconde, qui tranchaient et renvoyaient chaque projectile avec force et détermination, me lançant des regards provocateurs alors que je défendais mon navire comme un diable. Un boulet passa ma barrière répulsive, m’obligeant à plonger de côté pour le réceptionner d’un coup de pied renforcé au haki avant qu’il n’atteigne le pont, le renvoyant deux fois plus vite à l’envoyeur. Mais c’était mal connaître Mölky Anton qui se tenait fièrement à la proue du cuirassé, faisant luire sa lame sous le soleil chaud d’Alabasta à chaque attaque. Une lame d’air vint s’opposer au boulet et le trancha net, continuant sa course droit sur moi. D’un bond, je m’élançais par-dessus bord en prenant appui sur la balustrade tout en attrapant un cordage pour partir à la rencontre de la lame d’air. Ma jambe entièrement renforcée au haki s’y opposa, s’enfonçant dans la masse d’air effilée alors qu’elle découpait mon armure ébène en entamant ma peau. La lame de vent s’écrasa au-dessus et en-dessous de ma jambe en y dessinant deux estafilades avant de se dissiper.

          Le choc fut violent, m’envoyant valser sur le pont du bateau, le mur de la cabine du capitaine arrêtant ma course en grinçant alors que mes dents faisaient de même. Je me relevais en crachant par terre, grommelant sous la douleur à ma jambe. La double-blessure n’était pas si profonde, mais handicapait mes mouvements et saignait abondamment. En déchirant une partie de la jambe de mon pantalon, je le nouais autour des plaies pour diminuer le saignement, sentant un peu moins la douleur ainsi comprimée.

          « Bordel de saloperie de chiure de mouette. » grommelais-je en reprenant ma position au milieu de la poupe, attentif à tout assaut de la part de nos poursuivants.

          Plusieurs boulets s’envolaient de nouveau à notre rencontre mais, brusquement, le navire engagea un virement de bord, cap tribord si brutalement que L’Amadeus pencha quelques secondes en me faisant dégringoler jusqu’à la balustrade. Les projectiles frôlèrent la poupe et continuèrent leur course jusqu’à Nanohana de l’autre côté, que nous longions à présent. Des bâtiments éclatèrrent à l’impact, crime à incomber à la maladresse de l’officier à qui je faisais désormais des doigts d’honneur maintenant que le pont était de nouveau droit. Le troisième pont armé, le plus haut, cracha une salve sur la ville, survolant la position des pirates qui bataillaient pour aller s’écraser plus loin. Côté tribord, ce fut la même tambouille, mais en direction du cuirassé et sur les trois-ponts. Quarante-deux boulets qui partaient en sifflant droit vers le bâtiment de guerre.

          Les lames d’air filèrent en tous sens pour contrer la salve, et les attaques gelées de sa seconde qui jouait habilement de ses deux haches givrées. De nombreux soldats montaient aux bastingages pour protéger le cuirassé à l’aide de boucliers ou à base de la force brute pour les plus balèzes, mais une partie des boulets s’écrasèrent tout de même sur la proue du navire de guerre. Les plaques de métal se tordirent, leur pont se brisa en plusieurs points et une vingtaine de soldats passèrent par-dessus bord. De plus, la flotte des Sandstorms à tribord lui tirait dessus en se maintenant à bonne distance, plusieurs vaisseaux Alabastiens endommagés entre eux pour calmer toute velléité de riposte.

          Obligés de s’éloigner quelques peu, la distance se creusa entre nous et L’Amadeus prit la direction du reste de la flotte pour se mettre en sécurité et se joindre au bombardement. Instant d’accalmie au milieu de la bataille, je pus souffler un instant. Mais, un peu plus loin, le cuirassé débarquait ses forces dans la ville, en grand nombre et probablement mieux entraînés que les petites frappes qui constituaient l’armée d’Alabasta. Menés par un Contre-Amiral et sa redoutable seconde qui nous avaient déjà donnés du fil à retordre avec Aze lors de notre passage sur l’Archipel de Boyn.

          Enfin, L’Amadeus passa au large du cœur de la bataille, où les tempêtes de sables se déchaînaient, où les sabres tintaient dans une cacophonie en s’entrechoquant et où un loup géant couvert de sang envoyait valser des gens, tout en les croquant allègrement. Autant dire l’endroit idéal pour se joindre à la fête. Profitant d’une planche arrachée au pont, je me plaçais en équilibre dessus comme un surfeur en plaçant ma main devant moi paume vers le haut, s’illuminant d’une lumière violine. L’objet se mit alors à flotter doucement avant de prendre de plus en plus de vitesse en survolant les eaux, laissant derrière moi les rênes du navires à mes hommes, et femme, de confiance. Un peu trop appuyé sur ma jambe droite blessée, la douleur me mit en péril alors que ma concentration se brisait, me faisant chuter sur quelques mètres avant que je ne crée une nouvelle zone en agrippant d’une main la planche qui m’avait échappée.

          Ainsi, mon arrivée ne fut pas aussi impressionnante que prévu, lâchant ma plateforme flottante improvisée  pour retomber au sein du champ de bataille. D’un mouvement de l’épaule vers l’avant, je me mis à tourner sur moi-même, atterrissant en écrasant mon pied valide en plein visage d’un soldat qui s’écrasa brutalement à terre dans un craquement sinistre.

          « Ah que coucou les connards ! Alors comme ça on m’attend pas pour casser des bouches ? Je suis fort désappointé ! » m’écriais-je en affichant un grand sourire, écrasant mon poing si violemment sur un visage que celui-ci sembla vriller en plaçant son nez à la place de sa bouche, de l’art en somme.

          Je me frayais un chemin, m’opposant aux armes tranchantes à l’aide de mes mains à plat renforcées au haki, découpant le métal de piètre qualité comme si c’était du beurre, tailladant leurs propriétaires. Le chaos régnait dans la ville, les vitrines des boutiques étaient éventrées et des pirates en sortaient les bras chargés de sacs et de coffres. Les soldats du royaume des sables peinaient face à la tempête, mais je ne savais que trop bien que des renforts arrivaient, ce n’était qu’une question de temps.

          Au détour d’un bourre-pif, une tempête de sable m’indiqua la direction à suivre et, éjectant les groupes d’adversaires qui s’opposaient à moi à grands renforts de gravité, je rejoignais finalement le capitaine. Aux prises avec de grands groupes de soldats, il faisait voler les lames de sable et les tornades pour repousser les vagues déferlantes des forces du désert. Me faufilant au milieu de la tempête, je frappais chaque soldat récalcitrant sur ma route pour l’envoyer droit dans les attaques du sablonneux.

          « T’as besoin d’un coup de main ? » ricanais-je en arrivant à ses côtés, bataillant ardemment contre chaque soldat qui osait s’approcher.

          « Ça se refuse pas. » répondit Azerios d’un sourire, élevant sa main au-dessus de sa tête pour nous entourer d’un voile de sable tournoyant qui desséchait chaque soldat trop imprudent pour s’y aventurer. « Ren..ta jambe.. »

          « Je sais, c’est moche. » grimaçais-je en resserrant le vêtement déchiré qui servait de bandage, mais n’empêchait pas le sang de couler le long de ma jambe. « Plus important, les soldats de la marine ont débarqués un peu plus loin, avec à leur tête notre vieux pote de l’Arrchipel de Boyn : le Contre-Amiral Mölky. »

          Et, comme pour souligner ma déclaration, une lame d’air vint déchirer une rue un peu plus loin, se terminant dans un bâtiment qui fut tranché net, laissant une partie s’écraser dans un nuage de poussière et de sable. Mais, nul besoin de le voir pour comprendre qu’il était arrivé. Et, le capitaine semblait en être venu à la même conclusion, s’avançant en direction de l’officier, sans peur, un sourire en coin alors que nous échangions un regard entendu.

          Avant même de la voir, je l’avais ressentis, cette intention si claire. Mon haki de l’observation aux aguets, je sus qu’elle voulait me trancher la tête d’un geste avant même qu’elle y parvienne, baissant brusquement ma tête vers l’avant alors que ses haches se croisaient au-dessus, me tranchant quelques mèches de cheveux. Je remontais d’un coup, percutant le menton de l’officière d’un coup de tête qui la projeta en arrière.

          « Ça faisait longtemps Lieutenant-Colonel Magda !! » m’exclamais-je tout sourire en m’avançant vers elle.

          « C’est Commodore Magda maintenant...et je t’interdis de prononcer mon nom, raclure de pirate ! » s’écria-t-elle, la renvoyant à notre rencontre sur Boyn, s’élançant sur moi avec toute la colère du monde, ses haches noircies au haki se recouvrirent d’une couche de glace qui prit la même teinte, s’élevant au-dessus de ma tête.




          © Fiche par Ethylen sur Libre Graph'


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          Anton Molkÿ était de ces officiers incorruptibles, brillant d’expériences au combat mais surtout qui ne lâchaient jamais l’affaire. Le revoir ici et maintenant n’étais pas spécialement réjouissant et pourtant, le sablonneux ne pouvait effacer son sourire satisfait. L’officier de la marine pointa alors son sabre face à lui en signe de défi.


          Cette fois Sandstorm Pirates, vous ne vous en tirerez pas à si bon compte.

          Toujours aussi déterminé à ce que je vois !

          Ma determination est.. inébranlable !


          Le contre amiral se jeta sur Azerios et asséna rapidement une attaque dévastatrice. Le capitaine des Sandstorm Pirates dégaina Griffon et contra l’assaut avec force, avant de repousser son adversaire à l’aide d’une bourrasque de sable. En contre attaque, Azerios créa plusieurs lames d’air qu’il projeta sur Molkÿ, mais loin de se laisser intimider, ce dernier les dévia et elles finirent leur course dans des bâtiments environnants. Bref coup d’œil en arrière, les affrontements faisaient toujours rage sur les quais et affronter un adversaire aussi coriace que le contre amiral ici comportait un réel risque de dommages collatéraux. Il bondit alors sur son adversaire, enduisant sa lame de fluide offensif pour frapper de toutes ses forces afin de faire reculer son adversaire puis profitant d’une parade basse de sa part, il empoigna rapidement le col de Molkÿ afin de le projeter violemment en direction de la ville. L’officier termina sa course contre un mur et Azerios ne lui laissa pas le temps de réagir, le frappant d’un énorme poing fait de sable durcit, lui faisant traverser la structure avec fracas.


          Quoi c’est tout ? railla le pirate.


          Une lame de vent surgit alors du trou béant laissé dans le mur et manqua de trancher le bras du sablonneux, qui esquiva de justesse d’un pas agile sur le côté. Molkÿ ressortit du bâtiment, sabre en main l’air résolu.


          J’avais entendu dire que tu chassais le gibier de potence pour obtenir les faveurs du Gouvernement Mondial…

          Oh tu sais… Je reste un pirate.. pour l’instant. s’amusa Azerios.

          Et tu mourras en tant que pirate.

          Probablement ouais…


          Nouvel échange au sabre, le contre amiral frappait avec une dextérité incroyable, manquant à deux reprises de taillader mortellement son adversaire. Mais ce dernier n’était pas en reste et parvenait à parer les coups les uns après les autres avec hargne. Il parvint même à taillader l’épaule de l’officier, ce qui eut pour effet de le faire redoubler d’effort dans sa contre attaque. Il réussit à acculer le sablonneux qui pour se dérober usa de son intangibilité afin de se dématerialiser. Seulement, Molkÿ pu tout de même le blesser à la jambe de sa lame enduite de fluide offensif et le capitaine des Sandstorm pirates chuta lourdement un peu plus loin.

          Boitant à moitié, la cuisse gauche salement touchée, Azerios ne se démonta pas pour autant. Son objectif était de canaliser l’officier de la marine pendant que ses hommes s’affairaient à charger le fruit de leur pillage sur les navires avant de prendre la tangente. Et même s’il n’avait aucun intérêt à tuer le contre Amiral Molkÿ ici présent, ce dernier était bien trop habile pour perdre si facilement. Rengainant son sabre Griffon, le sablonneux afficha un large sourire avant de lever sa main gauche vers le ciel, générant une grande quantité de sable qu’il fit tournoyer autour de lui pour déclencher une tempête.


          Tu penses pouvoir m’avoir avec ce vulgaire tour ? souffla Molkÿ en brandissant son sabre.


          Une imposante bombe de sable jaillit alors de la tempête, esquivée par l’officier, elle termina sa course dans un mur derrière lui. L’explosion fendit la façade et une multitude de gravats tombèrent forçant Molkÿ à bouger. Ne lui laissant pas le temps de réagir, Azerios projeta une seconde bombe de sable qui fut encore une fois esquivée, détruisant le Rez de chaussé d’une petite boutique non loin. Le contre amiral décida de passer à l’offensive malgré la tempête, se jetant dans la nuée de sable en donnant un puissant coup, la lame d’air qui en découla trancha littéralement le maelström, forçant Azerios à se replier dans un nuage granuleux. Se rematerialisant sur le toit d’un bâtiment à proximité, il regarda son adversaire aussitôt rejoint par des soldats de l’armée royale qui se mirent à tirer. Mais les balles traversèrent le corps du sablonneux sans lui infliger le moindre mal.


          À mon tour…


          Dégainant ses deux revolvers, il les pointa en direction de la rue et tira deux balles du revolver gauche. À l’impact, elles libérèrent deux ronciers qui enlacèrent aussitôt les soldats à proximité, les paralysant momentanément. Puis il tira du revolver droit et la balle explosa à l’impact, libérant un imposant nuage de flammes qui laissa bien vite place à un nuage de fumée pourpre en forme de crâne. Molkÿ surgit alors du nuage, bondissant en direction du toit, donnant un rapide coup de sabre qui entailla le torse d’Azerios du bout de la lame. Dans un réflexe, ce dernier recula à l’autre bout du toit et se laissa tomber dans la ruelle derrière, tirant une balle du revolver droit dans une fenêtre de chaque étage alors qu’il chutait. Une succession d’explosions souffla ledit bâtiment qui s’effondra sur lui dans une nuage détruit sable et de fumée.

          Surgissant des gravats, le corps d’Azerios se recomposa doucement et à l’instant même où il fut totalement rematerialisé, une lame noircie lui traversa violemment le bas ventre. Faisant aussitôt volte-face, il découvrit un contre amiral Molkÿ couvert de poussière mais bel et bien vivant, qui venait de surgir du monticule de gravats. Se dégageant de la lame, le sablonneux tenta de frapper son assaillant mais ce dernier stoppa le pied en l’air, s’en saisit et projeta Azerios dans un mur à quelques mètres.


          Tu ne pensais quand même pas m’avoir avec si peu…

          Ça m’a traversé l’esprit.


          Une douleur intense saisit le capitaine des Sandstorm pirates au bas ventre. Malgré une pression soutenu sur la plaie de sa main gauche, le sang continuait de perler. Maudit soit ce contre amiral, qui tombait là comme un fichu cheveux sur la soupe… Le sablonneux le savait, n’ayant que peu récupéré de son excursion sur Rainbase et dans sa condition actuelle, il ne pourrait très probablement pas poursuivre ce combat bien longtemps. Seulement, ses hommes avaient besoin de temps… Molkÿ bondit en frappant comme pour enfoncer le clou mais sa lame fut stoppée par la paume noircie de la main de sa cible. Empoignant l’arme, il tira dessus, s’écorchant la main mais parvint à désarmer son adversaire avant de lui asséner un violent coup de tête. Le contre amiral répliqua par un uppercut, puis il saisit le col du pirate pour le projeter au sol avec force. Ce dernier se releva d’un bond et frappa son assaillant d’un puissant coup de genou avant de plaquer ses deux poings de part et d’autre du crâne de Molkÿ avec fureur. Touchant violemment les tempes de son ennemi, celui-ci pesta avant de dégager le sablonneux d’un chassé bien placé. Chutant en arrière, le corps d’Azerios heurta le sol durement et l’officier de la marine en profita pour lui retomber dessus en piquée, frappant du plat de ses pieds couleur charbon en plein ventre. Une gerbe de sang jaillit de la bouche du sablonneux, qui se dégagea tant bien que mal tout en créant plusieurs lames de sable qu’il projeta afin de créer de la distance entre son adversaire et lui. Mais il avança malgré tout, encaissant les lames de plein fouet quitte à être blessé. D’un rapide coup de pied il repoussa sa cible une fois encore mais le granuleux contre attaqua, en frappant dans la mâchoire. Martelant le visage de l’officier, il parvint même à gagner du terrain en le faisant reculer à son tour jusqu’à encaisser un violent coup de coude dans la tempe.

          Complètement sonné, essoufflé, le jeune pirate s’apprêta à devoir se défendre mais son assaillant se contenta de le fixer. Les deux hommes restèrent inerte un court instant, s’observant en silence et si Azerios était désormais amoché, le contre amiral Molkÿ commençait à montrer des traces de fatigue.


          Ben mon salaud.. t’es du genre costaud.


          Le temps lui étant compté, du fait que ses alliés devaient certainement être en train d’amorcer le départ de Nanohana mais aussi à cause de son état de fatigue et ses blessures. Son adversaire se remit en position de garde et revêtit l’armure noire caractéristique du haki de l’armement. Pas d’autre choix que de sortir le grand jeu, le capitaine des Sandstorm pirates commença à créer une grande quantité de sable, s’enveloppant dedans pour augmenter son volume et très vite, grâce à la combinaison de son fruit du démon et du fluide offensif, il se changea en golem des sables. Plus lent mais plus fort, Azerios ne perdit pas une seule seconde, il se rua sur son ennemi et frappa d’un énorme poing de sable compact, repoussant Molkÿ jusqu’à le plaquer violemment contre la façade d’un bâtiment qui s’effondra aussi sec dans un bruit sourd. Pas question de se laisser abattre, il était grand temps de montrer que les Sandstorm pirates n’étaient pas à prendre à la légère.
            Je n’allais certainement pas rester les bras croisés pendant que mon adversaire me fonçait droit dessus. D’autant plus que lorsqu’il s’agissait d’une femme, j’avais appris à mes dépens à me méfier tout particulièrement des femmes suite à une succession de mauvaises rencontres.

            Toujours armé de mon imposante ancre, je décidais d’écarter tous les soupçons en lui envoyant une nouvelle fois mon beau d’acier en pleine poire. Soit elle parvenait encore une fois à dévier mon attaque, dans ce cas j’avais vraiment à faire à mon adversaire surpassant le commun des mortels. Soit elle se le prenait en pleine poire, prouvant ainsi que ce n’était uniquement via la chance qu’elle avait survécu..


            L’avantage pour moi d’utiliser un tel instrument, c’était qu’il n’était pas vraiment nécessaire de s’appliquer sur la visée pour faire mouche ! En effet, le bordel était tellement imposant qu’il permettait de réduire drastiquement la marge d’erreur. Reprenant exactement la même technique, je fis tourner la chaine le plus rapidement possible avant d’envoyer le grappin en acier dans la bonne direction. Mais alors que j’observais avec attention le moment où l’objet métallique allait atterrir sur sa cible, cette dernière se déroba au tout dernier moment en faisant un bon aussi rapide qu’agile sur le côté.

            *Merde*

            Je me retrouvais comme deux ronds flans, mettant une fraction de seconde avant que mon cerveau analyse la situation. Je n’avais a aucun moment envisagé que mon adversaire puisse si facilement esquiver mon attaque. Pourtant, en y réfléchissant un peu, c’était une évidence, certes, ma nouvelle arme avec une capacité destructrice indéniable, mais on ne pouvait pas dire que cela soit la célérité qui la définisse…

            Se déplaçant avec une grande aisance malgré son attirail, elle combla en quelques secondes l’écart qui nous séparait. Conscient qu’il était trop tard pour moi de pouvoir ramener l’ancre à mon niveau ,j’optais dans la précipitation pour une stratégie, employant cette fois-ci la chaine comme arme.

            Bien plus légère et maniable que son extrémité, je parvenais à la va-vite à faire un lancer dans la direction de la guerrière juste avant que celle-ci ne parvienne au corps à corps. Surprise par la vélocité de mon attaque, elle fit un nouveau bond de côté pour se mettre hors de portée. La chaine claque à quelques centimètres de son visage ! J’avais maintenant quelque chose en ma possession pour la tenir suffisamment éloignée pour ne pas risquer de finir embrocher par sa lame.

            Faisant tourner la chaine en acier au-dessus de ma tête, je décidais de tester dans un premier temps ses réflexes et surtout son endurance. Vu le calibre de mon adversaire, j’allais devoir la travailler à distance avant de pouvoir essayer une approche.

            Entièrement concentré sur ma cible, je ne remarquai qu’au bout de plusieurs minutes qu’il pleuvait du sable. Phénomène des plus étrange que je n’avais jamais vu auparavant, ce pays était vraiment des plus atypique. Mais en regardant de plus près, cela ne semblait n’être absolument pas un phénomène naturel, bien au contraire. Ce sable n’avait rien de comparable à celui qui nous entourait. D’autant plus qu’a seulement quelques mètres de moi je voyais des hommes tombaient par paquet recevant sur eux non pas une plus fine comme moi, mais une véritable averse mortelle.

            J’avais l’espace d’une demi-seconde dévié de mon regard, gros bêta que j’étais, grave erreur… C’était sans doute là l’une des nombreuses différences entre un véritable guerrier et un pirate. Ce genre d’erreur pouvait couter la vie sur un champ de bataille.

            * Chiotte, ça put ! *

            Déjà dans les airs, m’attaquant tel un fauve, mon adversaire semblait bien déterminé à me couper en deux tel un vulgaire morceau de viande. Mais, il ne fallait pas pour autant sous-estimer le bon Jack, je n’avais aucune intention de crever dans ce pays recouvert de sable. J’attrapais ma chaine en acier avec les deux mains et la tendit juste devant mon visage faisant ainsi une barrière infranchissable pour sa lame. Enfin je l’espérais du moins…

            Cette bonne femme était vraiment une dure à cuir, son attaque me surprit autant par la puissance qu’elle avait mise dans son coup que sa vitesse. Je crus l’espace d’un instant que ma protection ne tiendrait pas.. Heureusement que j’avais opté pour un modèle suffisamment robuste sinon mon compte était bon.

            La jeune femme ne se laissa pas désarçonner pour autant, elle tenta de retomber dans mon dos, mais je me précipitai sur son bras afin de la dévier de sa trajectoire. Sans aucun doute surprise par mon adresse, elle n’offrit pas la moindre résistance quand je la projetai au sol. Un gros nuage de sable se leva à l’endroit où elle venait tout juste de chuter. A peine le temps pour moi de me pivoter dans sa direction qu’elle était déjà repartie à l’assaut !

            « Maudit sois-tu étranger !  Tu n’as rien à faire dans mon pays ! »

            « Je n’ai jamais demandé à y venir !! Je ne veux qu’une seule chose, c’est me barrer loin d’ici et surtout de toi ! »

            Une fois encore, j’étais la véritable victime dans cette histoire ! Je n’avais rien demandé pour me retrouver dans cette galère sans nom. Mon objectif était simplement de pouvoir constituer un équipage et pouvoir vivre comme je l’entendais. Les complots et les révolutions ce n’étaient absolument pas ma tasse de thé ! Loin de moi l’idée de vouloir fuir la queue entre les jambes, mais au vu de bordel qui régnait ici, je pense que l’option la plus raisonnable était clairement la fuite !

            Combien étaient-ils en face ? Mile ? Dix-mille ? Je n’avais jamais signé pour affronter une armée entière, certainement pas ! Mais je doute fort que cette peste soit d’avis de me laisser filer comme ça. Si je voulais me barrer d’ici je devais à minima la mettre hors d’état de nuire !

            J’étais furieusement nostalgique de ma vie sur Rokade, faite d’alcool et de femmes ! Et dire que je me plaignais a lors du manque d’action !! Abruti de Jack ! Si je m’étais écouté, je n’aurais jamais connu autant de galères.. Les esclavagistes, la Marine, la Prison et maintenant une guerre !!!!!!!!!!!

            Je n’avais que ma chaine comme seule alliée à présent, j’envoyais cette dernière de toutes mes forces rencontrer ma cible. Mes attaques n’avaient clairement pas pour but de la terrasser d’un seul coup. Mais j’étais convaincu qu’aussi forte qu’elle soit, ce n’était ni plus ni moins qu’une femme. Elle ne pourrait pas encaisser indéfiniment le poids de mes assauts ! Cette foutue chaine devait facilement faire cent kilos, que ce soit son bras ou son épée, l’un des deux flancherait tôt ou tard !


            Je parvenais finalement par un coup de chance plus que de technique, à enrouler ma chaine autour de son bras. L’occasion était trop belle, je tirais de toutes mes forces pour la ramener vers moi. Elle décolla une nouvelle fois du sol pour venir mordre la poussière ! Alors que je la trainais dans ma direction, elle se mit à genoux et réussit à bloquer mon mouvement. La chienne avait bien plus de force que je ne l’imaginais !

            Un duel s’engagea pendant une poignée de seconde, chacun tirant la chaine le plus fort possible de son côté ! Si on m’avait dit un jour qu’une personne du sexe faible parviendrait à me tenir tête dans mon domaine de prédilection…

            « JACK  NE BOUGE PAS JE VAIS ME LA FAIRE ! »

            J’avais immédiatement reconnu la voix de Trembol qui déboula comme un sanglier dans mon dos, il sauta par-dessus ma tête provoquant l’espace d’un instant une petite éclipse pour mes yeux. Armé de ses deux katanas, il se rua sur la guerrière, l’objectif était clair et net lui trancher la tête. Il devait avoir compris lui aussi que la situation était sans issue dans le coin et qu’il fallait coute que coute se barrer loin de ce merdier.

            La connasse n’avait nulle part où fuir à présent ! Sa tête allait d’ici une fraction de seconde rouler sur le sol ! Et pourtant..

            Ce monde est vraiment fait d’étrangetés… Depuis que j’avais pris la mer, j’avais rencontré une multitude d’adversaires utilisant des techniques plus étranges les unes que les autres. Et bien souvent, dépassant de loin mes capacités. Mais là, c’était le pompon bordel de dieu !

            Comment avait-elle fait ? En l’espace d’un battement de cil, son bras s’était entièrement recouvert d’une sorte d’aura noirâtre. Non seulement elle avait réussi à contrer sans la moindre difficulté l’attaque de Trembol, mais en plus elle avait brisé la chaine dans la foulée.

            Le samouraï fût projeté plusieurs mètres derrière elle, roulant dans le sable jusqu’à percuter le reste de la mêlée.

            Quant à moi ? Je n’avais à présent plus qu’un bout de chaine entre mes mains.

            « Je suis dans la merde.. Une fois encore je tombe sur un phénomène de foire… Putain de magicienne ! »
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            Olek avait passé tout le trajet dans la cale du cuirassé, à bouffer et dormir au milieu des réserves de nourriture. Les Marines avaient vraiment la belle vie s'était-il dit en se pétant le bide à coup de cuisses entières de jambon et s'explosant le crâne grâce aux dizaines de tonneaux de vin à sa disposition. Son état d'ébriété était tellement avancé qu'il fit à peine attention aux secousses lorsqu'elles commencèrent, ce ne fut que lorsqu'il se mit à être balancé dans tous les sens, telle une balle de Flipper, qu'il comprit que quelque chose ne tournait pas rond (à part lui du coup). Il fut cogné dans tous les sens, bras et jambes repliés pour ne faire qu'une seule boule bien compacte et ainsi limiter les risques de se briser la nuque ou un membre. Le dernier choc fut tel que le pirate fut projeté à une vitesse ahurissante contre les planches de bois de la cale, qu'il traversa en véritable boulet de canon.

            Il se sentit voler, littéralement, il fusait dans les airs. Sa tête tournait tellement qu'il ne comprenait plus rien, chaque seconde qui passait offrait des images contradictoires, le soleil, une étendue de sable, des bâtiments, la mer et ainsi de suite, en une boucle interminable qui lui fila rapidement la nausée. Le pirate volant, boulet humain à son insu, vomit plusieurs kilos de viandes et d'alcool à moitié digéré sur une troupe de guerriers en contrebas, qui marchaient au pas vers le cuirassé échoué. Olek termina sa course sur le toit d'un bâtiment et ne bougea plus pendant une bonne demi-heure. Lui ne bougeait plus, mais le monde entier valsait dans tous les sens, il se força alors à fermer les yeux et entama quelques longues respirations pour se calmer. Il détestait autant qu'il aimait cette sensation.

            Olek avait dû s'endormir parce que'il fut réveillé par un étrange bruit de sablier, un type venait d'apparaitre juste à côté lui. Il s'essuya les yeux plusieurs fois, incrédule, il devait être encore bien ramassé pour imaginer un amas de sable se transformer en un homme bien vivant. Il n'eut pas le temps d'y réfléchir longtemps, des rafales de tirs vinrent cribler de balles le bâtiment et le gars de sable qui tenait maintenant un revolver dans chaque main. Un magicien ?! Tout allait trop vite pour Olek qui décida de rester allongé sur le côté et de se faire tout petit. Difficile quand on fait trois mètres, mais une stratégie qui sembla fonctionner, puisque même le cinglé qui venait d'apparaitre à travers un nuage de fumé, l'ignora et fonça l'arme au clair, sur l'homme-sable. Celui-ci se jeta dans le vide et le bâtiment s'effondra dans son sillage, emportant Olek et le contre-amiral dans l'éboulement.

            S'ensuivit un duel de titans auquel assista Olek en premières loges. Toujours immobile, mais à moitié enseveli sous les gravas maintenant,  il observa bouche bée, un filet de vomi séché sur le coin de la lèvre, le combat qui se déroulait devant ses yeux injectés de sang et d'alcool. Il ne pouvait être qu'impressionné devant un tel spectacle de force, il s'imagina rejoindre la mêlée, mais son petit doigt, brisé par la chute, lui murmurait de rester à sa place sous risque de se prendre une branlée magistrale. Fallait avouer que son petit doigt se trompait rarement. Alors que les deux zigotos s'éloignaient un peu en continuant leur danse mortelle, Olek se redressa de tout son long, une masse de muscles de près de trois mètres de haut et de crasse vieille de plusieurs mois. Il voulut s'épousseter un minimum et enlever ainsi la poussière, mais après un rapide constat de son état se rendit compte de la futilité de la tache.  Entre le sang séché et le vomi couplé à une hygiène et une pilosité laissées en liberté ces deux dernières années, Olek n'était et ne serait pas présentable avant un passage chez Cristina Cordula, célèbre relookeuse de Grand Line.

            Le pirate aux allures de yéti clochard préféra analyser les environs plutôt que de s'apitoyer sur son sort. Ce qu'il vit n'aida pas du tout sa santé mentale:
            Une ville à feu et à sang.
            Un bateau cuirassé encastré dans le port.
            Des centaines de morts et blessés.
            Un mec aussi grand que lui et bien plus bruyant en train de jouer au cerceau avec une chaine.
            Un loup géant qui hurlait à la mort.
            Et pour finir un type qui déboulait en surfant sur une planche de bois dans les airs.

            Encore un peu et il se serait cru de retour en captivité à bouffer ses champignons hallucinogènes. Bon, que devait-il faire ? Calmer les choses était impossible, puis ça n'avait jamais été son fort. Ne restait donc qu'une seule chose à faire, foutre un peu plus la merde et poser les questions après. Il était grand, il était fort et il avait plein de gros cailloux tout autour de lui.  Sans autre forme de procès, le forcené se mit au travail. Des gravats, certains aussi lourds et larges que trois hommes, commencèrent à pleuvoir du ciel sur la troupe de joyeux lurons. Guerriers d'Alabasta, marines, pirates ou civiles, personne ne fut épargné. Au petit bonheur la chance comme on dit !
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            Une Belle Poignée de Berrys


            Présent
            ✘ Feat. Aze & Jack & Méria & Olek




            Les coups de haches fusaient, tranchant chaque obstacle sur le passage de la Commodore Magda, humains comme non-vivants. Ce combat, il avait déjà eut lieu plusieurs semaines plus tôt, opération du hasard qui nous avait fait nous rencontrer dans un chaos dont nous n’étions pas l’origine pour une fois. Alors aux côtés de son petit protégé, j’étais parvenu à venir à bout des deux officiers lors d’un rude combat avant de quitter l’Archipel de Boyn. Et voilà qu’elle repointait le bout de sa trogne, avec une nouvelle puissance qui me surprit. Fini de jouer les protectrices, Magda s’était entraînée en rongeant son frein et elle avait rêvée cette nouvelle rencontre où elle me mettrait ma pilée. Nul besoin de lui demander, cela se lisait dans son regard.

            Au détour d’une énième esquive, une de ses lames gelées passa juste à côté de mon visage, y laissant une plaie qui se givra aussitôt de blanc. Le froid me mordit à pleines dents, la blessure n’était que superficielle et pourtant, c’était bien le gel qui me causait le plus de tort. Déjà diminué par ma jambe droite blessée, je poussais du talon gauche pour me pousser en arrière, me contentant d’esquiver jusque-là. Cela ne faisait pas si longtemps depuis notre première rencontre, mais la Commodore avait énormément progressé en si peu de temps, se contraignant probablement à un entraînement intensif. Et, plutôt que de foncer bêtement dans le tas, face à ce genre d’adversaire, je savais prendre mon temps L’observer, l’analyser minutieusement de la tête aux pieds, ses mouvements et postures. Mon mantra concentré sur Magda, je comprenais de mieux en mieux ses intentions et évitais à présent ses coups avec le moindre effort.

            « T’as finis d’esquiver ? Bats-toi, saleté de pirate ! » s’exclama-t-elle en découpant un pirate sur son chemin, sans aucune pitié.

            « À quoi bon ? C’est plutôt agréable de danser pour une fois, tu trouves pas ? » ricanais-je pour faire gonfler sa colère, affichant un léger sourire amusé en évitant un nouveau coup vertical en me plaçant de côté avant de baisser ma tête de quelques centimètres pour esquiver la seconde.

            « Enfoiré...t’es mort ! »

            « Comme tu vois : pas pour l’instant. »

            Ses dents serrées, sourcils froncés, son haki couvrant la moitié de son corps, l’ambiance sembla changer soudainement autour de nous. L’air se fit plus lourd, comme si une certaine pression s’écrasait sur mes épaules. En y repensant, c’était probablement quelque chose de similaire que mes adversaires ressentaient lorsque je jouais avec la gravité. Mais là, l’épicentre était la commodore, l’air ondulant autour d’elle comme lorsque l’on regarde au-dessus un feu. Son expression avait changée également, débordant la colère et la rage qui animait à présent chacun de ses coups. Chose promise chose due, elle ne tenterait plus d’y aller mollo à présent pour me capturer, sa violence lui dictait de me déchiqueter purement et simplement. Palpable, la pernicieuse violence s’étalait sur ses alentours, regonflant la ferveur des soldats, mais également des pirates sans être capable de faire le distinguo.

            « On passe déjà aux choses sérieuses ? Franchement j’sais pas, j’suis pas un gars facile tu sais, j’ai au moins besoin de quelques prélimin... » commençais-je en ricanant bêtement tandis que Magda ne comptait pas me laisser continuer.

            « MAIS TU VAS LA FERMER TA GUEULE ??!! » hurla-t-elle hors d’elle en ramenant ses deux haches d’un même mouvement horizontal, droit sur moi.

            Trop rapide pour mon haki perceptif, ses haches fusèrent dans l’air à mon approche, ayant seulement le temps de croiser mes bras renforcés devant moi. Un impact, puissant et froid comme la mort, me soulevant dans cette bourrasque de force brute. Les grains de sable s’élevèrent, influencés par la température négative dégagée par la jeune femme qui les changeait en petits grêlons qui me percutaient dans ma projection. Mon dos rencontra un bâtiment et le traversa de part en part, atterrissant dans une ruelle étroite et sombre. Et déjà, voilà qu’elle était de retour, s’élançant comme un diable, les yeux injectés de sang. La rage l’empoignait, et tout autant que le froid qu’elle dégageait, cette sensation se propageait à ceux qui l’entouraient. Et, aussi résistant que je l’étais, tant mentalement que physiquement je me sentais vaciller dans ce sentiment, cette sensation de toute puissance que je ne connaissais que trop bien.

            Voyant sa hache approcher, ce fut mon index qui la contra, s’entourant d’une aura violette par pur réflexe, je réorientais la lame qui passait juste à côté de moi. Le mur derrière fut tranché de haut en bas, éventrant le bâtiment en faisant grincer les fondations, gémissements annonçant la chute inévitable. Passé de côté, j’envoyais un coup de poing qu’elle para de sa hache libre, j’éxécutais alors un pas de côté en arc de cercle pour arriver derrière son épaule, attrapant sa nuque pour la pousser violemment en avant, ma main de nouveau gantée de violet. Sa tête s’écrasant dans le mur qui commença à se briser sous l’impact, je lâchais son cou dans le mouvement pour laisser le couloir de gravité nouvellement créé l’envoyer voler dans le bâtiment.

            « Putain de chiure de mouette ! Quand est-ce que vous comprendrez qu’il est inutile de lutter. » grondais-je en entrant dans le bâtiment branlant, les poutres grinçant de manière menaçante. « L’ère de la marine est révolue, l’âge des pirate est revenu ! »

            Une lame d’air fusa à ma rencontre, m’obligeant à plonger de côté pour l’éviter. Elle découpa une nouvelle partie du bâtiment, mais cette fois-ci elle propagea son gel à cette distance, les endroits touchés se recouvrant d’une couche de glace qui dégageait un froid intense. Ainsi, elle pouvait projeter cette capacité étrange à distance. Fragilisé par nos attaques, l’entrée par laquelle j’étais passé s’écroula sur elle-même. L’obscurité se fit plus présente dans la pièce, mais je n’avais pas besoin de mes yeux pour la repérer. Attentif au moindre son, je m’avançais en déployant mon fluide perceptif tout autour de moi, jusqu’à recouvrir le bâtiment.

            Dépourvue de ce talent, la commodore parvint tout de même à me localiser dans la pénombre et frappa d’une attaque ascendante. J’esquivais de côté, les mains gantées de haki dont l’une qui s’écrasait contre la deuxième hache qui frappait à l’horizontale. Mon autre poing frôla son visage alors qu’elle reculait, repartant pour un autre tour. Profitant de l’obscurité, je me déplaçais de côté à chaque esquive en me fondant dans les ombres, feintant pour prendre l’officière par surprise. Après quelques secondes de ce manège, repoussant ses deux haches d’un poing rageur, le second la cueillit juste sous les côtes, luisant d’une aura violette juste avant l’impact.


            Fly Me to the Moon



            Mon poing la projeta en arrière dans un couloir gravitationnel qui démultiplia la vitesse à laquelle elle était propulsée, l’envoyant filer comme une comète à travers le mur opposé de la pièce. Le mur brisé, la lumière entra de nouveau dans le bâtiment. Et, alors que le rayon m’éclairait, je remarquais l’absence du vêtement bandant ma jambe, laissant de nouveau le sang s’écouler. Ce salopard de contre-amiral ne m’avait pas raté sur ce coup-là.

            Grimaçant, je cherchais un moyen pour arrêter l’hémorragie, déblayant les débris dans la pièce. Rien d’utile ici et, alors que je sortais par le trou parfaitement rond par lequel était passée Magda, je sentis une intention meurtrière. Elle avait traversée plusieurs bâtiments, certains s’étaient écroulés et pourtant elle se trouvait là. Couverte de sang, elle respirait la rage, palpable tant l’air semblait lourd et glacial autour d’elle.

            « Eh bien Magda, tu m’as l’air sur les nerfs meuf. » ricanais-je en tentant tant bien que mal de ne pas afficher ma douleur, cachant ma jambe blessée en me plaçant de biais.

            « FERMES.. » commença-t-elle en criant, frappant l’air de sa hache pour former une première lame de vent gelé qui fila droit vers moi. « TA...GUEULE !! »

            Deux nouvelles lames furent créées pour former une escadrille tranchante et gelante. Chaque obstacle se retrouvait irrémédiablement découpé en rondelle en se recouvrant d’une couche de givre. Je les vis s’approcher dangereusement, étendant l’armure ébène qui recouvrait à présent mes membres dans leur intégralité. Je plongeais de côté, évitant deux d’entre elles, mais trop lent pour la troisième qui percuta ma jambe blessée. L’attaque fit voler en éclats la couche de haki qui la protégeait, ne tranchant pas la chaire mais laissant le champ libre au givre. Mes poils se hérissèrent sous le froid mordant qui me remonta le genou jusqu’à ma cuisse sanguinolente. Les gouttes de sang se changèrent en cristaux écarlates qui recouvrirent les plaies, enfonçant son froid glacial comme des crocs qui me firent grogner comme une bête, les dents serrées à tenter d’encaisser.

            Tombé au sol sous le choc, j’observais ma cuisse partiellement gelée, cette sensation glaciale ne me quittant pas, remontant perpétuellement de ma jambe vers le reste du corps. Je sentais battre le sang dans mon pied, peinant à le bouger parfaitement. Toutefois, le gel avait de bon qu’il avait stoppé l’hémorragie à ma jambe, m’handicapant certes mais me sauvant probablement la vie au passage. Mais, j’avais d’autres choses à penser, la commodore était déjà là.

            « T’es mort, ordure ! » cracha-t-elle en croisant ses deux haches.

            Me relevant prestement en reposant le moins sur ma jambe droite, je plongeais en avant à son approche, passant à un cheveu des ses deux lames qui se décroisaient à l’horizontale au-dessus de moi en roulade. Mon corps replié sur lui-même, je poussais sur mes mains pour dérouler et projeter ma seule jambe réceptive en plein torse de l’officière. Repoussée, elle pesta de nouveau avant de reprendre l’assaut, frappant de tous côtés. Perceptif et combatif en action, je parais et frappais dans une rage décuplée. Finis de jouer, il fallait en finir au plus vite. De plus, cette aura partiellement visible semblait émuler en moi mes plus bas instincts de violence, moi qui pouvais y être si sensible par moments.

            Mon poing percuta son visage alors que le plat de sa hache me giflait brutalement, nous repoussant tous deux d’un même geste, crachant chacun un glaviot de sang au sol avant de revenir au corps à corps. Ni elle ni moi ne parvenions à prendre l’ascendant, y croyant un instant lorsque je la projetais dans un mur alors qu’elle me gratifiait d’une nouvelle estafilade au passage. Et, malgré les dommages, rien ne l’arrêtait, exultant sa rage à grand renfort de cris qui propageaient cette violence animale. Elle surgit devant moi, d’un bond elle se projeta pour m’asséner un coup descendant. Paume luisante, je retournais ma main pour la pointer vers le sable sous mes pieds.


            Kneel



            La gravité attira brutalement Magda au sol, celle-ci en profitant pour tendre son bras au dernier moment afin que la pointe de sa hache m’atteigne avant sa chute. Je fus projeté en arrière sur une dizaine de mètres, percutant un groupe de pirates, soldats d’alabasta et de la marine, qui étaient en pleine bataille. Les malencontreuse quilles s’envolèrent en hurlant alors que je terminais ma course en m’encastrant dans un mur. Assez épais pour supporter le choc, il se lézarda de fissures tout autour du cratère qu’avait causé mon impact.

            Les sang perla dans le sable, rapidement absorbé en se teintant de rouge alors que la plaie sur mon pectoral crépitait des cristaux de sang qui s’y formaient. Pourtant, la douleur s’estompait, passant de vifs éclairs traversant mon cerveau à une grêle, une pluie puis une brise. Des picotements qui me faisaient toujours tiquer par moments, mais une sensation générale de flottement, comme si mon corps reposait dans un nuage cotonneux.


            Babump babump


            Mon cœur battait de plus en plus fort et les sensations s’estompaient, ainsi que la raison, seule comptait la rage à présent. Tant par la douleur, les blessures subies et cette émulation de violence que dégageait la commodore, voilà que le Golgoth pointait le bout de son nez. Les parties de mon corps qui ne l’étaient pas ou plus se recouvrirent d’une couche noire huileuse qui se durcie en brillant. Les poings serrés, un sourire carnassier, j’étais devenu un berserker dans toute sa splendeur.

            Deux nouvelles lames d’air glacées furent envoyées en croix dans ma direction, me contentant de frapper de toutes mes forces en plein milieu plutôt que de l’esquiver. Alors que les lames se dissipaient en bourrasques, Magda apparut juste derrière en écrasant ses haches sur moi. J’y répondais par l’attaque, contrant chacun de ses coups de mes mains tendues pour imiter des lames. Les coups tintaient, repoussant l’un et l’autre au travers des rues, traçant notre propre chemin à trancher les murs qui obstruaient notre passage.

            « Mais tu vas crever, oui ?! »

            « Dans tes rêves, grognasse. »

            J’agrippais les lames de ses armes, poussé en arrière en l’attirant avec moi, plantant mon pied gauche dans le sol en tournant sur moi-même pour la faire percuter le plus de débris possibles, la projetant contre un mur à plusieurs mètres. Sans nous en rendre compte dans tout ce tumulte, nous nous étions retrouvés dans un grand bâtiment pimpant et qui suintait la richesse. Le lieu était déjà aux prises avec des pirates qui tentaient vainement d’ouvrir un grand coffre-fort. En tant que voleur, cette vision ne pouvait que m’intéresser, surtout quand je voyais l’incompétence de ceux qui essayaient de le forcer.  

            Magda roula au milieu de la pièce, attirant l’attention des pirates qui sortirent leurs armes en s’approchant d’elle depuis le fond de la salle. Moi, je faisais de même du coté opposé alors que la commodore se relevait en faisant tourner ses haches dans ses mains. Une présence, une intention attira mon attention derrière moi, réalisant l’apparition d’un groupe de soldats qui se retranchaient dans le bâtiment pour mieux préparer leur riposte contre l’assaut des pirates. Dès qu’ils nous aperçurent, ils levèrent leurs fusils pour nous couvrir d’une pluie métallique. De plus, Magda en avait profité pour s’élancer sur moi en ignorant complètement les pirates de l’autre côté. Du bout des doigts, luisants de violet, je créais une zone circulaire visible de deux mètres de diamètre, juste ce qu’il fallait pour me couvrir confortablement et ne pas avoir à me soucier des balles qui fusaient tout autour. Celles qui avaient l’audace d’y pénétrer se retrouvaient irrémédiablement repoussées vers leur envoyeur, les criblant de la tête aux pieds.

            Je contrais une première hache du tranchant de la main, le gel commençant à faire son œuvre en la recouvrant. J’évitais de justesse la seconde avant d’écraser mon poing en pleine joue recouverte d’une couche ébène. L’officière fut violemment projetée en direction du coffre, profitant de la présence des pirates pour les frapper et trancher au passage, lui permettant de ralentir sa projection et se rétablir afin de m’accueillir comme il se doit. J’avais bondis, sentant quelques balles effleurer mon armure de haki, exécutant une vrille pour donner plus d’énergie cinétique à un coup de pied descendant droit sur la commodore. Ses deux haches croisées, elle encaissa le choc, le sol se brisant sous ses pieds en un cratère.

            Derrière moi dans la pièce, d’autres pirates débarquaient et s’élançaient en criant sur les soldats survivants. Au moins, je pourrais à présent pleinement me concentrer sur mon affrontement. Atterrissant devant Magda, la danse de coups reprit de plus belle, parvenant à la repousser pas à pas. Lui collant un uppercut au prix d’une nouvelle estafilade gelée au torse, dans son dos la porte imposante du coffre-fort interrompit son vol plané. Le poing serré, l’aura violette recouvrant l’ébène du fluide offensif, j’envoyais la plus grosse patate possible avec la ferme intention d’encastrer cette Némésis dans la porte métallique blindée. Le choc fut brutal, tonitruant, vibrant dans toute la pièce alors que la porte sonnait comme un gong. Alors que la commodore avait plongée de côté pour se mettre à l’abri, j’avais écrasé mon poing contre le métal, augmentant la puissance de l’impact grâce à un bref mais puissant couloir gravitationnel. Et à présent, l’empreinte de mon poing se retrouvait gravée dans la porte, celle-ci ne s’ouvrant pas pour autant.

            « Tu ne m’aura pas deux fois avec la même attaque, idiot de pirate. »

            Une nouvelle attaque m’entailla la jambe, propageant son froid mordant. Toujours sous l’effet du berserker, la douleur était amoindrie et mon cerveau était bien trop occupé sur l’envie irrémédiable de frapper pour s’en soucier. C’était là la seule idée qui m’animait, voyant rouge à chaque attaque ou esquive de la part de la brune aux deux haches. Nous étions tous deux en sale état, et le chaos régnait à présent dans le bâtiment. Pour posséder un coffre aussi massif et bien ouvragé il devait s’agir d’une banque, et son contenu devait être fort intéressant.

            D’un coup de pied je repoussais un nouveau coup de hache, frappant la commodore au poignet pour lui faire lâcher l’arme qui partie se ficher dans un des gonds de la porte. Ne lui laissant pas l’occasion de la récupérer, j’enchaînais de coups de poings, agrémentant un coup sur cinq d’une brève zone répulsive à l’impact. L’un d’eux fut bloqué par sa seule hache en main, tentant de la désarmer pour de bon mais la commodore s’y agrippa si fermement qu’elle fut emportée à sa suite. Elle atterrit au sein d’un groupe de soldats de tous bords, de pirates et prisonniers, envoyant voler une bonne partie d’entre eux avant  d’entamer le combat, avançant brutalement dans ma direction.

            Quelques instants de répit s’offraient ainsi à moi avant qu’elle ne traverse la foule. Je me retournais vers la porte du coffre, m’approchant du gond dans lequel était enfoncé la hache glacée qui avait eut le temps de propager son froid en gelant le métal tout autour d’elle. D’un coup de poing, je brisais la glace en délogeant l’arme que je tenta d’enfoncer dans la seconde large barre métallique soutenant la porte, mais sans succès. La hache n’émettait plus cette froideur mortelle après être restée hors des mains de sa propriétaire. Il fallait en revenir aux méthodes personnelles pour venir à bout d’un tel chef d’œuvre. Voleur dans l’âme, c’était un crève-cœur de ne pas avoir le temps de l’ouvrir proprement.  

            J’expédiais quelques soldats qui étaint venus s’aventurer face à moi avant de retourner mon attention sur la porte. Une main tendue face à elle, luisant de l’expression des salutations distinguées de mes pouvoirs de maudit.


            Pull Punch



            La zone engloba tout le diamètre de la porte circulaire, la tirant comme si une centaine de personnes y avaient enroulés des cordes, accentuant la gravité que j’exerçais au maximum. La partie entourant le gond brisé sortie immédiatement de l’encadrure du mur en grinçant, le métal se tordant sur lui-même alors que le reste des verrous gémissaient en résistant à la pression. L’épaisseur de la porte était importante, suffisante pour résister à une force d’aspiration si puissante. Toutefois, comme le coffre ne formait pas un seul bloc uni à la structure, ce furent les murs alentours qui se fissurèrent, poussés contre leur gré. Les épais larges briques qui tombaient étaient prises dans le champ de gravité et envoyées dans ma direction, m’obligeant à anticiper les projectiles projetés par mon propre pouvoir, les esquivant de sorte à ce qu’ils terminent leur course dans la foule. M’écartant finalement à l’approche fatidique, je tirais de toutes mes forces, mes doigts agrippés dans l’air en luisant vivement de violet. Mimant le geste de la direction que prenait le tunnel gravitationnel, le mur céda finalement en une pluie de pierres qui s’abattit sur la mêlée.

            Et finalement, la porte s’éleva, se mettant à léviter en accompagnant tous les débris de roche et de métal plié. Toutefois, c’était mal connaître Magda qui me balança une lame d’air froide dans le dos, me frappant violemment en étiolant ma carapace ébène, longeant ma colonne vertébrale d’une couche de glace pernicieuse. Mon contrôle mon pouvoir disparut, la zone se dissipant brusquement. Cependant, le pire était déjà enclenché, et la porte avait prit assez de vitesse à l’aide de ma gravité qu’elle fila droit dans la salle. La commodore ne put réagir autrement que par la défense en plaçant sa hache restante devant elle, mais fut emportée par l’imposante et lourde porte. Magda disparut soudain de ma vue, incapable de lutter contre la tonne de métal qui l’avait percutée. L’imposante roue métallique continua sa course en fauchant tous les malheureux qui se trouvaient sur son passage, finissant sa course dans la rue en faisant s’écrouler tout un pan de mur.

            Un peu sonnés par le passage de la porte, ceux qui avaient la chance d’avoir survécus se relevèrent au milieu des corps déchiquetés. Peu de soldats s’en étaient sortis et ils furent rapidement terrassés par les forbans. Le coffre à présent grand ouvert, je m’avançais pour admirer les richesses qu’il renfermait, des empilements de sacs marqués du symbole du berry, des palettes sur lesquelles s’entassaient des billets en liasses, soigneusement empilés. Attrapant un sac de pièces sonnantes et trébuchantes, je le lançais dans la salle au milieu des pirates, le sac tintant en tombant au sol.

            « Messieurs dames, votre attention s’il vous plaît ! Aujourd’hui, offre exceptionnelle, venez prendre votre prêt à taux zéro sans obligation de remboursement ! » m’exclamais-je en affichant un grand sourire.

            Ils ne se firent pas prier, s’élançant dans la salle du coffre pour s’emparer du butin. Dans l’entrée éventrée, s’ouvrant sur la rue adjacente, une nouvelle troupe de soldats d’Alabasta, épaulés par ceux de la marine, débarquèrent pour intercepter les voleurs qui fuyaient dans les rues en direction des quais. Le départ ne tarderait pas à sonner, et il fallait encaisser un maximum de butin avant cela. Je m’élançais alors sur les soldats afin de couvrir la fuite de mes camarades, profitant de l’adrénaline du combat contre Magda. Après un tel chaos, les débris étaient pléthores dans les rues de Nanohana, un réel plaisir pour mes capacités gravitationnelles qui les faisaient voler en tous sens pour couvrir notre fuite.





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            Malgré la lenteur évidente du colosse des dunes, le contre amiral Molkÿ ne parvenait pas à éviter ses assauts. Azerios, frappant sans relâche, sans retenue, sentait peu à peu ses forces l’abandonner, il fallait en finir et vite. Son adversaire lui aussi semblait arriver en bout de course, faisant preuve d’une négligence qui ne lui ressemblait pas. Il tenta cependant une contre-attaque, frappant à l’aide du fluide offensif il parvint à créer plusieurs zones d’impact fissurant le colosse de sable. Bras gauche tranché net par un ultime coup destructeur du gradé, le sablonneux parvint à l’empoigner de son autre main et d’un coup sec il le plaqua violemment contre un bâtiment, l’encastrant dans le mur. Son avatar de sable commençant à se désagréger peu à peu, il fonça tête la première contre le bâtiment afin d’enfoncer le clou, emportant avec lui toute la façade et l’officier de la marine dans un éboulis sonore. Molkÿ, visage déformé par la rage, parvint à empoigner le col du sablonneux alors qu’il venait tout juste de se dissocier de sa créature avant de lui donner un puissant coup de coude dans la mâchoire. Le capitaine des Sandstorm Pirates tenta de se dégager et encaissa un second coup avant d’arriver à rendre la pareille. Les deux hommes échangèrent plusieurs coups couleur charbon, tout en chutant avant de disparaître dans un mélange de gravats, de poussière et de sable…

            Émergeant de l’imposant monticule de sable et de débris, Azerios se rematérialisat et fut rapidement saisit d’une douleur intense dans le bas ventre. Sa blessure continuait de saigner abondamment, il lui fallait rapidement des soins. Jetant un regard autour de lui, il ne vit aucune trace de son adversaire, probablement emporté dans l’effondrement. Pas une minute à perdre, le capitaine des Sandstorm Pirates se hâta en direction des quais afin de prêter main forte à ses hommes et d’amorcer leur départ. Il tomba alors sur Kutcham qui s’empressa de le soutenir.


            Te voilà enfin. Des renforts de larmée royale sont en route, faut pas traîner boss.

            Ouais on s’endort pas. Quelle est la situation ?

            Les gars sont en train de regagner les navires. On a perdu un navire Djaymily a envoyé Nox te chercher mais je lai pas vu

            Moi non plus… Aux quais, allons-y.


            Les deux pirates continuèrent de progresser dans les rues dévastées de Nanohana, des feux s’étaient déclarés ici et là, de nombreux soldats de l’armée royale gisaient au sol et les tirs de canon continuaient de balayer la cime des bâtiments environnants. Ils tombèrent alors sur un groupe de soldats locaux qui tirèrent à vue. Repoussant son camarade Mink pour lui éviter une salve de balles meurtrières, Azerios fut percé de toutes parts. Il leva rapidement ses indexes pour répliquer et tira à son tour, éliminant la plupart des gaillards face à lui, l’un d’entre eux parvint à lui trancher le bras d’un rapide coup de sabre mais fut balayé par une attaque foudroyante de Kutcham. Le sablonneux s’appuya contre un mur pour souffler un peu, sa vision commençait à se troubler, mélange de fatigue et de douleur, il plaqua à nouveau sa main gauche sur la plaie béante qui suintait en son bas ventre.


            Faut se magner…


            Kutcham hocha la tête, le fixa un court instant l’air inquiet puis vint le soutenir afin qu’ils puissent continuer leur route. Le duo arriva sur une petite place où les corps sans vie des soldats jonchaient le sol. En son centre, un homme à genou, couvert de sang et Azerios le reconnu bien vite : il s’agissait de Nox. Ce dernier semblant grièvement blessé, le capitaine des Sandstorm Pirates se hâta vers lui pour lui prêter assistance.


            Putain Nox…

            Ouais j’ai peut être voulu en faire trop… grimaça l’homme à la chevelure cendrée.


            Bruits de pas en nombre derrière eux, un régiment de soldat déboula de l’autre côté de la place. La réputation de l’armée royale d’Alabasta était loin d’être usurpée, à chaque soldat tombé, deux nouveaux prenaient sa place. Aidant son camarade à se relever, le sablonneux fit signe à Kutcham de l’aider, passant son bras autour du cou du Mink, puis il se tourna face aux soldats. Le temps lui était peut être compté, mais les blessures de Nox semblaient plus préoccupantes.


            Ramène Nox au navire Kut’.


            Le Mink s’apprêta à contester l’ordre, sans doute pour signifier qu’il était paré au combat et qu’il ne serait sûrement pas de trop face à ces soldats. Mais il se tut en réalisant que son capitaine était bien décidé à s’en occuper.. seul. Il tourna les talons et disparu en compagnie de Nox. Les soldats se déployèrent sur la place, fusils pointés sur le capitaine des Sandstorm Pirates qui semblait seul et désœuvré. Les premières balles fusèrent, créant une multitude de trous sur le corps granuleux d’Azerios. Trois qui se refermèrent à mesure que d’autres se creusaient. C’est alors que deux hommes sortirent du lot, deux jumeaux armés de fouets. Ils frappèrent l’air et leurs armes s’enroulèrent autour des deux bras du sablonneux, les maintenant solidement. Le fluide offensif était à l’œuvre. Un troisième homme bondit alors et planta une lame courte dans l’épaule droite du Pirate. Poussant un grognement de douleur, ce dernier sentit la rage monter en lui.


            Vous pensez vraiment.. pouvoir me contenir ?


            D’un geste rapide, il asséna un violent coup de tête à l’homme qui venait de le poignarder, puis tirant avec force sur les fouets il projeta les jumeaux à terre, dans la poussière. Souffle court, Azerios plaqua sa main gauche sur sa plaie au bas ventre et leva la main droite vers le ciel. Créant une grande quantité de sable qu’il fit tournoyer autour de lui, il déclencha une nouvelle tempête qui emporta tous les soldats présents sur la place, les déshydratant au passage. Quand le calme revint, le sable retomba au sol en même temps que les soldats neutralisés. Tournant les talons, retirant douloureusement la face de son épaule, il fit quelques pas en direction des docks mais un projectile se logea dans sa cuisse gauche et déstabilisé il chuta. Se retournant tout en se redressant péniblement, il découvrit un nouvel officier qui précédait une quinzaine de soldats supplémentaires. Ce dernier lança alors deux nouveaux couteaux de lancer, le premier esquivé de justesse, le second entaillant le pirate au niveau des côtes.


            Quand y’en a plus.. y’en a encore. pesta Azerios.


            Insufflant une grande quantité de sables dans le sol sous ses pieds, il prépara une mare de sables mouvants en prévision de la bande de gaillards motivés qui s’avançaient. La encore les premières balles fusèrent, sans effet notable sur le corps du pirate qui dégaina ses lames d’estoc Oto et Kogarashi dans le but de dévier les nouveaux couteaux de lancer envoyés à son attention. Et si les premiers soldats à portée de main furent aussitôt tranchés, les suivants commencèrent à s’embourber dans les sables mouvants. Comprenant ce qui était en train de se produire, l’officier lanceur de couteaux bondit avec agilité et décrocha un puissant coup de pied à Azerios qui contra du plat de ses lames mais fut tout de même projeté en arrière par le choc. Son assaillant retomba un peu plus loin et lança deux nouveaux projectiles qui furent aussitôt contrés. Le sablonneux projeta alors deux lames d’air en contre attaque.

            C’est alors qu’un grand nombre de pirates déboula, mené par Yukino, se jetant dans la mêlée. Cette dernière transperça le lanceur de couteau à l’aide d’Aiguille Pernicieuses et rapidement les Sandstorm Pirates prirent l’avantage, éliminant jusqu’au dernier soldat du royaume d’Alabasta présent.


            Nous sommes venus vous escorter jusqu’aux quais capitaine. déclara la jeune femme en rengainant sa lame après l’avoir essuyé.

            Il est temps de mettre les voiles ouais…

            On vous suit. ajouta Yukino en hochant la tête.


            Le groupe de pirate redescendit alors la longue rue menant aux quais, faisant sauter la moindre vitrine encore intacte, pillant sans vergogne chaque boutique sur leur passage. Étoffes, bijoux et bibelots en tous genre venaient agrémenter le butin de l’équipage. Ils arrivèrent alors aux abords d’un Hôtel de vente gardé par une dizaine de gorilles à l’air patibulaire. Yukino et Azerios échangèrent un regard avant de lancer leurs hommes à l’assaut du bâtiment. Les gorilles firent aussitôt feu, abattant plusieurs forbans mais furent rapidement prit dans l’aura glaciale et meurtrière de la samurai. Reine Pernicieuse brandie, elle élimina les quatre premiers téméraires et les suivants furent neutralisés par le sablonneux. Ce dernier s’avança vers l’imposante porte en bois qui sans surprise était verrouillée.


            On a pas vraiment le temps... lança Yukino.

            On a toujours le temps pour une bonne poignée de Berrys. répliqua Azerios avec un sourire sadique.


            Comprimant sa plaie de sa main gauche, le capitaine des Sandstorm Pirates posa sa main droite sur la porte. Son pouvoir déshydratant commença à déformer les planches jusqu’à en transformer une grande partie en poussière, créant un trou béant dans la porte. Une salve de tirs fut alors tiré et arracha littéralement la tête d’Azerios dans un bruit sourd et alors que les pirates s’écartaient, le reste du corps du capitaine se transforma en une nuée de sable et il se rematerialisa à l’intérieur au milieu des porte-flingue qui gardaient les lieux. Dégainant lames et surins, les types ne se firent pas prier pour se lancer dans la mêlée et par chance aucun d’entre eux ne semblaient avoir déjà vu un détenteur de Logia de leur vie. Les attaques passèrent au travers du corps granuleux d’Azerios sans lui infliger le moindre mal, ce qui permit à ce dernier d’éliminer ses ennemis les uns après les autres.

            S’engouffrant par le trou de la porte, les Sandstorm Pirates ne tardèrent pas à venir prêter main forte à leur capitaine, menés la encore par une Yukino déterminée. Repoussant les gardes jusqu’à la salle des ventes, Azerios finit par tomber sur un os. Un homme armée d’une lance manqua de l’éborgner, grâce à sa pique noircie au fluide offensif. Esquivant les deux attaques suivantes, le capitaine pirate fut sauvagement taillé au torse et chuta en arrière. Yukino se jeta alors sur l’homme à la lance afin de le harceler de rapides coups de sabre mais l’homme avait suffisamment de dextérité pour contrer ses assauts. Épuisé et meurtri, le sablonneux mit son honneur de côté un instant et dégaina Griffon afin de se joindre au duel qui n’était pas le siens et très vite le duo de pirate parvint à déborder l’homme à la lance qui fut percé tour à tour par les deux meitous avant de retomber lentement sur le sol en gémissant. Derrière lui, une imposante porte métallique laissait deviner qu’un magot pourrait bien se trouver la. Fendant l’air de deux lames de vent, il trancha les imposants gonds de la porte, qui grinça bruyamment avant de tomber lourdement sur le lancier agonisant, l’écrasant net.

            La salle qui se dévoila aux forbans n’était pas bien grande, mais renfermait une quantité d’objets de grande valeur. Des Berrys en pagaille, bijoux, armes et parchemins anciens, un véritable jackpot pour des pirates. Ces derniers ne se firent d’ailleurs pas prier, se ruant sur le butin afin d’emporter le plus de choses possibles. Le sablonneux eut un bref instant d’absence, complètement épuisé et fut ramené à la réalité par Yukino.


            Capitaine.. capitaine ? Aze ? s’inquiéta-t-elle.

            Ouais.. on se tire..


            Méfait accompli, les pirates se ruèrent hors de l’hôtel des ventes, l’un d’eux lança une bombe artisanale pour y mettre le feu avant que le groupe ne continue sa course pour enfin atteindre les quais.

            Le chaos était à son apogée aux abords du cuirassé échoué. Soldats de l’armée royale et de la marine se mêlaient pour tenter de stopper la nuée de pirate qui affluait pour quitter Nanohana. Au loin, les navires continuaient à tirer sur la ville afin de couvrir la fuite des pirates qui prenaient la mer pour les rejoindre avec leur précieux butin. Le groupe d’Azerios se mêla aux autres pirates, partant du principe que les évadés du cuirassé étaient des leurs, et leur prêtèrent main forte afin d’éliminer les soldats venus en renfort au port. Le Sablonneux aperçut l’imposante louve qui continuait à lutter sauvagement un peu plus loin, puis il repéra l’homme qui se battait précédemment avec une ancre géante, toujours aux prises avec l’officier parente de Nazîm. Manifestement en bien mauvaise posture, Azerios se mit en tête de l’appuyer, projetant une tornade de sable tout droit sur la belle afin de la repousser et offrir un répit à son allié de circonstances. Hochant la tête dans sa direction, il se tourna alors vers la mêlée.


            Mesdames, Messieurs, il est grand temps d’y aller.. je vous invite à regagner les navires.. rapidement… annonça le capitaine des Sandstorm Pirates à l’attention de ses hommes.


            Dans un effort qui lui parrut surhumain, il leva les bras vers le ciel et créa une multitude de projectiles de sable durcit qu’il projeta sur les forces ennemies à l’image d’une pluie de balle, les décimant par dizaine. Yukino arriva à temps pour soutenir son capitaine, passant son bras autour de son épaule. La fatigue se faisait de plus en plus forte et le sablonneux avait perdu beaucoup de sang. S’il n’était pas doté d’un métabolisme particulièrement résistant, probablement qu’il se serait écroulé depuis un moment déjà… Mais peu importe. Il se redressa tant bien que mal et dégaina à nouveau Griffon, projetant lame d’air après lame d’air en direction des soldats de l’armée royale qui continuaient d’affluer. Sa détermination était grande, cette fois, il ne fuirait pas Alabasta la queue entre les jambes, il resterait et tiendrait bon jusqu’à ce que le dernier de ses hommes soit hors de danger.
              Tout indiquait que j’étais cette fois-ci bon pour un aller simple vers l’au-delà… Combien de fois déjà je m’étais dit cette fois, c’est la bonne ? Je riais au nez de la Mort depuis bien trop longtemps pour les choses qui continuent ainsi indéfiniment…


              Je n’étais pas du genre à croire aux conneries comme le destin ou les bonnes étoiles mes forces de constater qu’une puissance supérieure était peut-être à l’œuvre dans mon cas. Sur le papier j’aurais déjà dû mourir une bonne centaine de fois.


              Alors je ne fus absolument pas surpris de voir qu’après le sable, voilà qu’il pleuvait ni plus ni moins que des énormes pierres. Quelque chose ne tournait pas rond dans ce pays, j’avais déjà eu l’occasion de croiser des sacrés cocos sur South Blue, mais rien de comparable avec ce les phénomènes de foires présents dans le coin.


              Alors que je tentais de comprendre d’où provenaient les projectiles en question, un bloc de pierre manqua de s’écraser en plein sur mes jambes. Un autre tomba quelques mètres plus loin, il n’y avait absolument aucune logique. Certainement que le mec en charge de la visée devait être rond comme une queue de pelle.


              Quoiqu’il en soit, ce petit crachin d’Alabasta me permit d’avoir un moment de répit ! Deux options s’offraient à moi, soit j’écoutais pour une fois la voix de la raison. Cet endroit était devenu bien trop bordélique et dangereux pour moi, il fallait donc fuir comme un lâche ce combat histoire d’avoir une maigre chance de s’en sortir.
              Soit, je cédais une fois encore à mes envies bestiales et retournait tête baissée dans la mêlée.


              Même si j’avais neuf chances sur dix de finir dans une fosse commune, je ne me voyais en aucun cas fuir un combat. Surtout contre une femelle aussi arrogante ! Ah ça, non ! Plutôt crever ! De toute façon, dans l’état actuel de s choses, je n’avais absolument nulle part où fuir. D’autant plus, que je n’allais certainement pas laisser Trembol crever à seulement quelques mètres de moi sans bouger le biceps. J’avais réussi à me faire une liste d’ennemies longue comme un jour sans pain. Cependant, en comparaison, celle de mes alliés faisait vraiment peine à voir.


              Même, si j’étais d’un naturel solitaire, comptant avant tout sur ma propre personne pour me sortir des pires situations. J’avais aussi compris depuis mes jeunes années sur Las Camp, que l’union fait la force. Et la situation actuelle me conforter pleinement dans cette vision.


              Mon adversaire avait décidé de marquer elle aussi une pause dans ses assauts. Elle semblait très contrariée par les récents évènements météorologiques. Alors qu’elle se repliait en direction de ses hommes, un énorme bloc se dirigea tout droit sur elle. Pas affolée pour un sou par ce qu’il lui arrivait droit sur la tronche, cette maudite bonne femme fit encore une fois un numéro de style. Elle trancha sans peine le projectile qui lui était destiné en deux.


              « Bien évidemment, tu n’aurais pas pu crever gentiment ?! Pfff, décidément ! »


              Mais l’averse ne s’était pas arrêtée pour autant, je voyais de plus en plus en projectiles passés au-dessus de ma trogne.


              Je me relevais d’un bond, et décida qu’il était préférable dans un premier temps de localiser la source de cette satanée pluie de pierres ! J’étais persuadé de tomber sur un appareil datant d’une autre époque, comme une catapulte.


              Tournant le dos à l’officier, elle braya des jurons à mon encontre en me traitant de lâche et de couard. Elle ne perdait rien pour attendre cette foutue ménagère, je n’avais aucune intention de fuir notre duel. Bien au contraire, je ne voulais être dérangé en aucun cas par un élément extérieur à la con.


              Remontant le champ de bataille, je prenais seulement conscience à présent du nombre de cadavres qui recouvrait ce dernier. Pirates, soldats, civils, c’était un véritable tapis de corps humain qui se déroulait sous mes pieds.


              Non seulement je devais faire attention où je posais les pieds au risque de trébucher, mais je devais aussi scruter le ciel pour voir où les projectiles tombaient.


              « Bordel ! Ils me cassent les couilles à m’envoyer leurs putains de cailloux ! »


              Je parvenais finalement à atteindre la source de tout ce grabuge. Mais au lieu de me retrouver face à une machine hors d’âge manœuvrée par des soldats sans cervelles. Je me retrouvais face à une espèce de créature humanoïde, aussi haute que moi, mais possédant une musculature bien plus développée. Cette chose tenait entre ses bras un bloc de pierre mesurant facilement trois fois la taille d’un homme de taille normale. Il se tenait sur un monticule de gravats lui donnant des airs de titans.


              « Pincez-moi une couille ! C’est quoi ce truc .. C’est humain au moins ?! »


              Son regard bestial s’abaissa lentement dans ma direction, il me fixa droit dans les yeux.


              « HEY LE TRÉBUCHET SUR PATTES ! TU N’AS PAS FINI DE FOUTRE LE BORDEL AVEC TES CAILLOUX ?! C’EST QUOI TON BUT DANS LA VIE ?! TU VEUX JUSTE CASSER LES COUILLES A TOUT LE MONDE ?! TA PASSION C’EST D’ÉCRASER DES TYPES AVEC TES ROCHERS LÀ ? !»


              En réfléchissant, je me disais qu’un type pareil dans mes rangs sous réserve qu’il possède assez de neurones pour comprendre ce qu’on lui dit, pouvait être un atout de taille.
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              Une belle poignée de Berrys 1664800120-meria-opr-rp

              海 賊

              ∆ Feat. SandStorm Pirates ∆


              Le notable de Nanohana en charge de sa protection s'avança vers la pirate. Elle ignorait tout de lui et l'inverse était vrai également. Deux illustres inconnus allaient s'affronter pour des raisons qui les dépassaient et ne se ressemblaient en rien. Grattant le sable de ses longues griffes la louve grogna un peu plus fort mais l'homme ne semblait guère intimidé. Décidé à faire face à la bête, le soldat au teint basané et lourdement armuré s'avança. Protégé par son épais bouclier, il était bas sur ses appuis et pointait sa lame vers l'avant. Son courage aurait forcé l'admiration de bien des gens, mais il ne fit qu'énerver un peu plus la Peste qui acceptait difficilement qu'on ose lui tenir tête. Bondissant tête la première, elle chercha à refermer sa gueule puissante sur le corps de l'adversaire mais ce dernier la bloqua avec son écu et en profita pour lui taillader le crâne. En partie protégée par son épaisse fourrure et la résistance naturelle de son zoan, la blessure ne s'avéra pas très grave mais elle rendit folle de rage la rouquine qui renforça ses crocs au haki pour détruire le morceau d'acier qui la retenait. Réagissant rapidement, le milicien retira son bras et fit deux bonds en arrière pour se mettre à l'abri.


              « Cette noirceur, je la reconnais... Le Haki, tu maîtrises cet art toi aussi ? Tu n'es pas un monstre, juste une maudite. »


              Comme pour joindre le geste à la parole, l'homme laissa son propre fluide de l'armement se répandre sur son épée qui se mit à noircir à vue d’œil. Voyant que son adversaire n'était pas un énième péon, la louve se mit à sourire de manière carnassière, dévoilant ses longs crocs ensanglantés.


              « Pas un monstre ? On verra ça misérable pourceau ! »


              N'étant encore qu'une néophyte dans l'utilisation du Haki, Méria ne pouvait se permettre d'en abuser, pas plus qu'elle ne pouvait le répandre simultanément sur tout son corps. Considérant trop dangereux d'attaquer avec sa gueule, elle allongea ses griffes avant d'en enduire les extrémités avec son fluide. Mieux valait qu'elle se montre prudente face à un tel opposant. Profitant de sa taille, le canidé attaqua le soldat mais ce dernier para avec son épée. À chaque coup tenté par la Peste, l'homme réagissait rapidement. Pour ne rien arranger, ses hommes n'étaient pas décidés à le laisser se battre seul. Encerclant bien vite la louve solitaire, ils ouvrirent le feu tandis que d'autres s'affairaient à lui porter des coups de lames et de lances. Pour faire face à ces nombreux assauts, la maudite se recouvrit d'une fine couche de glace sur l'ensemble de son corps. Absorbant en partie les attaques, elle se désagrégea presque aussitôt et ses débris se mirent à fondre sur le sable chaud. Laissant sa colère parler, la louve allongea de nombreuses touffes de poils pour attaquer ses ennemis tout autour d'elle tandis qu'elle envoyait de larges et puissants coups de pattes. Les simples miliciens ne pouvaient rien contre elle, malheureusement, leur chef profita de cette diversion pour planter son arme enduite de haki dans le corps de la Peste. Son épée, par chance, ne trouva que son épaule et manqua les organes. Le fait d'être bien plus grande que la normale permettait en partie à la jeune femme de se protéger, même si elle était en contrepartie plus facile à toucher. Hurlant de douleur, elle parvint à mordre le bras libre de l'homme et le lui lacéra avant de l'envoyer voler quelques mètres plus loin. À peine se releva-t-il qu'il fut cueilli par la rage de la jeune femme. Inspirant longuement, elle cracha un souffle de glace dévastateur dans sa direction. Prenant l'attaque de plein fouet, l'homme fut projeté contre une maison qui s'écroula sur lui tandis que son armure se déforma sous la force du coup.


              « Enfoiré... »


              Toujours acculée par les adversaires et n'ayant pas moyen de facilement aller achever son adversaire, Méria décida de prendre ses jambes à son cou. Le capitaine des Sandstorm n'étant de toute façon plus dans les parages, elle n'avait plus grand-chose à faire ici. Bondissant avec énergie, elle quitta les lieux et retrouva sa taille de louve normale pour déambuler dans les ruelles et échapper à ses poursuivants. Au détour d'une rue, elle reprit sa forme humaine et força la porte d'une maison assez modeste. L'intérieur était assez sombre et elle estima qu'elle lui offrirait une bonne cachette. Se servant d'un buffet pour coincer la porte, elle soupira avant de s’asseoir au sol. Couverte de sueur et de sang, elle respirait bruyamment. Son épaule n'était pas belle à voir et la faisait terriblement souffrir. Alors qu'elle était sur le point de bander la plaie, elle entendit du bruit derrière elle. Réagissant par réflexe, elle voltigea sur elle-même en dégainant une dague et se rua vers ce qu'elle pensait être un nouvel ennemi. Quelle ne fut pas sa surprise de tomber nez à nez avec un vieil homme à la longue barbe blanche et devant s'aider d'une canne pour tenir debout.


              « V... Vous êtes avec les pirates ?

              - Bien vu l'ancêtre.

              - Ne me faites pas de mal. Pitié...

              - Soigne mon épaule et on verra. »



              Remettant ses bandages sans la moindre amabilité à l'homme, elle se dirigea vers une chaise et la tira vers lui pour qu'il s'asseye. Terrifié par cette femme, l'inconnu s'exécuta sans dire un mot. En dépit de son âge et de sa fébrilité, il fit un travail plus qu'acceptable. Son épaule ne saignant plus abondamment, Méria commença à fouiller la demeure pour trouver quelques objets de valeur ou un peu d'argent. Déçue de ne rien trouver, elle décida de se rabattre sur le bar de l'homme et s'enfila presque intégralement une bouteille d'eau-de-vie.


              « Quel bordel. Bon, c'est pas tout ça. Adios. »


              Soulagé de voir que la pirate décidait de s'en aller sans chercher à le violenter, l'homme manqua de défaillir. Quelle ne fut pas sa surprise de voir la jeune femme lui jeter la bouteille d'alcool en plein visage. Tandis que le pauvre vieillard s'écroulait au sol, la Peste alluma une lampe à huile. Se servant de son coude pour briser une fenêtre, elle sortit péniblement de la maison avant de jeter un regard sadique vers sa victime. Sans prononcer un mot, elle jeta la lampe ce qui provoqua un incendie. Insensible aux cris de douleur de l'homme, Méria s'éloigna. Elle ignorait la raison qui l'avait poussé à faire cela, elle en avait simplement eu envie et l'avait fait. Une épée à la main, la pirate décida de prendre le chemin de la côte. Elle avait eu largement l'occasion de se défouler et elle ne voulait pas être abandonnée sur place par ses collègues.



              © ciitroon



              Liberté, Liberté Chérie !
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              Les gémissements de douleur, beuglements de haine et hurlements de colère sonnaient comme une douce symphonie aux oreilles d'Olek, rythmée par les dizaines d'énormes cailloux qui tombaient en bruits sourds sur les pavés du quai. Certains de ses lancés finissaient dans l'eau, ce qui chamboulait par moment sa mélodie, mais en véritable chef d'orchestre il rectifiait rapidement le tir. Quelques courageux soldats, ou plutôt forcés par les ordres de leur supérieur, tentèrent de gravir sa petite montagne pour mettre fin à son manège destructeur. Malheureusement, tout stratégiste qui se respectait, savait que contrôler la hauteur était un avantage insurmontable, le mondialement célèbre duel d'Analkin contre Obitewan en était la preuve irréfutable. Les misérables guerriers se retrouvaient en pleine ligne de mire de la catapulte humaine et dévalaient la pente dans un amas de roches qu'ils entrainaient dans leur chute mortelle. Ils décidèrent de changer de tactique, un peu trop tard aux yeux vitreux des cadavres qui s'entassaient au pied de la colline de débris et bien trop rapidement au gout du pirate qui s'amusait comme un gosse. Leur nouvelle stratégie était de se positionner en retrait et de le cribler de balles, il parvint pendant quelques minutes à les empêcher de se mettre en place à grand renfort de jets de pierres de plusieurs centaines de kilos. Mais sa cadence n'était pas assez rapide et les différentes escouades se positionnèrent intelligemment, aux opposés l'une de l'autre, forçant la catapulte humaine à se retourner à chaque fois pour choisir ses cibles et perdre ainsi un temps précieux.

              Ce fut à ce moment que le leader des prisonniers du cuirassé échoué se mit à gravir l'éboulement pour le rejoindre. Olek, en situation critique, n'avait pas le temps de s'en occuper et espérait simplement qu'il n'était pas là pour foutre en l'air sa petite opération trébuchet. Puis son petit doigt lui disait que vu la carrure du type, ce n’était pas un de ses cailloux, aussi gros qu'ils fusent, qui le ferait tomber. À quelques mètres en contre bas, le dénommé Jack, s'il se souvenait correctement, se mit à lui hurler dessus alors qu'Olek se rechargeait en rochers. Il arrêta soudainement tout ce qu'il faisait pour fixer le nouvel arrivant, pencha la tête sur le côté à la façon des chiens et répondit en hurlant et le pointant du doigt.

              - OUGA ? OUGA GA !

              Il sauta sur lui même, d'un pied sur l'autre pour rajouter un peu plus de crédibilité à la scène, mais une balle lui rafla le crâne de trop prêt et lui déchira un morceau d'oreille. Arrêtant ses conneries, il récupéra un énorme caillou pour s'en servir de bouclier et cria au pirate.

              - TA GUEULE JACKOUILLE !!! MAINTENANT QUE T'ES LÀ VIENT M'AIDER ! SAUF SI TU VEUX QU'ON CRÈVE TOUS LES DEUX !

              Sans s'expliquer sur ce surnom qu'il venait de trouver, il balança son morceau de mur qui frôla la chevelure de Jack pour fondre sur une brigade d'inconscients derrière lui, qui rechargeaient à ciel ouvert, une véritable bande d'idiots pensa-t-il alors qu'il effectuait un strike fantastique. Les autres équipes tirèrent de plus belle, espérant venger leurs camarades tombés, tandis que de nouvelles escouades se mirent à escalader les gravas, couvertes par les salves des tireurs en contrebas. Les forces du Royaume semblaient avoir trouvé une tactique gagnante. Une décision probablement retardée jusqu'à maintenant par le chaos qui régnait dans toute la ville.

              -  BOUGE TON CUL ! TU VAS VOIR C'EST MARRANT, JE PROPOSE QU’Y'EN AIT UN QUI PROTÈGE ET L'AUTRE BOURRINE ! ON FAIT ÇA CHACUN SON TOUR !

              Qu'est-ce qui est plus dangereux qu'une catapulte humaine de trois mètres ? Et bien deux catapultes humaines de trois mètres ! Ils firent un véritable carnage, le duo fraichement créé sembla trouver son rythme en quelques secondes, comme s'ils étaient sortis du même vagin, des jumeaux abandonnés qui s'étaient enfin retrouvés. Mais Olek commençait à fatiguer et son corps criblé de trous, malgré leurs protections de fortune, ne tiendrait plus très longtemps. Il ne savait pas trop si ses douleurs au crâne et sa tête qui tournait étaient dues à sa gueule de bois ou aux litres de sang perdu. L'heure de se faire la malle arrivait, et quel meilleur moment pour disparaitre que lorsque les combats atteignaient leur paroxysme ? Il hurla dans l'oreille de son nouvel acolyte qui se trouvait pourtant juste à côté de lui.

              - FAUT QU'ON SE TIRE ! C'EST TES GARS EN BAS OU TU T'EN BRANLES ?
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              Les troupes de l’armée royale d’Alabasra continuaient d’affluer de manière ininterrompue et bientôt le sablonneux tomberait d’épuisement. Malgré tout, il continuait à repousser les assauts incessants des braves de Nanohana, couvrant la retraite de ses propres hommes. Il chercha du regard l’homme qui se battait à l’aide d’une ancre et se mit alors en tête de proposer aux évadés du cuirassé échoué de se joindre à eux. Apercevant celui qui semblait être le leader de ces forbans, il gravit l’éboulis à sa suite et tomba sur un spectacle pas banal. Le colosse à l’ancre avait rejoint un de ses semblables et tous deux balançaient littéralement les morceaux de bâtiment comme s’il s’agissait de vulgaire cailloux. De véritables trébuchets humanoïdes qui fracassaient les détachements de soldats qui avaient l’audace d’essayer de les arrêter, de vraies forces de la nature, qui constitueraient probablement un excellent atout pour l'équipage. Le sablonneux n'avait que rarement vu un tel déchainement de violence, le manieur d'ancre géante et son acolyte avaient beau être blessés ils continuaient de frapper. Il s’approcha alors de l’acolyte de Jack.


              On roule pas ensemble non.. mais on va bouger. Donc si vous voulez en profiter pour embarquer avec nous…

              Y’a mes gars en bas ouais. Mais t’as raison faut lever l’camp. répondit Jack a Olek en prenant le soin d’ignorer Azerios.

              Jack lui lança alors un regard plein de dédain et garda le silence un instant. Loin d’avoir le temps de négocier et l’envie d’insister, le sablonneux hocha la tête avant de faire volte face pour redescendre le tas de gravats. Méria réapparut un peu plus loin et grimpa dans l’une des chaloupes direction les navires. Quelques soldats lui emboîtaient le pas et le capitaine des Sandstorm Pirates décida de leur couper l’herbe sous le pied en leur lançant une imposante bombe de sable. Atteignant ses limites, persuadé de ne pas pouvoir en faire bien plus, il créa une ultime bombe de sable qu’il projeta dans un imposant bâtiment. L’explosion fendit vers dernier dans toute sa longueur et il s’effondra sur lui même, bloquant l’un des principaux accès à cette zone des quais.
              Apercevant les dernières chaloupes qui s’éloignaient dans la baie, serpentant entre les épaves fumantes des navires de patrouille et autres navires marchands, le jeune capitaine pirate tituba jusqu’au bord des quais. Sentant ses forces l’abandonner, il se dématérialisa en un épais nuage de sable et se laissa porter par les vents en direction de ses navires.

              Le sablonneux s’écrasa douloureusement sur le pont de L’Indompté et Djaymily s’empressa de l’aider à se relever sous le regard de ses hommes. Elle grimaça lorsqu’elle vit la plaie sanguinolente au niveau du bas ventre de son capitaine. Vision troublée, épuisé, ce dernier s’avança vers le bord et se retint péniblement au bastingage, les yeux rivés sur la ville. Une chose évidente, le royaume d’Alabasta se souviendrait probablement du passage des Sandstorm Pirates. Si l’ex Glutonny avait mit un gros coup de pied dans la fourmilière, le sablonneux et ses alliés avaient carrément enfoncé un bâton de dynamite dans cette même fourmilière. Regardant autour de lui, le jeune homme hocha la tête en voyant Nox, assit un peu plus loin, couvert de bandages avec Saori à son chevet.


              Tout le monde est là.. ?

              Oui. Je crois avoir aperçu Ren rejoindre L’Amadeus par la voie des airs. affirma Djaymily.

              Bien. On met les voiles, on s’en tient au plan.

              Reçu.


              Tous les hommes à leurs postes, toutes voiles dehors, la flotte pirate, victorieuse, les cales pleines de leur butin, s’affaira à quitter la proximité de Nanohana en direction de l’ouest. Tout à tour, les navires firent feu sur le cuirassé de la marine du Contre Amiral Molkÿ afin de l’endommager suffisamment pour éviter la mauvaise surprise d’être suivis. Bâtiment de guerre de la marine complètement ravagé, L’Iron Fleet dans leur sillage, les navires Sandstorm Pirates disparurent du paysage.
              Azerios s’assit sur le pont, haletant comme s’il venait de courir un marathon et très vite Saori s’approcha de lui l’air agacé. Elle qui l’avait prévenu à maintes reprises qu’il risquait gros s’il en faisait trop, voilà que son état lui donnait raison. Mais peu importe, l’objectif était atteint et l’alliance des forbans avait frappé fort. Il ne leur restait plus qu’à fuir suffisamment loin pour éviter toute patrouille, si tant est qu’il leur reste un navire apte à la naviguer, et à fêter leur réussite autour d’un festin.


                Une Belle Poignée de Berrys


                Présent
                ✘ Feat. Aze & Jack & Méria




                L’odeur ferreuse du sang emplissait l’air, accompagnée par les fumées du ravage. Partout où je posais les yeux, je ne voyais que chaos. Ainsi était la vie à mes yeux, un champ de bataille inextinguible où j’avançais les poings serrés, sans armes mais sans peur. Et sans pitié dans ce genre d’évènement, déboulant dans les rues en défonçant des bâtiments à grands coups de poings. Je me frayais ainsi un chemin en direction des quais, mon affrontement avec Magda m’ayant éloigné plus que je ne l’aurais pensé. Sur mon passage, je rameutais chaque groupe de pirates que je croisais en les prévenant que l’heure du départ était imminente.

                La paume posée contre un mur, celle-ci se mit à luire avant qu’un couloir de gravité ne soit créé, si puissamment que la pierre se brisa dans la zone en y étant emportée, et ce d’un bout à l’autre du bâtiment jusqu’à la rue adjacente. Nul besoin de suivre les routes et artères importantes où de nombreux soldats nous attendaient probablement, quand on peut les créer soi-même. Ainsi, la horde de pirates rassemblés s’engagèrent dans le passage qui les mènerait droit vers les quais, ou leurs abords tout du moins, en prenant soin de faire s’écrouler l’entrée du passage sur lui-même.

                Une famille cachée là eut la surprise de voir passer une centaine de pirates armés jusqu’aux dents, et heureusement pour eux aucun d’eux ne leur prêta attention jusqu’à ce que je m’arrête devant l’entrée de la pièce dans laquelle ils se terraient. Là, dans l’obscurité, tremblants dans les bras les uns des autres, ils faillirent gémir de peur lorsque je posa mon regard carmin sur eux.

                « Restez là, ce sera bientôt finit. » déclarais-je simplement avant de reprendre mon chemin.

                Je n’avais rien contre les civils après tout, hormis pour les richesses des plus aisés d’entre eux bien évidemment. Un peu après les autres, je sortais enfin du bâtiment dans une large artère qui donnait sur une place un peu plus loin. Des deux côtés, des soldats ennemis, ceux d’Alabasta qui se massaient derrière nous comme une marée de fourmis et ceux de la marine droit devant, déjà aux prises avec d’autres pirates sur la place. Les affrontements reprirent de plus belle, laissant la horde de pirates sanguinaires s’occuper de nous ouvrir la voie tandis que je nous couvrais à l’arrière. Dans ces rues, leurs projectiles étaient inefficaces, systématiquement renvoyés vers eux pour les parsemer de trous violemment.

                De plus, les débris ne manquaient pas et s’en servir de projectile tant à l’aide de mes pouvoirs de maudit qu’à mains nues ne manquait pas de ralentir l’avancée des troupes adverses. Les soldats avaient beau voler à la pelle, il en venait toujours plus. Toutefois, leur regard avait changé. Hésitants, devant se frayer un chemin entre les corps de leurs camarades. Les lames tremblaient à mesure qu’ils s’approchaient. Mais, mesurant l’étendue intarissable d’ennemis face à moi j’en conclus qu’un choc psychologique aurait plus d’impact que la pluie d’obstacle que je leur envoyais dans la gueule depuis un moment déjà. Reculant à moitié à cloche-pied, une main gantée de l’aura de mon pouvoir, je créais cette fois une zone qui engloba toute la largeur de la rue, raclant le sol de chaque objet animé comme inanimé qui s’élevaient un peu au-dessus du sol en étant balancés sur les soldats. Parmi ces objets, une bonne partie des projectiles improvisés étaient des corps qui s’élevaient dans les airs comme des marionnettes désarticulées, sans vie, pour la plupart en tout cas. Toutefois, cela eut un effet drastique sur le moral des soldats qui reculaient dans des cris de dégoût à mesure que les corps s’écrasaient autour d’eux.

                Dans le doute, je formais une nouvelle zone, en biais piquée vers le centre de la rue. La gravité intense fit grincer l’étage du bâtiment visé, se fissurant de toutes parts en premier lieu avant que les poutres ne se brisent et que les morceaux de mur n’éclatent, le tout emporté pour s’écraser dans la rue. Les gravats s’amoncelèrent en un mur grotesque, mais suffisamment infranchissable pour nous offrir une fuite assurée.

                « À la revoyure bande de cons. » ricanais-je en boitant en direction des quais.

                Plus le temps passait, et plus la douleur revenait, vive et furieuse d’avoir été mise au placard. Des décharges de douleur se réveillaient dans l’intégralité de mon corps, et en particulier ma jambe droite dont le gel avait à présent estompé ses effets. Coagulé en premier lieu, les blessures étaient trop profondes pour que le sang ne recouvre ses propriétés liquides. De plus, au détour d’une nouvelle beigne collée à un soldat, sourire aux lèvres, un goût de fer me monta à la bouche tandis que je crachais une gerbe de sang, soudainement pris de vertiges dû à la perte de sang.

                Heureusement, il était enfin l’heure du départ, les pirates embarquant dans des chaloupes pour rejoindre les navires qui s’étaient rapprochés à une bonne encâblure. Parmi eux, fier bâtiment imposant et majestueux, L’Amadeus était visible, se rapprochant en canardant les quelques vaisseaux Alabastiens encore assez braves pour tenter l’expérience de ses canons. Une envie brève et chevaleresque qui résultait à leur perte en une salve de ses canons de bord portés sur trois-ponts. La mer brillait des multiples feu qui subsistaient à sa surface, finissant inexorablement par s’éteindre noyés par les flots dans d’épaisses fumées qui auraient le mérite de couvrir notre fuite.

                En quelques minutes, la place se vida au compte-chaloupe, ne laissant que quelques hommes pour me prêter main-forte à repousser les soldats qui continuaient d’affluer. D’un nouvel élan de mes pouvoirs, je fis s’effondrer plusieurs bâtiments pour boucher les rues adjacentes desquelles débouchaient les soldats avides de venger leurs nombreux camarades tombés au combat. Mais, à présent que la plupart des pirates avaient regagnés les navires, permettant l’avancée des troupes d’Alabasta en nombre qui encerclaient les quais, la flotte pouvait se remettre à pilonner la ville pour couvrir notre fuite. Les boulets se mirent à pleuvoir sur la place, faisant voler les soldats en tous sens. Et, au milieu de ce chaos, une personne en particulier parvint à attirer mon attention. Couverte de sang, un regard de tueuse, Magda revenait à la charge, se couvrant elle et ses hommes en envoyant des lames d’air à l’aide de sa hache, avançant une fois de plus à ma rencontre.

                « Ne pense même pas...à t’échapper...SALOPERIE DE PIRATE !! » hurla-t-elle si fort que sa voix parvint à supplanter le vacarme du bombardement.

                « Putain..tu lâches jamais l’affaire toi, hein ? » ricanais-je dans une grimace, supportant difficilement la douleur qui m’assaillait, luttant contre la fatigue.

                Je jetais un coup d’œil à ma main, tentant de faire appel à mes pouvoirs de maudit en la recouvrant d’une aura violette, celle-ci clignotait faiblement avant de disparaître. Tant pis pour la sorcellerie, je levais mes poings, dépourvus du fluide offensif. Magda était dans le même état pitoyable, un bras probablement déboîté vu comment il pendait lamentablement, la gueule en sang et un œil fermé. Toutefois, ça ne l’arrêtait pas, exultant cette rage qui l’animait et renforçait ses camarades proches. Derrière moi, les derniers pirates avaient pris la poudre d’escampette à bord des chaloupes, n’en laissant qu’une pour que je prenne la fuite à mon tour. J’accueillis quelques soldats étant parvenus jusqu’à moi, les martelant de coups de poing en évitant péniblement leurs sabres. Je reculais tant bien que mal, me coltinant de nouvelles blessures qui n’arrangèrent en rien mon état. Ma vision était floue, la respiration difficile, saccadée en réponse à mes battements de cœur qui tambourinait dans ma poitrine comme s’il voulait en sortir. Les dents serrés, je bataillais en me rapprochant de la chaloupe, frappant sans avoir recours au moindre artifice, à l’ancienne. Mais, voilà que la commodore arrivait à portée, m’envoyant trois lames d’air glacées. Sans aucune pitié, elle ne se soucia pas des soldats sur sa route qui se firent tantôt trancher tantôt geler pour les plus malchanceux tandis que les autres étaient projetés de côté. Je parvins à les éviter en plongeant dans la chaloupe en contrebas, les lames me survolant dans une brise glaciale qui forma de fines plaques de glace sur la mer sans même la toucher.


                Highway to Hell



                Je réitérais l’expérience, ma main paume vers le haut se mit à clignoter de flashs violets, me concentrant en puisant dans mes dernières forces. J’y avais eus tellement recours en état de berserker que toute la fatigue m’était revenue d’un coup en pleine face. Il fallait juste créer une zone assez grande pour soulever la petite embarcation. Finalement, alors que de nouvelles lames d’air étaient projetées dans ma  direction, l’aura se stabilisa et la chaloupe fut soulevée dans les airs. En dessous, la mer explosa en une gerbe aqueuse qui se solidifia sous le froid intense déployé par Magda, formant un cristal de glace sur lequel elle bondit agilement avant de sauter dans la zone de gravité pour suivre ma trajectoire. C’était là un désavantage de ce pouvoir lorsqu’on s’y confrontait suffisamment, le fait que mes changements de gravité n’affectaient pas mon corps mais toute autre masse, et la commodore avait compris qu’elle pouvait s’en servir contre moi.

                « Crèves! s’époumona-t-elle en envoyant une nouvelle lame givrée droit vers la coque de la chaloupe.

                Je ne pus rien faire pour la contrer, hormis me reculer pour éviter qu’elle ne me touche, laissant la lame de vent trancher l’embarcation en deux. Mais, toujours influencées par mes pouvoirs, les deux morceaux de chaloupe continuaient leur ascension en biais, prenant la direction de L’Amadeus. La commodore parvint à gagner l’autre partie flottante de l’embarcation, me faisant face à deux mètres à peine.

                « Échec et mat enfoiré ! » ricana-t-elle en me pointant du bout de sa hache avant de fixer la mer à une dizaine de mètres en-dessous de nous. « Il suffit de te déconcentrer pour que ton pouvoir s’annule, c’est bien ça ? »

                Je voyais très bien où elle voulait en venir, je me trouvais à présent dans une situation catastrophique. Une centaine de mètres nous séparaient de mon navire et Magda avait juste à me frapper de sa hache pour nous faire chuter à l’eau où je coulerais comme une pierre sans rien pouvoir y faire. La commodore passa alors à l’attaque en se penchant sur le bord de son embarcation volante, celle-ci se rapprocha alors de la mienne et l’échange débuta. Elle n’avait plus assez force pour recouvrir son arme de la couleur du haki, mais son froid mordant était toujours présent. Me servant de ma technique de la paume souple pour repousser l’acier du dos de mes mains qui se marquaient d’engelures à chaque rencontre.

                « Bordel de mouette ! Tu veux pas tranquillement mourir et me laisser tranquille ?! »

                « Je me fous que tes camarades pirates se barrent, au moins j’aurai ta tête ! »

                « Eh beh, je t’ai tapé dans l’œil on dirait. » ricanais-je en me plaçant du côté où elle était momentanément borgne.  

                Sa hache frôla mon épaule en y laissant quelques cristaux de givre tandis que je décochais un coup de poing qui la percuta sous les côtes, suffisant pour la renvoyer sur l’autre partie flottante de la demi-chaloupe qui fut repoussée en arrière dans le couloir gravitationnel. Ce dernier, limité à quelques mètres de diamètre, ne laissait que peu d’espace pour les deux plateformes chaloupées. Et, celle sur laquelle se tenait Magda, portée par le mouvement, finit par en sortir et retrouva la gravité naturelle. La dernière chose qu’elle vit fut mon sourire narquois et mon doigt d’honneur alors qu’elle chutait dans la mer avec la moitié de chaloupe. Mais, vu comment elle s’accrochait à l’idée de me trancher la tête, je ne doutais pas qu’elle reviendrait à la charge un jour ou l’autre, ce n’était pas ce genre de chute qui aurait raison de la commodore.

                « À la revoyure Magda. » soufflais-je en m’affalant dans la moitié de chaloupe qui arrivait à présent au-dessus du pont de L’Amadeus.

                J’annulais mon pouvoir et le frêle esquif retomba lourdement sur le pont en se brisant, me laissant affalé là, lessivé. Quelques charpentiers m’aidèrent à me relever et, après de faibles remerciements, je pris la direction de la proue où se trouvaient Norbert et Roy, distribuant les ordres de suivre le reste de la flotte qui se frayait un chemin parmi les débris de la bataille navale, et les navires ennemis encore intacts qui s’acharnaient inutilement. Le cuirassé avait été violemment bombardé et ses mâts brisés l’empêchait de bouger et de nous prendre en chasse, toutefois quelques artilleurs continuaient de faire tirer les canons tribords et les tourelles. Cependant, Roy connaissait très bien les capacités de L’Amadeus et ordonna de faire cracher une salve de boulets-barrés sur le flanc du cuirassé. Quarante-sept boulets fusèrent alors, faisant s’écraser une pluie destructrice sur les sabords, détruisant les fenêtres et canons qu’ils rencontraient en éventrant le puissant navire blindé. À présent désarmé, nous pûmes prendre la fuite en toute tranquillité, toujours poursuivis par quelques vaisseaux d’Alabasta qui préféraient garder leur distance pour éviter les pertes inutiles. Toutefois, nous étions désormais hors de danger.

                Vidé de toute énergie, Roy et Norbert m’aidèrent à gagner ma cabine où je m’affalais dans un large fauteuil en cuir. Eve et Mirabelle arrivèrent peu après et cette dernière sortie sa trousse de médecine pour me soigner. Ils parlaient tous, mais je ne parvenais pas à me concentrer suffisamment pour les comprendre, sentant mon esprit vaciller, tout comme le faisait le monde quand je gardais les yeux trop longtemps ouverts. Je finis par fermer les yeux, heureux d’en avoir enfin finis avec cet assaut d’envergure, laissant le sommeil m’accueillir, l’ayant bien mérité.



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